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RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19193 Pays : FRANCE R E L I G I O N : CATHOLIQUE
| Sujet: L'Homélie Dim 12 Fév 2012, 9:26 pm | |
| Rappel du premier message :
05/02/2012, 5e dimanche du Temps ordinaire (en provenance du Jour du Seigneur)
Texte de l'homélie
Fais-nous aimer notre condition d’homme !
Six siècles avant le Christ, un poète juif a adapté un conte très connu à l’époque pour lui donner une vraie profondeur religieuse. Et ce contenu religieux nous intéresse car il s’agit des épreuves qui nous tombent dessus. Des amis viennent dire à Job : « Toi qui étais riche, si tu as tout perdu, c’est que tu as péché. » Et Job refuse cette explication, il sent que ce n’est pas la vérité…
Ça me fait penser à une jeune femme d’origine juive, mais non croyante : Édith Stein, morte dans un camp de déportation pendant la guerre. Elle était professeur de philo. Un jour, elle se trouve chez une amie qui doit la laisser seule un soir. Édith Stein tire un livre de la bibliothèque. Elle tombe sur la vie de Thérèse d’Avila, la grande réformatrice du Carmel au 16e siècle. Elle va le lire d’un bout à l’autre toute la nuit, et en fermant le livre, elle se dit : « Là est la vérité. » Que c’est grand, que c’est beau la capacité que nous avons de chercher ce qui est vrai et de le sentir au fond de notre cœur.
Lorsqu’il nous arrive une grosse épreuve, nous cherchons « pourquoi ça m’arrive à moi ? » Et il ne nous faut pas grand-chose pour reprocher à Dieu nos malheurs, « alors quoi, Lui qui nous aime, il ne nous protège pas ? » Quelquefois même, certains pensent que la vie ne vaut plus la peine d’être vécue. D’autres se persuadent qu’on leur a jeté un sort, que des gens leur veulent du mal… Toutes sortes d’explications qu’on se donne, mais dans le fond de nous-mêmes, nous sentons bien que la vérité n’est pas là…
Job commence par demander des comptes à Dieu et Dieu lui dit : « Étais-tu là quand j’ai fait le ciel et la terre ? » Job reconnaît sa prétention à vouloir tout savoir : « Je ne te connaissais que par ouï-dire, mais maintenant c’est différent. » Job n’a toujours pas l’explication de son épreuve qu’il considère injuste, mais il comprend qu’accuser les autres, fut-ce Dieu, ne mène à rien !
Plus tard, et c’est une spécificité de la foi chrétienne, avec le Christ, nous découvrons, étonnés, surpris, que non seulement Dieu n’est pas responsable de nos épreuves, mais qu’il a porté les siennes, spécialement au moment de la croix où il a vécu un procès injuste, la trahison, le fouet, l’ignominie et la mort. À travers ses épreuves, il a fait triompher en lui la confiance en Dieu, son Père, et l’amour des autres, jusqu’à pardonner à ceux qui le faisaient mourir. Et il ne cesse de venir vers nous - il nous le signifie dans les sacrements - pour que triomphent aussi en nous la confiance en Dieu et l’amour des autres, de tous les autres. Mais Jésus est impuissant vis-à-vis de ceux qui se bardent de certitudes, qui croient tout savoir et ne cherchent pas ce qui est vrai. Nous l’avons chanté avec le psaume : « Dieu écoute les humbles… »
Lorsque des parents reçoivent une carte de leur garçon de 12 ans parti en camp scout ou en colo, ils lisent entre les lignes, parce qu’ils connaissent et aiment leur garçon. « Ça a l’air d’aller » se disent-ils. Il en va de même avec Jésus, il nous faut prendre le temps de le connaître, avec les autres, en Église, pour comprendre de l’intérieur cette belle prière : « Toi, le Fils de l’homme, fais nous aimer notre condition d’homme. » Il faut du temps pour sentir que là est la vérité. On ne connait pas tout. Notre condition humaine est limitée, mais peu à peu on comprend qu’au travers des épreuves, le Christ façonne ce qu’il y a de meilleur en nous : la confiance en Dieu et l’amour des autres, à commencer par l’amour pour ceux qui sont les plus éprouvés. C’est pourquoi nous pouvons rendre grâce pour cette œuvre vécue ici, à Nogent-le-Rotrou, auprès des sourds.
« Toi, le Fils de l’homme, fais nous aimer notre condition d’homme. » C’est là qu’il vient nous tendre la main pour nous rapprocher de son Père et les uns des autres. Amen.
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Auteur | Message |
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RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19193
| Sujet: Re: L'Homélie Mar 30 Jan 2024, 10:21 pm | |
| - Citation :
- Évangile (Jn 17, 11-19)
Le Seigneur soit avec vous. Et avec votre esprit.
Évangile de JESUS Christ selon saint Jean
Gloire à toi Seigneur.
A l’heure où JESUS passait de ce monde à son Père, Les yeux levés au ciel il priait ainsi : « Père saint, garde mes disciples dans la fidélité à ton nom que tu m’as donné en partage pour qu’ils soient un, comme nous-mêmes. Quand j’étais avec eux, je les gardais dans la fidélité à ton nom, que tu m’as donné. J’ai veillé sur eux, et aucun ne s’est perdu, sauf celui qui s’en va à sa perte de sorte que l’Écriture soit accomplie. Et maintenant que je viens à toi, je parle ainsi, en ce monde, pour qu’ils aient en eux ma joie, et qu’ils en soient comblés. Je leur ai fait don de ta parole, et le monde les a pris en haine parce qu’ils ne sont pas du monde, de même que moi je ne suis pas du monde. Je ne demande pas que tu les retires du monde, mais que tu les gardes du Mauvais. Ils ne sont pas du monde, comme moi, je ne suis pas du monde. Consacre-les par la vérité : ta parole est vérité. De même que tu m’as envoyé dans le monde, moi aussi, je les ai envoyés dans le monde. Et pour eux je me consacre moi-même, afin qu’ils soient, eux aussi, consacrés par la vérité.
Acclamons la Parole de Dieu. Louange à toi, Seigneur JESUS ! AVEC SAINT THOMAS, CONNAÎTRE LE CHRIST | HOMÉLIE DU 28 JANVIER 2024 À TOULOUSECroix de cendres. C’est un thriller médiéval édité en août dernier et qui évoque la cité Toulouse. L’un des personnages centraux du roman est un dominicain doté d’une forte corpulence, d’une intelligence fulgurante et du désir de servir l’Église. Ce sont là quelques-unes des caractéristiques de Thomas d’Aquin. Mais voilà : le grand inquisiteur du roman est un esprit froid et manœuvrier. On ne trouve pas trace en lui de l’œuvre de la grâce, cet amour que Dieu répand dans le cœur de chacun. Quelle tristesse que de voir ce personnage passer à côté de l’essentiel ! Et je m’interroge : est-ce que je permets à la grâce d’agir en moi ? Alors, je regarde Frère Thomas qui est devenu Saint Thomas. Au départ, c’est un homme comme vous et moi. Mais il a pleinement accueilli la grâce et a coopéré sans réserve avec elle. Son humanité, alors transformée, est devenue un reflet de la gloire du Seigneur… Cela nourrit notre propre élan vers Dieu, pour que nous nous appuyions un peu plus sur le Christ qui nous dit : Sans moi, vous ne pouvez rien faire. Où se situe donc la sainteté de Thomas ? C’est notamment d’avoir cherché la Vérité, non pas une vérité conceptuelle, mais Celle qui est une Personne, le Christ pour aimer. De l’âge de 8 ans à la fin de son existence, sa grande question était : Qu’est-ce que Dieu ? Ayant reçu le talent d’une intelligence exceptionnelle, il l’a fait fructifier, travaillant sans relâche pour ne pas s’arrêter à des saisies trop partielles de la richesse insondable du Christ (cf. Ep 3, 10). Conscient que nulle intelligence ne pouvait saisir, à elle-seule, le mystère caché depuis toujours en Dieu (cf. Ep 3, 10), il a cherché à connaitre ce que les autres en disaient. Convaincu qu’il n’y a aucune connaissance qui soit absolument fausse et ne contienne une part de vérité (cf. ST IIa IIae q172, a6), il a étudié tous les auteurs, faisant droit, selon le mode du débat médiéval, aux objections qui pouvaient être faites à la foi. De cela, frères et sœurs, nous pouvons déjà tirer un double enseignement : notre intelligence est faite pour la Vérité et donc connaitre Dieu. Du coup, quelle place et quel temps donnons-nous à la lecture de la Parole de Dieu, à l’approfondissement du mystère de la foi ? Quelle place laissons-nous au débat courtois qui écoute les arguments, les objections des autres pour mieux avancer sur le chemin de la Vérité ? Combien cela nous éloignerait des invectives modernes où l’on semble moins chercher la vérité qu’imposer notre pensée à coup de punchlines ! Mais cela n’est pas tout. Confiant en la réalisation de la prière du Christ pour que ses disciples soient consacrés dans la Vérité, et en la promesse divine, frère Thomas a prié pour que l’intelligence lui soit donnée, que l’Esprit de sagesse vienne en lui pour avoir une idée qui soit à la mesure des dons de Dieu et qui lui permette de parler avec justesse (cf. Sg 7, 7.15). Chercher à entrer plus avant dans le mystère de Dieu n’est pas séparable de la prière qui nous rend intimes avec Lui. Ce ne sera jamais fini : nous ne sommes unis et ne connaissons qu’imparfaitement Dieu sur cette terre, comme s’Il restait toujours un peu un inconnu (cf. ST Ia q12 a13 ad1). Pourtant, Frères et Sœurs, laissez-moi vous redire cette grande et belle Vérité : chacun de nous est fait pour Dieu. Dieu s’est fait homme pour nous diviniser, pour que nous Le connaissions et pour que nous puissions Le contempler face à face. C’est là notre bonheur. Chercher à Le connaitre, c’est se préparer à L’accueillir. Saint Thomas l’avait saisi et a mis dans cette quête toute son intelligence et son cœur. C’est là sa sainteté. Sur son lit de mort, il a prononcé ces paroles : JESUS, que maintenant je vois comme voilé, quand sera, ce que tant je désire : Te voir à visage découvert et être heureux par la vision de ta gloire ? Et si, par son intercession, ce désir et cette quête devenaient nôtres pour que, chacun, nous devenions ce que nous sommes aux yeux de Dieu ? [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] |
| | | RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19193
| Sujet: Re: L'Homélie Mar 06 Fév 2024, 9:29 pm | |
| - Citation :
- ÉVANGILE
« Il guérit beaucoup de gens atteints de toutes sortes de maladies » (Mc 1, 29-39) Alléluia. Alléluia. Le Christ a pris nos souffrances, il a porté nos maladies. Alléluia. (Mt 8, 17)
Évangile de JESUS Christ selon saint Marc
En ce temps-là, aussitôt sortis de la synagogue de Capharnaüm, JESUS et ses disciples allèrent, avec Jacques et Jean, dans la maison de Simon et d’André. Or, la belle-mère de Simon était au lit, elle avait de la fièvre. Aussitôt, on parla à JESUS de la malade. JESUS s’approcha, la saisit par la main et la fit lever. La fièvre la quitta, et elle les servait.
Le soir venu, après le coucher du soleil, on lui amenait tous ceux qui étaient atteints d’un mal ou possédés par des démons. La ville entière se pressait à la porte. Il guérit beaucoup de gens atteints de toutes sortes de maladies, et il expulsa beaucoup de démons ; il empêchait les démons de parler, parce qu’ils savaient, eux, qui il était.
Le lendemain, JESUS se leva, bien avant l’aube. Il sortit et se rendit dans un endroit désert, et là il priait. Simon et ceux qui étaient avec lui partirent à sa recherche. Ils le trouvent et lui disent : « Tout le monde te cherche. » JESUS leur dit : « Allons ailleurs, dans les villages voisins, afin que là aussi je proclame l’Évangile ; car c’est pour cela que je suis sorti. »
Et il parcourut toute la Galilée, proclamant l’Évangile dans leurs synagogues, et expulsant les démons.
– Acclamons la Parole de Dieu. MÉTRO-BOULOT-DODO | HOMÉLIE DU 4 FÉVRIER 2024 À DOUVRES-LA-DÉLIVRANDEQui parmi nous ne s’est pas écrié un jour, avec une pointe d’humour, ma vie quotidienne c’est « métro, boulot, dodo » ? Si la formule est un peu caricaturale, elle résume bien le déroulement des journées de la plupart d’entre nous. Dans l’Évangile de ce jour, Marc nous décrit le portrait d’une journée type de JESUS. Pour la résumer et la garder en mémoire, je vous propose un moyen simple qu’utilisait nos professeurs pour nous aider à retenir plus facilement les cours de médecine : la règle des 3 R commandait l’action d’un tonicardiaque : il Renforce, Régularise, Ralentit le cœur. Celle des 3 C établissait la conduite à tenir lors des premiers soins : Coucher, Couvrir, Calmer. Dans le même ordre d’idée, pour nous souvenir de l’activité journalière de JESUS, je vous propose la règle des 3 P comme Présence, Prière et Parole. Commençons par la Présence, car dans l’Évangile de Marc, JESUS n’entame pas son ministère par la parole mais par le toucher. Il s’est toujours montré très proche de la vie des gens. Aujourd’hui il s’arrête avec ses disciples dans la famille de Simon. Ils arrivent à l’improviste et la belle-mère de Simon-Pierre a de la fièvre, elle est au lit. Elle se désole de ne pouvoir s’occuper d’eux. Ceux qui parmi nous ont déjà été cloué au lit par une forte grippe, en savent quelque chose : on n’aspire à rien, si ce n’est qu’on nous laisse tranquille. Observons JESUS face à la malade : il est touché au fond de lui-même, il s’approche simplement, lui prend délicatement la main et la fait se lever. Quel beau geste familier, amical et humain qui manifeste la tendresse de Dieu. Mais cette attitude de JESUS n’est pas isolée. Il est allé au contact de toute l’humanité souffrante. Frère, sœur, ami dans la détresse, si aujourd’hui JESUS saisit la main fiévreuse de la belle-mère de Simon et si demain il touche la chair putride du lépreux, combien plus il posera sa main sur ta blessure et l’apaisera avec un baume de douceur. Dans l’épreuve JESUS veut être ton compagnon de route. Les gens l’ont d’ailleurs vite compris et Marc nous précise : la ville entière se pressait à la porte. Pour JESUS la Présence aux autres prend racine dans la Prière, une autre de ses activités. Bien avant l’aube il se rend dans un endroit désert pour parler et échanger avec son Père. Après la proximité harassante au service des malades et des possédés, JESUS a besoin d’une longue prière en solitude, dans le silence qui régénère. Si l’Évangile d’aujourd’hui ne précise pas le contenu de sa prière, nous savons, par d’autres passages, que sa prière est toute orientée vers son Père. Il recherche des moments d’intimité qui appartiennent à son jardin secret, une prière remplie d’abandon à la volonté de son Père. JESUS en prière, c’est l’humanité qui rencontre Dieu. Frère, sœur, ami qui connais la souffrance de la dépendance, tu recevras tout à l’heure la communion dans ta maison de retraite, souviens-toi : un jour JESUS a prié pour toi. Présence, Prière, voici la Parole. Marc ne rapporte pas le discours de JESUS, il se contente de dire : JESUS proclamait l’Évangile. Il ne fait pas d’effets de manches et ne vitupère jamais contre les mœurs dissolues. Il ne rivalise pas d’éloquence pour plaire et séduire. Sa simple Parole porte en elle son dynamisme, JESUS parle simplement. Sa Parole est vraie, il n’y a aucune distance entre ce qu’il est, ce qu’il vit, ce qu’il pense et ce qu’il dit. Et, ce qu’il annonce c’est la « Bonne Nouvelle ». Avec JESUS s’ouvre un horizon pour chacun, en priorité pour les plus pauvres, car ils sont le trésor de l’Église. Par fidélité à la Parole de JESUS, il nous faut prendre soin, comme lui, des démunis. Frère, sœur, ami qui te sens méprisé, mis de côté, humilié, ne désespère pas, la bonne nouvelle est en priorité pour toi. Frères et sœurs, je vous invite à ajuster votre vie quotidienne à cette règle des 3 P : Présence - Prière – Parole. Vivons une PRESENCE généreuse auprès de tous les blessés du corps, du cœur, de la vie que nous rencontrons dans nos villes et villages. Puisse notre main comme celle de JESUS « faire des merveilles ». Dans le brouhaha quotidien, accordons-nous une pause pour un temps de PRIERE. Lisons ou méditons un passage de l’Écriture sur notre téléphone intelligent. Écoutons une musique qui élève l’âme vers l’harmonie et la beauté de Dieu. Enfin, puissions-nous proclamer la PAROLE et à l’image de St Paul faire nôtre son cri : « Malheur à moi si je n’annonce pas l’Évangile ». Frère, sœur, ami, reste un passionné de l’Évangile et de JESUS. Souviens-toi que Présence, Prière et Parole étaient son « métro, boulot, dodo ». Amen [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] |
| | | RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19193
| Sujet: Re: L'Homélie Mar 13 Fév 2024, 9:48 pm | |
| - Citation :
- ÉVANGILE
« La lèpre le quitta et il fut purifié » (Mc 1, 40-45) Alléluia. Alléluia. Un grand prophète s’est levé parmi nous, et Dieu a visité son peuple. Alléluia. (Lc 7, 16)
Évangile de JESUS Christ selon saint Marc
En ce temps-là, un lépreux vint auprès de JESUS ; il le supplia et, tombant à ses genoux, lui dit : « Si tu le veux, tu peux me purifier. » Saisi de compassion, JESUS étendit la main, le toucha et lui dit : « Je le veux, sois purifié. » À l’instant même, la lèpre le quitta et il fut purifié. Avec fermeté, JESUS le renvoya aussitôt en lui disant : « Attention, ne dis rien à personne, mais va te montrer au prêtre, et donne pour ta purification ce que Moïse a prescrit dans la Loi : cela sera pour les gens un témoignage. » Une fois parti, cet homme se mit à proclamer et à répandre la nouvelle, de sorte que JESUS ne pouvait plus entrer ouvertement dans une ville, mais restait à l’écart, dans des endroits déserts. De partout cependant on venait à lui.
– Acclamons la Parole de Dieu. ]b]UNE JUSTE SENSIBILITÉ | HOMÉLIE DU 11 FÉVRIER 2024 À FOSSES-LA-VILLE (BELGIQUE)[/b] Il y a un phénomène étonnant dans notre société et qui va croissant ces dernières années. De plus en plus de personnes suivent moins l’actualité, voire plus du tout. C’est ce que des psychologues appellent aujourd’hui la ‘fatigue informationnelle’. Vu le flux constant d’actualité anxiogène dans les médias, bien des personnes se protègent. A force d’informations qui nous stressent, on peut devenir insensible. Trop d’info tue l’info. Nous ne sommes plus touchés, affectés par ce que nous voyons. Souvent, une telle prise de distance n’est pas destinée à fuir la réalité, mais peut-être à ne pas devenir insensible à celle-ci ! La lèpre —nous le savons— atteint d’abord la peau, et lui fait perdre sa sensibilité. En ce sens, il y a bien des lèpres modernes et contagieuses, qui affectent tout ce qui nous met en relation, et ce que nous laissons voir de nous. La pression de l’apparence fait place à la dépression de notre être : nous sommes alors « mal dans notre peau » ! Lorsque de telles lèpres nous frappent, nous ne pouvons plus toucher et nous laisser toucher. Nous devenons insensibles. Presque insensés… Nous prenons distance. Nous perdons contact. L’évangile de ce jour nous questionne donc sur ce qui nous rend insensible. Et nous invite ainsi à retrouver une juste sensibilité, perdue peut-être au fil des années, par lassitude, désespoir ou trahison… Que faire alors pour développer une telle empathie ? Que faire pour se sentir bien dans sa peau ? Il faut la… risquer ! Oui, il faut risquer sa peau, comme on risque une relation. Aimer c’est toujours risqué, mais ne pas aimer l’est encore plus. Comme le dit poétiquement Marion Muller-Colard, « souffrir de la lèpre, c’est perdre sa peau de ne plus pouvoir la risquer au contact des autres ». Pour guérir de nos maladies relationnelles, il faut donc « risquer sa peau » ! Qu’est-ce à dire ? Sinon peut-être oser rétablir une relation avec un proche perdu de vue. Qu’est-ce à dire ? Sinon affirmer une parole prophétique, même si elle peut déplaire. Qu’est-ce à dire, sinon prendre une décision juste mais radicale, au risque de susciter de l’opposition ? Qu’est-ce à dire sinon finalement oser se rendre impur, comme JESUS ? Lui qui —pour prendre soin de l’autre— risque sa peau en faisant ce qui est défendu, transgressif, au point d’être « mis à l’écart » ! Pour nous purifier de nos tiédeurs, il y a d’abord un préalable : le silence ! Que dit JESUS au lépreux ? « Ne dis rien à personne ! » Autrement dit, ne va pas trop vite étaler et publier tout ce que tu vis. Commence par faire silence. « Coupe ton portable! » Tu découvriras que ta solitude n’est pas un isolement. Tu verras que ce que tu traverses est une purification. Le silence n’est pas ce qui nous coupe de la relation. Il est justement ce qui la permet. Car lorsque le silence est absent de notre vie, la médisance n’est jamais loin. Cette dernière est une lèpre contagieuse qui fait que nous parlons trop vite. D’ailleurs, dans la tradition d’interprétation juive de la Bible, le rapprochement est fait entre deux mots : davar (la parole) et dever (la lèpre) ! Qu’est-ce que médire sinon mal parler du prochain en le défigurant ? Oui, la lèpre est ce qui grignote tout ce qui nous met en relation : la peau, comme la parole… Si dans toute relation le silence est nécessaire, il invite ensuite à l’action. « Va ensuite te montrer. Ce sera un témoignage » ajoute JESUS ! Le silence, comme la prière, n’ont de sens que s’ils s’épanouissent en gestes concrets d’empathie, posés « non pour notre intérêt, mais celui de la multitude ». C’est cela le vrai soin. La juste sensibilité retrouvée. Nous sommes donc invités à retrouver des relations ajustées, peut-être précisément dans tous nos lieux les plus menacés par notre insensibilité : la parole, et le toucher. Car nous présumons souvent que les autres sont résistants à nos paroles… et nous ne mettons pas de frein à notre langue au risque de les blesser. Et dans un monde qui sexualise la tendresse, nous oublions aussi leur besoin vital de toucher, de contact, de caresse, de vraie tendresse… Pour maintenir vive une telle empathie, saint Paul nous indique enfin un chemin pratique : « Moi-même, en toute circonstance » écrit-il, « je tâche de m’adapter à tout le monde. » Voilà le critère décisif qui nous fait sortir de notre insensibilité : la faculté d’adaptation. Elle suppose le silence, et nous convie à l’action. Afin d’être sensible à ce à quoi l’autre est sensible. Non pour justifier ce qu’il fait, mais pour comprendre ce qu’il est. En ce dimanche de la santé, je nous souhaite de retrouver ou de cultiver plus encore une telle faculté d’adaptation, d’ajustement à l’autre. Pour que, par le silence de notre écoute et le soin de notre empathie, celles et ceux que nous rencontrerons se sentent mieux dans leur vie, et bien dans leur peau. Amen. |
| | | RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19193 Pays : FRANCE R E L I G I O N : CATHOLIQUE
| Sujet: Re: L'Homélie Mar 20 Fév 2024, 9:18 pm | |
| - Citation :
- ÉVANGILE
« JESUS fut tenté par Satan, et les anges le servaient » (Mc 1, 12-15) Ta Parole, Seigneur, est vérité, et ta loi, délivrance. L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. Ta Parole, Seigneur, est vérité, et ta loi, délivrance. (Mt 4, 4b)
Évangile de JESUS Christ selon saint Marc
JESUS venait d’être baptisé. Aussitôt l’Esprit le pousse au désert et, dans le désert, il resta quarante jours, tenté par Satan. Il vivait parmi les bêtes sauvages, et les anges le servaient.
Après l’arrestation de Jean, JESUS partit pour la Galilée proclamer l’Évangile de Dieu ; il disait : « Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à l’Évangile. »
– Acclamons la Parole de Dieu. RENDRE À DIEU LE MEILLEUR | HOMÉLIE DU 18 FÉVRIER 2024 À LA CRAUChers élèves, merci de m’accueillir chez vous ce week-end pour me rappeler que oui, le soleil existe ! A Strasbourg, d’où je viens, je dois vous avouer qu’on finit par oublier qu’il y a quelque chose derrière les nuages. J’en ai donc profité. Ce matin, j’ai visité votre vigne, respirant le printemps à plein poumon autour de votre école. Savez-vous qui a planté la première vigne dans l’Ecriture ? C’est Noé, juste après être descendu de son arche, une fois la pluie cessée. Je vous laisse aller voir dans vos bibles ce qu’il se passa ensuite (pas sûr que je puisse le raconter à la télé). Sans Noé, pas de vin ; ce vin consacré devenu sang du Christ. C’est ainsi : Dieu choisit de nous rendre visite à chaque eucharistie, à travers les fruits de sa création. Mais attention ! Pas les fruits bruts, raisin ou blé, mais les fruits transformés par le génie de l’homme : le pain, qui est plus que le grain ; le vin, qui est plus que la vigne. Dieu s’attend à ce que nous lui rendions cette terre perfectionnée par notre labeur. Il bénit à chaque messe le travail de nos mains, en choisissant le pain et le vin pour se donner à nous. Les sacrements font parler la Création. C’est d’ailleurs là qu’il commence sa tournée. Avant d’aller prêcher dans les villes et villages, JESUS plonge dans les éléments du monde : enseveli tout d’abord sous les eaux du Jourdain, il brûle ensuite dans le feu du désert. Au baptême, il revit le déluge puis retourne en Exode, tenté dans le désert. Il mime, pour ainsi dire, presque comme au théâtre, l’histoire du peuple hébreu. Son corps se frotte au monde qu’il a lui-même voulu, en souvenir de l’alliance entre Dieu et toute chair. Les anges invisibles et les bêtes charnues servent celui qui les fait vivre. Seul le diable s’énerve. Il ne supporte pas que Dieu visite la terre. Il envoie un flot de tentations pour submerger le Christ. Car Satan sait que JESUS est l’arche sainte qui porte en son corps bien plus que huit personnes et quelques bestiaux. Le Christ qui s’avance sur les vagues de sable est l’arche nouvelle ouverte au salut de l’univers entier. En lui, le ciel est descendu pour inonder la terre. Bientôt il poursuivra le diable jusqu’aux fond des enfers. Satan n’a plus où se cacher. Les enfers des cœurs endurcis par la haine, les déserts des quartiers salis par la violence, aucun de nos exils n’est étranger à l’Exode du Fils envoyé sur la terre. Dans les sables, c’est nous que JESUS est venu rechercher. Avons-nous foi, frères et sœurs en la venue du Fils de l’homme qui vient nous sauver jusque dans nos déserts ? Il paraît que vous faites pas mal de sport ici. Rien de tel pour rester en contact avec la nature. L’actualité nous le montre : nous sommes trop loin de la terre. Enfermés dans nos villes, nous tournons le dos au soleil aux bêtes et aux plantes. Exilés de la terre, les Cieux peu à peu nous échappent. La création se tait, on ne l’écoute plus. Nous avons oublié qu’elle nous parlait de Dieu. Alors : Sortons ! Ouvrons l’œil ! Allons voir Noé titubant dans vigne ! Don Bosco le savait, l’éducation au grand air nous prépare à la mission : se cultiver soi-même pour cultiver ce monde. Rendre à Dieu le meilleur. Je vous propose donc, pour ce carême, de répondre à l’appel de JESUS. Convertissons-nous… en commençant par flâner, pour apprendre, dehors, à louer le Seigneur avec la terre entière. Puis par jeûner, pour préparer nos corps à l’accueillir dans l’intime de nos chairs. Pour partager, ce que notre travail aura fait fructifier. Quant à moi, je retourne dans l’Est et ses nuages, où j’ai tout de même bien plus de chance de croiser un arc-en-ciel qu’ici. Mais, maintenant, silence ! Motards, enlevez vos casques et coupez le moteur. Dehors, la nature qui s’éveille nous murmure un message. |
| | | RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19193 Pays : FRANCE R E L I G I O N : CATHOLIQUE
| Sujet: Re: L'Homélie Lun 26 Fév 2024, 10:29 pm | |
| - Citation :
- EVANGILE
« Celui-ci est mon Fils bien-aimé » (Mc 9, 2-10) Gloire au Christ, Parole éternelle du Dieu vivant. Gloire à toi, Seigneur. De la nuée lumineuse, la voix du Père a retenti : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le ! » Gloire au Christ, Parole éternelle du Dieu vivant. Gloire à toi, Seigneur. (cf. Mt 17, 5)
Évangile de JESUS Christ selon saint Marc
En ce temps-là, JESUS prit avec lui Pierre, Jacques et Jean, et les emmena, eux seuls, à l’écart sur une haute montagne. Et il fut transfiguré devant eux. Ses vêtements devinrent resplendissants, d’une blancheur telle que personne sur terre ne peut obtenir une blancheur pareille. Élie leur apparut avec Moïse, et tous deux s’entretenaient avec JESUS. Pierre alors prend la parole et dit à JESUS : « Rabbi, il est bon que nous soyons ici ! Dressons donc trois tentes : une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. » De fait, Pierre ne savait que dire, tant leur frayeur était grande. Survint une nuée qui les couvrit de son ombre, et de la nuée une voix se fit entendre : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé : écoutez-le ! » Soudain, regardant tout autour, ils ne virent plus que JESUS seul avec eux.
Ils descendirent de la montagne, et JESUS leur ordonna de ne raconter à personne ce qu’ils avaient vu, avant que le Fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts. Et ils restèrent fermement attachés à cette parole, tout en se demandant entre eux ce que voulait dire : « ressusciter d’entre les morts ».
– Acclamons la Parole de Dieu. A L’ÉCART, SUR UNE HAUTE MONTAGNE | HOMÉLIE DU 25 FÉVRIER 2024 À SAINT-JEAN-LE-THOMAS
Evangile (Mc 9, 2-10)A l’écart, sur une haute montagne À un peu plus de 10 km à vol d’oiseaux de cette église, entouré d’une mer capricieuse et de sables mouvants, il est un Mont au milieu de la baie. Depuis Saint-Jean-le-Thomas, on aperçoit la face nord de sa silhouette, derrière, à droite du rocher de Tombelaine. Au rythme des marées, le Mont-Saint-Michel transfigure l’espace. Dans une variation de bleu-ciel et de mer, baigné dans une lumière à nulle autre pareille ou enveloppé dans une épaisse brume, le Mont, depuis plus de mille trois cent ans, aimante les pèlerins, les pieds dans la vase, et les yeux fixés sur la flèche, elle qui pointe le Ciel et accueille l’archange. Sur ce petit bout de terre et mer, de polders et de cours d’eau, tout converge vers l’émerveillement “ à l’écart sur une haute montagne”. Il est ainsi des lieux qui transfigurent l’espace. Il est aussi des corps qui transfigurent la vie. Au milieu de nos jours qui passent, agités jusqu’au déboussolement par des vagues imprévisibles de peurs, de conflits et de lassitude, à quoi tient alors ce reflet de lumière qui surgit ? Vous savez, cette expérience qui nous enveloppe d’une douce présence de joie et de contemplation, comme un jour de renaissance ? Combien de fois, chers amis, avons-nous été réchauffés, réveillés, relevés par ces mille et un gestes du quotidien, d’un sourire à une main tendue, d’une parole confiante à une tendre caresse, voire même à un sms reçu (pour peu qu’il soit écrit par des vrais gens de chair et de sang et non comme sur des sites commerciaux par des intelligences artificielles !) Nous qui sommes souvent lourds et embourbés, l’œil blasé et l’oreille assourdie, nous pouvons passer à côté de ces moments de grâce. Notre conversion, durant ce carême, ne serait-elle pas de nous mettre « à l’écart sur une haute montagne” ? Nous pourrions peut-être apprendre à nous acclimater à la lumière et au silence. N’avons-nous pas besoin de nous resituer dans cet éblouissement ? Nous serions alors mieux capables de recevoir tous ces reflets du Ciel que nos frères et sœurs, par leur présence, nous envoient. Car notre foi nous le dit : ces corps qui transfigurent notre quotidien sont les signes d’une réalité beaucoup plus profonde et invisible que notre évangile de ce jour met en lumière. C’est lui, JESUS, notre ami, notre frère, que trois apôtres voient devant eux transfiguré, « à l’écart sur une haute montagne ». “ Ses vêtements devinrent resplendissants, d’une blancheur telle que personne sur terre ne peut en obtenir une pareille.” JESUS vient récapituler ce jour-là en son corps, l’histoire humaine et le cosmos. Tout, avant lui, convergeait vers lui. La présence de Moïse et d’Elie symbolise la Loi et les Prophètes, et on les comprend comme les prémices de ce qui allait se révéler. Cette lente préparation du peuple élu, de générations en générations, s’est faite au gré de son itinérance souvent chaotique. Par strates successives jusqu’ « à cet écart sur une haute montagne », cette vérité de la transfiguration s’est éclose : La chair de l’homme, ce terreux à la nuque raide, perdu dans les méandres de son imperfection, est appelé à accueillir la lumière du Ciel. Dit autrement, avant Pâques, l’épisode de la transfiguration, nous dit déjà par anticipation, que notre vie est faite pour la lumière et non pour les ténèbres. Depuis 1300 ans, le Mont-Saint-Michel pose une question que porte son nom, Mickaël, en hébreu, et qui signifie : « Qui est comme Dieu ? » De l’intérieur de la nuée lumineuse de la transfiguration, nous est donnée, en un miroir inversé, une réponse inouïe : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé : écoutez-le ! » Pour être comme Dieu, contemplons et écoutons son Fils ! Lui, l’icône, la vraie image du Père, lui, le Verbe, la vraie parole du Père. Le jour de notre baptême, nous avons été transfiguré à notre tour, puisque nous sommes devenus enfant de Dieu, frère et sœur de JESUS. Ce qu’il nous est demandé aujourd’hui, c’est d’apporter à JESUS notre confiance, notre foi, de nous laisser embarquer dans sa vie lumineuse, aimantés par cette paix du cœur qu’il nous a promise. Alors nous pourrons entendre de sa bouche : ” ta foi t’a sauvé”. |
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| Sujet: Re: L'Homélie Mar 05 Mar 2024, 9:12 pm | |
| - Citation :
- ÉVANGILE
« Détruisez ce sanctuaire, et en trois jours je le relèverai » (Jn 2, 13-25) Gloire au Christ, Sagesse éternelle du Dieu vivant. Gloire à toi, Seigneur. Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que ceux qui croient en lui aient la vie éternelle. Gloire au Christ, Sagesse éternelle du Dieu vivant. Gloire à toi, Seigneur. (Jn 3, 16)
Évangile de JESUS Christ selon saint Jean
Comme la Pâque juive était proche, JESUS monta à Jérusalem. Dans le Temple, il trouva installés les marchands de bœufs, de brebis et de colombes, et les changeurs. Il fit un fouet avec des cordes, et les chassa tous du Temple, ainsi que les brebis et les bœufs ; il jeta par terre la monnaie des changeurs, renversa leurs comptoirs, et dit aux marchands de colombes : « Enlevez cela d’ici. Cessez de faire de la maison de mon Père une maison de commerce. » Ses disciples se rappelèrent qu’il est écrit : L’amour de ta maison fera mon tourment. Des Juifs l’interpellèrent : « Quel signe peux-tu nous donner pour agir ainsi ? » JESUS leur répondit : « Détruisez ce sanctuaire, et en trois jours je le relèverai. » Les Juifs lui répliquèrent : « Il a fallu quarante-six ans pour bâtir ce sanctuaire, et toi, en trois jours tu le relèverais ! » Mais lui parlait du sanctuaire de son corps.
Aussi, quand il se réveilla d’entre les morts, ses disciples se rappelèrent qu’il avait dit cela ; ils crurent à l’Écriture et à la parole que JESUS avait dite. Pendant qu’il était à Jérusalem pour la fête de la Pâque, beaucoup crurent en son nom, à la vue des signes qu’il accomplissait. JESUS, lui, ne se fiait pas à eux, parce qu’il les connaissait tous et n’avait besoin d’aucun témoignage sur l’homme ; lui-même, en effet, connaissait ce qu’il y a dans l’homme.
– Acclamons la Parole de Dieu. QUEL SIGNE PEUX-TU NOUS DONNER POUR AGIR AINSI ? | HOMÉLIE DU 3 MARS 2024 À PARISQuel signe peux-tu nous donner pour agir ainsi ? Jn 2, 18 On comprend bien cette question des Juifs parce que ce n’est pas si simple d’interpréter la colère de JESUS qui envoie tout valdinguer ce matin. Manifestement, JESUS n’aime pas trop la piété faite de petits sacrifices arrangés. D’après JESUS, ce commerce des marchands du temple ne semble qu’une distraction, une tentative d’esquive de quelque chose de plus profond. En ce temps de carême, pour être juste sans mettre Dieu en colère, il faut donc aller chercher ailleurs que ces petits arrangements extérieurs. Pour autant, la question demeure : quel signe peux-tu nous donner ? Quel signe peux-tu nous donner pour renouveler ou retrouver la confiance en toi ? Et tant qu’on y est, quel signe peux-tu nous donner pour retrouver la confiance en la technologie, aux médias, en la politique… Quel signe peux-tu nous donner pour retrouver la confiance en notre monde et en la trajectoire dans laquelle nous sommes entrainés, plus ou moins malgré nous ? On aimerait bien, de temps en temps, avoir quelques signes, voire parfois quelques miracles pour abolir le mal de nos vies. Certains d’entre nous aimeraient même pouvoir rencontrer Dieu, tout simplement pour y croire. Encore faut-il s’entendre sur ce qu’on peut attendre de Dieu comme signe. Parce que les miracles, en vrai, il faut s’en méfier. Ils peuvent être des signes, c’est vrai. Mais ils peuvent aussi ne renvoyer qu’à eux-mêmes. Et là, ils pourraient nous faire passer à côté de l’essentiel. C’est sans doute pour ça que JESUS ce matin ne se fie Jn 2, 24 pas à ce que ces signes peuvent susciter chez certains. De fait quelle injustice quand on y pense, si Dieu choisissait d’aider certains et de détourner son regard d’autres. Si c’était le cas, quelle tromperie sur sa tendresse pour tous tous tous comme aime dire notre bon pape François. Si Dieu choisissait de faire un miracle pour l’un et pas pour l’autre dans la même situation, de quel mensonge le vieux Paul se serait alors couvert en proclamant par toute son existence le messie crucifié 1 Co 1, 23 comme il dit dans la deuxième lecture qu’on vient d’entendre ? Alors si on ne peut pas se fier aux miracles, la question adressée à JESUS demeure encore : quel signe peux-tu nous donner pour que nous puissions avoir confiance en toi et en la Vie ? Pas de miracles grandiloquents et rien du fantastique hollywoodien, c’est d’accord. Mais alors quoi, quels signes ? A vrai dire, il nous faut les scruter . La prière de Juliane, une sœur du petit Carmel de Mazille en Bourgogne, le disait avec ses mots le 31 décembre dernier : « Seigneur, Dieu de la Vie, combien de fois au cours de cette année n’avons-nous pas avancé dans le réel comme sur un fil au-dessus de l’abîme, avec comme seul appui pour nos pas la foi en une Promesse entendue dans le creux de l’oreille, alors que guerres et injustices ne cessent de bouleverser notre monde ? Combien de fois au cœur de la menace un espace insoupçonné ne s’est-il ouvert, un espace dans lequel aimer et créer […] était encore possible ? […] Tu n’as pas éliminé le mal, tu ne nous protèges d’aucune douleur, mais tu nous ouvres la voie vers une autre plénitude. Celle de la Tendresse qui nous fait aimer la vie même lorsque nous ne la comprenons pas, même quand le tragique ou l’absurde semblent prendre le dessus » . Pour Juliane aujourd’hui, le signe, c’est un espace insoupçonné qui permet d’aimer et de créer. Pour Saint Jean-de-la-Croix au XVIème siècle, de l’ordre du Carmel lui aussi, pour Saint Jean-de-la-Croix, le signe, c’est ce qu’il appelle « un je-ne-sais-quoi qui d’aventure se trouve ». De fait, iI arrive qu’on soit témoin d’un « je-ne-sais-quoi » qui nous dépasse de très loin, il arrive qu’on vive des moments absolument lumineux mais quasiment inracontable. Ici au Bon Secours, vous vivez tous les jours ces « je-ne-sais-quoi » qui vous emmènent plus loin, que vous soyez jeunes pro, que vous soyez passé par la réalité de la rue ou que vous viviez l’aventure du grand âge. Devant votre télé, je suis sûr aussi que vous vivez ces « je-ne-sais-quoi » qui transportent plus près de Dieu. Mais quelle que soit l’intensité de ces expériences, elles ne peuvent pas figer. Au contraire même, elles relancent la quête. Ces expériences peuvent en effet être des signes s’ils nous ouvrent à la quête de ce Dieu toujours méconnu que nous cherchons ensemble. Pas pour savoir. Pour faire confiance . En ce sens, un signe, c’est fait pour défiger et encourager notre marche. Parce que « malgré la nuit » , comme nous le fait découvrir encore Jean-de-la-Croix, « malgré la nuit » de nos doutes ou de nos souffrances, une Source coule au fond de nous. Elle coule au fond de nous tous tous tous1. Il nous faut donc la chercher toujours plus en profondeur. Aucun signe ni aucun miracle ne pourra nous dispenser de cette quête, et c’est sans doute pour ça que JESUS se fâche ce matin : la splendeur de Dieu dépassera toujours ce que nous pourrons en saisir, impossible même de l’enfermer ni dans une pratique cultuelle, ni dans une pensée, ni dans des mots, ni dans un dogme, ni dans une manière de vivre, ni dans quoique ce soit d’ailleurs : tous les humains sont à égalité dans la quête de cette Source qui fait vivre. A dire cela, on ne sera peut-être pas toujours dans les clous, mais ce n'est pas grave ; comme disait Raphaël, un ami prêtre : nous sommes les disciples d’un décloué . Quelle liberté cela nous offre ! Dieu veut simplement marcher avec nous. Et le signe de cette marche main dans la main avec Dieu, c’est ce « je ne-sais-quoi » qui nous ouvre à plus grand que nous. Le signe, c’est cet espace insoupçonné qui permet d’aimer et de créer en nous faisant presque frôler du doigt quelque chose de l’ordre de l’indicible. En définitive, le signe pour que nous puissions toujours avoir confiance en la Vie, c’est un messie crucifié, un homme qui va jusqu’au bout de son compagnonnage avec chacun de nous, quel que soit notre chemin, par amour. Dieu veut simplement nous rejoindre dans nos joies et nous tenir la main dans les épreuves. Par amour, main dans la main. Alors vive la Joie. Quand même ! |
| | | RAMOSI Co-Admin
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| Sujet: Re: L'Homélie Mar 12 Mar 2024, 9:00 pm | |
| - Citation :
- ÉVANGILE
« Dieu a envoyé son Fils pour que, par lui, le monde soit sauvé » (Jn 3, 14-21) Gloire et louange à toi, Seigneur JESUS ! Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que ceux qui croient en lui aient la vie éternelle. Gloire et louange à toi, Seigneur JESUS ! (Jn 3, 16)
Évangile de JESUS Christ selon saint Jean
En ce temps-là, JESUS disait à Nicodème : « De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé, afin qu’en lui tout homme qui croit ait la vie éternelle. Car Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle. Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. Celui qui croit en lui échappe au Jugement, celui qui ne croit pas est déjà jugé, du fait qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu. Et le Jugement, le voici : la lumière est venue dans le monde, et les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises. Celui qui fait le mal déteste la lumière : il ne vient pas à la lumière, de peur que ses œuvres ne soient dénoncées ; mais celui qui fait la vérité vient à la lumière, pour qu’il soit manifeste que ses œuvres ont été accomplies en union avec Dieu. »
– Acclamons la Parole de Dieu. DIEU A TANT AIMÉ | HOMÉLIE DU 10 MARS 2024 À ASSESSE (BELGIQUE)« Dieu a tellement aimé le monde… ». Dans la traduction précédente : « Dieu a tant aimé le monde... ». On pourrait s’arrêter là aujourd’hui, et méditer cette seule phrase. Tout y est dit, déjà, ou presque : tout de notre foi et du mystère de Pâques. Dieu a TANT aimé ; non pas beaucoup, infiniment, énormément, passionnément ; chacun de ces adverbes aurait pourtant du sens. Mais tellement, tant... : Dieu a ‘tant’ aimé ! Il y a dans ce petit mot comme une accumulation, un long et patient effort, un mouvement continu, une croissance aussi... tant et tant, sans se décourager, avec conviction et persévérance. Tellement, tant, à tel point, en si grande quantité. Dieu nous a aimés ainsi ! Il y a cependant aussi dans ce petit mot, je le crois, comme un peu de déception, de lassitude : j’ai tant fait pour toi... et tu n’as pas compris ; j’ai tant fait pour toi... et tu n’as pas vu que je t’aimais, que je me donnais totalement pour toi. Un peu de déception et de lassitude, oui. N’est-ce pas d’ailleurs un sentiment que nous éprouvons nous-mêmes bien souvent ? On a tant fait, on s’est tant dépensé, on a tant donné, jusqu’au meilleur de soi-même, et on est si peu récompensé, si peu suivi, si peu compris... Des parents peuvent ressentir cela, après avoir tant fait pour leurs enfants ; des enseignants pour leurs élèves, des étudiants pour leurs examens, des prêtres pour leurs paroissiens, des chrétiens engagés pour leur église... Ils ont, on a tant fait pour que tout aille bien, on n’a cessé d’encourager la bienveillance et l’engagement, on a tant rappelé le sens profond et la beauté des choses... et, devant l’accueil mitigé, la tiédeur de la communion, on est déçu, fatigué... C’est un sentiment bien humain ; un sentiment qui, disons-le, n’est pas exempt non plus d’une touche d’orgueil ou d’égoïsme : j’ai tant fait pour toi et tu me le rends si mal, je ne mérite pas cela, « moi ». C’est aussi, selon les évangiles, un sentiment divin. Dieu a tant aimé le monde... et les hommes se sont détournés de lui ; l’évangile de Jean, dès le prologue, raconte cette histoire, notre histoire, et cette « déception » apparente de Dieu. « Il est venu chez les siens et les siens ne l’ont pas accueilli » : les hommes ont préféré les ténèbres à la vraie lumière, « car tout homme qui fait le mal déteste la lumière, écrit saint Jean, il ne vient pas à la lumière, de peur que ses œuvres ne lui soient reprochées ». Mais l’histoire de Dieu avec nous ne peut en rester là ; l’éventuelle déception et la ‘fatigue’ de Dieu ne sont qu’apparentes. Si, très souvent, dans l’évangile de Jean, JESUS est présenté comme l’envoyé du Père, ici ce n’est pas ce mot qui est utilisé. Dieu n’a pas seulement ‘envoyé’ son fils, mais il a ‘donné’ son Fils ; il a donné la chair de sa chair en quelque sorte, il a donné le cœur de son cœur, il a donné son Fils unique, l’unique trésor de son être de Père tout aimant. Il l’a donné, sans retour ! Vous le savez bien : donner c’est donner, et reprendre c’est voler. Il a tant aimé qu’il s’est donné lui-même, dans le don de son Fils. Et cela change tout dans l’histoire et la vie des hommes : ainsi, écrit saint Jean, tout homme qui croit en lui ne périra pas, mais il obtiendra la vie éternelle. Si l’homme n’accueille pas, s’il ne comprend pas – c’est-à-dire s’il ne prend pas avec lui, pour lui, comme lui étant destiné personnellement – s’il n’accueille pas cet amour immense et patient de Dieu... il passe à côté de la vraie vie et prend un chemin de perdition, un chemin où il va se perdre et périr. Il ne s’agit pas que de grandes phrases et de belles idées ; c’est vraiment notre quotidien qui est ici décrit, frères et sœurs. Si nous n’accueillons pas vraiment cet amour « tant donné » de Dieu, un amour qui se transmet, comme en cascades, par toutes les médiations humaines, alors nous passons à côté de la vraie vie. Qu’aurons-nous vécu vraiment, pendant ce carême, en famille, en paroisse, en communauté, si nous n’avons pas cherché à accueillir dans notre quotidien, dans nos comportements, cet amour infini de Dieu ? Le carême n’est pas fini : il est lumineux, particulièrement en ce jour de Laetere, de joie sereine. Il n’est pas fini : il reste encore tant de jours, tant d’occasions de recevoir et de donner cet amour concret du Seigneur, et, comme lui, de tant aimer. En tant de petites choses… Ou de grandes choses, si vous voulez. Le poète René de Obaldia en a fait quelques vers très beaux : Tant de portes à ouvrir, à fermer. Tant de lits à faire, à défaire. Tant d'escaliers à monter, à descendre. Tant de vaisselle à laver, à essuyer. Tant de linge à blanchir, à noircir. Tant de poignées de main à distribuer. Tant de lettres à écrire. Tant de paroles à prononcer. (…) Tant de tout et si peu de quelque chose. Tant de choses et si peu de quelque tout. Tant et tant, et si peu de si peu, qu'il y a là de quoi décourager le meilleur, de quoi aller planter sa tente dans le désert. Mais tant et tant de grains de sable... Oui, tant et tant, comme les grains de sable, comme l’amour de Dieu pour nous, dans nos vies. « Dieu a tant aimé » : que ce petit mot rebondisse, de jour en jour, dans nos vies... Amen. |
| | | RAMOSI Co-Admin
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| Sujet: Re: L'Homélie Ven 22 Mar 2024, 9:16 pm | |
| - Citation :
- ÉVANGILE
« Si le grain de blé tombé en terre meurt, il porte beaucoup de fruit » (Jn 12, 20-33) Gloire à toi, Seigneur, gloire à toi. Si quelqu’un veut me servir, qu’il me suive, dit le Seigneur ; et là où moi je suis, là aussi sera mon serviteur. Gloire à toi, Seigneur, gloire à toi. (Jn 12, 26)
Évangile de JESUS Christ selon saint Jean
En ce temps-là, il y avait quelques Grecs parmi ceux qui étaient montés à Jérusalem pour adorer Dieu pendant la fête de la Pâque. Ils abordèrent Philippe, qui était de Bethsaïde en Galilée, et lui firent cette demande : « Nous voudrions voir JESUS. » Philippe va le dire à André, et tous deux vont le dire à JESUS. Alors JESUS leur déclare : « L’heure est venue où le Fils de l’homme doit être glorifié. Amen, amen, je vous le dis : si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit. Qui aime sa vie la perd ; qui s’en détache en ce monde la gardera pour la vie éternelle. Si quelqu’un veut me servir, qu’il me suive ; et là où moi je suis, là aussi sera mon serviteur. Si quelqu’un me sert, mon Père l’honorera.
Maintenant mon âme est bouleversée. Que vais-je dire ? “Père, sauve-moi de cette heure” ? – Mais non ! C’est pour cela que je suis parvenu à cette heure-ci ! Père, glorifie ton nom ! » Alors, du ciel vint une voix qui disait : « Je l’ai glorifié et je le glorifierai encore. » En l’entendant, la foule qui se tenait là disait que c’était un coup de tonnerre. D’autres disaient : « C’est un ange qui lui a parlé. » Mais JESUS leur répondit : « Ce n’est pas pour moi qu’il y a eu cette voix, mais pour vous. Maintenant a lieu le jugement de ce monde ; maintenant le prince de ce monde va être jeté dehors ; et moi, quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes. » Il signifiait par là de quel genre de mort il allait mourir.
– Acclamons la Parole de Dieu.] CÉLÉBRATION DE LA SAINT-PATRICK | HOMÉLIE DU 17 MARS 2024 À ORANMORE (IRLANDE)(En anglais, quelques mots en irlandais) Je voudrais commencer par souhaiter la bienvenue à tous les Patricks, Paddys, Padraigs, Paraics, Patricias, Patsys, Patrias et Pats à la messe de votre fête patronale, que vous soyez ici dans notre Église, en Irlande ou dans toute l'Europe. Vous portez un bon nom, un nom fort, un nom qui résonne, un nom qui a une histoire, un nom qui vaut la peine d'être respecté. C'est un nom dont Saint Patrick lui-même était fier. Nous le savons par ses propres écrits. Dans ses CONFESSIONS autobiographiques, écrites de sa propre main, il se présente dès la première ligne. "Je m'appelle Patrick. Je suis un pécheur, un simple campagnard, le moins croyant de tous et méprisé par beaucoup". Patrick nous parle ensuite de son peuple. "Mon père, dit-il, était Calpornius. Il était diacre ; son père était Potitus, un prêtre qui vivait à Bannavem Taburniae", qui se trouve près de la ville actuelle de Port Talbot au Pays de Galles. Voici Patrick, humble mais confiant dans son identité, fier de ses origines et de son ascendance. Voici Patrick, qui ne perd jamais courage ni espoir, bien qu'il ait été réduit en esclavage dans sa jeunesse, arraché à son peuple, à sa terre et à sa maison, emmené de force au-delà de la mer, à "fin del mundo", à "finnistere", aux confins de la terre - à l'extrême limite occidentale du monde connu. Patrick écrit : "J'ai été fait prisonnier vers l'âge de seize ans. À cette époque, je ne connaissais pas le vrai Dieu. J'ai été emmené en captivité en Irlande avec des milliers d'autres". Mais dans cette vie dure et pénible d'esclave en Irlande, le jeune Patrick a trouvé son vrai Dieu, le Père, le Fils et le Saint-Esprit, en qui il a placé sa confiance, son espoir et sa vie. En Dieu, il a trouvé sa mission, la vocation de sa vie, sa raison de vivre. Entendant et écoutant "la voix des Irlandais" qui l'appelait, Patrick, avec courage et conviction chrétienne, devint un prédicateur, un enseignant, un chef et un guide, ainsi que le premier et le plus grand apôtre de l'Irlande. Aujourd'hui, ce jour n'est pas seulement pour les Patrick ! C'est aussi un grand jour glorieux pour des millions de personnes qui célèbrent l'Irlande et l'héritage irlandais. Si aujourd'hui, ou n'importe quel autre jour, vous vous dites irlandais, vous avez vous aussi un fier héritage. Vous aussi, vous avez beaucoup à faire pour être à la hauteur. Lors de sa visite en 1979, saint Jean-Paul a fait l'éloge de l'Irlande et des Irlandais en les qualifiant de "semper fidelis" - "toujours fidèles". Bien sûr, beaucoup de choses ont changé au cours des quarante-cinq années qui se sont écoulées depuis. L'Irlande a enfin trouvé sa place dans le monde, elle est confiante, cosmopolite, tournée vers l'extérieur, prospère et en paix. L'Irlande n'est plus connue pour ses bombes et ses balles. Nous n'avons plus besoin d'exporter nos meilleurs éléments. Nos artistes, musiciens, sportifs, inventeurs, scientifiques, ingénieurs, médecins, infirmiers, enseignants et techniciens restent ici, vivent ici, réussissent ici, vieillissent ici dans la satisfaction. Nos infrastructures sont modernes. Nos jeunes sont éduqués et ambitieux. Notre démocratie est forte. Notre culture est connue, vantée et appréciée dans le monde entier. Bien sûr, tous les changements modernes ne sont pas les bienvenus. À l'instar d'autres nations, nous sommes devenus nettement plus laïques et, peut-être, plus égoïstes. Nous comptons moins sur Dieu et sur les autres que dans les générations passées. Nous sommes moins engagés dans la protection de la dignité et de la fragilité de la vie humaine. Nous n'avons plus de prêtres et de religieux à envoyer dans le monde entier. Nos anciennes et très graves obligations en matière d'hospitalité, d'accueil de l'étranger, sont mises à rude épreuve. Cependant, en tant que nation, nous continuons à nous tenir debout et à travailler pour la paix dans un monde troublé, pour la justice dans un monde inégal, pour la vérité dans un monde de mots glissants et de fausses promesses. Nous, un peuple qui a traversé des temps difficiles et affamés, nous défendons ceux qui ont faim de nourriture, de liberté, d'égalité et d'inclusion. Nous défendons ceux qui ont faim de sécurité et de paix. La tradition catholique d'excellence dans l'éducation perdure. Nos militaires portent avec bravoure et fierté le béret bleu des gardiens de la paix des Nations unies. Nos forces de police comptent parmi les rares qui n'ont pas besoin de porter d'armes. Nous jouons pleinement notre rôle dans les affaires mondiales où la voix des Irlandais est forte, fière, indépendante et respectée. La passion des Irlandais pour les valeurs chrétiennes de lumière, d'amour, d'espoir, de vie et de vérité reste intacte. Nous avons beaucoup à faire pour être à la hauteur. Seigneur, puissions-nous continuer à être "semper fidelis", toujours fidèles. Mais aujourd'hui, nous ne célébrons pas seulement Patrick ou l'Irlande. Au cours de cette messe, nous nous joignons à une multitude de participants dans toute l'Europe pour célébrer le cinquième dimanche de carême. À cette messe comme à toutes les autres, nous célébrons notre unité et notre christianisme. Nous reconnaissons, louons et remercions Dieu pour sa présence dans notre Évangile, pour sa présence dans le monde. Nous reconnaissons, louons et remercions Dieu pour sa présence dans notre Évangile, pour sa présence dans l'Eucharistie, pour sa présence dans nos vies. Nous, chrétiens, avons beaucoup à considérer. La foi de nos pères et de nos mères, la foi de Patrick, la foi des cinquante générations qui nous séparent de lui, la foi des soixante-quinze générations qui nous séparent du Christ, n'est pas donnée pour être gardée mais pour être partagée. Patrick poursuit en écrivant dans sa CONFESSION qu'il est incapable de garder le silence sur les bénédictions et les dons que le Seigneur a accordés à lui-même et à la terre de sa captivité. Pour Patrick, louer et témoigner de Dieu, se conformer à sa volonté et répondre à son invitation, est la seule tâche de la vie qui vaille vraiment la peine d'être entreprise. Nous, chrétiens, n'avons pas été créés pour vivre dans les ténèbres, mais pour embrasser la lumière. Nous n’avons pas été créés pour garder tranquillement la foi. Nous, chrétiens, sommes un peuple bruyant, énergique, passionné, un peuple de résurrection. Comme Patrick, nous ne devons pas, nous ne pouvons pas être silencieux. Notre foi doit être parlée, écrite, chantée, dansée, prêchée, pratiquée, savourée, criée, partagée, confiée, appréciée et vécue. Le christianisme, la foi de Patrick, la Bonne Nouvelle de JESUS-Christ est confiée aux chrétiens, pour qu'ils la portent et l'enseignent jusqu'aux confins de la terre. C'était la tâche de Patrick. C'est ma tâche, votre tâche, notre tâche, notre privilège et notre joie. Pendant ce Carême, n'abandonnez pas, mais vivez. Soyez à la hauteur de votre nom, de votre héritage, de votre foi, et à la hauteur de Patrick, comme il a été à la hauteur du Christ. Que les bénédictions de la fête de la Saint-Patrick soient les vôtres, mes amis. |
| | | RAMOSI Co-Admin
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| Sujet: Re: L'Homélie Lun 25 Mar 2024, 8:05 pm | |
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- ÉVANGILE
Passion de notre Seigneur JESUS Christ (Mc 15, 1-39) La Passion de notre Seigneur JESUS Christ selon saint Marc
L. Dès le matin, les grands prêtres convoquèrent les anciens et les scribes, et tout le Conseil suprême. Puis, après avoir ligoté JESUS, ils l’emmenèrent et le livrèrent à Pilate. Celui-ci l’interrogea : A. « Es-tu le roi des Juifs ? » JESUS répondit : X « C’est toi-même qui le dis. » L. Les grands prêtres multipliaient contre lui les accusations. Pilate lui demanda à nouveau : A. « Tu ne réponds rien ? Vois toutes les accusations qu’ils portent contre toi. » L. Mais JESUS ne répondit plus rien, si bien que Pilate fut étonné. À chaque fête, il leur relâchait un prisonnier, celui qu’ils demandaient. Or, il y avait en prison un dénommé Barabbas, arrêté avec des émeutiers pour un meurtre qu’ils avaient commis lors de l’émeute. La foule monta donc chez Pilate, et se mit à demander ce qu’il leur accordait d’habitude. Pilate leur répondit : A. « Voulez-vous que je vous relâche le roi des Juifs ? » L. Il se rendait bien compte que c’était par jalousie que les grands prêtres l’avaient livré. Ces derniers soulevèrent la foule pour qu’il leur relâche plutôt Barabbas. Et comme Pilate reprenait : A. « Que voulez-vous donc que je fasse de celui que vous appelez le roi des Juifs ? », L. de nouveau ils crièrent : F. « Crucifie-le ! » L. Pilate leur disait : A. « Qu’a-t-il donc fait de mal ? » L. Mais ils crièrent encore plus fort : F. « Crucifie-le ! » L. Pilate, voulant contenter la foule, relâcha Barabbas et, après avoir fait flageller JESUS, il le livra pour qu’il soit crucifié.
Les soldats l’emmenèrent à l’intérieur du palais, c’est-à-dire dans le Prétoire. Alors ils rassemblent toute la garde, ils le revêtent de pourpre, et lui posent sur la tête une couronne d’épines qu’ils ont tressée. Puis ils se mirent à lui faire des salutations, en disant : F. « Salut, roi des Juifs ! » L. Ils lui frappaient la tête avec un roseau, crachaient sur lui, et s’agenouillaient pour lui rendre hommage. Quand ils se furent bien moqués de lui, ils lui enlevèrent le manteau de pourpre, et lui remirent ses vêtements.
Puis, de là, ils l’emmènent pour le crucifier, et ils réquisitionnent, pour porter sa croix, un passant, Simon de Cyrène, le père d’Alexandre et de Rufus, qui revenait des champs. Et ils amènent JESUS au lieu dit Golgotha, ce qui se traduit : Lieu-du-Crâne (ou Calvaire). Ils lui donnaient du vin aromatisé de myrrhe ; mais il n’en prit pas. Alors ils le crucifient, puis se partagent ses vêtements, en tirant au sort pour savoir la part de chacun. C’était la troisième heure (c’est-à-dire : neuf heures du matin) lorsqu’on le crucifia. L’inscription indiquant le motif de sa condamnation portait ces mots : « Le roi des Juifs ». Avec lui ils crucifient deux bandits, l’un à sa droite, l’autre à sa gauche. Les passants l’injuriaient en hochant la tête ; ils disaient : F. « Hé ! toi qui détruis le Sanctuaire et le rebâtis en trois jours, sauve-toi toi-même, descends de la croix ! » L. De même, les grands prêtres se moquaient de lui avec les scribes, en disant entre eux : A. « Il en a sauvé d’autres, et il ne peut pas se sauver lui-même ! Qu’il descende maintenant de la croix, le Christ, le roi d’Israël ; alors nous verrons et nous croirons. » L. Même ceux qui étaient crucifiés avec lui l’insultaient.
Quand arriva la sixième heure (c’est-à-dire : midi), l’obscurité se fit sur toute la terre jusqu’à la neuvième heure. Et à la neuvième heure, JESUS cria d’une voix forte : X « Éloï, Éloï, lema sabactani ? », L. ce qui se traduit : X « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » L. L’ayant entendu, quelques-uns de ceux qui étaient là disaient : F. « Voilà qu’il appelle le prophète Élie ! » L. L’un d’eux courut tremper une éponge dans une boisson vinaigrée, il la mit au bout d’un roseau, et il lui donnait à boire, en disant : A. « Attendez ! Nous verrons bien si Élie vient le descendre de là ! » L. Mais JESUS, poussant un grand cri, expira.
(Ici on fléchit le genou et on s’arrête un instant)
Le rideau du Sanctuaire se déchira en deux, depuis le haut jusqu’en bas. Le centurion qui était là en face de JESUS, voyant comment il avait expiré, déclara : A. « Vraiment, cet homme était Fils de Dieu ! »
– Acclamons la Parole de Dieu. DU PLURIEL AU SINGULIER, CHEMIN DE CONVERSION | HOMÉLIE DU 24 MARS2024 À ANTONYAvez-vous remarqué combien les foules et les groupes divers sont nombreux à s’exprimer et à manifester leur opinion ? Tout commence au jour des Rameaux où « beaucoup de gens étendirent leurs manteaux » et crièrent « Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom de Seigneur ! ». Expression que nous reprendrons tous en chantant « Saint, Saint Saint le Seigneur. » C’est la foule des fans de JESUS ! Aujourd’hui dans toutes les lectures, en particulier dans le long récit de la Passion, selon saint Marc cette année, notons la différence radicale de comportement entre ce que les foules manifestent et ce que des femmes et des hommes bien singuliers accomplissent. On constate que les excès proviennent surtout de l’élan du collectif. La dynamique souvent négative est amplifiée : la foule armée d’épées et de bâtons pour arrêter JESUS, les grands prêtres et le conseil suprême pour le faire condamner, la foule rameutée devant Pilate pour crier « Crucifie-le ! », les soldats romains pour le flageller et l’humilier, même les passants pour l’injurier. Prenons-nous conscience de cet instinct de groupe qui parfois nous avilie en nous poussant à réaliser des actes que seul nous n’oserions pas faire. C’est l’entraînement de la meute ! Un seul groupe ne concourt pas à la condamnation de JESUS et aux violences contre lui : ce sont les apôtres. Mais bien piètre fût leur comportement par leur abandon. Par la force de sa parole et des guérisons, JESUS a maintes fois répété : « Ta foi t’a sauvé ! » Par sa Passion, il guide tous ses disciples au don de soi et à la conversion. JESUS résiste et fait face courageusement à chacun des assauts. Il prie malgré l’angoisse au jardin de Gethsémani. Il demeure calme et s’exprime de façon concise devant le grand prêtre et Pilate. Il reste sans parole lors de la flagellation et face aux insultes. Il pousse un cri non de désespoir mais de prière intense récapitulant toute l’espérance de l’humanité. Cela lui est possible parce JESUS est tout tourné vers Dieu son Père et aussi vers les hommes. Il est le Fils du Dieu béni : « Je le suis. Et vous verrez le Fils de l’Homme siéger à la droite du Tout-Puissant ». JESUS qui accomplit sa mission était aussi proche de ceux qui l’écoutaient dans le Temple comme dans tant d’autres lieux. Son chemin de Croix où on voit s’effilocher rapidement la fidélité de ses apôtres va révéler celle de nouveaux disciples. L’exemple vient d’en haut car Pierre, le premier des apôtres, vit sa conversion radicale par la confrontation avec son reniement. Il perçoit ses incohérences et sa lâcheté confirmée par le chant du coq. Selon une certaine tradition Pierre a peut-être perçu la compassion de JESUS dans l’échange d’un regard à la maison de Caïphe. Tout va s’enchaîner dans une logique mortifère jusqu’à la Croix. Toutefois, il y aura maints témoignages d’espérance et de foi profonde. Il y a le visage précurseur de Marie-Madeleine qui parfume les pieds de JESUS avant même qu’il n’institue l’Eucharistie lors de la Cène. Elle honore un corps qui sera maltraité mais pressent surtout l’événement extraordinaire qui se profile. Il y a Simon de Cyrène réquisitionné pour alléger la pénibilité et la charge de la Croix Il y a le bon larron prêt au repentir Il y a Joseph d’Arimathie bien installé dans la vie qui peut mettre à disposition un tombeau comme dernière demeure du Christ. Chers jeunes, vous pouvez vous sentir éloignés de ces visages d’adultes qui ne vous représenteraient. J’ai envie de vous provoquer. Ce qu’étaient ces personnages mis en avant au long de la Passion de JESUS, c’est ce que vous serez. Vous pouvez devenir et être le reflet de ces personnes simples et si édifiantes. Vous pouvez devenir la femme qui prend soin, qui honore, qui console et dont le courage est sans faille ne craignant ni le rejet ni le qu’en dira t on ! Vous pouvez devenir l’homme qui se donne, partage, soutient et accueille. Le texte de la Passion ne fait pas seulement le récit d’un triste événement passé. Si les foules ont poussé JESUS vers la mort, les témoins singuliers l’ont aidé à vivre, AIDER A VIVRE… jusqu’au bout. Comme vous chers jeunes, nous sommes conviés à choisir la vie… toujours même quand semble dominer la mort On préfèrera le pardon à la vengeance, la paix à la guerre, le respect à la violence, l’amour à la haine. Avec vous, chers jeunes, notre monde peut connaître une résurrection. Aidez-nous à devenir tous des témoins singuliers qui en cheminant avec le Christ ne laissent personnes au bord du chemin, pour certains, vrai chemin de croix, appelé à devenir un chemin de vie et d’espérance |
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| Sujet: Re: L'Homélie Lun 01 Avr 2024, 7:53 pm | |
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- ÉVANGILE
« Il fallait que JESUS ressuscite d’entre les morts » (Jn 20, 1-9) Alléluia. Alléluia. Notre Pâque immolée, c’est le Christ ! Célébrons la Fête dans le Seigneur ! Alléluia. (cf. 1 Co 5, 7b-8a)
Évangile de JESUS Christ selon saint Jean
Le premier jour de la semaine, Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin ; c’était encore les ténèbres. Elle s’aperçoit que la pierre a été enlevée du tombeau. Elle court donc trouver Simon-Pierre et l’autre disciple, celui que JESUS aimait, et elle leur dit : « On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l’a déposé. » Pierre partit donc avec l’autre disciple pour se rendre au tombeau. Ils couraient tous les deux ensemble, mais l’autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau. En se penchant, il s’aperçoit que les linges sont posés à plat ; cependant il n’entre pas. Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour. Il entre dans le tombeau ; il aperçoit les linges, posés à plat, ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de JESUS, non pas posé avec les linges, mais roulé à part à sa place. C’est alors qu’entra l’autre disciple, lui qui était arrivé le premier au tombeau. Il vit, et il crut. Jusque-là, en effet, les disciples n’avaient pas compris que, selon l’Écriture, il fallait que JESUS ressuscite d’entre les morts.
– Acclamons la Parole de Dieu. VOIR ET CROIRE | HOMÉLIE DE PÂQUES 2024 À PROFONDEVILLE (BELGIQUEIl y a peut-être quelques fans de James Bond parmi vous. Des personnes qui, comme moi, n’ont aucun souci à regarder un film de la série pour la troisième ou quatrième fois... Dans Skyfall, un des méchants demande à James Bond quel est son passe-temps. Et ce dernier répond de manière surprenante : la résurrection. « What’s your hobby, James ? » « Resurrection ». Ce que nous fêtons aujourd’hui dépasse tout ce que nous pouvons imaginer. Les mots sont toujours trop étroits pour exprimer l’indicible de Pâques. Pour tenter de mettre des mots sur leur foi en la résurrection, les premiers chrétiens ont d’ailleurs emprunté une multitude d’expressions variées : gloire, relèvement, exaltation, réveil... En effet, n’avons-nous pas déjà vu des personnes se relever, se réveiller à la vie, alors que tout semblait perdu ? Elles ne sont plus là où nous les enfermons. Oser parler de la résurrection, n’est- ce pas d’abord croire en la nôtre, et la voir peut-être au quotidien autour de nous ? Comment me direz-vous ? Comprenons le bien : il ne s’agit pas retrouver ce qui était perdu. La joie de Pâques est plus qu’un passé heureux qui referait surface dans notre vie, ou un retour à la vie de choses anciennes comme dans cette culture vintage qui donner une seconde vie à des choses passées... Pour parler de la résurrection de JESUS, jamais les évangiles n’utilisent le terme de seconde vie. Au contraire, la résurrection est la traversée de la mort, c’est-à-dire l’arrivée de quelque chose de radicalement neuf et inespéré ! Vivre la résurrection, c’est faire un deuil fécond. Pour vivre cela, nous sommes appelés à regarder d’abord ce qui nous enferme, nos tombeaux et nos peurs. En grec, il s’agit du même mot ! Et voir paradoxalement dans ceux-ci des lieux d’annonce et de promesse... Il s’agit ensuite d’accepter certaines ruptures afin de ne plus s’accrocher à sa propre vie... Pâques, le grand passage, nous invite ainsi à ne pas voir le temps qui passe comme une menace, mais comme le chemin que prend l’éternité de Dieu pour nous rejoindre. Car la résurrection n’est pas l’immortalité. C’est au contraire l’échec traversé, la vie transfigurée dans notre existence mortelle. Pour vivre une telle transformation, il faut oser se rendre dans ses propres lieux de fragilité. Faire l’expérience du manque et se rendre au tombeau pour voir qu’il est vide. Et en même temps, comme le disciple bien aimé, croire que ce tombeau ouvre un avenir. Qu’il peut devenir la crèche d’un monde nouveau. « Il vit et il crut » ! N’est-ce pas davantage qu’un clin d’œil, que de voir que ce sont les femmes qui, dans les évangiles, sont les premières à porter, même imparfaitement, l’annonce de Pâques ? N’est-ce pas précisément parce qu’elles portent la vie et la mette au monde ? Vivre la grande traversée pascale, n’est-ce pas accueillir en nous, comme elles, une douce transformation intérieure, qui conduit à un enfantement ? Alors, nos deuils seront féconds. Et la résurrection se vivra au quotidien, dans nos gestes maternants, et maternels. Voilà pourquoi la résurrection n’est pas tant un fait historique qu’une question posée à notre histoire, à la vôtre : quels sont ces tombeaux qui vous enferment, mais qui peuvent finalement être lieux d’une promesse, d’un paradoxal enfantement ? Est-ce un échec à surmonter ? Un deuil qui reste à faire ? Une culpabilité mal placée ? Une dépression à traverser ? Une limite qu’il nous faut encore accepter ? A celles et ceux qui voient dans leurs vies des impasses, mais qui croient aussi en un relèvement possible, la folle espérance de Pâques leur dit : « Circule, il n’y a plus rien à voir dans ta vie à cet endroit-là ». Ta vie te précède en Galilée. Meurs à ce que tu n’es plus, afin de renaître à ce que tu es vraiment. Quitte ce projet qui ne te fait pas grandir. Quitte ce lieu-là qui te retient. Ne te définis pas par ce que tu as été, mais accueille ce que tu deviens. Quel que soit ton âge, ton avenir est plus réel que ton passé. Frères et sœurs, Dans la vie, il y a ceux qui croient savoir, et qui pensent détenir des preuves et la vérité. Mais il y a aussi ceux qui savent croire, comme le disciple bien aimé... Ceux pour qui, en face du tombeau, l’absence de preuve n’est pas la preuve de l’absence... Ceux qui voient le tombeau vide non comme la fin, mais comme un lieu d’annonce. Pour le vrai croyant, ce n’est donc pas parce qu’il voit qu’il croit. Mais c’est parce qu’il croit, qu’il peut tout voir tout autrement. Qu’est-ce à dire, concrètement ? N’y a-t-il pas des moments dans nos vies où nous sommes comme morts, à bout de souffle ? Où nous vivotons par devoir, peur ou par survie ? Ce que nous voyons ne nous donne pas la joie de croire et nous sommes comme enfermés dans les tombeaux de nos rêves ou de nos espoirs déçus... Mais la joie inouïe de Pâques nous invite, comme le disciple bien aimé, à voir et à croire : voir lucidement notre vie telle qu’elle est, sans l’idéaliser. Et croire qu’elle peut être vraiment transformée, et rester féconde... Que cette joie, cette extraordinaire promesse de Pâques nous accompagne, et mette davantage de vie dans nos existences mortelles. Qu’elle nous relève, nous réveille, nous recrée, nous enfante ! Amen. |
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| Sujet: Re: L'Homélie Mar 09 Avr 2024, 8:35 pm | |
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- ÉVANGILE
« Huit jours plus tard, JESUS vient » (Jn 20, 19-31) Alléluia. Alléluia. Thomas, parce que tu m’as vu, tu crois, dit le Seigneur. Heureux ceux qui croient sans avoir vu ! Alléluia. (Jn 20, 29)
Évangile de JESUS Christ selon saint Jean
C’était après la mort de JESUS. Le soir venu, en ce premier jour de la semaine, alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples étaient verrouillées par crainte des Juifs, JESUS vint, et il était là au milieu d’eux. Il leur dit : « La paix soit avec vous ! » Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur. JESUS leur dit de nouveau : « La paix soit avec vous ! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. » Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux et il leur dit : « Recevez l’Esprit Saint. À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus. »
Or, l’un des Douze, Thomas, appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau), n’était pas avec eux quand JESUS était venu. Les autres disciples lui disaient : « Nous avons vu le Seigneur ! » Mais il leur déclara :
« Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas ! »
Huit jours plus tard, les disciples se trouvaient de nouveau dans la maison, et Thomas était avec eux. JESUS vient, alors que les portes étaient verrouillées, et il était là au milieu d’eux. Il dit : « La paix soit avec vous ! » Puis il dit à Thomas : « Avance ton doigt ici, et vois mes mains ; avance ta main, et mets-la dans mon côté : cesse d’être incrédule, sois croyant. » Alors Thomas lui dit : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » JESUS lui dit : « Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. »
Il y a encore beaucoup d’autres signes que JESUS a faits en présence des disciples et qui ne sont pas écrits dans ce livre. Mais ceux-là ont été écrits pour que vous croyiez que JESUS est le Christ, le Fils de Dieu, et pour qu’en croyant, vous ayez la vie en son nom.
– Acclamons la Parole de Dieu. LE MAUVAIS ÉLÈVE | HOMÉLIE DU 7 AVRIL 2024 AU MANSL’apôtre saint Thomas, c’est un peu le mauvais élève du groupe. D’abord, il a séché le moment le plus important, le soir de Pâques, quand JESUS est apparu ressuscité à ses disciples. Mais il aggrave son cas, puisque, durant une semaine entière, il ne veut pas croire ses camarades qui lui disent, tout joyeux : « Nous avons vu le Seigneur ! » Lui, obstiné, buté, pose ses conditions : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non je ne croirai pas ! » Une semaine plus tard, c’est comme une séance de rattrapage qui est organisée rien que pour Thomas. Et la même scène se reproduit quasi à l’identique : JESUS se tient au milieu de ses disciples, les salue avec la même formule : « Paix à vous ! » Mais cette fois Thomas est là et JESUS, avec une étonnante bienveillance, lui parle, se prête à toutes les exigences posées par ce dur à croire : « Avance ton doigt ici et vois mes mains ; avance ta main et mets-la dans mon côté… » Alors enfin, après huit jours de résistance, Thomas se rend et prononce une profession de foi qui compense son incrédulité précédente. Saint Thomas aurait ainsi rattrapé son retard, corrigé ses mauvaises dispositions et rejoint finalement la moyenne de la classe. Et si c’était plus que cela ? Et si saint Thomas, le mauvais élève, le dernier de la classe, avait permis aux autres disciples, et donc à nous aussi, d’aller plus loin, de progresser, de grandir dans la foi ? Car il n’est pas sûr que les autres disciples aient été d’aussi bons croyants, le soir de Pâques, qu’ils semblent le dire. Un détail important nous le prouve. Le soir de la Résurrection, les portes du lieu où se trouvaient les disciples, « étaient verrouillées », nous dit l’évangéliste, car les disciples avaient peur. Mais, huit jours plus tard, alors même que JESUS leur est apparu vivant, alors même qu’ils ont été remplis de joie, huit jours plus tard, les portes de la maison où ils se trouvent de nouveau réunis, sont toujours « verrouillées ». Cela signifie que les disciples ont encore peur ! Ont-ils donc vraiment cru à ce qu’ils ont vu la semaine précédente ? Non ! Car alors, ils n’auraient plus aucune peur, plus aucun besoin de se barricader. Bien sûr, ils se sont réjouis de voir le Seigneur, mais c’était un peu comme on se réjouit parfois, non sans malaise ni incertitude, de revoir en rêve l’image incorporelle d’un être cher qu’on a perdu. Thomas, lui, l’absentéiste du soir de Pâques, ne veut pas d’une joie factice, d’une vague consolation, d’une image incertaine ; il veut, de son corps à lui, de ses yeux, de son doigt, de sa main, voir et toucher le corps, le vrai Corps de JESUS. Mais Thomas n’aura même pas besoin de faire ce geste de vérification, car en voyant, en entendant JESUS, il le croit sur parole et il va jusqu’au bout de la foi : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » Dans l’Homme JESUS, son maître et son ami, il reconnaît son Dieu. Sur le chemin de la foi, il est allé beaucoup plus loin que tous les bons élèves. Et pourtant, frères et sœurs, à nous qui arrivons bien après saint Thomas, à nous qui sommes vraiment les derniers de la classe, à nous qui n’avons pas vu JESUS, mais qui croyons en lui, à nous qui l’aimons sans le voir encore, un bonheur plus grand est promis et donné par le Christ ressuscité : « Heureux ceux qui ont cru sans avoir vu, car par la foi en moi, JESUS, vous avez la Vie ! » |
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| Sujet: Re: L'Homélie Lun 22 Avr 2024, 7:50 pm | |
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- ÉVANGILE
« Ainsi est-il écrit que le Christ souffrirait, qu’il ressusciterait d’entre les morts le troisième jour » (Lc 24, 35-48) Alléluia. Alléluia. Seigneur JESUS, ouvre-nous les Écritures ! Que notre cœur devienne brûlant tandis que tu nous parles. Alléluia. (cf. Lc 24, 32)
Évangile de JESUS Christ selon saint Luc
En ce temps-là, les disciples qui rentraient d’Emmaüs racontaient aux onze Apôtres et à leurs compagnons ce qui s’était passé sur la route, et comment le Seigneur s’était fait reconnaître par eux à la fraction du pain. Comme ils en parlaient encore, lui-même fut présent au milieu d’eux, et leur dit : « La paix soit avec vous ! » Saisis de frayeur et de crainte, ils croyaient voir un esprit. JESUS leur dit : « Pourquoi êtes-vous bouleversés ? Et pourquoi ces pensées qui surgissent dans votre cœur ? Voyez mes mains et mes pieds : c’est bien moi ! Touchez-moi, regardez : un esprit n’a pas de chair ni d’os comme vous constatez que j’en ai. » Après cette parole, il leur montra ses mains et ses pieds. Dans leur joie, ils n’osaient pas encore y croire, et restaient saisis d’étonnement. JESUS leur dit : « Avez-vous ici quelque chose à manger ? » Ils lui présentèrent une part de poisson grillé qu’il prit et mangea devant eux. Puis il leur déclara : « Voici les paroles que je vous ai dites quand j’étais encore avec vous : “Il faut que s’accomplisse tout ce qui a été écrit à mon sujet dans la loi de Moïse, les Prophètes et les Psaumes.” » Alors il ouvrit leur intelligence à la compréhension des Écritures. Il leur dit : « Ainsi est-il écrit que le Christ souffrirait, qu’il ressusciterait d’entre les morts le troisième jour, et que la conversion serait proclamée en son nom, pour le pardon des péchés, à toutes les nations, en commençant par Jérusalem. À vous d’en être les témoins. »
– Acclamons la Parole de Dieu. À NOUS D'EN ÊTRE LES TÉMOINS | HOMÉLIE DU 14 AVRIL 2024 À COGNIN Lorsqu’une bonne nouvelle surgit dans une famille, la naissance d’un nouveau-né, ou bien la guérison d’un enfant, ou encore la réussite aux examens d’un adolescent, aussitôt les téléphones crépitent et les messages fleurissent sur les réseaux sociaux, tant il parait urgent et important de partager sa joie avec ses proches et ses amis ! C’est ainsi que, dans le récit que nous venons d’entendre, Cléophas et son compagnon, magnifiquement représentés par Arcabas dans cette église, retournent en toute hâte à Jérusalem, après avoir partagé avec JESUS le repas dans l’auberge d’Emmaüs, tant ils sont pressés de raconter à leurs amis le récit de cette rencontre improbable. Et ils échangent alors avec les apôtres et leurs compagnons, qui eux ont été marqués par le témoignage de Simon Pierre. Merveilleuse ambiance de cette première communauté ecclésiale, où chacun peut ainsi raconter l’histoire de sa rencontre avec JESUS ressuscité... Je rêve d’une Eglise où il ne s’agirait pas d’abord de se mettre à l’écoute de discours, mais où chacun, à sa manière, avec ses mots, pourrait échanger sur les circonstances de la rencontre qu’il a effectuée avec JESUS ressuscité sur la route de sa vie quotidienne. J’aurais tant à raconter en ce qui me concerne, à partir de ma pratique d’éducateur salésien de Don Bosco, sur toutes ces retrouvailles avec JESUS caché sous les traits de tous ces petits que sont les enfants placés en foyer. « Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux ! » Voici que les apôtres et leurs compagnons expérimentent en ce jour cette promesse de JESUS. Mais ce qui est étonnant dans ce récit, c’est qu’ils ne le reconnaissent pas d’emblée. Pensez donc : les deux disciples d’Emmaüs viennent tout juste de le quitter, après le repas partagé dans l’auberge, et ils ne le reconnaissent pas lorsqu’il se présente à nouveau à eux quelques heures après ! C’est étrange ! Manière pour l’évangéliste de nous faire découvrir que JESUS ressuscité nous surprend toujours. Il n’est jamais possible de l’enfermer dans une représentation. On le voit successivement apparaître dans les évangiles sous les traits du jardinier, du compagnon de route, ou bien du convive autour d’un barbecue sur la plage… Le reconnaître nécessite, à chaque fois, de dépasser la représentation que nous avons parfois tendance à nous faire de lui et d’accepter de nous laisser surprendre. Mais ce qui caractérise chacune de ces rencontres, c’est l’apaisement qu’elle procure. « La paix soit avec vous ! » constitue en quelque sorte le mot de passe de JESUS. Lorsqu’un jeune me parle du tourment causé par je ne sais quelle expérience qu’il qualifie de spirituelle, j’aime alors lui répondre qu’il ne peut s’agir d’une rencontre avec Christ ressuscité, car Lui est toujours source de paix. « Avez-vous ici quelque chose à manger ? » Là encore, c’est étonnant ! Voici que c’est JESUS qui vient prier l’homme de le nourrir ! Étrange renversement des rôles …Et comme dans tout repas pris en famille ou avec des amis, le partage de la nourriture va de pair avec l’échange de paroles. Et JESUS revient alors à l’essentiel de son message : « La conversion sera proclamée pour le pardon des péchés... » Ce mot conversion, au sens évangélique du terme, n’a pas la même signification qu’en mathématiques, où il s’agit d’écrire différemment la même chose : 2/4=1/2, et voilà ma fraction convertie. Non, il a le sens qu’il revêt dans le domaine du ski, lorsqu’il s’agit, face à un obstacle, de s’arrêter et de faire demi-tour, au risque pour le débutant de se prendre les pieds dans les planches. Conversion signifie demi-tour. Spontanément, la flèche qui bien souvent oriente nos paroles et nos actions est tournée vers nous, au service de notre ego en quête de reconnaissance, et voici qu’il nous est demandé de lui faire opérer un demi-tour, en l’orientant vers les autres et vers le Seigneur. Il s’agit pour chacun d’entre nous, en ce temps pascal, d’apprendre à mourir à l’égoïsme pour naitre à l’amour. « A vous d’en être les témoins » A toi … à moi…à chacun d’entre nous… Christ ressuscité continue d’être présent aujourd’hui, au cœur de notre monde, quand nous nous réunissons en son nom, quand nous écoutons sa Parole, quand nous l’accueillons dans la personne de l’enfant ou de la personne fragile, comme vous, frères camilliens, le faites si bien, ou lorsque, comme maintenant, nous partageons le pain eucharistique. Puisse ce partage nous donner la force et le courage de témoigner à temps et à contretemps ! Amen ! |
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| Sujet: Re: L'Homélie Ven 26 Avr 2024, 8:39 pm | |
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- ÉVANGILE
« Le bon pasteur donne sa vie pour ses brebis » (Jn 10, 11-18) Alléluia. Alléluia. Je suis le bon pasteur, dit le Seigneur ; je connais mes brebis et mes brebis me connaissent. Alléluia. (Jn 10, 14)
Évangile de JESUS Christ selon saint Jean
En ce temps-là, JESUS déclara : « Moi, je suis le bon pasteur, le vrai berger, qui donne sa vie pour ses brebis. Le berger mercenaire n’est pas le pasteur, les brebis ne sont pas à lui : s’il voit venir le loup, il abandonne les brebis et s’enfuit ; le loup s’en empare et les disperse. Ce berger n’est qu’un mercenaire, et les brebis ne comptent pas vraiment pour lui. Moi, je suis le bon pasteur ; je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent, comme le Père me connaît, et que je connais le Père ; et je donne ma vie pour mes brebis. J’ai encore d’autres brebis, qui ne sont pas de cet enclos : celles-là aussi, il faut que je les conduise. Elles écouteront ma voix : il y aura un seul troupeau et un seul pasteur. Voici pourquoi le Père m’aime : parce que je donne ma vie, pour la recevoir de nouveau. Nul ne peut me l’enlever : je la donne de moi-même. J’ai le pouvoir de la donner, j’ai aussi le pouvoir de la recevoir de nouveau : voilà le commandement que j’ai reçu de mon Père. »
– Acclamons la Parole de Dieu. RÉUNIS AUPRÈS DU BON PASTEUR | HOMÉLIE DU 21 AVRIL 2024 À LIGNY-EN-BARROISChers frères et sœurs, chers amis, Nous sommes réunis autour du Bon Pasteur, hommes et femmes, jeunes et moins jeunes, en cette église ou devant notre télévision ; mais nous sommes ensemble, notre regard fixé sur le Christ. A travers l’image du Pasteur, JESUS désigne son identité, sa relation avec l'humanité et chacun de nous. « Je donne ma vie pour mes brebis », JESUS n’a jamais cessé de donner, de se donner, dans le quotidien de Nazareth, dans l’accueil et l’attention à chacun avec sa détresse et ses désirs. Il nous fait le don ultime de sa vie pour que le monde ait la vie en abondance. Et nous tous, nous sommes les disciples de JESUS qui marchons à sa suite, qui écoutons sa parole au milieu des paroles du monde. La Parole de JESUS est porteuse de vie, elle féconde la vie, ce qui est parfois distinct des paroles du monde. Etre au service de l’Eglise se conçoit d’abord comme un don de sa vie. Il ne peut y avoir d’amour sans don de soi, les couples mariés le savent bien. Aimer, c’est se donner, dans toute vocation y compris la vocation au mariage, mais aussi, dans la mission ecclésiale accomplie par tant de bénévoles. Tant d’hommes et de femmes se donnent sans compter dans un service d’Eglise. Que tous soient remerciés en ce dimanche. Les communautés chrétiennes, dans leur diversité de cultures et de mentalités, ont aussi à manifester leur cohésion interne par l’entente et la communion fraternelle pour rayonner au sein d’un territoire, et pour faire Eglise, Corps du Christ. La vie du berger est toute entière tournée vers le troupeau qui lui est confié. Mais, la mission du berger est aussi de porter attention aux loups trop souvent déguisés en brebis, pour porter attention aux maltraités, aux ignorés. Le don de soi, l’amour, l’unité, voilà bien 3 signes du bon pasteur et de tous les pasteurs. En cette journée mondiale de prière pour les vocations, le pape François nous dit que : « nous sommes appelés à semer l’espérance et à construire la paix, à considérer le don précieux de l’appel que le Seigneur adresse à chacun de nous pour que nous puissions prendre part à son projet d’amour et incarner la beauté de l’Évangile dans les différents états de vie ». Prier pour les vocations, c’est prier pour nous. Dieu continue d’appeler, il n’y a pas de vie sans appel. Chacun y répond avec ce qu’il est, dans le ministère ordonné de diacres et de prêtres, dans la vie religieuse, dans une société de vie apostolique ou dans un institut séculier de laïc consacré, dans notre vie de baptisés-confirmés. Je voudrais tout spécialement vous inviter au cours de cette journée à prier pour les jeunes qui sont appelés ; qu’ils se sentent accompagnés et soutenus. Le Christ appelle, même s’il est laborieux de répondre dans une société qui se cherche. Notre vie chrétienne dépend de ces vocations, et ces vocations dépendent pour beaucoup de notre capacité à être vraiment un peuple rassemblé autour du bon Pasteur. Nous sommes appelés à nous écouter réciproquement et à marcher ensemble pour discerner où l’Esprit nous appelle pour le bien de tous. C’est toute notre existence qui devient réponse à ce que Dieu attend de nous. Chers amis, chers téléspectateurs, comme il est précieux pour notre vie, pour notre chemin de foi, de savoir que le Seigneur nous connaît personnellement et nous appelle par notre nom. Le Christ devient chemin pour tous ceux qui entrent en communion avec lui. Cela n’est pas réservé à quelques privilégiés mais à tous. Vivre une telle proximité au Christ pousse à annoncer la joie qui s’en dégage. Ensemble, vivons une Eglise qui prie et qui appelle, une Eglise qui accueille et accompagne. Tous et chacun, vivons notre propre vocation, elle portera du fruit et sera source de joie à la suite du Christ. Au long de l’histoire, des hommes et des femmes n’ont jamais cessé de reconnaître la voix du JESUS, Bon Pasteur ; avec Marie qui nous invite à reconnaître les merveilles du Seigneur en nos vies, chacun dans sa vocation, que nous puissions répondre : « Me voici ». |
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| Sujet: Re: L'Homélie Mar 30 Avr 2024, 8:10 pm | |
| - Citation :
- ÉVANGILE
« Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là porte beaucoup de fruit » (Jn 15, 1-8) Alléluia. Alléluia. Demeurez en moi, comme moi en vous, dit le Seigneur ; celui qui demeure en moi porte beaucoup de fruit. Alléluia. (Jn 15, 4a.5b)
Évangile de JESUS Christ selon saint Jean
En ce temps-là, JESUS disait à ses disciples : « Moi, je suis la vraie vigne, et mon Père est le vigneron. Tout sarment qui est en moi, mais qui ne porte pas de fruit, mon Père l’enlève ; tout sarment qui porte du fruit, il le purifie en le taillant, pour qu’il en porte davantage. Mais vous, déjà vous voici purifiés grâce à la parole que je vous ai dite. Demeurez en moi, comme moi en vous. De même que le sarment ne peut pas porter de fruit par lui-même s’il ne demeure pas sur la vigne, de même vous non plus, si vous ne demeurez pas en moi.
Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là porte beaucoup de fruit, car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire. Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il est, comme le sarment, jeté dehors, et il se dessèche. Les sarments secs, on les ramasse, on les jette au feu, et ils brûlent. Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez tout ce que vous voulez, et cela se réalisera pour vous. Ce qui fait la gloire de mon Père, c’est que vous portiez beaucoup de fruit et que vous soyez pour moi des disciples. »
– Acclamons la Parole de Dieu. DIEU EST PLUS GRAND QUE NOTRE CŒUR | HOMÉLIE DU 28 AVRIL 2024 À BOUSVAL (BELGIQUE)Frères et sœurs, A qui tenez-vous ? A qui osez-vous dire : « Je tiens à toi » ? Dans le langage courant, tenir à quelqu’un signifie entretenir une relation particulière avec un être. Par amitié, sentiment, ou respect. Tenir à une personne implique qu’une partie de ce que nous sommes —et de l’énergie qui coule dans nos veines— vient d’elle. L’image biblique de la vigne nous invite aujourd’hui à méditer sur ce à quoi nous dépendons. Á qui nous appartenons, nous tenons. Ce passage de l’évangile de Jean se situe au cœur du long discours d’adieu de JESUS. N’est-ce pas souvent dans les moments de séparation et de prise de distance que se pose la question de ce à quoi nous tenons réellement, et similairement, de ce qu’il faut émonder ? La question de ce jour est donc aussi simple que radicale : que faut-il tailler et émonder dans nos projets et relations, pour « apaiser notre cœur », recevoir davantage de lumière ? Quels sont ces terrains et ces rêves qui ne nous font pas croître ? Et tout comme les sarments de la vigne tiennent au cep, à qui tenons-nous véritablement ? D’où vient notre sève ? En un mot : qu’est-ce qui fait que nous nous accrochons à la vie ? Tenir, c’est d’abord se laisser aimer. Pour certaines personnes, c’est la présence bienveillante de proches, de tuteurs, qui leur donne d’avancer. Elles tiennent debout, au quotidien, parce qu’il y a ces personnes lumineuses avec lesquelles elles peuvent s’entretenir, se dévoiler, « s’exprimer avec assurance ». Elles tiennent dans la vie, parce que certaines paroles échangées demeurent en elles et sont fécondes. Toutefois, d’autres personnes n’ont pas la chance d’avoir un tel sol fertile… Tenir, c’est alors pour elles faire place à l’espérance. Ce qui les garde arrimés à l’existence est alors un projet, des actes concrets. Elles sont maintenues en vie par la seule espérance tenace et presque naïve de fruits à venir... Et cet espoir leur donne la force de continuer à croître, « pas en paroles, mais par des actes et en vérité ». Enfin, pour d’autres encore, ce qui les retient encore en vie, ce sont leurs racines. Pour elles, tenir, c’est croire. Maintenir vivante, aussi, la mémoire de personnes disparues trop tôt, mais dont le souvenir irrigue encore la vie présente. N’est-ce pas parfois le souvenir de personnes qui ont cru en nous qui nous donne de croire encore en nous-même et en d’autres ? Tenir, c’est donc aimer, espérer, croire. Et des racines des plus profondes aux bourgeons, l’allégorie de la vigne nous rappelle qu’il y a bien des manières de tenir les uns aux autres, de s’arrimer à la vie… Cependant —par les aléas de l’existence, l’œuvre du temps ou de rencontres parasites— il se peut que le sarment de notre vie s’étiole ; que des relations qui nous ont nourris ne soient plus entretenues ; que des promesses qui nous donné courage ne soient plus tenues ; que la force d’aimer au quotidien ne soit plus maintenue… La sève de l’évangile n’irrigue plus notre cœur. Nous ne tenons plus qu’à nous-mêmes ou nos principes. Et parfois même, la culpabilité s’installe… Celle-ci prend les formes subtiles de tristesse, de ressentiment, ou de déception. Nous ne sommes plus à la hauteur de ce que la vie attend de nous. N’est-ce pas précisément dans ces moments-là —lorsqu’on est dans l’en-bas de sa vie— qu’il s’agit de réentendre cette extraordinaire parole de la lettre de saint Jean, un des plus beaux passages du nouveau testament ? « Notre cœur aurait beau nous accuser, Dieu est plus grand que notre cœur et il connaît toutes choses. » Le commandement « tu ne jugeras pas » ne vaut-il pas aussi pour nous-mêmes ? Car juger, c’est toujours méconnaître la profondeur des choses et la complexité de l’humain. Quelle que soit notre histoire, nous ne pouvons jamais nous réduire à ce que nous avons fait. Certes, nous pouvons avoir menti et eu des moments de lâchetés. Mais nous ne sommes pas par essence menteurs et lâches pour autant… Nous valons plus que nos erreurs. Dieu est plus grand que notre cœur… Oui, lorsque nous ne tenons plus, Dieu tient mystérieusement à nous ! Alors, si notre conscience est troublée, à nous de chercher une fécondité nouvelle au plus profond de notre cœur. De nous attacher au Christ. A nous, de transformer toute culpabilité stérile en responsabilité féconde. Alors, nous pourrons découvrir au fond de nous cette « pleine assurance » dont parle Saint Paul : cette joie communicative, cette confiance qui est davantage que de l’estime de soi: il est ce « courage d’être soi-même », pacifié avec son histoire, même si elle est tortueuse comme un cep de vigne. Cette « pleine assurance » nous rappelle que nous abritons Dieu en nous, comme nous habitons en lui. « Demeurez en moi, comme je demeure en vous ». Que cette pleine assurance nous accompagne, nous apaise et nous enivre ! Afin que notre vie devienne un « grand cru ». A partager sans modération. Bonifiant toujours avec le temps. Amen. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] |
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| Sujet: Re: L'Homélie Mar 07 Mai 2024, 7:13 pm | |
| - Citation :
- ÉVANGILE
« Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime » (Jn 15, 9-17) Alléluia. Alléluia. Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, dit le Seigneur ; mon Père l’aimera, et nous viendrons vers lui. Alléluia. (Jn 14, 23)
Évangile de JESUS Christ selon saint Jean
En ce temps-là, JESUS disait à ses disciples : « Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés. Demeurez dans mon amour. Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, comme moi, j’ai gardé les commandements de mon Père, et je demeure dans son amour. Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite. Mon commandement, le voici : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. Vous êtes mes amis si vous faites ce que je vous commande. Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ne sait pas ce que fait son maître ; je vous appelle mes amis, car tout ce que j’ai entendu de mon Père, je vous l’ai fait connaître. Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis et établis afin que vous alliez, que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure. Alors, tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donnera. Voici ce que je vous commande : c’est de vous aimer les uns les autres. »
– Acclamons la Parole de Dieu. AIMEZ-VOUS LES UNS LES AUTRES | HOMÉLIE DU 5 MAI 2024 À CRIQUETOT-L'ESNEVALIl était une fois un jeune dominicain. Ce n’est pas moi : je ne suis plus jeune. Il était une fois un jeune dominicain qui avait de grandes ambitions pour lui-même. De belles ambitions. Il voulait être un grand intellectuel, un grand spirituel, un grand prédicateur. Il se voyait déjà convertissant les foules. Or notre jeune dominicain était doué de nombreux talents. Il excellait aux études, il priait fort pieusement et il avait, sans nul doute, le don de la parole. Le problème… Le problème, comme il ne tarda pas à s’en apercevoir, c’était les autres dominicains. Ceux qu’il appelait ses « frères ». Parce qu’au bout de deux ou trois ans de vie au couvent, il était devenu sérieusement agacé par tel frère qui chantait trop fort et surtout beaucoup trop faux, tel frère qui prenait la mouche pour un rien, tel frère qui mangeait si salement que son menu des quinze derniers jours s’étalait sur son habit, tel frère qui prêchait en dépit du bon sens, tel frère enfin qui n’avait pas passé le balai dans sa chambre depuis, en gros, la mort du président Pompidou. Bref, par ce bouquet d’hommes imparfaits, maladroits et pétris de défauts. Il était pire qu’agacé : il était déçu. Et sa vocation se mit à flageoler. En réalité, si haut que fût son idéal, le jeune dominicain n’avait rien compris. On ne lui demandait pas d’être excellent ; on ne lui demandait même pas d’avoir raison — c’est facile d’avoir raison ; il suffit d’être un peu dégourdi du cerveau — ; on lui demandait d’être un frère. C’est-à-dire qu’on lui demandait d’aimer ses frères. Et c’était beaucoup plus difficile que tout le reste. Car tel est le paradoxe de l’enseignement de JESUS. Il semble très simple. Un seul commandement : « Aimez-vous les uns les autres. » Voilà qui est lumineux. Lumineux et impossible. Comment, en effet, peut-on commander l’amour ? Comment puis-je ordonner à une personne d’aimer une autre personne ? L’amour est un don, il advient librement, mais il ne se commande pas ! Puis les années passèrent. Notre jeune dominicain connut des succès et quelques revers, les joies et les chagrins de la vie religieuse. Il se reconnut fragile. Il n’avait pas réponse à tout, il lui arrivait même de se sentir désarmé devant la souffrance, la sienne et celle des autres. Et c’est alors qu’il se surprit à constater qu’il était content de rentrer le soir au couvent, de retrouver ses frères, d’être patient avec eux, de se réjouir de leurs joies, de s’émerveiller de richesses qu’il n’avait pas encore vues. Il se surprit à constater que ses frères l’aimaient, lui, non pas pour ce qu’il rêvait d’être, mais pour ce qu’il était ; et qu’il les aimait, eux. « Aimez-vous les uns les autres », c’est d’abord le chemin de la douceur et de la patience, qualités dont notre jeune dominicain (ce n’est toujours pas moi !) était notoirement dépourvu. C’est aussi le chemin de l’humilité et de la maturité, qui vont ensemble. C’est le chemin de toute une vie. Pour aimer, pour aimer en vérité, il faut avoir vécu, délaissé quelques illusions et appris sur soi-même ce qu’on ne voulait pas vraiment voir. Autrement, on n’aime pas : on parle d’amour et on joue à aimer. « Aimez-vous les uns les autres », c’est le chemin de ceux qui sont blessés et ont découvert que sans l’amour d’autrui, on n’est rien. C’est un chemin de bonheur inattendu, qui connaît de nombreuses embûches et qui ne s’éclaircit qu’après qu’on a traversé la nuit — non : pendant qu’on traverse la nuit. « Aimez-vous les uns les autres », c’est le chemin du cœur, et le cœur est bien plus résistant, fermé et défendu que l’intelligence. Il faut vivre pour le comprendre. Et parce qu’il avait vécu, notre dominicain (c’est peut-être moi, après tout), commençait en effet à le comprendre. Ce qui l’a rendu très heureux. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] |
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| Sujet: Re: L'Homélie Lun 13 Mai 2024, 7:38 pm | |
| - Citation :
- [ÉVANGILE
« Qu’ils soient un, comme nous-mêmes » (Jn 17, 11b-19) Alléluia. Alléluia. Je ne vous laisserai pas orphelins, dit le Seigneur ; je reviens vers vous, et votre cœur se réjouira. Alléluia. (Jn 14, 18 ; 16, 22)
Évangile de JESUS Christ selon saint Jean
En ce temps-là, les yeux levés au ciel, JESUS priait ainsi : « Père saint, garde mes disciples unis dans ton nom, le nom que tu m’as donné, pour qu’ils soient un, comme nous-mêmes. Quand j’étais avec eux, je les gardais unis dans ton nom, le nom que tu m’as donné. J’ai veillé sur eux, et aucun ne s’est perdu, sauf celui qui s’en va à sa perte de sorte que l’Écriture soit accomplie. Et maintenant que je viens à toi, je parle ainsi, dans le monde, pour qu’ils aient en eux ma joie, et qu’ils en soient comblés. Moi, je leur ai donné ta parole, et le monde les a pris en haine parce qu’ils n’appartiennent pas au monde, de même que moi je n’appartiens pas au monde. Je ne prie pas pour que tu les retires du monde, mais pour que tu les gardes du Mauvais. Ils n’appartiennent pas au monde, de même que moi, je n’appartiens pas au monde.
Sanctifie-les dans la vérité : ta parole est vérité. De même que tu m’as envoyé dans le monde, moi aussi, je les ai envoyés dans le monde. Et pour eux je me sanctifie moi-même, afin qu’ils soient, eux aussi, sanctifiés dans la vérité. »
– Acclamons la Parole de Dieu. L'UNITÉ ET LA PAIX EN HÉRITAGE | HOMÉLIE DU 12 MAI 2024 À AUDINCOURTChers frères et sœurs, Quelles paroles de JESUS pouvons-nous entendre? Jeudi, à l’Ascension, il était encore là… et parle une dernière fois avant de monter vers son Père. Dimanche prochain, c’est par son Esprit-Saint qu’il parlera, mais aujourd’hui? Une parole du Christ peut-elle légitimement être entendue entre Ascension et Pentecôte? Les liturgistes ont dû bien se creuser la tête pour choisir l’évangile de ce jour: comment faire parler JESUS alors qu’il vient de repartir vers son Père? Ils ont choisi de nous replonger au moment où le Christ prononce ses derniers mots sur terre et ce sont les mots de sa prière lors de son dernier repas avec ses disciples. On considère cette prière comme le testament du Christ. Et comme celui-ci est - non pas mort à jamais, mais parti: l’Église, comme le notaire de Dieu, nous en donne connaissance! Alors, qu’est-ce que JESUS nous lègue? Il nous lègue ce mot d’unité: “garde mes disciples unis dans ton nom (...) pour qu’ils soient un, comme nous-mêmes” Le plus fort, le plus urgent, le plus nécessaire… la seule demande du Christ à son Père c’est que nous soyons “un”, comme Dieu est “Un” en lui-même. Frères et sœurs, et vous fidèles téléspectateurs, alors que cette messe est comme une réunion de famille: qu’avons-nous fait de cet héritage? Cette église du Sacré-Cœur peut-être une forme de témoignage de l’unité. Dans cette région, l’œcuménisme n’est pas une option: les différentes confessions chrétiennes - protestante et catholique - sont fortement implantées et se côtoient. De même, cette église a été construite grâce à des collaborations multiples faites d’ouvriers, d’artistes et d’architectes aux opinions et aux croyances différentes. Fernand Léger, qui a dessiné les vitraux - dont les couleurs vives se reflètent sur vos visages - avait l’ambition de faire de son œuvre quelque chose qui puisse rassembler toute personne de bonne volonté. Je le cite dans un commentaire qu’il fait de ces vitraux: “Je désirais apporter un rythme évolutif des formes et de couleurs pour tous, croyants et non croyants, quelque chose d’utile, accepté aussi bien par les uns que par les autres, du seul fait que la joie et la lumière se déversent dans le cœur de chacun”. Ainsi, il a fait figurer en bonne place dans les vitraux qui nous entourent le mot “Pax”, paix! “La Paix soit avec vous!” disait le Christ tout juste ressuscité aux apôtres verrouillés de peur. Voilà donc ce qui reste et résonne des paroles du Christ en ce dimanche entre Ascension et Pentecôte. Cette prière pour la paix que nous prononçons à chaque messe après le Notre Père. Ne résonne-t-elle pas particulièrement alors que nous venons de commémorer l’armistice? Ne se fait-elle pas toujours plus urgente tandis que nous parviennent, par nos écrans, le fracas des armes et les lamentations des civils innocents, foudroyés par les obus en Ukraine, à Gaza et dans tant d’autres régions du monde? Le testament du Christ n’est-il pas la seule prière à adresser: unité et paix… paix et unité. Voilà ce que nous lègue le Christ, en ce dimanche, entre Ascension et Pentecôte! Frères et sœurs, sommes-nous de dignes héritiers? C’est une trop lourde tâche entre nos petites mains. Nos échecs en la matière de paix et d’unité sont nombreux et parfois même, nos contre-témoignages sont pour nous un démenti. La paix peut-elle être une fabrication humaine? N’est-ce pas plutôt la guerre dont nous sommes le plus souvent capables? La Bible, dès ces premières pages, nous décrit l’entrée du mal en ce monde qui sépare l’Homme de Dieu, qui sépare Adam d’Eve, et qui conduit Caïn à tuer son propre frère. Le Christ, en se faisant l’un de nous vient supprimer ces séparations et nous invite à en faire de même: “Heureux les artisans de paix, ils seront appelés fils de Dieu” dit la septième béatitude. Ne sommes-nous pas fils et filles de Dieu depuis notre baptême? Et donc héritiers! Alors, chers frères et sœurs, en héritiers responsables puisons dans ce capital inépuisable les biens de la paix et de l’unité! Et investissons à notre tour ces biens pour qu’ils fructifient encore. Pour la paix et l’unité: l’Eucharistie est capitale! C’est la source à laquelle nous puisons. Mais ce trésor, ne le gardons pas pour nous-mêmes mais soyons des témoins en investissant la paix et l’unité autour de nous. C’est le sens du mot “messe”: misa, missio… Nous sommes envoyés. Apôtres de paix et d’unité. Amen. |
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| Sujet: Re: L'Homélie Mar 21 Mai 2024, 6:30 pm | |
| - Citation :
- ÉVANGILE
« L’Esprit de vérité vous conduira dans la vérité tout entière » (Jn 15, 26-27 ; 16, 12-15) Alléluia. Alléluia. Viens, Esprit Saint ! Emplis le cœur de tes fidèles ! Allume en eux le feu de ton amour ! Alléluia.
Évangile de JESUS Christ selon saint Jean
En ce temps-là, JESUS disait à ses disciples : « Quand viendra le Défenseur, que je vous enverrai d’auprès du Père, lui, l’Esprit de vérité qui procède du Père, il rendra témoignage en ma faveur. Et vous aussi, vous allez rendre témoignage, car vous êtes avec moi depuis le commencement.
J’ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais pour l’instant vous ne pouvez pas les porter. Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans la vérité tout entière. En effet, ce qu’il dira ne viendra pas de lui-même : mais ce qu’il aura entendu, il le dira ; et ce qui va venir, il vous le fera connaître. Lui me glorifiera, car il recevra ce qui vient de moi pour vous le faire connaître. Tout ce que possède le Père est à moi ; voilà pourquoi je vous ai dit : L’Esprit reçoit ce qui vient de moi pour vous le faire connaître. »
– Acclamons la Parole de Dieu. Homélie du Mgr. Laurent Ulrich Homélie du 19 mai 2024 Titre : Solennité de la Pentecôte Que se passe-t-il à la Pentecôte et qui sommes-nous pour fêter cet événement ? C’est un moment spécial dans la vie des tout premiers chrétiens, il y a 2000 ans à Jérusalem. Un moment étonnant où l’on voit que des gens divers selon leur origine géographique, leur culture et leur langue, comprennent tous le même message, ils l’entendent chacun dans sa langue, pourtant sans traducteur ni interprète. Étonnant, non ? Quel est donc ce message ? « Dieu fait chez nous des merveilles. » Et quelles sont ces merveilles ? JESUS, le maître et le compagnon de ceux qui tiennent en ce jour le discours de paix et de communion compris par tous, a fait tant de bien au cours de sa vie terrestre, en parole et en acte ; mais beaucoup ont refusé ce témoignage, ont été jaloux de lui et l’ont poussé jusqu’à une mort infame. Pourtant la puissance de Dieu qu’Il appelait « son Père et notre Père » l’a ressuscité, Il est vivant pour toujours au milieu de nous. Et Il donne à ses disciples une force, une confiance qui rend leur parole et leur action remplie d’une espérance aussi forte que la sienne. La force qui vient du Saint-Esprit, Esprit de Dieu le Père et de JESUS le Fils, rend leur témoignage solide et compris de tous. C’est la merveille d’aujourd’hui ! Au long de tous les siècles et encore aujourd’hui, des voix inlassablement se font entendre pour révéler au fond du cœur humain le désir de la paix. Ces voix sont aimées et comprises, même s’il demeure souvent difficile de mettre en pratique ce qu’elles demandent : mais elles sont entendues, on ne peut pas les empêcher, elles donnent de la joie et de l’espérance. Ceci concerne l’histoire des peuples, mais aussi les relations que nous entretenons les uns avec les autres dans nos familles, dans nos écoles et collèges, dans nos groupes de jeunes, par exemple dans les groupes scouts si nombreux parmi vous. Et j’ai dit au début : qui sommes-nous pour fêter cet événement ? Vous êtes des jeunes et nous sommes des adultes qui marchons avec vous et vous accompagnons sur un chemin de paix, de joie, de construction d’un monde juste et fraternel. Pour un très grand nombre, nous sommes ensemble à la suite de JESUS, écoutant ses paroles, voyant ses actes, recueillant toute la force de l’espérance qu’Il met dans nos cœurs. Je sais bien aussi que, parmi vous, certains sont venus à l’invitation d’un ou une camarade sans être, soi-même, quelqu’un qui connaisse bien JESUS et le suive. Mais tous, très nombreux en ces quatre jours ici à Jambville, nous avons accueilli cette invitation qui nous a rassemblés : « Ne ralentissez pas votre élan ! » Oui, vous qui avez été baptisés, ne ralentissez pas votre élan. Hier soir, lors de la veillée, vous avez vu des jeunes de votre âge recevoir le baptême qui nous attache à JESUS, nous invite à vivre comme lui, du mieux que nous pouvons. Vous qui avez été baptisés peu après votre naissance, ou au cours de votre scolarité, vous voici entraînés dans une immense famille de centaines de millions de personnes à travers le monde et de quelques milliards depuis vingt siècles. Et vous qui n’avez pas été baptisés, nous sommes heureux de vous voir ici avec nous, parce que nous vivons ensemble les autres jours aussi et que nous partageons l’amitié simple du quotidien. Et dans cette célébration et dans les autres moments de ces journées inoubliables, nous vous offrons ces temps de partage, ces temps de témoignages de chrétiens vivant comme chacun de nous dans cette société laïque, ces vies de groupes, ces lieux de prière notamment dans les Horeb comme on les appelle, lieux de silence et d’intériorité ; nous vous offrons volontiers ces paroles de JESUS et de ses disciples, de ses amis que nous sommes. Retenez ces moments, ces paroles, ces silences : qu’ils vous accompagnent et vous fassent du bien. Nous avons chanté : « Dans le labeur, (sois) le repos, dans la fièvre, la fraîcheur, dans les pleurs, le réconfort, Ô lumière bienheureuse ! » Que ceci soit vrai pour vous comme pour nous. Nous qui avons été baptisés, jeunes et adultes, nous aimons écouter la Parole de Dieu, l’Évangile qui entretient en nous ce dynamisme et cette espérance plus forte que nos peurs de l’autre, nos craintes de l’avenir, nos envies d’être violents, nos tentations d’être à longueur de journées fixés sur nos écrans. Nous aimons JESUS que nous retrouvons dans l’eucharistie : il se donne à nous chaque jour, pour que nous nous donnions aux autres, pour que nous nous mettions à leur service, pour que nous soyons joyeux de le faire, pour que nous apportions la paix autour de nous, pour que nous soyons fidèles et persévérants malgré nos doutes et nos faiblesses. Nous qui avons été baptisés et recevons régulièrement l’eucharistie, nous avons été confirmés (ou, si ce n’est pas encore le cas, il n’est jamais trop tard pour le demander) dans la force de l’Esprit saint. Je l’ai dit à l’instant : c’est l’Esprit de JESUS et de son Père, l’Esprit qui circule sans cesse entre le Père et le Fils, et Il est pour nous le don de Dieu. Ce sont les mots qu’entendent ceux qui reçoivent l’huile sainte qu’on appelle le Saint Chrême au jour de la confirmation : « Jules ou Hugo, Chloé ou Emma, sois marqué de l’Esprit Saint le don de Dieu. » Oui, Dieu te fait un cadeau, un don et ce cadeau c’est Lui-même qui vient en toi, entre en dialogue avec toi comme avec un ami, et te donne sa force pour être en paix intérieurement, en paix avec les autres, en paix avec la nature que tu aimes aussi. Reçois ce don comme un souffle puissant qui anime et animera toute ta vie, si tu le veux bien. Vous tous, ne ralentissez pas votre élan ! C’est aussi une belle consigne à quelques semaines des Jeux Olympiques… |
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| Sujet: Re: L'Homélie Mar 28 Mai 2024, 8:15 pm | |
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- ÉVANGILE
« Baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit » (Mt 28, 16-20) Alléluia. Alléluia. Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit : au Dieu qui est, qui était et qui vient ! Alléluia. (cf. Ap 1, 8)
Évangile de JESUS Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là, les onze disciples s’en allèrent en Galilée, à la montagne où JESUS leur avait ordonné de se rendre. Quand ils le virent, ils se prosternèrent, mais certains eurent des doutes. JESUS s’approcha d’eux et leur adressa ces paroles : « Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre. Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, apprenez-leur à observer tout ce que je vous ai commandé. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. »
– Acclamons la Parole de Dieu. SOLENNITÉ DE LA SAINTE-TRINITÉ | HOMÉLIE DU 26 MAI 2024 À SAINT-PIERRE-ET-MIQUELONFrères et sœurs, que l’on soit à Saint-Pierre et Miquelon, sur un atoll des Tuamotu en Polynésie, ou encore sur les pontons du Vendée Globe aux Sables d’Olonne, on sait l’importance de rentrer au port, de rentrer « sain et sauf, à bon port ». On sait aussi l’angoisse quand un bateau ne rentre pas, et la douleur quand il ne rentrera plus. On sait les fortunes de mer qui laissent un trou à la place du cœur. Ce retour au port prend une profondeur particulière, lorsqu’il est redoublé par l’exil. Celui des anciens, venus jusqu’ici du Pays Basque, de Bretagne ou d’Acadie, ou celui des plus jeunes aujourd’hui, partis loin pour étudier ou travailler. Le port n’est plus seulement un abri face aux tempêtes mais il devient le symbole du retour à la maison. Les hébreux n’étaient pas des marins, mais lors de leur longue traversée du désert, ils ont eux aussi expérimenté ce désir du retour en Terre Promise, comme nous l’avons entendu dans la première lecture. Alors que la terre est en vue, Moïse pourrait ne se concentrer que sur le bonheur qui attend son peuple. Mais avant cela, il l’exhorte à se souvenir du chemin parcouru, des étapes qui l’ont conduit depuis l’Égypte, à travers la mer Rouge et le désert. À se souvenir aussi de tous les signes de la présence aimante de Dieu à leur côté, dont témoignent encore aujourd’hui les croix dressées sur les caps, les statues de la Vierge sur les côtes, comme autant de phares spirituels. Pour nous aussi, au cœur de notre foi, se tient l’assurance que Dieu veut nous reconduire au port et saint Paul nous indique dans la deuxième lecture le vent favorable : c’est le vent de l’Esprit, donc nous célébrions le don dimanche dernier à la Pentecôte. Un vent qui ne se contente pas de nous pousser dans la bonne direction, mais qui nous transforme pour nous faire passer du statut de serviteurs à celui de fils et de filles de Dieu. Ce changement n’est pas qu’extérieur, il correspond à une croissance spirituelle. Comme l’œuvre des mers transforme le petit gravier, le jeune mousse, en marin expérimenté ! Il s’agit de grandir dans la ressemblance avec le Christ pour devenir adulte dans la foi, ne plus se situer face à Dieu dans la peur ou la méfiance, mais oser entrer en conversation avec lui en l’appelant « Abba », papa ! Pour cela nous pouvons faire confiance à la patience de Dieu, qui respecte notre liberté, qui la désire même. Comme le disait Anne-Marie Javouhey, dont les sœurs sont parmi nous ici et dans bien des territoires d’outre-mer : « on ne contraint pas des hommes libres, on les persuade » ! De même que les retours à la maison sont aussi les retrouvailles avec la langue notre mère, de même l’Esprit nous enseigne une nouvelle langue pour être chez Dieu comme chez nous. En ce dimanche de la Trinité, voguant sur le bateau du Fils, nous sommes invités à nous laisser pousser et transformer par le vent de l’Esprit, pour arriver au port comme des enfants heureux de retrouver leur Père. On voudrait conclure ici, mais l’Évangile vient faire rebondir encore notre voyage. « Allez, de toutes les nations, faites des disciples ! ». JESUS ressuscité nous invite à ne pas nous satisfaire d’être nous-même en route vers le port ou d’y rentrer. Il s’agit aussi de repartir, et d’avancer au large ! Avec la mission de baptiser, c’est-à-dire littéralement de « plonger » toutes les nations dans le Nom unique du Père du Fils et de l’Esprit. Pour que chaque homme et chaque femme puisse trouver sa place au sein de l’amour accueillant de la Trinité. Que tous puissent y attacher eux aussi l’ancre de leurs cœurs pour affronter et traverser les tempêtes. Les missionnaires, prêtres, religieux et religieuses qui ont apporté l’Évangile ici, en faisant du monde leur cloître, ont répondu très concrètement à cet appel. Par leur exemple, ils ont enseigné à tous à observer les commandements du Christ, à commencer par l’amour du plus petit, comme par exemple ici sœur Césarine, venue d’Aveyron pour soigner les malades du choléra sur l’île aux vainqueurs. À leur suite (et protégés par la Vierge Marie), nous sommes invités nous aussi à prendre la mer, pour aller à la rencontre de nos frères et sœurs, pour nous rapprocher du Christ agissant avec nous tous les jours, sur terre et sur mer, et nous rapprocher ainsi plus sûrement encore de Dieu et du port d’attache que nous espérons. Amen et bon vent. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] |
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| Sujet: Re: L'Homélie Mar 04 Juin 2024, 7:20 pm | |
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- ÉVANGILE
« Ceci est mon corps, ceci est mon sang » (Mc 14, 12-16.22-26) Alléluia. Alléluia. Moi, je suis le pain vivant qui est descendu du ciel, dit le Seigneur ; si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Alléluia. (Jn 6, 51)
Évangile de JESUS Christ selon saint Marc
Le premier jour de la fête des pains sans levain, où l’on immolait l’agneau pascal, les disciples de JESUS lui disent : « Où veux-tu que nous allions faire les préparatifs pour que tu manges la Pâque ? » Il envoie deux de ses disciples en leur disant : « Allez à la ville ; un homme portant une cruche d’eau viendra à votre rencontre. Suivez-le, et là où il entrera, dites au propriétaire : “Le Maître te fait dire : Où est la salle où je pourrai manger la Pâque avec mes disciples ?” Il vous indiquera, à l’étage, une grande pièce aménagée et prête pour un repas. Faites-y pour nous les préparatifs. » Les disciples partirent, allèrent à la ville ; ils trouvèrent tout comme JESUS leur avait dit, et ils préparèrent la Pâque.
Pendant le repas, JESUS, ayant pris du pain et prononcé la bénédiction, le rompit, le leur donna, et dit : « Prenez, ceci est mon corps. » Puis, ayant pris une coupe et ayant rendu grâce, il la leur donna, et ils en burent tous. Et il leur dit : « Ceci est mon sang, le sang de l’Alliance, versé pour la multitude. Amen, je vous le dis : je ne boirai plus du fruit de la vigne, jusqu’au jour où je le boirai, nouveau, dans le royaume de Dieu. »
Après avoir chanté les psaumes, ils partirent pour le mont des Oliviers.
– Acclamons la Parole de Dieu. SOLENNITÉ DU SAINT-SACREMENT | HOMÉLIE DU 2 JUIN 2024 À GESVES (BELGIQUE)« Veux-tu m’épouser ? » « As-tu faim de moi, as-tu envie de moi ? » Ne vous méprenez pas … C’est le Seigneur qui parle et c’est à chacune et chacun qu’il adresse cette demande ce matin. Depuis qu’il s’est choisi un peuple, le Seigneur a fait et veut refaire sans cesse alliance avec chacune et chacun d’entre nous. Mais, Monsieur de la Palisse en aurait dit autant : pour se marier, il faut être deux. Alors, il nous le redemande ce matin : « Veux-tu faire alliance avec moi comme moi avec toi ? ». Cette alliance, il l’a commencée en nous donnant sa Loi, disait la première lecture et plus largement en nous donnant sa Parole. Et cette loi, cette Parole, elles ne sont pas là pour nous compliquer la vie, mais bien pour nous donner le bonheur. Un amoureux désire plus que tout le bonheur de l’autre. Car si l’autre est malheureux, l’aimant n’est pas vraiment heureux. Cette alliance nous rend heureux, mais n’oublions qu’elle réjouit aussi le cœur de Dieu lui-même. Voilà qu’un Dieu, qui semblait lointain, se fait proche et propose des épousailles avec son peuple ; voilà qu’il nous redit que nous contribuons à son bonheur. La Parole de Dieu est l’avant-goût du Corps et du Sang que JESUS nous donnera. Et cela tombe bien aujourd’hui. Alors que nous célébrons la fête du Corps et du Sang du Christ, vous qui nous écoutez ou nous regardez, vous ne pourrez peut-être pas communier. Alors écoutez ce que saint Jérôme écrivait : « Nous mangeons sa chair et son Sang non seulement dans l’eucharistie, mais aussi dans la lecture de la Sainte Écriture. La Parole de Dieu (…) est une vraie nourriture et une vraie boisson ». Que tous, nous ayons donc le cœur en fête aujourd’hui et que cette fête attise notre désir de manger, de ruminer la Parole de Dieu. Vous avez remarqué ? Les quatre lectures de ce jour sont un peu comme une parabole de la messe. Après avoir entendu le Seigneur vouloir faire alliance avec nous, quelle est notre réponse ? Le psaume nous la donne : « Comment rendrai-je au Seigneur tout le bien qu’il m’a fait ? » La première réponse de l’homme, c’est d’abord l’émerveillement. J’ai rencontré souvent des jeunes qui me disaient à propos de leur bien-aimée : « Pourquoi m’a-t-il, pourquoi m’a-t-elle choisi(e) alors qu’il y en a de bien plus beaux, ou de bien plus intelligentes ? » C’est l’émerveillement absolu ! Les jeunes le disent parfois avec cette expression sur les réseaux sociaux : « Waouwww ». C’est notre réponse : « Waouwww » ! « Je n’en reviens pas, Seigneur, que tu me choisisses ; il y en a de bien plus saints que moi ! Aussi je te rends grâce et je ne saurai jamais le faire assez. » Le meilleur moyen que nous avons, c’est de lui offrir le sacrifice d’action de grâces, de célébrer l’eucharistie, ce que nous faisons précisément maintenant. La lettre aux Hébreux et l’évangile sont comme une grande prière eucharistique, grande prière de toute l’Église, présidée par JESUS lui-même : « Je t’aime tellement, nous dit-il, que je me donne entièrement à toi, pas seulement avec ma Parole, avec mon esprit, ni même seulement avec mon cœur, mais avec ce que j’ai de plus intime, mon corps et mon sang ». « Alors, Mange-moi, bois-moi » et comme dit le premier livre : « Tous deux ne feront plus qu’un ». Lorsque nous aurons communié tout-à-l’heure, l’autel sera vide, mais nous deviendrons tous et toutes, tabernacles, nous deviendrons ce que nous avons reçu : le Corps du Christ. Quelle merveille … Mais attention ! Que cela ne nous établisse pas dans un cocon bien chaud. Vous, les amoureux depuis peu ou depuis longtemps, le savez bien : quand est amoureux, on a envie que le monde entier le sache. Nous n’allons pas rester dans cette belle église. Nous nous rappelons que JESUS n’a pas dit que son sang était versé pour ses apôtres ni même pour ses disciples, mais pour la multitude. Comment pourrions-nous, je dirais même, comment oserions-nous garder cette merveilleuse nouvelle pour nous ? Une nouvelle n’est bonne que si elle est partagée, si elle grandit, sinon, très vite elle s’essouffle et risque même la mort. Et voilà donc qu’ils quittent la salle du banquet pour la salle de la souffrance : le mont des Oliviers. Mystérieusement, pas facile de partager cette nouvelle d’un Dieu qui nous aime intensément. Mystère de la passion du Christ. Passion qui a un double sens : je l’aime passionnément et du coup je souffre la passion qu’il ne réponde pas à mon amour. C’est par une petite de chez nous, liégeoise, mais décédée dans cette province de Namur, Julienne du mont Cornillon que cette fête est née. Elle a dû souffrir beaucoup de l’incompréhension de certains face à son amour de l’eucharistie. Mais elle tenu bon et après tant et tant de vicissitudes Urbain IV institua la Fête-Dieu en 1264. Ce trésor n’est pas pour nous, mais pour le monde entier. Si, en ayant communié par la Parole et par le Pain, nous devenons nous-mêmes d’autres Christ, espérons que nos contemporains aient envie aussi de l’épouser à travers nous, de le manger par la joie de l’évangile qui nous habite. Amen |
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| Sujet: Re: L'Homélie Mar 11 Juin 2024, 6:51 pm | |
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- ÉVANGILE
« C’en est fini de Satan » (Mc 3, 20-35) Alléluia. Alléluia. Maintenant le prince de ce monde va être jeté dehors, dit le Seigneur ; et moi, quand j’aurai été élevé de terre, je les attirerai tous à moi. Alléluia. (Jn 12, 31b-32)
Évangile de JESUS Christ selon saint Marc
En ce temps-là, JESUS revint à la maison, où de nouveau la foule se rassembla, si bien qu’il n’était même pas possible de manger. Les gens de chez lui, l’apprenant, vinrent pour se saisir de lui, car ils affirmaient : « Il a perdu la tête. »
Les scribes, qui étaient descendus de Jérusalem, disaient : « Il est possédé par Béelzéboul ; c’est par le chef des démons qu’il expulse les démons. » Les appelant près de lui, JESUS leur dit en parabole : « Comment Satan peut-il expulser Satan ? Si un royaume est divisé contre lui-même, ce royaume ne peut pas tenir. Si les gens d’une même maison se divisent entre eux, ces gens ne pourront pas tenir. Si Satan s’est dressé contre lui-même, s’il est divisé, il ne peut pas tenir ; c’en est fini de lui. Mais personne ne peut entrer dans la maison d’un homme fort et piller ses biens, s’il ne l’a d’abord ligoté. Alors seulement il pillera sa maison. Amen, je vous le dis : Tout sera pardonné aux enfants des hommes : leurs péchés et les blasphèmes qu’ils auront proférés. Mais si quelqu’un blasphème contre l’Esprit Saint, il n’aura jamais de pardon. Il est coupable d’un péché pour toujours. » JESUS parla ainsi parce qu’ils avaient dit : « Il est possédé par un esprit impur. »
Alors arrivent sa mère et ses frères. Restant au-dehors, ils le font appeler. Une foule était assise autour de lui ; et on lui dit : « Voici que ta mère et tes frères sont là dehors : ils te cherchent. » Mais il leur répond : « Qui est ma mère ? qui sont mes frères ? » Et parcourant du regard ceux qui étaient assis en cercle autour de lui, il dit : « Voici ma mère et mes frères. Celui qui fait la volonté de Dieu, celui-là est pour moi un frère, une sœur, une mère. »
– Acclamons la Parole de Dieu. PRENDRE SOIN DE L’ARBRE DE LA VIE | HOMÉLIE DU 9 JUIN 2024 À LOPÉRECEn ces jours, sur de nombreux arbres de nos jardins et vergers, lorsque la météo a été favorable, nous voyons poindre progressivement tous les bons fruits déjà mûrs ou en voie de maturation. La tentation se fait grande à l’idée de les cueillir avant de les dévorer. Aucune voix ne vient nous l’interdire si ce n’est la prudence devant toute boulimie. Vous, élèves de cette école du Nivot, connaissez bien ce rapport à la nature, pour savoir planter un arbre et le voir croître, pour élever des animaux et veiller sur leur croissance, pour accompagner dame nature dans le cycle ordinaire des saisons. Et tous les jardiniers, éleveurs et arboriculteurs partagent votre passion Qu’aurions-nous fait dans le jardin d’Eden ? Dans le livre de la Genèse, il nous est raconté qu’Adam et Eve avaient tout pour eux, gratuitement, et qu’ils ont voulu en jouir sans prendre conscience que ces fruits étaient un don et qu’il fallait les apprécier à leur juste valeur, parfois même le laisser sur l’arbre. Pour croître en humanité à l’égal de la nature, il est bon d’éviter certaines attitudes et comportements. Les mauvais choix que nous faisons parfois ont le même effet sur nous que le gel sur les bourgeons et les fleurs. En les détruisant par un coup de froid, le gel nuit à l’émergence des fruits à venir et empêche donc une récolte abondante qui récompense normalement le travail accompli. Il est toujours bon de mesurer les conséquences ultérieures des gestes et des paroles que nous posons maintenant. Chers jeunes, dans votre rapport quotidien, avec les arbres et les animaux, vous trouvez la bonne façon de faire : les nourrir, les protéger des parasites et des virus, renforcer leurs systèmes immunitaires, en un mot prendre soin. De même pour vous enseignants, laïcs et frères, et vous parents qui accompagnez ces étudiants dans leur croissance et épanouissement personnel. En cela vous imitez JESUS tel que l’évangile nous le présente aujourd’hui… Après avoir détecté la cause de leurs maux, la possession de tant de gens par le mal et le démon, JESUS les libère et la foule reconnaissante s’attroupe autour de lui. Mais la méchante rumeur circule : ses pouvoirs, ses compétences viennent-il de Satan ou d’ailleurs ? L’accusation qui lui est adressée a pour motif de le décrédibiliser. Mais en réalité, JESUS souhaite guérir et prendre soin. Il est habité par l’Esprit. Comme chrétiens, nous désirons aussi que l’Esprit Saint nous emplissent de sa grâce. C’est le sujet de notre prière et de notre espérance afin de toujours trouver le mot qui apaise, l’attitude convenable, le vrai sens des choses. La meilleure filiation que nous pouvons entretenir avec JESUS ne dépend pas de nos liens de sang mais de nos dispositions de cœur et d’âme. Profitons de la contemplation de la nature afin de nous aider à comprendre. Pour beaucoup d’entre vous, internes ici au Nivot, comme pour tout ce qui ont la chance de vivre à la campagne, au point du jour en ouvrant la fenêtre, il est possible d’admirer les pâturages, les champs cultivés, les vergers et les forêts denses. Par eux, les saisons donnent chacune une couleur au ciel et à la nature. Les arbres nous disent leur message sans prononcer un mot. Vous me pardonnerez en n’entrant pas dans la complexité entre les feuillus et les épineux… Au printemps, les arbres retrouvent toute leur puissance feuillue et florale puis chacun selon son état porte son fruit. Pour cela il puise dans le sol avec ses racines tous les éléments dont il a besoin et par ses feuilles il absorbe cette énergie que la photosynthèse lui permet. Il est irrigué, nourri, rendu plus fort non seulement par ses propres forces mais aussi par l’environnement qui l’entoure. Et si à un moment il doit se dépouiller, perdre son feuillage, avec l’amenuisement de la sève, en automne puis en hiver, l’arbre se prépare à revivre avec la même énergie voire plus grande encore qu’il n’a eue au printemps précédent. Et bien, nous pouvons faire l’analogie avec notre vie chrétienne. Nous possédons en nous ces racines qui puisent en notre humanité pour nous permettre de déployer tous nos talents tel un ramage abondant. Mais nous savons qu’il ne suffit pas de manger et de s’abreuver encore faut-il nourrir notre esprit, faire la photosynthèse spirituelle avec notre cœur et notre âme, afin de pouvoir assimiler toute l’énergie que nous donne le Christ qui nous inspire. C’est en entretenant cette relation filiale et fraternelle, de ceux qui font la volonté du Père que nous pourrons sans cesse entretenir l’arbre de la vie en Dieu afin de résister aux intempéries et de porter du fruit en abondance. Nous sommes bien plantés en terre mais notre perspective est de se déployer vers le ciel. Comme le dit saint Paul aux Corinthiens : « ce qui se voit est provisoire mais ce qui ne se voit pas est éternel » (2 Co 5, 1). Le Seigneur nous accompagne dans notre croissance. |
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Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19193 Pays : FRANCE R E L I G I O N : CATHOLIQUE
| Sujet: Re: L'Homélie Lun 17 Juin 2024, 7:28 pm | |
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- ÉVANGILE
« C’est la plus petite de toutes les semences, mais quand elle grandit, elle dépasse toutes les plantes potagères » (Mc 4, 26-34) Alléluia. Alléluia. La semence est la parole de Dieu ; le semeur est le Christ ; celui qui le trouve demeure pour toujours. Alléluia.
Évangile de JESUS Christ selon saint Marc
En ce temps-là, parlant à la foule, JESUS disait : « Il en est du règne de Dieu comme d’un homme qui jette en terre la semence : nuit et jour, qu’il dorme ou qu’il se lève, la semence germe et grandit, il ne sait comment. D’elle-même, la terre produit d’abord l’herbe, puis l’épi, enfin du blé plein l’épi. Et dès que le blé est mûr, il y met la faucille, puisque le temps de la moisson est arrivé. »
Il disait encore : « À quoi allons-nous comparer le règne de Dieu ? Par quelle parabole pouvons-nous le représenter ? Il est comme une graine de moutarde : quand on la sème en terre, elle est la plus petite de toutes les semences. Mais quand on l’a semée, elle grandit et dépasse toutes les plantes potagères ; et elle étend de longues branches, si bien que les oiseaux du ciel peuvent faire leur nid à son ombre. »
Par de nombreuses paraboles semblables, JESUS leur annonçait la Parole, dans la mesure où ils étaient capables de l’entendre. Il ne leur disait rien sans parabole, mais il expliquait tout à ses disciples en particulier.
– Acclamons la Parole de Dieu. HOMÉLIE DU 16 JUIN 2024 À LILLEVoici un jeune rameau cueilli au sommet d’un grand arbre. Le prophète Ézéchiel nous dit que c’est le Seigneur lui-même qui plantera ce jeune rameau, symbole de paix, sur la montagne de son amour pour tous les hommes. Ce petit brin grandira et donnera à son tour un grand arbre où beaucoup pourront trouver refuge et sécurité. Ce qui est petit, modeste, humble deviendra grand. Dieu promet l’inversion des valeurs faussement humaines : « Je renverse l’arbre élevé et relève l’arbre renversé ». Comme Marie en sa Visitation : « Il comble de biens les affamés et renvoie les riches les mains vides ; il console ceux qui pleurent ; il renverse les puissants de leurs trônes et élève les humbles. » Oui, c’est bien le Seigneur qui remet toute chose dans le bon sens. Les panneaux de nos villes ? Plutôt nos cœurs ! Moi, le Seigneur, je l’ai dit et je le ferai. Et nous désirons Le croire ! Dans l’Évangile, le Royaume de Dieu, c’est un homme qui jette une graine de moutarde dans son champ. La plus petite de toutes les graines. Elle va devenir un arbre immense où les oiseaux du ciel peuvent faire leur nid pour y trouver ombre et sécurité. Ce qui est presqu’invisible pour les yeux, inutile pour le monde, fragile pour les puissants, humble pour les orgueilleux, c’est ce qui va grandir jour et nuit, dans la jeunesse ou dans la vieillesse, dans le bruit et l’agitation du monde ou dans le silence et la contemplation des monastères. Et il va fructifier, encore et encore. Nous ne savons pas comment cette minuscule graine de vie pousse. Car sa croissance n’est à la mesure ni de notre raison ni de notre volonté. Et notre foi nous dit qu’elle produira du fruit en abondance. Le Christ lui-même, Fils bien-aimé de Dieu, nous le promet et s’y engage. Dans notre tradition chrétienne, l’arbre de vie, c’est le Christ. Comme Fils de Dieu, il est un arbre solide. Mais comme fils d’homme, il reste fragile. Rejeté par ceux qui s’appuient sur leurs pouvoirs, il protège le plus faible. Rabaissé par les mensonges des hommes, il est la vérité donnée à découvrir humblement. Objet de toutes les manipulations, il nous délivre de tous les abus. Car il est la vie. Et nous savons bien que la vie, quoique fragile, est un miracle permanent qui produit du fruit. Dieu sème en notre cœur cette toute petite graine du Christ pour qu’elle soit féconde. Féconde de façon exponentielle. De la crèche à la croix. Cette semence, aussi fragile que le bébé de la crèche ou le pain rompu jusqu’à la croix, c’est l’arbre de vie, notre Christ. Il s’engage de toute sa personne, pour nous. Mourant sur notre terre et ressuscitant, il fait se lever un peuple de frères et de sœurs qui prendront à leur tour l’habit de serviteurs de sa vie. Oui, comme le dit saint Paul aux chrétiens de Corinthe, gardons toujours notre foi, notre confiance. Confiance dans la vie qui vient de Dieu et que rien, ni personne, ni les souffrances, ni les doutes, ni les persécutions et pas même la mort, rien ne pourra empêcher de grandir pour porter du fruit en abondance. C’est le travail de Dieu. En même temps, nous savons tout le travail qu’il nous faut faire pour labourer la terre de nos cœurs, y mettre des tuteurs, l’arroser, la protéger des agressions, la sarcler, l’émonder pour y favoriser la vie de Dieu. C’est notre travail, à nous, les femmes et les hommes. C’est notre vie chrétienne : Faire totalement confiance à Dieu tout en travaillant avec persévérance pour obtenir les conditions nécessaires pour que ce Royaume advienne. Et tout faire dans la foi pour que cet Arbre de vie produise cent pour un et que beaucoup, déjà sur cette terre, puissent en bénéficier. C’est croire que tout vient du Christ, qu’il est la source de tout, qu’il a tout semé lui-même, en se donnant lui-même : la vie, l’amour, la foi. Croire aussi qu’il viendra tout parachever et parfaire. Et nous, nous sommes entre cette source qu’est Dieu et son parachèvement : Persévérant dans la confiance, et attendant de notre Maître la fécondité de la vie. Agir en croyant que tout vient de Dieu et confiants, dans la foi, en agissant avec persévérance. Aujourd’hui, nombreux sont ceux qui se mobilisent pour construire une muraille verte au cœur du Sahel. De même, c’est jusque dans notre personne qu’est planté ce bon arbre qu’est le Christ. Cet arbre de vie, laissons-le donc pousser en nous, jusque dans nos prisons intérieures : il donnera de bons fruits. Moi, le Seigneur, je l’ai dit et je le ferai ! Et nous le croyons ! |
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| Sujet: Re: L'Homélie Mar 25 Juin 2024, 7:37 pm | |
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- ÉVANGILE
« Qui est-il donc, celui-ci, pour que même le vent et la mer lui obéissent ? » (Mc 4, 35-41) Alléluia. Alléluia. Un grand prophète s’est levé parmi nous, et Dieu a visité son peuple. Alléluia. (Lc 7, 16)
Évangile de JESUS Christ selon saint Marc
Toute la journée, JESUS avait parlé à la foule. Le soir venu, JESUS dit à ses disciples : « Passons sur l’autre rive. » Quittant la foule, ils emmenèrent JESUS, comme il était, dans la barque, et d’autres barques l’accompagnaient. Survient une violente tempête. Les vagues se jetaient sur la barque, si bien que déjà elle se remplissait. Lui dormait sur le coussin à l’arrière. Les disciples le réveillent et lui disent : « Maître, nous sommes perdus ; cela ne te fait rien ? » Réveillé, il menaça le vent et dit à la mer : « Silence, tais-toi ! » Le vent tomba, et il se fit un grand calme. JESUS leur dit : « Pourquoi êtes-vous si craintifs ? N’avez-vous pas encore la foi ? » Saisis d’une grande crainte, ils se disaient entre eux : « Qui est-il donc, celui-ci, pour que même le vent et la mer lui obéissent ? »
– Acclamons la Parole de Dieu. JÉSUS, DANS LES TEMPÊTES DE NOS VIES | HOMÉLIE DU 23 JUIN 2024 À SAINT-ISMIERIl aurait été très sympathique d'écouter en ce dimanche un petit évangile engageant, du genre de celui de la “multiplication des pains”. On se serait vu participer à une Garden Party, assis sur l’herbe, en s'émerveillant du pain partagé, du poisson grillé et du soleil d’été enfin retrouvé. Un petit havre de paix, tranquillou, fraternel, pour clore avec surabondance cette année scolaire. Mais que nenni ! l'Évangile nous transporte sur la mer de Galilée avec, durant la nuit, de la tempête, des bourrasques et des vagues violentes. On pourrait croire à une erreur de scénario. On se retrouve plongé dans l'actualité de notre quotidien, instable et peu reposant, inquiétant. D’abord, donc, une tempête. “Mais qu’allions-nous faire dans cette galère ?”, auraient pu se dire les apôtres - et nous avec eux - sur cette mer de Galilée, située près du village de Capharnaüm - un grand bazar pluriethnique où JESUS a choisi d’installer son QG - et devant les hauteurs du plateau du Golan, qui peuvent culminer à 2000 m. Les climatologues nous apprennent, ai-je d'ailleurs lu, que les tempêtes, si fréquentes à cet endroit, sont dues à des différences de température avec les hauteurs environnantes. Je trouve ça instructif de se dire qu’une différence de niveau entre le haut et le bas, ça provoque des tempêtes… Dans cette barque prête à couler, il y a JESUS présent. Mais que fait-il, lui ? il dort. Certes, il fait nuit mais avouez que c’est un peu surprenant. C’est “panique à bord !” et lui, il dort, pas le moins réveillé par les cris et les exclamations de ses amis. Il dort. Comme s’il était ailleurs, loin des inquiétudes de ses proches. Il dort. Comme cette perception malheureuse et désespérée qui nous habite lorsque, dans notre prière, nous nous sentons si seuls, si désœuvrés, quand nous tombons secoués par les tempêtes de notre vie et que le sol se dérobe. Il dort. Et détail insolite, il nous est précisé qu’il dort sur un coussin à l’arrière de la barque. Sur la route, il disait “ne pas avoir d’endroit où reposer sa tête” (Mt 8,20), mais sur la barque ballottée par les flots, JESUS dort sur un coussin. Le contraste est extrême, cette apparence de confort est troublante. « Maître, nous sommes perdus ; cela ne te fait rien ? » La mer est secouée et JESUS, secoué à son tour par les disciples, est convoqué à agir. Il est des heures sombres où la prière se fait plus brute, plus directe, plus pauvre. Pas de grande manière, de préliminaire ou de pieuseté de façade. Les mots classiques mille fois répétés ne tiennent plus la rampe et semblent vidés de leur sens. La vérité de la situation exige un cri, dans une tempête aussi intérieure. “Cela ne te fait rien?” On peut même y entendre un reproche : “ Où est ta bonté, quand tu es si loin de nous, sourd ou absent ?” Alors nous dit le texte, “Réveillé, JESUS menaça le vent et dit à la mer : « Silence, tais-toi ! ». Réveillé, frères et sœurs, est un des verbes qui dit dans le grec des évangiles, la résurrection, le relèvement au sortir du sommeil de la mort. JESUS, réveillé par le cri de ses amis, peut aussi se lever et commander aux tempêtes de nos vies. Sa puissance opère et est à l'œuvre. Au milieu du chaos de la mer, sa parole “Silence, tais-toi” met par terre les forces de mort. “Que rien ne te trouble” disait celle que l'on appelle “la madre”, la grande sainte Thérèse d'Avila. La paix intérieure et extérieure, la Concorde est un fruit de la résurrection à accueillir et à faire fructifier, dans le souffle de l’Esprit. Et si la mer s’était déchaîné pour libérer des disciples trop enchainés dans leurs certitudes ? N’était-ce pas pour purifier leurs prières, laver leurs regards, aller plus loin, vers l’autre rive, pour se poser cette question qui termine notre évangile : “mais qui est-il donc, celui-ci, pour que même le vent et la mer lui obéissent ?” Mais qui est-il donc pour moi, aujourd'hui, au milieu des flots déchaînés de la vie et de mon cœur ? |
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Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19193 Pays : FRANCE R E L I G I O N : CATHOLIQUE
| Sujet: Re: L'Homélie Mar 02 Juil 2024, 7:58 pm | |
| - Citation :
- ÉVANGILE
« Jeune fille, je te le dis, lève-toi ! » (Mc 5, 21-43) Alléluia. Alléluia. Notre Sauveur, le Christ JESUS, a détruit la mort ; il a fait resplendir la vie par l’Évangile. Alléluia. (2 Tm 1, 10)
Évangile de JESUS Christ selon saint Marc
En ce temps-là, JESUS regagna en barque l’autre rive, et une grande foule s’assembla autour de lui. Il était au bord de la mer. Arrive un des chefs de synagogue, nommé Jaïre. Voyant JESUS, il tombe à ses pieds et le supplie instamment : « Ma fille, encore si jeune, est à la dernière extrémité. Viens lui imposer les mains pour qu’elle soit sauvée et qu’elle vive. » JESUS partit avec lui, et la foule qui le suivait était si nombreuse qu’elle l’écrasait.
Or, une femme, qui avait des pertes de sang depuis douze ans… – elle avait beaucoup souffert du traitement de nombreux médecins, et elle avait dépensé tous ses biens sans avoir la moindre amélioration ; au contraire, son état avait plutôt empiré – … cette femme donc, ayant appris ce qu’on disait de JESUS, vint par-derrière dans la foule et toucha son vêtement. Elle se disait en effet : « Si je parviens à toucher seulement son vêtement, je serai sauvée. » À l’instant, l’hémorragie s’arrêta, et elle ressentit dans son corps qu’elle était guérie de son mal. Aussitôt JESUS se rendit compte qu’une force était sortie de lui. Il se retourna dans la foule, et il demandait : « Qui a touché mes vêtements ? » Ses disciples lui répondirent : « Tu vois bien la foule qui t’écrase, et tu demandes : “Qui m’a touché ?” » Mais lui regardait tout autour pour voir celle qui avait fait cela. Alors la femme, saisie de crainte et toute tremblante, sachant ce qui lui était arrivé, vint se jeter à ses pieds et lui dit toute la vérité. JESUS lui dit alors : « Ma fille, ta foi t’a sauvée. Va en paix et sois guérie de ton mal. »
Comme il parlait encore, des gens arrivent de la maison de Jaïre, le chef de synagogue, pour dire à celui-ci : « Ta fille vient de mourir. À quoi bon déranger encore le Maître ? » JESUS, surprenant ces mots, dit au chef de synagogue : « Ne crains pas, crois seulement. » Il ne laissa personne l’accompagner, sauf Pierre, Jacques, et Jean, le frère de Jacques. Ils arrivent à la maison du chef de synagogue. JESUS voit l’agitation, et des gens qui pleurent et poussent de grands cris. Il entre et leur dit : « Pourquoi cette agitation et ces pleurs ? L’enfant n’est pas morte : elle dort. » Mais on se moquait de lui. Alors il met tout le monde dehors, prend avec lui le père et la mère de l’enfant, et ceux qui étaient avec lui ; puis il pénètre là où reposait l’enfant. Il saisit la main de l’enfant, et lui dit : « Talitha koum », ce qui signifie : « Jeune fille, je te le dis, lève-toi! » Aussitôt la jeune fille se leva et se mit à marcher – elle avait en effet douze ans. Ils furent frappés d’une grande stupeur. Et JESUS leur ordonna fermement de ne le faire savoir à personne ; puis il leur dit de la faire manger.
– Acclamons la Parole de Dieu. TENDRE LA MAIN | HOMÉLIE DU 30 JUIN 2024 À SAXON-SIONFrères et sœurs, Amis en Christ, L’autre soir, avant de rejoindre ma communauté, je passais à la chapelle de l’hôpital. J’aime ainsi confier au Seigneur, dans une courte prière, les visages rencontrés durant la journée, visages souvent marqués par la souffrance, l’angoisse devant un diagnostic annoncé, la peur de l’intervention chirurgicale du lendemain, le visage d’une agonie qui se prolonge… Quelle ne fut pas ma surprise de trouver là une jeune femme en pleurs, devant le tableau placé à l’entrée de la chapelle. Il représente JESUS, prenant la main de la fille de Jaïre. Je me présente et m’approche de cette femme pour lui demander la raison de ses larmes. « Mon petit garçon, de 3 ans Hugo vient de mourir. Grimpé sur le rebord de la fenêtre et il a basculé dans le vide. Pour l’arracher à la mort, l’équipe médicale est allée à l’extrême du possible. En vain. Aucun signe d’amélioration. J’ai imploré la Vierge Marie. J’ai serré mon petit Hugo dans mes bras le baignant d’un flot de mots d’amour et de tendresse. Rien. Mon enfant est mort ». Frères et sœurs, je n’avais que le silence pour communier à la souffrance de cette maman. Je n’ai pas pu retenir mes larmes. Mon regard se tournait alors vers le tableau évoquant JESUS et la fille de Jaïre. Je contemplais longuement la main de JESUS qui touchait cette petite fille. Les questions se bousculaient dans ma tête : « Pourquoi Seigneur viens-tu faucher le blé en herbe, pourquoi viens-tu récolter ce qui n’a pas le temps de mûrir ? Viens imposer les mains à Hugo pour qu’il soit sauvé et qu’il vive, comme tu l’as fait pour la fille de Jaïre. » Mais rien ne s’est accompli. Alors devant l’intolérable silence de ce Dieu qu’on dit « Parole », les questions s’entrechoquaient dans mon esprit au risque de devenir un maître chanteur : « JESUS rend Hugo à sa maman et je croirai en toi ». Frères, sœurs, il n’y a pas eu ce soir-là de miracle au service de réanimation pédiatrique, il ne s’est rien passé de spectaculaire dans la chapelle. Mais de quel nom appeler l’amour s’il l’on ne misait pas quelque part sur la dérisoire part d’improbable. Cette maman rejoignait ce soir-là Jaïre, dans la souffrance et dans la foi. Quand, son enfant, ce qu’on a de plus cher au monde, est en train de mourir, on est prêt à tout mettre en œuvre. Mais dans cette course contre la mort, il est déjà trop tard. On voudrait étouffer la petite flamme de l’espérance qui brûlait dans le cœur de ce père : « laisse tomber, Jaïre, pas la peine de déranger ce maître guérisseur, ta fille est morte ! Il ne peut plus rien pour toi ». Mais JESUS l’invite à ne pas se laisser décourager par les sceptiques qui ricanent en pensant : « Il y croit encore ! ». Il exhorte Jaïre à dépasser sa désespérance et à poser un acte de foi : « laisse-moi faire, fais-moi confiance. » Arrivé à la maison, JESUS met les badauds dehors. Il n’est pas un bateleur de foire. Il invite l’homme à croire que Dieu ne veut pas la mort de l’homme mais qu’il vive. Les mains de JESUS ont pris la main inanimée de la fille de Jaïre : c’est le geste bouleversant, geste d’amour, geste de Vie. Je n’ai pas la foi de JESUS pour ressusciter un enfant mort, mais je sais ce que produit une main tendue vers la détresse. Frères et sœurs, que faites-vous de vos mains, maintenant que le Christ ressuscité a quitté notre terre ? Et si cette jeune fille était l’humanité blessée sur laquelle JESUS se penche pour la relever ? Alors levez-vous, Dieu n’a pas de mains, il n’a que nos mains pour faire le bien et mettre l’homme debout. Mettre l’homme debout c’est permettre à nos aînés, aux malades, aux handicapés, aux démunis, aux immigrés… d’être respectés dans leur dignité humaine. Mettre l’homme debout, « c’est un devoir d’humanité et de civilisation » nous a rappelé le pape François lors de son discours à Marseille. Mettre l’homme debout, c’est refuser de céder aux sirènes qui nous entraînent dans la haine, la violence, l’exclusion. Mettre l’homme debout c’est dire non à toute forme de pouvoir, civil ou religieux, qui méprise le droit de penser, de croire et de s’exprimer librement… Frère, sœur, ami, prends la main que Dieu te tend aujourd’hui et ces prochains jours, pose-toi la seule question : pour mettre l’homme debout à qui vais-je tendre la main ? [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] |
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Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19193 Pays : FRANCE R E L I G I O N : CATHOLIQUE
| Sujet: Re: L'Homélie Mar 09 Juil 2024, 7:28 pm | |
| - Citation :
- ÉVANGILE
« Un prophète n’est méprisé que dans son pays » (Mc 6, 1-6) Alléluia. Alléluia. L’Esprit du Seigneur est sur moi : il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres. Alléluia. (Lc 4, 18ac)
Évangile de JESUS Christ selon saint Marc
En ce temps-là, JESUS se rendit dans son lieu d’origine, et ses disciples le suivirent. Le jour du sabbat, il se mit à enseigner dans la synagogue. De nombreux auditeurs, frappés d’étonnement, disaient : « D’où cela lui vient-il ? Quelle est cette sagesse qui lui a été donnée, et ces grands miracles qui se réalisent par ses mains ? N’est-il pas le charpentier, le fils de Marie, et le frère de Jacques, de José, de Jude et de Simon ? Ses sœurs ne sont-elles pas ici chez nous ? » Et ils étaient profondément choqués à son sujet. JESUS leur disait : « Un prophète n’est méprisé que dans son pays, sa parenté et sa maison. » Et là il ne pouvait accomplir aucun miracle ; il guérit seulement quelques malades en leur imposant les mains. Et il s’étonna de leur manque de foi. Alors, JESUS parcourait les villages d’alentour en enseignant.
– Acclamons la Parole de Dieu. L'OUVERTURE À L'AUTRE | HOMÉLIE DU 7 JUILLET 2024 À MONBAZILLACLors de la réunion préparatoire d’un centre de vacances, le directeur partageait avec son équipe la liste des participants. A l’énoncé du nom de Damien C., une animatrice de sursauter et de s’écrier : « Mais c’est le petit frère de François C. Rappelez-vous : cet adolescent qui, par ses provocations incessantes et son comportement agressif, nous avait pourri le camp voici deux ans. Soyons sur nos gardes, chers collègues, et sachons réagir fermement dès le premier écart, si nous voulons éviter que la situation se reproduise ! » Personne ne connaissait ce petit Damien, et voici qu’on lui taillait déjà le costume du grand frère ! N’est-ce pas un peu ce qui se passe dans la tête des habitants de Nazareth, dans le récit que nous fait Marc du retour de JESUS dans le lieu où il a grandi. « N’est-il pas le charpentier, le fils de Marie, le frère de Jacques, de José, de Jude et de Simon ? Et on connaît bien ses sœurs qui sont de chez nous. » Comment pourrions-nous alors croire tout ce qu’on raconte sur lui, ces soi-disant miracles qu’il aurait opérés à Capharnaüm ? Non, ce n’est pas possible. Nous, on le connaît bien ce fameux JESUS, dont tout le monde parle. D’ailleurs, constatez-le vous-même : ici, il se montre incapable de faire le moindre miracle. Rappelons en effet qu’un miracle n’est un signe que pour celui qui croit. Une fois réalisé, JESUS conclut à chaque fois, non pas en disant « Je t’ai sauvé », mais « Ta foi t’a sauvé. » Dans ce récit, Marc établit une corrélation entre le manque de foi des habitants de Nazareth et l’incapacité de JESUS à effectuer des miracles : « Nul n’est prophète en son pays ! » Il est en effet une manière de penser connaître l’autre en l’enfermant dans le statut de « fils ou fille de … ou bien de frère ou sœur de … ». Et cette prétendue connaissance nous empêche alors d’accueillir la nouveauté de sa parole, de nous laisser surprendre par les actes qu’il pose. En l’enfermant ainsi dans la représentation qu’on se fait de lui à partir de son milieu familial et social, on ne lui permet pas de nous étonner. Cette leçon vaut pour nous aujourd’hui. Il est des représentations que nous nous faisons du Christ qui nous empêchent de l’entendre nous parler par la voix des petits et des pauvres, ces personnes que l’on a souvent tendance à enfermer dans leurs fragilités, au point de ne pas nous laisser interpeller par leur message. Rappelons-nous l’expérience de Paul, qui connaît le poids de ses faiblesses. Mais le Seigneur de lui rappeler justement que sa puissance donne toute sa mesure dans la prise en compte de cette faiblesse. Je conclurai alors par ce conte que certains d’entre vous connaissent peut-être : l’histoire de cet homme empli de foi à qui le Seigneur a promis de passer chez lui ce jour pour venir le visiter. Alors, durant toute la journée, il range et nettoie sa maison, de manière à honorer le visiteur qu’il va accueillir. En fin d’après-midi, des enfants désœuvrés frappent à sa porte pour venir jouer chez lui et recevoir quelques bonbons. Mais lui de les renvoyer sèchement, leur disant qu’aujourd’hui il attend un visiteur important et qu’il est donc hors de question de mettre du désordre dans sa maison qu’il a si bien préparée. Et avec ce même prétexte, il renvoie à l’heure du diner un mendiant venu quémander quelque nourriture, ainsi qu’en fin de soirée une femme qui avait été renvoyée de chez elle et cherchait un endroit pour dormir. Et l’homme continue d’attendre en vain la visite espérée. Lorsque minuit sonne, il se met à prier, en reprochant vivement au Seigneur de ne pas avoir tenu sa promesse. Et le Seigneur de lui répondre : « Mais j’ai frappé trois fois à ta porte ce soir, et tu ne m’as pas reçu ! » Ainsi le Seigneur continue de nous parler aujourd’hui par la voix des plus petits, dont la vie est si difficile en ce temps de crise et de guerre. Ce sont les prophètes de notre temps, qui vivent au milieu de nous. C’est à chacun d’entre nous qu’il revient alors, comme le dit Ezechiel, « de les écouter ou de ne pas les écouter » ! |
| | | RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19193 Pays : FRANCE R E L I G I O N : CATHOLIQUE
| Sujet: Re: L'Homélie Mar 16 Juil 2024, 7:51 pm | |
| - Citation :
- ÉVANGILE
« Il commença à les envoyer » (Mc 6,7-13) Alléluia. Alléluia. Que le Père de notre Seigneur JESUS Christ ouvre à sa lumière les yeux de notre cœur, pour que nous percevions l’espérance que donne son appel. Alléluia. (cf. Ep 1, 17-18)
Evangile de JESUS Christ selon saint Marc
En ce temps-là, JESUS appela les Douze ; alors il commença à les envoyer en mission deux par deux. Il leur donnait autorité sur les esprits impurs, et il leur prescrivit de ne rien prendre pour la route, mais seulement un bâton ; pas de pain, pas de sac, pas de pièces de monnaie dans leur ceinture. « Mettez des sandales, ne prenez pas de tunique de rechange. » Il leur disait encore : « Quand vous avez trouvé l’hospitalité dans une maison, restez-y jusqu’à votre départ. Si, dans une localité, on refuse de vous accueillir et de vous écouter, partez et secouez la poussière de vos pieds : ce sera pour eux un témoignage. » Ils partirent, et proclamèrent qu’il fallait se convertir. Ils expulsaient beaucoup de démons, faisaient des onctions d’huile à de nombreux malades, et les guérissaient.
– Acclamons la Parole de Dieu. ETRE DISCIPLE-MISSIONNAIRE, EST-CE BIEN RAISONNABLE ? | HOMÉLIE DU 14 JUILLET 2024 À VERSAILLESDans cette page d’Évangile, JESUS envoie ses disciples en mission deux par deux. JESUS les invite à être « disciple-missionnaire », comme ne cesse de nous y inviter aujourd’hui le pape François ! Avouons-le, cette interpellation constitue une vraie question, assez dérangeante, pour chacun d’entre nous : cet envoi en mission, est-ce bien raisonnable ? Cet envoi en mission, est-ce que cela me concerne personnellement ? Il nous faut ici réaliser combien c’est chacun d’entre nous, par la grâce de notre baptême, là où nous sommes, tels que nous sommes, qui est directement concerné. Être disciple-missionnaire, c’est témoigner d’une relation vivante avec le Seigneur JESUS. C’est prendre la mesure d’un indispensable chemin de conversion dans ma propre vie. Car je ne peux témoigner que d’une réalité que je vis personnellement. Car je ne peux libérer que si j’ai moi-même commencé à accueillir une grâce de libération. En d’autres termes, être disciple-missionnaire est comme l’expression de la réalité et de l’intensité d’une relation vivante et féconde de mon cœur avec le cœur du Christ. Cet envoi se fait toujours « deux par deux ». L’évangélisation n’est jamais une affaire personnelle, mais communautaire. Il s’agit de témoigner en Église de ma relation avec le Christ. Voilà le point clef, et voilà pourquoi cela me fait peur, parce que je sens que c’est moi-même, c’est ma vie, c’est l’authenticité de mon existence qui va se trouver être révélée. D’abord à mes propres yeux, puis aux yeux de ceux qui m’entourent. L’évangélisation et la mission sont ainsi comme des lieux providentiels de vérité et de conversion pour ma propre vie. Je ne peux annoncer le Christ qui si j’ai moi-même été touché par le Christ ! Le texte grandiose de Paul aux Éphésiens nous dit combien JESUS est au centre de tout, au centre de l’histoire universelle comme au centre de chacune de nos vies. Il nous dit combien c’est par JESUS, avec JESUS, en JESUS, que tout s’accomplit : l’unité en nous, l’unité entre nous, l’unité avec Dieu. Il nous dit que Dieu nous bénit dans son amour infini dès avant la fondation du monde et à chaque instant du temps qui se déploie. C’est ici qu’amour et vérité se rencontrent, que justice et paix s’embrassent. La question qui se pose est en définitive toute simple : comment est-ce que je réponds « oui » personnellement à l’Alliance offerte au jour de mon baptême ? Par mon baptême, j’ai été greffé sur le Christ, et le Christ m’envoie en mission. La question est de savoir comment ce baptême porte du fruit ? Comment, comme un sarment greffé sur la vigne, la sève de l’Esprit Saint fait de moi un être spirituellement vivant, comment l’Esprit Saint me donne de porter des feuilles, des fleurs et des fruits, d’une manière concrète, dans ma vie de baptisé ? Nous comprenons ici que nous sommes radicalement sur le registre de l’ « être avec » et non pas du « faire ». C’est ma relation à Dieu qui est fondamentalement en jeu, une relation qui se manifeste par la manière dont chacun se comporte vis-à-vis du pain, de la monnaie ou de la tunique de rechange… Il s’agit d’être libéré des tentations et des fausses sécurités. Il s’agit d’accepter d’être envoyé. Il s’agit d’accepter de prendre, très concrètement, une responsabilité au sein de nos communautés ecclésiales. L’évangélisation ne se réduit pas à des méthodes de communication ou à des méthodes de management. On entend parfois dire : « Ah, si l’Eglise savait communiquer ! ». Mais, mes Frères, il ne s’agit pas de communication ! Il s’agit de conversion ! Et, nous le savons bien, ce qui est en cause, c’est la sainteté de nos existences… Voilà bien le seul vrai sujet de nos vies. Voilà une excellente interpellation au cœur de cet été pour chacun d’entre nous pour la prochaine rentrée de septembre ! Je vous invite vraiment à considérer, au cours de cet été, ces « offres d’emplois » que nos paroisses et nos communautés ne cessent de nous offrir, en nous disant qu’il s’agit là de lieux privilégiés et providentiels pour déployer notre baptême, pour grandir dans notre relation avec le Christ. Soyons assurés que c’est Lui qui nous envoie, que c’est Lui qui nous donne sa grâce, et que c’est Lui qui est le Maître de la moisson. Alors véritablement n’ayons pas peur de cet appel à la mission ! N’ayons pas peur du Christ ! Il ne retire rien, et il donne tout ! |
| | | RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19193 Pays : FRANCE R E L I G I O N : CATHOLIQUE
| Sujet: Re: L'Homélie Lun 22 Juil 2024, 6:58 pm | |
| - Citation :
- ÉVANGILE
« Ils étaient comme des brebis sans berger » (Mc 6, 30-34) Alléluia. Alléluia. Mes brebis écoutent ma voix, dit le Seigneur ; moi, je les connais, et elles me suivent. Alléluia. (Jn 10, 27)
Évangile de JESUS Christ selon saint Marc
En ce temps-là, après leur première mission, les Apôtres se réunirent auprès de JESUS, et lui annoncèrent tout ce qu’ils avaient fait et enseigné. Il leur dit : « Venez à l’écart dans un endroit désert, et reposez-vous un peu. » De fait, ceux qui arrivaient et ceux qui partaient étaient nombreux, et l’on n’avait même pas le temps de manger. Alors, ils partirent en barque pour un endroit désert, à l’écart. Les gens les virent s’éloigner, et beaucoup comprirent leur intention. Alors, à pied, de toutes les villes, ils coururent là-bas et arrivèrent avant eux. En débarquant, JESUS vit une grande foule. Il fut saisi de compassion envers eux, parce qu’ils étaient comme des brebis sans berger. Alors, il se mit à les enseigner longuement.
– Acclamons la Parole de Dieu. SAISI DE COMPASSION | HOMÉLIE DU 21 JUILLET 2024 À PASSY« Venez à l’écart dans un endroit désert », dit JESUS, « et reposez-vous un peu ». Il dit cela aux disciples qui reviennent de mission et qui, en effet, peuvent vouloir se reposer. Les routes de Terre sainte sont, comme chacun sait, torrides et passablement poussiéreuses. Et donc, quoi de mieux que le merveilleux décor du plateau d’Assy, de la chaîne des Fiz, du val Montjoie et du massif du Mont Blanc, quoi de mieux que cette montagne splendide, que ce replat verdoyant perché au-dessus de l’agitation de la vallée de l’Arve et au pied des augustes crêtes du désert de Platé, quoi de mieux, me suis-je dit, pour chanter les joies d’un repos bien mérité ? J’allais donc prêcher aussi joliment que je pourrais sur les vaches, les myrtilles et le silence des sommets, quand la fin de l’Évangile d’aujourd’hui a arrêté mon élan vacancier. « Saisi de compassion », JESUS, rattrapé par la foule, décida de ne pas écouter sa fatigue, et se remit à prêcher. JESUS aurait pu invoquer son droit au repos, dire qu’on lui en demandait trop, que cette façon de courir après lui était du harcèlement, mais non : à voir ces visages tendus par l’espoir ou l’angoisse, il a été ému et il n’a pu se dérober. Et il me semble que ces quelques mots, « saisi de compassion », expliquent à eux seul la mission chrétienne et la charité chrétienne. Nous, chrétiens, n’agissons pas et ne parlons pas parce qu’il le faudrait, mus par un commandement abstrait ; nous n’agissons et ne parlons pas pour défendre des positions, pour sauvegarder un patrimoine de morale et de foi ; nous parlons et nous agissons parce que, comme JESUS, nous sommes saisis de compassion. Saisis de compassion par tel drame, telle misère ; saisi de compassion par des visages bien concrets. Pour avoir été aumônier de jeunes, je peux vous dire que je n’ai aucun plaisir à répondre à une heure du matin au coup de téléphone de tel garçon ou de telle fille qui a besoin d’aide, qui est malheureux, ou qui est perdu. À une heure du matin, moi, je dors. Mais je ne peux pas ne pas répondre. Tant pis pour ma nuit. Je boirai du café. Je ne peux pas ne pas répondre. Ils sont comme des brebis sans berger, et c’est le plus puissant des appels, celui qui prend au cœur. Ceux d’entre nous qui assistent un proche, un époux malade, parfois jusqu’à l’épuisement, ceux d’entre nous qui se retrouvent à servir les sans-abris ou les prostituées, à animer des pèlerinages ou à faire le catéchisme, savent de quoi je parle. Ils ne font pas cela d’abord par devoir, ils le font par besoin. Parce que leur cœur les y appelle. C’est comme cela qu’un saint Vincent de Paul, une mère Teresa, une sœur Emmanuelle se sont retrouvés dans les chiourmes, dans les mouroirs ou dans les bidonvilles alors qu’ils n’avaient pas du tout prévu que leur vie tournât ainsi : parce qu’ils ont été saisis de compassion. C’est comme cela que nous tous, nous nous levons, et nous acceptons de servir. La charité par devoir n’est pas une charité. Elle nous met en paix avec notre conscience, et c’est déjà bien, mais la vraie charité est ailleurs. La vraie charité, c’est d’avoir le droit de se reposer, le droit de prendre sa retraite, le droit de dormir, et de se relever parce qu’un enfant, un ami, un parent nous appelle. La vraie charité, si j’ose dire, a à la fois le cœur battant et les membres courbatus. Car à être saisis au cœur, nous éprouvons enfin, même si c’est inattendu ou fatiguant, cette joie profonde qui est la joie de l’amour. Et nous nous donnons aux autres, heureux de répondre « oui ». Que le Seigneur nous donne cette morsure d’amour, qu’il nous donne cette compassion dans laquelle, bien plus qu’en aucun repos, nous trouverons notre bonheur. |
| | | RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19193 Pays : FRANCE R E L I G I O N : CATHOLIQUE
| Sujet: Re: L'Homélie Lun 29 Juil 2024, 7:21 pm | |
| - Citation :
- Évangile
« Ils distribua les pains aux convives, autant qu’ils en voulaient » (Jn 6, 1-15)
Alléluia. Alléluia. Un grand prophète s’est levé parmi nous : et Dieu a visité son peuple. Alléluia. (Lc 7, 16)
Évangile de JESUS Christ selon saint Jean
En ce temps-là, JESUS passa de l’autre côté de la mer de Galilée, le lac de Tibériade. Une grande foule le suivait, parce qu’elle avait vu les signes qu’il accomplissait sur les malades. JESUS gravit la montagne, et là, il était assis avec ses disciples. Or, la Pâque, la fête des Juifs, était proche. JESUS leva les yeux et vit qu’une foule nombreuse venait à lui. Il dit à Philippe : « Où pourrions-nous acheter du pain pour qu’ils aient à manger ? » Il disait cela pour le mettre à l’épreuve, car il savait bien, lui, ce qu’il allait faire. Philippe lui répondit : « Le salaire de deux cents journées ne suffirait pas pour que chacun reçoive un peu de pain. » Un de ses disciples, André, le frère de Simon-Pierre, lui dit : « Il y a là un jeune garçon qui a cinq pains d’orge et deux poissons, mais qu’est-ce que cela pour tant de monde ! » JESUS dit : « Faites asseoir les gens. » Il y avait beaucoup d’herbe à cet endroit. Ils s’assirent donc, au nombre d’environ cinq mille hommes. Alors JESUS prit les pains et, après avoir rendu grâce, il les distribua aux convives ; il leur donna aussi du poisson, autant qu’ils en voulaient. Quand ils eurent mangé à leur faim, il dit à ses disciples : « Rassemblez les morceaux en surplus, pour que rien ne se perde. » Ils les rassemblèrent, et ils remplirent douze paniers avec les morceaux des cinq pains d’orge, restés en surplus pour ceux qui prenaient cette nourriture.
À la vue du signe que JESUS avait accompli, les gens disaient : « C’est vraiment lui le Prophète annoncé, celui qui vient dans le monde. » Mais JESUS savait qu’ils allaient l’enlever pour faire de lui leur roi ; alors de nouveau il se retira dans la montagne, lui seul.
– Acclamons la Parole de Dieu. Comment faire avec cette foule ? | Homélie du 28 juillet 2024 à ParisCette multiplication des pains est un récit bien connu des chrétiens dès l’âge du caté. Il est tiré du chapitre 6 de St Jean, et la partie que nous avons entendue n’est que la première des 3 étapes que St Jean veut nous faire traverser. Pour lui, qui ne parlera pas de la sainte Cène du Jeudi Saint à Jérusalem, il est probable qu’il le remplace par cette catéchèse fabuleuse dont nous venons de lire le premier temps. Etape 1 : la multiplication des pains qui est décrite comme une anticipation symbolique de l’Eucharistie du Jeudi Saint (Voyez les termes employés : JESUS rend grâce, il donne les pains et il reste 12 paniers de surplus). Viendra ensuite, dans ce chapitre 6, une 2ème étape : la traversée du lac : en barque –c’est-à-dire en Eglise pour les Apôtres- mais en marchant sur l’eau pour JESUS. Marcher sur les eaux, c’est aussi impossible humainement que marcher sur la mort : c’est pourtant ce que JESUS fera le Vendredi Saint. La mer est ici un symbole de la mort. Et troisième temps : l’immense discours du Pain de Vie, que nous entendrons les 4 dimanches à venir de ce mois d’août, que JESUS prononce dans la synagogue de Capharnaüm : « Je suis le Pain de Vie », « qui mange ma chair » etc… : paroles inaccessibles à la raison humaine, et qui ne s’éclairent qu’à la lumière de la Résurrection du Seigneur, le jour de Pâques. Ce sont des paroles pascales ! Et St Jean nous y prépare en nous disant : « La Pâque, la fête des Juifs, était proche ». Et nous pourrions entendre à la lumière de cette catéchèse symbolique : « la Pâque des chrétiens est toute proche » Oui. Toute proche de la Pâque juive ! Avec JESUS-Christ en plus ! Ce jour-là donc, JESUS voit une foule immense le suivre. « Il lève les yeux » pour la voir : c’est étonnant : comme si elle lui était donnée par le Père ! Et il met à l’épreuve Philippe en lui lançant un vrai faux défi : « Où acheter du pain pour tant de monde ? ». JESUS savait bien ce qu’il allait faire, mais il met à l’épreuve son Eglise qui doit comprendre à un autre niveau ce qui va se passer. Philippe est décontenancé par la question de JESUS et heureusement André intervient : « J’ai trouvé 5 pains et 2 poissons avec un petit garçon, mais c’est vraiment trois fois rien pour tant de gens ». JESUS attendait cette parole, humainement raisonnable pour agir sur un terrain qui transcende la raison, le terrain de la Révélation : « faites –les asseoir ». Comme on s’assoirait à une table. JESUS prend les 5 pains, « rend grâce » à son Père (« eucharistesas» en grec !) et les distribue à la foule. Avec les 3 fois rien de ce petit enfant, JESUS nourrit 5000 hommes ! La foule mange ce pain dont personne ne sait d’où il vient et les disciples en ramassent le surplus : comme par hasard : 12 couffins, 12 comme le nombre des enfants de Jacob, comme les 12 Apôtres et comme les 12 mois de l’année : c’est le Pain pour le temps de l’Eglise, c’est symboliquement l’Eucharistie, nourriture des disciples jusqu’à la fin des temps. Autrement dit, s’il n’y avait eu cet enfant, ce miracle ne se serait pas déroulé. Et qu’a-t-il apporté ? : 3 fois rien ! C’est comme cela que commence le mystère de l’Eucharistie : si nous n’apportons pas, comme des enfants, nos 5 pains et nos 2 poissons, nos 5 peines et nos 2 joies, nos 5 péchés et nos 2 hontes, nos 5 blocages et nos 2 résistances, le Seigneur ne peut pas faire l’Eucharistie. C’est toute notre vie dont il veut faire une action de grâce. C’est toute sa vie qu’il veut nous donner. Et il le fera, au jour de sa Pâque, en son temps. Aujourd’hui devant cette foule affamée, c’est un symbole, demain c’est un sacrement ! Face à ce signe prophétique, la foule veut le faire roi car s’il est le Prophète attendu, c’est lui qui rétablira la royauté en Israël au détriment des romains. Et JESUS -c’est la fin de notre Evangile- se retire, seul, dans la montagne. Car son heure n’est pas venue. Son heure sera celle de la Croix, car c’est sur la croix et seulement là qu’il acceptera le titre de ROI. Aujourd’hui, dans notre pays, nous avons aussi une foule qui est venue : une foule de 206 nations, formée d’athlètes, de supporters, de touristes et de spectateurs des Jeux Olympiques de Paris. Notre Eglise va leur apporter ses 5 pains et ses 2 poissons, ses 3 fois rien qui représentent notre don et notre mission. « Holy Games » est ce projet de l’Eglise pour soutenir cette fraternité universelle et ce désir de trêve et de paix qui relève « plus haut, plus vite, plus fort » le sens de ces Jeux. A travers des accueils culturels et cultuels dans nos paroisses, par des concerts festifs et des projets d’évangélisation en Ile de France, par le service et l’écoute des athlètes à l’aumônerie du Village Olympique et par l’accompagnement des personnes en précarité ou handicapées dans des activités sportives et des stades, nous demandons au Seigneur que personne ne soit oublié ; ni les « dieux du stade », ni les petits. La fête est pour tous, car le Seigneur nous comble de ses biens. |
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| Sujet: Re: L'Homélie Lun 05 Aoû 2024, 7:23 pm | |
| - Citation :
- Évangile
« Celui qui vient à moi n’aura jamais faim, celui qui croit en moi n’aura jamais soif » (Jn 6, 24-35) Alléluia. Alléluia. L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. Alléluia. (Mt 4, 4b)
Évangile de JESUS Christ selon saint Jean
En ce temps-là, quand la foule vit que JESUS n’était pas là, ni ses disciples, les gens montèrent dans les barques et se dirigèrent vers Capharnaüm à la recherche de JESUS. L’ayant trouvé sur l’autre rive, ils lui dirent : « Rabbi, quand es-tu arrivé ici ? » JESUS leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis : vous me cherchez, non parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé de ces pains et que vous avez été rassasiés. Travaillez non pas pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle, celle que vous donnera le Fils de l’homme, lui que Dieu, le Père, a marqué de son sceau. » Ils lui dirent alors : « Que devons-nous faire pour travailler aux œuvres de Dieu ? » JESUS leur répondit : « L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé. » Ils lui dirent alors : « Quel signe vas-tu accomplir pour que nous puissions le voir, et te croire ? Quelle œuvre vas-tu faire ? Au désert, nos pères ont mangé la manne ; comme dit l’Écriture : Il leur a donné à manger le pain venu du ciel. » JESUS leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis : ce n’est pas Moïse qui vous a donné le pain venu du ciel ; c’est mon Père qui vous donne le vrai pain venu du ciel. Car le pain de Dieu, c’est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde. » Ils lui dirent alors : « Seigneur, donne-nous toujours de ce pain-là. » JESUS leur répondit : « Moi, je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim ; celui qui croit en moi n’aura jamais soif. »
– Acclamons la Parole de Dieu. Il suffira d'un signe | Homélie du 4 août 2024 à VillepinteFrères et sœurs, avez-vous déjà pleuré en regardant des épreuves sportives, devant les jeux olympiques par exemple ? Vous trouvez ça peut être un peu ridicule, mais je pense que nous sommes nombreux, je me mets bien sûr dedans, à être touché par l’émotion face à la magie du sport : quand le judoka que personne n’attendait parvient jusqu’en finale, quand la solidarité s’exprime face à la souffrance dans une épreuve d’endurance, ou quand renaît l’espoir de la victoire alors que tout semblait perdu... Alors peut-être ! Et avez-vous déjà pleuré en écoutant l’Évangile ? … ce n’est pas tout à fait le même registre, mais la Bible parle pourtant bien des « exploits du Seigneur » ! Et la façon dont nous sommes touchés par une performance sportive n’est pas si lointaine de l’attitude que JESUS attend de ses auditeurs, dans l’Évangile que nous venons d’entendre. Face aux jeux olympiques, nous sommes d’abord éblouis par une sorte de performance pure, par la coulée du nageur, par le smash du joueur de tennis de table, par le take off de la surfeuse ! On est presque hypnotisé par la beauté de ces gestes qui semblent surhumains tant ils sont éloignés de nos propres capacités. Et la limite serait de ne les regarder qu’en spectateur d’images chocs. On like le post instagram et on passe à autre chose ! C’est ce qui arrive aussi à ceux qui suivent JESUS. Dimanche dernier, ils ont assisté à l’épreuve de « ravitaillement des foules les mains vides », ils ont été impressionnés par la puissance de JESUS et ils en veulent encore ! Mais JESUS est terriblement lucide : « Vous me cherchez parce que vous avez mangé et que vous avez été rassasiés ! » Vous pensez vous intéresser à moi, mais vous êtes enfermés en vous-même. Vous regardez, mais vous ne voyez pas. Vous écoutez mais vous n’entendez pas ! Il faut donc, comme croyants, aller plus loin. Mais pas de panique, nous savons le faire devant le sport, alors pourquoi ne pas transposer ? Lorsque nous sommes touchés par un exploit sportif, il ne s’agit pas simplement de performance physique. Nous sommes émus parce que nous percevons les sentiments de l’athlète : le stress qu’il ressent, sa concentration vers l’objectif, sa joie qui explose. Son geste est également le signe de toute l’histoire qui l’a conduit jusqu’à cet instant : le rêve qui l’a porté, les longues séances d’entraînement, les efforts consentis pour atteindre le plus haut niveau. JESUS aussi invite ses auditeurs à savoir décrypter les signes qu’il pose. Il veut que leur intelligence se mette en marche pour reconnaître, au-delà de l’acte extraordinaire, ce qui anime plus profondément son geste. Dans notre Évangile, c’est d’abord l’intention de JESUS, qui, en multipliant les pains, témoigne de sa volonté de prendre soin de ceux qui viennent à lui. Il veut être le bon berger qui conduit ses brebis vers les prés d’herbe fraîche. Il veut aussi avec eux déjeuner sur l’herbe pour leur montrer sa proximité, qui n’est pas simplement celle d’un rabbin de Capharnaüm, mais celle de Dieu lui-même dont il est l’envoyé et le Verbe. L’acte de JESUS, au bord de la mer de Tibériade, est la continuité de l’action du Fils de Dieu qui, de toute éternité, a pris soin de son peuple. Le pain partagé sur le bord du lac vient de la même main que celle qui s’était ouverte au temps de l’exode, pour donner la manne aux hébreux dans le désert. Sous l’angle du signe, le miracle n’est pas d’abord un instant figé dans un éclat aveuglant, mais un fil de lumière qui nous conduit à travers toute l’histoire du salut jusqu’à son origine. L’amour manifesté dans l’événement de la multiplication des pains est le même que celui qui a fait surgir la création du néant et scellé l’alliance avec les hommes. Enfin, l’émotion ressentie devant le sport peut nous attacher à certains sportifs, qui deviennent alors pour nous des exemples, et leurs témoignages, une nourriture spirituelle. Ils nous rejoignent dans la détresse de l’échec, ils nous donnent le courage de nous relever, en croyant à la possibilité d’une prochaine victoire. Ils témoignent aussi de la force de la passion qui unifie leur existence et lui donne un objectif. Le Christ lui aussi est pour nous un modèle. Mais sa « passion » pour l’humanité est plus qu’un exemple. En allant jusqu’au bout, jusqu’au don de sa vie, elle accomplit totalement son désir de se donner en nourriture pour combler la faim des hommes. C’est une nourriture spirituelle et pourtant très concrète, c’est l’eucharistie que nous allons recevoir dans quelques instants. Nous n’allons voir qu’un peu de pain, mais notre foi l’affirme, c’est le Corps du Christ, le corps de celui qui a multiplié les pains, le corps de celui qui est mort sur la croix. Le corps du Ressuscité au matin de Pâques. Laissons-nous toucher par l’émotion face ce désir immense, surgi de l’éternité du cœur de Dieu, incarné dans l’existence de JESUS, donné à tous pour combler notre faim. Ce petit rond de pain est notre médaille d’or. Amen ! |
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| Sujet: Re: L'Homélie Mar 13 Aoû 2024, 6:53 pm | |
| - Citation :
- Évangile
« Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel » (Jn 6, 41-51) Alléluia. Alléluia. Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel, dit le Seigneur ; si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Alléluia. (Jn 6, 51)
Évangile de JESUS Christ selon saint Jean
En ce temps-là, les Juifs récriminaient contre JESUS parce qu’il avait déclaré : « Moi, je suis le pain qui est descendu du ciel. » Ils disaient : « Celui-là n’est-il pas JESUS, fils de Joseph ? Nous connaissons bien son père et sa mère. Alors comment peut-il dire maintenant : ‘Je suis descendu du ciel’ ? » JESUS reprit la parole : « Ne récriminez pas entre vous. Personne ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire, et moi, je le ressusciterai au dernier jour. Il est écrit dans les prophètes : Ils seront tous instruits par Dieu lui-même. Quiconque a entendu le Père et reçu son enseignement vient à moi. Certes, personne n’a jamais vu le Père, sinon celui qui vient de Dieu : celui-là seul a vu le Père. Amen, amen, je vous le dis : il a la vie éternelle, celui qui croit. Moi, je suis le pain de la vie. Au désert, vos pères ont mangé la manne, et ils sont morts ; mais le pain qui descend du ciel est tel que celui qui en mange ne mourra pas. Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde. »
– Acclamons la Parole de Dieu. Tous médaillés | Homélie du 11 août 2024 à Paris« J’ai déconné, j’ai fait des trucs ‘pas très catholique’. Et j’ai divorcé il y a 5 ans. Depuis, je n’ai cessé de chercher le ‘pourquoi du comment’ : je suis allé voir des psychologues et des coachs du bien-être ». Ce sont les mots de Morgan et à l’évidence, il se croit bien loin d’une médaille, comme celle attribuée après un marathon, une épreuve olympique ou un championnat de France . Et pourtant… D’une certaine manière, ces mots ressemblent à ceux du prophète Elie qu’on vient d’entendre : « Maintenant Seigneur, c’en est trop […] : je ne vaux pas mieux que mes pères » 1 R 19, 4. Ces propos de Morgan et d’Elie traduisent une sorte d’épuisement, ils sont pleins de honte voire de culpabilité. Et ils sont lourds à porter. Ce qui importe pourtant pour les chrétiens, c’est simplement de se savoir aimés par Dieu précisément à l’endroit où on ne s’aime pas soi-même. De fait, que peuvent peser nos défaillances, si grandes soient-elles, devant l’amour sans faille de Dieu ? Le Bienheureux père Lataste, un frère dominicain de Gironde, l’exprimait ainsi au XIXème siècle, je le cite : « Dieu a semblé dire à l'homme : ‘tu pensais avoir desséché par ta malice la source de mes bontés ? Ingrat ! Et bien non, tu n'auras pas le dernier mot : plus tu as été mauvais et plus je serais bon, plus tu es coupable et plus je serais miséricordieux. Et tu apprendras qu'il n'est rien au monde qui puisse se mesurer à ma miséricorde et à ma bonté » . C’est donc ainsi : chacun doit bien sûr devenir responsable de ses actes, mais d’une certaine manière, face à la bonté disproportionnée de Dieu, le péché des humains est insignifiant ! Suis-je en train de faire une apologie de la médiocrité et du péché ? Je ne crois pas. Je ne cherche absolument pas à banaliser le mal, ni celui qu’on est capable de faire et encore moins celui qu’on peut subir. Simplement, qu’on se détende sur nos propres péchés, sur nos hontes et sur nos culpabilités. Je propose juste qu’on regarde un peu plus loin, c’est tellement plus beau. Parce que notre vie, c’est surtout une réponse à l’amour reçu de Dieu. Et en recevant un tel amour, nous ne pouvons sincèrement pas répondre n’importe quoi. En tout cas, je fais le pari qu’en n’en finissant pas de recevoir cet amour de Dieu, nous deviendrons de plus en plus amoureux en réponse. Recevoir cet amour si inouï de Dieu, c’est donc sans doute en définitive la seule véritable épreuve de notre vie. C’est d’ailleurs souvent là qu’on cale : l’in-conditionnel de l’amour de Dieu nous parait si souvent tellement excessif et scandaleux qu’on cherche à le re-conditionner, feignant alors d’oublier, avec les conséquences que ça suppose pour nos vies de disciples, que le Christ est venu en priorité pour les plus fatigués d’entre nous et pour ce qu’il y a de plus crasseux en nous. Quoiqu’il en soit, même si je ne sais pas bien comment faire pour recevoir cet Amour concrètement, je crois que c’est le bon combat pour aujourd’hui. De fait, on ne peut pas toujours utiliser son énergie à chercher ce qu’on n’aime pas en soi ou chez les autres… au risque de vraiment trop s’aigrir. Il est plus précieux, quitte à paraitre un peu naïf pour certains, il est plus précieux d’utiliser notre énergie à chercher ce qui est beau et ce qui fait vivre : parce que c’est là qu’est l’Esprit Saint. Et pour nous les chrétiens, chercher l’Esprit, c’est notre manière de participer à construire « la plus belle version de l’humanité »3 pour reprendre la magnifique expression de Tony Estanguet lors de la cérémonie d’ouverture des JO. Cette quête du beau et du bon reflète l’ambiance exigeante d’une épreuve, c’est vrai. Mais nous ne sommes pas seuls : si ce sont les médaillés olympiques qui ouvrent la voie des plus jeunes sportifs (bravo à tous les médaillés d’ailleurs ! Et merci à tous les athlètes, médaillés ou non, qui ont fait rêver tant d’entre nous depuis 2 semaines), si ce sont les médaillés olympiques qui ouvrent la voie des plus jeunes sportifs, ce sont les Saints ayant répondu à l’amour de Dieu qui nous ouvre le chemin à tous, comme Sainte Claire (en passant, bonne fête à toute les Claire aujourd’hui), comme Claire et sa recherche de pauvreté, à Assise en Italie, comme François de Sales et sa douceur, en Savoie, comme Thérèse Couderc et sa découverte de la bonté, en Ardèche, comme Léonie Aviat et son humilité, en Champagne… les saints sont si nombreux, au milieu de nous, plus ou moins connus, plus ou moins anonymes, partout ! Et ils nous ouvrent le chemin, à partir de là où on est, avec nos espoirs, nos colères et nos déceptions. « Maintenant, Seigneur, c’en est trop […] : je ne vaux pas mieux que mes pères » dit Elie. Allez, répond l’ange de Dieu : « lève-toi et mange, car il est long le chemin qui te reste ». 1 R 19, 7 A chaque page de l’Evangile, Dieu semble toujours ainsi prendre soin de nous et nous dire toujours la même chose : « Que je t’aime ! Et je t’aime quoiqu’il arrive ! Je t’aime là où tu ne t’aimes pas ». Ce « je t’aime », c’est précisément ce que nous célébrons à chaque Eucharistie : un amour reçu auquel nous répondons par une liturgie. Ce « je t’aime », c’est précisément le « pain vivant » Jn 6, 50ss qui donne la vie dont parle Saint Jean dans l’Evangile de ce matin. Ce « je t’aime », c’est précisément ce à quoi nous essayons de répondre par toute notre vie, pour que toute notre vie devienne eucharistique, pour que toute notre vie devienne un immense merci adressé à Dieu, pour que toute notre vie participe à construire le monde comme un village olympique où se côtoient fraternellement toutes les différences , toutes. Sur ce terrain-là, Morgan, et Elie, et chacune et chacun d’entre nous, je l’espère, je le crois : nous sommes déjà tous médaillés et sur la même marche du podium. Pas parce que nous sommes les meilleurs, mais simplement parce que nous sommes infiniment aimés… et que nous cherchons à donner le meilleur de nous-mêmes en retour, de plus en plus, comme tous les athlètes. Allez, « Dieu réunit ceux qui s’aiment » comme l’a splendidement chanté il y a deux semaines Céline Dion du haut de la Tour Eiffel en reprenant L’hymne à l’amour de la grande Edith Piaf. Allez, allez, « Dieu réunit … ceux qui s’aiment ». Tout un programme ! La première partie des JO se terminent mais tout commence encore : « il est long le chemin qui nous reste ». « Dieu réunit … ceux qui s’aiment ». |
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| Sujet: Re: L'Homélie Lun 19 Aoû 2024, 6:56 pm | |
| - Citation :
- Évangile
« Ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson » (Jn 6, 51-58) Alléluia. Alléluia. Qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi en lui, dit le Seigneur. Alléluia. (Jn 6, 56)
Évangile de JESUS Christ selon saint Jean
En ce temps-là, JESUS disait à la foule : « Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde. » Les Juifs se querellaient entre eux : « Comment celui-là peut-il nous donner sa chair à manger ? » JESUS leur dit alors : « Amen, amen, je vous le dis : si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez pas son sang, vous n’avez pas la vie en vous. Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour. En effet, ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson. Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi, je demeure en lui. De même que le Père, qui est vivant, m’a envoyé, et que moi je vis par le Père, de même celui qui me mange, lui aussi vivra par moi. Tel est le pain qui est descendu du ciel : il n’est pas comme celui que les pères ont mangé. Eux, ils sont morts ; celui qui mange ce pain vivra éternellement. »
– Acclamons la Parole de Dieu. Il était une fois | Homélie du 18 août 2024 à Le Roeulx (Belgique)Les belles histoires qu’on nous racontait dans notre enfance commençaient souvent par ces mots : « Il était une fois... ». Or, fait remarquer la rabbin Delphine Horvilleur , il faudrait logiquement dire : « Il fut une fois ». Le passé simple évoque un événement qui s’est déroulé une fois dans le passé. L’imparfait évoque normalement un fait qui se reproduit à de multiples reprises. Pourquoi donc cet imparfait « Il était une fois... » ? Parce que ces belles histoires racontent au passé ce qui, en fait, existe dans le présent, se prolonge dans notre histoire. Les contes, sous le prétexte de raconter des histoires, nous aident à comprendre le monde, et à nous comprendre nous-mêmes dans notre humanité, avec ses richesses et ses fragilités. Alors, laissez-moi vous raconter la belle histoire de l’eucharistie et vous évoquer comment elle nous aide à comprendre le monde. On pourrait effectivement raconter la dernière Cène en commençant par « Il était une fois ». Car cet événement du passé continue à vivre dans le présent, quand les communautés chrétiennes célèbrent l’eucharistie. Au cœur de la prière eucharistique, le prêtre raconte les mots et les gestes de JESUS au soir du Jeudi-Saint. Et en le racontant, il rend vivant aujourd’hui le don du Christ. « Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour » (Jn 6,54). « Il était une fois... » De dimanche en dimanche, nous racontons la Cène. Et, d’eucharistie en eucharistie, ce récit réalise au milieu de nous ce qu’il évoque, et il nourrit notre communion intime au Seigneur de la vie : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi, je demeure en lui » (Jn 6,56). C’est la force des récits, et la puissance de la Parole de Dieu. « Il était une fois... » Je vous ai dit que les contes nous aident aussi à comprendre le monde. En quoi l’eucharistie que nous célébrons nous aide-t-elle à donner du sens au monde et à la destinée de l’humanité ? 1° Elle vient nous rappeler que Dieu est avec nous sur le chemin de notre vie, qu'il nous accompagne comme le peuple d'Israël au désert de l'Exode, et qu'il nous prodigue la nourriture spirituelle dont nous avons besoin, la nouvelle manne. Tant de femmes et d’hommes aujourd’hui ont besoin de découvrir la présence de Dieu à leurs côtés dans le long exode de leur vie, besoin d’accueillir la manne spirituelle qui donne la force de vivre et d’aimer. Nos eucharisties doivent être accueillantes à toutes et tous, leur permettre de goûter cette présence de Dieu dans leur vie : « Goûtez et voyez comme est bon le Seigneur » (Ps 34,9 – refrain du psaume de ce jour). 2° L’eucharistie nous rappelle ensuite que notre vie est faite pour l’éternité, St Jean y insiste avec force dans le discours sur le Pain de Vie. Notre société est marquée par l'immédiateté du temps présent, nous sommes à l’affût de la moindre notification sur notre téléphone portable... Alors que la destinée de l’homme est vocation à l’éternité. Nos vies ont-elles déjà une saveur d’éternité ? Pas seulement une espérance d’éternité pour l’avenir, mais déjà un goût d’éternité dans l’aujourd’hui de nos existences. Ils sont nombreux, les signes d’éternité dans notre monde, parfois tout simples comme le regard que s’échangent deux amoureux, ou le sourire émerveillé d’un enfant. Offrons ces signes d’éternité comme une espérance pour l’humanité, qui donne du sens à l’existence humaine. 3° Et enfin, la 1e lecture, tirée du Livre des Proverbes, nous rappelle que c’est la Sagesse qui nous invite à partager son repas, et que ce repas est le « chemin de l’intelligence » (Pr 9,6). Notre monde a besoin de sagesse – et nous chrétiens aussi ! Un brin de sagesse aurait dû faire comprendre aux organisateurs que la fameuse « scène » d’ouverture des JO allait blesser des croyants. Une once de sagesse rappellerait aux puissants que le tribut payé par des femmes, des hommes, des enfants, dans les conflits (en Ukraine, à Gaza et ailleurs) est intolérable. Chrétiens, soyons artisans de cette sagesse qui apaise, réconcilie, construit la fraternité. C’est un service à rendre à l’humanité : « vivez comme des sages », nous invite Paul (Ep 5,14). « La veille de sa Passion, la nuit de la dernière Cène... » Chaque fois que le prêtre prononce ces mots au cœur de l'assemblée eucharistique, nous manifestons la fidélité de Dieu et nous ravivons l'espérance. « Il était une fois » ... hier et aujourd’hui ... depuis 2000 ans... Au cœur de notre société, trépidante, prise par tant d’autres préoccupations, nos assemblées eucharistiques viennent témoigner que nos vies ont déjà un goût d’éternité, et que l’existence humaine a un sens, une vocation à aimer et être aimé, éternellement. |
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| Sujet: Re: L'Homélie Mar 27 Aoû 2024, 8:11 pm | |
| - Citation :
- Évangile
« Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle » (Jn 6, 60-69) Alléluia. Alléluia. Tes paroles, Seigneur, sont esprit et elles sont vie ; tu as les paroles de la vie éternelle. Alléluia. (cf. Jn 6, 63c.68c)
Évangile de JESUS Christ selon saint Jean
En ce temps-là, JESUS avait donné un enseignement dans la synagogue de Capharnaüm. Beaucoup de ses disciples, qui avaient entendu, déclarèrent : « Cette parole est rude ! Qui peut l’entendre ? » JESUS savait en lui-même que ses disciples récriminaient à son sujet. Il leur dit : « Cela vous scandalise ? Et quand vous verrez le Fils de l’homme monter là où il était auparavant !... C’est l’esprit qui fait vivre, la chair n’est capable de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie. Mais il y en a parmi vous qui ne croient pas. » JESUS savait en effet depuis le commencement quels étaient ceux qui ne croyaient pas, et qui était celui qui le livrerait. Il ajouta : « Voilà pourquoi je vous ai dit que personne ne peut venir à moi si cela ne lui est pas donné par le Père. »
À partir de ce moment, beaucoup de ses disciples s’en retournèrent et cessèrent de l’accompagner. Alors JESUS dit aux Douze : « Voulez-vous partir, vous aussi ? » Simon-Pierre lui répondit : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Quant à nous, nous croyons, et nous savons que tu es le Saint de Dieu. »
– Acclamons la Parole de Dieu. Prendre le bon départ | Homélie du 25 août 2024 aux Sables-d'OlonneNous sommes tous des athlètes, prêts pour les jeux paralympiques de Paris 2024 qui vont être ouverts dans trois jours. Et dans l’évangile de Jean, JESUS prodigue ses conseils pour atteindre les bons objectifs. Ses paroles sont dures au point de distinguer ceux qui peuvent se les approprier et ceux qui les trouvent excessives, trop exigeantes voire incompréhensibles. Mais un entraineur se doit d’être stimulant, provoquant, pour conduire à la victoire et mériter sa médaille. Nous sommes tous des athlètes, mais avec quel handicap devons-nous vivre ? Nous sommes parfois déficients auditifs quand nous n’entendons pas tout. Nous sommes malvoyants quand nous fermons les yeux sur certaines situations. Pour la plupart, nous disposons de tous nos membres, bras et jambes, mais la fatigue nous fait asseoir sur le bord du chemin de la vie. C’est pourquoi, les athlètes que nous allons suivre et admirer bientôt en compétition aux Jeux paralympiques vont nous montrer la route à suivre. Avouons-le, on aime bien être spectateurs, supporters des belles épreuves qui se déroulent sans avoir à s’engager vraiment si ce n’est par des cris et des houra ! Le Christ nous encourage à devenir acteurs en renonçant à des attitudes négatives qui empêchent d’aller de l’avant. Pour cela il convient d’éviter le murmure, l’incrédulité, la suspicion et même le désir d’abandon face aux difficultés qui déjà affectaient l’auditoire de JESUS à Capharnaüm. Après s’être longuement présenté comme le pain de vie, avoir annoncé qu’il se donnait pleinement par son corps et son sang, le Christ lance un défi à ses disciples circonspects devant ses paroles : « cela vous scandalise ? », les interroge-t-il. Et il poursuit : « C’est l’esprit qui fait vivre, la chair n’est capable de rien » ! Paroles radicales qui nous font douter du rapport à notre corps, à cette chair et à ces os qui nous constituent mais qui ne doivent pas nous limiter. Par ses paroles qui « sont esprit et vie », le Christ nous pousse à nous donner tout entier dans un acte de foi. Et notre corps vient manifester par ses mouvements et ses engagements ce que notre cœur et notre âme expriment profondément. Il est possible d’acquérir l’éloquence et d’imiter le courage de ces athlètes dignes de respect et d’admiration. Ces femmes et ces hommes ont consacrés des heures, des mois, des années à s’entraîner afin d’être au top, d’améliorer leur performance, de gagner quelques secondes, de sauter plus haut, de courir plus vite, même quand leur corps est marqué par une limitation qui est comme sublimée par un désir de mener le bon combat et de le vivre malgré le handicap. Et bien reconnaissons humblement que nous avons, nous aussi, des limites. Certains parmi vous sont capables d’être des champions du marathon, de la natation ici en eau libre sur les plages de Vendée, champions peut-être d’un sport collectif. Mais la plupart d’entre nous assument des difficultés, des handicaps, plus spirituels que physiques. L’incrédulité et le doute nous tenaillent. JESUS, depuis le temps de sa prédication et jusqu’à aujourd’hui, savait et sait toujours quels étaient et quels sont ceux qui ne croient pas… Sa mission reçue du Père est de ne perdre personne et de nous entraîner tous dans la foi. Encore faut-il que nous acceptions de suivre cet entraîneur qu’est le Christ ! Il vient changer nos vies, tracer de nouvelles perspectives, nous encourager à modifier nos comportements, à choisir une ascèse, à renoncer à des facilités. JESUS ne vient pas d’abord contrarier nos penchants mauvais, il vient surtout révéler notre vraie vocation et notre potentiel. Beaucoup d’athlètes auraient pu mener une existence tranquille sans s’imposer les contraintes de l’entrainement et ensuite les souffrances et les fatigues qui en découlent. Mais ils ont perçu que dans cette épreuve volontaire il leur était possible de vivre plus et mieux en conformité avec un idéal afin de dépasser leur handicap. C’est une belle leçon humaine et spirituelle. Alors, que désirons-nous ? Que répondons-nous à la question de JESUS : « Voulez-vous partir vous aussi ? » Deux départs sont possibles : celui de l’éloignement et du renoncement ou celui de la confiance et de l’engagement. Si l’on veut devenir des champions de Dieu, si on est prêt à vivre l’aventure de la foi, si on veut vraiment porter la médaille et la couronne de laurier qui ne se fane pas (cf 1 Co 9,25), mieux vaut prendre le bon départ, avec le Christ, il a les paroles de la vie éternelle qui nous permettent de le suivre dans la confiance et l’engagement. |
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Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19193 Pays : FRANCE R E L I G I O N : CATHOLIQUE
| Sujet: Re: L'Homélie Mar 03 Sep 2024, 8:01 pm | |
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- Évangile
« Vous laissez de côté le commandement de Dieu, pour vous attacher à la tradition des hommes » (Mc 7, 1-8.14-15.21-23) Alléluia. Alléluia. Le Père a voulu nous engendrer par sa parole de vérité, pour faire de nous comme les prémices de toutes ses créatures. Alléluia. (Jc 1, 18)
Évangile de JESUS Christ selon saint Marc
En ce temps-là, les pharisiens et quelques scribes, venus de Jérusalem, se réunissent auprès de JESUS, et voient quelques-uns de ses disciples prendre leur repas avec des mains impures, c’est-à-dire non lavées. – Les pharisiens en effet, comme tous les Juifs, se lavent toujours soigneusement les mains avant de manger, par attachement à la tradition des anciens ; et au retour du marché, ils ne mangent pas avant de s’être aspergés d’eau, et ils sont attachés encore par tradition à beaucoup d’autres pratiques : lavage de coupes, de carafes et de plats. Alors les pharisiens et les scribes demandèrent à JESUS : « Pourquoi tes disciples ne suivent-ils pas la tradition des anciens ? Ils prennent leurs repas avec des mains impures. » JESUS leur répondit : « Isaïe a bien prophétisé à votre sujet, hypocrites, ainsi qu’il est écrit : Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi. C’est en vain qu’ils me rendent un culte ; les doctrines qu’ils enseignent ne sont que des préceptes humains. Vous aussi, vous laissez de côté le commandement de Dieu, pour vous attacher à la tradition des hommes. »
Appelant de nouveau la foule, il lui disait : « Écoutez-moi tous, et comprenez bien. Rien de ce qui est extérieur à l’homme et qui entre en lui ne peut le rendre impur. Mais ce qui sort de l’homme, voilà ce qui rend l’homme impur. »
Il disait encore à ses disciples, à l’écart de la foule : « C’est du dedans, du cœur de l’homme, que sortent les pensées perverses : inconduites, vols, meurtres, adultères, cupidités, méchancetés, fraude, débauche, envie, diffamation, orgueil et démesure. Tout ce mal vient du dedans, et rend l’homme impur. »
– Acclamons la Parole de Dieu. Visitation | Homélie du 1er septembre 2024 à Treffiagat« Vous faites une belle brochette d'hypocrites", vient de dire JESUS aux Pharisiens. Littéralement, vous jugez en dessous de la réalité. Vous honorez Dieu des lèvres, mais votre cœur est loin de Lui. Vous enfermez l’autre dans des principes qui ne sont que préceptes humains. Ils ne viennent pas de Dieu. "Vous filtrez le moucheron et laissez passer le chameau". Vous confortez vos soi-disant pouvoirs en jugeant chez les autres ce que vous n’assumez pas en vous-mêmes. En leur faisant porter des fardeaux tellement lourds que vous-mêmes êtes incapables de porter. Et en les méprisant, vous les excluez. Cela, JESUS ne peut l’accepter. C’est une insulte à Dieu son Père, lui qui veut entourer toute personne de sa tendresse, en particulier ceux qui en ont le plus lourd à porter. « Tout ce mal vient du dedans, dit le Christ, et rend l’homme impur. » Comme aumônier de prison, je suis confronté tous les jours au problème du mal, qui agit chez les autres comme en moi. Et pas qu’en prison ! Je peux, comme ces pharisiens, m’estimer ‘en règle’ parce respectant scrupuleusement toutes les principes. C’est une bonne chose en soi, bien sûr. Mais est-ce qu’être "en règle" avec Dieu et avec ma conscience, garantis ma pureté intérieure ? Cela peut vite se transformer en mépris des autres, excluant ceux que je vais considérer comme impurs. Je pourrai alors dire : "Merci, Seigneur, parce que je ne suis pas comme ces pécheurs". Suffisance qui fera bondir JESUS ! Parce que je ne vois pas l’ivraie qui agit en moi autant que le bon grain. Je pense que saint Fiacre, patron des jardiniers ne retirait pas l’ivraie de peur d’arracher le bon grain… Le patriarche Athënagoras a dit : « La guerre la plus dure, c’est la guerre contre soi-même. Il faut arriver à se désarmer de la volonté d’avoir toujours raison, et de me justifier en disqualifiant les autres. » Je peux aussi, comme m’y invite saint Jacques, regarder en moi comme chez les autres les dons les meilleurs. Tel un orpailleur de Dieu, je peux regarder l’autre, non pas avec son visage défiguré ou avec telle étiquette, mais comme une personne, créée à l’image de Dieu, image que rien, ni personne, ni même ce qu’il a pu commettre ou subir dans la vie, ne peut détruire. Le regarder avec son visage lumineux, christique, et non pas de façon critique. Je peux brasser des tonnes de vies cabossées, mais je crois, à cause de ma foi en Christ, je finirai toujours par rencontrer l’être lumineux qu’il demeure. Découvrir que ses dons viennent de Dieu, contempler Dieu à travers lui et accueillir dans la douceur la Parole semée en lui comme en moi : c’est elle qui peut nous sauver. La vraie religion, en son sens littéral, c’est ce qui nous relie : nous sommes tous enfants de Dieu. En visitant les plus fragiles, mes frères détenus me l’ont révélé. Pas seulement dans leur visite mais dans leur visitation. Là, je peux accueillir le meilleur qu’ils portent ; et ils m’accueillent avec le meilleur de moi-même. Par le bien que je fais à l’autre, je découvre peu à peu son visage transfiguré par cette visitation. Et il va me surprendre ! Il va m’enseigner à aimer, lui qui a été privé d’amour. Il va m’apprendre à être plus libre, lui qui est privé de liberté. Avec le Christ, je peux ne plus poser des jugements tranchés, définitifs, en jugeant selon les apparences. Je peux alors écarter toute condamnation définitive pour être le témoin d'un Dieu qui, Lui, regarde le cœur et nous espère. Qui ne réduit jamais personne à son apparence, à ses erreurs, à son péché. Mais qui nous dit : si ton cœur t’accuse, je suis plus grand que ton cœur. « Tu as du prix à mes yeux. » « Je t’appelle mon ami. » Et je donne ma vie pour toi. Aujourd’hui, Dieu me dit : change ton regard sur toi-même et sur l’autre. Christifie-le. Sers ton frère qui est détenu dans ta cellule intérieure. Apprends à avoir davantage de miséricorde envers l’autre que te parait si étrange. C’est peut-être toi-même d’ailleurs. Aies de l’exigence aussi pour bien le servir. De l’humilité pour accueillir chez lui tout ce qui vient de Dieu. Et ce qui est tordu par le mal, le péché, l’envie d’éliminer, ta jalousie, ta médisance et parfois pire, tout cela se laissera peu à peu dissiper par mon amour pour toi, comme le brouillard se dissipe par le soleil. « L’homme n’est que ce qu’il est devant Dieu. » C’est saint François qui le dit. Seigneur, je te demande cette grâce, celle d’accueillir comme un don venant de toi toute personne sur mon chemin : ton enfant, une belle fleur dans ton jardin. Tu ne me demandes pas d’autre ascèse que de le regarder comme toi de façon christique. Non pas en le dévisageant mais en l’envisageant. |
| | | RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19193 Pays : FRANCE R E L I G I O N : CATHOLIQUE
| Sujet: Re: L'Homélie Mar 10 Sep 2024, 8:03 pm | |
| - Citation :
- Évangile
« Il fait entendre les sourds et parler les muets » (Mc 7, 31-37) Alléluia. Alléluia. JESUS proclamait l’Évangile du Royaume et guérissait toute maladie dans le peuple. Alléluia. (cf. Mt 4, 23)
Évangile de JESUS Christ selon saint Marc
En ce temps-là, JESUS quitta le territoire de Tyr ; passant par Sidon, il prit la direction de la mer de Galilée et alla en plein territoire de la Décapole. Des gens lui amènent un sourd qui avait aussi de la difficulté à parler, et supplient JESUS de poser la main sur lui. JESUS l’emmena à l’écart, loin de la foule, lui mit les doigts dans les oreilles, et, avec sa salive, lui toucha la langue. Puis, les yeux levés au ciel, il soupira et lui dit : « Effata ! », c’est-à-dire : « Ouvre-toi ! » Ses oreilles s’ouvrirent ; sa langue se délia, et il parlait correctement. Alors JESUS leur ordonna de n’en rien dire à personne ; mais plus il leur donnait cet ordre, plus ceux-ci le proclamaient. Extrêmement frappés, ils disaient : « Il a bien fait toutes choses : il fait entendre les sourds et parler les muets. »
– Acclamons la Parole de Dieu. Rencontrer le Christ : la paix véritable | Homélie du 8 septembre 2024 à Saint-Ouen sur SeineFrères et sœurs, Les prophètes sont toujours à contre-courant et c’est une très bonne chose. Cela nous rappelle qu’être à la mode, ou être dans le vent, ce n’est pas forcément une qualité. Les feuilles mortes sont dans le vent. Ainsi lorsque la société se porte très bien, se trouve dans la prospérité, lorsque l’argent afflue et que nécessairement les plus pauvres et les plus fragiles sont oubliés, les prophètes comme saint Jacques nous disent : « vos richesses sont pourries. » Mais lorsque la société va mal, que les gens sont inquiets, qu’ils sont même dans la souffrance - c’est un peu ce que l’on vit ces temps-ci avec une certaine inquiétude économique, politique, sociale, c’est ce que nous vivons lorsque nous analysons la situation actuelle internationale, les conflits - lorsque nous nous affolons, c’est alors que le prophète Isaïe nous dit aujourd’hui : « soyez fort, ne craignez pas. Voici votre Dieu ». Il nous rassure pour nous rappeler que le Seigneur est là, qu’il nous accompagne, qu’il va exercer sa vengeance. Ne fronçons pas les sourcils. La vengeance de Dieu n’a rien à voir avec la nôtre. La vengeance de Dieu, lorsque le monde souffre c’est : « Il vient lui-même et va vous sauver ». La vengeance de Dieu c’est de nous aimer, c’est de nous accompagner, d’être là à nos côtés. C’est Lui notre salut. Ce ne sont pas nos richesses ou nos petits espoirs trop humains. Alors je vous le dis avec force, parce que le monde en a tellement besoin, soyez des prophètes. Et parce que le monde est inquiet, soyez des prophètes de l’Espérance, de l’amour de Dieu pour nous. Dites à ceux qui s’inquiètent et qui s’imaginent que tout fou le camp, que notre Dieu est victorieux, qu’il a déjà remporté la victoire sur le mal. Dites à ceux qui se replient sur eux-mêmes, qui se laissent submerger d’inquiétude par les réseaux sociaux, ou qui sont trop envahis par leurs propres idées trop sombres, qu’il y a tellement de générosité qui se déploie ! Que la bonté de Dieu ne cesse de se manifester ! Il suffit qu’ils ouvrent les yeux. C’est ce que nous avons vécu pendant le Jeux Olympiques et paralympiques. Merci à vous tous, les bénévoles d’Holy Games qui avez été des prophètes de l’Espérance, de la générosité. Quel bonheur de voir la joie des personnes de la rue, des personnes en précarité, des personnes qui vivent la solitude, lorsque les jeunes d’Holy Games sont allés à leur rencontre avec leur enthousiasme pour les inviter à participer à la fête, pour les inviter à se retrouver ! Par centaine ils sont allés au stade. Ils ont vécu des temps de partage, de prière, ils ont crié pour soutenir leurs athlètes préférés dans la fin de zone qui leur était réservée. Nous avons voulu qu’ils soient de la fête et je crois qu’ils ont vécu des joies profondes. Quel bonheur de voir toutes ces personnes porteuses de handicap vivre les mêmes choses, dans les différentes paroisses partenaires. Que de sourires, que de larmes d’émotion, que de rencontres magnifiques avec les athlètes qui comme eux vivent des combats pas seulement sportifs, mais aussi les combats de la vie dans leur vie quotidienne. Quel exemple que ces athlètes pour lesquels la victoire la plus importante est la victoire sur eux-mêmes, pour la vie. Quelle joie de voir que la vie fragile, la vie blessée a brillé d’un éclat que les personnes valides leur enviaient, tellement ces athlètes rayonnaient de vie et de bonheur. Oui, parce que le bonheur ne se limite pas aux richesses, ni aux victoires sportives, ni même à la santé. Même si tout cela peut contribuer au bonheur, le vrai bonheur est plus grand que tout cela. Cela me fait penser à cet athlète au village olympique qui m’a demandé de le bénir. Le lendemain, il devait combattre et il avait très peu de chance de gagner. Le lendemain je l’ai revu et contre toute attente, il avait gagné. Je l’ai béni à nouveau et je l’ai revu l’après-midi. Après son 2ème combat il m’a demandé à nouveau de le bénir. J’étais content croyant qu’il avait à nouveau gagné. Cette fois il avait perdu son combat mais il n’avait pas perdu son sourire. Il m’a dit : « pouvez-vous me bénir à nouveau ? ». C’est ce que j’ai fait. Il m’a dit alors : « Pour moi la bénédiction de Dieu est plus importante que tout le reste ». Oui le bonheur invincible, le bonheur que vous ne pourrez jamais perdre même au cœur de la souffrance, même au cœur de vos fragilités, de vos blessures, de vos échecs et même de vos péchés, c’est le bonheur d’être aimé de Dieu. Personne n’est trop loin de Dieu puisque c’est lui qui se fait proche. Il vient lui-même et il n’a peur d’aucune de nos misères, au contraire. Il se fait d’autant plus proche que nous avons besoin de lui, comme dans l’Evangile. A chacun de nous il dit Ephata, ‘ouvre-toi’. Oui, ouvre-toi à son amour, ouvre-toi à son salut, ouvre-toi à son bonheur, alors toutes tes fragilités deviendront des forces parce qu’elles deviendront des occasions d’aimer et d’être aimé. C’est cela le bonheur. |
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| Sujet: Re: L'Homélie | |
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