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RAMOSI Co-Admin


Date d'inscription : 01/06/2011  Messages : 18135 Pays : FRANCE R E L I G I O N : CATHOLIQUE
 | Sujet: L'Homélie Dim 12 Fév 2012, 9:26 pm | |
| Rappel du premier message :
05/02/2012, 5e dimanche du Temps ordinaire (en provenance du Jour du Seigneur)
Texte de l'homélie
Fais-nous aimer notre condition d’homme !
Six siècles avant le Christ, un poète juif a adapté un conte très connu à l’époque pour lui donner une vraie profondeur religieuse. Et ce contenu religieux nous intéresse car il s’agit des épreuves qui nous tombent dessus. Des amis viennent dire à Job : « Toi qui étais riche, si tu as tout perdu, c’est que tu as péché. » Et Job refuse cette explication, il sent que ce n’est pas la vérité…
Ça me fait penser à une jeune femme d’origine juive, mais non croyante : Édith Stein, morte dans un camp de déportation pendant la guerre. Elle était professeur de philo. Un jour, elle se trouve chez une amie qui doit la laisser seule un soir. Édith Stein tire un livre de la bibliothèque. Elle tombe sur la vie de Thérèse d’Avila, la grande réformatrice du Carmel au 16e siècle. Elle va le lire d’un bout à l’autre toute la nuit, et en fermant le livre, elle se dit : « Là est la vérité. » Que c’est grand, que c’est beau la capacité que nous avons de chercher ce qui est vrai et de le sentir au fond de notre cœur.
Lorsqu’il nous arrive une grosse épreuve, nous cherchons « pourquoi ça m’arrive à moi ? » Et il ne nous faut pas grand-chose pour reprocher à Dieu nos malheurs, « alors quoi, Lui qui nous aime, il ne nous protège pas ? » Quelquefois même, certains pensent que la vie ne vaut plus la peine d’être vécue. D’autres se persuadent qu’on leur a jeté un sort, que des gens leur veulent du mal… Toutes sortes d’explications qu’on se donne, mais dans le fond de nous-mêmes, nous sentons bien que la vérité n’est pas là…
Job commence par demander des comptes à Dieu et Dieu lui dit : « Étais-tu là quand j’ai fait le ciel et la terre ? » Job reconnaît sa prétention à vouloir tout savoir : « Je ne te connaissais que par ouï-dire, mais maintenant c’est différent. » Job n’a toujours pas l’explication de son épreuve qu’il considère injuste, mais il comprend qu’accuser les autres, fut-ce Dieu, ne mène à rien !
Plus tard, et c’est une spécificité de la foi chrétienne, avec le Christ, nous découvrons, étonnés, surpris, que non seulement Dieu n’est pas responsable de nos épreuves, mais qu’il a porté les siennes, spécialement au moment de la croix où il a vécu un procès injuste, la trahison, le fouet, l’ignominie et la mort. À travers ses épreuves, il a fait triompher en lui la confiance en Dieu, son Père, et l’amour des autres, jusqu’à pardonner à ceux qui le faisaient mourir. Et il ne cesse de venir vers nous - il nous le signifie dans les sacrements - pour que triomphent aussi en nous la confiance en Dieu et l’amour des autres, de tous les autres. Mais Jésus est impuissant vis-à-vis de ceux qui se bardent de certitudes, qui croient tout savoir et ne cherchent pas ce qui est vrai. Nous l’avons chanté avec le psaume : « Dieu écoute les humbles… »
Lorsque des parents reçoivent une carte de leur garçon de 12 ans parti en camp scout ou en colo, ils lisent entre les lignes, parce qu’ils connaissent et aiment leur garçon. « Ça a l’air d’aller » se disent-ils. Il en va de même avec Jésus, il nous faut prendre le temps de le connaître, avec les autres, en Église, pour comprendre de l’intérieur cette belle prière : « Toi, le Fils de l’homme, fais nous aimer notre condition d’homme. » Il faut du temps pour sentir que là est la vérité. On ne connait pas tout. Notre condition humaine est limitée, mais peu à peu on comprend qu’au travers des épreuves, le Christ façonne ce qu’il y a de meilleur en nous : la confiance en Dieu et l’amour des autres, à commencer par l’amour pour ceux qui sont les plus éprouvés. C’est pourquoi nous pouvons rendre grâce pour cette œuvre vécue ici, à Nogent-le-Rotrou, auprès des sourds.
« Toi, le Fils de l’homme, fais nous aimer notre condition d’homme. » C’est là qu’il vient nous tendre la main pour nous rapprocher de son Père et les uns des autres. Amen.
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RAMOSI Co-Admin

Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 18135
 | Sujet: Re: L'Homélie Mar 27 Juin 2023, 7:12 pm | |
| - Citation :
- ÉVANGILE
« Ne craignez pas ceux qui tuent le corps » (Mt 10, 26-33) Alléluia. Alléluia. L’Esprit de vérité rendra témoignage en ma faveur, dit le Seigneur. Et vous aussi, vous allez rendre témoignage. Alléluia. (cf. Jn 15, 26b-27a)
Évangile de JESUS Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là, JESUS disait à ses Apôtres : « Ne craignez pas les hommes ; rien n’est voilé qui ne sera dévoilé, rien n’est caché qui ne sera connu. Ce que je vous dis dans les ténèbres, dites-le en pleine lumière ; ce que vous entendez au creux de l’oreille, proclamez-le sur les toits. Ne craignez pas ceux qui tuent le corps sans pouvoir tuer l’âme ; craignez plutôt celui qui peut faire périr dans la géhenne l’âme aussi bien que le corps. Deux moineaux ne sont-ils pas vendus pour un sou ? Or, pas un seul ne tombe à terre sans que votre Père le veuille. Quant à vous, même les cheveux de votre tête sont tous comptés. Soyez donc sans crainte : vous valez bien plus qu’une multitude de moineaux. Quiconque se déclarera pour moi devant les hommes, moi aussi je me déclarerai pour lui devant mon Père qui est aux cieux. Mais celui qui me reniera devant les hommes, moi aussi je le renierai devant mon Père qui est aux cieux. »
– Acclamons la Parole de Dieu. QUEL LIEN ENTRE NOS ACTES ET NOTRE RELATION À DIEU ? | HOMÉLIE DU 25 JUIN 2023 À SAINT-SYMPHORIEN-SUR-COISECelui qui me reniera devant les hommes, moi aussi je le renierai devant mon Père Mt 10, 33. Waouh ! Ça semble mal barré notre affaire : il y a tellement de reniements possibles. On pourrait faire une liste à la Prévert, il y a mille manières de renier Dieu : avoir peur de l’avenir – trahir une confiance – ne pas recevoir la vie comme un cadeau d’un Autre – ne plus reconnaitre que nous sommes tous frères, hommes et femmes, avec les conséquences sociales que ça suppose – ne plus reconnaitre que nous sommes dépendants d’une planète avec les conséquences sociétales que ça suppose… il y a vraiment mille manières de renier Dieu. Qui pourrait donc prétendre de l’avoir jamais renié ? Qui pourrait prétendre qu’il ne le reniera plus ? Alors même si nous sommes parfois acteurs de gestes évangéliques, visibles ou non, comment ne pas être renié par Dieu que nous renions si souvent par des gestes contraires ? Et plus largement, quel lien entre nos actes du quotidien et notre relation à Dieu ? Un vrai casse-tête ! Celui qui me reniera devant les hommes, moi aussi je le renierai devant mon Père. On dirait du donnant-donnant. On dirait que Dieu récompense le mérite et la force de nos poignets, on dirait qu’il tient compte de nos vertus et de nos tempéraments. Si c’est ça, quelle tristesse ! Quelle désolation ! On a de fait toujours quelque chose à se reprocher. Et ces reproches pourraient faire sombrer dans le désespoir. On l’entend d’ailleurs souvent dans la bouche de collégiens : « je suis nul, trop petit pour mon âge ou pas assez drôle, trop timide ou pas assez bon sportif. Je suis trop ceci ou pas assez cela… bref, je suis nul ». Pourtant, « il suffirait de presque rien » comme chantait Reggiani. Il suffirait pourtant juste de regarder un peu plus haut pour que toutes nos vies changent. Et quitte à regarder plus haut, ça pourrait être beaucoup plus haut. Il suffirait de tourner le regard vers Dieu pour que tout change. Tourner son regard vers Dieu, c’est sans doute le chemin pour être libéré de tous les reniements du quotidien ! « Regarde-le, médite-le, contemple-le » disait Claire d’Assise. Tourner son regard vers Dieu est sans doute le chemin pour être léger et joyeux. Par 3 fois aujourd’hui, JESUS nous y invite d’ailleurs : ne craignez pas, soyez sans crainte Mt 10,26.28.31. Faire entendre ce Ne craignez pas, soyez sans crainte du Christ reste malgré tout un des défis pour bien des professeurs et éducateurs qui s’investissent au quotidien auprès des jeunes. En plus de l’enseignement attendu bien sûr. Personnellement, plus je découvre la grandeur de Dieu, plus je découvre sa tendresse pour moi et pour tous, plus en perspective je constate ma petitesse et nos failles à nous tous. Je ne suis peut-être pas tombé aussi bas que certains de mes frères et sœurs, peut-être parce que certaines blessures m’ont été épargnées dans mon enfance. Peut-être parce que j’ai eu la chance de me savoir aimé. Peut-être par un je-ne-sais-quoi... peu importe. En tout cas, il ne faut pas se tromper sur soi-même pour ne pas tromper les autres . Et il ne faut pas non plus se tromper sur soi-même pour ne pas trop vite juger les autres. Mais ce décalage entre la splendeur de Dieu et ma petitesse ne me parait pas écrasant. Au contraire même : aller si haut est si impossible à la force de nos poignets. Alors pour monter si haut, c’est-à-dire à la joie dès ici, c’est-à-dire à la paix maintenant, alors pour monter si haut au niveau du Père, ce sont ses bras comme disait Thérèse de Lisieux et son fameux ascenseur, ce sont ses bras qui peuvent nous hisser. En rien nos mérites ou nos efforts. Cette découverte peut nous libérer du poids de devoir devenir un surhomme ou un héros de l’univers « Marvel ». Comme si c’était évangélique de l’être. Simplement pour nous c’est impossible, mais pas pour Dieu . Et comme c’est Lui qui nous porte, par pour devenir un « Avenger », mais pour être heureux. Comme c’est lui qui nous porte pour notre bonheur, le casse-tête du lien entre nos actes et notre relation à Lui : résolu ! Ne craignez pas, soyez sans crainte. A vrai dire, on est à bonne école ici à Champagnat : César, parmi d’autres, en est un des témoins rayonnants ! En résumé donc, quel lien entre nos actes et notre relation à Dieu ? - D’une certaine manière aucun puisque de toute façon Dieu est avec nous jusqu’à la fin des temps Mt 28, 20 comme il l’a promis. Ne craignez pas, soyez sans crainte. - Et d’une autre manière, si nous tournons notre regard vers notre Dieu amoureux, nous serons alors invités à lui répondre, y compris par des actes, en famille et au boulot, avec les conséquences que ça suppose. Parce ce tout ce qui sonne juste dans une vie justifie que l’on cherche à donner sa vie pour ça . Nous serons alors engagés dans une recherche de cohérence. C’est sans doute là, précisément dans cette quête de cohérence, que se situe notre fidélité. C’est notre petite part à faire, essentielle aussi ! Et pour le reste, c’est-à-dire presque tout, nous avons encore à tourner notre regard vers Dieu pour qu’il nous hisse à son niveau, - avec la même insouciance que celle d’un bébé, souriant et gesticulant, tout en écoutant une comptine comme « Ah les crocrocro les crocodiles », - avec la même attention sérieuse qu’un CP joue à la marelle, - avec la même espérance qu’un Terminale peut envisager les admissions de « Parcoursup » ou le premier entretien d’embauche… Tous, nous pouvons tourner notre regard vers le Père et nous abandonner dans ses bras pour qu’il nous hisse à son niveau, pour notre paix et notre joie à tous, aujourd’hui. Ne craignez pas, soyez sans crainte. |
|  | | RAMOSI Co-Admin

Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 18135
 | Sujet: Re: L'Homélie Mer 05 Juil 2023, 7:36 pm | |
| - Citation :
- ÉVANGILE
« Celui qui ne prend pas sa croix n’est pas digne de moi. Qui vous accueille m’accueille » (Mt 10, 37-42) Alléluia. Alléluia. Descendance choisie, sacerdoce royal, nation sainte, annoncez les merveilles de Celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière. Alléluia. (cf. 1 P 2, 9)
Évangile de JESUS Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là, JESUS disait à ses Apôtres : « Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi ; celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi ; celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas n’est pas digne de moi. Qui a trouvé sa vie la perdra ; qui a perdu sa vie à cause de moi la gardera. Qui vous accueille m’accueille ; et qui m’accueille accueille Celui qui m’a envoyé. Qui accueille un prophète en sa qualité de prophète recevra une récompense de prophète ; qui accueille un homme juste en sa qualité de juste recevra une récompense de juste. Et celui qui donnera à boire, même un simple verre d’eau fraîche, à l’un de ces petits en sa qualité de disciple, amen, je vous le dis : non, il ne perdra pas sa récompense. »
– Acclamons la Parole de Dieu. LÂCHER LES ATTACHES POUR VIVRE EN PLÉNITUDE | HOMÉLIE DU 2 JUILLET 2023 À LABASTIDE D'ARMAGNACC’est d’un lieu très particulier que je m’adresse à vous. Il n’y a pas d’habitation dans ce lieu. On ne fait que passer dans ce sanctuaire national des cyclistes dédié à Notre-Dame. Des cyclistes sur les routes de St Jacques et de Lourdes s’y arrêtent quelques heures avant de reprendre rapidement leur route vers des horizons plus vastes. Voilà qui nous en dit long sur notre vie ! On ne fait que passer. Nous sommes en pèlerinage sur cette terre ! Il faut continuellement apprendre à quitter nos attaches légitimes pour aller vers de plus vastes horizons. Et pourtant nous constatons au quotidien une vieille habitude intérieure, un vieux réflexe qui remonte à la nuit des temps et qui nous fait parfois agir bien autrement. Combien de fois avons-nous peur de perdre ce qu’on a ! Alors on s’accroche à une manière de penser, à une mode, à des relations familiales, à une réputation, à une carrière, à sa santé...et on se cramponne comme une moule à son rocher... nous empêchant malheureusement d’aller plus loin. On est paralysé. “Qui a trouvé sa vie la perdra ; Qui a perdu sa vie à cause de moi la gardera” C’est le contraire nous dit JESUS, il faut désormais accepter de perdre. Il faut ouvrir les mains au lieu de se crisper. Lorsqu’on lâche et qu’on ouvre les bras pour accueillir on peut continuer à recevoir et poursuivre sa route librement ! JESUS nous veut libre et non pas figé. Il faut larguer les amarres pour avancer ! Il en va ainsi de toute notre vie. J’ai eu la chance et la joie d’accompagner quelques personnes au moment de leur mort et j’ai pu constater combien ceux qui acceptaient la mort, vivaient paisiblement ce passage ! Ils pouvaient continuer le chemin vers la Vie éternelle. Mais si c’est vrai au jour du grand passage qu’est la mort biologique, ça l’est également pour toutes les petites morts du quotidien. Si j’accepte mon échec familial, affectif, professionnel, ma séparation, ma maladie, la perte d’un être cher, mes problèmes professionnels alors je peux continuer à vivre et à avancer et traverser ces épreuves. C’est souvent là que je peux découvrir un Vie plus profonde qui m’habite ! « Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi ; celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi”. Le Seigneur nous invite encore à lâcher pour avancer ! Le père et la mère nous transmettent ce qui est bon pour nous pour vivre dans la société. Sans cette éducation indispensable, nous ne saurions pas parler, ni communiquer. Nous ne serions pas allés à l'école, nous n'aurions pas appris à vivre en société. Nous n'aurions pas trouvé un emploi, nous n'aurions pas pu exprimer nos désirs, nos ressentis, vivre peut-être nos passions (sport, musique, loisirs...). C'est là tout l'héritage culturel, transmis par les parents, mais aussi la famille en général, l'école, les traditions... Cependant, il ne convient pas de rester baignés dans cette situation car nous y passerions alors notre vie, sans sortir de cette "matrice". La matrice est indispensable, nécessaire, pour que l'enfant deviennent grand. Tout autant qu'il est indispensable de la quitter pour accéder à la transformation que nous avons encore à faire. Dieu demande à Abraham de quitter la maison de son père : « Quitte ton pays, ta parenté et la maison de ton père, et va vers le pays que je te montrerai”, “l’homme quittera son père et sa mère” (Gn) On honore réellement ses parents si nous pouvons aller plus loin que là où ils nous ont menés. On ne les honore pas en les imitant toute notre vie. C’est à un véritable lâcher prise auquel nous convie le Christ, un lâcher prise au plus profond de notre cœur, un lâcher prise qui peut rayonner dans tout notre être afin de devenir toujours plus vivant à la suite de celui qui est le Vivant pour les siècles et des siècles ! |
|  | | RAMOSI Co-Admin

Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 18135
 | Sujet: Re: L'Homélie Mar 11 Juil 2023, 9:59 pm | |
| - Citation :
- ÉVANGILE
« Je suis doux et humble de cœur » (Mt 11, 25-30) Alléluia. Alléluia. Tu es béni, Père, Seigneur du ciel et de la terre, tu as révélé aux tout-petits les mystères du Royaume ! Alléluia. (cf. Mt 11, 25)
Évangile de JESUS Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là, JESUS prit la parole et dit : « Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. Oui, Père, tu l’as voulu ainsi dans ta bienveillance. Tout m’a été remis par mon Père ; personne ne connaît le Fils, sinon le Père, et personne ne connaît le Père, sinon le Fils, et celui à qui le Fils veut le révéler.
Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos. Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour votre âme. Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau, léger. »
– Acclamons la Parole de Dieu. CULTIVER LA JOIE DE CROIRE | HOMÉLIE DU 9 JUILLET 2023 À CORDES-SUR-CIELFrères et sœurs, Vous avez bien entendu : JESUS éprouve une vraie joie qui le conduit à louer son Père, car ce qu’il a caché aux sages et aux savants, il l’a révélé aux tout-petits. Si nous sommes croyants ou si nous avons le désir de mieux comprendre et connaître le Seigneur, sans nul doute nous faisons partie de ces « tout-petits » à qui JESUS révèle le Père. Soyons heureux de ce choix du Fils, car « personne ne connaît le Père, sinon le Fils, et celui à qui le Fils veut le révéler ». Comme nous venons de le chanter : « La bonté du Seigneur est pour tous ». Le désir du Sauveur est de rejoindre chacun de nous. Aux foules n’a-t-il pas dit : « Qui cherche trouve ; et à qui frappe, on ouvrira » ? Comme évêque, je viens d’en être témoin ces derniers mois en rencontrant individuellement tous les adultes qui ont reçu le baptême ou la confirmation au cours des dernières fêtes pascales, non seulement ils sont plus nombreux d’année en année, mais alors qu’un certain nombre n’avait reçu aucune éducation religieuse, le Christ s’est fait connaître à eux, leur offrant une amitié forte et leur apportant une solide confiance en lui. Souvent après un parcours dans les ténèbres et la souffrance, la lumière, le Christ, leur a dévoilé l’amour miséricordieux du Père, son immense tendresse envers chacun de ses enfants. Le repos et la paix leur a été procurés. Le poids des épreuves devient léger, car étant sous le joug avec le Christ, c’est lui qui porte le plus gros de la charge en dispensant l’Esprit d’amour qui l’unit au Père et habite en chaque baptisé-confirmé. L’Esprit Saint possède la capacité de nous garder tout-petits ; il entretient dans le cœur du croyant cette révélation cachée au savants, que nous appelons la sagesse. Or, le Fils est la sagesse du Père comme il est aussi sa Parole. Cachée en Dieu dans l’ancienne alliance, la sagesse est devenue visible, lorsque le Fils est venu partager notre condition humaine. En acceptant de nous sauver en passant par la folie de la croix, le Christ devient incompréhensible pour les sages et les habiles de ce monde. Seul un cœur docile à l’Esprit de Dieu peut recevoir la révélation et peut accueillir le Fils qui s’est fait le tout-petit. « Le Christ JESUS ayant la condition de Dieu ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu. Mais il s’est anéanti, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes ». JESUS désire offrir avec douceur et simplicité à ses frères en humanité, à chaque enfant du Père, de partager leur amour éternellement. En cette année 2023 où nous célébrons le quatre centième anniversaire de la naissance de Blaise Pascal, comment ne pas se souvenir de cette « nuit de feu », où ce savant fit une expérience si semblable à celle exprimée à travers l’hymne de jubilation du Christ. Cette prière de louange prononcée par JESUS et rapportée par l’évangéliste Matthieu dans le passage de l’évangile de ce dimanche. Pascal écrit : « Dieu d’Abraham, Dieu d’Isaac, Dieu de Jacob, non des philosophes et des savants. Certitude. Certitude. Sentiment. Joie. Paix. Dieu de JESUS-Christ ». Ces quelques mots traduisent un moment d’illumination unique, qui a entraîné de la part de Blaise Pascal une adhésion forte à Dieu et lui a procuré une immense joie. Dans la récente lettre apostolique sur Pascal, publiée par le Pape François, il affirme : « Pascal, à sa place de fidèle laïc, a goûté à la joie de l’Évangile, dont l’Esprit veut féconder et guérir ʺ toutes les dimensions de l’homme ʺ et réunir ʺ tous les hommes à la table du Royaume ʺ ». En cette période difficile de vie de l’Église en France, où il est plus courant de souligner les aspects négatifs vécus dans certaines communautés et les trahisons faites à l’Évangile, cultivons en antidote la joie de croire. Ce don extraordinaire et gratuit que la bienveillance du Père nous offre par son Fils dans l’Esprit. Demandons au Seigneur les uns pour les autres, particulièrement pour ceux et celles qui traversent des épreuves, que l’Esprit de JESUS donne à tous de participer à la victoire du Ressuscité sur les ténèbres humaines. Alors, paix et joie inonderont les cœurs des « tout-petits », illuminés par la grâce divine. Amen |
|  | | RAMOSI Co-Admin


Date d'inscription : 01/06/2011  Messages : 18135 Pays : FRANCE R E L I G I O N : CATHOLIQUE
 | Sujet: Re: L'Homélie Mer 19 Juil 2023, 7:31 pm | |
| - Citation :
- ÉVANGILE
« Le semeur sortit pour semer » (Mt 13, 1-9)
Évangile de JESUS Christ selon saint Matthieu
Ce jour-là, JESUS était sorti de la maison, et il était assis au bord de la mer. Auprès de lui se rassemblèrent des foules si grandes qu’il monta dans une barque où il s’assit ; toute la foule se tenait sur le rivage. Il leur dit beaucoup de choses en paraboles : « Voici que le semeur sortit pour semer. Comme il semait, des grains sont tombés au bord du chemin, et les oiseaux sont venus tout manger. D’autres sont tombés sur le sol pierreux, où ils n’avaient pas beaucoup de terre ; ils ont levé aussitôt, parce que la terre était peu profonde. Le soleil s’étant levé, ils ont brûlé et, faute de racines, ils ont séché. D’autres sont tombés dans les ronces ; les ronces ont poussé et les ont étouffés. D’autres sont tombés dans la bonne terre, et ils ont donné du fruit à raison de cent, ou soixante, ou trente pour un. Celui qui a des oreilles, qu’il entende ! »
– Acclamons la Parole de Dieu. LA PAROLE, L’ÉCOUTE, LE CŒUR | HOMÉLIE DU 16 JUILLET 2023 À LANS-EN-VERCORS« Écoutez ! » C’est la seule chose que JESUS nous demande ; c’est la seule chose que, depuis toujours, Dieu demande à son peuple. « Écoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l’Unique. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force. Ces paroles que je te donne aujourd’hui resteront dans ton cœur. » Oui, dans ton cœur. Car, pour écouter, il ne faut pas seulement des oreilles qui entendent – on peut même s’en passer, quand elles ne fonctionnent plus trop bien –, pour écouter vraiment, il faut surtout un cœur. C’est le cœur qui écoute, qui accueille la Parole de Dieu, c’est-à-dire la vie de Dieu, comme une bonne terre reçoit le grain semé en elle, le garde au plus profond d’elle-même, le laisse germer, pousser, se développer, porter du fruit. Voilà ce que signifie « entendre la Parole et la comprendre ». Le problème, c’est que nous la connaissons trop bien, la parabole du semeur, et que toutes ces images agricoles, ces métaphores, ces comparaisons nous sont devenues tellement familières que nous n’y faisons presque plus attention. Savons-nous vraiment ce que nous disons quand, dans l’Église, nous reprenons à satiété et répétons mécaniquement des expressions comme : « semer la Parole » ou « être semé » ou encore « porter du fruit » ? Et lorsque nous entendons ces expressions dans l’Évangile, comme ce matin, sommes-nous encore capables d’écouter ce qu’elles nous disent ? Serions-nous donc devenus, à notre tour, comme ces gens dont parle JESUS, qui « écoutent sans écouter ni comprendre » ? N’est-ce pas aussi sur nous qu’Isaïe a prophétisé : « Vous aurez beau écouter, vous ne comprendrez pas. […] Le cœur de ce peuple s’est alourdi : ils sont devenus durs d’oreille, ils se sont bouché les yeux, de peur que leurs yeux ne voient, que leurs oreilles n’entendent, qu’ils ne se convertissent » ? Alors c’est le moment, frères et sœurs, d’écouter pour de bon, c’est le moment de tourner nos oreilles, nos yeux et notre cœur vers la Parole de Dieu, de nous retourner vers ce que le Seigneur cherche à nous dire, bref, de nous convertir à sa Parole. « Vous donc, dit JESUS, écoutez ce que veut dire la parabole du semeur. » Or notre premier réflexe consiste à l’écouter sans l’écouter, c’est-à-dire à ramener aussitôt la parabole à nous-mêmes, à nos situations actuelles, à nos difficultés spirituelles et morales, à notre misère humaine. Ne suis-je pas ce bord de chemin où le Mauvais est venu s’emparer de ce que le Bon Dieu m’avait donné de meilleur, de plus prometteur ? Ne suis-je pas ce sol pierreux, sans terre assez profonde pour enraciner dans la durée et dans l’épreuve mes élans spirituels, si éphémères et si fragiles ? Ma générosité pour le Seigneur n’a-t-elle pas été étouffée par la ronce des soucis qui m’envahissent ou des avidités qui m’enserrent ? Et pourquoi d’autres que moi ont-ils eu la chance, le privilège d’être, eux, de la bonne terre et d’avoir eu un tel rendement ? N’est-ce pas injuste de la part du Semeur de là-haut ? N’ai-je pas raison, au fond, de lui en vouloir ? Mais c’est justement lui, le Semeur, que la parabole nous invite à regarder, à contempler, pour nous délivrer de la considération exclusive de nous-mêmes. Ce Semeur, c’est notre Créateur et c’est notre Sauveur. Lui, il sème à foison, sans se préoccuper apparemment de la qualité des terrains. C’est comme s’il ne voyait pas que des grains sont tombés sur le plat du chemin, comme s’il ne voyait pas que le sol est jonché de cailloux, comme s’il ne voyait pas que les ronces et la broussaille sont toujours prêtes à repousser. Oh ! Il le voit très bien, en vérité, il voit tout, et il connaît notre cœur infiniment mieux que nous-mêmes, mais ce cœur, il ne l’accuse pas, car Dieu est plus grand que notre cœur. Regardez, frères et sœurs, regardez la Bonté de Dieu. Pour lui, tous les terrains sont de la bonne terre, ou plutôt, tous les terrains de nos cœurs, même les plus cabossés ou les plus ingrats, sont appelés à devenir une bonne terre. Il sème, ce Dieu bon, il sème comme à la création du monde, donnant à la terre « l’herbe, la plante qui porte sa semence ». Et, malgré notre péché, malgré nos pierres et nos ronces, il continue de voir en nous ce que nous ne savons plus voir : il voit, comme à la création du monde, que cela est « très bon ». Dieu ne nous a pas créés pour être des sols arides, il nous a créés et nous recrée comme une terre généreuse, capable de répondre à son amour débordant. Il suffit pour cela d’écouter, en tournant notre cœur non plus sur nous-mêmes, mais vers lui, JESUS, la Parole du Père qui se donne à nous comme le Pain de la vie : « Elle est tout près de toi, cette Parole, elle est dans ta bouche et dans ton cœur. » Amen. |
|  | | RAMOSI Co-Admin


Date d'inscription : 01/06/2011  Messages : 18135 Pays : FRANCE R E L I G I O N : CATHOLIQUE
 | Sujet: Re: L'Homélie Mar 25 Juil 2023, 7:35 pm | |
| - Citation :
- ÉVANGILE
« Laissez-les pousser ensemble jusqu’à la moisson » (Mt 13, 24-30) Évangile de JESUS Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là, JESUS proposa cette parabole à la foule : « Le royaume des Cieux est comparable à un homme qui a semé du bon grain dans son champ. Or, pendant que les gens dormaient, son ennemi survint ; il sema de l’ivraie au milieu du blé et s’en alla. Quand la tige poussa et produisit l’épi, alors l’ivraie apparut aussi. Les serviteurs du maître vinrent lui dire : ‘Seigneur, n’est-ce pas du bon grain que tu as semé dans ton champ ? D’où vient donc qu’il y a de l’ivraie ?’ Il leur dit : ‘C’est un ennemi qui a fait cela.’ Les serviteurs lui disent : ‘Veux-tu donc que nous allions l’enlever ?’ Il répond : ‘Non, en enlevant l’ivraie, vous risquez d’arracher le blé en même temps. Laissez-les pousser ensemble jusqu’à la moisson ; et, au temps de la moisson, je dirai aux moissonneurs : Enlevez d’abord l’ivraie, liez-la en bottes pour la brûler ; quant au blé, ramassez-le pour le rentrer dans mon grenier.’ »
– Acclamons la Parole de Dieu. LE BON GRAIN ET L'IVRAIE | HOMÉLIE DU 23 JUILLET 2023 À LÈGE-CAP-FERRETIl était une fois, frères et sœurs, un brave jeune prêtre qui s’occupait de jeunes. Comme tous les jeunes prêtres, il était plein de principes. Il savait ce qui est bien et ce qui est mal. Bref, il pensait, dans sa naïveté, que tout est clair. J’ai dit que notre jeune prêtre s’occupait de jeunes. Voilà un public intéressant. Très attachant. Et peut-être un peu plus compliqué que prévu. Car à la première confession, que dis-je, à la première discussion, notre jeune prêtre se trouva à peu près aussi embarrassé que le cultivateur de JESUS devant son champ de blé. Sur le lopin de bonne terre qu’est chaque adolescent, tout poussait, ce qui était merveille à voir, mais tout poussait en vrac. Du froment, des coquelicots, de l’ivraie, du chardon, de la carotte sauvage et des bleuets. Dans le cœur de ses jeunes se mêlaient, sous la pluie et le soleil du Bon Dieu, la foi et la contestation, la générosité et la flemme, le pur dévouement et l’impure jalousie, enfin tout ce qui peut se bousculer d’une minute à l’autre dans le cœur d’un adolescent parfaitement normal, raisonnablement travaillé par ses instincts, ni sot ni lâche mais confus et paradoxal même à ses propres yeux, et tout tremblant de l’appel au dépassement, à l’héroïsme, à la sainteté que l’Esprit a mis en lui parce que, qui qu’il soit, il est fils ou fille de Dieu. Le bon grain et l’ivraie, dis-je. Notre jeune prêtre ne fut pas long à constater que l’un et l’autre étaient si étroitement enlacés que les débrouiller était beaucoup plus difficile que dans son manuel de confession. Le même jeune priait sincèrement alors même qu’était en train de faire une grosse bêtise, mélangeait amour-propre, sainteté et image de soi, avait honte de ce qu’il avait fait et n’avait pas pu s’en empêcher… — je pourrais continuer longtemps, mais vous savez tous ce que c’est. Vous en avez chez vous, des adolescents, et si vous n’en avez pas, du moins l’avez-vous été. Que fit alors le jeune prêtre de mon histoire ? Eh bien, comme dans la parabole, il apprit la patience et il apprit à faire confiance à Dieu. Naturellement, il a grondé, redressé, conseillé, tout ce qu’on veut. C’était son rôle. Et il fallait bien faire attention, car l’ivraie, la vraie, ne se contente pas d’être une mauvaise herbe : elle est toxique. Mais il a surtout appris à aimer son champ de blé à la façon dont Dieu l’aime, avec ses qualités et ses défauts inextricables. Et, par conséquent, à s’aimer soi-même. Car c’est là où je veux en venir, frères et sœurs, avec ma petite histoire. Qui, en effet, ne s’est pas reconnu dans cette liste de paradoxes qui peuplent non seulement le cœur des jeunes, mais celui de tout homme et de toute femme, quel que soit son âge ? Nous adultes, sommes plus forts, sans doute ; plus stables ; plus prudents. Mais nous restons ce champ d’anarchie où sans cesse revient la mauvaise herbe. Et nous nous en désolons. Mais Dieu nous aime, lui, avec nos herbes folles. C’est ce que JESUS a toujours fait. Au scandale des pharisiens, il voyait d’abord la foi et la charité chez les pécheurs et les impurs, il les prenait en bloc, il les embrassait en entier. Et c’est parce qu’il aimait les pécheurs que ceux-ci pouvaient relever la tête. Être mêlé de bien et de mal, c’est l’humaine condition. Et le bon cultivateur, le père, le frère, l’ami, doivent le savoir, y prendre garde et ne pas perdre espoir. Quand viendra l’heure, le moissonneur ne gardera que le froment, qu’il recueillera grain par grain, geste d’amour par geste d’amour. |
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Date d'inscription : 01/06/2011  Messages : 18135 Pays : FRANCE R E L I G I O N : CATHOLIQUE
 | Sujet: Re: L'Homélie Mer 02 Aoû 2023, 8:36 pm | |
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ÉVANGILE « Il va vendre tout ce qu’il possède, et il achète ce champ » (Mt 13, 44-52) Alléluia. Alléluia. Tu es béni, Père, Seigneur du ciel et de la terre, tu as révélé aux tout-petits les mystères du Royaume ! Alléluia. (cf. Mt 11, 25)
Évangile de JESUS Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là, JESUS disait à la foule ces paraboles : « Le royaume des Cieux est comparable à un trésor caché dans un champ ; l’homme qui l’a découvert le cache de nouveau. Dans sa joie, il va vendre tout ce qu’il possède, et il achète ce champ.
Ou encore : Le royaume des Cieux est comparable à un négociant qui recherche des perles fines. Ayant trouvé une perle de grande valeur, il va vendre tout ce qu’il possède, et il achète la perle.
Le royaume des Cieux est encore comparable à un filet que l’on jette dans la mer, et qui ramène toutes sortes de poissons. Quand il est plein, on le tire sur le rivage, on s’assied, on ramasse dans des paniers ce qui est bon, et on rejette ce qui ne vaut rien. Ainsi en sera-t-il à la fin du monde : les anges sortiront pour séparer les méchants du milieu des justes et les jetteront dans la fournaise : là, il y aura des pleurs et des grincements de dents. »
« Avez-vous compris tout cela ? » Ils lui répondent : « Oui ». JESUS ajouta : « C’est pourquoi tout scribe devenu disciple du royaume des Cieux est comparable à un maître de maison qui tire de son trésor du neuf et de l’ancien. »
– Acclamons la Parole de Dieu. LA RENCONTRE DU CHRIST EST LE VRAI TRÉSOR DU CHRÉTIEN | HOMÉLIE DU 30 JUILLET 2023 À LA PRÉNESSAYESi vous avez un petit ou gros capital à placer, quelques économies à faire fructifier, JESUS aujourd’hui se présente comme un bon conseiller en gestion de patrimoine. Il donne des conseils judicieux qui pourraient vous aider à préserver ce que vous détenez et même à accroître votre bien. Et dans le contexte actuel d’inflation ou de perte de valeur, cela viendra améliorer votre ordinaire de façon providentielle ! Mais vous vous doutez bien que le Christ n’est pas mandaté par votre banque ou par quelque cabinet financier… Non ! Par ses paraboles il vient nous interroger : Avez-vous trouvé le trésor caché ou la perle rare ? Question qui avec le vocabulaire actuel s’exprime ainsi : Avez-vous obtenu le jackpot ? le gros lot dont tout le monde rêve ? En son fameux pari, Pascal, « infatigable chercheur de vérité » dont nous venons de célébrer les 400 ans de la naissance, Pascal déclare qu’en faisant le choix de Dieu : « Si vous gagnez, vous gagnez tout ; si vous perdez, vous ne perdez rien. Gagez donc que Dieu est, sans hésiter ! » Si on peut faire sans peur le pari de l’existence de Dieu, la recherche du Royaume de Dieu n’est pourtant pas une grande loterie, l’Euromillions où comme vous le savez la quasi-totalité des joueurs sont perdants. Que rêvons-nous de gagner et de détenir en acceptant pour cela de faire un pari sur l’avenir, d’y investir toute notre vie ? Quelle est la quête principale qui nous anime ? JESUS nous parle de l’essentiel et non pas de la seule détention profitable des biens. Sa parole et sa question finale (« avez-vous compris tout cela ? ») ont une portée existentielle et pas seulement matérielle. Le véritable point d’attention de ces paraboles, propres à l’évangéliste saint Matthieu, se situe au niveau spirituel, comme nous le précise saint Augustin « Cet homme qui cherche de belles perles et qui en trouve une de grand prix, est celui qui recherche la compagnie des hommes vertueux pour mener avec eux une vie sainte, et trouve le seul homme qui soit sans péché, Notre Seigneur JESUS-Christ » Saint Augustin, Questions sur l’évangile de saint Matthieu, 13 Le sujet principal de l’histoire n’est pas le chercheur de trésor ou sa possible avidité, sinon le chrétien en quête constante de personnes vertueuses et d’une rencontre intime avec le Seigneur. En avons-nous conscience ? Dans notre vie, cette rencontre peut se réaliser de façon surprenante : par une conversion inattendue qui conduit à réorienter radicalement sa vie, à tout vendre pour acheter le champ où le trésor caché est déposé. Tout au long de l’histoire du christianisme, de belles figures surgissent de saint Paul à Edith Stein en passant par saint François et saint Ignace. Un changement absolu de vie s’opère et nous place dans une perspective nouvelle pour demander le baptême, pour intensifier la vie de prière, l’engagement dans l’Eglise et dans la société. En rencontrant le Christ, on découvre la perle et le trésor les plus précieux. Mais il y a aussi d’autres voies possibles pour une telle rencontre du Seigneur, à maturation plus lente et progressive. Il faut oser jeter ses filets, attendre que le temps passe pour que la pèche soit abondante et les poissons soient nombreux. Il n’y a apparemment pas d’événement extraordinaire quand les jours s’écoulent. Nés et ayant grandi au sein d’une famille chrétienne, la foi nous semble avoir été transmise dès le sein maternel. Mais on ne peut se satisfaire de ce don gratuit de la foi. Il est indispensable de rechercher librement et volontairement à intensifier cette relation au Christ. Aller à la messe le dimanche c’est bien, très bien même, mais ça ne suffit pas ! Nous avons besoin de croître en sainteté par des chemins particuliers. Chacun de nous vit son histoire unique et sa relation intime avec le Christ. Nous pouvons tous découvrir ce trésor. En apparaissant à la jeune Jeanne Courtel en ce sanctuaire de La Prénessaye, la Vierge Marie accomplit pour elle une guérison miraculeuse. Le père de la jeune voyante a bien perçu le don précieux d’entendre sa fille sourde et muette jusqu’alors lui parler distinctement. Entendons-nous et voyons-nous ces signes qui manifestent la présence du Seigneur ? Avec Jeanne Courtel ici comme avec ste Bernadette à Lourdes où le Jour du Seigneur nous mènera dans deux semaines à l’occasion du 150e Pèlerinage National, le Vierge Marie demande de porter un message. N’ayons pas peur de l’accueillir et de le partager. A son exemple, nous allons être configurés à l’image de son Fils pour qu’advienne le Règne de Dieu dont nous serons un reflet. |
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 | Sujet: Re: L'Homélie Lun 07 Aoû 2023, 7:29 pm | |
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- ÉVANGILE
« Son visage devint brillant comme le soleil » (Mt 17, 1-9) Alléluia. Alléluia. Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie : écoutez-le ! Alléluia. (Mt 17, 5)
Évangile de JESUS Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là, JESUS prit avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère, et il les emmena à l’écart, sur une haute montagne. Il fut transfiguré devant eux ; son visage devint brillant comme le soleil, et ses vêtements, blancs comme la lumière. Voici que leur apparurent Moïse et Élie, qui s’entretenaient avec lui. Pierre alors prit la parole et dit à JESUS : « Seigneur, il est bon que nous soyons ici ! Si tu le veux, je vais dresser ici trois tentes, une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. » Il parlait encore, lorsqu’une nuée lumineuse les couvrit de son ombre, et voici que, de la nuée, une voix disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie : écoutez-le ! » Quand ils entendirent cela, les disciples tombèrent face contre terre et furent saisis d’une grande crainte. JESUS s’approcha, les toucha et leur dit : « Relevez-vous et soyez sans crainte ! » Levant les yeux, ils ne virent plus personne, sinon lui, JESUS, seul. En descendant de la montagne, JESUS leur donna cet ordre : « Ne parlez de cette vision à personne, avant que le Fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts. »
– Acclamons la Parole de Dieu. HOMÉLIE DU PAPE FRANÇOIS le 6 Août 2023 Les paroles de l’Apôtre Pierre sur la montagne de la Transfiguration sont celles que nous voulons faire nôtres après ces journées intenses : « Seigneur, il est bon que nous soyons ici ! » (Mt 17, 4). C’est beau tout ce que nous avons vécu avec JESUS, ce que nous avons vécu ensemble et comment nous avons prié. Mais après ces journées de grâce, nous nous demandons : qu’est-ce que nous emportons avec nous en retournant dans la vallée de la vie quotidienne ? À partir de l’Évangile que nous avons entendu, je voudrais répondre à cette question par trois verbes : briller, écouter, ne pas craindre. Briller. JESUS est transfiguré et – dit le texte – « son visage devint brillant comme le soleil » (Mt 17, 2). Il venait d’annoncer sa passion et sa mort sur la croix, brisant ainsi l’image d’un Messie puissant et mondain, et décevant les attentes des disciples. Maintenant, précisément pour les aider à accepter le projet d’amour de Dieu, qui vise à la gloire par le chemin de la croix, JESUS prend trois d’entre eux, Pierre, Jacques et Jean, les conduit sur la montagne et est transfiguré : son visage devient resplendissant et ses vêtements blancs. Ce “bain de lumière” les prépare à la nuit qu’ils devront traverser ; cette brèche lumineuse les aidera à supporter la peine des heures les plus sombres, celles de Gethsémani et du Calvaire. Mes amis, nous avons nous aussi besoin de quelques éclairs de lumière pour affronter l’obscurité de la nuit, les défis de la vie, les peurs qui nous inquiètent, les ténèbres que nous voyons souvent autour de nous. L’Évangile nous révèle que cette lumière a un nom. Oui, cette lumière venue éclairer le monde, c’est JESUS (cf. Jn 1, 9). Il est la lumière qui ne se couche jamais et qui brille même dans la nuit. Me viennent à l’esprit les paroles du prêtre Esdras que l’on trouve dans les Saintes Écritures, et que nous pouvons nous aussi répéter après ces jours vécus ensemble : « Notre Dieu a fait briller nos yeux » (Esd 9, 8). Éclairés par le Christ, nous sommes nous aussi “transfigurés” : nos yeux et nos visages peuvent briller d’une lumière nouvelle. Frères et sœurs, c’est ce que l’Église et le monde attendent de vous : que vous soyez des jeunes rayonnants, qui portent partout la lumière de l’Évangile et allument des lueurs d’espérance dans les ténèbres de notre temps ! Je voudrais vous dire une chose : nous ne devenons pas lumineux lorsque nous sommes sous les projecteurs, lorsque nous affichons une image parfaite et que nous nous sentons forts et victorieux. Non. Nous brillons quand, en accueillant JESUS, nous apprenons à aimer comme Lui, car telle est la vraie beauté qui resplendit : une vie qui risque par amour. Un philosophe a écrit que la beauté du message révolutionnaire du Christ consiste à « trouver aimable même l’objet non aimable » (S. KIERKEGAARD, Gli atti dell’amore, Milan 1983, p. 579), c’est-à-dire aimer le prochain tel qu’il est : non seulement quand il est en accord avec nous, mais aussi quand il ne nous est pas sympathique et qu’il a des aspects qui ne nous plaisent pas. Avec la lumière de JESUS, c’est possible ! Vous, les jeunes, vous pouvez aimer de cette manière et abattre certains murs, certains préjugés, en apportant au monde la lumière de l’amour qui sauve. Puissiez-vous toujours briller de cet amour, briller avec JESUS, « lumière du monde » (Jn 8, 12) ! Le deuxième verbe est écouter. Sur la montagne, une nuée lumineuse recouvre les disciples et la voix du Père indique que JESUS est le Fils bien-aimé. Le commandement que donne le Père est simple et direct : « Écoutez-le » (Mt 17, 5). Tout est là : tout ce qu’il y a à faire dans la vie chrétienne réside dans ce mot, le dernier que le Père prononce dans l’Évangile de Matthieu : écoutez-le. Écouter JESUS, dialoguer avec lui, lire sa Parole et la mettre en pratique, le suivre : parce qu’il a pour nous des paroles de vie éternelle ; parce qu’il révèle que Dieu est Père est amour ; parce que, par son Esprit, nous devenons nous aussi des enfants bien-aimés. Voilà ce dont nous avons besoin dans la vie : non pas la gloire, le succès, l’argent, mais savoir que nous ne sommes pas seuls, que nous avons toujours quelqu’un à nos côtés, commencer et terminer la journée avec la certitude de l’étreinte du Seigneur ; l’écouter, croire que nous sommes aimés et accompagnés d’un amour qui ne fait jamais défaut. Et rappelons-nous ceci : nous mettre à l’écoute du Seigneur en restant ouverts à ses surprises fait de nous des personnes capables aussi de s’écouter les unes les autres, d’écouter la réalité qui nous entoure, les autres cultures, la voix souffrante des pauvres et des plus fragiles, le cri de la Terre blessée et maltraitée. Qu’il est beau d’écouter JESUS, de nous écouter les uns les autres et de grandir dans le dialogue, dans un monde où tant de personnes voyagent enfermées dans leur solitude, ne pensant qu’à elles-mêmes. Briller, écouter et, enfin, ne pas craindre. Ce sont les dernières paroles que JESUS prononce sur la montagne pour encourager les disciples effrayés : « Relevez-vous et soyez sans crainte » (Mt 17, 7). Maintenant qu’ils ont eu une anticipation de la gloire pascale, qu’ils ont été plongés dans la lumière divine et qu’ils ont écouté la voix du Père, les disciples peuvent descendre de la montagne et affronter les défis qui les attendent dans la vallée. Il en est de même pour nous aussi: si nous gardons la lumière de JESUS et ses paroles, nous pouvons marcher chaque jour dans la vie, le cœur libéré de la peur. À vous, jeunes, qui cultivez de grands rêves mais souvent obscurcis par la crainte de ne pas les voir réalisés; à vous, jeunes, qui pensez parfois ne pas y arriver; à vous, jeunes, qui, en ces temps, êtes tentés de vous décourager, de vous juger inadaptés ou de cacher la douleur en la masquant d’un sourire ; à vous, jeunes, qui voulez changer le monde et qui luttez pour la justice et la paix ; à vous, jeunes, qui y mettez votre engagement et votre imagination, bien que cela vous semble ne pas suffire; à vous, jeunes, dont l’Église et le monde ont besoin comme la terre a besoin de pluie ; à vous, jeunes, qui êtes le présent et l’avenir ; oui, précisément à vous, jeunes, JESUS dit : “Soyez sans crainte !”. Les paroles que saint Jean-Paul II a prononcées lors d’une des JMJ résonnent plus que jamais : « En réalité, c’est JESUS que vous cherchez quand vous rêvez de bonheur ; c’est Lui qui vous attend quand rien de ce que vous trouvez ne vous satisfait ; c’est Lui, la beauté qui vous attire tellement; c’est Lui qui vous provoque par la soif de radicalité qui vous empêche de vous habituer aux compromis ; c’est Lui qui vous pousse à faire tomber les masques qui faussent la vie ; c’est Lui qui lit dans vos cœurs les décisions les plus profondes que d’autres voudraient étouffer. C’est JESUS qui suscite en vous le désir de faire de votre vie quelque chose de grand. [...] N’ayez pas peur de vous en remettre à Lui » (Veillée de prière, Rome, 19 août 2000). Chers jeunes, je voudrais regarder chacun de vous dans les yeux et lui dire : sois sans crainte ! Mais je vous dis une chose beaucoup plus belle : JESUS lui-même vous regarde maintenant, Lui qui vous connaît et qui lit en vous : Il regarde dans vos cœurs, vous sourit et vous répète qu’Il vous aime toujours et infiniment. Toujours et infiniment. Allez donc, et portez à tous le sourire radieux de Dieu ! Allez et témoignez de la joie de la foi, de l’espérance qui réchauffe votre cœur, de l’amour que vous mettez en toute chose. Brillez de la lumière du Christ. Écoutez-le pour devenir vous aussi la lumière du monde. Et soyez sans crainte, car le Seigneur vous aime et marche à vos côtés. Avec lui, la vie renaît, toujours. |
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 | Sujet: Re: L'Homélie Mer 16 Aoû 2023, 7:36 pm | |
| - Citation :
- ÉVANGILE
« Le Puissant fit pour moi des merveilles : il élève les humbles » (Lc 1, 39-56) Alléluia. Alléluia. Aujourd’hui s’est ouverte la porte du paradis : Marie est entrée dans la gloire de Dieu ; exultez dans le ciel, tous les anges ! Alléluia.
Évangile de JESUS Christ selon saint Luc
En ces jours-là, Marie se mit en route et se rendit avec empressement vers la région montagneuse, dans une ville de Judée. Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth. Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant tressaillit en elle. Alors, Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint, et s’écria d’une voix forte : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? Car, lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles, l’enfant a tressailli d’allégresse en moi. Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. »
Marie dit alors : « Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur ! Il s’est penché sur son humble servante ; désormais tous les âges me diront bienheureuse. Le Puissant fit pour moi des merveilles ; Saint est son nom ! Sa miséricorde s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent. Déployant la force de son bras, il disperse les superbes. Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles. Il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides. Il relève Israël son serviteur, il se souvient de son amour, de la promesse faite à nos pères, en faveur d’Abraham et sa descendance à jamais. »
Marie resta avec Élisabeth environ trois mois, puis elle s’en retourna chez elle.
– Acclamons la Parole de Dieu. MARIE, "PLEINE DE GRÂCES" | HOMÉLIE DU 15 AOÛT 2023 À WATERLOO (BELGIQUE)Chères Amies et Amis en Christ, et vous tous qui nous regardez avec bienveillance, c’est le destin surprenant d’une femme que nous fêtons aujourd’hui. Une femme bien de chez nous, avec son lot de bonheurs et de malheurs. Son adolescence et ses rêves de mariage sont bousculés par une requête divine totalement inattendue : « veux-tu concevoir et enfanter un fils, auquel tu lui donneras le nom de JESUS ? L’Esprit Saint viendra sur toi » (Lc 1, 31.35). Sa vie de maman est assombrie par les critiques entendues autour de son fils pourtant adulé par les foules : « voilà un glouton et un ivrogne, un ami des publicains et des pécheurs ; il a perdu la tête » (Lc 7, 34 ; Mc 3, 21). Puis surgit le malheur suprême pour une maman : la perte de son enfant, exécuté par la rigidité suffisante des uns et la jalousie des autres. Asseoir son fils mort sur ses genoux, comme l’attestent toutes les pietas du monde, asseoir son fils mort sur ses genoux rapproche Marie de nos quotidiens les plus noirs. Sainte Marie, priez pour nous ! Mais ce destin sombre contient aussi une part de lumière. Une lumière qui en reflète une autre, bien plus éclatante. Comme la lune qui reçoit son éclat du soleil, Marie reçoit sa brillance d’un projet personnel de Dieu. Avez-vous déjà remarqué en quels termes le messager de Dieu salue la toute jeune fille à Nazareth ? L’ange Gabriel ne lui dit pas : « je te salue Myriam », mais bien : « je te salue Pleine de grâces, le Seigneur est avec toi » (Lc 1, 28). L’envoyé divin ne l’appelle pas « Marie » mais « Pleine de grâces ». Cela signifie donc que « Pleine de grâces » est le nom que Dieu donne à Marie. Or, dans la Bible, quand Dieu change le nom de quelqu’un, le nouveau nom exprime de façon imagée la nouvelle mission que Dieu lui confie désormais. Par exemple, Abram devient Abraham : « Tu ne seras plus appelé du nom d’Abram, ton nom sera Abraham, car je fais de toi le père d’une multitude de nations » (Gn 17, 5). Autre exemple, quand l’apôtre Simon devient Pierre : « Tu es Simon, fils de Jean, tu t’appelleras Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église » (Jn 1, 42 ; Mt 16, 18) Marie — Myriam en hébreu — devient « Pleine de grâces ». Pour quoi faire ? Quelle est sa mission aux yeux de Dieu ? Saint Bernard de Clairvaux l’explique en la comparant à un aqueduc, c’est-à-dire un canal construit pour le transport de l’eau sur de grandes distances. L’aqueduc n’est pas la source, mais il permet à l’eau de source d’atteindre des lieux fort éloignés. La source, c’est le Christ, et Marie cherche à nous mettre en contact réel avec Lui. Donnons un instant la parole à saint Bernard, le créateur du célèbre Salve Regina : Quelle est cette source de vie, si ce n’est le Seigneur JESUS ? La source a été détournée jusqu'à nous. Le filet d'eau du ciel descend par un aqueduc qui ne nous déverse pas toute l'eau de la source, mais laisse tomber la grâce, goutte à goutte, dans nos coeurs trop secs. (Sermon pour la Nativité de la Vierge Marie, 3). Hier, aujourd’hui et demain, Marie ne cessera de nous rapprocher de son fils. Comme aux noces de Cana, quand elle disait aux traiteurs : « faites tout ce qu’Il vous dira » (Jn 2, 5). Sainte Marie, priez pour nous ! La réponse libre et courageuse de la jeune Marie à l’Ange permet la mise en oeuvre du plan divin : « Qu’il me soit fait selon Ta Parole » (Lc 1, 38). Mais ce « oui » de Marie à Dieu se double quasi instantanément par un « oui » aux autres. Apprenant la grossesse de sa vieille cousine Elisabeth, elle se met en route avec empressement vers la région montagneuse. Plus de 100 km à pied ! Pour servir. Étonnante rencontre entre deux femmes attentives à Dieu dans le concret de leur vie, l’une et l’autre ouvertes à la vie et toutes deux porteuses de vie... Oui, la « Servante du Seigneur » (Lc 1, 38) est aussi la servante des humains. Comme à Jérusalem, dans la « chambre haute », quand elle soutient le moral des apôtres et de plusieurs femmes désemparés par la mort du Maître (cf Ac 1, 13-14)) En actes plus encore qu’en paroles, Marie témoigne que « la Miséricorde du Puissant s’étend d’âge en âge » (Lc 1, 50). Sainte Marie, priez pour nous ! Il y a plus encore. Douloureux, lumineux, le destin de cette femme est véritablement « sur-lumineux ». Car Marie « donne chair » à une réalité dont notre monde a tant besoin aujourd’hui : l’espérance... Là encore, Marie n’est pas à l’origine de l’espérance, mais elle la fait briller. Comme la lune, qui transmet la lumière dans la nuit, sans en être l’origine. En devenant la première femme ressuscitée des morts, Marie devient un témoin crédible de l’aboutissement de nos propres chemins avec Dieu. La fête de l’Assomption est bien la fête l’espérance. Car Marie inaugure le destin ouvert aux humains par la résurrection de son Fils. Elle anticipe ainsi ce qui nous attend tous, à savoir notre étroite proximité avec Dieu. Le mystère de l’Assomption dit bien Sa totale proximité avec Dieu, par-delà la mort biologique. Son corps désormais glorifié lui permet de poursuivre sa mission terrestre. Depuis dix-sept siècles, le culte liturgique rendu par le peuple chrétien à sa Mère du Ciel démontre son occupation quotidienne : intercéder pour nous. Nous, ses enfants, que JESUS lui a confiés du haut de la croix, en lui disant : « Femme, voici ton fils ». Sainte Marie, priez pour nous, maintenant et à l’heure de notre mort ! Amen |
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 | Sujet: Re: L'Homélie Mar 22 Aoû 2023, 7:17 pm | |
| - Citation :
- ÉVANGILE
« Femme, grande est ta foi ! » (Mt 15, 21-28) Alléluia. Alléluia. JESUS proclamait l’Évangile du Royaume, et guérissait toute maladie dans le peuple. Alléluia. (cf. Mt 4, 23)
Évangile de JESUS Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là, partant de Génésareth, JESUS se retira dans la région de Tyr et de Sidon. Voici qu’une Cananéenne, venue de ces territoires, disait en criant : « Prends pitié de moi, Seigneur, fils de David ! Ma fille est tourmentée par un démon. » Mais il ne lui répondit pas un mot. Les disciples s’approchèrent pour lui demander : « Renvoie-la, car elle nous poursuit de ses cris ! » JESUS répondit : « Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël. » Mais elle vint se prosterner devant lui en disant : « Seigneur, viens à mon secours ! » Il répondit : « Il n’est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens. » Elle reprit : « Oui, Seigneur ; mais justement, les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres. » JESUS répondit : « Femme, grande est ta foi, que tout se passe pour toi comme tu le veux ! » Et, à l’heure même, sa fille fut guérie.
– Acclamons la Parole de Dieu. N’ABANDONNE JAMAIS | HOMÉLIE DU 20 AOÛT 2023 À VAL-DE-MODERFrères et sœurs, chers amis téléspectateurs du « Jour du Seigneur », Permettez-moi tout d’abord de partager avec vous ma joie de me retrouver devant cette grotte dédiée à Notre Dame de Lourdes. Le 15 août 1969, jour de sa bénédiction, j’avais alors 13 ans, je me tenais fièrement en ce même lieu, habillé en enfant de chœur. Tout le village avait participé à la construction de cette grotte, comme mon père maçon, pour honorer Notre Dame. Et voici que 54 années plus tard, je suis invité à partager avec vous, ici même, la Parole de Dieu de ce dimanche. Vous devinez mon émotion ! Peut-être connaissez-vous l’histoire des deux grenouilles. Deux grenouilles tombent dans un seau de crème fraîche. L’une et l’autre s’efforcent de s’agripper aux parois, pour se hisser jusqu’au haut du seau. Mais chaque fois, elles retombent. Finalement de guerre lasse, l’une d’elle avoue « j’abandonne », elle se noie. L’autre estimant qu’elle n’a rien à perdre, continue à pédaler dans la crème, tant et si bien que la crème se change en beurre. La grenouille se cramponne à son radeau de sauvetage et réussit à sauter sur la terre ferme. Elle n’a pas capitulé. Malgré la réaction déconcertante de JESUS au début de la rencontre, cette cananéenne, à l’image de la grenouille, ne renoncera pas. Pourtant l’histoire était mal emmanchée. Cette femme a tout faux : elle est étrangère, sa fille est possédée par un démon et en plus elle vocifère. C’en est trop ! Les disciples exaspérés n’en peuvent plus et demandent à JESUS de faire quelque chose. Mais JESUS, insensible et sans cœur, se tait. Comment peut-il garder le silence devant la détresse de cette mère ? C’est la douche froide ! « Je n’ai été envoyé qu’aux brebis d’Israël » : c’est choquant et scandaleux ! Frères et sœurs, voilà un passage d’Evangile profondément humain et très instructif. Peut-être un certain nombre de maman parmi vous, ont elles fait l’expérience de ce terrifiant silence de Dieu, face à la souffrance et à la maladie de leur enfant. Malgré les propos méprisants de JESUS, cette femme garde son sang-froid. Elle n’en démord pas et assène à JESUS une réplique peu respectueuse et impertinente : ok, je suis un petit chien, mais alors j’ai droit aux miettes qui tombent de la table du maître. Elle n’a plus rien à perdre. Sa fille est son unique bonheur et elle sait au fond de son cœur de maman que JESUS ne peut pas repousser sa supplication. Sa foi, sa modestie, sa persévérance sont, comme dirait le Pape François des « caresses » qui émeuvent JESUS, et le convainquent d’exaucer sa demande. C’est donc par la foi de cette maman, que la fille a été guérie. JESUS ouvre ainsi le chemin de la foi aux non-juifs. Frères et sœurs, nous aussi nous pouvons, être étonnés, interrogés, bouleversés comme JESUS, par la foi qui anime les personnes d’autres religions. Il ne s’agit pas de taire notre identité, mais de respecter la différence des autres. Comme l’exprime encore le pape François : ne soyons pas des « chrétiens chauve-souris » qui ont peur d’admirer la lumière de la foi qui brille aussi chez les étrangers. JESUS nous invite à dépasser les frontières de notre religion, de notre esprit de clocher. Dieu n’exclut personne. Déjà Abraham Lincoln, un des présidents des Etats Unis, s’exprimait ainsi : « Ne dites jamais que Dieu est de votre côté. Priez plutôt pour être du côté de Dieu ». Ne restons pas figés sur nos principes. Nous sommes tous frères et sœurs en humanité. Allons à la rencontre des autres, là où ils vivent, chantent, pleurent, espèrent et meurent. Soyons cette « Eglise en sortie », comme nous y exhorte François. Frère, sœur, ami téléspectateur, lorsque tu fais l’expérience du silence de Dieu dans ta vie, quand tu as l’impression qu’il ne répond pas à ta demande, à l’image de la cananéenne ne cesse pas de crier : « Seigneur viens à mon aide ». Souviens-toi du morceau de beurre qui s’est formé grâce à l’obstination de la grenouille et qui lui a permis de sauter hors du seau et de vivre. Frère, sœur, ami, « N’abandonne jamais » |
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 | Sujet: Re: L'Homélie Lun 28 Aoû 2023, 8:21 pm | |
| - Citation :
- ÉVANGILE
« Je te donnerai les clés du royaume des Cieux » (Mt 16, 13-20) Alléluia. Alléluia. Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ; et la puissance de la Mort ne l’emportera pas sur elle. Alléluia. (Mt 16, 18)
Évangile de JESUS Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là, JESUS, arrivé dans la région de Césarée-de-Philippe, demandait à ses disciples : « Au dire des gens, qui est le Fils de l’homme ? » Ils répondirent : « Pour les uns, Jean le Baptiste ; pour d’autres, Élie ; pour d’autres encore, Jérémie ou l’un des prophètes. » JESUS leur demanda : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » Alors Simon-Pierre prit la parole et dit : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ! » Prenant la parole à son tour, JESUS lui dit : « Heureux es-tu, Simon fils de Yonas : ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux. Et moi, je te le déclare : Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ; et la puissance de la Mort ne l’emportera pas sur elle. Je te donnerai les clés du royaume des Cieux : tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux. » Alors, il ordonna aux disciples de ne dire à personne que c’était lui le Christ.
– Acclamons la Parole de Dieu. LIER ET DÉLIER | HOMÉLIE DU 27 AOÛT 2023 À PLOULEC’HAvec ses disciples, JESUS effectue un sondage d’opinion : « D’après les gens, le Fils de l’Homme, qui est-il ? ». Un sondage donne un reflet du réel, mais ce n’est pas le réel. Le Christ n’aime pas les apparences mais ce qui est fondé sur le roc. Il n’aime pas celui qui dit et ne fait pas, mais celui qui s’engage au nom de sa foi. C’est pourquoi il insiste : « Et pour vous, qui suis-je ? ». Quelqu’un qui m’observe de l’extérieur sans me suivre ? Quelqu’un qui m’écoute pieusement ? Ou quelqu’un qui engage sa confiance avec moi pour autrui ? Pour être solide comme le roc ! Et il y en a des rocs sur cette côte escarpée ! Notre foi nous engage. De toute notre personne. Sinon, c’est comme bâtir sur du sable. Dans la première lecture, le pouvoir du gouverneur Shebna lui est retiré car, au lieu de servir les autres à cause de Dieu, il a utilisé son pouvoir à ses propres fins. C’est à un autre que cette mission de servir va être confiée. Pour devenir un père pour les autres, un roc sur lequel ils pourront s’appuyer. A la question du Christ : « Pour vous, qui suis-je ? », Pierre lui répond de toute sa foi : « Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant ! ». Ancré sur le roc que tu es, Seigneur, je désire te suivre et engager toute ma personne, toute ma vie. Oui, plus tard, je te renierai. Mais aujourd’hui, je te donne ma confiance, toute ma foi. « Tu es Pierre et sur cette pierre, je bâtirai mon église », lui répond le Christ. Tu as mérité confiance. En retour, je te donne de devenir un roc pour tes frères. La pierre est le symbole du Messie : tout tient sur lui. Pensons au rocher que Moïse a frappé dans le désert : il en est sorti de l’eau pour abreuver son peuple assoiffé en quête de vraie liberté. Ou dans le psaume 93 : « Le Seigneur est le rocher de mon refuge ». Du coup, Simon, à cause de ta foi engagée sur le roc que je suis, je change ton nom. « Tu ne t’appelleras plus Simon, mais Pierre ». C’est ta vocation : être, comme moi, une pierre solide sur qui d’autres pourront s’appuyer. Même si tu te sais un pauvre. Pour servir tes frères à cause de moi. Il en est de même pour nous tous : si nous engageons toute notre vie sur le roc qu’est le Christ, même avec nos fragilités, nos doutes et nos infidélités, nous pouvons devenir une pierre solide sur laquelle d’autres pourront s’appuyer et engager leur propre existence pour servir le Royaume de Dieu. Alors, à cause de ma foi, même fragile, le Christ me dit : - « Ce que tu as délié sur la terre sera délié dans les cieux. » Tu es peut-être lié dans ta vie par des forces mortifères, par tel abus, telle addiction ; tu es esclave de ta jalousie ? En deuil d’un péril en mer ? Eh bien, quel que soit ton enchaînement, je t’ouvre le chemin. Délie ces liens mortifères, en toi, comme chez celui qui en est victime. Je peux t’assurer que cette libération est éternelle jusque dans le ciel. - Le Christ nous dit aussi : « Ce que tu auras lié sur la terre, sera lié dans le ciel ». Tu as rencontré une personne sans liens, sans amis, isolée, en prison, sans secours, sans terre, sans travail ou sans espoir. Tu sais créer avec elle des liens de solidarité, de fraternité, d’amitié. Eh bien ces liens tissés sont éternels jusque dans le ciel. Ils sont comme des rocs : rien, ni personne, pas même la mort, rien ne pourra les détruire. Et Dieu se porte garant de ce que la communauté aura pu lier ou délier. Solide comme un roc ! Éternellement ! Notre mission ? Croire au Christ de toute notre vie. Devenir son ami. Recevoir de lui notre vrai nom. Être un roc solide pour autrui. Délier les liens mortifères de ceux qui en sont prisonniers. Créer des liens forts et éternels avec ceux qui sont sans liens. Nous sommes à la fin de l’été après avoir vécu, peut-être, des retrouvailles avec enfants, petits-enfants, amis. J’ai pu être une pierre de foi pour certains, notamment pour ceux qui sont loin de la foi. Ou m’appuyer sur telle personne solide comme le roc. Je rends grâce à Dieu pour tous ces rocs que nous sommes les uns pour les autres à cause de notre foi au Christ. A la suite de saint Pierre, par notre Credo dans un instant, redonnons au Christ toute notre foi. Car tout est de lui, tout est par lui et tout est pour lui ! |
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 | Sujet: Re: L'Homélie Mar 05 Sep 2023, 8:03 pm | |
| - Citation :
- ÉVANGILE
« Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même » (Mt 16, 21-27) Alléluia. Alléluia. Que le Père de notre Seigneur JESUS Christ ouvre à sa lumière les yeux de notre cœur, pour que nous percevions l’espérance que donne son appel. Alléluia. (cf. Ep 1, 17-18)
Évangile de JESUS Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là, JESUS commença à montrer à ses disciples qu’il lui fallait partir pour Jérusalem, souffrir beaucoup de la part des anciens, des grands prêtres et des scribes, être tué, et le troisième jour ressusciter. Pierre, le prenant à part, se mit à lui faire de vifs reproches : « Dieu t’en garde, Seigneur ! cela ne t’arrivera pas. » Mais lui, se retournant, dit à Pierre : « Passe derrière moi, Satan ! Tu es pour moi une occasion de chute : tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. »
Alors JESUS dit à ses disciples : « Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. Car celui qui veut sauver sa vie la perdra, mais qui perd sa vie à cause de moi la trouvera. Quel avantage, en effet, un homme aura-t-il à gagner le monde entier, si c’est au prix de sa vie ? Et que pourra-t-il donner en échange de sa vie ? Car le Fils de l’homme va venir avec ses anges dans la gloire de son Père ; alors il rendra à chacun selon sa conduite. »
– Acclamons la Parole de Dieu. UNE CONVERSION ÉCO-SPIRITUELLE | HOMÉLIE DU 3 SEPTEMBRE 2023 À AMAY (BELGIQUE)« Tu m’as séduit, Seigneur, et je me suis laissé séduire ». Quelle phrase merveilleuse que celle de Jérémie que nous venons d’entendre. Je suis ici ce matin ; j’écoute la radio ou je suis devant mon écran, non pas pour remplir mon devoir dominical, comme on disait jadis, mais bien, parce que le Seigneur m’a invité à cette célébration de l’amour. Et dans cette célébration de l’amour, il veut me saisir, lui, le Tout Amour. Cette phrase de Jérémie nous rappelle qu’être chrétien, ce n’est pas d’abord suivre des idées si belles soient-elles, ce n’est pas suivre une morale, si juste soit-elle; non, être chrétien, c’est suivre quelqu’un avec qui j’ai, avec qui nous avons une relation d’amour; c’est donner sa vie à quelqu’un qui passe son éternité à vouloir nous séduire, qui veut faire une alliance et une alliance amoureuse avec chacun d’entre nous. Notre vie chrétienne n’est pas d’abord dans le « faire », mais dans « l’être » : je suis aimé de Dieu, infiniment ... Depuis le jour de mon baptême, il ne cesse de me répéter : « Tu es mon enfant, mon fils, ma fille bien-aimé, en toi, je mets tout mon amour ! » Comment donc, ne sommes-nous pas plus joyeux, plus transfigurés ? Faut-il vous rappeler que le jour de la Pentecôte, on a dit des chrétiens qu’ils étaient pleins de vin doux, qu’ils avaient trop fêtés, qu’ils étaient en route vers un bon mal de tête d’un lendemain de veille … Chrétien d’ici, et toi qui participes à cette eucharistie devant ta radio ou ton écran, sommes-nous vraiment, chacune et chacun, des éméchés spirituels ??? Et, en même temps, vous l’avez remarqué, au moment où Jérémie écrit ces mots, il n’est pas dans la palpitation d’un amour naissant, il n’est pas en train de vivre sa lune de miel avec le Seigneur, c’est même tout le contraire. Cette phrase est écrite au moment où il vit la raillerie, l’injure et la moquerie. Il a l’impression qu’il s’est fait rouler par le Seigneur. À ce moment-là, sa tête lui dit de ne plus vivre avec le Seigneur, mais son cœur lui dit le contraire : il ne peut pas lâcher cet amour qui l’a transfiguré. Mes amis, cela peut nous arriver aussi. Devant la difficulté d’être chrétien aujourd'hui au cœur du monde, nous pouvons parfois être tentés de prendre nos distances par rapport au Seigneur. À ce moment-là, il nous faut faire comme Jérémie : quitter notre tête, nos raisonnements théoriques, intellectuels, et retourner à notre cœur. Sous la cendre de nos oublis et de nos indifférences, nous pourrons toujours retrouver la braise de notre amour pour le Seigneur et de son amour pour nous. Le vent de l’Esprit, que nous avons reçu à notre confirmation pourra toujours ranimer les braises du commencement. Pendant les moments difficiles, je vous invite à faire mémoire de la séduction qui a été la nôtre au début de notre attachement au Seigneur … et le vent de l’Esprit fera le reste ! L’Évangile nous montre Pierre. Pierre qui a eu cette séduction absolue pour JESUS, qui a tout quitté, et d’un coup, pour lui donner toute sa vie. Et, dès lors, on comprend que Pierre ne peut pas imaginer et encore moins accepter que JESUS, son ami, le cœur de son cœur puisse souffrir et être tué ... C’est tout-à-fait logique et compréhensible ... et pourtant, Pierre est à côté de la plaque et JESUS le lui dit d’une façon tellement catégorique que cela risque de nous heurter : « Passe derrière moi, Satan ! » Pauvre Pierre ! Tout est dans le « passe derrière moi ». Le disciple que nous sommes doit marcher derrière son Maître et non pas devant. C’est JESUS qui montre la route et non pas nous. Pierre est rempli de bons sentiments, mais il veut dire à dire à Dieu ce qu’il doit faire. Quelle tentation que de vouloir prendre la place de Dieu ! Nous devons permettre à Dieu d’être Dieu ... tout simplement. Ce dimanche est celui qui ouvre le « Temps pour la Création » institué par le pape François à la suite de l’encyclique Laudato si’, ce merveilleux texte sur l’écologie intégrale. Nous humains, ne nous sommes-nous pas pris pour Dieu, pour les maîtres du monde, comme le disait la réplique célèbre du film Titanic ? François écrit : « Lorsque nous cherchons d’abord le royaume de Dieu, en maintenant une juste relation avec Dieu, l’humanité et la nature, alors la justice et la paix peuvent jaillir, comme un courant inépuisable d’eau pure, nourrissant l’humanité et toutes les créatures. » Vous l’avez entendu : juste relation avec Dieu, juste relation avec la Terre et juste relation avec ses habitants. Les trois. Il est temps de faire la paix avec la Terre que nous avons tellement malmenée et que nous malmenons encore ; il est temps de faire la paix sur la terre entre les hommes et les peuples. Il est plus que temps de mettre à l’œuvre ici à Amay et partout où vous nous suivez, des actions si petites soient-elles, en paroisse, en communauté ; des actions qui créent plus de justice entre les femmes et les hommes de notre temps. C’est ce qu’on appelle une conversion éco-spirituelle ! La Terre et ses habitants ne font qu’un. Si la paix et la justice croissent, notre amour envers le Seigneur grandira aussi ; il sera comme un fleuve d’eau vive. La Meuse, le fleuve qui coule ici à quelques mètres de cette Église a donné vie à une immense vallée il y a des centaines et des centaines d’années. Quelle belle icône de demain : donner de la vie, redonner la vie à notre monde, recréer le monde… mais seulement si nous le voulons et à ta suite, Seigneur. Amen. |
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Date d'inscription : 01/06/2011  Messages : 18135 Pays : FRANCE R E L I G I O N : CATHOLIQUE
 | Sujet: Re: L'Homélie Mar 12 Sep 2023, 7:59 pm | |
| - Citation :
- ÉVANGILE
« S’il t’écoute, tu as gagné ton frère » (Mt 18, 15-20) Alléluia. Alléluia. Dans le Christ, Dieu réconciliait le monde avec lui : il a mis dans notre bouche la parole de la réconciliation. Alléluia. (cf. 2 Co 5, 19)
Évangile de JESUS Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là, JESUS disait à ses disciples : « Si ton frère a commis un péché contre toi, va lui faire des reproches seul à seul. S’il t’écoute, tu as gagné ton frère. S’il ne t’écoute pas, prends en plus avec toi une ou deux personnes afin que toute l’affaire soit réglée sur la parole de deux ou trois témoins. S’il refuse de les écouter, dis-le à l’assemblée de l’Église ; s’il refuse encore d’écouter l’Église, considère-le comme un païen et un publicain. Amen, je vous le dis : tout ce que vous aurez lié sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous aurez délié sur la terre sera délié dans le ciel.
Et pareillement, amen, je vous le dis, si deux d’entre vous sur la terre se mettent d’accord pour demander quoi que ce soit, ils l’obtiendront de mon Père qui est aux cieux. En effet, quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux. »
– Acclamons la Parole de Dieu. SAVOIR "SE PLACER AU MILIEU" | HOMÉLIE DU 10 SEPTEMBRE 2023 À MONLÉON-MAGNOACEn cette période de rentrée scolaire, voici que Damien bouscule Ahmed sur la cour de récréation d’un collège de banlieue. Le portable de l’adolescent tombe sur le sol, et dans le choc, la vitre se fracture. On imagine alors la colère d’Ahmed, qui a bien du mal à se maitriser. Les insultes se mettent à fuser, et les deux jeunes en viennent aux mains. L’objet du conflit (le téléphone cassé) est presque oublié, mais la portée des insultes génère la violence. Surgit un camarade formé à la médiation. Il réussit à rétablir le calme, et invite les protagonistes à chercher une voie pour solutionner l’incident du téléphone cassé. Le médiateur, au sens étymologique du terme, c’est celui qui sait se placer « au milieu », celui qui, par son entremise, permet de renouer les fils du dialogue et de la communication entre les deux parties, jouant en quelque sorte un rôle de pont. Rappelons en effet que la relation duelle est potentiellement dangereuse, car en cas de conflit, elle a souvent tendance à se transformer en un « ou toi, ou moi », et comme d’ordinaire, chacun choisit « moi », elle dégénère alors facilement en violence. Alors que la relation trine permet de réguler le conflit dans une logique du « et toi, et moi », et permet ainsi de construire véritablement la paix, chacun étant respecté. « Si ton frère a commis un péché contre toi, va lui faire des reproches seul à seul… S’il ne t’écoute pas, prends en plus avec toi une ou deux personnes, afin que toute l’affaire soit réglée… » JESUS se fait ainsi l’apôtre de la médiation. Car la relation duelle peut ne pas fonctionner en cas de difficultés rencontrées, chacun ayant tendance à camper dans son système de défense. La relation trine permet, quant à elle, le déblocage de la situation. Loin de pouvoir se réduire à un certain nombre de techniques, la médiation, c’est d’abord un esprit. Nous voici placés là au cœur de cette bonne nouvelle que nous venons d’entendre. Combien notre société menacée, comme on l’a vu en France lors des émeutes du début de l’été, par une fracture entre les habitants de certains quartiers qualifiés de sensibles et les autres, a besoin de médiation ! Combien notre monde qui, à nouveau connait la guerre, a besoin de médiation ! Combien notre Église, marquée elle aussi par tant de conflits entre chrétiens, a besoin de médiation … « Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux. » Voici que JESUS se positionne comme médiateur, en se plaçant au milieu. Et il se fait médiateur entre les hommes et son Père, en les invitant à porter leur demande vers Lui. Dans notre tradition catholique, Marie, qui se fête dans ce sanctuaire sous le nom de Notre Dame de Garaison – autrement dit de guérison -, se fait médiatrice entre les hommes et son Fils. Rappelons que la dernière parole qu’elle prononce dans l’Évangile – après on ne l’entend plus -, ce sont les mots qu’elle adresse aux serviteurs lors des noces de Cana : « Faites tout ce qu’il vous dira. » Lors de son apparition, voici cinq siècles, à la jeune bergère de ce village, Anglèze de Sagazan, elle transmet ce message : « Priez notre Rédempteur, et n’oubliez pas de remercier Dieu pour tous ses bienfaits. » Comme le fera aussi Bernadette, trois siècles plus tard à Lourdes, la petite bergère est appelée à aller communiquer son message à l’assemblée de l’Église. C’est d’ailleurs elle qui, en dernière instance, fait référence dans l’extrait d’évangile que nous venons d’entendre : « S’il refuse d’écouter les témoins, dis-le à l’assemblée de l’Église. » Puisse cette eucharistie que nous allons partager ensemble renforcer notre sentiment d’appartenance à l’Église ! Il fait bon, comme le processus synodal nous y engage, de toujours la définir à la manière de JESUS, c’est-à-dire comme une « assemblée » ! Puisse donc cette nourriture divine nous donner continuellement la force d’aimer notre prochain comme nous-même, - c’est-à-dire ni plus, en nous dévalorisant, ni moins en nous surestimant-, et d’avoir le courage de l’interpeller s’il s’égare ! Amen ! |
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