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Auteur | Message |
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RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19176 Pays : FRANCE R E L I G I O N : CATHOLIQUE
| Sujet: L'Homélie Dim 12 Fév 2012, 9:26 pm | |
| Rappel du premier message :
05/02/2012, 5e dimanche du Temps ordinaire (en provenance du Jour du Seigneur)
Texte de l'homélie
Fais-nous aimer notre condition d’homme !
Six siècles avant le Christ, un poète juif a adapté un conte très connu à l’époque pour lui donner une vraie profondeur religieuse. Et ce contenu religieux nous intéresse car il s’agit des épreuves qui nous tombent dessus. Des amis viennent dire à Job : « Toi qui étais riche, si tu as tout perdu, c’est que tu as péché. » Et Job refuse cette explication, il sent que ce n’est pas la vérité…
Ça me fait penser à une jeune femme d’origine juive, mais non croyante : Édith Stein, morte dans un camp de déportation pendant la guerre. Elle était professeur de philo. Un jour, elle se trouve chez une amie qui doit la laisser seule un soir. Édith Stein tire un livre de la bibliothèque. Elle tombe sur la vie de Thérèse d’Avila, la grande réformatrice du Carmel au 16e siècle. Elle va le lire d’un bout à l’autre toute la nuit, et en fermant le livre, elle se dit : « Là est la vérité. » Que c’est grand, que c’est beau la capacité que nous avons de chercher ce qui est vrai et de le sentir au fond de notre cœur.
Lorsqu’il nous arrive une grosse épreuve, nous cherchons « pourquoi ça m’arrive à moi ? » Et il ne nous faut pas grand-chose pour reprocher à Dieu nos malheurs, « alors quoi, Lui qui nous aime, il ne nous protège pas ? » Quelquefois même, certains pensent que la vie ne vaut plus la peine d’être vécue. D’autres se persuadent qu’on leur a jeté un sort, que des gens leur veulent du mal… Toutes sortes d’explications qu’on se donne, mais dans le fond de nous-mêmes, nous sentons bien que la vérité n’est pas là…
Job commence par demander des comptes à Dieu et Dieu lui dit : « Étais-tu là quand j’ai fait le ciel et la terre ? » Job reconnaît sa prétention à vouloir tout savoir : « Je ne te connaissais que par ouï-dire, mais maintenant c’est différent. » Job n’a toujours pas l’explication de son épreuve qu’il considère injuste, mais il comprend qu’accuser les autres, fut-ce Dieu, ne mène à rien !
Plus tard, et c’est une spécificité de la foi chrétienne, avec le Christ, nous découvrons, étonnés, surpris, que non seulement Dieu n’est pas responsable de nos épreuves, mais qu’il a porté les siennes, spécialement au moment de la croix où il a vécu un procès injuste, la trahison, le fouet, l’ignominie et la mort. À travers ses épreuves, il a fait triompher en lui la confiance en Dieu, son Père, et l’amour des autres, jusqu’à pardonner à ceux qui le faisaient mourir. Et il ne cesse de venir vers nous - il nous le signifie dans les sacrements - pour que triomphent aussi en nous la confiance en Dieu et l’amour des autres, de tous les autres. Mais Jésus est impuissant vis-à-vis de ceux qui se bardent de certitudes, qui croient tout savoir et ne cherchent pas ce qui est vrai. Nous l’avons chanté avec le psaume : « Dieu écoute les humbles… »
Lorsque des parents reçoivent une carte de leur garçon de 12 ans parti en camp scout ou en colo, ils lisent entre les lignes, parce qu’ils connaissent et aiment leur garçon. « Ça a l’air d’aller » se disent-ils. Il en va de même avec Jésus, il nous faut prendre le temps de le connaître, avec les autres, en Église, pour comprendre de l’intérieur cette belle prière : « Toi, le Fils de l’homme, fais nous aimer notre condition d’homme. » Il faut du temps pour sentir que là est la vérité. On ne connait pas tout. Notre condition humaine est limitée, mais peu à peu on comprend qu’au travers des épreuves, le Christ façonne ce qu’il y a de meilleur en nous : la confiance en Dieu et l’amour des autres, à commencer par l’amour pour ceux qui sont les plus éprouvés. C’est pourquoi nous pouvons rendre grâce pour cette œuvre vécue ici, à Nogent-le-Rotrou, auprès des sourds.
« Toi, le Fils de l’homme, fais nous aimer notre condition d’homme. » C’est là qu’il vient nous tendre la main pour nous rapprocher de son Père et les uns des autres. Amen.
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Auteur | Message |
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RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19176
| Sujet: Re: L'Homélie Lun 28 Nov 2022, 9:33 pm | |
| - Citation :
- Évangile
« JESUS exulta de joie sous l’action de l’Esprit Saint » (Lc 10, 21-24)
Alléluia, Alléluia. Voici qu’il vient avec puissance, notre Seigneur, pour éclairer les yeux de ses serviteurs. Alléluia.
Évangile de JESUS Christ selon saint Luc
À l'heure même, JESUS exulta de joie sous l’action de l’Esprit Saint, et il dit : « Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. Oui, Père, tu l’as voulu ainsi dans ta bienveillance. Tout m’a été remis par mon Père. Personne ne connaît qui est le Fils, sinon le Père ; et personne ne connaît qui est le Père, sinon le Fils et celui à qui le Fils veut le révéler. »
Puis il se tourna vers ses disciples et leur dit en particulier : « Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez ! Car, je vous le déclare : beaucoup de prophètes et de rois ont voulu voir ce que vous-mêmes voyez, et ne l’ont pas vu, entendre ce que vous entendez, et ne l’ont pas entendu. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
RECHERCHER LA PAIX
HOMÉLIE DU 27 NOVEMBRE 2022 À SIRET (ROUMANIE)Lăudat să fie Isus Cristos! Loué soit JESUS-Christ În vecii vecilor, amin! Dans les siècles des siècles, amen ! Preacucernici părinți concelebranți, dragi frați și surori în Cristos. Suntem în prima duminică din timpul adventului, timp de pregătire pentru marea sărbătoare a nașterii Domnului nostru Isus Cristos. Timp de patru săptămâni vom parcurge acest drum alături de Isus, îndrumați zi de zi de cuvântul Său. Primul pas pe care ni-l propune liturgia cuvântului de astăzi este căutarea păcii. ”Rugați-vă pentru pacea Ierusalimului: Să aibă liniște cei care te iubesc! Pacea să locuiască între zidurile tale și liniștea în palatele tale!” ne îndeamnă psalmistul. Deseori conștientizăm importanța unui lucru abia după ce îl pierdem. În aceste timpuri tulburi, critice pentru istoria omenirii - tânjim după pace, dându-ne seama de valoarea ei. După declanșarea războiului în Ucraina, aici la câțiva kilometri distanță de locul în care ne aflăm, granița a fost trecută de zeci de mii de oameni – vârstnici, tineri, mame cu copii în brațe deopotrivă, fiecare dintre ei căutând refugiu și siguranța păcii. Într-o dimineață, fiind în oratoriu - clădirea în care biserica noastră a adăpostit 50 de refugiați, am văzut o fetiță de vreo 5 anișori care a început să plângă. Auzind-o, o voluntară a asociației Caritas i-a adus un ursuleț de pluș în ideea că o va înveseli, însă fetița a continuat să plângă. Voluntara, neștiind cum să procedeze, a dus-o la bucătărie și i-a dat o felie de pâine cu Nutella, însă nici oferta dulce nu a oprit-o pe fetiță din plâns. Atunci, o altă voluntară din Cernăuți, care vorbește ucraineană, a întrebat-o: Draga mea, de ce plângi, ce dorești? Și fetița a răspuns: Îl vreau pe tata. Vreau să se termine războiul. Vreau să fie pace din nou, ca și noi și tata să ne întoarcem acasă. În prima lectură de astăzi, profetul Isaia ne spune unde și cum putem găsi adevărata pace: ”Veniți, să urcăm pe muntele Domnului, la casa Dumnezeului lui Iacob! El ne va învăța căile sale și noi vom umbla pe cărările lui.” Nu există pace fără Dumnezeu. Dorim pace ? Trebuie să ieșim din carapacea noastră, din comoditatea și din rutina zilnică, să facem un efort, și să urcăm spre Casa lui Dumnezeu pentru ca El să ne călăuzească pașii spre cărările Sale. Să iertăm, să iubim, să fim blânzi ca să dobândim pacea. Și tot profetul Isaia spune că această apropiere a noastră de Dumnezeu ne va ajuta să ”schimbăm săbiile în fiare de plug și sulițele în seceri”. Chers pères concélébrants, chers frères et sœurs en Christ. Nous sommes dans le premier dimanche du temps de l’Avent, temps de préparation pour la grande fête de la Nativité de Notre Seigneur JESUS Christ. Pendant quatre semaines, nous allons parcourir cette route avec JESUS, guidés, jour après jour, par sa parole. Le premier pas que nous propose la liturgie de la parole du jour, c’est la recherche de la paix. « Priez pour la paix de Jérusalem, Qu’ils aient la tranquilité, ceux qui t’aiment ! Que la paix règne dans tes murs, la tranquilité dans tes palais” , nous exhorte le psalmiste. Souvent, nous réalisons l’importance d’une chose seulement après l’avoir perdue. En ces temps perturbés, critiques pour l’histoire de l’humanité, nous aspirons à la paix, nous rendons compte de sa valeur. Après le déclenchement de la guerre en Ukraine, ici, à quelques km de distance du lieu où nous nous trouvons, la frontière a été franchie par des dizaines de milliers d’hommes : des vieillards, des jeunes, des mamans avec des enfants dans les bras, chacun d’eux cherchant un refuge et la sécurité de la paix. Un matin où j’étais dans l’oratoire, bâtiment dans lequel notre église a accueilli 50 réfugiés, j’ai vu une fillette d’environ 5 ans, qui commençait à pleurer. En l’entendant, une volontaire de la Caritas lui a apporté un ours en peluche, pensant que cela allait la réjouir, mais la fillette a continué à pleurer. La volontaire, ne sachant pas comment faire, l’a emmenée dans la cuisine, et lui a donné un morceau de pain avec du Nutella. Mais la sucrerie n’a pas arrêté la petite fille de pleurer. Alors, une autre volontaire de la ville de Cernăuți , qui parlait ukrainien, lui a demandé: « Ma chérie, pourquoi pleures-tu, que veux-tu? » et la fillette de répondre: « Je veux mon papa. Je veux que termine la guerre. Je veux que ce soit à nouveau la paix, pour que nous et papa nous retournions à la maison. » Dans la première lecture du jour, le prophète Isaïe nous dit où nous pouvons trouver la paix véritable : « Venez, montons à la montagne du Seigneur, la maison du Dieu de Jacob, il nous enseignera ses chemins, et nous suivrons ses sentiers. » Il n’y a pas de paix sans Dieu. Voulons-nous la paix ? Il faut que nous sortions de notre carapace, de notre confort, de notre routine quotidienne, que nous fassions un effort et que nous montions vers la maison de Dieu, pour qu’il conduise nos pas sur ses chemins. Que nous pardonnions, que nous aimions, que nous soyons doux pour obtenir la paix. Le prophète Isaïe dit aussi que ce rapprocher de Dieu nous aidera à « changer les épées en socle de charrue et les lances en faucilles » Se povestește că parohul localității Lecca din Italia, cu o duminică înainte de Crăciun a făcut următorul anunț : Dragi copii, în ziua de Crăciun, când veți veni la Sfânta Liturghie, vă rog, să aduceți de acasă toate jucăriile cu tentă de război – pistoale, mitraliere, tancuri, soldăței - și să le aruncați în containerele pe care le-am pregătit special în fața bisericii. Copiii s-au conformat cerinței parohului și au aruncat jucăriile nepotrivite. Pentru gestul curajos, copiii au primit în schimb câte o jucărie drăgălașă de pluș. Iată! Acest lucru ni-l cere astăzi Dumnezeu prin Sfântul apostol Paul care, în a doua lectură, ne avertizează: ”Noaptea este pe sfârșite, ziua este aproape. Așadar, să ne dezbrăcăm de faptele întunericului și să îmbrăcăm armele luminii!”. Cu alte cuvinte, Dumnezeu ne spune: Dragii mei copilași, veniți la Mine și aduceți-mi armele cu care vă purtați războaiele: ura, invidia, dușmănia, necumpătarea, lăcomia, mândria. Eu vă ofer în schimb iubire, bucurie, dărnicie, blândețe, bunătate și pace. Acest schimb minunat are loc în sacramentul sfintei spovezi. Intrăm în confesional, îngenunchem cu smerenie înaintea lui Dumnezeu, ne recunoaștem cu umilință păcatele, slăbiciunile, răutățile. Cristos Însuși ne spală cu sângele Său preasfânt, ne iartă și ne întărește iubirea, ne consolidează credința, ne amplifică dorința de a face binele, de a-l ajuta pe aproapele în nevoile sale. Cristos oferă pacea. Un tânăr energic și plin de viață s-a dus la parohul său și i-a zis: Părinte, vă rog să mă binecuvântați pentru că am de gând să merg și să reinstaurez pacea în lume. Preotul i-a răspuns: Dorința ta este foarte bună, dar este peste puterile tale. Tânărul i-a zis: Bine, atunci mă voi strădui să fac pace măcar în familia mea. Preotul i-a răspuns: Nu poți oferi ceea ce nu ai. Mai întâi trebuie să faci pace în sufletul tău. Să te atașezi de Dumnezeu, izvorul păcii și să trăiești în iubire, după voința Lui. Doar după ce vei câștiga bătălia cu tine, vei putea purta pacea în familia ta și în lume. Pacea este darul gratuit al lui Dumnezeu, oferit tuturor. Însă trăirea păcii este condiționată de propria noastră disponibilitate. Să ne străduim așadar să veghem, după îndemnul lui Isus din Evanghelie, asupra acestui dar inestimabil pentru a-l păstra intact ! Închei cu binecuvântarea pe care Aron, împreună cu preoții în Vechiul Testament, o rostea la sfârșitul jertfei de la Templu: ”Domnul să vă binecuvânteze și să vă păzească. Domnul să facă să lumineze fața Lui peste voi și să se îndure de voi. Domnul să-și îndrepte fața către voi și să vă dăruiască pacea!” Amin. On raconte que le curé de la ville de Lecca, en Italie, le dimanche avant Noël fit l’annonce suivante : « Chers enfants, le jour de Noël, quand vous viendrez à la messe, je vous prie, ramenez de vos maisons tous les jouets en lien avec la guerre – pistolets, mitraillettes, tanks, soldats – jetez-les dans les containers que j’ai spécialement disposés devant l’église. » Les enfants obéirent au souhait du curé, jetèrent ces mauvais jouets. En échange de ce geste courageux, les enfants ont chacun reçu une poupée en peluche. Voilà ce que nous demande Dieu en ce jour, par la voix du Saint apôtre Paul, qui nous averti dans la seconde lecture : « La nuit est bientôt finie, le jour est tout proche. Rejetons les œuvres des ténèbres, revêtons-nous des armes de la lumière.” En d’autres termes, Dieu nous dit: « Mes chers enfants, venez à moi et apportez-moi les armes avec lesquelles vous menez vos guerres : la haine, l'envie, l'inimitié, la désobéissance, la cupidité, l'orgueil. Je vous offre en retour l'amour, la joie, la gentillesse, la douceur, la bonté et la paix.” Cet échange merveilleux a lieu dans le sacrement de la sainte confesssion. Nous entrons dans le confessionnel à genoux, humblement, devant Dieu, nous reconnaissons humblement nos péchés, nos faiblesses, nos méchancetés. Le Christ lui-même nous lave de son sang très saint, il nous pardonne, il fortifie notre amour, consolide notre foi, amplifie notre désir de faire le bien, d’aider notre prochain dans ses besoins. Le Christ offre la paix. Un jour, un jeune plein d’énergie et de vie est allé voir son curé pour lui dire : « Père, je vous prie de me bénir, parce que je voudrais aller restaurer la paix dans le monde. » Le prêtre lui a répondu : « Ton souhait est très bon, mais c’est au-delà de tes forces. » Le jeune lui a répondu : « Bien, alors je vais essayer de faire la paix au moins dans ma famille. » Le prêtre lui répondit : « Tu ne peux offrir ce que tu n’as pas. Commence par faire la paix dans ton coeur. Attache-toi à Dieu, la source de la paix, et vis dans l’amour, selon Sa volonté. Ce n’est qu’après avoir remporté la bataille contre toi-même que tu pourras apporter la paix dans ta famille et dans le monde. » La paix est le don gratuit de Dieu offert à tous. Mais vivre en paix est conditionné par notre propre disponibilité. Efforçons-nous donc à veiller, selon l’exhortation de JESUS dans l’Evangile, sur ce don inestimable (de la paix), pour le garder intact ! Aaron, avec les prêtres dans l’Ancien Testament, disaient, à la fin de (la prière du) sacrifice du Temple : « Que le Seigneur vous bénisse et vous garde ! Que le Seigneur fasse briller sur vous son visage, qu’il vous prenne en grâce. Que le Seigneur tourne vers vous son visage, qu’il vous apporte la paix ! » Amen |
| | | RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19176
| Sujet: Re: L'Homélie Mer 07 Déc 2022, 10:21 pm | |
| - Citation :
- Évangile
« Convertissez-vous, car le royaume des Cieux est tout proche » (Mt 3, 1-12)
Alléluia. Alléluia. Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers : tout être vivant verra le salut de Dieu. Alléluia. (cf. Lc 3, 4.6)
Évangile de JESUS Christ selon saint Matthieu
En ces jours-là, paraît Jean le Baptiste, qui proclame dans le désert de Judée : « Convertissez-vous, car le royaume des Cieux est tout proche. » Jean est celui que désignait la parole prononcée par le prophète Isaïe : Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers.
Lui, Jean, portait un vêtement de poils de chameau, et une ceinture de cuir autour des reins ; il avait pour nourriture des sauterelles et du miel sauvage. Alors Jérusalem, toute la Judée et toute la région du Jourdain se rendaient auprès de lui, et ils étaient baptisés par lui dans le Jourdain en reconnaissant leurs péchés. Voyant beaucoup de pharisiens et de sadducéens se présenter à son baptême, il leur dit : « Engeance de vipères ! Qui vous a appris à fuir la colère qui vient ? Produisez donc un fruit digne de la conversion. N’allez pas dire en vous-mêmes : ‘Nous avons Abraham pour père’ ; car, je vous le dis : des pierres que voici, Dieu peut faire surgir des enfants à Abraham. Déjà la cognée se trouve à la racine des arbres : tout arbre qui ne produit pas de bons fruits va être coupé et jeté au feu.
Moi, je vous baptise dans l’eau, en vue de la conversion. Mais celui qui vient derrière moi est plus fort que moi, et je ne suis pas digne de lui retirer ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. Il tient dans sa main la pelle à vanner, il va nettoyer son aire à battre le blé, et il amassera son grain dans le grenier ; quant à la paille, il la brûlera au feu qui ne s’éteint pas. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
LA PAIX, UN RÊVE ACCESSIBLE | HOMÉLIE DU 4 DÉCEMBRE 2022 À CHARENTON-LE-PONTLe loup habitera avec l’agneau, le léopard se couchera près du chevreau, le veau et le lionceau seront nourris ensemble… (Is 11) Comment cela sera-t-il possible, se demandent nos esprits sceptiques ? Comment le prédateur et la proie, le fort et le faible pourraient-ils cohabiter un jour en osant vivre des relations réellement fraternelles ? Le prophète Isaïe évoque l’ère messianique à travers la création de relations nouvelles et non violentes. Evoquant la fin de la loi de la jungle, il s’adresse à nous pour que l’homme ne soit plus un loup pour l’homme, sans pitié pour les plus faibles, et se sente solidaire des autres vivants pour la sauvegarde la création voulue par Dieu. Frères et sœurs, le temps de l’Avent vient rouvrir nos esprits engourdis au projet d’un Dieu qui est venu dans le monde pour le renouveler, nous appeler à la réconciliation, à la paix. Le texte d’Isaïe nous éveille à l’avènement d’une paix nouvelle. Celui que le monde attend, c’est le prince de la Paix ! Lui nous libèrera du joug de l’oppression, de l’inimitié , de la spirale de la violence ; il nous rendra capables de vivre enfin comme des frères. La vision prophétique de la création réconciliée ne nous propose pas une vision naïve de l’avenir. Non, il s’agit bien du projet de Dieu pour notre monde, et nous voulons nous préparer à l’accueillir. Ce qui semblait impensable va devenir réalité : Dieu vient parmi nous pour nous apporter sa paix. Frères et sœurs, soyons lucides : nos cœurs endurcis et nos esprits résignés sont trop peu disposés à bâtir ensemble cette paix. Nous préférons nous attacher à ce dont nous disposons déjà, pensant être en « sécurité ». Mais l’histoire donne des signes de recul, notait le pape François, dans l’encyclique Fratelli tutti, avant même le déclenchement de la guerre en Ukraine. Et il ajoutait : Le bien, comme l’amour, la justice et la solidarité ne s’obtiennent pas une fois pour toutes ; il faut les conquérir chaque jour (FT 11). C’est dans ce contexte que résonne l’exhortation de Jean Baptiste : Convertissez-vous, car le royaume des Cieux est tout proche. Convertissez-vous, c'est-à-dire ne restez pas prisonniers de vos pensées étroites, de vos peurs, de votre paresse, de vos convoitises futiles. Préparez-vous – au contraire – à accueillir Celui qui vient répondre à vos attentes profondes. Laissons-nous étonner un instant par le message de Jean-Baptiste, cet homme menant une vie austère et nous appelant à la sobriété et au partage. Des foules nombreuses se rendaient auprès de lui – y compris les élites religieuses, pharisiens et sadducéens, les soldats romains qui occupaient le pays. Le prophète n’hésitait pas à prononcer des paroles dures, pour nous inciter à la conversion, à changer notre mode de vie s’il menace la terre ou la justice, à renoncer à la violence. Pourtant, les gens venaient nombreux, reconnaissant leurs péchés et recevant le baptême dans l’eau du Jourdain. Quel était donc le secret de Jean-Baptiste ? Il n’avait « rien à gagner », n’agissait qu’en simple serviteur. Jean a préparé le chemin de celui qui venait derrière lui : le Christ JESUS. Du côté des foules, en revanche, il y a un intérêt manifeste : le baptême de conversion est un gain, l’expression d’une espérance, un pas vers une vie meilleure. Frères et sœurs, n’est-il pas temps, pour nous aussi, de sonder nos cœurs et pour y (re)découvrir notre attente de paix, notre soif de justice, notre besoin d’être aimé et d’aimer ? N’est-il pas temps de faire un pas supplémentaire vers le Christ, celui qui rend nos vies meilleures ? Oui la conversion est un gain – un enjeu à somme positive comme on dit - et pas seulement un gain personnel mais un gain pour le monde entier, qui attend d’être renouvelé. Ainsi, si nous peinons à trouver en nos cœurs assoupis ces attentes profondes, recueillons celles de tant de frères et sœurs : eux nous conduiront sur le chemin de l’Avent. Je pense aux malades et aux personnes âgées, qui dans leur solitude attendent la grâce d’une visite ; à ceux qui ont tout perdu à causes des désordres climatiques, qui espèrent une réconciliation avec la Création ; à ceux que la guerre et les violences de tous types ont profondément meurtri, et qui recherchent la paix. Les pauvres nous précèdent sur le chemin de l’Avent, parce qu’ils aspirent inlassablement au Royaume de Dieu, « un royaume de justice et de paix ». Seigneur, ne nous laisse pas nous replier sur notre présent, sans grand rêve pour l’avenir. Viens raviver en nous la foi : la paix est possible ! Désarme-nous par ton amour. Nous voulons t’accueillir pour rendre possibles réconciliation et paix sur notre terre. Amen. |
| | | RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19176
| Sujet: Re: L'Homélie Mar 13 Déc 2022, 9:45 pm | |
| - Citation :
- Évangile
« Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? » (Mt 11, 2-11)
Alléluia. Alléluia. L’Esprit du Seigneur est sur moi : il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres. Alléluia. (cf. Is 61, 1)
Évangile de JESUS Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là, Jean le Baptiste entendit parler, dans sa prison, des œuvres réalisées par le Christ. Il lui envoya ses disciples et, par eux, lui demanda : « Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? » JESUS leur répondit : « Allez annoncer à Jean ce que vous entendez et voyez : Les aveugles retrouvent la vue, et les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, et les sourds entendent, les morts ressuscitent, et les pauvres reçoivent la Bonne Nouvelle. Heureux celui pour qui je ne suis pas une occasion de chute ! »
Tandis que les envoyés de Jean s’en allaient, JESUS se mit à dire aux foules à propos de Jean : « Qu’êtes-vous allés regarder au désert ? un roseau agité par le vent ? Alors, qu’êtes-vous donc allés voir ? un homme habillé de façon raffinée ? Mais ceux qui portent de tels vêtements vivent dans les palais des rois. Alors, qu’êtes-vous allés voir ? un prophète ? Oui, je vous le dis, et bien plus qu’un prophète. C’est de lui qu’il est écrit : Voici que j’envoie mon messager en avant de toi, pour préparer le chemin devant toi. Amen, je vous le dis : Parmi ceux qui sont nés d’une femme, personne ne s’est levé de plus grand que Jean le Baptiste ; et cependant le plus petit dans le royaume des Cieux est plus grand que lui. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
FAISONS CONFIANCE À LA PROMESSE DE DIEU | HOMÉLIE DU 11 DÉCEMBRE 2022 À TAIZÉLa première lecture que nous venons d’entendre, du livre du prophète Isaïe, est une invitation à la joie. Ce troisième dimanche de l’Avent est d’ailleurs appelé, selon la tradition liturgique, dimanche de Gaudete : « réjouissez-vous ! » Cela semble bien loin d’être facile aujourd’hui, car les épreuves ne manquent pas, dans nos sociétés comme dans nos communautés chrétiennes, dans tant de vies personnelles aussi. Or ces paroles sont adressées par le prophète justement à un peuple qui a beaucoup souffert. Il ne s’agit pas d’une joie facile, ou déjà réalisée, mais plutôt d’une promesse et d’un horizon d’attente. Comme le peuple à qui le prophète annonce la fin de l’exil, nous sommes nous aussi invités à nous tourner vers Dieu qui vient pour guérir et pour sauver. En écoutant ensuite l’Évangile proposé pour ce dimanche, nous saisissons que cette prophétie s’accomplit lorsque le Christ JESUS peut dire : « les aveugles voient, les boiteux marchent, la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres ». Non plus comme une joie à venir, mais comme les signes que le Royaume de Dieu est déjà parmi nous. Les questions que Jean le Baptiste se pose peuvent nous rassurer. Lui qui avait attendu et connu JESUS, lui le grand ami du Seigneur, a aussi, comme beaucoup d’entre nous, expérimenté le doute : « Es-tu le Messie qui doit venir ou devons-nous attendre quelqu’un d’autre ? » JESUS n’entre pas dans de grandes explications pour convaincre. Il suggère simplement aux envoyés de Jean de regarder sa vie, de voir ce qui se passe autour de lui. Il voudrait que nous aussi nous soyons attentifs aux signes très concrets de l’amour de Dieu qui s’accomplissent de nos jours. Et il ajoute : ce sont les derniers, aux yeux du monde, qui reçoivent en premier ces signes de la compassion et de la miséricorde de Dieu. C’est à eux qu’est annoncée la Bonne nouvelle, et plus encore : ce sont eux désormais qui seront envoyés pour annoncer, à leur tour, cette Bonne nouvelle. Dans nos sociétés si riches à tant d’égards, nous voyons aussi une telle misère. L’autre jour à Paris, en sortant d’une prière où il était bon d’être ensemble, j’ai vu un couple qui dormait dans le froid, à l’entrée d’un magasin fermé. Dans leur terrible dénuement, ils se tenaient la main en dormant. Je ne peux pas oublier cette image : reflet d’une immense précarité et d’un amour partagé. Ce souvenir me donne mauvaise conscience, car je n’ai rien fait de concret pour soulager leur misère, ni celle de tant d’autres personnes. Et en même temps je réalise que, à travers toutes ces situations de pauvretés que nous pouvons voir quotidiennement, c’est le Christ qui nous parle. Il provoque en nous un changement de regard, une conversion de vie. Telle est l’espérance que le Christ nous incite à recevoir : les plus pauvres, les exclus de ce monde, non seulement seront accueillis les premiers dans le Royaume de Dieu, mais sont porteurs d’une parole d’Évangile. Alors notre regard se transforme et nous pouvons faire confiance en la promesse que Dieu va rendre justice et combler de joie chaque être humain. Oui, notre regard est réaliste, la foi nous rend aptes à prendre nos responsabilités pour chercher comment alléger les misères et les pauvretés qui nous entourent. Et en même temps, en route vers la nuit de Noël, laissons-nous toucher par cette joie qui vient de loin, du fond des âges et à laquelle, comme Isaïe nous le rappelle, toute la Création participe. Et souvenons-nous que, même dans les nuits de l’humanité et dans les difficultés de nos vies, la présence du Christ ressuscité, l’Esprit Saint toujours nous accompagne. |
| | | RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19176 Pays : FRANCE R E L I G I O N : CATHOLIQUE
| Sujet: Re: L'Homélie Mar 20 Déc 2022, 9:29 pm | |
| - Citation :
- Évangile
JESUS naîtra de Marie, accordée en mariage à Joseph, fils de David (Mt 1, 18-24)
Alléluia. Alléluia. Voici que la Vierge concevra : elle enfantera un fils, on l’appellera Emmanuel, « Dieu-avec-nous ». Alléluia. (Mt 1, 23)
Évangile de JESUS Christ selon saint Matthieu
Voici comment fut engendré JESUS Christ : Marie, sa mère, avait été accordée en mariage à Joseph ; avant qu’ils aient habité ensemble, elle fut enceinte par l’action de l’Esprit Saint. Joseph, son époux, qui était un homme juste, et ne voulait pas la dénoncer publiquement, décida de la renvoyer en secret. Comme il avait formé ce projet, voici que l’ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse, puisque l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint ; elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de JESUS (c’est-à-dire : Le-Seigneur-sauve), car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. » Tout cela est arrivé pour que soit accomplie la parole du Seigneur prononcée par le prophète : Voici que la Vierge concevra, et elle enfantera un fils ; on lui donnera le nom d’Emmanuel, qui se traduit : « Dieu-avec-nous ».
Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui son épouse.
– Acclamons la Parole de Dieu.
ET JOSEPH DANS TOUT ÇA | HOMÉLIE DU 18 DÉCEMBRE 2022 À LYONDans les crèches de Noël chaque santon a son histoire. L’enfant JESUS, Marie, les bergers, les anges, les mages, même le bœuf et l’âne, nous savons quel fut leur rôle dans l’événement. Mais Joseph, qu’a-t-il fait au juste ? On met son santon près de Marie, pour qu’il ait une place, mais quel fut son rôle dans cette naissance ? Il semble que la Nativité se déroule dans une famille monoparentale, tant la présence de la mère est écrasante ! Joseph, c’est l’histoire du père oublié. Or sans lui, tout aurait pu rater. Joseph, l’homme dérouté par la perspective d’une naissance imprévue, la venue au monde d’un enfant qu’il n’attend pas. Un homme qui s’est demandé quelle attitude prendre. « Un homme juste », dit l’évangile, c’est-à-dire qu’il s’efforçait de conformer sa vie à la volonté de Dieu. Et pour le juif pieux qu’il était, être fidèle à Dieu revient à suivre les impératifs de la Loi. Or la Loi est claire : une femme adultère, même si l’on est fiancé, doit être répudiée. C’est ce qu’il décide de faire. Mais il est plein de prévenance, puisqu’il projette une séparation discrète pour éviter de ternir la réputation de Marie. Juste, correct, discret, ce Joseph. Un homme bien sous tous les rapports ! Mais, surprise, son plan va s’effondrer. Un ange lui apparaît en songe et lui demande de revenir sur sa décision. Arrêtons-nous un peu sur cette demande, totalement surprenante. Une demande, même, très inconvenante. Car il y a les choses qui se font et les choses qui ne se font pas. Et là, l’ange dépasse les bornes. Tout d’abord, il demande de ne pas renvoyer Marie. Mais c’est agir à contre-courant des règles de la sainte Torah. Ce qui est révélé à Joseph, c’est que la fidélité à Dieu ne consiste pas à suivre à tout prix des règles morales, des principes même les mieux établis, mais à suivre ce que Dieu attend de lui à ce moment-là : s’ouvrir à une obéissance inattendue. Ensuite que demande Dieu ? De donner un nom à l’enfant : « Tu lui donneras le nom de JESUS. » Vous avez bien entendu : Dieu demande à Joseph d’être le père de JESUS, parce que, en Israël autrefois, comme chez nous aujourd’hui, en tout cas symboliquement, donner un nom à son enfant, c’est le reconnaître publiquement comme son fils. Dieu a demandé à Joseph de faire une place à JESUS, de lui donner une famille, de s’engager à l’aimer. Il lui a demandé d’endosser cette vocation à la fois merveilleuse et éprouvante d’être père, d’être là, de permettre à son enfant de devenir un adulte. Et Joseph a accepté. Il a permis ainsi à JESUS de prendre sa place dans la communauté humaine, au sein de cette bourgade qu’est Nazareth. Et cela n’a pas été facile. L’évangile le raconte aussi. Mais comme tous les pères, ou du moins comme tous les pères le devraient, Joseph a beaucoup aimé et lutté, hésité et prié, espéré et souffert, pour que son fils devienne un homme. Il a pris sur lui ce risque d’être père, fort et fragile à la fois. Voilà l’étonnant chemin de Dieu. Pour faire naître le Christ sauveur, Dieu a eu besoin des gestes et de la fidélité de ce charpentier de Nazareth. Non, Joseph, n’a pas été un figurant. Il nous révèle le véritable visage de l’obéissance. Obéissance… Voilà le gros mot lâché ! Qu’est-ce que ce mot vous dit, obéissance ? Beaucoup de gens l’estiment déplaisant. Le mot éveille la crainte de perdre sa liberté pour se plier à des règles de béton. Mais regardez Joseph. Il nous révèle le véritable visage de l’obéissance. Le défi de l’obéissance, dans les évangiles, n’est pas de nous rétrécir dans une soumission déplaisante, mais de donner à JESUS un espace où se reflètent le pardon et la tendresse de Dieu. Oui, étonnant chemin de Dieu !... Comme autrefois, la question posée à Joseph nous est adressée. Car le Christ aujourd’hui, Celui qui est né pour nous, ne naîtra pas sans nous. Hier, il était à la merci de soldats d’Hérode, quand Joseph l’a pris dans ses bras et l’a sauvé. Aujourd’hui, JESUS nous est donné, c’est le message de Noël, mais il est à notre merci. Il ne peut-être « Dieu avec nous » que si nous sommes d’accord. Il ne s’impose pas. Il se tient à la porte et il frappe. A celui qui ouvre, qui lui fait de la place, il entre chez lui. Noël qui approche est la fête de l’Enfant livré. Fête de l’Enfant qui ne peut naître et grandir que si des hommes et des femmes l’accueillent en partant à sa rencontre, lui offrent un toit, une famille, une communauté. Le rôle de père est aujourd’hui en crise. Joseph pourrait être un bon modèle. Plaçons- le bien en vue dans nos crèches. Et que le Seigneur nous rende docile à sa Parole pour qu’à notre tour, nous donnions JESUS au monde. |
| | | RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19176 Pays : FRANCE R E L I G I O N : CATHOLIQUE
| Sujet: Re: L'Homélie Lun 26 Déc 2022, 9:30 pm | |
| - Citation :
- Évangile
« Le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous » (Jn 1, 1-18)
Alléluia. Alléluia. Aujourd’hui la lumière a brillé sur la terre. Peuples de l’univers, entrez dans la clarté de Dieu ; venez tous adorer le Seigneur ! Alléluia.
Évangile de JESUS Christ selon saint Jean
Au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu. Il était au commencement auprès de Dieu. C’est par lui que tout est venu à l’existence, et rien de ce qui s’est fait ne s’est fait sans lui. En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes ; la lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée.
Il y eut un homme envoyé par Dieu ; son nom était Jean. Il est venu comme témoin, pour rendre témoignage à la Lumière, afin que tous croient par lui. Cet homme n’était pas la Lumière, mais il était là pour rendre témoignage à la Lumière.
Le Verbe était la vraie Lumière, qui éclaire tout homme en venant dans le monde. Il était dans le monde, et le monde était venu par lui à l’existence, mais le monde ne l’a pas reconnu.
Il est venu chez lui, et les siens ne l’ont pas reçu. Mais à tous ceux qui l’ont reçu, il a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu, eux qui croient en son nom. Ils ne sont pas nés du sang, ni d’une volonté charnelle, ni d’une volonté d’homme : ils sont nés de Dieu. Et le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire, la gloire qu’il tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité.
Jean le Baptiste lui rend témoignage en proclamant : « C’est de lui que j’ai dit : Celui qui vient derrière moi est passé devant moi, car avant moi il était. » Tous, nous avons eu part à sa plénitude, nous avons reçu grâce après grâce ; car la Loi fut donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par JESUS Christ.
Dieu, personne ne l’a jamais vu ; le Fils unique, lui qui est Dieu, lui qui est dans le sein du Père, c’est lui qui l’a fait connaître.
– Acclamons la Parole de Dieu.
SOLENNITÉ DE LA NATIVITÉ | HOMÉLIE DU 25 DÉCEMBRE 2022 À LA HULPE (BELGIQUE)Nous avons entendu, soeurs et frères, le début de la lettre aux Hébreux : Dieu a parlé de bien des manières à nos pères. Mais en ces jours où nous sommes, il nous a parlé par son Fils. Nous célébrons ce matin la manière dont Dieu s’y est pris à Noël pour parler à notre coeur. C’est Dieu lui-même qui vient à nous dans cet enfant de la crèche. C’est Dieu lui-même qui vient nous rejoindre : et le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous ! Un enfant en qui va se révéler cet amour inimaginable d’un Dieu qui vient partager notre humanité jusqu’au bout, dans sa beauté et son tragique, dans ses épreuves et dans ses joies. Dans sa proximité jusqu’à l’extrême, Dieu vient nous manifester ce que nous sommes à ses yeux : tous, infiniment précieux ; tous - qui que nous soyons, et où que nous en soyons - tous désirables, au-delà de nos contradictions. Ce ne sont pas nos ténèbres intérieures qui auraient pu l’arrêter… Les anges le chantaient cette nuit : nous sommes ces hommes, ces femmes, ces enfants que Dieu aime et pour qui il vient ouvrir les chemins d’une nouvelle naissance toujours possible. Il est venu de nuit. Et il continue. Il vient dans les nuits de la guerre et de la terreur qu’elle répand. Il vient dans les détresses et l’inquiétude face à l’avenir qui étreignent bien des nôtres aujourd’hui. Il vient se faire proche de nos doutes, de nos chemins de traverse, de nos vies aux rythmes un peu fous qui créent souvent comme un vide en nous, comme le disait Christian Bobin : le temps manque à leur temps ; et la vie manque à leur vie… Si Dieu humblement rejoindre nos fragilités, il n’est pas pour autant sans force, ni sans puissance. N’avez-vous pas constaté qu’il y a dans un tout-petit, comme une force insoupçonnée. Peut-être justement parce qu’il vient à nous désarmé, c’est nous qu’il vient désarmer. Et si sa mère le dépose dans nos bras – et je vois bien Marie le faire ! - nous en perdons nos moyens. Devant ce tout-petit, voilà que monte en nous une étrange émotion, une tendresse émerveillée, une attention extrême devant ce cadeau qui nous est confié. La force de cet enfant de la crèche, c’est de réveiller en nous le meilleur de nous-mêmes. C’est la force de l’amour quand il fait confiance comme cet enfant qui se livre entre nos mains : il ouvre les cœurs, il opère des miracles, il nous redonne un cœur de chair. C’est là qu’est la force de Dieu, dans son amour. C’est la seule force qui vaille, la seule qui peut engendrer la vie, celle qui fait des miracles. Un Dieu qui qui nous guérit du mal, en se livrant sans défense entre nos mains. Corps livré pour nous, comme nous disons à chaque eucharistie, pour devenir nous aussi son Corps, sa chair, son amour en ce monde. L’Evangile de Jean nous parlait de tous ceux qui l’ont reçu. Leur vie en a été peu à peu transformée, comme la venue d’un tout-petit peu transformer bien des choses. Voilà qu’il nous tire de toutes ses forces du côté de la vie. Voilà que c’est lui qui nous prend par la main, et nous relance du côté de la confiance, de l’espérance. Il ressuscite en nous le gout de se donner, de prendre soin de lui, de prendre soin des autres. Dieu qui vient comme un enfant. Et donc comme une invitation. Sans s’imposer, sans discourir, sans mettre de conditions à son amour. Couché dans la paille, il vient en nous tendant les bras. Il nous demande ce qu’on n’avait sans doute jamais imaginé de la part d’un Dieu… Un Dieu qui nous demande de prendre soin de lui. De prendre soin de sa Parole. Et comme, il le demandera plus tard, de prendre soin, à sa manière, des plus petits, de tous ceux en qui ils voient des enfants de Dieu, qu’ils soient bergers ou rois ! Prendre soin aussi de ce monde et de cette terre venus par lui à l’existence. Pour lui, vivre ainsi, c’est cela naître de Dieu. L’Evangile de Jean nous en indique le chemin : - Il nous invite à nous placer sous la lumière du Christ, à nous laisser éclairer par Lui dans nos choix de vie - Il nous invite à Le laisser venir chez lui en nous. En restant à l’écoute de sa Parole ; en communiant à son Corps tout donné ; en prenant le temps de la prière pour naître de lui - Il nous invite à devenir enfants de Dieu, frère du Christ, frères et sœurs les uns des autres. C’est le bienheureux Christian de Chergé, qui dans une homélie de Noël à Thibérine, avait eu cette parole, si belle : cette nuit-là, le Verbe s’est fait frère ! Prendre soin de Dieu ! Prendre soin de tous ceux qu’il appellera un jour ses frères, ses sœurs ! Prendre soin de ce monde… Telle se révèle ce matin notre mission, tel s’éclaire le sens que le Seigneur voudrait donner à notre vie être avec lui des guetteurs de vie et des messagers de paix ! |
| | | RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19176 Pays : FRANCE R E L I G I O N : CATHOLIQUE
| Sujet: Re: L'Homélie Lun 02 Jan 2023, 10:17 pm | |
| - Citation :
- Évangile
« Ils découvrirent Marie et Joseph, avec le nouveau-né. Quand fut arrivé le huitième jour, l’enfant reçut le nom de JESUS » (Lc 2, 16-21)
Alléluia. Alléluia. À bien des reprises, Dieu, dans le passé, a parlé à nos pères par les prophètes ; à la fin, en ces jours où nous sommes, il nous a parlé par son Fils. Alléluia. (cf. He 1, 1-2)
Évangile de JESUS Christ selon saint Luc
En ce temps-là, les bergers se hâtèrent d’aller à Bethléem, et ils découvrirent Marie et Joseph, avec le nouveau-né couché dans la mangeoire. Après avoir vu, ils racontèrent ce qui leur avait été annoncé au sujet de cet enfant. Et tous ceux qui entendirent s’étonnaient de ce que leur racontaient les bergers. Marie, cependant, retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur. Les bergers repartirent ; ils glorifiaient et louaient Dieu pour tout ce qu’ils avaient entendu et vu, selon ce qui leur avait été annoncé.
Quand fut arrivé le huitième jour, celui de la circoncision, l’enfant reçut le nom de JESUS, le nom que l’ange lui avait donné avant sa conception.
– Acclamons la Parole de Dieu.
MARIE ET L'ENFANT | HOMÉLIE DU 1ER JANVIER 2023 À BAYEUXQuel contraste, frères et sœurs, entre la simplicité de l’événement que nous venons de célébrer à Noël, et la façon bien souvent tapageuse, à coup de guirlandes illuminées, de cadeaux empaquetés, de champagne coulant à flot, avec lesquels nous fêtons, vingt siècles après, son anniversaire… au point que certains vont même jusqu’à vouloir gommer l’origine chrétienne de cette fête en effaçant la moindre trace de crèche dans l’espace public. L’événement original n’a eu pour seuls témoins que Marie, Joseph, ainsi que quelques bergers, qui, aussitôt arrivés, repartent. Car ce sont des nomades, des sans domicile fixe, au point que l’empereur Auguste ne jugeait même pas utile de les recenser. Et c’est à eux, ces petits qui étaient marginalisés dans la société d’alors, qu’il revient annoncer la naissance de Celui qui est venu apporter la paix, comme le prophétisait déjà l’auteur du livre des Nombres. La paix … je crois qu’il s’agit de l’aspiration la plus profonde des enfants, des femmes et des hommes de ce temps … Comment ne pas la sentir vibrer au cœur de tous ces enfants maltraités et de tous ces adolescents harcelés, qu’il m’arrive si souvent de rencontrer ?… Comment ne pas la sentir monter chez ce peuple ukrainien qui souffre de cette guerre qui s’enlise dans le froid de l’hiver ? Le signe dont les bergers témoignent, c’est celui d’un nouveau-né couché dans une mangeoire. Dieu vient au monde comme un enfant qui naît. Un enfant qui naît, c’est le fruit d’une attente. Un enfant qui naît, c’est un être à la fois beau et fragile. Voici que Dieu a besoin de l’homme pour la survie de son Fils dans la froidure de ce monde. Un enfant qui naît, c’est un avenir qui s’ouvre ! Noel n’est pas un rêve de jadis qui viendrait nous visiter une fois l’an, un souvenir du passé qu’il nous faudrait ranimer chaque année, avec une ferveur affadie par le temps qui passe… Non, Noël, c’est une lumière d’avenir, un amour qui appelle, un ferment qui travaille. En cette nuit, voici que l’amour prend racine dans le monde ! Enfin, un nouveau-né couché dans une mangeoire, c’est un signe qui ne trompe pas. Il ne peut faire sens que pour celui qui a faim. Noël n’a de sens que pour ceux qui sont affamés de justice et de paix. Si tu n’as faim d’aucun changement dans ta vie, d’aucune transformation de ce monde, Noel risque d’être vide de sens pour toi ! À côté de cette mangeoire où repose le petit, Marie reste silencieuse. Elle médite, sans bien comprendre la portée de l’événement. Celle, à qui Dieu a confié l’éducation de son Fils, ne fait qu’enregistrer dans sa mémoire ce qui se passe, même si le véritable sens lui échappe encore. N’est-ce pas là d’ailleurs la mission de tout éducateur de retenir les faits et gestes de l’enfant qu’il accompagne, même s’il n’en saisit pas encore entièrement le sens, qui peut être lui sera révélé plus tard, lorsque celui-ci deviendra adulte. Ainsi Marie apprendra de l’Esprit de son Fils, à qui est donné le nom de JESUS, c’est-à-dire « le Seigneur sauve », qu’elle est appelée comme Paul le rappelle à nous tous dans sa lettre, à donner à Dieu le nom d’Abba, c’est-à-dire « Père ». Et voici donc qu’en ce Dimanche, dans la simplicité de ce monastère, l’enfant de la mangeoire va, une nouvelle fois, venir sur cet autel nous donner à manger son Corps, pour qu’ensemble, en Église, malgré la crise qu’elle traverse aujourd’hui, au cœur de ce monde où tant de nos frères connaissent de graves difficultés, nous puissions devenir des bâtisseurs d’amour et de vérité, de justice et de paix. Puisse Marie, que nous fêtons aujourd’hui, nous accompagner dans cette tâche que nous confie son Fils, comme elle a su l’accompagner tout au long de sa vie. Alors, puisqu’il est de tradition, en ce premier jour de l’an neuf, d’échanger nos vœux, permettez-moi, au nom de l’enfant de Noël, de souhaiter à chacune et chacun d’entre vous, que vous soyez dans ce monastère ou que vous soyez devant votre écran : « Que la paix soit avec toi tout au long de cette nouvelle année ! » |
| | | RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19176 Pays : FRANCE R E L I G I O N : CATHOLIQUE
| Sujet: Re: L'Homélie Mar 10 Jan 2023, 9:18 pm | |
| - Citation :
- Évangile
Nous sommes venus d’Orient adorer le roi (Mt 2, 1-12)
Alléluia. Alléluia. Nous avons vu son étoile à l’orient, et nous sommes venus adorer le Seigneur. Alléluia. (cf. Mt 2, 2)
Évangile de JESUS Christ selon saint Matthieu
JESUS était né à Bethléem en Judée, au temps du roi Hérode le Grand. Or, voici que des mages venus d’Orient arrivèrent à Jérusalem et demandèrent : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu son étoile à l’orient et nous sommes venus nous prosterner devant lui. » En apprenant cela, le roi Hérode fut bouleversé, et tout Jérusalem avec lui. Il réunit tous les grands prêtres et les scribes du peuple, pour leur demander où devait naître le Christ. Ils lui répondirent : « À Bethléem en Judée, car voici ce qui est écrit par le prophète : Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n’es certes pas le dernier parmi les chefs-lieux de Juda, car de toi sortira un chef, qui sera le berger de mon peuple Israël. » Alors Hérode convoqua les mages en secret pour leur faire préciser à quelle date l’étoile était apparue ; puis il les envoya à Bethléem, en leur disant : « Allez vous renseigner avec précision sur l’enfant. Et quand vous l’aurez trouvé, venez me l’annoncer pour que j’aille, moi aussi, me prosterner devant lui. » Après avoir entendu le roi, ils partirent.
Et voici que l’étoile qu’ils avaient vue à l’orient les précédait, jusqu’à ce qu’elle vienne s’arrêter au-dessus de l’endroit où se trouvait l’enfant. Quand ils virent l’étoile, ils se réjouirent d’une très grande joie. Ils entrèrent dans la maison, ils virent l’enfant avec Marie sa mère ; et, tombant à ses pieds, ils se prosternèrent devant lui. Ils ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents : de l’or, de l’encens et de la myrrhe.
Mais, avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin.
– Acclamons la Parole de Dieu.
UN DIEU QUI DÉSINSTALLE | HOMÉLIE DU 8 JANVIER 2023 À MONTIGNY-LES-CORMEILLESQuelques jours avant noël, alors que je réfléchissais un matin de bonne heure sur l’homélie de ce jour, je suis tombé, grâce à mon téléphone portable, sur un résumé d’actualité fort éloquent d’une chaîne d’information en continue. Immigration : la version définitive d’une nouvelle loi prévoyant une nouvelle carte de séjour va être dévoilée. Espace : la fusée qui venait de décoller depuis kourou s’est perdue dans les étoiles. Transport : le jour de Noël un ⅓ des trains ne circuleront pas. Hé beh mazette ! me suis-je dis ! Les rois mages en 2023 ne sont pas assurés de pouvoir atteindre nos crèches ! C’est pas gagnée, cette histoire ! Quel monde étrange, replié sur lui-même, et qui cherche dans le ciel sa porte de sortie à une vie ici-bas trop sinistre. Étrange modernité - si le mot a encore un sens - qui crie liberté à tous les niveaux et qui rend de plus en plus compliqués ou complexes, la vie ordinaire, la relation entre humains, l’itinérance, .., la confiance dans la vie, en somme ! Évidemment, dans ce monde, ce vieux monde, il y a l’Eglise, embourbée par des systèmes qui donnent envie à beaucoup de prendre la tangente. Mais quel tohu-bohu ! Les mages avaient trouvé une étoile à l’orient, et nous nous sommes plutôt dés-orientés. Mais si l’étoile cherchait d’abord à nous désinstaller ? Souvenez-vous : La nuit de Noël, les anges, dans le ciel étoilé, claironnaient : « paix sur la terre aux hommes de bonne volonté ! » Nous les connaissons, ces hommes de bonne volonté : il y a d’abord eu les bergers, ces exclus de la société. Et aujourd’hui ce sont des étrangers, qui en savent un peu plus sur le ciel que le commun des mortels. Mais où sont les autres ? Où sommes-nous ? Les pouvoirs politiques et religieux avaient pourtant été mis dans la confidences de l’étoile mais, eux, ont préféré rester dans l’apparente stabilité de leurs palais. Où sommes-nous ? La compagnie de JESUS n’est pas socialement ni religieusement adaptée à un monde lisse et bien propre. La naissance de JESUS vient bousculer les rétrécissements identitaires qui cloisonnent et étiquettent ce qui est bien, ce qui est mal. JESUS, dès la crèche, désinstalle notre petit confort, notre petit cocon où chacun ressemble trop à l’autre. Votre communauté, ici, aux multiples visages, en quelques générations ou en quelques années, d’un continent à l’autre, témoigne généreusement de l’actualité de l’évangile. Aujourd’hui, comme hier, et aux jours de la Nativité, la Bonne Nouvelle dépasse toutes les frontières. Première désinstallation : celle de notre milieu. Revenons encore en arrière : quelques semaines avant leur arrivée à Bethléem, les mages, pour être capables de se mettre en route et de laisser tout en plan, avaient joué leur vie. Ne pressentaient-ils pas qu’ils allaient découvrir ce qu’ils n’avaient pas encore découvert ? En scrutant le ciel, dans leurs laboratoires, ils avaient opté de ne pas s’installer dans leurs idées, ni leurs convictions mais de se laisser interpeller, questionner, surprendre. Notre cœur et notre tête ne sont-ils pas notre laboratoire pour être non pas des blasés, mais des curieux ? Et si on ne se lassait pas d’avancer ni de grandir, de questions en étonnement ? Y compris et surtout dans la nuit, dans l’épaisseur de la nuit, celle du doute, ou du découragement. Le savoir des mages, comme leurs fausses-pistes ne les avaient rendus ni imbus, ni aigris. Ils étaient orientés vers la vie. Rien n’était un obstacle. Tout était un tremplin. Deuxième désinstallation : celle de nos idées trop vite arrêtées. Derrière l’étoile lumineuse qui désinstalle, se cachait la lumière de Dieu lui-même. Qui est ce Dieu qui prendrait plaisir à nous désinstaller ? En vérité, Dieu lui-même s’est désinstallé. Lui, de condition divine, au-dessus de toute création, atterri dans une crèche, entre deux courants d’air, loin des palais du pouvoir. Un atterrissage de L’invisible dans le visible, de l’éternel dans le temps, de la puissance dans la faiblesse. En 2005, lors des JMJ de Cologne, où la tradition aime à dire que l’on y trouve les reliques des rois mages, le pape Benoît XVI, qui vient de nous quitter, exhortaient les jeunes à apprendre « le style de Dieu » : se donner dans la faiblesse d’un enfant, dans le pouvoir sans défense de l’amour. « Dieu est différent. Et cela signifie que, désormais, les mages, eux-mêmes, doivent devenir différents. » N’ayons donc pas peur. L’étoile du ciel, dans la paille de la crèche, est notre boussole. Et toujours, il nous devance et nous désinstalle. |
| | | RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19176 Pays : FRANCE R E L I G I O N : CATHOLIQUE
| Sujet: Re: L'Homélie Mar 17 Jan 2023, 10:27 pm | |
| - Citation :
- Évangile
« Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde » (Jn 1, 29-34)
Alléluia. Alléluia. « Le Verbe s’est fait chair, il a établi parmi nous sa demeure. À tous ceux qui l’ont reçu, il a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu. » Alléluia. (cf. Jn 1, 14a.12a)
Évangile de JESUS Christ selon saint Jean
En ce temps-là, voyant JESUS venir vers lui, Jean le Baptiste déclara : « Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde ; c’est de lui que j’ai dit : L’homme qui vient derrière moi est passé devant moi, car avant moi il était. Et moi, je ne le connaissais pas ; mais, si je suis venu baptiser dans l’eau, c’est pour qu’il soit manifesté à Israël. » Alors Jean rendit ce témoignage : « J’ai vu l’Esprit descendre du ciel comme une colombe et il demeura sur lui. Et moi, je ne le connaissais pas, mais celui qui m’a envoyé baptiser dans l’eau m’a dit : ‘Celui sur qui tu verras l’Esprit descendre et demeurer, celui-là baptise dans l’Esprit Saint.’ Moi, j’ai vu, et je rends témoignage : c’est lui le Fils de Dieu. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
JE NE LE CONNAIS PAS ? | HOMÉLIE DU 15 JANVIER 2023 À EUCombien de temps Jean-Baptiste a-t-il persévéré ? Combien de jours passés à baptiser, sans relâche, dans les eaux du Jourdain, jusqu’à ce que se présente celui qui allait donner sens à toute sa mission, à toute sa vie même. Il a fallu plonger des milliers d’anonymes, pour finalement y retrouver JESUS, ou bien plutôt se laisser retrouver par JESUS… alors pour tous ceux parmi nous qui galèrent, qui patinent, qui s’impatientent en trouvant parfois que leur travail est répétitif, apprenons de Jean-Baptiste la patience ou plutôt l’espérance de voir un jour tout s’illuminer dans la grâce d’une rencontre. A deux reprises, Jean-Baptiste vient de nous le dire : JESUS, « moi, je ne le connaissais pas ». C’est un peu étrange tout de même, vu que JESUS et Jean sont cousins. Souvenez-vous, le Baptiste est le fils d’Elisabeth à qui Marie a rendu visite dès avant sa naissance. Probablement que Jean et JESUS se sont fréquentés longtemps avant de comprendre vraiment qui ils étaient. Alors à tous ceux qui pensent encore connaître ceux avec qui ils vivent, et qui croient un peu vite avoir fait le tour de leurs amis, de leurs parents, de leurs enfants, de leur conjoint, apprenons de Jean-Baptiste la sagesse de vivre longtemps, très longtemps auprès de quelqu’un sans prétendre le connaître. Et c’est sans doute la condition pour connaître quelqu’un. Admettre, tout d’abord, qu’on ne le connaît pas. Pour lui laisser la chance de se manifester, tel qu’il est, vraiment. Au fond… c’est au fond de l’eau que Jean offre à JESUS la possibilité de se dévoiler. JESUS disparaît, inconnu, dans les sombres eaux du Jourdain, il remonte, triomphant, dans la splendeur du ciel. Il s’enfonce, comme un homme, comme tous ces hommes et ces femmes anonymes qui avant lui furent plongées dans les mêmes eaux, et il remonte comme Dieu, couronné par l’Esprit Saint. C’est bien le même : il n’a pas changé, mais il est révélé. Jean, en accomplissant sa mission fidèlement, patiemment, a manifesté en JESUS l’homme plongé avec les pécheurs, et Dieu, triomphant du péché. Jean manifeste le mystère jusque-là tenu caché. En JESUS tout est humain et tout est divin. Un coup de maître… au sens propre. Il y a sans doute parmi nous des professeurs, des maîtres, des maîtresses qui reconnaîtront en Jean-Baptiste un des leurs, et des parents, des grands-parents aussi ! Manifester ce qu’il y a de plus grand dans ceux qui nous sont confiés, ne serait-ce qu’un temps, n’est-ce pas là une des missions les plus belles qui soit ? Donner à l’autre l’occasion de dévoiler ce qu’il cache au plus intime de beau, de divin dans sa vie. Jusqu’à ce que l’on découvre en l’autre sa part de divinité, on ne l’a jamais vraiment connu. Connaître quelqu’un, c’est voir tout le bien qu’il peut faire. Il y a, en chaque baptisé, un Christ à faire remonter des eaux, un trésor de grâces et de lumières à faire émerger. Certes, c’est l’Esprit Saint qui, seul, fait descendre la grâce sur chacun d’entre nous, mais ce sont les hommes, toujours, qui la dévoileront au monde. Heureux sommes-nous lorsque nous manifesterons la splendeur de Dieu chez nos frères, sans se soucier de les voir nous dépasser en sainteté, en bonté. Heureux serons-nous, car bien souvent ce que nous dévoilerons de beau chez l’autre lui est à lui-même inconnu. Désigner la grâce, c’est souvent la libérer. Frères et sœurs, on se demande parfois, avec raison, où se cache Dieu dans le monde. Mais sommes-nous conscients que notre mission est peut-être justement de dévoiler le mystère qui le tient sceller en nos frères ? Ce serait un beau projet pour chacun d’entre nous, alors que débute le temps ordinaire : faire surgir en l’ordinaire de nos frères l’extraordinaire de Dieu. Libérer les grâces cachées dans bien des cœurs. Oh certes, chez nous, ni l’humanité, ni encore moins la divinité ne sont parfaites. Mais puisque nous avons partagés avec JESUS les eaux du baptême, nous savons que nous partagerons aussi avec lui le ciel de la gloire. Nous ne sommes pas l’agneau, mais que d’humbles brebis, appelées à être saintes avec tous ceux qui, en tout lieu, invoquent le nom de notre Seigneur JESUS Christ. |
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| Sujet: Re: L'Homélie Lun 23 Jan 2023, 11:35 pm | |
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- Les Evangiles » Jean » chapitre 21
21:1 Après cela, JESUS se montra encore aux disciples, sur les bords de la mer de Tibériade. Et voici de quelle manière il se montra.
21:2 Simon Pierre, Thomas, appelé Didyme, Nathanaël, de Cana en Galilée, les fils de Zébédée, et deux autres disciples de JESUS, étaient ensemble.
21:3 Simon Pierre leur dit: Je vais pêcher. Ils lui dirent: Nous allons aussi avec toi. Ils sortirent et montèrent dans une barque, et cette nuit-là ils ne prirent rien.
21:4 Le matin étant venu, JESUS se trouva sur le rivage; mais les disciples ne savaient pas que c'était JESUS.
21:5 JESUS leur dit: Enfants, n'avez-vous rien à manger? Ils lui répondirent: Non.
21:6 Il leur dit: Jetez le filet du côté droit de la barque, et vous trouverez. Ils le jetèrent donc, et ils ne pouvaient plus le retirer, à cause de la grande quantité de poissons.
21:7 Alors le disciple que JESUS aimait dit à Pierre: C'est le Seigneur! Et Simon Pierre, dès qu'il eut entendu que c'était le Seigneur, mit son vêtement et sa ceinture, car il était nu, et se jeta dans la mer.
21:8 Les autres disciples vinrent avec la barque, tirant le filet plein de poissons, car ils n'étaient éloignés de terre que d'environ deux cents coudées.
21:9 Lorsqu'ils furent descendus à terre, ils virent là des charbons allumés, du poisson dessus, et du pain.
21:10 JESUS leur dit: Apportez des poissons que vous venez de prendre.
21:11 Simon Pierre monta dans la barque, et tira à terre le filet plein de cent cinquante-trois grands poissons; et quoiqu'il y en eût tant, le filet ne se rompit point.
21:12 JESUS leur dit: Venez, mangez. Et aucun des disciples n'osait lui demander: Qui es-tu? sachant que c'était le Seigneur.
21:13 JESUS s'approcha, prit le pain, et leur en donna; il fit de même du poisson.
21:14 C'était déjà la troisième fois que JESUS se montrait à ses disciples depuis qu'il était ressuscité des morts. CÉLÉBRATION ŒCUMÉNIQUE | HOMÉLIE DU 22 JANVIER 2023Evangile Jn 21, 1-14 Alors qu’il commence sa mission, le Seigneur s’impose sur une barque de pêcheurs qui ont peiné toute la nuit sans rien prendre. Il leur ordonne de jeter les filets qui se remplissent - au point de se déchirer. Trois ans plus tard, quand « tout fut accompli », le ressuscité apparaît à ses disciples – le soir de la résurrection, - le huitième jour à nouveau ; ils ne le reconnaissent pas. Une troisième fois, Il leur apparaît, alors qu’ils viennent de pêcher toute la nuit sans rien prendre. Comme lors de la première rencontre, il suggère de jeter les filets – qui - comme la première fois se remplissent - mais cette fois - ne se déchirent pas. Simon, devenu Pierre, se jette à l’eau, peut-être par pudeur car il était nu, peut-être aussi parce qu’il est encore une fois effrayé, malgré tout ce dont il a été le témoin pendant trois ans. Mais il remonte sur la barque et tire le filet qui compte 153 poissons. Ces poissons représentent dans une symbolique biblique - la plénitude des 17 nations ç’est à dire l’universalité du genre humain, voire de la création toute entière. Pierre actualise l’annonce que lui a faite le Seigneur lors de la première rencontre – « tu seras pêcheur d’hommes ». Avec Pierre, tous les disciples – maintenant apôtres - sont devenus pêcheurs d’hommes, pour les amener au port de la rédemption, du salut – le Christ - qui dit à tous comme il a dit à ses disciples : « venez manger », car Il est le Pain de vie. |
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| Sujet: Re: L'Homélie Mar 31 Jan 2023, 9:33 pm | |
| - Citation :
- Évangile
« Heureux les pauvres de cœur » (Mt 5, 1-12a)
Alléluia. Alléluia. Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux ! Alléluia. (Mt 5, 12)
Évangile de JESUS Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là, voyant les foules, JESUS gravit la montagne. Il s’assit, et ses disciples s’approchèrent de lui. Alors, ouvrant la bouche, il les enseignait. Il disait : « Heureux les pauvres de cœur, car le royaume des Cieux est à eux. Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés. Heureux les doux, car ils recevront la terre en héritage. Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés. Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde. Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu. Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu. Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des Cieux est à eux. Heureux êtes-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi. Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux ! »
– Acclamons la Parole de Dieu. HOMÉLIE DU 29 JANVIER 2023 À OPHAIN-BOIS-SEIGNEUR-ISAAC (BELGIQUE)Vous connaissez sans doute cette réplique culte du film la Grande Vadrouille, lorsqu’un soldat anglais se fait soigner par une religieuse. Pendant que celle-ci ausculte son foie, elle lui dit ceci : « Votre foie est gonflé. Vous aimez bien tout ce qui est bon. Eh bien, c'est très mauvais ! » Nous en faisons bien souvent l’expérience : ce que nous trouvons bon peut s’avérer à terme très mauvais ! Cependant, à l’écoute des béatitudes, est-ce que ce qui nous semble mauvais, injuste —ou à combattre— serait en réalité bon ? ‘Heureux les pauvres !’ ‘Heureux êtes-vous si on vous persécute’. N’est-ce pas pervers ? Un peu d’opium pour le peuple ? Avons-nous honnêtement le courage de vivre ces béatitudes ? Ce passage qui inaugure le sermon sur la montagne ne nous invite pas à être idéologue, à fuir la réalité, encore moins à valoriser la souffrance. Les béatitudes ne nous invitent pas à avoir une « attitude de béats ». Au contraire, elles sont autant de chemins vers une joie bien réelle, concrète. Vers un bonheur qui commence dès aujourd’hui dans la banalité de cette vie. La joie et le bonheur des béatitudes sont en effet à portée de main. De quelle manière ? En consentant à la vie telle qu’elle nous est donnée, avec sa part d’inéluctable, et de manque. Il s’agit pas d’une résignation passive. Au contraire, il s’agit de nous déposséder de la volonté de posséder notre vie ! De voir le manque, l’incomplétude, l’intranquillité non comme des failles à combler, mais comme chemins d’humanisation. Il y a en effet une salutaire frustration qui nous rappelle que le plaisir n’est pas le moteur de l’humain, ou le critère de sa réussite. En cela, il ne s’agit pas de changer de vie, la refaire ou la gagner. Mais de changer sa vie. La voir autrement. Et y inviter Dieu. Non pour qu’il comble notre vide, mais pour qu’il nous donne d’habiter et d’accueillir nos manques autrement. Dans la vie, le comble ne serait-il pas de se croire comblé, parvenu ? Ceux et celles qui se mettent à l’école des béatitudes —les saints et saintes d’hier et d’aujourd’hui— sont, dans leurs zones d’ombres et leurs manques, des passeurs de lumière. Ils témoignent, par leur fragilité, d’une force venue d’ailleurs. Ces hommes et ces femmes nous montrent que notre monde, si dur et si violent, ne se réduit pas à son inhumanité, à son absurdité. Par leur exemple, ils nous invitent à ne pas nous laisser enfermer dans cet esprit du monde qui voit l’échec comme la fin d’une histoire, et non comme un possible départ. Dans notre monde de performance et de rentabilité, les béatitudes sont en réalité folles, paradoxales, presque inaudibles. Saint-Paul nous le rappelle : « Ce qu’il y a de fou dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi, pour couvrir de confusion les sages ; ce qu’il y a de faible dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi, pour couvrir de confusion ce qui est fort ». Alors, si nous nous risquons à vivre ainsi les béatitudes, celles-ci nous montreront qu’il y a toujours —quelle que soit notre âge ou notre histoire— la possibilité d’aller de l’avant. L’échec ne sera plus un mur, mais un passage, un chemin vers une promesse inattendue. D’ailleurs, le mot de l’Évangile utilisé pour «heureux» peut aussi se traduire par «en route», «en marche», «en avant». Oui, en marche les petits, nous dit l’Évangile. En marche, toi qui te sens vide : accueille ton manque et tu verras tout comme un don. En avant, toi qui es plein de larmes, elles seront pour toi les eaux d’un nouveau baptême, d’une renaissance ! En marche les endeuillés, debout les sans espoir, en marche les persécutés Bien entendu, il ne s’agit pas de se mentir ou d’offrir de fausses promesses. Mais de croire que dans nos nœuds psychiques, nos failles narcissiques, nos échecs affectifs —dans tout ce qu’il y a d’irrésolu en nous— il est toujours possible d’avancer, de marcher, de mettre davantage de vie et de confiance. En un mot : il s’agit de vivre pleinement cette vie-ci, afin de mourir en ayant pleinement vécu et aimé et non de survivre malgré les forces de morts. ’il en est ainsi, c’est à nous d’écrire nos béatitudes, nos chemins de félicité, à nous de les décliner, de les méditer… Oui, heureux ceux qui se savent fragiles et dépendants. Heureux ces mendiants devant Dieu. Leur faim de relation s’épanouira en empathie et attention aux autres. Leurs larmes seront les eaux d’un enfantement. Leur fragilité donnera des forces. Le vide en eux ne sera plus une absence, mais lieu d’écoute… Voilà donc notre destinée la plus intime : accueillir l’inaccompli, l’inachevé, l’intranquillité, pour que, au creux de nos failles et de nos peurs, l’Esprit de Dieu vienne achever son œuvre. Vraiment, le bonheur et le plaisir ne conduisent pas à Dieu : c’est Dieu lui-même qui nous conduit à un bonheur et une joie insoupçonnée. A nous d’y croire et d’en vivre. Amen. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] |
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| Sujet: Re: L'Homélie Lun 06 Fév 2023, 10:40 pm | |
| - Citation :
- Évangile
« Vous êtes la lumière du monde » (Mt 5, 13-16)
Alléluia. Alléluia. Moi, je suis la lumière du monde, dit le Seigneur. Celui qui me suit aura la lumière de la vie. Alléluia. (cf. Jn 8, 12)
Évangile de JESUS Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là, JESUS disait à ses disciples : « Vous êtes le sel de la terre. Mais si le sel devient fade, comment lui rendre de la saveur ? Il ne vaut plus rien : on le jette dehors et il est piétiné par les gens.
Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée. Et l’on n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau ; on la met sur le lampadaire, et elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison. De même, que votre lumière brille devant les hommes : alors, voyant ce que vous faites de bien, ils rendront gloire à votre Père qui est aux cieux. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
CROIRE JÉSUS SUR PAROLE | HOMÉLIE DU 5 FÉVRIER 2023 À CYSOING« vous êtes le sel de la terre, […] vous êtes la lumière du monde » - Vous y croyez, frères et sœurs ? « vous êtes le sel de la terre, […] vous êtes la lumière du monde » - Rien que ça ! et puis quoi encore ? Ici, à Cysoing ? « vous êtes le sel de la terre, […] vous êtes la lumière du monde » - non, mais là, JESUS exagère, il lui arrive parfois d’amplifier les choses… Chers frères et sœurs, comme moi : vous avez entendu ? Vous aussi chers fidèles téléspectateurs, c’est à nous que JESUS adresse ces paroles ! Effectivement, c’est un peu gros… c’est même très gros. Mais c’est vrai chers amis : vous êtes le sel de la terre, et la lumière du monde. Nous résistons à ces paroles. La bienséance, la correction et aussi notre propre liberté nous invite à nous éloigner des compliments qu’on peut nous faire afin de sauvegarder ce qu’il nous reste d’humilité. Alors quand JESUS nous dit ce genre de paroles, nous l’accueillons pieusement… mais nous n’en sommes pas convaincus, nous n’en croyons pas un mot ! Et même, elles nous gênent ! Celui qui se pense « sel de la terre » ou « lumière du monde » n’est-il pas infesté d’un orgueil insupportable ? Et puis, quand on connaît l’histoire, et qu’on suit l’actualité : il n’y a vraiment pas de quoi la ramener ! Profil bas les cathos ! « vous êtes le sel de la terre, […] vous êtes la lumière du monde » JESUS insiste : « vous êtes le sel de la terre, […] vous êtes la lumière du monde » Chers frères et sœurs, cette parole du Christ nous prend là où nous sommes, avec le regard que nous avons sur nous, un regard parfois chagriné parce que nous ne correspondons pas avec ce que nous aurions aimé être. Cette parole nous atteint alors que nous nous sommes divertis loin de Dieu sous des lumières artificielles, comme un fils prodigue. Cette parole heurte nos oreilles alors que nous avons une petite vie, diminuée par l’âge ou la maladie, notre jeunesse a fui et notre vie s’éteint. Mais vous, oui, vous : « vous êtes le sel de la terre, […] vous êtes la lumière du monde » Oui, chers amis fidèles téléspectateurs, cette parole est vraie, et elle est pour aujourd'hui. Il s’agit de faire taire les voix qui nous mentent en nous exaltant ou en nous démolissant : « vous êtes le sel de la terre, […] vous êtes la lumière du monde » : c’est ce que nous sommes, ni plus ni moins ! JESUS n’a pas l’habitude de flatter. Sa parole est vérité. Frères et sœurs : nous croyons les paroles de JESUS quand il nous dit : « tes péchés sont pardonnés ». Nous croyons encore quand il dit : « Ceci est mon corps, ceci est la coupe de mon sang ». Alors : pourquoi ne le croyons-nous pas quand il nous dit : « vous êtes le sel de la terre, […] vous êtes la lumière du monde » ? C’est ce que nous sommes frères et sœurs ! Si nous n’y croyons pas, alors nous nous affadissons, alors nous mettons cette lumière sous le boisseau et nous retrouvons cette vie sans goût et sans relief dans lequel le démon nous a convaincu de nous situer. Mais Dieu voit plus grand ! Dieu nous voit des géants ! Un peu comme Saint Évrard que vous avez « géantifié » chers collégiens de Cysoing ! À son époque, il n’imaginait certainement pas que 800 ans après, on dirait la messe télévisée dans la paroisse qu’il avait fondée ! Quand Dieu nous appelle à la sainteté, il n’envisage pas moins grand ! Ne soyons pas des “gagne-petit” frères et sœurs, ayons l’ambition de Dieu pour nous-mêmes et pour l’Église toute entière : sel de la terre, lumière du monde ! Et il ne s’agit pas d’orgueil. Ne rejetons pas cette vocation dont le monde a besoin, dont la terre a soif ! Ah, mais bien sûr : notre saveur, notre lumière ne vient pas de nous, mais de lui : « goûtez et voyez comme est bon le Seigneur »… « Je suis la lumière du monde, qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie ». Et JESUS est venu sur terre pour nous faire vivre de sa vie. Il nous a transformé en lui : sel et lumière ! Vous savez : le rôle du sel et de la lumière, c’est de révéler la bonté et la beauté de ce qui est déjà là. Le sel n’augmente pas la quantité des aliments, il en révèle la qualité. La lumière n’ajoute rien à ce qui se trouve dans une pièce, elle permet simplement de voir. C’est ça la vocation des chrétiens dans le monde : révéler sa bonté, révéler sa beauté. Pour l’amour du monde, croyez JESUS sur Parole : « vous êtes le sel de la terre, et la lumière du monde ». Amen. |
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| Sujet: Re: L'Homélie Mar 14 Fév 2023, 7:41 pm | |
| - Citation :
- Évangile
« Il a été dit aux Anciens. Eh bien ! moi, je vous dis » (Mt 5, 17-37)
Alléluia. Alléluia. Tu es béni, Père, Seigneur du ciel et de la terre, tu as révélé aux tout-petits les mystères du Royaume ! Alléluia. (cf. Mt 11, 25)
Évangile de JESUS Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là, JESUS disait à ses disciples : « Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes : je ne suis pas venu abolir, mais accomplir. Amen, je vous le dis : Avant que le ciel et la terre disparaissent, pas un seul iota, pas un seul trait ne disparaîtra de la Loi jusqu’à ce que tout se réalise. Donc, celui qui rejettera un seul de ces plus petits commandements, et qui enseignera aux hommes à faire ainsi, sera déclaré le plus petit dans le royaume des Cieux. Mais celui qui les observera et les enseignera, celui-là sera déclaré grand dans le royaume des Cieux. Je vous le dis en effet : Si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens, vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux.
Vous avez appris qu’il a été dit aux anciens : Tu ne commettras pas de meurtre, et si quelqu’un commet un meurtre, il devra passer en jugement. Eh bien ! moi, je vous dis : Tout homme qui se met en colère contre son frère devra passer en jugement. Si quelqu’un insulte son frère, il devra passer devant le tribunal. Si quelqu’un le traite de fou, il sera passible de la géhenne de feu. Donc, lorsque tu vas présenter ton offrande à l’autel, si, là, tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse ton offrande, là, devant l’autel, va d’abord te réconcilier avec ton frère, et ensuite viens présenter ton offrande. Mets-toi vite d’accord avec ton adversaire pendant que tu es en chemin avec lui, pour éviter que ton adversaire ne te livre au juge, le juge au garde, et qu’on ne te jette en prison. Amen, je te le dis : tu n’en sortiras pas avant d’avoir payé jusqu’au dernier sou.
Vous avez appris qu’il a été dit : Tu ne commettras pas d’adultère. Eh bien ! moi, je vous dis : Tout homme qui regarde une femme avec convoitise a déjà commis l’adultère avec elle dans son cœur. Si ton œil droit entraîne ta chute, arrache-le et jette-le loin de toi, car mieux vaut pour toi perdre un de tes membres que d’avoir ton corps tout entier jeté dans la géhenne. Et si ta main droite entraîne ta chute, coupe-la et jette-la loin de toi, car mieux vaut pour toi perdre un de tes membres que d’avoir ton corps tout entier qui s’en aille dans la géhenne. Il a été dit également : Si quelqu’un renvoie sa femme, qu’il lui donne un acte de répudiation. Eh bien ! moi, je vous dis : Tout homme qui renvoie sa femme, sauf en cas d’union illégitime, la pousse à l’adultère ; et si quelqu’un épouse une femme renvoyée, il est adultère.
Vous avez encore appris qu’il a été dit aux anciens : Tu ne manqueras pas à tes serments, mais tu t’acquitteras de tes serments envers le Seigneur. Eh bien ! moi, je vous dis de ne pas jurer du tout, ni par le ciel, car c’est le trône de Dieu, ni par la terre, car elle est son marchepied, ni par Jérusalem, car elle est la Ville du grand Roi. Et ne jure pas non plus sur ta tête, parce que tu ne peux pas rendre un seul de tes cheveux blanc ou noir. Que votre parole soit ‘oui’, si c’est ‘oui’, ‘non’, si c’est ‘non’. Ce qui est en plus vient du Mauvais. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
LE OUI ET LE NON | HOMÉLIE DU 12 FÉVRIER 2023 À LA ROCHELLE« P’têt ben qu’oui, p’têt ben qu’non… » Quand on a comme moi des origines normandes, ou quand n’aime pas exprimer les choses d’une manière trop radicale, tranchée, de peur d’être simpliste, de manquer de nuance, et surtout de ne pas saisir la réalité dans toute sa complexité, certaines des paroles de JESUS prononcées dans le Sermon sur la Montagne peuvent heurter, déranger. C’est le cas du fameux : « Que votre oui soit oui, que votre non soit non » : oui, si c’est oui ; non, si c’est non. Plus littéralement encore, voici ce que JESUS nous dit ce matin : « Que votre parole soit : oui/OUI ; non/NON. Le surplus vient du Mauvais. » En fait, JESUS ne s’en prend pas aux braves Normands, bien sûr, ni aux indécis, ni aux esprits un peu trop subtils. Il s’en prend à ceux qui, sans nécessairement faire de faux serments ou de parjures, abusent du Nom de Dieu en jurant par lui ou par n’importe quel autre élément de sa création. Ils s’imaginent ainsi donner plus de poids à leurs paroles, à leurs promesses, à leurs faits et gestes. Mais en réalité ils affaiblissent leur propre parole, en même temps qu’ils profanent la sainteté de Dieu, puisqu’ils l’utilisent à leurs fins, ils l’instrumentalisent. « Eh ! bien, moi, je vous dis de ne pas jurer du tout. » En quoi cela nous concerne-t-il, frères et sœurs ? En quoi est-ce si important pour nous qui, je l’espère du moins, ne passons pas notre temps à invoquer le Nom de Dieu en vain, ni à jurer ? C’est important, c’est capital et cela nous concerne tous, car, à travers cette recommandation, JESUS nous révèle la force, la consistance, la grandeur, la valeur propres de la parole humaine. « Votre parole d’homme, de femme, a du poids, nous dit-il, elle compte, parce qu’elle-même vient de Dieu, de sa Parole à lui. C’est lui qui vous donne de pouvoir dire OUI ou de pouvoir dire NON. Alors, n’en rajoutez pas avec des serments extérieurs et souvent hypocrites. Que votre parole soit vraiment la vôtre : si c’est oui, qu’elle soit oui ; si c’est non, qu’elle soit non. » Or JESUS nous révèle ainsi quelque chose de plus important encore. C’est que nous pouvons dire oui, mais que nous pouvons aussi, que nous devons parfois dire non. On se représente souvent les chrétiens comme des béni-oui-oui, des gens qui doivent dire oui à tout, tout accepter, au nom de l’obéissance, du dévouement, de l’humilité ou de la charité. Et nous-mêmes, frères et sœurs, pourrions facilement croire que le seul fait de dire non est le signe que nous ne sommes pas de bons chrétiens, de fidèles disciples de JESUS. Certes, le cœur de notre foi, c’est de dire OUI, AMEN à Dieu, à sa Vérité, à sa Parole, à sa Sagesse, à sa Volonté, à sa Bonté, à son Amour, comme Marie : « Qu’il me soit fait selon ta parole », et comme JESUS lui-même, l’Amen de Dieu par excellence, celui qui, par amour, dit OUI à son Père, jusqu’au bout, jusqu’à la Croix. Mais c’est justement ce OUI premier, fondamental, absolu à Dieu qui nous donne la liberté et le devoir de dire NON, non au mensonge, non à l’injustice, non à la violence, non à la turpitude, non à la perversion, non à l’intolérable ! « Que votre parole soit oui, si c’est oui, non, si c’est non. » Frères et sœurs, chers téléspectateurs du Jour du Seigneur, la liberté comme l’exigence du OUI et du NON sont remises par Dieu entre nos mains, et personne ne peut nous interdire d’exercer cette liberté, rien ne doit nous empêcher d’accomplir cette exigence, en l’appliquant d’abord à nous-mêmes, que nous soyons malades ou bien portants, jeunes ou plus âgés, laïcs, religieux ou prêtres. La netteté de mon OUI, la fermeté de mon NON sont une seule et même fidélité qui, de l’intérieur, règlera ma conduite pour que je ne devienne pas meurtrier de mon frère en donnant cours à ma colère, ni adultère dans mon cœur en faisant de mon regard et de mon désir des instruments de captation. Que le Dieu de justice et de miséricorde, le Dieu de la grâce, nous y aide ! AMEN. |
| | | RAMOSI Co-Admin
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| Sujet: Re: L'Homélie Lun 20 Fév 2023, 8:51 pm | |
| - Citation :
- Évangile
« Aimez vos ennemis » (Mt 5, 38-48)
Alléluia. Alléluia. En celui qui garde la parole du Christ l’amour de Dieu atteint vraiment sa perfection. Alléluia. (1 Jn 2, 5)
Évangile de JESUS Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là, JESUS disait à ses disciples : « Vous avez appris qu’il a été dit : Œil pour œil, et dent pour dent. Eh bien ! moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant ; mais si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends-lui encore l’autre. Et si quelqu’un veut te poursuivre en justice et prendre ta tunique, laisse-lui encore ton manteau. Et si quelqu’un te réquisitionne pour faire mille pas, fais-en deux mille avec lui. À qui te demande, donne ; à qui veut t’emprunter, ne tourne pas le dos !
Vous avez appris qu’il a été dit : Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi. Eh bien ! moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent, afin d’être vraiment les fils de votre Père qui est aux cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, il fait tomber la pluie sur les justes et sur les injustes. En effet, si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous ? Les publicains eux-mêmes n’en font-ils pas autant ? Et si vous ne saluez que vos frères, que faites-vous d’extraordinaire ? Les païens eux-mêmes n’en font-ils pas autant ? Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
AIMEZ VOS ENNEMIS / Homélie du 19 Février 2023« Aimez vos ennemis ! » Oserais-je rappeler ces paroles de JESUS à mes amis Ukrainiens ? Pas sûr... Ces mots sont-ils insupportables à entendre ou prophétiques d’un monde nouveau ? Essayons d’y voir plus clair. La 1e lecture de ce dimanche est extraite du livre du Lévitique, collection de lois un peu indigeste, c’est vrai – un proverbe lorrain menace : « Si tu n’es pas sage, on te lira le Lévitique. » Ceci dit, on y trouve des perles, comme cette phrase : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Lv 19,18). A l’époque de JESUS, la tradition juive avait déjà rapproché le commandement de l’amour du prochain du grand commandement « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu » (cfr Dt 6,4). JESUS franchira un pas supplémentaire en identifiant les deux : pour lui, amour du prochain et amour de Dieu ne font qu’un. Ici, JESUS radicalise cette prescription de l’amour du prochain ; il lui donne une dimension proprement révolutionnaire : « Aimez vos ennemis, priez pour ceux qui vous persécutent. » L’amour du prochain vise tout homme, toute femme, sans exception, même celui qui m’a fait du mal. Jamais personne n’avait osé affirmer une telle radicalité avant le Christ ! Ne pas se venger, on peut l’entendre ; à la limite prier pour ses persécuteurs est encore acceptable... Mais aimer ses ennemis ! C’est trop ! Comment les Ukrainiens sous les bombes russes, les Congolais du Kivu soumis à la violence des milices, les femmes violées et les enfants agressés peuvent-ils entendre ces mots ? N’est-ce pas insupportable ? Comment les comprendre ? 1. JESUS, quand il invite à l’amour des ennemis, commente les paroles du Lévitique « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Lv 19,18). « Comme toi-même » ... Justement, pas facile de s’aimer soi-même ! Parfois nous avons du mal à nous aimer, nous sommes déçus de nous-mêmes ou de nos réactions, nous détestons certains de nos échecs. L’amour n’est pas un long fleuve tranquille. Il se mêle à la déception, l’angoisse, les tensions, la détestation parfois. Il se construit pas à pas, il connaît ses hésitations, ses échecs et ses souffrances. S’aimer soi-même, aimer son prochain, aimer ses ennemis : aucun amour n'est facile ! Car tout est très mélangé en nous. L’amour des ennemis n’empêche pas les moments de détestation ou les poussées de rancœur. JESUS continue : « votre Père (...) fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, il fait tomber la pluie sur les justes et sur les injustes. » (Mt 5,45) Oui, tout est mélangé en nous et autour de nous, le bon et le moins bon. 2. Il faut ensuite comprendre ce que signifie l’amour – que ce soit celui des amis ou des ennemis. Nous mettons beaucoup trop de connotation sentimentale à ce mot. Aimer ses ennemis, ce n’est pas les trouver sympathiques, ce n’est pas gommer le mal qu’ils nous ont fait ! L’amour n’empêche pas le devoir de vérité et de justice. Aimer, c’est avoir de la bienveillance. Dépasser mes réactions affectives pour vouloir le bien, le mien et celui de l’autre, même s’il est mon ennemi, même s’il m’a blessé. Aimer mon ennemi, c’est croire que son humanité et la mienne peuvent se rejoindre, car nous sommes tous les deux enfants de Dieu. 3. Et enfin, il faut accueillir la dimension proprement collective de ce commandement de JESUS. JESUS est passé du « tu » au « vous », du « Tu aimeras ton prochain » à « Aimez vos ennemis ». Parce que, pour faire grandir le Royaume de Dieu, il faut que toutes et tous, nous nous engagions sur le chemin du pardon et de la fraternité universelle. L’amour des ennemis n’est pas qu’un enjeu individuel, mais collectif. Dans la vie, il faut oser. Oser l’amour des ennemis, oser croire en ce monde nouveau promis par le Christ. L’amour des ennemis est une force qui peut transformer le monde, JESUS nous invite à la révolution de l’amour. La justice doit toujours être faite, bien entendu, on ne construit que sur un socle de justice, mais elle n’est pas suffisante pour créer un monde nouveau. Le pardon et l’amour des ennemis sont les seuls aptes à recréer une relation entre les personnes qui se sont fait du mal comme entre les peuples en guerre. L’amour des ennemis auquel nous invite JESUS est la promesse et l’incarnation du Royaume de Dieu. De ce Dieu qui aime chacune et chacun, quelles que soient ses faiblesses, son péché, le mal qu’il a pu commettre. Devenir véritablement enfant de Dieu, « fils de votre Père qui est aux cieux », c’est établir vis-à-vis de tous, même nos ennemis, une semblable relation d’amour. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] |
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| Sujet: Re: L'Homélie Lun 27 Fév 2023, 9:18 pm | |
| - Citation :
- Évangile
JESUS jeûne quarante jours, puis est tenté (Mt 4, 1-11)
Ta Parole, Seigneur, est vérité, et ta loi, délivrance. L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. Ta Parole, Seigneur, est vérité, et ta loi, délivrance. (Mt 4, 4b)
Évangile de JESUS Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là, JESUS fut conduit au désert par l’Esprit pour être tenté par le diable. Après avoir jeûné quarante jours et quarante nuits, il eut faim. Le tentateur s’approcha et lui dit : « Si tu es Fils de Dieu, ordonne que ces pierres deviennent des pains. » Mais JESUS répondit : « Il est écrit : L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. »
Alors le diable l’emmène à la Ville sainte, le place au sommet du Temple et lui dit : « Si tu es Fils de Dieu, jette-toi en bas ; car il est écrit : Il donnera pour toi des ordres à ses anges, et : Ils te porteront sur leurs mains, de peur que ton pied ne heurte une pierre. » JESUS lui déclara : « Il est encore écrit : Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu. »
Le diable l’emmène encore sur une très haute montagne et lui montre tous les royaumes du monde et leur gloire. Il lui dit : « Tout cela, je te le donnerai, si, tombant à mes pieds, tu te prosternes devant moi. » Alors, JESUS lui dit : « Arrière, Satan ! car il est écrit : C’est le Seigneur ton Dieu que tu adoreras, à lui seul tu rendras un culte. »
Alors le diable le quitte. Et voici que des anges s’approchèrent, et ils le servaient.
– Acclamons la Parole de Dieu.
DEVENIR LIBRE | HOMÉLIE DU 26 FÉVRIER 2023 À LOURDESChers amis. JESUS est confronté aux mêmes tentations que nous. Il est d’autant plus tenté qu’il aime parfaitement. Plus l’on désire mener une vie bonne, juste et vraie, plus l’on est confronté à des oppositions virulentes et plus, aussi, les tentations sont grandes. J’ai souvent entendu dire avec humour : le meilleur moyen de supprimer une tentation, c’est d’y succomber ! Vous tous ici présents, mes frères détenus victimes de nombreuses addictions, vous savez bien que ce n’est pas vrai. Ces addictions sont comme un puits sans fonds : plus je le remplis et plus il se creuse. Et en plus, elles me font vivre dans le mensonge. Car on voudrait me faire croire que mon bonheur dépend de ce que je possède. Après 40 jours de jeûne, JESUS a faim. Et c’est normal. Mais il a surtout faim de partager, de pratiquer la justice et d’être bon envers ceux qui font le bien comme avec ceux qui font le mal. Je suis délivré de la tentation d’avoir et d’avoir toujours plus, quand je fais du bien à l’autre. Avoir n’est pas mauvais en soi, mais à quoi bon AVOIR, si ce n’est pas pour vivre avec qualité. On voudrait me faire croire qu’en cherchant à paraître et à briller je serai mieux reconnu et mieux apprécié. Être reconnu est un besoin normal et légitime. Mais pas en ramenant tout à moi, pour mon ambition personnelle, jusqu’à prendre la place qui brille et en faisant de l’ombre aux autres, comme le serpent qui s’enroule sur lui-même. JESUS, lui, ne cède pas à cette tentation : il met la Parole de son Père à la première place. C’est ce qu’il m’invite à faire : me laisser aimer par Dieu, prendre sa Parole comme lampe de ma route, et servir les autres, ce qui va me décentrer de moi-même. On voudrait me faire croire qu’en cherchant le pouvoir, à monter dans les hiérarchies grâce aux compromissions, mon ego va alors gagner. Mais je vais perdre mon âme. JESUS, à la veille de mourir, ne se mettra à genoux devant personne, sinon devant celui qui tombé dans son propre puits. Il n’a qu’une passion : relever celui qui n’en peut plus, l’aider à sortir de ses chemins d’addictions sans issue sur lesquels il s’est perdu lui-même. Pour qu’il retrouve la soif de vivre des relations de qualité. Trois tentations qui me poussent à être quelqu’un d’autre que ce que je suis vraiment. Parce que je ne me sens pas aimable ou ne me sais pas aimé. Parce que je n’ai confiance ni en moi, ni dans les autres, ni en Dieu. Alors je succombe aux tentations et je tombe, tôt ou tard, très bas et je me retrouve à nu. « Ils mangèrent », dit le texte de la Genèse, et « ils connurent qu’ils étaient nus ». Nu, en face du grand vide que je suis. Peur de l'autre et j’en deviens son concurrent. Je vais vouloir me cacher de cette nudité-là, marcher à l’ombre -mes frères détenus savent de quoi je parle-, à l’ombre de moi-même. Parce que je ne veux pas me voir tel que je suis. Au Cenacolo, vous apprenez à être vrais, à exprimer vos émotions, vos pensées, vos doutes. Vous apprenez à admettre vos erreurs et entrer dans le chemin du pardon. Dans les déserts de la vie, comment JESUS sort-il vainqueur de ces tentations ? Il reçoit de son Père la plus magnifique des paroles : « Tu es mon enfant bien-aimé. » Mes amis, si, dans ma vie, je découvre que je suis un enfant bien-aimé, si un frère, une sœur, me le montre, au nom de Dieu, je n’ai plus besoin de céder aux tentations. Ni de prouver quoi que ce soit, à qui que ce soit, surtout pas à moi-même. Je peux être moi-même, sans addictions. Libre, libre avec ma vraie face lumineuse. Avec mes biens, avec ce besoin d’être reconnu, et avec mes relations. Car je sais maintenant qui je suis vraiment : un enfant bien-aimé. Et c’est en servant mon frère, ma sœur, que je deviendrai plus libre, que je vivrai dans la vérité et, alors, tellement plus heureux. Frères et sœurs, pendant ces quarante jours de carême, résistons à ce qui n’est pas nous. Et exerçons-nous à cette liberté que le Christ a réussi à vivre. En partageant, en servant. Dans la vérité et libre parce qu’enfant bien aimé du Père. |
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| Sujet: Re: L'Homélie Mar 07 Mar 2023, 9:06 pm | |
| - Citation :
- Évangile
« Son visage devint brillant comme le soleil » (Mt 17, 1-9)
Gloire au Christ, Parole éternelle du Dieu vivant. Gloire à toi, Seigneur. De la nuée lumineuse, la voix du Père a retenti : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le ! » Gloire au Christ, Parole éternelle du Dieu vivant. Gloire à toi, Seigneur. (cf. Mt 17, 5)
Évangile de JESUS Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là, JESUS prit avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère, et il les emmena à l’écart, sur une haute montagne. Il fut transfiguré devant eux ; son visage devint brillant comme le soleil, et ses vêtements, blancs comme la lumière. Voici que leur apparurent Moïse et Élie, qui s’entretenaient avec lui. Pierre alors prit la parole et dit à JESUS : « Seigneur, il est bon que nous soyons ici ! Si tu le veux, je vais dresser ici trois tentes, une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. » Il parlait encore, lorsqu’une nuée lumineuse les couvrit de son ombre, et voici que, de la nuée, une voix disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie : écoutez-le ! » Quand ils entendirent cela, les disciples tombèrent face contre terre et furent saisis d’une grande crainte. JESUS s’approcha, les toucha et leur dit : « Relevez-vous et soyez sans crainte ! » Levant les yeux, ils ne virent plus personne, sinon lui, JESUS, seul.
En descendant de la montagne, JESUS leur donna cet ordre : « Ne parlez de cette vision à personne, avant que le Fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
LA MISSION : GRATITUDE ET CONVERSION | HOMÉLIE DU 5 MARS 2023 À AMETTESDes chrétiens me disent souvent combien il est difficile d’être chrétien dans la société actuelle. Je ne peux que le constater et comme j’aimerais les soutenir. Pourtant, pourrions-nous aussi dire - et peut-être d’abord - l’incroyable grâce qui nous saisit ? En JESUS nous savons ce que beaucoup ne savent pas : Dieu est sauveur. Dieu en JESUS-Christ vient assumer notre vie jusque dans ses impasses, dans ce qui nous défigure, nous dévitalise et nous déshumanise, jusque dans la mort, pour la saisir dans sa résurrection, y planter la puissance de sa vie plus forte que la violence et la mort, de son amour vainqueur de tout mal. « Notre Sauveur, le Christ JESUS, s’est manifesté : il a détruit la mort, il a fait resplendir la vie et l’immortalité par l’annonce de l’Evangile », nous disait Saint Paul dans la deuxième lecture de ce jour. Comment ainsi ne pas commencer par la gratitude ? Mais alors, comment aussi pourrions-nous garder cela pour nous même ? Le salut est pour tous. L’évangélisation n’est pas une option. Elle est un appel pressant du Seigneur, et une urgence pour notre monde. C’est là que l’apôtre nous relance : « Fils bien aimé, avec la force de Dieu, prend ta part des souffrances liées à l’annonce de l’Evangile ». L’Evangélisation, débordement vers le monde d’une grâce reçue, notre raison d’être comme aime à le rappeler le Pape François, ne peut se vivre sans souffrance. Comment comprendre ? Pourquoi ce salut qui libère de toute mort, de toute violence et de tout mal, ne pourrait s’annoncer sans souffrance ? Sans doute parce que le monde qui l’attend de tout son être n’y est pas ouvert. L’amour sauveur est une force de contestation insoupçonnée de tous les pouvoirs autoréférencés et dominations, source d’injustice. Elle est une force politique que les puissants qu’elle conteste repèrent très bien et rejettent. Sans doute aussi parce que nous ne sommes pas nous-mêmes ajustés à cet Evangile que nous annonçons. La mission est toujours d’abord conversion. Les lectures de ce jour nous en décrivent quelques aspects. Permettez-moi d’en évoquer trois : - A la suite d’Abraham, Père des croyants, nul ne peut être disciple missionnaire s’il ne quitte son pays, sa parenté, s’il n’accepte d’être désinstallé par Dieu qui le surprendra toujours au-delà de ce qu’il peut penser et imaginer. La crise des abus a révélé une Eglise installée. Le Seigneur veut refaire de son Eglise une bénédiction pour le monde, selon les mots mêmes prononcés sur Abraham dans la première lecture. Pour cela, elle ne doit mettre sa confiance qu’en Dieu. Il y a parfois une manière d’invoquer la nécessité d’être réaliste pour ne pas entendre l’appel de l’Evangile qui me déconcerte et qui nous fait chercher notre sécurité indépendamment de Dieu. C’est une illusion. Au bout du compte, le seul réalisme qui compte, c’est JESUS mort et ressuscité. Les migrants de passage sur notre territoire font trop les frais de ce que nous avons du mal, à la suite d’Abraham, à nous laisser ébranler par Dieu et son appel. - « Va vers les pays que je te donnerai. » Dieu ne nous met pas en mouvement pour nous perdre mais bien pour nous mener au lieu de notre salut. Nous avons la grâce incroyable de savoir quel est l’objectif de cet appel. Ce lieu, c’est quelqu’un. C’est JESUS. Vivre de JESUS. Nous laisser humaniser par JESUS et nous laisser diviniser dans la grâce de l’Esprit. Tel est le chemin à prendre dès aujourd’hui. - C’est d’ailleurs la révélation de la transfiguration : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui j’ai mis toute ma joie, écoutez-le ! », déclare la voix du Père dans l’Evangile. Être disciple missionnaire, c’est écouter JESUS, joie de Dieu. Pour participer à la transfiguration définitive que Dieu veut pour nous, la plénitude de sa vie en nous, il faut écouter JESUS, le suivre là où il est et là où il va. Le récit de la transfiguration est inséré entre deux annonces de la Passion. Le message est clair. Pour suivre JESUS plénitude de la gloire du Père, pour être missionnaire, il n’y a pas d’autre choix que de le suivre sur les chemins de la Croix et de laisser l’Esprit Saint nous unir à lui pour qu’il nous entraine dans son offrande au Père. Saint Benoit Joseph Labre a cherché longtemps son chemin. Il a fallu du temps et de nombreux échecs pour qu’il découvre que sa « vocation sainte » était l’appel d’Abraham, d’être toujours en chemin. Là, il s’est laissé façonné et il a été libéré de ses scrupules de jeunesse pour découvrir la miséricorde infinie de Dieu. Sur le chemin, d’églises en églises il adorait son Seigneur dans le saint Sacrement. Il y passait des heures Et cela ne l’a pas éloigné du monde, bien au contraire, cela l’a incroyablement rapproché des pauvres. A tel point que, quand il est mort, tous les pauvres de Rome l’ont reconnu saint et ont exigé sa reconnaissance comme tel par l’Eglise. Un homme en chemin – il a parcouru une bonne partie de l’Europe à pieds tout au long de sa vie – un homme jamais installé, tellement en quête de son Seigneur qu’il en est devenu non seulement proche mais évangélisateur des pauvres… Fils bien aimé, avec la force de Dieu, prend ta part aux souffrances de l’annonce de l’Evangile. Seigneur, dans la force de l’Esprit, par l’intercession de Saint Abraham et de saint Benoit Joseph Labre, donne-nous de participer résolument à l’activité missionnaire de l’Eglise. « Relevez-vous et soyez sans crainte » nous dit ton Fils au terme de la Transfiguration. |
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| Sujet: Re: L'Homélie Mar 14 Mar 2023, 8:35 pm | |
| - Citation :
- Évangile
« Une source d’eau jaillissant pour la vie éternelle » (Jn 4, 5-42)
Gloire au Christ, Sagesse éternelle du Dieu vivant. Gloire à toi, Seigneur.
Tu es vraiment le Sauveur du monde, Seigneur ! Donne-moi de l’eau vive : que je n’aie plus soif.
Gloire au Christ, Sagesse éternelle du Dieu vivant. Gloire à toi, Seigneur. (cf. Jn 4, 42.15)
Évangile de JESUS Christ selon saint Jean
En ce temps-là, JESUS arriva à une ville de Samarie, appelée Sykar, près du terrain que Jacob avait donné à son fils Joseph. Là se trouvait le puits de Jacob. JESUS, fatigué par la route, s’était donc assis près de la source. C’était la sixième heure, environ midi. Arrive une femme de Samarie, qui venait puiser de l’eau. JESUS lui dit : « Donne-moi à boire. » – En effet, ses disciples étaient partis à la ville pour acheter des provisions. La Samaritaine lui dit : « Comment ! Toi, un Juif, tu me demandes à boire, à moi, une Samaritaine ? » – En effet, les Juifs ne fréquentent pas les Samaritains. JESUS lui répondit : « Si tu savais le don de Dieu et qui est celui qui te dit : ‘Donne-moi à boire’, c’est toi qui lui aurais demandé, et il t’aurait donné de l’eau vive. » Elle lui dit : « Seigneur, tu n’as rien pour puiser, et le puits est profond. D’où as-tu donc cette eau vive ? Serais-tu plus grand que notre père Jacob qui nous a donné ce puits, et qui en a bu lui-même, avec ses fils et ses bêtes ? » JESUS lui répondit : « Quiconque boit de cette eau aura de nouveau soif ; mais celui qui boira de l’eau que moi je lui donnerai n’aura plus jamais soif ; et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau jaillissant pour la vie éternelle. » La femme lui dit : « Seigneur, donne-moi de cette eau, que je n’aie plus soif, et que je n’aie plus à venir ici pour puiser. » JESUS lui dit : « Va, appelle ton mari, et reviens. » La femme répliqua : « Je n’ai pas de mari. » JESUS reprit : « Tu as raison de dire que tu n’as pas de mari : des maris, tu en a eu cinq, et celui que tu as maintenant n’est pas ton mari ; là, tu dis vrai. » La femme lui dit : « Seigneur, je vois que tu es un prophète !... Eh bien ! Nos pères ont adoré sur la montagne qui est là, et vous, les Juifs, vous dites que le lieu où il faut adorer est à Jérusalem. » JESUS lui dit : « Femme, crois-moi : l’heure vient où vous n’irez plus ni sur cette montagne ni à Jérusalem pour adorer le Père. Vous, vous adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous, nous adorons ce que nous connaissons, car le salut vient des Juifs. Mais l’heure vient – et c’est maintenant – où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et vérité : tels sont les adorateurs que recherche le Père. Dieu est esprit, et ceux qui l’adorent, c’est en esprit et vérité qu’ils doivent l’adorer. » La femme lui dit : « Je sais qu’il vient, le Messie, celui qu’on appelle Christ. Quand il viendra, c’est lui qui nous fera connaître toutes choses. » JESUS lui dit : « Je le suis, moi qui te parle. » À ce moment-là, ses disciples arrivèrent ; ils étaient surpris de le voir parler avec une femme. Pourtant, aucun ne lui dit : « Que cherches-tu ? » ou bien : « Pourquoi parles-tu avec elle ? »
La femme, laissant là sa cruche, revint à la ville et dit aux gens : « Venez voir un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait. Ne serait-il pas le Christ ? » Ils sortirent de la ville, et ils se dirigeaient vers lui.
Entre-temps, les disciples l’appelaient : « Rabbi, viens manger. » Mais il répondit : « Pour moi, j’ai de quoi manger : c’est une nourriture que vous ne connaissez pas. » Les disciples se disaient entre eux : « Quelqu’un lui aurait-il apporté à manger ? » JESUS leur dit : « Ma nourriture, c’est de faire la volonté de Celui qui m’a envoyé et d’accomplir son œuvre. Ne dites-vous pas : ‘Encore quatre mois et ce sera la moisson’ ? Et moi, je vous dis : Levez les yeux et regardez les champs déjà dorés pour la moisson. Dès maintenant, le moissonneur reçoit son salaire : il récolte du fruit pour la vie éternelle, si bien que le semeur se réjouit en même temps que le moissonneur. Il est bien vrai, le dicton : ‘L’un sème, l’autre moissonne.’ Je vous ai envoyés moissonner ce qui ne vous a coûté aucun effort ; d’autres ont fait l’effort, et vous en avez bénéficié. »
Beaucoup de Samaritains de cette ville crurent en JESUS, à cause de la parole de la femme qui rendait ce témoignage : « Il m’a dit tout ce que j’ai fait. » Lorsqu’ils arrivèrent auprès de lui, ils l’invitèrent à demeurer chez eux. Il y demeura deux jours. Ils furent encore beaucoup plus nombreux à croire à cause de sa parole à lui, et ils disaient à la femme : « Ce n’est plus à cause de ce que tu nous as dit que nous croyons : nous-mêmes, nous l’avons entendu, et nous savons que c’est vraiment lui le Sauveur du monde. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
SI TU SAVAIS LE DON DE DIEU | HOMÉLIE DU 12 MARS 2023 À AULNAY-SOUS-BOIS« Si tu savais le don de Dieu… Quel est celui à qui tu parles. » C’est ainsi que JESUS répond à la Samaritaine. Par une double provo¬cation. « Si tu savais le don de Dieu ! » et « Si tu savais quel est celui à qui tu parles ! » La Samaritaine, manifestement, n’en sait rien. Cette brave dame a le questionnement un peu court. Ce qu’elle veut, c’est de l’eau, point. Et éventuellement qu’on la sorte de la situation dans laquelle elle s’est mise par sa conduite, disons, étourdie. Avoir une réputation de fille facile n’est jamais une bonne chose. La Samaritaine, si j’ose dire, a du mal à voir plus loin, ou plus profond, que le bout de son nez. Car le don de Dieu est devant elle, et le don de Dieu, c’est JESUS lui-même. Et nous ne sommes pas si différents d’elle. Nous ne vivons pas en Palestine au Ier siècle, mais nous avons nous aussi la vue un peu courte. Ou plutôt le cœur un peu aveugle. Aveuglés par nos besoins immédiats, nos soucis, si légitimes qu’ils puissent être, nos frustrations et nos griefs, nous avons le plus grand mal à distinguer le don de Dieu. Quand bien même il serait devant nous. Or il est tout le temps devant nous. Il est dans sa Création, d’abord. Pourquoi n’y a-t-il que les enfants pour s’émerveiller d’une jonquille, d’un ver de terre, d’un nuage ? Avons-nous perdu notre faculté de voir cette beauté ? Il est dans le soleil et dans la pluie, dans la forêt et la fraîcheur de l’aube, dans le chevreuil et le renard. Ensuite, le don de Dieu est dans toute beauté, dans la musique et dans l’art. Il est dans la justice, dans l’intelligence, dans la foi. Il est dans tout être humain. Chacune des rencontres que nous faisons est un don de Dieu. Chaque visage, même les visages renfermés et mal réveillés du bus qui mène, le matin, à la gare d’Aulnay-sous-Bois, est un don de Dieu. Les jeunes qui sont autour de moi et devant vous sont des dons de Dieu. N’ont-ils pas l’air astucieux, joyeux, sérieux, ne sont-ils pas beaux, avec leurs aubes et leur coiffure — pour une fois — impeccable ? Nos enfants sont des dons de Dieu. Nos amis aussi. Notre époux, notre épouse, nos parents. Nous ne le voyons pas toujours. Parfois, il est vrai, c’est très difficile. Mais il y a aussi des moments où ce don est splendide, et c’est nous qui ne sommes pas prêts à le recevoir. Trop encombrés par nous-mêmes, nos peurs ou nos fausses richesses. Or non seulement Dieu nous donne des êtres humains à aimer et de qui être aimés, mais chacun de ces dons de Dieu sont Dieu lui-même. Dans ces enfants, dans les inconnus du R. E. R., dans les voisins de la cité, il y a quelque chose de Dieu. C’est Dieu qui a créé cet homme, cette femme ; c’est Dieu qui l’a voulu, qui l’aime et qui habite en lui. Regarder, regarder pour de vrai nos frères et sœurs humains ; les accueillir comme un cadeau, une personne digne d’être aimée et capable d’aimer, même quand les apparences semblent dire le contraire ; les recevoir comme des porteurs de Dieu qui, souvent, ne le savent pas eux-mêmes, tel est l’effort que nous pourrions faire au long de ce carême, telle est la soif que nous pourrions redécouvrir. Une soif que Dieu creuse et que Dieu étanche. Pour voir le don de Dieu, il faut ouvrir nos yeux et surtout nos cœurs. Il faut croire que Dieu est présent en chaque homme, chaque femme, chaque enfant que nous rencontrons. Oui, pour bien voir, il faut croire. Et alors nous pourrons, comme la Samaritaine, chanter la bonté du Seigneur. |
| | | RAMOSI Co-Admin
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| Sujet: Re: L'Homélie Mer 22 Mar 2023, 9:12 pm | |
| - Citation :
- Évangile
« Il s’en alla et se lava ; quand il revint, il voyait » (Jn 9, 1.6-9.13-17.34-38)
Évangile de JESUS Christ selon saint Jean
En ce temps-là, en sortant du Temple, JESUS vit sur son passage un homme aveugle de naissance. Il cracha à terre et, avec la salive, il fit de la boue ; puis il appliqua la boue sur les yeux de l’aveugle, et lui dit : « Va te laver à la piscine de Siloé » – ce nom se traduit : Envoyé. L’aveugle y alla donc, et il se lava ; quand il revint, il voyait.
Ses voisins, et ceux qui l’avaient observé auparavant – car il était mendiant – dirent alors : « N’est-ce pas celui qui se tenait là pour mendier ? » Les uns disaient : « C’est lui. » Les autres disaient : « Pas du tout, c’est quelqu’un qui lui ressemble. » Mais lui disait : « C’est bien moi. » On l’amène aux pharisiens, lui, l’ancien aveugle. Or, c’était un jour de sabbat que JESUS avait fait de la boue et lui avait ouvert les yeux. À leur tour, les pharisiens lui demandaient comment il pouvait voir. Il leur répondit : « Il m’a mis de la boue sur les yeux, je me suis lavé, et je vois. » Parmi les pharisiens, certains disaient : « Cet homme-là n’est pas de Dieu, puisqu’il n’observe pas le repos du sabbat. » D’autres disaient : « Comment un homme pécheur peut-il accomplir des signes pareils ? » Ainsi donc ils étaient divisés. Alors ils s’adressent de nouveau à l’aveugle : « Et toi, que dis-tu de lui, puisqu’il t’a ouvert les yeux ? » Il dit : « C’est un prophète. » Ils répliquèrent : « Tu es tout entier dans le péché depuis ta naissance, et tu nous fais la leçon ? » Et ils le jetèrent dehors.
JESUS apprit qu’ils l’avaient jeté dehors. Il le retrouva et lui dit : « Crois-tu au Fils de l’homme ? » Il répondit : « Et qui est-il, Seigneur, pour que je croie en lui ? » JESUS lui dit : « Tu le vois, et c’est lui qui te parle. » Il dit : « Je crois, Seigneur ! » Et il se prosterna devant lui.
– Acclamons la Parole de Dieu.
IL EST VIVANT LE DIEU QUI ILLUMINE ! | HOMÉLIE DU 19 MARS 2023 À PARIS (20E)Dieu est vivant ! Il donne la vie à chaque instant et oserai-je dire il ne fait que cela ! Nous qui prions ensemble ce matin, n’aspirons-nous pas à vivre de Lui ? Que nous soyons à la maison, en chemin vers le baptême ou le mariage, paroissiens habitués ou de passage, expérimentons combien la parole de Dieu que nous venons d’entendre est source de vie, combien elle illumine ! Tout d’abord, le Seigneur qui nous parle ne considère pas notre apparence mais notre cœur. Ensuite tel un pasteur qui veille sur ses brebis, il prend soin de chacun. Cette figure du bon berger nous est souvent familière mais avons-nous déjà goûté avec quelle sollicitude Dieu s’occupe de chacun de nous ? Enfin le Seigneur qui nous parle est Celui qui illumine ! C’est-à-dire Celui par qui nous y voyons plus clair. L’aveugle guéri en témoigne ! Dieu parle ce matin ! Il est Celui qui jadis a pris de la boue et a formé l’homme et la femme au commencement comme le raconte, de façon imagée, le livre de la Genèse. Il est Celui qui a choisi le roi David par l’intermédiaire de Samuel. Il est le bon Pasteur qui connaît ses brebis et les conduits dans la lumière. Enfin il est Celui qui en JESUS se manifeste aujourd’hui en rendant la vue à cet homme aveugle de naissance. Il est le Dieu intensément vivant ! Celui dont la Parole est une lumière sur nos pas. Concrètement JESUS quitte le Temple de Jérusalem. Il en a été chassé, menacé de lapidation. Et là, comme après avoir franchi le ravin de la mort, il opère une guérison ! Avec Lui, nous ne craignons aucun mal ! Contemplons son action. Dans la rencontre avec Dieu qui partage et donne sa vie, il y a des étapes. Par JESUS, c’est d’abord Dieu qui voit l’aveugle et son invalidité. Ensuite, il opère. Il fabrique de la boue avec sa salive. C’est bizarre ! Cependant ne pourrait-on pas dire que sa salive est comme la parole matérialisée qui sort de sa bouche ? Sa salive, c’est lui ! Il est le Verbe fait chair. En lui, la Parole de Dieu prend corps et c’est un processus de recréation qui est engagé. Dans un second temps, il dit : « Va te laver ». L’aveugle y alla. Cette confiance de l’aveugle est capitale. C’est la clé ! Il va se plonger à la piscine et quand il revient, il voit ! « Tout ce qu’il vous dira faites-le » disait Marie à Cana. Par la foi de l’aveugle, le signe est donné. Dieu a opéré. Et pourtant, il demeure les remises en cause des voisins et des pharisiens… L’illumination ne s’impose pas ! Vraisemblablement, il n’y avait pas qu’un aveugle dans cette histoire ! L’obscurité demeure parce que nous sommes tous des pécheurs. Sans la lumière on ne peut rien voir ! Crois-tu au Fils de l’homme ? demande JESUS au nouveau voyant. Je crois, Seigneur ! répond-il ! Et nous ? Faisons nôtre aujourd’hui ce magnifique acte de foi. Demandons à Dieu, dans la confiance, sa force vitale pour vaincre l’obscurité du mal. Chers catéchumènes, ce n’est pas d’abord nous qui faisons un pas vers Dieu mais c’est Lui qui vient en JESUS. Par son amour, il suscite notre confiance et notre foi. Il nous enveloppe, nous étonne, nous touche et nous émeut. Imaginons un instant l’émerveillement de cet aveugle qui voit désormais ! Aujourd’hui la liturgie invite à la joie. C’est la joie de la vie, la joie de la foi ! Considérons le baptême comme une lumière. « Réveille-toi, ô toi qui dors, relève-toi d’entre les morts et le Christ t’illuminera » écrit saint Paul aux habitants d’Éphèse. Oui la lumière persiste dans le monde car JESUS est vivant. Il se donne à jamais et sa vie se communique. Notre prière pour vous futurs baptisés nous entraîne aussi vers cette lumière de Pâques. Demandons que Dieu ravive en nous la Vie. C’est le grand don du baptême ! Cette vie de Dieu qui illumine est comme une source qui jamais ne se tarit. Là réside le goût de la prière, le goût du don et de l’amour de tous ceux qui nous entourent ! Amen. |
| | | RAMOSI Co-Admin
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| Sujet: Re: L'Homélie Lun 27 Mar 2023, 9:48 pm | |
| - Citation :
- Évangile
« Je suis la résurrection et la vie » (Jn 11, 3-7.17.20-27.33b-45)
Évangile de JESUS Christ selon saint Jean
En ce temps-là, Marthe et Marie, les deux sœurs de Lazare, envoyèrent dire à JESUS : « Seigneur, celui que tu aimes est malade. » En apprenant cela, JESUS dit : « Cette maladie ne conduit pas à la mort, elle est pour la gloire de Dieu, afin que par elle le Fils de Dieu soit glorifié. » JESUS aimait Marthe et sa sœur, ainsi que Lazare. Quand il apprit que celui-ci était malade, il demeura deux jours encore à l’endroit où il se trouvait. Puis, après cela, il dit aux disciples : « Revenons en Judée. »
À son arrivée, JESUS trouva Lazare au tombeau depuis quatre jours déjà. Lorsque Marthe apprit l’arrivée de JESUS, elle partit à sa rencontre, tandis que Marie restait assise à la maison. Marthe dit à JESUS : « Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort. Mais maintenant encore, je le sais, tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te l’accordera. » JESUS lui dit : « Ton frère ressuscitera. » Marthe reprit : « Je sais qu’il ressuscitera à la résurrection, au dernier jour. » JESUS lui dit : « Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ; quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? » Elle répondit : « Oui, Seigneur, je le crois : tu es le Christ, le Fils de Dieu, tu es celui qui vient dans le monde. » JESUS, en son esprit, fut saisi d’émotion, il fut bouleversé, et il demanda : « Où l’avez-vous déposé ? » Ils lui répondirent : « Seigneur, viens, et vois. » Alors JESUS se mit à pleurer. Les Juifs disaient : « Voyez comme il l’aimait ! » Mais certains d’entre eux dirent : « Lui qui a ouvert les yeux de l’aveugle, ne pouvait-il pas empêcher Lazare de mourir ? » JESUS, repris par l’émotion, arriva au tombeau. C’était une grotte fermée par une pierre. JESUS dit : « Enlevez la pierre. » Marthe, la sœur du défunt, lui dit : « Seigneur, il sent déjà ; c’est le quatrième jour qu’il est là. » Alors JESUS dit à Marthe : « Ne te l’ai-je pas dit ? Si tu crois, tu verras la gloire de Dieu. » On enleva donc la pierre. Alors JESUS leva les yeux au ciel et dit : « Père, je te rends grâce parce que tu m’as exaucé. Je le savais bien, moi, que tu m’exauces toujours ; mais je le dis à cause de la foule qui m’entoure, afin qu’ils croient que c’est toi qui m’as envoyé. » Après cela, il cria d’une voix forte : « Lazare, viens dehors ! » Et le mort sortit, les pieds et les mains liés par des bandelettes, le visage enveloppé d’un suaire. JESUS leur dit : « Déliez-le, et laissez-le aller. » Beaucoup de Juifs, qui étaient venus auprès de Marie et avaient donc vu ce que JESUS avait fait, crurent en lui.
– Acclamons la Parole de Dieu. HOMÉLIE DU 26 MARS 2023 À METTET (BELGIQUE)"Et JESUS pleura". C'est le verset le plus court de toute la Bible. Simplement trois mots grecs : edakrusen ho Ièsous. "Et JESUS pleura" (v.35). Lorsque les premiers imprimeurs de la Bible, au XVIème siècle, ont dû découper le texte biblique en versets, ils ont pris la décision de faire, de ces trois seuls petits mots grecs, un unique verset. Décision étonnante et... bouleversante. Seulement ces trois mots : "Et JESUS pleura" pour remplir un verset. Rien d'autre, au cœur d'un récit pourtant complexe, au milieu de versets bien plus longs. Seulement ces trois mots-là, pour les laisser résonner, vibrer. On aurait envie de s'arrêter là : "Et JESUS pleura". Le temps du Carême invite à la joie, comme au jour de Laetare (c'était dimanche dernier) : il faut se réjouir, pendant le Carême, car, déjà, pointent les premières lumières de Pâques. Mais le Carême accueille aussi la tristesse et le deuil, particulièrement en ce dimanche des larmes de JESUS. JESUS est impliqué dans le deuil, dans tout deuil. Combien de personnes meurent aujourd'hui ? Combien de migrants qui tentent de traverser la Méditerranée ? Combien de civils et de soldats en Ukraine et dans d'autres guerres ? Mais aussi combien de personnes sont victimes d'accidents, ou de catastrophes naturelles ? Combien de malades luttent contre un mal implacable, acceptant ou se révoltant au moment de livrer le dernier souffle ? Nous sommes tous impliqués dans ces deuils, qu'on le veuille ou non, même si notre société d'aujourd'hui préfère reléguer la mort "en marge"... Car la mort interroge, dérange, secoue nos consciences modernes qui ont le sentiment de tout contrôler ! On interrogeait un jour Sœur Emmanuelle : "Avez-vous peur de la mort ?" Et elle de répondre : "Je n'ai pas peur de la mort, mais j'ai peur de mourir" ! Voilà le problème : non pas la mort, un mot, une notion plutôt théorique, mais bien le verbe mourir, qu'il faut conjuguer à la troisième personne de nos proches, et qu'il faudra un jour conjuguer à la première personne. Comment, pourquoi, moi, vais-je mourir ? JESUS est impliqué dans ces deuils, et nous aussi : avec plus ou moins de distance, avec plus ou moins de retard. L'évangile de ce jour met du temps à démarrer vraiment, vous l'avez remarqué : on vient trouver JESUS, avec le faire-part de décès, on cherche à comprendre, on explique sans trop convaincre ; deux jours passent et, seulement alors, on se met en route... À Béthanie, Marthe est venue au-devant de JESUS, tandis que Marie, elle, est restée assise à la maison. On exprime des condoléances, un réconfort. Et voici que Marie, enfin arrivée, répète exactement les mêmes mots que sa sœur : "Si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort" ? Avec une pointe de reproche... Mais, alors que Marthe a ajouté des mots de foi, Marie, elle, s'arrête, incapable d'exprimer une espérance... Comment aller plus loin dans la confiance ? Il me semble, frères et sœurs, que, dans les gestes et les paroles de JESUS, de Marthe et de Marie aujourd'hui, nous découvrons nos attitudes devant la mort. JESUS a hésité ou a tardé ; il a consolé Marthe et n'a rien dit devant la douleur déchirante de Marie ; l'une a parlé davantage que l'autre ; les mots se sont cherchés, ont été murmurés ou étouffés dans des sanglots. Et la compassion a grandi, pas à pas : la compassion est une histoire, une relation. JESUS "frémit intérieurement" quand il les voit tous accablés de tristesse et en pleurs ; puis il est "troublé", de ce même trouble qui le prendra bientôt à la trahison de Judas (cf. 13,21). "Et JESUS pleura" alors, profondément uni à la souffrance de ceux qu'il aimait. Et, une nouvelle fois, il fut pris par l'émotion. J'ai remarqué un détail dans le texte. Lorsque JESUS demande où l'on a déposé Lazare, ses proches lui disent : "Viens et vois". Cela vous rappelle sûrement les premières paroles de JESUS, au tout début du même évangile de Jean. Deux disciples de Jean-Baptiste avaient suivi JESUS : il s'était retourné et les avait interrogés : "Que cherchez-vous ?". Ils avaient répondu : "Maître, où demeures-tu ?". Et JESUS leur avait dit : "Venez et vous verrez". "Viens et vois". Venir et voir, c'est le premier mouvement de la foi ; c'est le commencement d'un chemin : se mettre en marche, intérieurement, et voir, au-delà du visible. JESUS invite à ce mouvement : venir et voir. Il s'y associe aujourd'hui : Viens et vois, Seigneur, le propre mouvement de ma foi si fragile. Viens me remettre en mouvement, viens rouvrir mes yeux pour que je voie au-delà de l'incompréhensible, plus loin que la mort. Et le signe arrive. Aurait-il été possible, ce signe, sans le chemin de compassion ? Probablement pas, car tout signe est lié à la foi : on "vient" à la foi, pas à pas, en rencontrant celui qui est lui-même "chemin, vérité et vie" (14,6). JESUS invite Marthe à un sursaut de foi, puis, dans sa prière, crie vers Lazare pour le faire sortir. Il faut le délier et le laisser aller. Il va revivre. Dans nos deuils, frères et sœurs les mots justes nous manquent et nos hésitations nous retardent. Mais notre compassion peut grandir encore, sur notre chemin vers les lueurs de Pâques. Et si nous prenions ces quelques jours qui nous séparent du Vendredi Saint pour grandir en compassion ? Pour méditer et faire nôtre le plus petit verset de la Bible : "Et JESUS pleura". Amen. |
| | | RAMOSI Co-Admin
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| Sujet: Re: L'Homélie Mar 04 Avr 2023, 8:00 pm | |
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- Évangile
Passion de notre Seigneur JESUS Christ selon saint Matthieu (Mt 27, 11-54)
La Passion de notre Seigneur JESUS Christ selon saint Matthieu
Les sigles désignant les divers interlocuteurs sont les suivants : X. = JESUS ; L = Lecteur ; D = Disciples et amis ; F = Foule ; A = Autres personnages.
L. On fit comparaître JESUS devant Pilate, le gouverneur, qui l’interrogea : A. « Es-tu le roi des Juifs ? » L. JESUS déclara : X. « C’est toi-même qui le dis. » L. Mais, tandis que les grands prêtres et les anciens l’accusaient, il ne répondit rien. Alors Pilate lui dit : A. « Tu n’entends pas tous les témoignages portés contre toi ? » L. Mais JESUS ne lui répondit plus un mot, si bien que le gouverneur fut très étonné. Or, à chaque fête, celui-ci avait coutume de relâcher un prisonnier, celui que la foule demandait. Il y avait alors un prisonnier bien connu, nommé Barabbas. Les foules s’étant donc rassemblées, Pilate leur dit : A. « Qui voulez-vous que je vous relâche : Barabbas ? ou JESUS, appelé le Christ ? » L. Il savait en effet que c’était par jalousie qu’on avait livré JESUS. Tandis qu’il siégeait au tribunal, sa femme lui fit dire : A. « Ne te mêle pas de l’affaire de ce juste, car aujourd’hui j’ai beaucoup souffert en songe à cause de lui. » L. Les grands prêtres et les anciens poussèrent les foules à réclamer Barabbas et à faire périr JESUS. Le gouverneur reprit : A. « Lequel des deux voulez-vous que je vous relâche ? » L. Ils répondirent : F. « Barabbas ! » L. Pilate leur dit : A. « Que ferai-je donc de JESUS appelé le Christ ? » L. Ils répondirent tous : F. « Qu’il soit crucifié ! » L. Pilate demanda : A. « Quel mal a-t-il donc fait ? » L. Ils criaient encore plus fort : F. « Qu’il soit crucifié ! » L. Pilate, voyant que ses efforts ne servaient à rien, sinon à augmenter le tumulte, prit de l’eau et se lava les mains devant la foule, en disant : A. « Je suis innocent du sang de cet homme : cela vous regarde ! » L. Tout le peuple répondit : F. « Son sang, qu’il soit sur nous et sur nos enfants ! » L. Alors, il leur relâcha Barabbas ; quant à JESUS, il le fit flageller, et il le livra pour qu’il soit crucifié.
Alors les soldats du gouverneur emmenèrent JESUS dans la salle du Prétoire et rassemblèrent autour de lui toute la garde. Ils lui enlevèrent ses vêtements et le couvrirent d’un manteau rouge. Puis, avec des épines, ils tressèrent une couronne, et la posèrent sur sa tête ; ils lui mirent un roseau dans la main droite et, pour se moquer de lui, ils s’agenouillaient devant lui en disant : F. « Salut, roi des Juifs ! » L. Et, après avoir craché sur lui, ils prirent le roseau, et ils le frappaient à la tête. Quand ils se furent bien moqués de lui, ils lui enlevèrent le manteau, lui remirent ses vêtements, et l’emmenèrent pour le crucifier.
En sortant, ils trouvèrent un nommé Simon, originaire de Cyrène, et ils le réquisitionnèrent pour porter la croix de JESUS. Arrivés en un lieu dit Golgotha, c’est-à-dire : Lieu-du-Crâne (ou Calvaire), ils donnèrent à boire à JESUS du vin mêlé de fiel ; il en goûta, mais ne voulut pas boire. Après l’avoir crucifié, ils se partagèrent ses vêtements en tirant au sort ; et ils restaient là, assis, à le garder. Au-dessus de sa tête ils placèrent une inscription indiquant le motif de sa condamnation : « Celui-ci est JESUS, le roi des Juifs. » Alors on crucifia avec lui deux bandits, l’un à droite et l’autre à gauche. Les passants l’injuriaient en hochant la tête ; ils disaient : F. « Toi qui détruis le Sanctuaire et le rebâtis en trois jours, sauve-toi toi-même, si tu es Fils de Dieu, et descends de la croix ! » L. De même, les grands prêtres se moquaient de lui avec les scribes et les anciens, en disant : A. « Il en a sauvé d’autres, et il ne peut pas se sauver lui-même ! Il est roi d’Israël : qu’il descende maintenant de la croix, et nous croirons en lui ! Il a mis sa confiance en Dieu. Que Dieu le délivre maintenant, s’il l’aime ! Car il a dit : ‘Je suis Fils de Dieu.’ » L. Les bandits crucifiés avec lui l’insultaient de la même manière.
À partir de la sixième heure (c’est-à-dire : midi), l’obscurité se fit sur toute la terre jusqu’à la neuvième heure. Vers la neuvième heure, JESUS cria d’une voix forte : X. « Éli, Éli, lema sabactani ? », L. ce qui veut dire : X. « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » L. L’ayant entendu, quelques-uns de ceux qui étaient là disaient : F. « Le voilà qui appelle le prophète Élie ! » L. Aussitôt l’un d’eux courut prendre une éponge qu’il trempa dans une boisson vinaigrée ; il la mit au bout d’un roseau, et il lui donnait à boire. Les autres disaient : F. « Attends ! Nous verrons bien si Élie vient le sauver. » L. Mais JESUS, poussant de nouveau un grand cri, rendit l’esprit.
(Ici on fléchit le genou et on s’arrête un instant)
Et voici que le rideau du Sanctuaire se déchira en deux, depuis le haut jusqu’en bas ; la terre trembla et les rochers se fendirent. Les tombeaux s’ouvrirent ; les corps de nombreux saints qui étaient morts ressuscitèrent, et, sortant des tombeaux après la résurrection de JESUS, ils entrèrent dans la Ville sainte, et se montrèrent à un grand nombre de gens. À la vue du tremblement de terre et de ces événements, le centurion et ceux qui, avec lui, gardaient JESUS, furent saisis d’une grande crainte et dirent : A. « Vraiment, celui-ci était Fils de Dieu ! »
– Acclamons la Parole de Dieu.
LA TABLE ET LA TOMBE | HOMÉLIE DU 2 AVRIL 2023 À LILLEJe suis ému de célébrer cette fête dans cette église. Devant cet autel, j’ai fait mes premiers pas dans la vie religieuse, je me suis engagé jusqu’à la mort, les mains dans celles de mon supérieur. J’ai célébré ici les funérailles du petit David, quatre ans, mort dans l’incendie d’un camp Rom. J’ai pleuré des frères partis après une vie bien remplie. J’ai baptisé des enfants, j’ai même lancé le compte à rebours pour la chasse aux œufs dans le jardin, à Pâques. Mais toujours je me suis dit : ici, même si je suis haut, je ne suis pas le plus haut. La croix me dépasse de beaucoup. Si ce crucifix pouvait parler, il raconterait la vie la mort qui se sont croisés ici. Il dirait les visages là, devant, vos visages, tour à tour attentifs, réjouis, baignés de larmes ou même absents pendant les mois de pandémie. La croix veille, elle sera là encore, quand je ne serai plus. Parce qu’elle est plantée profond. L’avez-vous vue : elle traverse l’autel de part en part, elle le déchire comme le voile du Temple, de haut en bas, pour ouvrir une brèche. En faisant visiter cette église, les enfants comprennent. On leur demande à quoi ressemble l’autel, ils vous lancent : « A une table bien sûr ! » C’est vrai, on y fait mémoire du dernier repas de JESUS et de ses amis. Mais à bien regarder, parfois, timidement d’autres finissent par se dire : ce drap blanc plié comme un linceul, cette pierre ouverte comme une grotte… serait-ce donc un tombeau ? Les enfants n’ont pas de mal à comprendre que l’on célèbre ici, chaque jour, la rencontre de la table et de la tombe, le repas et le trépas, la vie et la mort, et sur la nappe ou le linceul, le corps disparu du crucifié, le corps retrouvé du glorifié. La croix, à sa manière traverse tout cela, sublime trait d’union qui perce et qui unit, et qui pointe toujours plus haut. Regardez ! De là où vous êtes le regard se prolonge derrière la croix, et vient se ficher sur une étrange tapisserie, et sa drôle de couronne. JESUS lié à la colonne, flagellé, couronné. « Vita pro mundi. Ma vie pour le monde ». La croix cache et révèle comme un soleil criblé d’épines. Un roi couronné d’amertume. Puis le regard des enfants se perd dans l’espace criblé de lumière. Ils disent « Cette église est pleine de vide ! Elle est pleine de silence ! Au cœur du grand espace, la croix semble perdue. » JESUS était bien solitaire au jour d’agonie. Pas de frères pour lui chanter les psaumes, pas de femme pour lui oindre les plaies. Mais nous, là, en bas, qui voudrions qu’il descende. Qu’il se sauve ! qu’il esquive la mort ! qu’il passe la souffrance ! Nous voudrions la table, mais pas la tombe, la vie mais sans la mort. Puisque nous savons qu’il nous ouvre le chemin, nous aimerions bien plutôt qu’il ne passât pas par là. Surtout pas par ce cri : « Mon Dieu pourquoi m’as-tu abandonné ? » Il nous coûte cet appel, parce qu’on le reconnaît. On l’a entendu mille fois, au cœur des drames qui déferlent sur le monde, on l’a vu crié par les morts de la guerre et ceux de la famine, par les martyrs tués au nom de leur foi et les migrants noyés avant d’avoir vu terre. Et ce cri fut le nôtre près de la tombe d’un gamin de quatre ans, d’un époux parti trop vite, d’un frère tant chéri. Ou simplement un jour où ne voyions de l’église que la tombe, que le vide et que notre prière revenait en écho. Pourtant... Cette même croix solitaire, douloureuse qui déchire la pierre nous assigne, définitivement, à chacun, notre place. A chaque eucharistie. Elle nous élève en portant nos regards là où Christ en agonie ne peut plus regarder. Puisque c’est vers la terre qu’il incline la tête, c’est vers le ciel que nous tournerons la nôtre. Et tel le centurion voyant dans la couronne le soleil éternel que le ciel voilait, dans les mains transpercées une immortelle étreinte avec l’humanité. Tel le centurion, nous voici, frères et sœurs, à chaque messe. C’est à nous d’être au ciel, puisqu’on l’emmène en terre. C’est à nous de prêter nos voix au Verbe qui se tait : « Vraiment, celui-ci est le Fils de Dieu et j’en suis, moi, le frère. » |
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| Sujet: Re: L'Homélie Mer 12 Avr 2023, 8:34 pm | |
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- ÉVANGILE
« Il fallait que JESUS ressuscite d’entre les morts » (Jn 20, 1-9) Alléluia. Alléluia. Notre Pâque immolée, c’est le Christ ! Célébrons la Fête dans le Seigneur ! Alléluia. (cf. 1 Co 5, 7b-8a)
Évangile de JESUS Christ selon saint Jean
Le premier jour de la semaine, Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin ; c’était encore les ténèbres. Elle s’aperçoit que la pierre a été enlevée du tombeau. Elle court donc trouver Simon-Pierre et l’autre disciple, celui que JESUS aimait, et elle leur dit : « On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l’a déposé. » Pierre partit donc avec l’autre disciple pour se rendre au tombeau. Ils couraient tous les deux ensemble, mais l’autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau. En se penchant, il s’aperçoit que les linges sont posés à plat ; cependant il n’entre pas. Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour. Il entre dans le tombeau ; il aperçoit les linges, posés à plat, ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de JESUS, non pas posé avec les linges, mais roulé à part à sa place. C’est alors qu’entra l’autre disciple, lui qui était arrivé le premier au tombeau. Il vit, et il crut. Jusque-là, en effet, les disciples n’avaient pas compris que, selon l’Écriture, il fallait que JESUS ressuscite d’entre les morts.
– Acclamons la Parole de Dieu. Solennité de la Résurrection du Seigneur | Homélie du 9 avril 2023 à Fribourg (Suisse)Nous célébrons la résurrection du Christ, notre Sauveur. Des spectateurs qui arrivent sur cette messe à la télévision se demandent peut-être en quoi cela peut les concerner, ou ce que ça change à la vie du monde. En d’autres termes : pourquoi un Sauveur ? Récemment, un adolescent préparant sa confirmation à Genève m’a posé cette question: « Pour aller au Ciel, il faut aimer Dieu, ou il suffit d’avoir envie d’aller au Ciel? » Il y a plusieurs manières d’aborder cette question. L’une d’entre elles est notre désir de vie, et d’une vie dont l’aboutissement ultime ne soit pas la mort. Ce désir de vie inclut un désir de bonheur, lié à notre désir jamais assouvi d’amour et de connaissance. Il n’y a pas besoin d’être chrétien pour avoir ce désir, parce qu’il est inscrit dans nos cœurs. J’en prends comme témoin Aristote, qui a vécu avant le Christ. Dans son éthique, il montre que nos actions ne devraient pas être dispersées, parce qu’alors on s’épuiserait en avançant dans la vie. Il dit que ce qui unifie nos actions, c’est le désir d’un Bien ultime qui nous rendrait heureux. Il voit toutefois le problème : si on ne prend pas ce désir au sérieux on n’est pas suffisamment humain, mais il semble que l’atteindre soit plutôt divin qu’humain. Notre désir humain est infini, mais nous sommes limités, et mortels. Aristote peut poser un bon diagnostic, mais il n’a pas un remède suffisant. Le désir de bonheur qu’Aristote pointe du doigt dans la vie humaine trouve sa réponse dans une personne. C’est un désir de Dieu, auquel Dieu seul peut répondre. Dieu nous a créés avec ce désir en nous : il nous a faits pour que nous puissions être avec lui. Et comme Dieu n’agit pas en vain, il nous donne aussi le moyen d’assouvir ce désir infini. Dieu le Fils vient parmi nous, il se fait vraiment homme, jusqu’à la mort, et il ressuscite. C’est bien sûr ce que nous fêtons aujourd’hui. La réponse divine est une personne, en l’occurrence une personne divine qui est aussi un homme. On ne comprend vraiment une personne qu’en étant en relation avec elle. Que nous suggérait le Vendredi Saint ? Si on aime JESUS c’est un événement horrible. Voir torturer une personne que l’on aime est abominable. Et ensuite on est en deuil. Ce défunt nous manque. Si on se réjouit de la résurrection, c’est d’abord à cause de JESUS, parce qu’on avait souffert de son absence. C’est ce lien avec JESUS que nous montrent les lectures de cette messe. Pourquoi est-ce que Marie Madeleine va au tombeau : parce qu’elle souffre de la mort de JESUS, parce qu’elle l’aime. C’est aussi pour cette raison qu’après l’annonce par Marie Madeleine, Pierre et le disciple que JESUS aimait y courent aussi. Ils vont au tombeau parce qu’ils veulent trouver JESUS, et ils en repartent dans la joie de la résurrection d’une personne aimée. Dans la deuxième lecture, saint Paul nous dit pourquoi nous tourner vers la vie éternelle : « Recherchez les réalités d’en haut ». S’agit-il d’un désir général de hauteur ou de bonheur ? Il précise tout de suite la cause : « C’est là qu’est le Christ, assis à la droite de Dieu ». Depuis sa rencontre avec le Christ, il veut être avec lui : « Je poursuis ma course pour tâcher de saisir, puisque j’ai moi-même été saisi par le Christ JESUS ». C’est le programme de sa vie : « Pour moi, vivre c’est le Christ, et mourir est un avantage ». Je reviens à la question du confirmand genevois : « Pour aller au Ciel, il faut aimer Dieu, ou il suffit d’avoir envie d’aller au Ciel ? » Eh bien, être au Ciel, c’est être avec Dieu, et c’est ce qui nous rend heureux. Et on sait ce que cela veut dire, quand on connaît JESUS et qu’on est heureux d’être avec lui. Être avec JESUS, dès maintenant, ça change la donne, et ça contribue à changer le monde. Si nous sommes ses disciples, nous l’imiterons. Le Fils de Dieu fait homme – lui sans qui rien de ce qui s’est fait ne s’est fait – aurait eu tous les droits de se présenter comme le centre du monde. Eh bien il a tout rassemblé, mais en se donnant. Il ne nous prend pas, il se donne à nous. C’est une dynamique qui inverse la violence et l’injustice. Si chacun se met au centre, la violence est inévitable. Si, comme JESUS, on se tourne vers l’autre pour qu’il puisse vivre, la paix et la justice sont possibles. Être ses disciples est notre meilleur cadeau à un monde en recherche d’espérance. La résurrection de JESUS a bouleversé les disciples parce qu’ils aimaient JESUS. Cette rencontre a changé leur vie, et la résurrection explique leur comportement. Je prends ici à témoin l’enquête de Pinchas Lapide, théologien juif allemand du XXe siècle. En tant que Juif, il se demande ce qui explique le changement de comportement d’autres Juifs, à savoir les disciples de JESUS. Il se pose la question parce que le comportement des disciples était dangereux pour eux, et que ce danger apparaissait bien dans la mort de JESUS : « Comment se fait-il que ses disciples, qui ne brillaient ni par leur intelligence, ni par leur éloquence, ni par leur force de foi, n’aient pu entamer leur marche victorieuse de conversion qu’après le fiasco fracassant du Golgotha – une marche qui a complètement occulté tous leurs succès d’avant Pâques ? (...) La réponse des apôtres a été brève et sans ambiguïté : la résurrection de JESUS d’entre les morts. » Le Christ ressuscité est celui qui a été crucifié : il prend au sérieux nos souffrances et nos inquiétudes, et nous ouvre les portes du bonheur que cherche tout être humain. Quelle joie d’être avec lui ! |
| | | RAMOSI Co-Admin
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| Sujet: Re: L'Homélie Mar 18 Avr 2023, 7:32 pm | |
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- ÉVANGILE
« Huit jours plus tard, JESUS vient » (Jn 20, 19-31) Alléluia. Alléluia.
Thomas, parce que tu m’as vu, tu crois, dit le Seigneur. Heureux ceux qui croient sans avoir vu ! Alléluia. (Jn 20, 29)
Évangile de JESUS Christ selon saint Jean
C’était après la mort de JESUS. Le soir venu, en ce premier jour de la semaine, alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples étaient verrouillées par crainte des Juifs, JESUS vint, et il était là au milieu d’eux. Il leur dit : « La paix soit avec vous ! » Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur. JESUS leur dit de nouveau : « La paix soit avec vous ! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. » Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux et il leur dit : « Recevez l’Esprit Saint. À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus. »
Or, l’un des Douze, Thomas, appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau), n’était pas avec eux quand JESUS était venu. Les autres disciples lui disaient : « Nous avons vu le Seigneur ! » Mais il leur déclara : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas ! »
Huit jours plus tard, les disciples se trouvaient de nouveau dans la maison, et Thomas était avec eux. JESUS vient, alors que les portes étaient verrouillées, et il était là au milieu d’eux. Il dit : « La paix soit avec vous ! » Puis il dit à Thomas : « Avance ton doigt ici, et vois mes mains ; avance ta main, et mets-la dans mon côté : cesse d’être incrédule, sois croyant. » Alors Thomas lui dit : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » JESUS lui dit : « Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. »
Il y a encore beaucoup d’autres signes que JESUS a faits en présence des disciples et qui ne sont pas écrits dans ce livre. Mais ceux-là ont été écrits pour que vous croyiez que JESUS est le Christ, le Fils de Dieu, et pour qu’en croyant, vous ayez la vie en son nom.
– Acclamons la Parole de Dieu. CROIRE ET AIMER | HOMÉLIE DU 16 AVRIL 2023 À FLORENCE (ITALIE)(En français) Après la Pâques du Seigneur, ce qui se passe avec Thomas se déroule, dans l’évangile de Jean, sur une semaine. Dans le texte proclamé lors de cette liturgie, cette semaine est décrite avec abondance de détails, qui ont inspiré des générations d’artistes. Pour nous florentins, il est spontané de penser à la sculpture d’Andrea del Verrochio dans l’église d’Orsammichele : dans cette main tendue jusqu’à vouloir entrer dans les blessures du Christ ressuscité, il y a toute l’aspiration de l’homme à une certitude qui efface tout doute. Il serait cependant injuste de confiner la figure de l’apôtre Thomas dans le cadre de l’homme qui doute : en effet, Thomas, dans l’évangile de Jean, est aussi le disciple courageux qui exhorte les amis à ne pas craindre de suivre le Seigneur qui, par la décision d’aller à Béthanie pour la mort de Lazare, se dirige consciemment vers la croix : « Allons, nous aussi, mourir avec lui ! », dit Thomas (Jn 11,16). C’est encore lui, Thomas, le disciple qui fait preuve de désirer suivre fidèlement JESUS, en s’estompant contre ses propres limites : « Seigneur, nous ne savons pas où tu vas ; comment pourrions-nous connaître la voie ? » et il entend le Maître lui répondre : « Moi je suis la voie, la vérité et la vie. Personne ne vient au Père que par moi » (Jn 14,5-6). Thomas est tout cela et tout cela c’est nous : pétris de certitudes et de doutes, de courage et d’hésitations, de sûreté et de recherche. Mais de chacune des situations que nous venons de rappeler, il ressort un contact direct entre Thomas et JESUS : JESUS à chercher, à reconnaitre, à qui se confier, avec qui partager. C’est celle-ci la condition du disciple, qui doit chaque jour se mesurer avec la grandeur du Seigneur, mais aussi avec son désir de lui et sa confiance en lui. Et si du niveau de la narration, où nous situe l’évangile, on se déplace vers celui de la réflexion théologique et spirituelle, nous rejoignent alors les paroles de l’apôtre Pierre. Nous savons, en effet, que Dieu, le Père, « dans sa grande miséricorde, il nous a fait renaître pour une vivante espérance grâce à la résurrection de JESUS Christ d’entre les morts, pour un héritage qui ne connaîtra ni corruption, ni souillure, ni flétrissure » (1Pt 1,3-4). Par le don pascal de la vie nouvelle, saint Pierre exhorte à la joie, sans cacher qu’elle demeure dans la précarité, personnelle et sociale, non sans fragilités et épreuves. Nous l’expérimentons chaque jour et nous en observons, effarés, les manifestations destructrices, jusqu’au drame de la guerre. L’effarement, cependant, ne faiblit pas l’espérance. Giorgio La Pira affirmait : « S’il est vrai, comme il est vrai, que le Christ est ressuscité, alors l’histoire globale du monde a un sens, une direction et une finalité bien définie ». Et, avec Saint Paul, il répétait : « Spes contra spem », espérer au-delà de toute espoir. Reconnaître la joie de Pâques dans la condition faible de notre humanité est essentiel afin que puissent résonner, pour nous aussi, dans la vérité, les dernières paroles de l’apôtre : « vous l’aimez, JESUS Christ, sans l’avoir vu ; en lui, sans le voir encore, vous mettez votre foi, vous exultez d’une joie inexprimable et remplie de gloire, car vous allez obtenir le salut des âmes qui est l’aboutissement de votre foi » (1Pt 1,8-9). Ressort ici l’enjeu de croire et, par conséquent, d’aimer : croire et aimer sans avoir vu, c’est le sujet qui domine ce dimanche de l’octave de Pâques. Mais, comment est-il possible de croire et d’aimer sans avoir vu ? L’évangile de Jean donne une réponse claire à cette question. Dès le début, voir n’a jamais été suffisant si l’œil de la foi n’est pas nourri de la parole des Écritures saintes. En même temps, la parole ne suffit pas, parce que si elle demeure seule, elle risque de devenir idéologie : il faut qu’elle soit fondée sur la vision de quelqu’un, les Douze apôtres, et que tout le monde soit en mesure de puiser à leur témoignage crédible ; c’est la tradition apostolique et la tradition de l’Église. Sur cette mission, une vive lumière nous vient des Actes des Apôtres, où Luc a voulu tracer les traits fondamentaux de l’Église : nourrir la foi, dans la fidélité à l’enseignement des apôtres ; tisser des relations de fraternité pour une vraie communion ; poser des gestes de charité et de service pour tous, surtout pour les plus pauvres et ceux qui souffrent ; vivre dans la prière de louange et de demande au Père ; faire mémoire du don d’amour du Christ dans l’eucharistie ; être dans le monde une présence qui suscite attention et émerveillement pour la grandeur du message de l’évangile. Prions pour une Église, dont le visage manifeste de plus en plus ces traits. |
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| Sujet: Re: L'Homélie Mar 25 Avr 2023, 7:22 pm | |
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- ÉVANGILE
« Il se fit reconnaître par eux à la fraction du pain » (Lc 24, 13-35) Alléluia. Alléluia. Seigneur JESUS, ouvre-nous les Écritures ! Que notre cœur devienne brûlant tandis que tu nous parles. Alléluia. (cf. Lc 24, 32)
Évangile de JESUS Christ selon saint Luc
Le même jour (c’est-à-dire le premier jour de la semaine), deux disciples faisaient route vers un village appelé Emmaüs, à deux heures de marche de Jérusalem, et ils parlaient entre eux de tout ce qui s’était passé.
Or, tandis qu’ils s’entretenaient et s’interrogeaient, JESUS lui-même s’approcha, et il marchait avec eux. Mais leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître. JESUS leur dit : « De quoi discutez-vous en marchant ? » Alors, ils s’arrêtèrent, tout tristes. L’un des deux, nommé Cléophas, lui répondit : « Tu es bien le seul étranger résidant à Jérusalem qui ignore les événements de ces jours-ci. » Il leur dit : « Quels événements ? » Ils lui répondirent : « Ce qui est arrivé à JESUS de Nazareth, cet homme qui était un prophète puissant par ses actes et ses paroles devant Dieu et devant tout le peuple : comment les grands prêtres et nos chefs l’ont livré, ils l’ont fait condamner à mort et ils l’ont crucifié. Nous, nous espérions que c’était lui qui allait délivrer Israël. Mais avec tout cela, voici déjà le troisième jour qui passe depuis que c’est arrivé. À vrai dire, des femmes de notre groupe nous ont remplis de stupeur. Quand, dès l’aurore, elles sont allées au tombeau, elles n’ont pas trouvé son corps ; elles sont venues nous dire qu’elles avaient même eu une vision : des anges, qui disaient qu’il est vivant. Quelques-uns de nos compagnons sont allés au tombeau, et ils ont trouvé les choses comme les femmes l’avaient dit ; mais lui, ils ne l’ont pas vu. » Il leur dit alors : « Esprits sans intelligence ! Comme votre cœur est lent à croire tout ce que les prophètes ont dit ! Ne fallait-il pas que le Christ souffrît cela pour entrer dans sa gloire ? » Et, partant de Moïse et de tous les Prophètes, il leur interpréta, dans toute l’Écriture, ce qui le concernait.
Quand ils approchèrent du village où ils se rendaient, JESUS fit semblant d’aller plus loin. Mais ils s’efforcèrent de le retenir : « Reste avec nous, car le soir approche et déjà le jour baisse. » Il entra donc pour rester avec eux.
Quand il fut à table avec eux, ayant pris le pain, il prononça la bénédiction et, l’ayant rompu, il le leur donna. Alors leurs yeux s’ouvrirent, et ils le reconnurent, mais il disparut à leurs regards. Ils se dirent l’un à l’autre : « Notre cœur n’était-il pas brûlant en nous, tandis qu’il nous parlait sur la route et nous ouvrait les Écritures ? » À l’instant même, ils se levèrent et retournèrent à Jérusalem. Ils y trouvèrent réunis les onze Apôtres et leurs compagnons, qui leur dirent : « Le Seigneur est réellement ressuscité : il est apparu à Simon-Pierre. » À leur tour, ils racontaient ce qui s’était passé sur la route, et comment le Seigneur s’était fait reconnaître par eux à la fraction du pain.
– Acclamons la Parole de Dieu. APPRÉCIER LA PRÉSENCE DU SEIGNEUR PAR NOS SENS HUMAINS | HOMÉLIE DU 23 AVRIL 2023 À PARIS (13E)Avez-vous remarqué que dans le récit des disciples d’Emmaüs tout est double ? Ils sont bien DEUX à s’éloigner de Jérusalem pour gagner le village situé à DEUX heures de marche. Précédemment dans ce même évangile de Luc, DEUX hommes en vêtements éblouissants se présentèrent aux femmes qui découvraient le tombeau vide (en fait elles étaient 2+1…). Il faut être au moins deux pour accueillir cette nouvelle inattendue. A l’égal des disciples, nous sommes dubitatifs, accablés par la triste nouvelle de la mort de JESUS alors qu’il était pour ses apôtres « un prophète puissant en action et en paroles ». Il a été crucifié par les détenteurs du pouvoir pour le faire taire. Pourtant, disent les DEUX disciples, « nous espérions qu’il était celui qui allait délivrer Israël » ! Ces disciples fuient Jérusalem ! Face à leur perte de foi, heureusement l’espérance pointe le nez avec le témoignage étonnant des femmes, annonciatrices de la résurrection du Christ. La conversion de ces DEUX disciples va passer par tous leurs sens humains alors que JESUS leur explique le sens des Ecritures. Ils l’écoutent au point de voir leur cœur et leur intelligence se convertir. Tout en marchant, le temps s’écoule rapidement. Pour chaque disciple les DEUX yeux étaient aveugles, les DEUX oreilles étaient obstruées. Au terme de l’étape, chacun aurait pu reprendre son chemin, se contenter de sa situation, s’abîmer dans sa tristesse. Mais il se sont montrés attentifs à leur compagnon de route. Comme le dit saint Augustin : « L’hospitalité leur a rendu ce que leur incrédulité leur avait fait perdre » C’est par un geste symbolique fort que JESUS dit qui il est : de ses DEUX mains il prit le pain, prononça la bénédiction, le rompit et le leur donna. Alors seulement les yeux de deux disciples s’ouvrirent et ils le reconnurent ! En les laissant, il a enflammé leur cœur (« ne brûlait-il pas en nous tandis qu’il nous parlait », s’interrogent-ils) De cette question, de cette rencontre, les disciples tirent une certitude : « C’est bien vrai ! le Seigneur est ressuscité ! ». Et bien nous aussi, nous avons besoin d’éprouver la puissance de la rencontre avec le Christ. Nous la ressentons dans notre chair par tous nos sens ! C’est la Parole de Dieu que nous écoutons par nos oreilles et méditons dans notre cœur qui nous fait saisir la mission du Christ ; C’est la proximité avec les pauvres et les malades dont nous nous approchons pour les servir et dont nous tenons les mains pour les apaiser par une caresse ; C’est la contemplation de la création qui nous fait poser notre regard sur ce que Dieu nous a donné et dont il nous demande de prendre soin ; C’est par notre bouche ou notre nez que nous apprécions la saveur et le parfum de tant de belles choses que nous composons ou dont nous voyons la floraison gratuite et naturelle. Dieu nous parle par tout cela et nos sens nous permettent de l’admirer. Ô notre foi peut se révéler borgne ou aveugle en ne voyant pas où Dieu se fait présent. Elle est manchot quand nous refusons de donner un peu de nous-même. Elle est sourde quand nous nous contentons de penser comme bon nous semble sans élargir nos horizons. Elle perd le goût ou l’odorat quand elle devient fade et aseptisée à l’aune d’une société sécularisée qui ne laisse plus de place à Dieu dans la culture, les relations humaines ou l’éthique. Frères et sœurs, tous nos sens nous aident à percevoir la présence du Christ parmi nous. Signe de leur richesse, nos yeux, nos oreilles, nos narines, nos mâchoires, nos mains, nos pieds, notre cœur et notre cerveau sont doubles… Veillons donc à tirer profit de cette richesse intérieure et naturelle. De cette complémentarité des sens provient notre aptitude à reconnaître combien le Seigneur peut transformer nos vies et tout notre être en luttant parfois avec nos handicaps et toujours avec le Christ à nos côtés. Saint Augustin nous exhorte : « Apprenez où vous devez chercher le Seigneur, apprenez où il vous sera donné de le reconnaître, c’est-à-dire lorsque vous êtes assis à la table sainte » (Sermon 235) comme à Emmaüs La table de l’eucharistie certes, mais aussi celle où nous rejoignons les affamés et assoiffés de Dieu. Laissons-nous transformer par le Christ à l’égal de sainte Rosalie la contemplative et de la Bienheureuse Rosalie Rendu, apôtre de la charité ! Encourageons-nous les uns les autres. Nous sommes les disciples du Christ, parfois incrédules mais toujours en chemin de conversion ! |
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| Sujet: Re: L'Homélie Mar 02 Mai 2023, 9:58 pm | |
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- ÉVANGILE
« Je suis la porte des brebis » (Jn 10, 1-10) Alléluia. Alléluia. Je suis le bon Pasteur, dit le Seigneur ; je connais mes brebis et mes brebis me connaissent. Alléluia. (Jn 10, 14)
Évangile de JESUS Christ selon saint Jean
En ce temps-là, JESUS déclara : « Amen, amen, je vous le dis : celui qui entre dans l’enclos des brebis sans passer par la porte, mais qui escalade par un autre endroit, celui-là est un voleur et un bandit. Celui qui entre par la porte, c’est le pasteur, le berger des brebis. Le portier lui ouvre, et les brebis écoutent sa voix. Ses brebis à lui, il les appelle chacune par son nom, et il les fait sortir. Quand il a poussé dehors toutes les siennes, il marche à leur tête, et les brebis le suivent, car elles connaissent sa voix. Jamais elles ne suivront un étranger, mais elles s’enfuiront loin de lui, car elles ne connaissent pas la voix des étrangers. »
JESUS employa cette image pour s’adresser aux pharisiens, mais eux ne comprirent pas de quoi il leur parlait. C’est pourquoi JESUS reprit la parole : « Amen, amen, je vous le dis : Moi, je suis la porte des brebis. Tous ceux qui sont venus avant moi sont des voleurs et des bandits ; mais les brebis ne les ont pas écoutés. Moi, je suis la porte. Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé ; il pourra entrer ; il pourra sortir et trouver un pâturage. Le voleur ne vient que pour voler, égorger, faire périr. Moi, je suis venu pour que les brebis aient la vie, la vie en abondance. »
– Acclamons la Parole de Dieu. HOMÉLIE DU 30 AVRIL 2023 À THY-LE-CHÂTEAU (BELGIQUE)Frères et sœurs, peut-être qu’un jour, en entrant dans une église, vous avez reçu un appel. Non pas un appel sur le téléphone que vous auriez oublié d’éteindre, mais un appel plus profond. Nous recevons tous un appel du Bon Pasteur, c’est ce qu’on appelle la vocation. Mais qu’est-ce que la vocation ? Comment découvrir notre vocation ? Comment y répondre ? Voilà les trois questions je vous propose d’aborder ensemble ce matin. Michel-Ange disait : « Chaque bloc de pierre renferme une statue et c’est au sculpteur de la découvrir ». Frères et sœurs, quand Dieu nous regarde, il ne nous voit pas comme les autres nous voient. Ce que Dieu voit, c’est la merveille qu’il a créée et qu’il appelle sans cesse à sortir de la pierre. La vocation ne vient donc pas de nous, on ne s’appelle pas soi-même, on répond à un appel qui nous précède. Chacun de nous est une œuvre d’art différente de toutes les autres, nous sommes tous biologiquement uniques. Suivre sa vocation consiste donc à mettre au service du monde les dons, les charismes, que nous avons reçus de Dieu. La société, elle, nous incite à rentrer dans des cases toutes faites, ou à nous faire croire qu’on peut se créer soi-même. C’est le danger du transhumanisme qui transforme l’homme en produit de consommation, puis en déchet. Pour le dire autrement : la vocation n’est pas un truc de curés. Le Christ, le Bon Pasteur, appelle chacun d’entre nous, et pas seulement les prêtres. Notre première vocation, le premier appel que nous avons reçu, c’est la vocation à vivre. Nous avons tous été appelés à être des vivants. Et le baptême donne à notre naissance sa pleine dimension. Notre deuxième vocation, c’est donc la vocation à la sainteté, c’est-à-dire à vivre la joie de la résurrection. Le Christ nous appelle parce qu’il veut nous préparer dès aujourd’hui à la joie parfaite qui nous attend auprès de lui. Reste une grande question : comment trouver sa vocation ? La réponse est simple : si la vocation est un appel, il faut d’abord être en mesure d’entendre cet appel. Et pour entendre, il faut pouvoir faire silence. Savez-vous comment les médias sociaux mesurent leur efficacité ? À leur capacité à capter notre attention. Il y a une véritable guerre commerciale pour voler notre concentration, pour garder nos yeux fixés sur l’écran le plus longtemps possible, une sorte de dictature du bruit, de l’instantané et des sonneries qui écrasent le silence. Or le Bon Pasteur parle dans le silence et dans l’éternité. Le bruit et les distractions nous rendent incapables de reconnaître sa voix. C’est pour cela que la liturgie culmine dans le silence. Pour nous chrétiens, le silence n’est pas un vide à combler mais une présence, celle du Christ. On trouve sa vocation au cœur du silence. Mais comment faire la différence entre les désirs qui viennent de nous et un véritable appel qui vient de Dieu ? Le premier critère, c’est l’émerveillement. Est-ce que l’appel que je crois entendre m’émerveille ? L’émerveillement, c’est la capacité de voir le monde comme Dieu le voit. Par exemple, quand je me suis marié, j’ai été émerveillé. Quand j’ai vu mes enfants pour la première fois, j’ai été émerveillé. Quand j’ai répondu à l’appel à devenir diacre, j’ai été émerveillé. Et cet émerveillement est source de joie profonde et durable. François de Sales disait : un saint triste est un triste saint. Donc, une véritable vocation est un appel à avancer, avec notre entourage, vers la plénitude de la joie. Ça ne veut pas dire que tout sera facile, car Dieu lui-même a souffert, mais la souffrance n’enlève rien à sa joie parfaite. Le troisième critère, c’est le service. Une vocation n’est jamais personnelle, elle ne vise jamais à se sauver soi-même, elle est toujours familiale, communautaire, ecclésiale, une vocation est toujours pour le service des autres. Parce qu’on n’est pas heureux tout seul. Ce qui nous amène à la dernière question : comment concrétiser sa vocation ? La vocation à la sainteté peut prendre plusieurs formes : le mariage, le célibat, la vie consacrée, l’engagement professionnel, les arts et la culture, la recherche… Pour y parvenir, l’Église nous apporte une aide précieuse : l’Eucharistie dans laquelle nous trouvons la force de nous donner comme le Christ, pour que son sacrifice sur la croix devienne aussi le don de nous-même dans le monde, notre sacrifice, pour notre bien et celui de toute l’Église. Pour nous accompagner dans notre discernement, l’Église appelle également des personnes à notre service. C’est ce qu’on appelle le clergé. Le Christ en met quelques-uns à part pour servir l’Église, à la suite des apôtres, et le sacrement de l’Ordination leur donne la force de se mettre à genoux. Comme les diacres, qui sont les serviteurs de l’évêque. Le Christ appelle des diacres pour rendre visible sa présence dans la vie ordinaire des gens, au travail et dans la famille. Comme les prêtres, qui sont les collaborateurs de l’évêque. Le Christ appelle des prêtres pour rassembler la famille des enfants de Dieu et la conduire vers la sainteté. Bref, le travail des baptisés c'est de prendre soin du monde. Et le travail des ministres ordonnés c'est, en plus, de prendre soin des baptisés. Mais, frères et sœurs, peut-être que ce matin, dans cette église ou à distance, vous vous dites en m’écoutant : oui mais moi personne ne m’appelle, je ne sers à rien. Et pourtant, même si vous vous sentez seuls et inutile, chez vous, en maison de repos ou à l’hôpital, quel que soit votre âge, vous avez un charisme unique et une vocation. Le Bon Pasteur connait votre nom, et il vous appelle sans cesse dans le silence. Et si répondez à son appel, heureux êtes-vous, car vous aurez la vie, la vie en abondance. Amen. |
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| Sujet: Re: L'Homélie Mer 10 Mai 2023, 9:30 pm | |
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- ÉVANGILE
« Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie » (Jn 14, 1-12) Alléluia. Alléluia. Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie, dit le Seigneur. Personne ne va vers le Père sans passer par moi. Alléluia. (Jn 14, 6)
Évangile de JESUS Christ selon saint Jean
En ce temps-là, JESUS disait à ses disciples : « Que votre cœur ne soit pas bouleversé : vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi. Dans la maison de mon Père, il y a de nombreuses demeures ; sinon, vous aurais-je dit : ‘Je pars vous préparer une place’ ? Quand je serai parti vous préparer une place, je reviendrai et je vous emmènerai auprès de moi, afin que là où je suis, vous soyez, vous aussi. Pour aller où je vais, vous savez le chemin. » Thomas lui dit : « Seigneur, nous ne savons pas où tu vas. Comment pourrions-nous savoir le chemin ? » JESUS lui répond : « Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ; personne ne va vers le Père sans passer par moi. Puisque vous me connaissez, vous connaîtrez aussi mon Père. Dès maintenant vous le connaissez, et vous l’avez vu. » Philippe lui dit : « Seigneur, montre-nous le Père ; cela nous suffit. » JESUS lui répond : « Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne me connais pas, Philippe ! Celui qui m’a vu a vu le Père. Comment peux-tu dire : ‘Montre-nous le Père’ ? Tu ne crois donc pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi ! Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même ; le Père qui demeure en moi fait ses propres œuvres. Croyez-moi : je suis dans le Père, et le Père est en moi ; si vous ne me croyez pas, croyez du moins à cause des œuvres elles-mêmes. Amen, amen, je vous le dis : celui qui croit en moi fera les œuvres que je fais. Il en fera même de plus grandes, parce que je pars vers le Père »
– Acclamons la Parole de Dieu. CHACUN SA VIE OU LA VIE POUR CHACUN ? | HOMÉLIE DU 7 MAI 2023 À TOULOUSEDans les années 90, un tube a fait fureur. Il avait pour titre « Chacun sa route, chacun son chemin », et beaucoup de ceux qui étaient adolescents à cette époque se souviennent qu’il était difficile de se le sortir de la tête. Aujourd'hui, il est bien question de chemin. La triple identité que JESUS livre de lui-même dans l’Évangile entre en résonnance avec ce tube du siècle dernier : « Je suis le chemin, la vérité, la vie ». En effet, cette chanson de reggae, sous son aspect joyeux et sympathique, est un véritable programme philosophique et anthropologique qui pourrait presque reprendre les trois mots du Christ : « chacun son chemin, chacun sa vérité, chacun sa vie ». Ce sont des expressions que nous entendons régulièrement dans les conversations. L’idée semble généreuse : il s’agit de préserver l’identité de chacun. Nous sommes uniques et nous n’aimons pas entrer dans des moules qui ne respectent pas notre spécificité. Aussi, s’entendre dire qu’il n’y a qu’une vérité sonne à nos oreilles comme un couperet d’une insupportable intransigeance. Nous ne voulons pas d’un monde uniformisé. Chaque être humain est unique : c’est le Seigneur lui-même qui nous le révèle. Dieu est amour, il aime tous les hommes, mais pas en masse : il nous aime chacun. JESUS nous l’a déclaré dans l’Évangile : « dans la maison de mon Père, il y a de nombreuses demeures ». Une maison aux nombreuses demeures : voilà l’image du paradis qui nous est proposée. Chacun y est respecté dans son unicité, tous sont accueillis dans la même maison. Le Royaume annoncé par le Christ réunit deux priorités qu’humainement nous ne pouvons guère concilier : être ensemble sans être dilué ; être unique sans être isolé. Les auteurs de la chanson, qui nous trotte désormais dans la tête, proposent que nous ayons chacun notre chemin. Mais ce qu’ils ne disent pas, c’est dans quelle direction vont ces chemins divers ? Vont-ils tous à Rome comme le dit le proverbe ? Ou sont-ce des chemins qui s’entrecroisent et s’enchevêtrent dans toutes les directions sans aboutir à une destination commune ? Devant cette confusion, nous pourrions dire comme Thomas : « nous ne savons pas où tu vas ». Si nous avons chacun notre vérité, chacun notre vie : pouvons-nous nous rencontrer ? Ne sommes-nous pas condamnés à être irrémédiablement seuls : seuls sur notre chemin ; seuls dans notre vérité et seuls dans notre vie ? Non, ce n’est pas le royaume dans lequel JESUS prépare notre place. Il nous indique une direction. Le royaume de Dieu n’est pas une promesse d’isolement mais de communion. Saint Pierre utilise l’image de la construction, de la demeure, de l’Église finalement où tous nous sommes des pierres vivantes. Dans cette église, il faut toute forme de pierre : chacune est utile. Des pierres d’une certaine densité pour les fondations, des pierres sculptées pour l’ornementation, des grandes pierres, des petites pierres. Toutes ont leur place. Dieu merci, notre Église n’est pas faite de parpaings uniformes : pas une ne ressemble à l’autre. Et même, c’est une pierre auparavant rejetée qui est devenue la pierre choisie, précieuse, pierre d’angle qui tient toute la construction. Chers amis choristes, si vous appliquiez le titre de notre tube des années 90 comme règle de votre chorale : ce serait la cacophonie ! Chanter en chœur, ce n’est pas chanter chacun sa chanson, mais unir des voix différentes, de différents pupitres pour servir une beauté harmonique, une vérité symphonique. Vous voyez, frères et sœurs, chers fidèles téléspectateurs, le Christ veut nous sauver ensemble, dans une Église large et accueillante. Sacrée ambition ! Avec les Actes des Apôtres, nous constatons que dès les débuts de l’Église, il y avait des problèmes : une différence de traitement et de considération entre grecs et hébreux. Les apôtres ont dû trouver le chemin de l’unité, le chemin du Christ en instituant les sept diacres. Ils ont dû retailler des pierres vivantes pour les inclure dans la construction. Ils ont dû accorder les voix pour que le chant redevienne harmonieux. Tous nous sommes appelés, frères et sœurs. Chacun à sa place préparée par le Christ dans la maison du Père. Pour y aller, nous savons le chemin : le Christ ! Nous savons qu’il est la vérité, le Christ ! Et pour ce qui est de la vie, rappelons-nous ce que nous en dit Saint Paul : « ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi ». Vivons du Christ, chers frères et sœurs : il nous donne sa vie ici, sur l’autel. Adorons-le ! |
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| Sujet: Re: L'Homélie Mar 16 Mai 2023, 9:25 pm | |
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- ÉVANGILE
« Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur » (Jn 14, 15-21) Alléluia. Alléluia. Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, dit le Seigneur ; mon Père l’aimera, et nous viendrons vers lui. Alléluia (Jn 14, 23)
Évangile de JESUS Christ selon saint Jean
En ce temps-là, JESUS disait à ses disciples : « Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements. Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous : l’Esprit de vérité, lui que le monde ne peut recevoir, car il ne le voit pas et ne le connaît pas ; vous, vous le connaissez, car il demeure auprès de vous, et il sera en vous. Je ne vous laisserai pas orphelins, je reviens vers vous. D’ici peu de temps, le monde ne me verra plus, mais vous, vous me verrez vivant, et vous vivrez aussi. En ce jour-là, vous reconnaîtrez que je suis en mon Père, que vous êtes en moi, et moi en vous. Celui qui reçoit mes commandements et les garde, c’est celui-là qui m’aime ; et celui qui m’aime sera aimé de mon Père ; moi aussi, je l’aimerai, et je me manifesterai à lui. »
– Acclamons la Parole de Dieu. LA FORCE DE FAIRE LA PAIX | HOMÉLIE DU 14 MAI 2023 À SAINTE-MÈRE-ÉGLISEIl y a un parachutiste accroché au clocher de cette église. Je dis cela pour vous, qui participez à cette messe par la télévision, car naturellement les paroissiens de Sainte-Mère-Église sont au courant. Ce parachutiste se nomme John Steele ; il est originaire de Metropolis, qui est une petite bourgade de l’Illinois, et il est là depuis la nuit du 6 juin 1944. Le parachutiste de Sainte-Mère-Église est peut-être le plus inattendu, le plus joli et le plus amusant des monuments commémoratifs de la Seconde Guerre mondiale. Les cimetières militaires qui nous entourent sont beaux, mais ils sont nettement moins amusants. Et la guerre, la vraie guerre, n’était pas amusante du tout. C’est une des grandes énigmes de l’histoire : cette propension qu’ont les hommes à se faire la guerre. Comme s’ils en oubliaient l’horreur. Ce processus recommencé de génération en génération, comme si les ruines de la guerre précédente n’enseignaient rien. Qu’y a-t-il dans le cœur de l’homme qui le pousse dans la guerre ? Je me le demande souvent. Qu’est-ce qui a poussé à ce que nous avons vu, à ce que nous voyons en Ukraine, en Arménie, en Afrique ? La jalousie, la colère, la frustration ? Peut-être cette tentation si particulière, si profondément ancrée dans le cœur des hommes de résoudre leurs problèmes par la violence, par la destruction, par la soumission d’autrui. Quand une personne vous résiste, détruisez cette personne. Et cela ne passe pas toujours par les armes. Nous le voyons en politique, nous le voyons au travail, nous le voyons même, hélas, dans nos familles. Nous connaissons tous ce moment où, sans que nous sachions exactement pourquoi ni comment, nous entrons en guerre. Le moment où il nous semble qu’il faut que l’autre soit vaincu. Et c’est une grande tentation. Nourrie d’illusion, comme toutes les tentations. Peut-être, en vérité, la victoire n’existe-t-elle pas. Ce qui peut exister, c’est la paix, et c’est tout différent. La victoire célèbre l’anéantissement de l’autre, ou au moins de ses prétentions. La paix reconnaît l’autre. Elle lui redonne droit à être. La paix demande du travail. La paix est difficile. On cède à la guerre, on construit la paix. La guerre est une tentation, la paix est un effort. Pour ne pas céder à la tentation de la guerre, il faut un grand effort. Pour serrer la main à celui que l’on aime pas et que l’on a de bonnes raisons de ne point aimer, pour se réconcilier avec lui, pour accepter de vivre, si je puis dire, dans son ombre, il faut être fort. Il faut être fort aussi pour construire une famille, une amitié, une société où des tempéraments et des intérêts différents ne cessent de se heurter. À dire vrai, cela demande tellement de courage et de persévérance qu’il est probable que nous ne pouvons pas, nous autres, hommes et femmes, avec les limitations de notre pauvre humanité — que nous ne pouvons pas y parvenir par nous-mêmes. Tout à l’heure, nous allons prier pour la paix. Les chrétiens ne prient pas pour la paix parce qu’ils ont le tempérament fleur bleue ou moutonnier ; ils prient pour la paix parce qu’ils demandent au Seigneur la force de ne pas céder à la guerre, la force de faire la paix. La force que Lui seul peut donner. Le plus beau jour, avec tout le respect qu’on doit à ce soldat, n’a pas été celui où John Steele a sauté sur Sainte-Mère-Église. Le plus beau jour a été celui où, ici même, dans cette même église, le petit-neveu de John Steel a serré la main au petit-fils de Rudolph May, le soldat allemand qui était en poste sur le toit. Ce jour-là, notre humanité s’est hissée au-dessus d’elle-même, s’est enfin placée là où Dieu l’attend, dans le courage de l’amitié. |
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| Sujet: Re: L'Homélie Mar 23 Mai 2023, 8:59 pm | |
| - Citation :
- ÉVANGILE
« Père, glorifie ton Fils » (Jn 17, 1b-11a) Alléluia. Alléluia. Je ne vous laisserai pas orphelins, dit le Seigneur ; je reviens vers vous, et votre cœur se réjouira. Alléluia. (cf. Jn 14, 18 ; 16, 22)
Évangile de JESUS Christ selon saint Jean
En ce temps-là, JESUS leva les yeux au ciel et dit : « Père, l’heure est venue. Glorifie ton Fils afin que le Fils te glorifie. Ainsi, comme tu lui as donné pouvoir sur tout être de chair, il donnera la vie éternelle à tous ceux que tu lui as donnés. Or, la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, JESUS Christ. Moi, je t’ai glorifié sur la terre en accomplissant l’œuvre que tu m’avais donnée à faire. Et maintenant, glorifie-moi auprès de toi, Père, de la gloire que j’avais auprès de toi avant que le monde existe. J’ai manifesté ton nom aux hommes que tu as pris dans le monde pour me les donner. Ils étaient à toi, tu me les as donnés, et ils ont gardé ta parole. Maintenant, ils ont reconnu que tout ce que tu m’as donné vient de toi, car je leur ai donné les paroles que tu m’avais données : ils les ont reçues, ils ont vraiment reconnu que je suis sorti de toi, et ils ont cru que tu m’as envoyé.
Moi, je prie pour eux ; ce n’est pas pour le monde que je prie, mais pour ceux que tu m’as donnés, car ils sont à toi. Tout ce qui est à moi est à toi, et ce qui est à toi est à moi ; et je suis glorifié en eux. Désormais, je ne suis plus dans le monde ; eux, ils sont dans le monde, et moi, je viens vers toi. »
– Acclamons la Parole de Dieu. J ÉSUS TE PURIFIE ET TE GLORIFIE | HOMÉLIE DU 21 MAI 2023 À CAYENNE (GUYANE)Lors de retraites de couples, j’ai été témoin, de ce qu'un mari, ou une femme, ait fait l’aveu à son conjoint d’une infidélité passée. Quel choc ! C’est sans doute une des blessures les plus terribles que l’on puisse s’infliger dans un couple. Mais, avec la prière et l’accompagnement des frères et des sœurs, le conjoint trahi a pu pardonner et j’ai été aussi témoin de voir que, par la suite, la relation d’amour, entre les époux qui se sont pardonnés, était devenue encore plus profonde et plus belle qu’avant la trahison. La prière de JESUS que nous rapporte l’évangile de Jean en ce 7e dimanche de Pâques, est liée au pardon. Pour bien la comprendre, il faudrait lire le chapitre 16 du livre du Lévitique. De quoi y est-il question ? Du Yom Kippour, c’est-à-dire du Jour du Grand Pardon. Il s’agit d’une fête annuelle perpétuelle où est renouvelée l’Alliance mise à mal par la partie humaine à cause de ses infidélités. Pour reprendre l’exemple de tout à l’heure, c’est comme si, à l’occasion de la fête anniversaire de son mariage, un homme renouvelait son alliance avec son épouse infidèle en lui pardonnant tous les adultères qu’elle avait commis au cours de l’année écoulée et lui redonnait sa confiance et son amour, tout en sachant que l’année suivante, il devra recommencer car sa conjointe, malgré elle, retombera inévitablement dans l’adultère. Ou vice-versa. Le jour du Yom Kippour, le grand prêtre immolait le taureau pour ses propres péchés, et ceux de son clan sacerdotal, puis un bouc pour le peuple. Un autre bouc, qui était chargé des péchés du peuple, était envoyé à Azazel, c’est-à-dire, égaré au désert. Avec le sang du taureau et du bouc, qui étaient immolés, il y avait tout un cérémonial. Leur sang aspergé touchait l’Arche d’Alliance, lieu de la présence divine, puis le peuple à travers la tente de la rencontre. Ainsi tous les péchés de l’année étaient purifiés par ce sang devenu sacré à cause de l’Arche. C’est en soi déjà touchant, reconnaît le vénéré pape Benoît XVI, mais JESUS va plus loin, car, si comme le Grand Prêtre de l’Ancienne Alliance, il prie pour lui-même, pour les siens, et pour le Peuple, il n’offre pas le sang de taureau ni de boucs et on ne conduit pas de bouc à Azazel car c’est son sang qui sera versé pour la rémission des péchés, et c’est lui également qui descendra à « Azazel », c’est à dire dans le pays de la mort. Le grand Prêtre entrait dans le Saint des saints avec le sang des animaux immolés, mais l’auteur de la lettre aux hébreux nous dit que JESUS est entré dans le véritable saint des saints, non pas avec un sang d’animal, mais avec son propre sang. Ainsi, on comprend que dans sa prière JESUS dise : « Père Glorifie ton Fils ». Pour le dire autrement : « Fais-moi entrer dans ta présence qui est le véritable Saint des saints ». Et le Christ ajoute, à propos de nous, le Peuple de ceux qui croiraient en lui : « Que je sois glorifié en eux ». Autrement dit que nous aussi soyons pris dans la sphère du Dieu Très Saint. Et tout cela, grâce au sang du Christ qui nous a lavé de tout péché et nous a rendu saints et en mesure d’entrer dans la gloire de Dieu. Ce sang nous rend dignes de l’Alliance nouvelle et éternelle. Il n’est plus besoin de faire de nouveaux sacrifices désormais, celui de JESUS est définitif, il suffit de se brancher sur lui et c’est ce que nous faisons avec l’Eucharistie qui nous rend présent cet unique sacrifice. Oui, son sang versé est disponible dans l’eucharistie mais également dans le baptême et dans le sacrement de réconciliation pour le pardon des péchés. Que c’est beau d’être ainsi pardonnés, restaurés et établis dans notre dignité de fils et de filles de Dieu, que c’est beau d’être glorifiés dans le Christ. Evidemment, ce serait une grande impudence de notre part, comme disait un Père de l’Eglise, si nous refusions aux autres le pardon que nous sollicitons pour nous-mêmes auprès de Dieu. Puissions-nous, à l’invitation de JESUS, pardonner à notre prochain avec la même promptitude et la même patience avec laquelle le Seigneur nous fait miséricorde. |
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| Sujet: Re: L'Homélie Mar 30 Mai 2023, 7:26 pm | |
| - Citation :
- ÉVANGILE
« De même que le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie : recevez l’Esprit Saint » (Jn 20, 19-23) Alléluia. Alléluia. Viens, Esprit Saint ! Emplis le cœur de tes fidèles ! Allume en eux le feu de ton amour ! Alléluia.
Évangile de JESUS Christ selon saint Jean
C’était après la mort de JESUS ; le soir venu, en ce premier jour de la semaine, alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples étaient verrouillées par crainte des Juifs, JESUS vint, et il était là au milieu d’eux. Il leur dit : « La paix soit avec vous ! » Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur. JESUS leur dit de nouveau : « La paix soit avec vous ! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. » Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux et il leur dit : « Recevez l’Esprit Saint. À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus. »
– Acclamons la Parole de Dieu. OPÉRATION PORTES OUVERTES | HOMÉLIE DE LA PENTECÔTE 2023 À CORBEIL-ESSONNESVoici la météo de ce grand jour de solennité : avis de grand vent au Cénacle. Marie et les apôtres sont assis, là, tétanisés par la peur. Leur bien aimé vient d’être livré, puis supprimé. Pendant les 50 jours qui suivront le soir de Pâques, JESUS va leur apparaître, plusieurs fois. Avec pédagogie, il va les préparer à passer de la tristesse à la joie, de la peur à l’audace. Ils vont vivre l’ascension. Et voilà que, toutes portes closes, le Christ est au milieu d’eux, ressuscité. Le souffle de Dieu, l’Esprit saint, l’Esprit de JESUS et de son Père, les fait se lever. Premier dynamisme de l’Eglise tout juste naissante. Sur les ruines de la mort, l’Eglise nait. Le Christ avait dit : « Détruisez ce Temple et en trois jours je le relèverai ! » Quand tout s’écroule, le Ressuscité apparaît. Mes frères détenus, mais aussi leurs victimes, le vivent souvent quand, alors que pour eux tout était anéanti, ils se relèvent. Pentecôte, c’est-à-dire 50 jours, pour déployer dans le cœur des fidèles l’Esprit du Ressuscité. A la première création, l’Esprit créateur avait soufflé en séparant, le haut du bas, la terre de l’eau, la lumière des ténèbres. Il planait sur le chaos primordial, et la Parole de Dieu avait surgi pour engendrer la vie de Dieu. A la création nouvelle, suspendu au sommet d’une croix, là où la mort dominait, JESUS remet à chacun de nous son souffle : « Père, entre tes mains, je remets mon esprit. » L’Esprit de JESUS inaugure le premier jour de la nouvelle création de Dieu, notre Eglise, constituée des amis du Ressuscité. Tout peut renaître. Là où nos portes sont verrouillées, il nous déplace et nous aspire, ce vent parfois fort comme l’amour, ce souffle pourtant si discret et fragile, comme pour bien respecter notre liberté. Là où nos portes sont verrouillées, il est au milieu de nous. Il nous montre les marques de sa passion, ses blessures, et atteste ainsi que sa vie donnée par amour, refusée par ceux qui font le mal, cette vie est plus forte que la haine et la mort. Et cela se voit quand nous donnons aux autres le meilleur de nous-mêmes. Là où nous sommes enfermés, JESUS nous dit : « La paix soit avec vous ». Dans toutes nos réalités, les plus dures ou les plus belles soient-elles, la paix nous est donnée. Dans nos familles, dans notre monde et dans le secret de nos cœurs. Et elle nous est donnée à faire. C’est notre responsabilité. Là où nos portes sont verrouillées, nous étions esclaves de nos idéologies et de nos peurs, l'Esprit Saint nous les ouvre maintenant pour que nous devenons libres. Tous, sans exception. Libérés de tout retour sur nous-mêmes, il nous ouvre aux autres. Il nous envoie, animés par son souffle, avec la mission de les soulager de leurs peines, de leurs blessures et de respecter leurs différences. C’est notre mission. Certains ne voudraient voir qu’une tête en réduisant tout à une seule manière de penser ; c’est ça, la tour de Babel. Après un XXe siècle terrible en tant de totalitarismes, nous savons combien le non-respect de la différence se transforme tôt ou tard en dictature, exclusion et mort. Mais l’Esprit saint insuffle le respect de la langue, de la culture et de la manière d’être de chacun. Regardons notre belle assemblée si diverse, riche de nos différences et de nos charismes. Les langues de feu qui se partagent sont le dynamisme de cet Esprit saint donné à chacun en totalité, comme le pain eucharistique coupé en mille morceaux est reçu par chacun dans la totalité du don du Christ. Le feu d’amour de l’Esprit, rouge comme ces vitraux, nous embrase de la présence de Dieu, tel un buisson ardent. Et sans nous consumer. Est-ce que ça brule en nous ? Comme ces nouveaux vitraux viennent illuminer notre communauté pour déployer en nous des énergies nouvelles, laissons l'Esprit saint traverser nos existences, pour que nous soyons rayonnants de cet Esprit. Est-ce que ça rayonne en nous ? Chaque jour, je médite la Parole de Dieu pour devenir parole de Dieu pour d’autres. Non plus en hébreu, en grec ou en latin ! Mais avec la langue de l’amour, du respect, de la miséricorde. Ce langage-là, il est universel. Chacun peut le comprendre dans sa propre langue. Je peux alors passer sur la rive de l'autre, communiquer avec sa langue, chanter, vivre et annoncer avec joie les merveilles de Dieu qui nous fait passer des ténèbres à son admirable lumière. « N’ayez pas peur, dit JESUS, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. » Et JESUS ne ment pas : il fait ce qu’il dit ! |
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| Sujet: Re: L'Homélie Mer 07 Juin 2023, 7:07 pm | |
| - Citation :
- ÉVANGILE
« Dieu a envoyé son Fils, pour que, par lui, le monde soit sauvé » (Jn 3, 16-18) Alléluia. Alléluia. Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit : au Dieu qui est, qui était et qui vient ! Alléluia. (cf. Ap 1, 8)
Évangile de JESUS Christ selon saint Jean
Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle. Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. Celui qui croit en lui échappe au Jugement ; celui qui ne croit pas est déjà jugé, du fait qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu.
– Acclamons la Parole de Dieu. LA TRINITÉ EST UNE AFFAIRE D'EXPÉRIENCE | HOMÉLIE DU 4 JUIN 2023 À SAINT-AVOLDChers frères et sœurs, Chers fidèles téléspectateurs, En ce dimanche de la Trinité, je ne doute pas que bon nombre d’entre vous souhaiteraient en savoir plus sur ce point central de notre foi. Rien qu’à la prononciation du mot « Trinité », nous entendons quelque chose de grand, de très grand… et de très compliqué. Cette homélie ne sera pas une méthode Assimil : « la Trinité sans peine » et encore moins « la Trinité pour les nuls » tout d’abord parce que ni vous ni moi ne sommes nuls chers frères et sœurs, mais surtout parce que croire que l’on peut résumer Dieu à quelques formules serait se tromper lourdement sur son compte : on ne peut pas enfermer Dieu dans une boîte ! Aussi, je ne vous propose pas d’expliquer mais d’entrer dans le mystère : passons d’une formule abstraite à une expérience ; passons de la notion à la réalité de la Trinité. Alors regardons les textes qui nous sont donnés aujourd'hui. Nous avons entendu le récit où Dieu révèle son nom à Moïse au Sinaï. Cet épisode fait suite à l’idolâtrie du veau d’or où les hébreux en difficulté dans le désert, qui – certes – avaient vu les hauts faits de Dieu en sortant d’Égypte en traversant la mer Rouge, se trouvaient là dans une crise de confiance et se demandaient : quel est notre Dieu ? Sans doute lassés de la durée de leur exode, ils ont fabriqué leur propre dieu : un dieu à leur mesure, à leur taille et qu’ils pourraient manipuler facilement : le veau d’or. Nous aussi, frères et sœurs, nous adorons nos veaux d’or ! Et nous nous arrangeons parfois bien d’une religion domestiquée avec un dieu muet comme un veau et qui exigerait de nous le moins possible. En fait, les hébreux n’acceptaient pas de ne pas comprendre, de dépendre d’un insaisissable, d’être les sujets de celui qui parle dans la nuée. Mais Dieu n’est pas un veau ! Il n’est pas de notre fabrication : il nous précède, il nous dépasse, il nous entoure de son mystère et nous appelle à l’infini. L’idole – si matérielle – n’est qu’une fiction que nous fabriquons. Le vrai Dieu, le Dieu Trinité, dans sa transcendance, ne peut être de notre création. Au désert, il se manifeste dans la nuée. L’encens de notre liturgie nous le rappelle. Quand le prêtre force la dose dans l’encensoir, il arrive qu’on ne voie plus rien à l’ambon ou sur l’autel : à la bonne heure ! Comme pendant l’Exode, la nuée est le signe que Dieu est présent. Nous ne pouvons le saisir du regard, il se laisse entendre, mais non pas voir face à face. Dans le passage de l’Exode que nous avons entendu, Moïse a la grâce de ne voir Dieu que de dos, mais non face à face : il n’aurait pas pu supporter son éclat. « adorez le Seigneur, éblouissant de sainteté ». Oui, le psaume 24 nous le dit, Dieu est éblouissant ! Nous marchons ici-bas non pas dans la claire vision, mais dans le brouillard, à tâtons, simplement guidés par la voix du vrai Dieu. La foi n’est pas faite d’un ensemble de notions à savoir ou à manipuler, mais par ces notions, elle nous invite à une aventure bien réelle : celle de notre rencontre avec le vrai Dieu, le Dieu Trinité, insaisissable et qui nous intrigue ! La Trinité est une affaire d’expérience. Notre Évangile se fait l’écho de la rencontre nocturne entre JESUS et Nicodème. Celui-ci vient-il de nuit par crainte du regard des autres ? Ce n’est pas sûr : il vient de nuit comme nous qui cherchons Dieu, qui cherchons à comprendre, à ce que ce que nous avons appris au catéchisme soit réel, soit vivant. Nicodème, dans la nuit est à la recherche de la lumière. Nous aussi qui avançons dans la nuée. Alors frères et sœurs, chers fidèles téléspectateurs, entrons dans cette nuit resplendissante, marchons dans cette nuée enveloppante : nous sommes pris dans le mystère de Dieu, le Dieu Trinité, le vrai Dieu, Père, Fils et Saint Esprit. Amen. |
| | | RAMOSI Co-Admin
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| Sujet: Re: L'Homélie Lun 12 Juin 2023, 6:29 pm | |
| - Citation :
- ÉVANGILE
« Ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson » (Jn 6, 51-58) Alléluia. Alléluia. Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel, dit le Seigneur ; si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Alléluia. (Jn 6, 51.58)
Évangile de JESUS Christ selon saint Jean
En ce temps-là, JESUS disait aux foules des Juifs : « Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde. » Les Juifs se querellaient entre eux : « Comment celui-là peut-il nous donner sa chair à manger ? » JESUS leur dit alors : « Amen, amen, je vous le dis : si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez pas son sang, vous n’avez pas la vie en vous. Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour. En effet, ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson. Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi, je demeure en lui. De même que le Père, qui est vivant, m’a envoyé, et que moi je vis par le Père, de même celui qui me mange, lui aussi vivra par moi. Tel est le pain qui est descendu du ciel : il n’est pas comme celui que les pères ont mangé. Eux, ils sont morts ; celui qui mange ce pain vivra éternellement. »
– Acclamons la Parole de Dieu. DESCENDUS DU CIEL ? | HOMÉLIE DU 11 JUIN 2023 À ROUEN« Tel est le pain qui est descendu du Ciel », dit JESUS. De quel « ciel » s’agit-il ? Le ciel qui menace, le ciel clément ? Le ciel dont nous rêvons ? Les marins savent scruter le ciel, les agriculteurs normands aussi ! Il n’en descend guère du pain ! De quel ciel s’agit-il ? JESUS donne la réponse : « De même que le Père m’a envoyé et que moi je vis par le Père, de même celui qui me mange, lui aussi vivra par moi ». Le Ciel c’est donc « le Père qui envoie son Fils ». Le pain du ciel, c’est bien lui, JESUS, le pain vivant. Et comment vient-il « l’envoyé du Père » ? Il n’est pas le résultat d’un tour de magie : venu du Ciel, Il est né de la Vierge Marie. Revenons aux marins et aux agriculteurs normands. Leur ciel terrestre, si j’ose dire, peut nous aider à comprendre. Rien ne vient du ciel directement mais sans le ciel, sans ses vents et ses pluies, sans son soleil et sa lune, les efforts des marins et des agriculteurs seraient vains. De même, sans les voiles, sans les drainages, le vent et la pluie du ciel seraient sans effets. De même en est-il pour la chair et le sang de JESUS, fruit du sein de la Vierge Marie fécondé par l’Esprit Saint. JESUS reçoit sa vie du Père et il l’offre en sacrifice, après avoir traversé vents et marées. Quels sont ces vents et marées ? Il y a la douce brise du « oui » de Marie et les vagues fortifiantes de la foi de son peuple qui le portent ; il y a les vents contraires du péché ou le tsunami du désespoir vaincu dans sa passion et sa résurrection. Tel est le pain venu du ciel, telle est notre eucharistie. Dans quelques instants, la chair et le sang de JESUS ne tomberont pas directement du ciel sur l’autel dressé sur le navire. La chair et le sang de JESUS seront réellement présents, dans cet incroyable parcours de JESUS se recevant du Père et s’offrant tout entier, pour nous. Pour nous ? Oui, pour nous offrir de participer au même mouvement : recevoir notre vie du Père, et l’offrir en communion avec JESUS. Par son Esprit, le Père nous offre de communier au chemin de JESUS entre ciel et terre et entre terre et ciel. Communier au corps et au sang de JESUS est vrai si nous prenons le même chemin que lui : recevoir notre vie du Père et l’offrir au Père avec JESUS dans l’Esprit Saint. Choisissons d’accueillir le Corps et le Sang de JESUS dans la brise du consentement de Marie et sur les vagues de la foi de l’Eglise ; choisissons aussi de lutter contre les vents du péché et les tsunamis du désespoir en nous et autour de nous. St Paul donne un critère pour examiner la vérité de notre communion : « Puisqu’il y a un seul pain, la multitude que nous sommes est un seul corps, car nous avons tous part à un seul pain ». Sommes-nous unis sur le chemin ? Ce matin, la présence de marins et de terriens, d’hommes, de femmes et d’enfants de tant de nationalités réjouit le cœur de Dieu. Elle nous engage aussi à construire cette grande unité. Elle nous engage à faire, que nos mers et nos océans soient des espaces pour se relier et non pour se diviser voire pour engloutir ceux qui errent sur la terre. L’Armada peut être ce signe d’un espace de vie plus grand que nos seules envies égoïstes. Puisse le chant de notre assemblée, puisse l’union de nos cœurs à travers la télévision, puisse notre foi nous unir dans la joie et la paix, pour recevoir la vraie nourriture. Qu’elle nous donne d’affronter les vents et marées en envoyés du Père à la suite de JESUS, en missionnaire de son amour. |
| | | RAMOSI Co-Admin
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| Sujet: Re: L'Homélie Lun 19 Juin 2023, 7:41 pm | |
| - Citation :
- ÉVANGILE
« JESUS appela ses douze disciples et les envoya en mission » (Mt 9, 36 – 10, 8) Alléluia. Alléluia. Le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à l’Évangile. Alléluia. (Mc 1, 15)
Évangile de JESUS Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là, voyant les foules, JESUS fut saisi de compassion envers elles parce qu’elles étaient désemparées et abattues comme des brebis sans berger. Il dit alors à ses disciples : « La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson. » Alors JESUS appela ses douze disciples et leur donna le pouvoir d’expulser les esprits impurs et de guérir toute maladie et toute infirmité.
Voici les noms des douze Apôtres : le premier, Simon, nommé Pierre ; André son frère ; Jacques, fils de Zébédée, et Jean son frère ; Philippe et Barthélemy ; Thomas et Matthieu le publicain ; Jacques, fils d’Alphée, et Thaddée ; Simon le Zélote et Judas l’Iscariote, celui-là même qui le livra. Ces douze, JESUS les envoya en mission avec les instructions suivantes : « Ne prenez pas le chemin qui mène vers les nations païennes et n’entrez dans aucune ville des Samaritains. Allez plutôt vers les brebis perdues de la maison d’Israël. Sur votre route, proclamez que le royaume des Cieux est tout proche. Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, expulsez les démons. Vous avez reçu gratuitement : donnez gratuitement. »
– Acclamons la Parole de Dieu. LAISSONS-NOUS REGARDER PAR LE CHRIST | HOMÉLIE DU 18 JUIN 2023 À WOLUWE-SAINT-PIERRE (BELGIQUE)Frères et Sœurs, Comme les foules dans l'Evangile de ce dimanche (que nous venons d'entendre), laissons-nous regarder par le Christ. Aimer, cela commence par se laisser regarder. C'est accepter d'être vulnérable devant l'autre. Certes, il y a des regards qui jugent et qui condamnent. Il y a même des regards qui tuent. Mais il y a surtout des regards qui disent la compassion et qui dilatent le cœur de l'homme et de la femme aux dimensions de la tendresse. Laissons-nous rejoindre par ce regard de JESUS qui se fait miséricorde et compassion, "lent à la colère et plein d'amour" (comme dit l'Ecriture). Laissons-nous aimer jusque dans nos fragilités qui sont aussi nos lieux de vérité. Ces foules de l'Evangile, dit JESUS, sont "abattues et désemparées comme des brebis sans berger". Avez-vous vu ces foules anonymes de nos villes et de nos cités où les regards se croisent ou se fuient sans se rencontrer ? Avez-vous vu ces foules qui avancent sans trop savoir vers où elles marchent ? Quand règne l'anonymat, il suffit de peu pour déclencher la peur et la violence. Comment nous regardons-nous ? Dans la lumière de l'Evangile, nous voulons nous laisser regarder par le Christ et nous regarder les uns les autres avec des regards de la tendresse et de la joie partagée; de l'appel à aimer et à se laisser aimer. Au commencement de l'amour, très souvent, un regard suffit ! Que ceux qui, parmi nos auditeurs, sont des malvoyants se reconnaissent aussi dans cette rencontre du Christ. Car au-delà de nos yeux de chair, il y a ce regard du cœur qui voit avec les yeux de l'amour. Et ce regard est pour tous ! Et puis, il y a ces Paroles du Christ s'adressant à ses disciples: "La moisson est abondante et les ouvriers sont peu nombreux". Je crois que les ouvriers seront toujours trop peu nombreux pour la simple raison que la moisson sera toujours très abondante. Et heureusement ! Je n'aime pas trop parler de "crise des vocations". Je préfère parler de la crise de la réponse à l'appel, à la vocation adressée par le Christ. Dieu ne cesse d'appeler et ce ne sont pas ceux qui seront ordonnés prêtres ou diacres dans nos diocèses durant ces prochains jours qui me démentiront. (Et sachez que nous sommes en profonde communion de prières avec vous). L'important, je crois, pour "entendre" l'appel de Dieu, c'est de ne pas se tromper de fréquence et d'être sur la bonne longueur d'ondes. Je crois profondément que la vie prend sens et revêt toute sa beauté lorsqu'elle est vécue comme une réponse à l'appel de la vie et à l'appel de l'amour. Nous ne sommes pas à nous-mêmes la source de notre vie. Personne d'entre nous, que je sache, n'a demandé à venir au monde. La vie est un don, un cadeau qui, certes, peut aussi devenir un fardeau. Mais fondamentalement, la vie est don .... et don gratuit reçu sans aucun mérite. C'est dans la reconnaissance de ce don que s'inscrit, alors, notre liberté de vivre, et, par là-même, notre liberté de suivre le Christ et de répondre à son appel. Comme chrétiens, nous ne sommes pas les membres d'un troupeau grégaire suivant un gourou. Rappelons-nous l'Evangile de ce jour. Chacun des Apôtres est appelé par son prénom, c'est-à-dire par ce qui fait son identité profonde. C'est donc aussi chacun de nous que JESUS, le Christ, appelle par son prénom. Mais sachons-le: le Christ ne nous appelle vraiment que ce pour quoi nous sommes faits. Et dans sa façon de faire résonner cet appel, l'Eglise - et ses responsables - ne peut pas agir autrement. C'est, je crois, le meilleur service à rendre à l'Eglise et à chacun de celles et ceux qui veulent, aujourd'hui, devenir disciples du Christ. Un des "critères" qui vérifie, en quelque sorte, la qualité de notre réponse et qu'elle s'inscrit dans le souffle de l'Evangile, c'est la joie qui rayonne dans le cœur de ceux qui se reconnaissent comme les disciples du Christ. La joie ... non pas la facilité mais cette joie parfaite qu'il faut souvent aller puiser aux nappes phréatiques de notre vie et qui jaillit comme une source capable d'abreuver nos soifs de l'essentiel, c'est-à-dire toutes nos soifs d'absolu. Oui, la moisson est abondante et les ouvriers seront toujours trop peu nombreux. Mais il y a une place pour chacun pour participer à la croissance du Royaume de Dieu avec ses charismes et dans l'humble reconnaissance de ses limites. Et voici que JESUS les envoie proclamer que le Royaume de Dieu est proche, est "tout proche". Mais Il avait commencé par leur demander de ne pas aller vers les nations païennes ajoutant même "de n'entrer dans aucune ville de Samarie". Le Royaume de Dieu ne serait-il pas pour tous ? Y aurait-il des nations indignes de recevoir la Bonne Nouvelle ? Tous les auditeurs et téléspectateurs de cette messe télévisée ne seraient-ils pas tous invités à participer à la vie du Royaume de Dieu ? Certes oui. Sans doute JESUS veut-il dire que lorsque "le peuple élu" (le peuple hébreu) aura répondu pleinement à son appel, il pourra aller, à son tour, vers les autres nations. Étape par étape, pourrait-on dire car l'Evangile est là pour attester que la Samaritaine au bord du puits et le Bon Samaritain de la parabole font pleinement partie des fréquentations et rencontres de JESUS. C'est vrai que l'Evangile est pour tous. En tout cas pour tous ceux qui ne le refusent pas car l'accueil de l'appel de Dieu suppose toujours notre liberté. Méfiez- vous de toute démarche religieuse qui voudrait s'imposer par la contrainte. Avez-vous entendu que la mission des disciples du Christ est de donner la vie et la santé ( le « Salut ») . Les disciples sont invités à ne jamais pactiser avec le mal mais de devenir, avec le Christ, les artisans d'un monde enfin réconcilié, unifié et apaisé, aussi proche que possible du Royaume de Dieu. Et cela, dans la gratuité de l’amour. Mais c'est vrai aussi, pour vous comme pour moi je crois, que répondre "oui" à l'appel du Seigneur n'est pas ce qu'il y a de plus difficile. Car il y a l'enthousiasme et l'émerveillement devant tout ce qui commence et recommence. Ce qui est le plus difficile, ce sont tous les "non" qui découlent de ce "oui". Ce sont tous les renoncements qui font qu'il n'y a pas de choix sans renoncement. Non pas par masochisme mais pour vivre, en liberté et en harmonie avec ce que nous sommes, la mission qui nous est confiée. A la façon de ces chemins symbolisés ici dans le chœur de l'église Sainte Aix, puissions-nous -aujourd'hui- mettre nos pas dans ceux du Christ et, avec Lui, poser notre regard sur notre monde illuminé par tant d'hommes et de femmes qui veulent faire de notre terre ... une terre fraternelle et habitacle, belle et admirable. C’est "notre maison commune " dont parle le pape François dans son encyclique "Laudato Si" (2015) La moisson est abondante et les ouvriers y seront toujours trop peu nombreux. A nous de nous inscrire dans la joie de cette mission de disciple. |
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Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19176 Pays : FRANCE R E L I G I O N : CATHOLIQUE
| Sujet: Re: L'Homélie Mar 27 Juin 2023, 7:12 pm | |
| - Citation :
- ÉVANGILE
« Ne craignez pas ceux qui tuent le corps » (Mt 10, 26-33) Alléluia. Alléluia. L’Esprit de vérité rendra témoignage en ma faveur, dit le Seigneur. Et vous aussi, vous allez rendre témoignage. Alléluia. (cf. Jn 15, 26b-27a)
Évangile de JESUS Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là, JESUS disait à ses Apôtres : « Ne craignez pas les hommes ; rien n’est voilé qui ne sera dévoilé, rien n’est caché qui ne sera connu. Ce que je vous dis dans les ténèbres, dites-le en pleine lumière ; ce que vous entendez au creux de l’oreille, proclamez-le sur les toits. Ne craignez pas ceux qui tuent le corps sans pouvoir tuer l’âme ; craignez plutôt celui qui peut faire périr dans la géhenne l’âme aussi bien que le corps. Deux moineaux ne sont-ils pas vendus pour un sou ? Or, pas un seul ne tombe à terre sans que votre Père le veuille. Quant à vous, même les cheveux de votre tête sont tous comptés. Soyez donc sans crainte : vous valez bien plus qu’une multitude de moineaux. Quiconque se déclarera pour moi devant les hommes, moi aussi je me déclarerai pour lui devant mon Père qui est aux cieux. Mais celui qui me reniera devant les hommes, moi aussi je le renierai devant mon Père qui est aux cieux. »
– Acclamons la Parole de Dieu. QUEL LIEN ENTRE NOS ACTES ET NOTRE RELATION À DIEU ? | HOMÉLIE DU 25 JUIN 2023 À SAINT-SYMPHORIEN-SUR-COISECelui qui me reniera devant les hommes, moi aussi je le renierai devant mon Père Mt 10, 33. Waouh ! Ça semble mal barré notre affaire : il y a tellement de reniements possibles. On pourrait faire une liste à la Prévert, il y a mille manières de renier Dieu : avoir peur de l’avenir – trahir une confiance – ne pas recevoir la vie comme un cadeau d’un Autre – ne plus reconnaitre que nous sommes tous frères, hommes et femmes, avec les conséquences sociales que ça suppose – ne plus reconnaitre que nous sommes dépendants d’une planète avec les conséquences sociétales que ça suppose… il y a vraiment mille manières de renier Dieu. Qui pourrait donc prétendre de l’avoir jamais renié ? Qui pourrait prétendre qu’il ne le reniera plus ? Alors même si nous sommes parfois acteurs de gestes évangéliques, visibles ou non, comment ne pas être renié par Dieu que nous renions si souvent par des gestes contraires ? Et plus largement, quel lien entre nos actes du quotidien et notre relation à Dieu ? Un vrai casse-tête ! Celui qui me reniera devant les hommes, moi aussi je le renierai devant mon Père. On dirait du donnant-donnant. On dirait que Dieu récompense le mérite et la force de nos poignets, on dirait qu’il tient compte de nos vertus et de nos tempéraments. Si c’est ça, quelle tristesse ! Quelle désolation ! On a de fait toujours quelque chose à se reprocher. Et ces reproches pourraient faire sombrer dans le désespoir. On l’entend d’ailleurs souvent dans la bouche de collégiens : « je suis nul, trop petit pour mon âge ou pas assez drôle, trop timide ou pas assez bon sportif. Je suis trop ceci ou pas assez cela… bref, je suis nul ». Pourtant, « il suffirait de presque rien » comme chantait Reggiani. Il suffirait pourtant juste de regarder un peu plus haut pour que toutes nos vies changent. Et quitte à regarder plus haut, ça pourrait être beaucoup plus haut. Il suffirait de tourner le regard vers Dieu pour que tout change. Tourner son regard vers Dieu, c’est sans doute le chemin pour être libéré de tous les reniements du quotidien ! « Regarde-le, médite-le, contemple-le » disait Claire d’Assise. Tourner son regard vers Dieu est sans doute le chemin pour être léger et joyeux. Par 3 fois aujourd’hui, JESUS nous y invite d’ailleurs : ne craignez pas, soyez sans crainte Mt 10,26.28.31. Faire entendre ce Ne craignez pas, soyez sans crainte du Christ reste malgré tout un des défis pour bien des professeurs et éducateurs qui s’investissent au quotidien auprès des jeunes. En plus de l’enseignement attendu bien sûr. Personnellement, plus je découvre la grandeur de Dieu, plus je découvre sa tendresse pour moi et pour tous, plus en perspective je constate ma petitesse et nos failles à nous tous. Je ne suis peut-être pas tombé aussi bas que certains de mes frères et sœurs, peut-être parce que certaines blessures m’ont été épargnées dans mon enfance. Peut-être parce que j’ai eu la chance de me savoir aimé. Peut-être par un je-ne-sais-quoi... peu importe. En tout cas, il ne faut pas se tromper sur soi-même pour ne pas tromper les autres . Et il ne faut pas non plus se tromper sur soi-même pour ne pas trop vite juger les autres. Mais ce décalage entre la splendeur de Dieu et ma petitesse ne me parait pas écrasant. Au contraire même : aller si haut est si impossible à la force de nos poignets. Alors pour monter si haut, c’est-à-dire à la joie dès ici, c’est-à-dire à la paix maintenant, alors pour monter si haut au niveau du Père, ce sont ses bras comme disait Thérèse de Lisieux et son fameux ascenseur, ce sont ses bras qui peuvent nous hisser. En rien nos mérites ou nos efforts. Cette découverte peut nous libérer du poids de devoir devenir un surhomme ou un héros de l’univers « Marvel ». Comme si c’était évangélique de l’être. Simplement pour nous c’est impossible, mais pas pour Dieu . Et comme c’est Lui qui nous porte, par pour devenir un « Avenger », mais pour être heureux. Comme c’est lui qui nous porte pour notre bonheur, le casse-tête du lien entre nos actes et notre relation à Lui : résolu ! Ne craignez pas, soyez sans crainte. A vrai dire, on est à bonne école ici à Champagnat : César, parmi d’autres, en est un des témoins rayonnants ! En résumé donc, quel lien entre nos actes et notre relation à Dieu ? - D’une certaine manière aucun puisque de toute façon Dieu est avec nous jusqu’à la fin des temps Mt 28, 20 comme il l’a promis. Ne craignez pas, soyez sans crainte. - Et d’une autre manière, si nous tournons notre regard vers notre Dieu amoureux, nous serons alors invités à lui répondre, y compris par des actes, en famille et au boulot, avec les conséquences que ça suppose. Parce ce tout ce qui sonne juste dans une vie justifie que l’on cherche à donner sa vie pour ça . Nous serons alors engagés dans une recherche de cohérence. C’est sans doute là, précisément dans cette quête de cohérence, que se situe notre fidélité. C’est notre petite part à faire, essentielle aussi ! Et pour le reste, c’est-à-dire presque tout, nous avons encore à tourner notre regard vers Dieu pour qu’il nous hisse à son niveau, - avec la même insouciance que celle d’un bébé, souriant et gesticulant, tout en écoutant une comptine comme « Ah les crocrocro les crocodiles », - avec la même attention sérieuse qu’un CP joue à la marelle, - avec la même espérance qu’un Terminale peut envisager les admissions de « Parcoursup » ou le premier entretien d’embauche… Tous, nous pouvons tourner notre regard vers le Père et nous abandonner dans ses bras pour qu’il nous hisse à son niveau, pour notre paix et notre joie à tous, aujourd’hui. Ne craignez pas, soyez sans crainte. |
| | | RAMOSI Co-Admin
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| Sujet: Re: L'Homélie Mer 05 Juil 2023, 7:36 pm | |
| - Citation :
- ÉVANGILE
« Celui qui ne prend pas sa croix n’est pas digne de moi. Qui vous accueille m’accueille » (Mt 10, 37-42) Alléluia. Alléluia. Descendance choisie, sacerdoce royal, nation sainte, annoncez les merveilles de Celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière. Alléluia. (cf. 1 P 2, 9)
Évangile de JESUS Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là, JESUS disait à ses Apôtres : « Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi ; celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi ; celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas n’est pas digne de moi. Qui a trouvé sa vie la perdra ; qui a perdu sa vie à cause de moi la gardera. Qui vous accueille m’accueille ; et qui m’accueille accueille Celui qui m’a envoyé. Qui accueille un prophète en sa qualité de prophète recevra une récompense de prophète ; qui accueille un homme juste en sa qualité de juste recevra une récompense de juste. Et celui qui donnera à boire, même un simple verre d’eau fraîche, à l’un de ces petits en sa qualité de disciple, amen, je vous le dis : non, il ne perdra pas sa récompense. »
– Acclamons la Parole de Dieu. LÂCHER LES ATTACHES POUR VIVRE EN PLÉNITUDE | HOMÉLIE DU 2 JUILLET 2023 À LABASTIDE D'ARMAGNACC’est d’un lieu très particulier que je m’adresse à vous. Il n’y a pas d’habitation dans ce lieu. On ne fait que passer dans ce sanctuaire national des cyclistes dédié à Notre-Dame. Des cyclistes sur les routes de St Jacques et de Lourdes s’y arrêtent quelques heures avant de reprendre rapidement leur route vers des horizons plus vastes. Voilà qui nous en dit long sur notre vie ! On ne fait que passer. Nous sommes en pèlerinage sur cette terre ! Il faut continuellement apprendre à quitter nos attaches légitimes pour aller vers de plus vastes horizons. Et pourtant nous constatons au quotidien une vieille habitude intérieure, un vieux réflexe qui remonte à la nuit des temps et qui nous fait parfois agir bien autrement. Combien de fois avons-nous peur de perdre ce qu’on a ! Alors on s’accroche à une manière de penser, à une mode, à des relations familiales, à une réputation, à une carrière, à sa santé...et on se cramponne comme une moule à son rocher... nous empêchant malheureusement d’aller plus loin. On est paralysé. “Qui a trouvé sa vie la perdra ; Qui a perdu sa vie à cause de moi la gardera” C’est le contraire nous dit JESUS, il faut désormais accepter de perdre. Il faut ouvrir les mains au lieu de se crisper. Lorsqu’on lâche et qu’on ouvre les bras pour accueillir on peut continuer à recevoir et poursuivre sa route librement ! JESUS nous veut libre et non pas figé. Il faut larguer les amarres pour avancer ! Il en va ainsi de toute notre vie. J’ai eu la chance et la joie d’accompagner quelques personnes au moment de leur mort et j’ai pu constater combien ceux qui acceptaient la mort, vivaient paisiblement ce passage ! Ils pouvaient continuer le chemin vers la Vie éternelle. Mais si c’est vrai au jour du grand passage qu’est la mort biologique, ça l’est également pour toutes les petites morts du quotidien. Si j’accepte mon échec familial, affectif, professionnel, ma séparation, ma maladie, la perte d’un être cher, mes problèmes professionnels alors je peux continuer à vivre et à avancer et traverser ces épreuves. C’est souvent là que je peux découvrir un Vie plus profonde qui m’habite ! « Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi ; celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi”. Le Seigneur nous invite encore à lâcher pour avancer ! Le père et la mère nous transmettent ce qui est bon pour nous pour vivre dans la société. Sans cette éducation indispensable, nous ne saurions pas parler, ni communiquer. Nous ne serions pas allés à l'école, nous n'aurions pas appris à vivre en société. Nous n'aurions pas trouvé un emploi, nous n'aurions pas pu exprimer nos désirs, nos ressentis, vivre peut-être nos passions (sport, musique, loisirs...). C'est là tout l'héritage culturel, transmis par les parents, mais aussi la famille en général, l'école, les traditions... Cependant, il ne convient pas de rester baignés dans cette situation car nous y passerions alors notre vie, sans sortir de cette "matrice". La matrice est indispensable, nécessaire, pour que l'enfant deviennent grand. Tout autant qu'il est indispensable de la quitter pour accéder à la transformation que nous avons encore à faire. Dieu demande à Abraham de quitter la maison de son père : « Quitte ton pays, ta parenté et la maison de ton père, et va vers le pays que je te montrerai”, “l’homme quittera son père et sa mère” (Gn) On honore réellement ses parents si nous pouvons aller plus loin que là où ils nous ont menés. On ne les honore pas en les imitant toute notre vie. C’est à un véritable lâcher prise auquel nous convie le Christ, un lâcher prise au plus profond de notre cœur, un lâcher prise qui peut rayonner dans tout notre être afin de devenir toujours plus vivant à la suite de celui qui est le Vivant pour les siècles et des siècles ! |
| | | RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19176 Pays : FRANCE R E L I G I O N : CATHOLIQUE
| Sujet: Re: L'Homélie Mar 11 Juil 2023, 9:59 pm | |
| - Citation :
- ÉVANGILE
« Je suis doux et humble de cœur » (Mt 11, 25-30) Alléluia. Alléluia. Tu es béni, Père, Seigneur du ciel et de la terre, tu as révélé aux tout-petits les mystères du Royaume ! Alléluia. (cf. Mt 11, 25)
Évangile de JESUS Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là, JESUS prit la parole et dit : « Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. Oui, Père, tu l’as voulu ainsi dans ta bienveillance. Tout m’a été remis par mon Père ; personne ne connaît le Fils, sinon le Père, et personne ne connaît le Père, sinon le Fils, et celui à qui le Fils veut le révéler.
Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos. Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour votre âme. Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau, léger. »
– Acclamons la Parole de Dieu. CULTIVER LA JOIE DE CROIRE | HOMÉLIE DU 9 JUILLET 2023 À CORDES-SUR-CIELFrères et sœurs, Vous avez bien entendu : JESUS éprouve une vraie joie qui le conduit à louer son Père, car ce qu’il a caché aux sages et aux savants, il l’a révélé aux tout-petits. Si nous sommes croyants ou si nous avons le désir de mieux comprendre et connaître le Seigneur, sans nul doute nous faisons partie de ces « tout-petits » à qui JESUS révèle le Père. Soyons heureux de ce choix du Fils, car « personne ne connaît le Père, sinon le Fils, et celui à qui le Fils veut le révéler ». Comme nous venons de le chanter : « La bonté du Seigneur est pour tous ». Le désir du Sauveur est de rejoindre chacun de nous. Aux foules n’a-t-il pas dit : « Qui cherche trouve ; et à qui frappe, on ouvrira » ? Comme évêque, je viens d’en être témoin ces derniers mois en rencontrant individuellement tous les adultes qui ont reçu le baptême ou la confirmation au cours des dernières fêtes pascales, non seulement ils sont plus nombreux d’année en année, mais alors qu’un certain nombre n’avait reçu aucune éducation religieuse, le Christ s’est fait connaître à eux, leur offrant une amitié forte et leur apportant une solide confiance en lui. Souvent après un parcours dans les ténèbres et la souffrance, la lumière, le Christ, leur a dévoilé l’amour miséricordieux du Père, son immense tendresse envers chacun de ses enfants. Le repos et la paix leur a été procurés. Le poids des épreuves devient léger, car étant sous le joug avec le Christ, c’est lui qui porte le plus gros de la charge en dispensant l’Esprit d’amour qui l’unit au Père et habite en chaque baptisé-confirmé. L’Esprit Saint possède la capacité de nous garder tout-petits ; il entretient dans le cœur du croyant cette révélation cachée au savants, que nous appelons la sagesse. Or, le Fils est la sagesse du Père comme il est aussi sa Parole. Cachée en Dieu dans l’ancienne alliance, la sagesse est devenue visible, lorsque le Fils est venu partager notre condition humaine. En acceptant de nous sauver en passant par la folie de la croix, le Christ devient incompréhensible pour les sages et les habiles de ce monde. Seul un cœur docile à l’Esprit de Dieu peut recevoir la révélation et peut accueillir le Fils qui s’est fait le tout-petit. « Le Christ JESUS ayant la condition de Dieu ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu. Mais il s’est anéanti, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes ». JESUS désire offrir avec douceur et simplicité à ses frères en humanité, à chaque enfant du Père, de partager leur amour éternellement. En cette année 2023 où nous célébrons le quatre centième anniversaire de la naissance de Blaise Pascal, comment ne pas se souvenir de cette « nuit de feu », où ce savant fit une expérience si semblable à celle exprimée à travers l’hymne de jubilation du Christ. Cette prière de louange prononcée par JESUS et rapportée par l’évangéliste Matthieu dans le passage de l’évangile de ce dimanche. Pascal écrit : « Dieu d’Abraham, Dieu d’Isaac, Dieu de Jacob, non des philosophes et des savants. Certitude. Certitude. Sentiment. Joie. Paix. Dieu de JESUS-Christ ». Ces quelques mots traduisent un moment d’illumination unique, qui a entraîné de la part de Blaise Pascal une adhésion forte à Dieu et lui a procuré une immense joie. Dans la récente lettre apostolique sur Pascal, publiée par le Pape François, il affirme : « Pascal, à sa place de fidèle laïc, a goûté à la joie de l’Évangile, dont l’Esprit veut féconder et guérir ʺ toutes les dimensions de l’homme ʺ et réunir ʺ tous les hommes à la table du Royaume ʺ ». En cette période difficile de vie de l’Église en France, où il est plus courant de souligner les aspects négatifs vécus dans certaines communautés et les trahisons faites à l’Évangile, cultivons en antidote la joie de croire. Ce don extraordinaire et gratuit que la bienveillance du Père nous offre par son Fils dans l’Esprit. Demandons au Seigneur les uns pour les autres, particulièrement pour ceux et celles qui traversent des épreuves, que l’Esprit de JESUS donne à tous de participer à la victoire du Ressuscité sur les ténèbres humaines. Alors, paix et joie inonderont les cœurs des « tout-petits », illuminés par la grâce divine. Amen |
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