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 L'Homélie

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RAMOSI
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MessageSujet: L'Homélie   L'Homélie - Page 16 Icon_minipostedLun 13 Fév - 9:26

Rappel du premier message :



05/02/2012, 5e dimanche du Temps ordinaire (en provenance du Jour du Seigneur)

Texte de l'homélie

Fais-nous aimer notre condition d’homme !

Six siècles avant le Christ, un poète juif a adapté un conte très connu à l’époque pour lui donner une vraie profondeur religieuse. Et ce contenu religieux nous intéresse car il s’agit des épreuves qui nous tombent dessus. Des amis viennent dire à Job : « Toi qui étais riche, si tu as tout perdu, c’est que tu as péché. » Et Job refuse cette explication, il sent que ce n’est pas la vérité…

Ça me fait penser à une jeune femme d’origine juive, mais non croyante : Édith Stein, morte dans un camp de déportation pendant la guerre. Elle était professeur de philo. Un jour, elle se trouve chez une amie qui doit la laisser seule un soir. Édith Stein tire un livre de la bibliothèque. Elle tombe sur la vie de Thérèse d’Avila, la grande réformatrice du Carmel au 16e siècle. Elle va le lire d’un bout à l’autre toute la nuit, et en fermant le livre, elle se dit : « Là est la vérité. » Que c’est grand, que c’est beau la capacité que nous avons de chercher ce qui est vrai et de le sentir au fond de notre cœur.

Lorsqu’il nous arrive une grosse épreuve, nous cherchons « pourquoi ça m’arrive à moi ? » Et il ne nous faut pas grand-chose pour reprocher à Dieu nos malheurs, « alors quoi, Lui qui nous aime, il ne nous protège pas ? » Quelquefois même, certains pensent que la vie ne vaut plus la peine d’être vécue. D’autres se persuadent qu’on leur a jeté un sort, que des gens leur veulent du mal… Toutes sortes d’explications qu’on se donne, mais dans le fond de nous-mêmes, nous sentons bien que la vérité n’est pas là…

Job commence par demander des comptes à Dieu et Dieu lui dit : « Étais-tu là quand j’ai fait le ciel et la terre ? » Job reconnaît sa prétention à vouloir tout savoir : « Je ne te connaissais que par ouï-dire, mais maintenant c’est différent. » Job n’a toujours pas l’explication de son épreuve qu’il considère injuste, mais il comprend qu’accuser les autres, fut-ce Dieu, ne mène à rien !

Plus tard, et c’est une spécificité de la foi chrétienne, avec le Christ, nous découvrons, étonnés, surpris, que non seulement Dieu n’est pas responsable de nos épreuves, mais qu’il a porté les siennes, spécialement au moment de la croix où il a vécu un procès injuste, la trahison, le fouet, l’ignominie et la mort. À travers ses épreuves, il a fait triompher en lui la confiance en Dieu, son Père, et l’amour des autres, jusqu’à pardonner à ceux qui le faisaient mourir. Et il ne cesse de venir vers nous - il nous le signifie dans les sacrements - pour que triomphent aussi en nous la confiance en Dieu et l’amour des autres, de tous les autres. Mais Jésus est impuissant vis-à-vis de ceux qui se bardent de certitudes, qui croient tout savoir et ne cherchent pas ce qui est vrai. Nous l’avons chanté avec le psaume : « Dieu écoute les humbles… »

Lorsque des parents reçoivent une carte de leur garçon de 12 ans parti en camp scout ou en colo, ils lisent entre les lignes, parce qu’ils connaissent et aiment leur garçon. « Ça a l’air d’aller » se disent-ils. Il en va de même avec Jésus, il nous faut prendre le temps de le connaître, avec les autres, en Église, pour comprendre de l’intérieur cette belle prière : « Toi, le Fils de l’homme, fais nous aimer notre condition d’homme. » Il faut du temps pour sentir que là est la vérité. On ne connait pas tout. Notre condition humaine est limitée, mais peu à peu on comprend qu’au travers des épreuves, le Christ façonne ce qu’il y a de meilleur en nous : la confiance en Dieu et l’amour des autres, à commencer par l’amour pour ceux qui sont les plus éprouvés. C’est pourquoi nous pouvons rendre grâce pour cette œuvre vécue ici, à Nogent-le-Rotrou, auprès des sourds.

« Toi, le Fils de l’homme, fais nous aimer notre condition d’homme. » C’est là qu’il vient nous tendre la main pour nous rapprocher de son Père et les uns des autres. Amen.



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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 16 Icon_minipostedMer 29 Juil - 8:03




Citation :
Évangile

« Il va vendre tout ce qu’il possède, et il achète ce champ » (Mt 13, 44-52)


Alléluia. Alléluia.
Tu es béni, Père,
Seigneur du ciel et de la terre,
tu as révélé aux tout-petits
les mystères du Royaume !
Alléluia. (cf. Mt 11, 25)

Évangile de JESUS Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
JESUS disait à la foule ces paraboles :
« Le royaume des Cieux est comparable
à un trésor caché dans un champ ;
l’homme qui l’a découvert le cache de nouveau.
Dans sa joie, il va vendre tout ce qu’il possède,
et il achète ce champ.

Ou encore :
Le royaume des Cieux est comparable
à un négociant qui recherche des perles fines.
Ayant trouvé une perle de grande valeur,
il va vendre tout ce qu’il possède,
et il achète la perle.

Le royaume des Cieux est encore comparable
à un filet que l’on jette dans la mer,
et qui ramène toutes sortes de poissons.
Quand il est plein, on le tire sur le rivage,
on s’assied,
on ramasse dans des paniers ce qui est bon,
et on rejette ce qui ne vaut rien.
Ainsi en sera-t-il à la fin du monde :
les anges sortiront pour séparer les méchants du milieu des justes
et les jetteront dans la fournaise :
là, il y aura des pleurs et des grincements de dents. »

« Avez-vous compris tout cela ? »
Ils lui répondent : « Oui ».
JESUS ajouta :
« C’est pourquoi tout scribe
devenu disciple du royaume des Cieux
est comparable à un maître de maison
qui tire de son trésor du neuf et de l’ancien. »

– Acclamons la Parole de Dieu.


Homélie de la messe du 26 juillet 2020 à Paris


« – Avez-vous compris tout cela ? – Oui. »


J’envie un peu les disciples de pouvoir répondre à la question de JESUS d’une manière aussi nette, affirmative et sans hésitation. Car moi, je ne suis pas sûr d’avoir compris toutes ces paraboles, ces images que JESUS utilise pour parler du royaume des Cieux, pas sûr d’avoir saisi ce que c’est au juste que ce « royaume des Cieux ». Est-ce un trésor caché dans un champ, est-ce une perle trouvée par un négociant, est-ce un filet lancé dans la mer puis ramené sur le rivage ? Quelle est donc la réalité mystérieuse qui se trouve derrière ces images ?

Si nous voulons « comprendre » à notre tour les paroles de JESUS, ne restons pas trop fixés sur l’image, celle du trésor, de la perle ou du filet, mais regardons plutôt ce qui se passe dans l’image. Car il s’y passe beaucoup de choses ! Ce ne sont pas des images immobiles, statiques, ce sont comme des dessins animés, de petites séquences de cinéma.

Il y a d’abord quelqu’un qui, un jour de sa vie ordinaire, fait une découverte extraordinaire. Travaillant ou passant dans un champ dont il n’est pas le propriétaire, il tombe sur un trésor qui était là depuis longtemps, mais bien caché, enfoui. Celui qui l’a trouvé, par un coup de chance en apparence, comprend aussitôt qu’en réalité ce trésor l’attendait, lui, qu’il est pour lui, qu’il est à lui. C’est le trésor de la foi, frères et sœurs, la foi au Christ, à son Évangile, à la Bonne Nouvelle. La foi, certains parmi nous l’ont reçue dès l’enfance, au baptême, mais ils l’ont enterrée si profondément qu’ils l’avaient oubliée ; d’autres, qui ont grandi hors de la foi, sont passés à côté d’elle pendant des années sans la voir, comme le trésor caché dans le champ. Mais quand les uns la retrouvent, quand les autres la découvrent, c’est pour chacun une joie si intense et si intime qu’elle doit être « achetée » au prix de tout le reste, quitte à la cacher de nouveau, le temps que cette foi grandisse et s’affermisse encore. Le temps du témoignage, de l’annonce de la foi, du partage de ce grand trésor viendra, mais plus tard.

Changement de scène. Le personnage n’est plus quelqu’un qui trouve sans avoir cherché, c’est quelqu’un qui cherche, qui cherche avec persévérance, application, et qui sait très bien au fond de lui ce qu’il recherche : non pas des perles qu’il pourra revendre ou échanger contre d’autres perles, et ainsi de suite à l’infini, mais la perle unique, plus précieuse que toutes les autres. Et voilà qu’il l’a trouvée, cette perle ! Alors, lui le négociant, il ne négocie plus rien : il vend tout ce qu’il a et il achète la perle. Quelle est cette perle dont la valeur ne se mesure à aucune autre ? Pour moi, frères et sœurs, c’est la perle de l’amour, l’amour de Dieu que JESUS est venu nous manifester et qui a été répandu en nos cœurs par l’Esprit Saint. Quand on découvre un jour que l’amour de Dieu, que ce grand amour nous a été donné dès notre premier jour, et que Dieu lui-même nous rend capables de répondre à son amour, on cesse enfin de négocier, on se repose en lui. Et nos amours, nos amitiés, nos affections humaines, ces perles fines, est-ce qu’elles perdent du même coup toute valeur ? Doivent-elles être abandonnées, mises au rebut ? Au contraire, c’est alors qu’elles trouvent leur vraie valeur, car elles sont désormais comme fixées, indexées sur la perle qui a valeur absolue, sur Dieu qui est Amour.

Voici cependant qu’une dernière séquence semble tout gâcher, tout assombrir. Elle commence par une scène de pêche, un grand filet que l’on plonge dans la mer et qui ramène toutes sortes de poissons, mais elle se termine sur la vision redoutable d’une fournaise où il y aura des pleurs et des grincements de dents. Je vais peut-être vous surprendre, frères et sœurs, mais cette image ne m’effraie pas ; je vois bien plutôt dans ce filet le filet de l’espérance. Car il ramasse de tout, du bon et du mauvais, jusqu’à ce qu’il soit rempli, à la fin des temps. Cela signifie que personne n’est d’emblée exclu du royaume des Cieux, qu’il n’y a pas d’un côté les justes et de l’autre les méchants, d’un côté le bien, de l’autre le mal ; les deux coexistent, y compris en nous-mêmes. Certes, un tri, un jugement, se fera entre ce qui est bon et ce qui ne vaut rien, mais ce jugement ne nous appartient pas. Ce qui nous appartient en revanche, c’est de laisser Dieu nous purifier, nous simplifier, nous rendre bons, tant que nous vivons dans le large filet de l’espérance. N’est-ce pas cela devenir « disciple du royaume des Cieux » ?

Références bibliques : 1R 3, 5.7-12 ; Ps 118 ; Rm 8, 28-30 ; Mt 13, 44-52






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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 16 Icon_minipostedMar 4 Aoû - 8:10




Citation :
Évangile

« Ils mangèrent tous et ils furent rassasiés » (Mt 14, 13-21)


Alléluia. Alléluia.
L’homme ne vit pas seulement de pain,
mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu.
Alléluia. (Mt 4, 4b)

Évangile de JESUS Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
quand JESUS apprit la mort de Jean le Baptiste,
il se retira et partit en barque
pour un endroit désert, à l’écart.
Les foules l’apprirent
et, quittant leurs villes, elles suivirent à pied.
En débarquant, il vit une grande foule de gens ;
il fut saisi de compassion envers eux et guérit leurs malades.

Le soir venu,
les disciples s’approchèrent et lui dirent :
« L’endroit est désert et l’heure est déjà avancée.
Renvoie donc la foule :
qu’ils aillent dans les villages s’acheter de la nourriture ! »
Mais JESUS leur dit :
« Ils n’ont pas besoin de s’en aller.
Donnez-leur vous-mêmes à manger. »
Alors ils lui disent :
« Nous n’avons là que cinq pains et deux poissons. »
JESUS dit :
« Apportez-les moi. »
Puis, ordonnant à la foule de s’asseoir sur l’herbe,
il prit les cinq pains et les deux poissons,
et, levant les yeux au ciel,
il prononça la bénédiction ;
il rompit les pains,
il les donna aux disciples,
et les disciples les donnèrent à la foule.
Ils mangèrent tous et ils furent rassasiés.
On ramassa les morceaux qui restaient :
cela faisait douze paniers pleins.
Ceux qui avaient mangé étaient environ cinq mille,
sans compter les femmes et les enfants.

– Acclamons la Parole de Dieu.


Homélie de la messe du 2 août 2020 à Molsheim


Comme aumônier d’hôpital au CHU de Strasbourg, je me trouvais il y a quelques mois, aux premières loges de la peur provoquée par l’épidémie du COVID19. Avec tous les soignants, j’ai fait l’expérience de la fragilité et de l’extrême vulnérabilité de l’homme. Mais j’ai aussi partagé la belle solidarité et l’engagement sans faille qui unissaient tous les acteurs au chevet des malades, depuis l’humble agent des services hospitaliers jusqu’au grand professeur.

A la suite de ce contexte tragique, à l’image de JESUS affecté par la mort de Jean-Baptiste, j’ai ressenti le besoin de prendre du recul, de faire le point, de revenir sur ce qui m’a touché et déstabilisé. Il y a eu le temps des remises en question, le temps du doute, jamais le temps de l’oubli. Frères et sœurs, durant toute cette période dramatique, vous êtes restés chers à mon cœur : vous les amis de Molsheim qui auriez aimé fêter plus solennellement encore les 1200 ans de la fondation de votre ville, vous avez dû vous adapter à la crise et vous aussi amis du « Jour du Seigneur », vous avez été marqués par cette pandémie, certains d’entre vous ont peut-être été contaminés et d’autres ont perdu un être cher, terrassé par le virus…

Sachez-le, ma pensée affectueuse était auprès de vous, car nul ne peut, parce qu’il a souffert, se recroqueviller sur lui-même et rester insensible aux souffrances qui frappent l’humanité. En tout cas, telle est l’attitude de JESUS dans l’Evangile de ce jour. Après avoir connu des épreuves, il avait besoin de se retrouver seul à seul en intimité avec son Père, mais c’était sans compter sur cette foule qui le suivait. Alors il fut saisi de pitié et guérit les infirmes. Pauvre cortège d’estropiés, de boiteux, qui se met en marche vers celui qui peut les guérir. Détresses aux mille visages, celui des paralysés de l’existence, des malades, des personnes âgées et impotentes, des relégués de toutes sortes… Tous accouraient voir JESUS dans l’espoir de trouver un peu de réconfort et de retrouver la santé. JESUS est bouleversé, saisi aux entrailles, c’est la parfaite expression de la tendresse de Dieu. Jamais il ne pourra se séparer de cette foule vers laquelle le Père l’a envoyé.

Mais voilà, le soir tombe. Cette foule au ventre creux est venue les mains vides, elle attendait tout de JESUS. Aucun n’avait emporté de nourriture pour la route. Les disciples restent pragmatiques. Il faut les renvoyer afin que chacun puisse acheter de quoi manger. Autrement dit, ils n’ont qu’à se débrouiller ! JESUS ne peut accepter une solution aussi peu généreuse. Plutôt que de renvoyer ces miséreux avec lesquels les disciples viennent de vivre une belle rencontre, il provoque leur propre responsabilité. Il les invite à leur donner eux-mêmes à manger. Les disciples avaient bien quelques réserves : cinq pains et deux poissons : réserves dérisoires. JESUS va agir à partir de ce petit rien partagé. Il va multiplier ces maigres victuailles. Et voici le divin fruit de l’amour universel. Nous pourrions nous arrêter à l’aspect miraculeux de ce texte, mais JESUS nous délivre une leçon plus profonde : il ne faut pas tout avoir pour commencer quelque chose, il nous faut donner le peu qu’on a et JESUS saura bien en faire quelque chose de grand.

Frères et sœur, comme nous ressemblons à ces disciples ! Face à toutes les faims qui torturent les foules humaines, notre première réaction est de dire : « qu’ils s’arrangent, qu’est-ce que vous voulez que j’y fasse ». Nous avons besoin d’être sérieusement secoués par le Christ. Il ne va pas faire des miracles pour nous dispenser de nous engager, alors que nous avons largement de quoi mettre la main à la pâte.

Frère, sœur, ami,
Quand la détresse aux multiples aspects t’assaille et que tu te sens impuissant, rappelle-toi : tu disposes au moins de cinq pains et de deux poissons. C’est peu, mais avec le Christ, ça peut faire toute la différence. Il te suffit de donner ce dont tu disposes : d’un peu de temps, d’argent, de sympathie, d’amitié, de sourires… Ce don que tu fais sera contagieux, il sera le « miracle des mains vides ». D’autres, à ton exemple donneront à leur tour. Et même si la portée de tes actes t’échappe, viendra le jour où tu découvriras que tu as été capable avec tes frères de nourrir la multitude. « Fais-le et ça se fera »

Amen



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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 16 Icon_minipostedJeu 13 Aoû - 8:31




Citation :
Évangile

« Ordonne-moi de venir vers toi sur les eaux » (Mt 14, 22-33)


Alléluia. Alléluia.
J’espère le Seigneur,
et j’attends sa parole.
Alléluia. (cf. Ps 129, 5)

Évangile de JESUS Christ selon saint Matthieu

Aussitôt après avoir nourri la foule dans le désert,
JESUS obligea les disciples à monter dans la barque
et à le précéder sur l’autre rive,
pendant qu’il renverrait les foules.
Quand il les eut renvoyées,
il gravit la montagne, à l’écart, pour prier.
Le soir venu, il était là, seul.
La barque était déjà à une bonne distance de la terre,
elle était battue par les vagues,
car le vent était contraire.

Vers la fin de la nuit, JESUS vint vers eux
en marchant sur la mer.
En le voyant marcher sur la mer,
les disciples furent bouleversés.
Ils dirent :
« C’est un fantôme. »
Pris de peur, ils se mirent à crier.
Mais aussitôt JESUS leur parla :
« Confiance ! c’est moi ; n’ayez plus peur ! »
Pierre prit alors la parole :
« Seigneur, si c’est bien toi,
ordonne-moi de venir vers toi sur les eaux. »
JESUS lui dit :
« Viens ! »
Pierre descendit de la barque
et marcha sur les eaux pour aller vers JESUS.
Mais, voyant la force du vent, il eut peur
et, comme il commençait à enfoncer, il cria :
« Seigneur, sauve-moi ! »
Aussitôt, JESUS étendit la main, le saisit
et lui dit :
« Homme de peu de foi,
pourquoi as-tu douté ? »
Et quand ils furent montés dans la barque,
le vent tomba.
Alors ceux qui étaient dans la barque
se prosternèrent devant lui, et ils lui dirent :
« Vraiment, tu es le Fils de Dieu ! »

– Acclamons la Parole de Dieu.


Homélie de la messe du 9 août 2020 à Pontmain


Le souvenir que je garde, de mon enfance, quand je venais avec mes parents et ma sœur, ici, dans cette basilique, est la couleur bleue qui l’inonde. Une couleur, comme celle d’un matin d’été, rempli de promesses joyeuses. Une couleur bleue, vive et vivante, comme un petit bout de Ciel sur la terre. Et c’est toujours un peu ça, un lieu d’apparition de la Vierge Marie, de Lourdes à Pontmain ou de Banneux en Belgique à Fatima. Un petit bout de Ciel qui traverse la nuit sombre et les lourds nuages comme un signe pour espérer, au-delà des intempéries et des bourrasques, des épidémies et des conflits fratricides.

Dans la nuit froide il y a 150 ans de cette bourgade de Mayenne apeurée par la guerre qui approche, comme dans la nuit de notre page d’évangile où la barque est « battue par les vagues, car le vent était contraire. », comme dans la nuit de nos existences parfois écrasées par le désespoir, au cœur de toutes ces nuits, comment est-il possible de scruter le Ciel qui se révèle, et d’entendre la parole de JESUS « Confiance ! c’est moi ; n’ayez plus peur ! » ?

Des esprits étroits pourraient nous dire qu’une poignée d’enfants qui voient la Vierge ou deux hommes qui marchent sur l’eau, ce sont des histoires …, allez, à dormir debout ! Eh bien j’oserai vous dire, moi qui n’ai pourtant jamais vu la Vierge, que des femmes, des hommes qui marchent sur l’eau, on en rencontre souvent. J’oserai vous parler de tous ces êtres, humbles et fragiles, souvent enfoncées dans le tumulte de leur vie brisée, buvant la tasse plus qu’à leur tour, et capables pourtant chaque matin de remettre leur vie à JESUS en lui criant « sauve-moi ! ». On les voit, – souvent cachés -, ces saints du quotidien, accrochés à JESUS. On les voit rassembler leur courage pour se lever chaque matin, mettre un pied devant l’autre, tendre une main et puis l’autre pour servir leurs prochains. Cette réalité-là, est plus vraie que bien des observations froides sur une société qui s’enfonce. Cette réalité-là est l’application de la Bonne Nouvelle au quotidien, dans le silence de nos habitations, ou de nos lieux de vie. Cette réalité-là est la vraie vie car elle est celle du royaume des Cieux, déjà au milieu de nous.

Et nous, n’avons-nous pas été, à un moment particulier de notre vie, une fois, deux fois, trente fois, l’apôtre Pierre, qui ose crier : « sauve-moi! » ? Nous devons avouer que nous mesurons souvent très mal la réponse. On voudrait tant que celle-ci soit nette, précise, forte. On aimerait, comme Élie dans sa caverne à l’issue de la nuit – c’était notre première lecture de ce jour – , voir Dieu dans le surnaturel, avec la force sonore du tonnerre, la grandiloquence du tremblement de terre et la puissance fascinante du feu ? Dieu aurait pu y être, certes, mais il n’y fut pas. Il a préféré montrer sa présence dans le fin « murmure d’une brise légère ». Autant dire que l’on peut passer à côté de Lui sans rien voir ni entendre, si nous ne sommes pas attentifs à ce qui, en nous, bougent discrètement, délicatement, silencieusement.

Le message ici de la Vierge, à la robe bleue parsemée d’étoiles, – parce que c’est dans le silence de la nuit que l’on contemple les étoiles – peut nous guider : « mais, priez, mes enfants ». Parce que, dans le silence, invisiblement la prière est le plus puissant lien qui nous unit à tous. Elle nous soulève lentement au-dessus du tumulte des eaux, elle travaille secrètement notre cœur pour lui donner la paix et elle nous fait indiciblement relever la tête. Alors, dans un même mouvement, nos mains levées vers le Ciel seront aussi celles qui s’offriront à ceux qui les cherchent pour se relever. Notre cœur confiant en Dieu sera celui que redonnera confiance à celui qui s’enfonce et qui nous réclame notre présence.

Du studio du confinement où la statue de la Vierge d’ici chaque dimanche était présente à cette messe d’aujourd’hui, Marie, priée ici sous le vocable de Notre-Dame de l’espérance, nous laisse ces mots comme une brise légère : « Mais priez, mes enfants, mon Fils se laisse toucher »





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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 16 Icon_minipostedMer 19 Aoû - 8:57




Citation :
Évangile

« Le Puissant fit pour moi des merveilles : il élève les humbles » (Lc 1, 39-56)


Alléluia. Alléluia.
Aujourd’hui s’est ouverte la porte du paradis :
Marie est entrée dans la gloire de Dieu ;
exultez dans le ciel, tous les anges !
Alléluia.

Évangile de JESUS Christ selon saint Luc

En ces jours-là,
Marie se mit en route et se rendit avec empressement
vers la région montagneuse, dans une ville de Judée.
Elle entra dans la maison de Zacharie
et salua Élisabeth.
Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie,
l’enfant tressaillit en elle.
Alors, Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint,
et s’écria d’une voix forte :
« Tu es bénie entre toutes les femmes,
et le fruit de tes entrailles est béni.
D’où m’est-il donné
que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ?
Car, lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles,
l’enfant a tressailli d’allégresse en moi.
Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles
qui lui furent dites de la part du Seigneur. »

Marie dit alors :
« Mon âme exalte le Seigneur,
exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur !
Il s’est penché sur son humble servante ;
désormais tous les âges me diront bienheureuse.
Le Puissant fit pour moi des merveilles ;
Saint est son nom !
Sa miséricorde s’étend d’âge en âge
sur ceux qui le craignent.
Déployant la force de son bras,
il disperse les superbes.
Il renverse les puissants de leurs trônes,
il élève les humbles.
Il comble de biens les affamés,
renvoie les riches les mains vides.
Il relève Israël son serviteur,
il se souvient de son amour,
de la promesse faite à nos pères,
en faveur d’Abraham et sa descendance à jamais. »

Marie resta avec Élisabeth environ trois mois,
puis elle s’en retourna chez elle.

– Acclamons la Parole de Dieu.


[Homélie de la messe du 15 août 2020 à Malines (Belgique)


Dans son célèbre Cantique, Marie chante les louanges de son Dieu plein de compassion pour son peuple. Marie exalte le Miséricordieux, le glorifie, le loue et le remercie. Elle acclame Dieu son Sauveur, de tout son être. Elle, qui a pu accueillir de manière unique, la miséricorde de Dieu dans sa vie ! Il s’est penché sur son humble servante. Il a fait des merveilles pour une femme insignifiante. Elle a pu porter en son sein – par la puissance de l’Esprit – le Verbe de Dieu, le Fils de Dieu fait homme. L’Esprit l’a choisie pour accueillir sa Parole rédemptrice en son sein et dans son cœur. Le souffle lui fait défaut pour louer son Seigneur. Tous les âges la diront désormais bienheureuse pour les merveilles de Dieu dans son humble vie.

Dans le refrain du Cantique qui fait suite à la première strophe de louange et d’hommage, Marie chante sa conviction que l’amour miséricordieux de Dieu s’étendra d’âge en âge. Il montrera sa grandeur et son infinie bonté à ceux qui le craignent. Comme le psalmiste, elle chante que la miséricorde de Dieu est éternelle, sans limite au fil du temps.

Marie ne se réjouit pas seulement des merveilles de Dieu dans son humble vie. Dans la deuxième strophe, elle porte attention à ce que Dieu a réalisé et entreprend en faveur de son peuple Israël. Au cours de la longue histoire tumultueuse de cet humble petit peuple et malgré ses nombreuses infidélités et péchés, Dieu lui a toujours témoigné sa bonté et sa fidélité. Pour Marie, c’est clair : Dieu choisit le camp des humiliés et des affamés. Il les valorise, leur donne un avenir, de nouvelles chances dans la vie. Il renvoie les riches et les rassasiés, les mains vides. Il renverse les puissants de leurs trônes. Dieu ne peut rien faire pour ceux qui sont imbus d’eux-mêmes, qui n’ont pas besoin de Lui. Il ne signifie pas grand-chose dans leur vie. Mais Il n’abandonne pas son petit peuple d’Israël à son sort. Il le défend et le fait sortir d’Égypte et de Babylone pour vivre l’Alliance en terre promise.

Le refrain fait suite à la deuxième strophe. Dieu n’a pas seulement été bon et fidèle dans le passé. Marie répète la promesse faite à Abraham. Dieu prouvera sa fidélité d’âge en âge. Sa miséricorde durera toujours et Dieu n’oubliera jamais qui Il est: tout entier miséricorde pour tous ceux qui Le servent. Le refrain du Cantique de Marie nous tient à cœur aussi. Nous pouvons compter sur des mots et des signes qui témoignent la miséricorde de Dieu. En tant qu’Eglise, en tant que chrétien, nous croyons que notre vie est précieuse aux yeux de Dieu qui nous sauve lorsque nous sommes dans le besoin ou en crise. Le refrain nous invite à compter sur la proximité de Dieu, sa compassion et son attention dans toutes les circonstances de la vie, le meilleur comme le pire.

Qui connait et chante depuis longtemps le Cantique de Marie se sentira tôt ou tard appelé à être miséricordieux envers ses semblables. Personne ne peut chanter la miséricorde de Dieu et rester impitoyable ou indifférent. Marie n’est-elle pas chez sa cousine pour lui témoigner sa compassion quand elle chante son cantique? Puissions-nous dorénavant mettre tout en œuvre pour dépasser notre dureté et notre indifférence et offrir compassion et solidarité véritable à ceux qui sont dans le besoin.

Marie, Mère de miséricorde, priez pour nous.



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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 16 Icon_minipostedJeu 27 Aoû - 9:16




Citation :
Évangile

« Femme, grande est ta foi ! » (Mt 15, 21-28)


Alléluia. Alléluia.
JESUS proclamait l’Évangile du Royaume,
et guérissait toute maladie dans le peuple.
Alléluia. (cf. Mt 4, 23)

Évangile de JESUS Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
partant de Génésareth,
JESUS se retira dans la région de Tyr et de Sidon.
Voici qu’une Cananéenne, venue de ces territoires, disait en criant :
« Prends pitié de moi, Seigneur, fils de David !
Ma fille est tourmentée par un démon. »
Mais il ne lui répondit pas un mot.
Les disciples s’approchèrent pour lui demander :
« Renvoie-la,
car elle nous poursuit de ses cris ! »
JESUS répondit :
« Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël. »
Mais elle vint se prosterner devant lui en disant :
« Seigneur, viens à mon secours ! »
Il répondit :
« Il n’est pas bien de prendre le pain des enfants
et de le jeter aux petits chiens. »
Elle reprit :
« Oui, Seigneur ;
mais justement, les petits chiens mangent les miettes
qui tombent de la table de leurs maîtres. »
JESUS répondit :
« Femme, grande est ta foi,
que tout se passe pour toi comme tu le veux ! »
Et, à l’heure même, sa fille fut guérie.

– Acclamons la Parole de Dieu.


Homélie du dimanche 16 août 2020 à l’église Notre-Dame de la Nativité, La Turballe (44)


Homélie du dimanche 16 août 2020

Fr. Franck Dubois, dominicain – Eglise Notre-Dame de la Nativité, La Turballe (44)

Savez-vous comment on dit « miette » en anglais ? Une façon de le dire, c’est « crumb ». Et qu’est-ce qu’a donné le mot « crumb » ? Eh bien, le nom de ce délicieux gâteau fait de miettes justement… le « crumble », aux pommes, aux poires ou ce que vous voulez. Le crumble, c’est la preuve culinaire que les miettes peuvent être salutaires, si on ne les gaspille pas.

Aujourd’hui, une femme ne veut pas perdre une miette de ce que JESUS peut lui donner. Elle est sans doute bonne cuisinière. Elle sait bien que l’on peut faire des miracles, même avec quelques miettes, pourvu qu’on sache les recueillir et les accommoder. Cette femme n’a pas eu droit aux grands discours de JESUS, aux paraboles, aux multiplications de pain. A cause de son origine, elle en était privée. Beaucoup d’autres sont repartis, les pains plein les poches, gavés, repus de l’enseignement de JESUS. Mais qu’en ont-ils fait ? Elle, elle n’a eu droit qu’à des bribes, des échos lointains de ce que JESUS a proclamé, mais elle s’en moque. Elle sait bien qu’avec JESUS, ce n’est pas affaire de quantité. Si JESUS est Dieu, alors tout ce qui provient de lui, chaque parole, chaque geste, est rempli de l’infini divin. Une miette d’infini, c’est encore l’infini. Et l’infini suffit au plus grand appétit.

Cette femme a une belle leçon à nous apprendre, en ces temps de disette. Nous sommes peu, de moins en moins, à fréquenter l’Eglise, peu à croire… le christianisme semble parfois en miette. En anglais, si « crumble » veut dire miette, le verbe « to crumble » veut dire s’effondrer. Effondrée, comme cette femme sous la table, ployant sous le poids de la maladie de sa fille. Effondrée sous la fatalité d’une société qui ne la mettait pas du côté des choisis, des « brebis perdues d’Israël », à qui JESUS était d’abord envoyé. Effondré comme ce fameux « monde d’après » que l’on nous vente, qui risque bien de ressembler à celui d’avant, en plus cruel et en moins juste. La table sans cesse se rétrécit, il y en a toujours plus à peiner en dessous, toujours moins à trôner tout autour. On peut bien désespérer de l’état de notre pauvre monde… Et cependant, sous la table, prosternée, la pauvreté de cette femme faisait sa richesse. Sa seule richesse, c’est sa foi.

Notre monde en miette n’a donc plus que la foi, la foi pour s’en sortir. C’est vertigineux, parce que tant que nous n’avons pas compris la leçon de la femme sous la table, nous sommes encore dans l’illusion qu’il faudra tout reconstruire par nous-mêmes. Mais sans Dieu, nous risquons bien de nous effondrer pour de bon, écrasés par le poids des défis à venir.

Voyez ce qui a poussé cette femme à la foi : la santé de sa fille. Tout vient de là. C’est la volonté de sauver son prochain qui peut ramener notre monde à croire. C’est le bien que nous souhaitons à ceux qui nous sont chers. C’est le souhait que nous avons que tel projet se réalise, que telle personne se convertisse, que telle autre guérisse ou que nous même sachions pardonner, être fort et sage dans l’épreuve. Bref, c’est à force de désirer le bien, et de présenter à JESUS ce désir, que nous recevrons de Dieu lui-même la grâce et la vie. La prière seule nous préservera de l’effondrement.

N’avez-vous jamais, frères et sœurs, murmuré une prière à l’improviste tout bas dans une église, ou allumé un cierge, l’air de rien, à Lourdes ou dans une obscure chapelle de montagne, ou encore déposé un petit bouquet au pied de la vieille croix qui borde le chemin ? Cela nous semblait peut-être un peu dérisoire. Mais aujourd’hui une femme nous rappelle la puissance cachée dans ces miettes de foi. Retenez ceci : il n’y a pas de petite prière. Chaque rencontre avec Dieu, même celle qui semble la plus modeste, est une porte ouverte sur le large infini.

Cette semaine, je nous invite donc à aller visiter la chapelle du bout de la rue ou du fond du vallon, le calvaire du coin, la statue oubliée près de la petite source. Ou bien la plage ouverte sur le vaste horizon. Ou encore la chapelle de votre maison de retraite, de votre hôpital ou de votre prison. Et d’y prier, humblement. Mais n’y allez pas seuls. Emmenez votre cousine agnostique, votre petit-fils curieux mais incroyant, votre ami fidèle qui ne partage plus votre foi. Ne l’étouffez pas par de grands discours ou de longues litanies. Proposez lui simplement d’allumer une bougie, de se tenir quelque temps en silence et de formuler en secret une intention. Et dites-lui que vous priez Dieu qu’il lui accorde cela. Ne lui proposez pas, pas encore, le pain tout entier, juste une miette. Une miette, ça ne se refuse pas.



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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 16 Icon_minipostedMar 1 Sep - 8:56




Citation :
Évangile

« Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même » (Mt 16, 21-27)

Alléluia. Alléluia.
Que le Père de notre Seigneur JESUS Christ
ouvre à sa lumière les yeux de notre cœur,
pour que nous percevions l’espérance que donne son appel.
Alléluia. (cf. Ep 1, 17-18)

Évangile de JESUS Christ selon saint Matthieu


En ce temps-là,
JESUS commença à montrer à ses disciples
qu’il lui fallait partir pour Jérusalem,
souffrir beaucoup de la part des anciens,
des grands prêtres et des scribes,
être tué, et le troisième jour ressusciter.
Pierre, le prenant à part,
se mit à lui faire de vifs reproches :
« Dieu t’en garde, Seigneur !
cela ne t’arrivera pas. »
Mais lui, se retournant, dit à Pierre :
« Passe derrière moi, Satan !
Tu es pour moi une occasion de chute :
tes pensées ne sont pas celles de Dieu,
mais celles des hommes. »

Alors JESUS dit à ses disciples :
« Si quelqu’un veut marcher à ma suite,
qu’il renonce à lui-même,
qu’il prenne sa croix
et qu’il me suive.
Car celui qui veut sauver sa vie
la perdra,
mais qui perd sa vie à cause de moi
la trouvera.
Quel avantage, en effet, un homme aura-t-il
à gagner le monde entier,
si c’est au prix de sa vie ?
Et que pourra-t-il donner en échange de sa vie ?
Car le Fils de l’homme va venir avec ses anges
dans la gloire de son Père ;
alors il rendra à chacun selon sa


Homélie de la messe du 30 août 2020 à Moissac


Après avoir écouté la Parole de Dieu nous risquons de nous alarmer et de nous inquiéter sur son exigence. Cette exigence porte sur des engagements, un chemin à prendre qui pourrait se résumer à une attitude : devenir de plus en plus semblables à JESUS en le suivant, en marchant pas à pas derrière lui.

Dès la première lecture la voix du prophète Jérémie fait entendre sa plainte : il est devenu prophète par la volonté de Dieu, il est fidèle à Dieu mais il porte une Parole qui est rejetée parce qu’elle demande au peuple de se convertir. Or, il ne peut pas taire cette Parole que Dieu met dans son cœur.

C’est une Parole de feu, qui le consume sans cesse. Il vit là le drame du croyant inspiré par l’Esprit -Saint. Dieu, pour annoncer au monde sa Parole, a choisi une Parole plus forte que tout, cette Parole c’est son fils, c’est JESUS. Cette Parole ne peut s’enraciner que dans un cœur qui écoute, un cœur qui est en attente : le psaume traduit ce besoin du croyant qui a soif de Dieu et qui le cherche avec force. La deuxième lecture tirée de la Lettre de saint Paul aux Romains décrit la démarche intérieure, spirituelle qui répond à la Parole de Dieu : il s’agit de « transformer » notre pensée pour la faire coïncider avec la volonté de Dieu et, ensuite, agir en faisant la volonté divine. Comme JESUS nous l’apprend ne disons-nous pas dans le Notre Père « que ta volonté soit faite » ? JESUS peut reconnaître en toute personne qui fait la volonté de Dieu « un frère, une sœur, une mère » (Matthieu 12,50)

Pour être ce fidèle qui vit selon la Parole de Dieu, pour offrir sa personne tout entière au Père il n’y a qu’un chemin : celui que le Fils a pris et qu’il nous montre. Dans l’évangile nous avons entendu que JESUS annonce le chemin qu’il prend : au sens matériel, ce chemin c’est la montée à Jérusalem parce que son sacrifice ne peut s’accomplir que là. JESUS précise les actes du drame : souffrir, mourir, ressusciter. Il connaît son destin. Mais il se heurte à Pierre qui refuse cette perspective. Le combat apparaît ici entre la logique des hommes et la logique de Dieu et il fait écho à ce qui précède dans les lectures de ce jour : la Parole de Dieu acceptée ou refuser par l’homme et la nécessité de choisir le chemin de Dieu qui est toujours un chemin de croix. Pierre ne veut pas que JESUS connaisse l’épreuve de la Passion qu’il ne comprend pas et se met en avant pour barrer le chemin. JESUS le fait passer derrière pour lui montrer qu’il a à suivre et non à guider. Le disciple marche derrière le maître, il passe par là où passe le maître : la souffrance, la mort, la gloire avec le maître. Le renoncement à notre propre volonté, l’acceptation de notre croix personnelle et quotidienne, la suite aimante de JESUS, voilà l’itinéraire du chrétien. L’acte de foi n’est pas une proclamation ou le développement d’une idée c’est prendre résolument à la suite de JESUS la route du renoncement à soi, du don de soi, de manière inconditionnelle et indéterminée : c’est la voie supérieure dont parle saint Paul (1Co12,31 -13,13) : l’amour par lequel j’aime Dieu et mon prochain. Cette voie mène au Père, elle me comble peu à peu de la présence du Fils et me fait vivre dans l’Esprit-Saint. Elle ne passera pas parce qu’elle s’accomplit en vie éternelle.

La Parole de Dieu que nous venons d’entendre est une invitation à faire le choix juste : d’abord à connaître cette Parole, c’est-à-dire à être familier de JESUS, à se nourrir des sacrements, à agir selon l’Esprit-Saint dont nous avons reçu les dons. Mais, surtout, faire de notre vie « une louange à la gloire de Dieu » et la construire non pas sur ce que nous allons laisser en quittant ce monde mais sur le trésor de la foi vécue et pratiquée au quotidien. Alors nous pourrons recevoir un trésor plus grand encore la vie dans la lumière de Dieu. Déjà cette lumière brille dans l’eucharistie, accueillons-la.



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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 16 Icon_minipostedJeu 10 Sep - 9:12




Citation :
Évangile

« S’il t’écoute, tu as gagné ton frère » (Mt 18, 15-20)


Alléluia. Alléluia.
Dans le Christ, Dieu réconciliait le monde avec lui :
il a mis dans notre bouche la parole de la réconciliation.
Alléluia. (cf. 2 Co 5, 19)

Évangile de JESUS Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
JESUS disait à ses disciples :
« Si ton frère a commis un péché contre toi,
va lui faire des reproches seul à seul.
S’il t’écoute, tu as gagné ton frère.
S’il ne t’écoute pas,
prends en plus avec toi une ou deux personnes
afin que toute l’affaire soit réglée
sur la parole de deux ou trois témoins.
S’il refuse de les écouter,
dis-le à l’assemblée de l’Église ;
s’il refuse encore d’écouter l’Église,
considère-le comme un païen et un publicain.
Amen, je vous le dis :
tout ce que vous aurez lié sur la terre
sera lié dans le ciel,
et tout ce que vous aurez délié sur la terre
sera délié dans le ciel.

Et pareillement, amen, je vous le dis,
si deux d’entre vous sur la terre
se mettent d’accord pour demander quoi que ce soit,
ils l’obtiendront de mon Père qui est aux cieux.
En effet, quand deux ou trois sont réunis en mon nom,
je suis là, au milieu d’eux. »

– Acclamons la Parole de Dieu.


HOMÉLIE DE LA MESSE DU 6 SEPTEMBRE 2020 À VALENCE

Mon couvent possède une bibliothèque. Jusque-là, rien d’original : tous les couvents dominicains en possèdent une. Je vais souvent dans cette bibliothèque. Comme tous les frères, j’ai des rayons favoris où je retourne volontiers. Il en est un, toutefois, qui me donne un peu le tournis.

C’est le rayon « morale ». Que dis-je ? Les rayons « morale », les allées « morale », des centaines de livres, des collections entières, des dictionnaires, des guides, des codes et des commentaires, sans parler de la section « psychologie », de la section « philosophie morale » et des sections connexes. Alors qu’il me semble que tout cela pourrait se résumer en une phrase : nul ne veut faire du mal à celui ou celle qu’il aime. Ou comme le dit saint Paul : « L’amour ne fait rien de mal au prochain. »

Je sais que j’ai tort. Je veux dire : je sais qu’il faut expliquer et qu’il faut des règles, et souvent des règles un peu précises parce que le cas demande de la précision. Mais il reste qu’aux questions de morale posées par les rabbins et les pharisiens, JESUS répond invariablement par l’amour. On lui demande « est-il juste de ? » ou « a-t-on le droit de ? », et toujours JESUS répond : si tu aimes, tu sais ce que dois faire. Et ne pas faire. Tu le sais d’emblée. Sans hésitation.

C’est pour cela que saint Paul, qui était à l’origine un pharisien, c’est-à-dire un légiste, peut affirmer, avec quelle audace et quelle netteté !, que toute la Loi se résume en un article, un seul, l’article 1 : « Tu aimeras ton prochain. » Et j’ajouterais : plus on aime, plus on sait comment agir. Mieux on aime — oui, car il y a une qualité de l’amour, une délicatesse, une générosité, une gratuité — mieux on aime, mieux on sait comment agir.

Si j’aime, alors je sers et je protège, j’éduque et j’encourage. Cela me paraît très simple. Je n’ai pas dit facile. Il est en réalité plus facile d’obéir à une loi que d’aimer, et c’est pour cela que nous retombons si facilement dans le légisme. Aimer demande d’ouvrir son cœur à cet autre qui est notre prochain, de nous laisser atteindre, toucher par lui, et quand il ne nous touche pas, de nous laisser façonner par l’Esprit qui seul donne l’amour. Aimer vraiment, aimer en toute générosité, aimer l’autre pour lui-même et non pour ce qu’il nous donne, ce n’est pas une mince aventure.

Mais l’enseignement du Christ demeure simple. Article unique : « Tu aimeras ton prochain. » Ou comme le dit saint Augustin dans une formule si courte qu’elle en reste éblouissante, quinze siècles plus tard : « Aime, et fais ce que tu veux. » « Fais ce que tu veux » parce que ce que tu veux quand tu aimes, c’est le bien de l’autre, c’est donc le bien tout court.

Voilà, j’ai trouvé ! Je vais prendre un panneau sur lequel je vais inscrire : « Aime et fais ce que tu veux. » Je vais l’accrocher à l’entrée du rayon « morale » de la bibliothèque de mon couvent. Comme cela je n’aurai plus le tournis. Comme cela j’aurai toujours mon axe, mon guide, mon espoir, qui est que tout est pour l’amour et par l’amour. C’est ce que le Christ nous a révélé, et c’est le chemin de notre libération.



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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 16 Icon_minipostedMar 15 Sep - 8:10






Citation :
Évangile

« Je ne te dis pas de pardonner jusqu’à sept fois, mais jusqu’à 70 fois sept fois » (Mt 18, 21-35)

Alléluia. Alléluia.
Je vous donne un commandement nouveau,
dit le Seigneur :
« Aimez-vous les uns les autres,
comme je vous ai aimés. »
Alléluia. (cf. Jn 13, 34)


Évangile de JESUS Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
    Pierre s’approcha de JESUS pour lui demander :
« Seigneur, lorsque mon frère commettra des fautes contre moi,
combien de fois dois-je lui pardonner ?
Jusqu’à sept fois ? »
   JESUS lui répondit :
« Je ne te dis pas jusqu’à sept fois,
mais jusqu’à 70 fois sept fois.
    Ainsi, le royaume des Cieux est comparable
à un roi qui voulut régler ses comptes avec ses serviteurs.
    Il commençait,
quand on lui amena quelqu’un
qui lui devait dix mille talents
(c’est-à-dire soixante millions de pièces d’argent).
    Comme cet homme n’avait pas de quoi rembourser,
le maître ordonna de le vendre,
avec sa femme, ses enfants et tous ses biens,
en remboursement de sa dette.
    Alors, tombant à ses pieds,
le serviteur demeurait prosterné et disait :
‘Prends patience envers moi,
et je te rembourserai tout.’
   Saisi de compassion, le maître de ce serviteur
le laissa partir et lui remit sa dette.

   Mais, en sortant, ce serviteur trouva un de ses compagnons
qui lui devait cent pièces d’argent.
Il se jeta sur lui pour l’étrangler, en disant :
‘Rembourse ta dette !’
   Alors, tombant à ses pieds, son compagnon le suppliait :
‘Prends patience envers moi,
et je te rembourserai.’
   Mais l’autre refusa
et le fit jeter en prison jusqu’à ce qu’il ait remboursé ce qu’il devait.
    Ses compagnons, voyant cela,
furent profondément attristés
et allèrent raconter à leur maître
tout ce qui s’était passé.
    Alors celui-ci le fit appeler et lui dit :
‘Serviteur mauvais !
je t’avais remis toute cette dette
parce que tu m’avais supplié.
    Ne devais-tu pas, à ton tour,
avoir pitié de ton compagnon,
comme moi-même j’avais eu pitié de toi ?’
   Dans sa colère, son maître le livra aux bourreaux
jusqu’à ce qu’il eût remboursé tout ce qu’il devait.

   C’est ainsi que mon Père du ciel vous traitera,
si chacun de vous ne pardonne pas à son frère
du fond du cœur. »

   – Acclamons la Parole de Dieu.



Homélie de la messe du 13 septembre 2020 à Bichancourt


Ah! le pardon! Le pardon ! Nous sommes au cœur de la vie chrétienne ! Mais qu’il est difficile ce pardon ! Difficile à donner ! Parfois difficile à recevoir…

Les paraboles de la miséricorde chez St Luc – la brebis perdue et retrouvé, la pièce perdue et retrouvée, le fils perdu et retrouvé – se terminent pourtant toutes par une fête ! La joie, l’allégresse règne quand le pardon est donné ! Et avec vous chers fidèles qui nous regardez en direct, nous avons chanté, au début de cette messe, “jubilez, criez de joie”! Le cœur de notre foi ne peut être triste ! Se réconcilier avec ses frères, avec Dieu: n’est-ce pas un soulagement ?

Mais pourquoi, rechignons-nous au pardon ? Pierre, avant nous, semble compter son pardon: “ jusqu’à sept fois? ” Oh, c’est difficile de pardonner ! Je pense à vous et à vos aînés, habitants de Bichancourt et de sa région. Les deux guerres mondiales qui ont secoué si durement notre monde au XXème siècle ont laissé des traces. Cette église pose ses fondations sur votre église précédente, détruite par la grande guerre. Elle a été magnifiquement décorée des fresques de Louis Mazetier dans les années 1920. Mais les verrières du même artiste, nous ne les voyons pas: une deuxième fois les bombes ont endommagé l’église en 1940. Derrière ces meurtrissures, il y a aussi les familles endeuillées… C’est dur de pardonner. Et de pardonner plusieurs fois !

Alors comment notre évangile va éclairer ce pardon à donner, et à redonner ? JESUS va répondre au-delà de la question de St Pierre ! Il se prononce sur le nombre et sur la manière de pardonner ! De nombre: il n’y en a pas: 70 fois sept fois, ça veut dire toujours ! Inlassablement ! Comme notre Père des cieux quand nous allons nous confesser ! Dieu est infatigable en pardon ! Bien des fois, nous pouvons nous demander à quoi cela sert d’aller encore confesser les mêmes péchés ! Dieu ne s’en lasse pas ! Il serait plutôt du genre à s’inquiéter que nous n’allions pas à lui; bloqués par un péché récurrent ! Dieu aime pardonner, frères et sœurs ! Pas de nombre donc !

Mais la manière? Quelle est-elle ! Comment pardonner ? C’est la fin de la parabole qui nous en parle : pardonner du fond du cœur, sinon, ce n’est pas un pardon ! Chers enfants, comment avez-vous réagi à l’attitude de l’homme de la parabole ? Son maître passe l’éponge sur son immense dette. (J’ai fait le calcul: il devait sans doute autour de 200 tonnes d’argent massif. Aujourd’hui, ça vaut près de 144 millions d’euros.

Le voici, presque étranglant son compagnon qui lui devait une petite somme ! “C’est pas juste!” On entend ça parfois dans les cours de récréation ! vous auriez réagi certainement comme les compagnons de cet homme. Vous connaissez le Notre Père, chers enfants, et vous chers fidèles qui priez avec nous depuis votre domicile. Avouons-le, la phrase la plus difficile à prononcer de cette prière des enfants de Dieu, c’est bien l’avant dernière: “ pardonne-nous nos offenses comme nous les pardonnons à ceux qui nous ont offensés ”. Parmi nous, n’y en a-t-il pas qui gardent le silence à ce moment-là ? Oui, car il peut y avoir une rancune qui traîne dans notre âme et qui empoisonne notre vie…

Ces pardons non donnés, ces dettes non remises sont nos véritables bourreaux. “ si un homme nourrit de la colère contre un autre homme, comment peut-il demander à Dieu la guérison ? ” nous disait le Sage dans la première lecture. “ Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux ” enseignera plus tard JESUS. Nous voyons bien que l’amertume est un poison dont le pardon “du fond du cœur” est le remède. Pardonner, c’est remettre une dette parce que le Seigneur a payé la nôtre de sa vie ! Pardonner, c’est consentir par amour du débiteur qui est notre frère, à ne pas être remboursé alors qu’il nous devait !
Pardonner, c’est accepter un certain appauvrissement. Oui, mais c’est surtout s’enrichir ! Heureux les pauvres de cœur, le royaume des cieux est à eux ! Pardonner, c’est goûter la joie d’un cœur pacifié, libéré des rancunes et des colères ! Pardonner c’est enfin retrouver le Père sans retenue, sans réserve. Ce Père aimant et pardonnant! Alors, oui ! Le pardon ! Du fond du cœur ! Et plutôt 70 fois que sept fois !


Références bibliques : Si 27, 30-28, 7 ; Ps 102 ; Rm 14, 7-9 ; Mt 18, 21-35




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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 16 Icon_minipostedMar 22 Sep - 8:36




Citation :
Évangile

« Ton regard est-il mauvais parce que moi, je suis bon ? » (Mt 20, 1-16)


Alléluia. Alléluia.
La bonté du Seigneur est pour tous,
sa tendresse, pour toutes ses œuvres :
tous acclameront sa justice.
Alléluia. (cf. Ps 144, 9.7b)

Évangile de JESUS Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
JESUS disait cette parabole à ses disciples :
« Le royaume des Cieux est comparable
au maître d’un domaine qui sortit dès le matin
afin d’embaucher des ouvriers pour sa vigne.
Il se mit d’accord avec eux sur le salaire de la journée :
un denier, c’est-à-dire une pièce d’argent,
et il les envoya à sa vigne.
Sorti vers neuf heures,
il en vit d’autres qui étaient là, sur la place, sans rien faire.
Et à ceux-là, il dit :
‘Allez à ma vigne, vous aussi,
et je vous donnerai ce qui est juste.’
Ils y allèrent.
Il sortit de nouveau vers midi, puis vers trois heures,
et fit de même.
Vers cinq heures, il sortit encore,
en trouva d’autres qui étaient là et leur dit :
‘Pourquoi êtes-vous restés là,
toute la journée, sans rien faire ?’
Ils lui répondirent :
‘Parce que personne ne nous a embauchés.’
Il leur dit :
‘Allez à ma vigne, vous aussi.’

Le soir venu,
le maître de la vigne dit à son intendant :
‘Appelle les ouvriers et distribue le salaire,
en commençant par les derniers
pour finir par les premiers.’
Ceux qui avaient commencé à cinq heures s’avancèrent
et reçurent chacun une pièce d’un denier.
Quand vint le tour des premiers,
ils pensaient recevoir davantage,
mais ils reçurent, eux aussi, chacun une pièce d’un denier.
En la recevant,
ils récriminaient contre le maître du domaine :
‘Ceux-là, les derniers venus, n’ont fait qu’une heure,
et tu les traites à l’égal de nous,
qui avons enduré le poids du jour et la chaleur !’
Mais le maître répondit à l’un d’entre eux :
‘Mon ami, je ne suis pas injuste envers toi.
N’as-tu pas été d’accord avec moi pour un denier ?
Prends ce qui te revient, et va-t’en.
Je veux donner au dernier venu autant qu’à toi :
n’ai-je pas le droit de faire ce que je veux de mes biens ?
Ou alors ton regard est-il mauvais
parce que moi, je suis bon ?’

C’est ainsi que les derniers seront premiers,
et les premiers seront derniers. »

– Acclamons la Parole de Dieu.


Homélie de la messe du 20 septembre 2020 à Fénétrange


« C’est pô juste » s’écria d’une voix forte, avec un accent à la Titeuf, Julien, cet interne du foyer que je dirigeais alors, en claquant la porte de mon bureau. Je venais de le punir de sortie suite à un écart important de comportement, et il pensait que la sanction que j’avais prise la semaine passée à l’encontre d’un camarade, auteur de faits similaires à ses yeux, était beaucoup moins lourde. « Mais vos deux situations ne sont pas comparables !» tentais-je de lui expliquer, sans guère arriver à le convaincre.

« Ce n’est pas juste ! » Telle est sans doute la première réaction qui nous habite en écoutant cette parabole racontée par Matthieu. Voilà que celui qui n’a travaillé qu’une heure est payé autant que celui qui, durant douze heures, a enduré le soleil et la fatigue. Voilà de quoi mettre en colère un délégué syndical ! Il est vrai que l’attitude de JESUS blesse notre sens de la justice. Mais gardons en mémoire que ces ouvriers de la onzième heure n’ont pas passé leur temps à se divertir le reste de la journée. Non, ils n’ont fait que chercher du travail, mais, malheureusement, n’ont pas eu la chance de trouver un employeur. « Personne ne nous a embauchés » répondent-ils à JESUS qui les interroge sur la raison de leur inactivité durant la journée. Aussi paraît-il « équitable » à JESUS de les récompenser de la même manière que ceux qui ont eu la chance d’être embauchés parmi les premiers.

Il nous arrive souvent de confondre équité avec égalité de traitement. Lorsque j’interviens sur ce thème auprès de collégiens, j’aime leur raconter l’histoire de trois jeunes enfants, de grande, moyenne et petite taille, cherchant à voir un spectacle derrière une palissade. Si on les traite de manière égale, le premier arrive à voir, le second peine en se hissant sur la pointe des pieds, et le troisième, quant à lui, ne voit rien du tout. Mais si l’on met une grande marche sous les pieds du troisième, une moins importante sous les pieds du second et aucune sous les pieds du premier, alors tous verront de la même manière. Se comporter de manière équitable vis-à-vis de ces trois enfants nécessite de les traiter de manière différente. Rappelons que la signification première du mot « handicap » consiste dans l’avantage que l’on donne à celui qui rencontre une difficultés, pour que l’équité puisse être au rendez-vous. Nos sociétés modernes ont tendance à oublier ce principe, elles qui prennent souvent l’habitude d’exclure ceux qui se révèlent incapables de suivre le rythme. Et ce constat est malheureusement aussi vrai dans le champ de l’école que dans celui de l’entreprise.

Oui, la justice conçue par Dieu est bien différente de celle conçue par les hommes. Comme le disait le prophète Isaïe, « Ses pensées ne sont pas vos pensées, ses chemins ne sont pas vos chemins ». La conception humaine de la justice exclut la gratuité, alors que celle de Dieu s’allie à la bonté. Le mérite n’est pas évalué en nombre d’heures de travail passées à la vigne, mais au seul fait d’avoir accepté d’y travailler. D’ailleurs, n’est-ce pas l’invitation au changement que signifie l’interpellation du maître qui, à l’heure des comptes, appelle « ami » celui qu’il avait embauché quelques heures auparavant. Il cherche ainsi à le faire changer de posture, à passer du registre de la relation contractuelle conforme au droit à celui de la relation amicale, qui ouvre la possibilité du don gratuit. N’est-ce pas en quoi consiste un comportement digne de l’Évangile du Christ, pour reprendre les propos de Paul adressés aux Philippiens ?

Permettez-moi une dernière réflexion : la parabole nous présente un maître qui ne cesse à toute heure de la journée de sortir de son domaine pour partir à la rencontre des hommes en quête de sens à donner à leur vie. Saurons-nous aujourd’hui encore nous laisser interpeller par ce Dieu qui ne cesse de venir frapper à notre porte afin de nous solliciter pour que nous contribuions à notre tour à la croissance de son Royaume d’amour et de vérité, de justice et de paix ? Et serons-nous toujours capables de nous réjouir de ce que l’autre reçoit, de bénir plutôt que jalouser ? Puisse le message de cette parabole nous aider à transformer notre cœur !



Références bibliques : Is 55, 6-9 ; Ps 144 ; Ph 1, 20c-24.27a ; Mt 20, 1-16



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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 16 Icon_minipostedSam 3 Oct - 9:37




Citation :
Évangile

« S’étant repenti, il y alla » (Mt 21, 28-32)


Alléluia. Alléluia.
Mes brebis écoutent ma voix, dit le Seigneur ;
moi, je les connais, et elles me suivent.
Alléluia. (Jn 10, 27)

Évangile de JESUS Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
JESUS disait aux grands prêtres et aux anciens du peuple :
« Quel est votre avis ?
Un homme avait deux fils.
Il vint trouver le premier et lui dit :
‘Mon enfant, va travailler aujourd’hui à la vigne.’
Celui-ci répondit : ‘Je ne veux pas.’
Mais ensuite, s’étant repenti, il y alla.
Puis le père alla trouver le second et lui parla de la même manière.
Celui-ci répondit : ‘Oui, Seigneur !’
et il n’y alla pas.
Lequel des deux a fait la volonté du père ? »
Ils lui répondent :
« Le premier. »

JESUS leur dit :
« Amen, je vous le déclare :
les publicains et les prostituées
vous précèdent dans le royaume de Dieu.
Car Jean le Baptiste est venu à vous sur le chemin de la justice,
et vous n’avez pas cru à sa parole ;
mais les publicains et les prostituées y ont cru.
Tandis que vous, après avoir vu cela,
vous ne vous êtes même pas repentis plus tard
pour croire à sa parole. »

– Acclamons la Parole de Dieu.




Homélie de la messe du 27 septembre 2020 au Coudray


Chers frères et sœurs dans le Christ,

Aujourd’hui on a du mal à s’imaginer la situation il y a 75 ans. Une guerre cruelle venait de s’achever. Tant de morts. Des atrocités indicibles sans aucun sens ! Une guerre qui a vraiment fait sortir le pire de l’homme ! Comment ne pas perdre la foi en l’homme et en Dieu son créateur ? C’était cela la situation ! Comment relancer une vie pacifique après une telle catastrophe ? Comment pardonner ? Comment avoir confiance en l’autre, en particulier en l’ennemie héréditaire ?

Et pourtant, cela a eu lieu ! Pour moi, c’est cela le miracle de l’après-guerre ! Assez rapidement des liens entre français et allemands se sont créés. Cette réconciliation a culminé dans le Traité de l’Élysée qui scellait cette nouvelle amitié, qui personne ne pouvait imaginer le 8 mai 1945, jour de la capitulation du Troisième Reich.

Personne ne pouvait l’imaginer ! Il y avait pourtant des personnes qui voyaient plus loin, qui n’avaient pas perdu la foi en l’homme et qui étaient convaincus que la réconciliation était possible ! Figures comme l’abbé Stock, qui ont cru que le mal ne pouvait pas prévaloir. Ici, dans ce camp, il avait créé ce « séminaire des barbelés » pour former des prêtres qui devaient proclamer la bonne nouvelle d’un Dieu d’amour et de réconciliation, et qui donne une nouvelle vie. Je suis très reconnaissant aux « Amis de l’Abbé Franz Stock » – en France et en en Allemagne – qui nous aident à garder vivante la mémoire de ce titan de la paix et de réconciliation.

Je me suis demandé ce que motivait ce prêtre, originaire de Neheim, une petite ville en Allemagne ! Était-il naïf ? Quelqu’un qui ne voulaient pas voir la réalité ? Un idéaliste ? On pourrait le croire s’il n’avait pas connu les souffrances des hommes dans la guerre. Mais pendant la période de l’occupation, l’Abbé Stock avait été aumônier des prisons de Paris, et il a dû accompagner plus de mille condamnés à mort dans les derniers moments de leur vie. Il a vu leurs regards de peur devant la mort qui les attendait. Une mort sans aucun sens. Il a dû lui-même douter de la nature humaine !

C’est là où est né le surnom qui lui a été donné : « L’Aumônier de l’enfer » et « L’Archange en enfer ». Donc, il ne pouvait pas se faire des illusions sur la nature humaine. Mais comment alors a-t-il pu croire en un avenir de paix et de réconciliation ? Qu’est-ce qu’il avait dans la tête, ou mieux, dans son cœur ?

Je pense qu’on ne peut pas comprendre cet homme si on ne considère pas la foi chrétienne qui l’animait ! Les lectures de ce dimanche nous offrent des repères concrets : dans la lettre de Saint Paul aux Philippiens nous retrouvons cet idéal de l’unité : « Pour que ma joie soit complète, ayez les mêmes dispositions, le même amour, les mêmes sentiments ; recherchez l’unité. » Même si, ici, Saint Paul s’adresse à une jeune communauté chrétienne locale, on y retrouve quand-même cet idéal très large de l’unité dans le Christ. Le Christ a sauvé tous les hommes, et il conduit tous les peuples et nations vers la Jérusalem céleste. C’est cela l’essence du mot « catholique » _ et je parle comme Allemand d’origine italienne avec le cœur en France – : Dans la foi toute l’humanité est appelée à reconnaitre en l’autre le frère, indépendamment des différences et divergences.

Mais comment la foi chrétienne nous pousse à surmonter les divisions et à ne plus nous enfermer dans nos frontières ? Qu’est-ce qui a motivé l’Abbé Stock à croire qu’il y avait une mystérieuse connexion entres les allemands et les français, plus forte que les mensonges répétés par ceux qui étaient au pouvoir ? Très certainement sa foi en la personne de JESUS, Fils de Dieu fait homme, tel que Paul en témoigne dans sa lettre aux Philippiens

Dieu fait homme, nous est proche jusqu’au bout : c’est pourquoi JESUS s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort. Il a aimé jusqu’au bout ! « C’est pourquoi Dieu l’a exalté » nous rappelle Saint Paul. Si « au nom de JESUS tout genou fléchisse au ciel, sur terre et aux enfers » il n’y peut pas avoir une race supérieure à l’autre ou une vie plus précieuse que l’autre ! Nous sommes UN ! Ceci nous mène à une ouverture inconditionnelle à l’autre et service de l’autre, malgré ses différences et ses offenses. Notre vocation est de faire comme le Christ a fait – avec bienveillance et dans les gestes de chaque jour et jusqu’au pied de nos croix d’aujourd’hui.

Nous, les chrétiens, nous avons une vocation très importante pour aujourd’hui : nous tous nous devons être des « Archanges » qui portent la bonne nouvelle dans notre monde marqué toujours par la violence et la souffrance. Notre message demeure : Réconciliation et paix sont possibles ! Soyons une présence chrétienne compatissante au plus près de l’humanité, au cœur du monde.

Amen.

Références bibliques : Ez 18, 25-28 ; Ps 24 (25), 4-5ab, 6-7, 8-9 ; Ph 2, 1-11 ; Mt 21, 28-32




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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 16 Icon_minipostedJeu 8 Oct - 8:14





Citation :
Évangile

« Il louera la vigne à d’autres vignerons » (Mt 21, 33-43)


Alléluia. Alléluia.
C’est moi qui vous ai choisis,
afin que vous alliez, que vous portiez du fruit,
et que votre fruit demeure, dit le Seigneur.
Alléluia. (cf. Jn 15, 16)

Évangile de JESUS Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
JESUS disait aux grands prêtres et aux anciens du peuple :
« Écoutez cette parabole :
Un homme était propriétaire d’un domaine ;
il planta une vigne,
l’entoura d’une clôture,
y creusa un pressoir et bâtit une tour de garde.
Puis il loua cette vigne à des vignerons,
et partit en voyage.
Quand arriva le temps des fruits,
il envoya ses serviteurs auprès des vignerons
pour se faire remettre le produit de sa vigne.
Mais les vignerons se saisirent des serviteurs,
frappèrent l’un,
tuèrent l’autre,
lapidèrent le troisième.
De nouveau, le propriétaire envoya d’autres serviteurs
plus nombreux que les premiers ;
mais on les traita de la même façon.
Finalement, il leur envoya son fils,
en se disant :
‘Ils respecteront mon fils.’
Mais, voyant le fils, les vignerons se dirent entre eux :
‘Voici l’héritier :
venez ! tuons-le,
nous aurons son héritage !’
Ils se saisirent de lui,
le jetèrent hors de la vigne
et le tuèrent.
Eh bien ! quand le maître de la vigne viendra,
que fera-t-il à ces vignerons ? »
On lui répond :
« Ces misérables, il les fera périr misérablement.
Il louera la vigne à d’autres vignerons,
qui lui en remettront le produit en temps voulu. »
JESUS leur dit :
« N’avez-vous jamais lu dans les Écritures :
La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs
est devenue la pierre d’angle :
c’est là l’œuvre du Seigneur,
la merveille devant nos yeux !
Aussi, je vous le dis :
Le royaume de Dieu vous sera enlevé
pour être donné à une nation
qui lui fera produire ses fruits. »

– Acclamons la Parole de Dieu.







Homélie de la messe du 4 octobre 2020 à Vaux-sous-Chèvremont (Belgique)


« La pierre rejetée des bâtisseurs est devenue pierre d’angle ». Voilà le verset des écritures le plus souvent cité dans le Nouveau Testament !

Pour le comprendre, faisons un peu de rudologie ! Peut-être avez-vous déjà entendu parler de cette science nouvelle qui étudie les déchets. La ‘rudologie’ se penche sur tout ce que nous rejetons ! Et bien souvent, cela parle de nous, de nos modes de surconsommation, de notre incapacité à conserver, à sauvegarder… Dans la vie, il est parfois tellement plus simple de jeter, de laisser tomber lorsqu’une relation ne porte pas de fruits, plutôt que de persévérer, avec douceur et patience ! Oui, les bâtisseurs que nous sommes rejettent tant des pierres, pourtant bien vivantes…

D’un point de vue humain, n’en faisons-nous pas souvent l’expérience ? Combien de groupes peut parfois se souder simplement par l’opposition : rejet de l’autre, rejet d’une victime —innocente ou non— , d’un bouc émissaire qui permet souvent de ne pas remettre en question. Combien de fois n’avons-nous pas croisé ces personnes qui se posent en s’opposant ? Et lorsque de la critique et de la violence s’expriment, cela parle d’elles, plutôt de ceux qu’elles visent… Quant à nous, nous nous conduisons parfois comme ces mauvais vignerons : en convoitant ce que nous n’avons pas, plutôt qu’en cultivant ce que nous avons. « Voici l’héritier : venez ! tuons-le, nous aurons son héritage ! ». La parabole nous le rappelle : une réelle violence est inscrite en nous …

L’évangile de ce jour n’est cependant pas un simple miroir de cette triste réalité. Il nous amène justement au-delà de nos logiques de violence et d’opposition ! Pour le comprendre, reprenons la citation de la parabole. Regardons d’abord —sans culpabiliser— ce que nous avons peut-être trop vite rejeté, mis de côté, abandonné dans nos vies. N’y-a-t-il pas des projets, des proches, trop vite oubliés, avec lesquels il nous faut peut-être construire, reconstruire ? L’évangile nous pose donc cette question : sur quoi peux-tu te reposer, en qui peux-tu te déposer ?

Au sens premier, la pierre d’angle signifie la première pierre d’un édifice. C’est elle que l’on place au début, qui inaugure les travaux… Elle nous invite à nous souvenir de nos fondations. La pierre d’angle est bien la première pierre d’une construction nouvelle. Et lorsque celle-ci est dans notre vie le roc du Christ, elle nous permet d’accueillir une sérénité intérieure, au-delà de ce que nous pouvons imaginer pour nous-mêmes. Notre première pierre nous rappelle que nous sommes des êtres reçus, en construction, inachevés, toujours en devenir… Cette première pierre sur laquelle nous pouvons nous poser, nous reposer, sans nous opposer, n’est-ce pas tout simplement la « paix de Dieu qui dépasse tout ce qu’on peut concevoir » ? Cette paix, magnifiquement décrite deux lecture, est un hymne à la sérénité intérieure ; une invitation constante à ne voir que le bien en chacun. A nous poser, nous reposer, nous déposer en Dieu.

Comment alors faire grandir cette paix au fond de nous, lorsque tout semble s’effondrer ? En prenant justement en compte ce qui dure, ce sur quoi nous pouvons prendre appui. Écoutons la lettre : « Tout ce qui est vrai et noble, tout ce qui est juste et pur, tout ce qui est digne d’être aimé et honoré, tout ce qui s’appelle vertu et qui mérite des éloges, tout cela, prenez-le en compte. » Pour le dire autrement, plutôt que de commencer par rejeter, s’opposer, se lamenter, nous sommes invités sans cesse à rendre grâce ; à faire en sorte que soient gravés sur la clé de voûte de notre édifice de mots de bénédiction, que sur le portail de notre cœur, soient inscrits des mots de pardon, que les plans de notre vie toujours à dessiner soient à l’échelle de la démesure de Dieu ! C’est à nous, chaque matin, de choisir ce qui compte, ce qui dure, pour que la paix de Dieu garde nos cœurs et nos pensées.

Cette paix intérieure nous donne de regarder avant tout en quoi une situation peut être juste… plutôt que de chercher en quoi elle peut être injuste ! Regarde d’abord en chaque personne ce qui est digne d’être aimé, plutôt que de lorgner sur ce qui est moins honorable… « Tout ce qui est bon, prenez le d’abord en compte » En un mot, commence par rendre grâce, et repose-toi sur celui en qui tu trouves ta source. Alors tu seras crédible, et tu pourras t’insurger contre ce qui est injuste. Alors, tu pourras t’opposer contre ce qui défigure l’humain…

Vivre comme cela, en prenant inconditionnellement comme point d’appui la parole du Christ, nous fera découvrir une paix qui dépasse tout ce que nous pouvons concevoir pour nous-mêmes. Une paix bien plus profonde qu’une absence de conflit. C’est cette paix inimaginable —au-delà de nos oppositions puisqu’elle vient de Dieu— que je vous souhaite de découvrir, de cultiver et de répandre autour de vous. Alors, vous aurez en héritage une joie que personne ne pourra vous prendre. Amen.

Références bibliques : Is 5, 1-7 ; Ps 79 (80), 9-12, 13-14, 15-16a, 19-20 ; Ph 4, 6-9 ; Mt 21, 33-43




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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 16 Icon_minipostedMar 13 Oct - 9:18




Citation :
Évangile

« Donnez plutôt en aumône ce que vous avez, et alors tout sera pur pour vous.» (Lc 11, 37-41)


Alléluia. Alléluia.
Elle est vivante, énergique, la parole de Dieu ;
elle juge des intentions et des pensées du cœur.
Alléluia. (cf. He 4, 12)

Évangile de JESUS Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
pendant que JESUS parlait,
un pharisien l’invita pour le repas de midi.
JESUS entra chez lui et prit place.
Le pharisien fut étonné
en voyant qu’il n’avait pas fait d’abord les ablutions
précédant le repas.
Le Seigneur lui dit :
« Bien sûr, vous les pharisiens,
vous purifiez l’extérieur de la coupe et du plat,
mais à l’intérieur de vous-mêmes vous êtes remplis
de cupidité et de méchanceté.
Insensés ! Celui qui a fait l’extérieur
n’a-t-il pas fait aussi l’intérieur ?
Donnez plutôt en aumône ce que vous avez,
et alors tout sera pur pour vous. »

– Acclamons la Parole de Dieu.


Homélie de la messe du 11 octobre 2020 à Orsay


Cette parabole adressée par JESUS aux pharisiens nous parle de la dignité de chacun d’entre nous : « ils n’ont pas été trouvés dignes », dit le maître de maison à ses serviteurs. Je pense, en disant cela, à l’évêque qui m’a ordonné prêtre à Saint-Denis. Je préparai avec lui la célébration et je lui ai dit que je ne souhaitais pas que soit posée la question prévue par la liturgie : « est-il digne ? ». Car je ne me sais pas digne de représenter le Christ pour celles et ceux vers qui je suis envoyé. Il m’a répondu : « oui, Benoît, tu as raison, tu n’en es pas digne mais d’autres t’ont jugé digne de devenir prêtre ».

Dans l’histoire humaine, pourquoi tant de personnes se dérobent à cette extraordinaire invitation ? Le maître du temps et de l’histoire, le créateur de tous les univers, invite chacun de nous à ce festin de noces entre Dieu et son humanité. Il prend lui-même le tablier de service. Il confectionne un festin de viandes grasses et de vins capiteux. Il vient servir chacun de nous en nous donnant le meilleur de sa vie. Et je me déroberais à cette invitation ? Jusqu’à même supprimer les serviteurs porteurs d’une telle invitation ? Mais quel drame !

Le Seigneur me dit : « si tu ouvres ta porte, j’entrerai, je prendrai chez toi le repas et toi avec moi ; je serai ton Dieu et tu seras mon fils bien aimé ». Si tu ouvres ta porte ! Quoi de plus important dans mon existence. Et parce que tant ont refusé son invitation, le maître dit à ses serviteurs : allez sur les places, appelez les bons comme les mauvais, tous ceux qui accepteront d’ouvrir la porte de leur existence, de se laisser revêtir du vêtement de noces pour se laisser aimer et servir, et pour devenir les amis du Christ.

Comme aumônier à la Maison d’Arrêt de Fleury Mérogis, je rencontre de nombreuses personnes qui ont perdu leur dignité par le mal qu’ils ont pu commettre à d’autres, et ce mal est revenu sur eux par un effet boomerang, avec tout le poids de la culpabilité et de la honte. Ils ont été ainsi réduits à rien. La culpabilité met à nu.

Ayant la clé de leur cellule, j’entre par leur porte et m’assois à leurs côtés. Je sais que je ne suis pas plus digne qu’eux. Nous savons l’un et l’autre où notre propre histoire a blessé notre dignité. Ma dignité, ce n’est pas d’être quelqu’un de bien ou celle que je me donne, mais bien de devenir qui je suis, fils ou fille de notre Dieu.

C’est pourquoi, le maître de ma vie me fait cette invitation à devenir son ami, son intime, à me laisser revêtir par sa miséricorde, vrai vêtement de ma dignité, pour vivre et vivre bien sur le chemin de la sainteté, celui des amis du Christ.

Ce qui m’a le plus touché durant le confinement, c’est la beauté du ciel bleu et des arbres, ici, à La Clarté Dieu. Une fois la pollution dissipée, chaque élément de la nature se voyait restituer sa beauté originelle. Il en est de même pour chacun de nous : une fois dissipé ce qui pollue mes relations parfois si difficiles, je me vois restituer ma véritable dignité de fils. Même le mal que j’ai pu commettre ne peut détruire ma véritable beauté. Il suffit d’accepter ce que je suis : un fils de Dieu et de me laisser servir par le maître de mon existence. L’évêque qui m’a ordonné avait bien raison : d’autres t’ont jugé digne ! Ce n’est pas ton œuvre ; cela t’est donné et donné à vivre pour que d’autres, à leur tour, puissent se laisser aimer, servir et devenir les amis du maître de ce festin, les bons comme les méchants, pour devenir bon de la bonté même de Dieu.

Merci à mes frères détenus qui sont pour moi des maîtres dans ce chemin : certes, ils ne peuvent ouvrir la porte de leur cellule, mais ils m’aident à ouvrir la porte de mon cœur pour que je devienne bon.

Oui, le Seigneur essuiera les larmes sur nos visages. Il effacera l’humiliation quand nous aurons perdu notre dignité. Il fera disparaître tout ce qui est mortifère en nous. En lui nous espérions, et il nous a sauvés.


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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 16 Icon_minipostedMar 20 Oct - 9:48





Citation :
Évangile

« Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu » (Mt 22, 15-21)


Alléluia. Alléluia.
Vous brillez comme des astres dans l’univers
en tenant ferme la parole de vie.
Alléluia. (Ph 2, 15d.16a)

Évangile de JESUS Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
les pharisiens allèrent tenir conseil
pour prendre JESUS au piège
en le faisant parler.
Ils lui envoient leurs disciples,
accompagnés des partisans d’Hérode :
« Maître, lui disent-ils, nous le savons :
tu es toujours vrai
et tu enseignes le chemin de Dieu en vérité ;
tu ne te laisses influencer par personne,
car ce n’est pas selon l’apparence que tu considères les gens.
Alors, donne-nous ton avis :
Est-il permis, oui ou non,
de payer l’impôt à César, l’empereur ? »
Connaissant leur perversité, JESUS dit :
« Hypocrites !
pourquoi voulez-vous me mettre à l’épreuve ?
Montrez-moi la monnaie de l’impôt. »
Ils lui présentèrent une pièce d’un denier.
Il leur dit :
« Cette effigie et cette inscription,
de qui sont-elles ? »
Ils répondirent :
« De César. »
Alors il leur dit :
« Rendez donc à César ce qui est à César,
et à Dieu ce qui est à Dieu. »

– Acclamons la Parole de Dieu.


Homélie de la messe du 18 octobre 2020 à Enghien-les-Bains


« Est-il permis, oui ou non, de payer l’impôt à César, l’empereur ? » La question est un piège – elle commence d’ailleurs par une flatterie : « tu es toujours vrai, tu ne te laisses pas influencer… » Mt 22, 16. Elle ressemble aux flatteries de Blase faussement adressées à Don Salluste dans La folie des grandeurs, entre Yves Montant et Louis de Funès.

« Est-il permis, oui ou non, de payer l’impôt à César ? » Mt 22, 17. La question est aussi sans subtilité. Est-il permis, oui ou non ? Est-il permis, oui ou non, de manger de la viande le vendredi ou faut-il manger du poisson pané ? Est-il permis, oui ou non, de tomber amoureux « hors les cadres » ? de gagner de l’argent ? Est-il permis, oui ou non… et patati et patata ! J’étais il y a un mois à un festival en plein air dans le sud-Essonne, à Chap’co. Masqué bien sûr ! La nuit tombée, entre les ballots de paille qui servaient de bancs et en écoutant de la musique des Balkans, Sophie disait sa méfiance du prêchi-prêcha de l’Eglise. Elle s’en est d’ailleurs éloignée à cause de ça : « on n’en finit pas, dit-elle – comme tant d’autres – de ces questions moralisantes qui dictent ce qu’il faut faire ou pas ». Et c’est vrai : ces petites morales ne sont pas que celles des pharisiens, on les a aussi dans l’Eglise et dans tant de « milieux autorisés » comme disait Coluche. A bien des égards, ces petites morales ressemblent à des salades !

Si dans son Evangile Matthieu relate cette discussion entre JESUS et les pharisiens, ce n’est donc pas pour la question, inintéressante, c’est pour le souffle de la réponse, passionnante.

« Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est Dieu » Mt 22, 21. Que peut vouloir dire cette expression « rendre à Dieu ce qui est à Dieu » ? D’après la définition du Larousse et de Wikipédia, « rendre » signifie « donner en retour ce qui a été reçu ». Mais qu’avons-nous reçu de Dieu ? La Vie bien sûr ! Mais pourquoi Dieu aurait-il désormais besoin de ce qu’il nous a donné gratuitement ? Pourquoi faudrait-il lui rendre ce qu’il nous a donné ?

Le bon François de Rome, dans l’élan du bon François d’Assise, propose une clé de compréhension dans son papier Laudato si’. En fait d’après lui, cette réponse du Christ, c’est la proposition d’un chemin en 4 étapes : La première étape est de s’émerveiller du monde : comme Jules, un ami viticulteur en Champagne, qui a bien de quoi s’émerveiller : 54 ans aujourd’hui, ça donne tellement de raisons de dire merci à Dieu pour toute cette vie reçue de Lui… jusqu’à l’herbe qui pousse sous la pluie. Oui, s’émerveiller ! Au boulot, en famille, en ayant communié pour la première fois hier comme Giovanna et Guillaume ici avec nous ce matin…

La seconde étape est de se laisser toucher par le blessé, parce qu’il y a aussi de quoi s’indigner ! En avançant en âge dans la vie, il y a en effet tellement de raisons de constater la dureté du chemin : comme la situation misérable des migrants fuyant l’invivable chez eux pour tenter une « nouvelle » vie ailleurs, ici ou au loin. Comme les vies qui s’arrêtent brutalement ou alors si lentement, avec ou sans Covid. Comme les trucs nous tombant dessus sans les voir venir et qu’il faut pourtant assumer. Comme la planète collectionnant ses propres records : l’été le plus chaud, l’été le plus sec, la neige en septembre… Oui, se laisser toucher calmement par notre propre blessure, celle du monde et celle des autres. Se laisser toucher par les larmes.

La troisième étape est de nous interroger : « comment en est-on arrivé là ? » Est-ce le cycle normal de la vie ou avons-nous une responsabilité ? Quel levier dépend de nous ? Que pouvons-nous faire et que pouvons-nous accepter et pardonner pour que tout puisse continuer, pour que la vie soit toujours vivable ? La dernière étape est de réorienter notre chemin à partir de ce constat : Tous frères ! FT 1

Ces 4 étapes font parties de ce qu’on appelle « la doctrine sociale de l’Eglise » : comme toujours, loin d’être une liste de choses à faire – oui ou non ? – c’est la proposition d’une conversion, un chemin réorienté. Pour marcher de plus en plus vers la Vie, cet inouï de Dieu. A la question Qu’est-il permis de faire ?, le Christ répond donc de manière décalée : prendre une route réorientée pour nous construire à chacun un monde paisible. Dieu n’a pas besoin en réalité qu’on lui rende ce qu’il nous a donné (ce qu’il nous a donné est gratuit et définitif) : « rendre à Dieu » le trésor reçu de Lui – la Vie – c’est en fait le donner aux autres et à la planète après s’être laisser toucher par le beau et le blessé. Communiquer la Vie !

Et le bon François de Rome continue : cette route exigeante nous amène « à développer notre créativité et notre enthousiasme pour affronter les drames du monde » LS 220, dont les nôtres. J’aimerais dire tout ça à Sophie…

Parce que oui ! Il reste juste à nous émerveiller et à nous laisser toucher par la blessure du monde… avant de trouver des leviers d’actions pour réorienter notre chemin à tous, encore.

Ensemble, on va y arriver ! Yallah !

Références bibliques : Ez 18, 25-28– Ph. 2, 1-11– Mt21, 28-32



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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 16 Icon_minipostedMer 28 Oct - 8:41




Citation :
Évangile

« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu, et ton prochain comme toi-même » (Mt 22, 34-40)


Alléluia. Alléluia.
Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, dit le Seigneur ;
mon Père l’aimera, et nous viendrons vers lui.
Alléluia. (Jn 14, 23)

Évangile de JESUS Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
les pharisiens,
apprenant que JESUS avait fermé la bouche aux sadducéens,
se réunirent,
et l’un d’entre eux, un docteur de la Loi, posa une question à JESUS
pour le mettre à l’épreuve :
« Maître, dans la Loi,
quel est le grand commandement ? »
JESUS lui répondit :
« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu
de tout ton cœur,
de toute ton âme et de tout ton esprit.
Voilà le grand, le premier commandement.
Et le second lui est semblable :
Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
De ces deux commandements
dépend toute la Loi, ainsi que les Prophètes. »

– Acclamons la Parole de Dieu.



Homélie de la messe du 25 octobre 2020 au Couvent Saint-Jacques à Paris


Tout dépend de ça. Et de ça seul. La Loi et les Prophètes sont résumés ainsi, par ce commandement. Un mot, un seul : aime !

On sait bien qu’être disciple de JESUS consiste à aimer. Qui l’ignore ? Ne l’a-t-on pas suffisamment entendu ? N’est-ce pas un peu trop de le réentendre encore une fois ? Est-ce que cela ne finit pas par être un peu trop mièvre cet amour que l’on doit donner sans condition ? Un peu trop sucré ? Un peu agaçant même. Et, surtout, bien naïf… Le monde n’est-il pas si dur ? Quant à l’homme, comment dire… Rapide à faire mal. Vite violent. Égoïste. Rancunier. Meurtrier même. Est-il seulement aimable ?

En écoutant la radio certains matins, au réveil, je me dis que non, souhaitant me rendormir au plus vite. Vraiment, il n’est pas aimable cet homme-là. Il faudrait être Dieu pour l’aimer. Et je ne le suis pas. J’ai mes limites. Ça oui.

Un jour je me suis même demandé si j’étais aimable moi-même. Oui, un jour. Vous savez ces jours où l’on se sent un peu décalé, étranger. Exilé. Peut-être cela vous est-il arrivé ? Un jour de fatigue. Un jour de souffrance. Un jour de solitude. Peut-être est-ce aujourd’hui pour vous devant votre télévision. Un jour de solitude chez vous, ou à l’hôpital, ou en prison. Un jour qui passe sans grande saveur.

Ce sont ces jours-là qui nous permettent peut-être de comprendre, par quelques éclairs, ce que le livre de l’Exode voulait dire quand il parlait de ces frères fragiles à qui il ne faut pas nuire. Ces jours où je comprends qu’il y a de l’étrange en moi, pour ne pas dire de l’étranger. Une pauvreté. Quelque chose d’inachevé. C’est quand on traverse le désert que l’on comprend l’importance des oasis. Quand le chemin est dur que la maison hospitalière est bienvenue. Quand on peine, que l’amour se réclame avec passion.

Alors ces textes d’aujourd’hui, comme des cadeaux, sont pour nous. Dieu en nous appelant à aimer nous dit, comme si c’était la première fois, sa tendresse.

Dans son encyclique toute récente, le pape François nous invite à être frères de tous. Des frères universels. Il en parle avec chaleur de cette fraternité, pointant son absence, trop souvent. La sécheresse d’un monde qui se croit ouvert, mais ne cesse de se fermer. Fratelli tutti. Frères des petits d’abord ; frères des pauvres d’abord. N’est-ce pas un peu naïf ?

C’est en regardant JESUS que tout prend, je crois, son sens. C’est en regardant JESUS que l’on comprend qu’il n’y a pas de naïveté dans le commandement d’aimer. Car celui qui nous invite à aimer, JESUS, sait, lui, ce qu’aimer veut dire. Il sait, lui, le poids du monde. Il en a croisé sur sa route des immigrés, des veuves et des orphelins, des malades et des pauvres. Ces petits que l’on appelle les hommes.

Il a croisé notre route à chacun. Le monde qui est le nôtre fut aussi le sien. Et il a croisé la haine au bout du chemin. La méchanceté des hommes, leur violence, il y a goûté. Leur lâcheté, il sait. La croix il l’a porté.

Alors il peut nous dire ce qu’est aimer. Ni un élan d’aveuglement face au monde, car l’amour ne rend pas forcément aveugle. Ni un refus de voir la réalité du monde en face. Non. Pas naïf pour deux sous, le Seigneur accueille. Il relève. Il pardonne. Lucide. Vrai. Il aime.

Aime comme je t’aime pourrait dire Dieu. Car je t’aime malgré ce que tu crois être. Je t’aime comme tu es. Je te couvre, toi et ton frère, de mon manteau et je veille sur toi comme sur un pauvre, un étranger. Et je reconnais en toi celui que j’aime de toute éternité.



Références bibliques : Ex 22, 20-26 ; Ps 17 ; 1 Th 1, 5c-10 ; Mt 22, 34-40


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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 16 Icon_minipostedMer 4 Nov - 7:33




Citation :
Évangile

« Réjouissez-vous, soyez dans l'allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux ! » (Mt 5, 1-12a)

Alléluia. Alléluia.
Venez à moi,
vous tous qui peinez sous le poids du fardeau,
dit le Seigneur,
et moi, je vous procurerai le repos.
Alléluia. (Mt 11, 28)


Évangile de JESUS Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
voyant les foules, JESUS gravit la montagne.
Il s’assit, et ses disciples s’approchèrent de lui.
Alors, ouvrant la bouche, il les enseignait.
Il disait :
« Heureux les pauvres de cœur,
car le royaume des Cieux est à eux.
Heureux ceux qui pleurent,
car ils seront consolés.
Heureux les doux,
car ils recevront la terre en héritage.
Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice,
car ils seront rassasiés.
Heureux les miséricordieux,
car ils obtiendront miséricorde.
Heureux les cœurs purs,
car ils verront Dieu.
Heureux les artisans de paix,
car ils seront appelés fils de Dieu.
Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice,
car le royaume des Cieux est à eux.
Heureux êtes-vous si l’on vous insulte,
si l’on vous persécute
et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous,
à cause de moi.
Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse,
car votre récompense est grande dans les cieux ! »

– Acclamons la Parole de Dieu.



Homélie de la messe de la Toussaint 2020 à Orsay


Nous venons de proclamer les béatitudes du Christ : nous sommes faits pour devenir bienheureux en le suivant. Ces béatitudes, JESUS les a vécues dans une vie d’homme réussie aux yeux de Dieu. Regardez-le, contemplez-le : c’est lui, l’Homme, l’Homme parfaitement réussi, le Saint de Dieu. Il ne se contente pas d’instruire la foule et ses disciples sur la montagne, surtout, il accomplit les béatitudes dans sa vie d’homme réussie aux yeux de Dieu.

Il dit qu’il inaugure en sa personne la vie de Dieu qu’il vit de toute éternité. Il dit qu’il est un pauvre devant son Père en recevant tout de lui. Il dit qu’il est un doux quand il rejoint la brebis égarée jusque dans ses propres errances et qui la porte sur son cœur. Il dit qu’il pleure devant son ami Lazare qui est mort, devant le père Jacques Hamel, Samuel Paty, ces deux femmes et Vincent le sacristain égorgés jeudi à Nice et tant d’autres. Tant d’autres martyrs de la folie meurtrière de certains. Il dit qu’il a faim et soif de la justice quand la prostituée est mal jugée.

Lui qui s’appuie sur son Père, il dit qu’il est la paix de Dieu à ceux qui tuent au nom de Dieu. Il dit qu’il est insulté, persécuté, martyrisé quand il annonce la Bonne Nouvelle de son Père et qu’on cherche à le supprimer, lui qui incarne sa vie d’homme réussie aux yeux de Dieu. Et quand tout est accompli sur la croix, il dit que sa récompense est grande quand il reçoit de son Père la résurrection qui restitue à notre monde meurtri sa ressemblance divine.

Nous sommes invités aujourd’hui à vivre notre marche en pèlerins, parfois dans la grande épreuve, parfois en lavant nos vies dans le sang des hommes, mais blanchies par le sang de l’Agneau, avec tous ceux qui nous précèdent et que nous irons honorer dans nos cimetières ou dans notre cœur, et avec ceux qui nous suivront dans le temps.

Nous croyons, -et c’est l’espérance qu’il faut redire à temps et à contre temps-, que nous serons revêtus de blanc par le Christ lui-même, gratuitement, en recevant de lui la sainteté que, certainement pour une part, nous vivons déjà. Je pense en disant cela à tous les saints et les saintes de la vie quotidienne : cette personne paralysée sur son fauteuil qui donne son sourire ; ce mari qui sert son épouse alors qu’elle ne le reconnaît même plus ; ces parents qui restent en lien avec leur grand ado plongé dans la toxicomanie ; ce prisonnier qui prie pour sa victime et qui, à genoux, implore à Dieu son pardon… tous ces saints et ces saintes du quotidien que j’aime tant et pour qui je prie de m’aider devenir saint. Quoiqu’il arrive. Car c’est ma vocation

Frères et sœurs, avec saint François d’Assise, héraut du dialogue avec tous les habitants de la terre, avec le Sultan qu’il a découvert non pas comme un ennemi à abattre mais un frère à aimer, frère François si délicat et respectueux de dame notre mère la terre, réapprenons à vivre avec les autres. Même confinés, surtout confinés. Recevons de Dieu cet appel à être bien-heureux à être une graine de saint pour rendre les autres bien-heureux. Ne laissons jamais seul un de nos proches, un malade, une maman, un papa. Même par zoom ou par skype. Prenons soin les uns des autres. N’attendons pas que l’autre soit meilleur pour l’aimer car il attend d’être aimé pour devenir meilleur. Respectons-nous dans nos différences comme l’a si bien montré François d’Assise, pour défaire les murs qu’hélas nous bâtissons pour nous protéger de l’autre. Réapprenons la courtoisie avec nos frères et sœurs d’autres religions ou sans confession en aimant ce qu’il y a de vrai, de beau et de bon en eux plutôt que d’exhiber ce qui pourrait les blesser. Donnons, quoi qu’il en coûte, le meilleur de nous-mêmes, ce bienheureux que je suis déjà parce que j’ai décidé de suivre le Christ. Jusqu’au bout de l’amour. Être une graine de saint, pour être bon pour les autres, comme le Christ.

Alors, en présence de tous les vivants de la terre et du ciel, avec Marie qui est la première d’entre nous à vivre de cette sainteté de Dieu, nous deviendrons qui nous sommes, fils et filles de Dieu, des saints assemblés pour chanter le Seigneur : « Louange et gloire, sagesse et action de grâce, honneur, puissance et force à notre Dieu pour les siècles des siècles » !


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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 16 Icon_minipostedMar 10 Nov - 8:41



Citation :
Évangile

« Voici l’époux, sortez à sa rencontre » (Mt 25, 1-13)


Alléluia. Alléluia.
Veillez, tenez-vous prêts :
c’est à l’heure où vous n’y pensez pas
que le Fils de l’homme viendra.
Alléluia. (cf. Mt 24, 42a.44)

Évangile de JESUS Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
JESUS disait à ses disciples cette parabole :
« Le royaume des Cieux sera comparable
à dix jeunes filles invitées à des noces,
qui prirent leur lampe
pour sortir à la rencontre de l’époux.
Cinq d’entre elles étaient insouciantes,
et cinq étaient prévoyantes :
les insouciantes avaient pris leur lampe sans emporter d’huile,
tandis que les prévoyantes avaient pris, avec leurs lampes,
des flacons d’huile.
Comme l’époux tardait,
elles s’assoupirent toutes et s’endormirent.
Au milieu de la nuit, il y eut un cri :
‘Voici l’époux ! Sortez à sa rencontre.’
Alors toutes ces jeunes filles se réveillèrent
et se mirent à préparer leur lampe.
Les insouciantes demandèrent aux prévoyantes :
‘Donnez-nous de votre huile,
car nos lampes s’éteignent.’
Les prévoyantes leur répondirent :
‘Jamais cela ne suffira pour nous et pour vous,
allez plutôt chez les marchands vous en acheter.’
Pendant qu’elles allaient en acheter,
l’époux arriva.
Celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle des noces,
et la porte fut fermée.
Plus tard, les autres jeunes filles arrivèrent à leur tour et dirent :
‘Seigneur, Seigneur, ouvre-nous !’
Il leur répondit :
‘Amen, je vous le dis :
je ne vous connais pas.’

Veillez donc,
car vous ne savez ni le jour ni l’heure. »

– Acclamons la Parole de Dieu.



Vers quoi marchons-nous ? | Homélie de la messe du 8 novembre 2020 à Paris


Vers quoi marchons-nous ? Vers la fin du monde ? Vers la fin d’un monde ? L’évangile nous propose une perspective tout autre : nous sommes en route vers des épousailles. « Le Royaume des Cieux sera comparable à dix jeunes filles invitées à des noces ». La parabole est une énigme, elle ne dit pas tout, elle appelle ceux et celles qui l’entendent à réfléchir encore et toujours.

Les dix jeunes filles vierges invitées à des noces sont promises à en connaître un jour la joie, elles l’anticipent en accompagnant l’épousée du jour. L’humanité est appelée à la joie des invités : ils entrent dans la joie des époux comme une promesse pour leur propre joie. Mais l’époux tarde. Nous savons bien tous ce que cela veut dire, nous l’éprouvons suffisamment. Qui aura assez d’huile pour rallumer sa lampe lorsqu’enfin l’époux survient ? Ce n’est pas une question d’argent, car l’argent, en régime chrétien, se partage ; ce n’est pas une question de statut social ou ecclésial, car, en régime chrétien, l’huile d’allégresse de l’Esprit-Saint est donné en abondance à chacun.

La première lecture nous met sur une piste : l’huile de la parabole, ce pourrait être ce que l’Écriture sainte appelle la sagesse. Car la Parole de Dieu ne tombe pas sur l’humanité comme un décret arbitraire : elle vient rejoindre en nous l’intelligence et la volonté et notre liberté. Elle attend de nous, les humains, que nous la reconnaissions, que nous l’intériorisions, que nous l’aimions. Notre Créateur voudrait que nous communions avec son dessein, de notre mouvement intérieur le plus profond. Au fil du temps, nous avons à recueillir peu à peu ce que nous percevons de la sagesse de Dieu dans son œuvre créatrice, dans les expériences de la vie, dans les sagesses humaines et aussi dans ce que la Parole divine a parfois d’abrupt, pour que tout cela distille lentement en nous, à l’intime de notre liberté.

Ainsi se constitue en chacun une réserve aussi abondante que possible de sorte que notre liberté profonde, par laquelle nous nous engageons dans nos actes et nos pensées, soit imbibée constamment de la sagesse qui vient de Dieu. Cela ne se peut partager. Nous ne pouvons être sages pour les autres. Nous ne pouvons prendre la sagesse des autres. Nous pouvons, certes, nous indiquer les uns aux autres des ressources, nous pouvons désigner des lieux sûrs, des personnes sages, nous pouvons nous donner les uns aux autres des conseils mais le travail de la sagesse en chacun ne peut être que l’œuvre de chacun. La sage biblique nous dit encore deux choses : la sagesse nécessaire pour participer aux noces, il faut la viser en tout moment et occasion et, cependant, « au détour des sentiers, elle apparaît avec un visage souriant » à ceux et celles qui sont dignes d’elle.



Lorsque nous, évêques, nous nous réunissons à Lourdes en assemblée, nous recherchons ensemble la sagesse. Nous nous y entraidons par le partage de nos réflexions, par nos échanges impromptus, par le travail plus élaboré présenté par tel d’entre nous et nous nous aidons aussi à accueillir la Sagesse qui vient à nos devants, lorsque nous célébrons ensemble ou que nous méditons chacun dans notre chambre ou que nous nous regroupons devant la grotte de Massabielle. En cette année, pour la deuxième fois, nous avons été privés des conditions concrètes de ce chemin vers la sagesse. Nous subissons le confinement comme vous tous, frères et sœurs. Les visioconférences ont été un substitut et le chapelet de Lourdes, chaque jour, nous a placés devant la Mère de la sagesse, portés par la prière de beaucoup.

Les sujets que nous avons abordés reçoivent de la parabole de ce dimanche une certaine lumière. J’en recueille déjà ceci :

« Cultiver la terre » est une œuvre de sagesse. Il y faut de l’intelligence, de la volonté, de l’énergie, de la persévérance, et la coopération de plus de personnes qu’on ne l’imagine vu de loin. Il faut aussi de la sagesse du côté de ceux et celles qui se nourrissent : quels désirs expriment-ils, quelles exigences font-ils entendre, à quelle modération de leurs concupiscences s’exercent-ils ? Car tout repas ici-bas est déjà une anticipation des noces éternelles. Tout être humain donc a droit à se nourrir de manière convenable et même réjouissante.

Les abus sexuels et les abus de pouvoir spirituel brisent la réserve d’huile qui se préparait chez un jeune enfant ou adolescent ou qu’une jeune femme ou un jeune homme avait déjà constituée. Nous sommes conscients que tous les membres du Corps de l’Église voient leur réserve être abîmée par ces abus. Nous cherchons les voies qui pourraient permettre à celles et ceux qui ont été blessés de participer pleinement à la joie des noces. L’Époux l’attend de nous.

Nous voulons le proclamer : nous ne craignons pas la fin du monde parce que nous espérons la joie des noces. JESUS, qui raconte la parabole, ne vient pas pour nous claquer la porte au nez. Personne ne vient trop tôt, saint Paul l’a affirmé des défunts qui ont précédé le temps des apôtres, et personne n’arrive trop tard ; pour tous, il y a un moment favorable pour lequel nous devons nous disposer intérieurement et qu’il faudrait ne pas manquer. Nous le comprenons : nous sommes invités à des noces, et nous n’y entrerons pas si nous manquons à la sagesse de Dieu. Car l’honneur des invités, en entrant dans la joie des époux, est d’enrichir aussi cette joie. Or, la joie de l’Époux véritable sera de nous dire : « Venez les bénis de mon Père »,

Amen



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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 16 Icon_minipostedMar 17 Nov - 6:49



Citation :
Évangile

« Tu as été fidèle pour peu de choses, je t’en confierai beaucoup » (Mt 25, 14-30)


Alléluia. Alléluia.
Demeurez en moi, comme moi en vous, dit le Seigneur ;
celui qui demeure en moi porte beaucoup de fruit.
Alléluia. (Jn 15, 4a.5b)

Évangile de JESUS Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
JESUS disait à ses disciples cette parabole :
« C’est comme un homme qui partait en voyage :
il appela ses serviteurs et leur confia ses biens.
À l’un il remit une somme de cinq talents,
à un autre deux talents,
au troisième un seul talent,
à chacun selon ses capacités.
Puis il partit.

Aussitôt, celui qui avait reçu les cinq talents
s’en alla pour les faire valoir
et en gagna cinq autres.
De même, celui qui avait reçu deux talents
en gagna deux autres.
Mais celui qui n’en avait reçu qu’un
alla creuser la terre et cacha l’argent de son maître.

Longtemps après, le maître de ces serviteurs revint
et il leur demanda des comptes.
Celui qui avait reçu cinq talents s’approcha,
présenta cinq autres talents
et dit :
‘Seigneur,
tu m’as confié cinq talents ;
voilà, j’en ai gagné cinq autres.’
Son maître lui déclara :
‘Très bien, serviteur bon et fidèle,
tu as été fidèle pour peu de choses,
je t’en confierai beaucoup ;
entre dans la joie de ton seigneur.’
Celui qui avait reçu deux talents s’approcha aussi
et dit :
‘Seigneur, tu m’as confié deux talents ;
voilà, j’en ai gagné deux autres.’
Son maître lui déclara :
‘Très bien, serviteur bon et fidèle,
tu as été fidèle pour peu de choses,
je t’en confierai beaucoup ;
entre dans la joie de ton seigneur.’

Celui qui avait reçu un seul talent s’approcha aussi
et dit :
‘Seigneur,
je savais que tu es un homme dur :
tu moissonnes là où tu n’as pas semé,
tu ramasses là où tu n’as pas répandu le grain.
J’ai eu peur, et je suis allé cacher ton talent dans la terre.
Le voici. Tu as ce qui t’appartient.’
Son maître lui répliqua :
‘Serviteur mauvais et paresseux,
tu savais que je moissonne là où je n’ai pas semé,
que je ramasse le grain là où je ne l’ai pas répandu.
Alors, il fallait placer mon argent à la banque ;
et, à mon retour, je l’aurais retrouvé avec les intérêts.
Enlevez-lui donc son talent
et donnez-le à celui qui en a dix.
À celui qui a, on donnera encore,
et il sera dans l’abondance ;
mais celui qui n’a rien
se verra enlever même ce qu’il a.
Quant à ce serviteur bon à rien,
jetez-le dans les ténèbres extérieures ;
là, il y aura des pleurs et des grincements de dents !’ »

– Acclamons la Parole de Dieu.



Entre dans la joie de ton Seigneur | Homélie de la messe du 15 Novembre 2020 à Charleroi


Que souhaiteriez-vous qu’on dise à votre sujet… lors de votre éloge funèbre ?

Voilà la question assez radicale que je pose souvent à des personnes que j’accompagne, quel que soit d’ailleurs leur âge ! Que souhaitons-nous laisser dernière nous, le jour du grand passage, lorsque la mort surviendra comme un voleur ? Il ne s’agit pas de culpabiliser ou de regretter dès maintenant toutes les fois où nous aurions pu mieux aimer… Mais plutôt de se demander : “Que faisons-nous à présent pour que nos proches se souviennent de nous avec des paroles de joie ?”
Faut-il accumuler dès à présent des mérites ? Faut-il faire maintenant de grandes choses ? Le message de la parabole est surprenant et en réalité à la portée de chacun. Le serviteur qui entre dans la joie de son Maître a simplement été “fidèle pour peu de choses” !

Une personne au soir de sa vie m’a un jour dit : “Je pense avoir raté ma vie”. Cette personne —trop exigeante envers elle-même— ne se reconnaissait aucun talent particulier… mais elle était pourtant l’exemple même du serviteur, humble et fidèle en peu de choses ! Même si certains sont parfois durs avec eux-mêmes au point de penser que leur vie est un échec, l’évangile nous rappelle qu’il y a chez chacun de nous, à tout âge, des facettes de notre personnalité qui peuvent encore mûrir, grandir, bonifier avec le temps…

En ce sens, ne sommes-nous pas les trois serviteurs de la parabole à la fois ? Ne sommes-nous pas mêlés de peurs et de moments de confiance ; de lâcheté, mais aussi de courage, de ténèbres et de lumière ? N’y a-t-il pas des parties qui stagnent en nous, des capacités que nous n’acceptons pas, par timidité, par angoisse ? Lorsque la peur s’installe ainsi dans notre vie, parce que notre existence semble routinière, n’avons-nous pas envie d’enfouir l’unique talent de la vie, que nous avons tous reçu ? D’abandonner parce que nous avons l’impression de ne plus nous appartenir : « J’ai eu peur, et je suis allé cacher TON talent dans la terre ».

Cependant, à côté de nos colères et de nos peurs, il y a aussi des parties plus lumineuses en nous, où nous développons ce que nous avons reçu, selon nos capacités ! En ce sens, vivre c’est fondamentalement prendre le risque d’être soi-même, avoir le courage d’avancer et d’être fidèle, même en peu de choses… C’est cela qui procure de la joie ! Pour cela, il s’agit d’assumer, faire nôtre ce que nous n’avons finalement pas choisi pour nous-mêmes : notre culture, nos parents, nos capacités, nos talents, notre vie tout simplement… Ne voyons pas d’abord les capacités que nous n’avons pas, mais reprenons en main notre vie, sans avoir peur de décevoir, ou d’échouer.

Dans ce combat de tous les jours, reconnaissons humblement que nous ne sommes pas tous “égaux”. Nos talents, nos gènes, notre liberté, notre santé varient d’une personne à l’autre. Toutefois, si nous ne sommes pas égaux, nous pouvons vraiment être “équivalents” dans notre rapport à la vie, dans la façon avec laquelle nous faisons fructifier ce qui nous a été confié. Comment ? En étant fidèle en peu de choses : une relation ou une amitié entretenue, une promesse tenue, une main tendue…

Au-delà de nos différences, nous sommes vraiment équivalents. Lorsque nous nous ouvrons à la confiance, nous avons tous la même valeur aux yeux de Dieu. Les paroles du Maître sont en effet les mêmes pour ceux qui ont gagné 5 ou 2 talents ! Il ne félicite pas davantage celui qui a gagné davantage ! Si la vie ne nous a donc pas rendus égaux dans ce que nous avons reçu, nous pouvons donc découvrir une égalité dans la manière avec laquelle nous donnons notre vie… en devenant, comme le dit la seconde lecture, des fils et des filles de la lumière. La lumière se donne, la lumière se communique ! En ce sens, nous sommes tous et toutes, fils et filles de ce Dieu dont l’unique nature est de se partager, de se donner. Une vie n’a-t-elle pas plus de valeur dans la mesure où elle se donne ?

Alors, ne passons pas notre temps à essayer d’accumuler, d’acquérir les talents que nous n’avons pas, mais prenons plutôt le temps d’accueillir humblement les talents que nous avons reçus, pour devenir rayonnant en cette période si sombre.

Si nous vivons notre vie autrement, humblement, au lieu de rêver d’une autre vie ; si nous faisons la lumière sur ce que nous sommes pour devenir rayonnant, alors cinq talents deviendront vraiment cinq autres talents : cinq doigts de notre main fermée deviendront peut-être cinq autres doigts, ouverts pour donner. Deux talents deviendront deux autres talents, deux mains fatiguées par la vie, deviendront deux mains tendues, pour accueillir celui qui appelle.

Au-delà de nos différences et de nos inégalités, nous pouvons découvrir une telle fécondité, et être, chacun selon nos capacités, des fils et filles de la lumière, des fils et filles de Celui qui nous dit chaque jour “Très bien. Entre dans la joie de ton Seigneur” !

Amen.


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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 16 Icon_minipostedMer 25 Nov - 9:38




Citation :
Évangile

« Il siégera sur son trône de gloire et séparera les hommes les uns des autres » (Mt 25, 31-46)


Alléluia. Alléluia.
Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur !
Béni soit le Règne qui vient, celui de David notre père.
Alléluia. (Mc 11, 9b-10a)

Évangile de JESUS Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
JESUS disait à ses disciples :
« Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire,
et tous les anges avec lui,
alors il siégera sur son trône de gloire.
Toutes les nations seront rassemblées devant lui ;
il séparera les hommes les uns des autres,
comme le berger sépare les brebis des boucs :
il placera les brebis à sa droite, et les boucs à gauche.

Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite :
‘Venez, les bénis de mon Père,
recevez en héritage le Royaume
préparé pour vous depuis la fondation du monde.
Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ;
j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ;
j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ;
j’étais nu, et vous m’avez habillé ;
j’étais malade, et vous m’avez visité ;
j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi !’
Alors les justes lui répondront :
‘Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu...?
tu avais donc faim, et nous t’avons nourri ?
tu avais soif, et nous t’avons donné à boire ?
tu étais un étranger, et nous t’avons accueilli ?
tu étais nu, et nous t’avons habillé ?
tu étais malade ou en prison...
Quand sommes-nous venus jusqu’à toi ?’
Et le Roi leur répondra :
‘Amen, je vous le dis :
chaque fois que vous l’avez fait
à l’un de ces plus petits de mes frères,
c’est à moi que vous l’avez fait.’

Alors il dira à ceux qui seront à sa gauche :
‘Allez-vous-en loin de moi, vous les maudits,
dans le feu éternel préparé pour le diable et ses anges.
Car j’avais faim, et vous ne m’avez pas donné à manger ;
j’avais soif, et vous ne m’avez pas donné à boire ;
j’étais un étranger, et vous ne m’avez pas accueilli ;
j’étais nu, et vous ne m’avez pas habillé ;
j’étais malade et en prison, et vous ne m’avez pas visité.’
Alors ils répondront, eux aussi :
‘Seigneur, quand t’avons-nous vu
avoir faim, avoir soif, être nu, étranger, malade ou en prison,
sans nous mettre à ton service ?’
Il leur répondra :
‘Amen, je vous le dis :
chaque fois que vous ne l’avez pas fait
à l’un de ces plus petits,
c’est à moi que vous ne l’avez pas fait.’

Et ils s’en iront, ceux-ci au châtiment éternel,
et les justes, à la vie éternelle. »

– Acclamons la Parole de Dieu.


Le Seigneur marche dans les nuées | Homélie de la messe du 22 Novembre 2020 à Paris


La Bible est un livre rempli de moutons. Il y en a partout, de la Genèse à l’Apocalypse. Et d’ordinaire, je n’aime guère être comparé à un mouton. Je ne me sens pas de bêler, je n’ai pas le tempérament grégaire et je ne suis guère laineux. Pourtant je dois reconnaître qu’en ce moment, je suis un peu comme un mouton sous l’orage. Mouillé, désemparé et seul.

C’est pourquoi la prophétie d’Ézechiel prend un sens nouveau. « Je veillerai sur mes brebis, j’irai les délivrer dans tous les endroits où elles ont été dispersées, un jour de nuages et de sombres nuées » : dispersés, nous le sommes, frères et sœurs, dispersés par le confinement, devant nos postes de télévision, seuls, et appelant le jour où nous pourrons nous retrouver, nous parler, nous embrasser. L’orage gronde et roule sur les collines de Judée et il semble ne jamais devoir s’arrêter.

Mais ce qu’annonce l’Écriture aujourd’hui, ce que signifie cette fête du Christ-Roi qui termine l’année liturgique, c’est que le Seigneur vient. Il marche dans l’orage, dit l’Apocalypse, et il vient pour nous rassembler, pour nous rassurer. Pour nous sauver. Ce sont des paroles d’espérance.



L’espérance, je crois, manque à notre temps. Le futur semble à beaucoup d’entre nous aussi bouché qu’un ciel de novembre. Et je ne parle pas seulement de l’épidémie. Elle aura bien une fin. Je pense aussi à toutes sortes de sujets de préoccupation que je ne dirai pas pour ne pas achever de vous plomber l’horizon.



Mais la Parole de Dieu est d’abord une parole d’espérance. La Promesse du Seigneur, c’est qu’il vient. Il vient dans nos vies, il vient nous prendre dans ses bras, il vient essuyer nos larmes. Il vient justement quand nous ne croyons plus qu’il viendra, quand les rideaux de pluie sont si forts que nous ne voyons plus ni nos frères, ni l’avenir. Il vient au moment où l’espoir est perdu, contre toute probabilité. C’est ce qu’il a promis, c’est ce que nous espérons.



Vendredi dernier, j’ai enterré mon père. Beaucoup d’entre vous, la majorité sans doute, a connu cette épreuve de la mort d’un parent. Elle n’épargne personne, et elle est rude. Dans ce cimetière du Périgord, nous étions un petit troupeau familial, un peu égaré par des deuils successifs et très rapprochés, un peu assommé par tous ces coups de tonnerre.

Et pourtant, nous avons redit au vent de novembre, au silence de la campagne, au ciel et aux collines du Périgord, nous avons redit que mon père est vivant, que les épreuves que nous subissons seront vaincues, que la joie reviendra dans notre famille. Nous l’avons redit parce que nous sommes chrétiens, nous sommes les enfants de Dieu et il nous sauvera. Nous l’avons redit le front tendu, les dents serrées, mais nous l’avons redit quand même. Et d’une voix forte.

Nous l’avons dit et vous, qui exprimez la même confiance en participant, chez vous, de loin, tant bien que mal, à cette messe, vous le dites aussi : chrétiens, nous avons fait le choix d’espérer. D’espérer dans le Dieu qui marche sur les nuées, le Dieu qui sèchera les toisons et les pleurs, le Dieu qui vient sauver tous ceux qui ont essayé d’aimer.




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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 16 Icon_minipostedMar 1 Déc - 9:12



Citation :
Évangile

« Veillez, car vous ne savez pas quand vient le maître de la maison » (Mc 13, 33-37)


Alléluia. Alléluia.
Fais-nous voir, Seigneur, ton amour, et donne-nous ton salut.
Alléluia. (Ps 84, 8)

Évangile de JESUS Christ selon saint Marc

En ce temps-là,
JESUS disait à ses disciples :
« Prenez garde, restez éveillés :
car vous ne savez pas
quand ce sera le moment.
C’est comme un homme parti en voyage :
en quittant sa maison,
il a donné tout pouvoir à ses serviteurs,
fixé à chacun son travail,
et demandé au portier de veiller.
Veillez donc,
car vous ne savez pas
quand vient le maître de la maison,
le soir ou à minuit,
au chant du coq ou le matin ;
s’il arrive à l’improviste,
il ne faudrait pas qu’il vous trouve endormis.
Ce que je vous dis là, je le dis à tous :
Veillez ! »

– Acclamons la Parole de Dieu.


Demeurer vigilant avec Marie, mère de consolation | Homélie de la messe du 29 Novembre 2020 à Paris


Dans le climat actuel, toujours confinés chez nous, nous éprouvons un sentiment diffus : l’obscurité semble dominer plus que la clarté. Et de nombreuses incertitudes nous inquiètent. En méditant cet évangile, m’est revenu un souvenir peut-être partagé par plusieurs d’entre vous.
Lorsque j’étais enfant, j’avais le souci de ne pas être seul dans la nuit. Pour m’endormir après une lecture et une prière, je demandais à un de mes parents de laisser apparaître dans l’obscurité de la chambre au moins un rayon de lumière émanant d’une lampe posée au loin dans le couloir.
Désir de calmer la peur du noir !
Cela ne rendait pas la nuit beaucoup plus lumineuse, mais au moins éprouvais-je la sécurité de voir cette veilleuse et de croire que l’obscurité ambiante ne durerait pas, que le jour viendrait poindre au terme de mon sommeil. Cette veilleuse préfigurait la réapparition du soleil.
L’inquiétude de l’enfant peut demeurer celle de l’adulte ! Quand l’environnement est bien sombre, il est besoin d’être éclairé par des rayons de lumière, par la parole du Christ même.
Mais aujourd’hui sa parabole peut effrayer aussi : elle annonce la venue par surprise du Maître et la possible défaillance de celui qui se serait endormi ! L’hôte est de marque. L’importance de l’événement à venir demande d’être particulièrement attentif et disponible : « Veillez donc ! ». JESUS appelle ses disciples à la vigilance, à être constamment prêt afin d’accueillir celui qui vient à nous, notre Maître.

« La personne vigilante, nous dit le pape François, est celle qui accueille l’invitation à veiller, c’est-à-dire à ne pas se laisser accabler par le sommeil du découragement, du manque d’espérance, de la déception ; et, dans le même temps, qui repousse la sollicitation des nombreuses vanités dont le monde déborde ». (Pape François, Angélus 3 décembre 2017)
En ce temps de 2e vague épidémique, sous le poids de la fatigue, du fatalisme, de l’inactivité, nous pouvons nous assoupir, nous laisser aller, tomber dans le désespoir, voire la dépression.
Si nous éprouvons la solitude ou qu’il ne nous est pas possible d’échanger, de pratiquer notre foi en communauté, de la nourrir ou de la vivre par l’exercice du partage, si nous ressentons une profonde fatigue physique et spirituelle, à défaut de vivre notre foi de manière habituelle, prenons le temps de contempler et découvrir la Vierge Marie, comme un beau modèle de vigilance afin de nous relever.

Elle a été la mère qui a gardé en elle et autour d’elle cette lumière, cette aptitude à veiller et demeurer prête. Elle l’a dit à sa première rencontre avec l’ange : « qu’il me soit fait selon ta parole ».
Et ce fiat n’a jamais été démenti.
Comme pour toutes les mères, l’attente fut celle d’une grossesse, temps d’espérance avant la naissance, temps des possibles mais aussi des incertitudes. Se confiant toute entière à Dieu après l’annonce de l’ange Gabriel, Marie a cheminé non sans porter en elle le fruit de la vie et de l’amour.
Et on imagine combien le Seigneur lui a donné de voir apparaître le signe de sa présence : par l’étoile dans la nuit à Bethléem, par le sourire de l’enfant, par ses paroles qu’elle gardait dans son cœur.
Ensuite, depuis les premiers temps de la mission de JESUS lors des noces de Cana durant lesquelles elle dira aux serviteurs “Faites tout ce qu’il vous dira”, jusqu’au pied de la Croix où elle se tiendra présente, elle nous communique toute sa foi vigilante.
J’ose même imaginer Marie, mère de JESUS, à l’égal de nos mères, venant apaiser la possible inquiétude de son enfant dans la nuit noire de leur maison à Nazareth. Elle n’avait pas de lampe à tenir allumer de façon prolongée car l’huile était précieuse, mais elle trouva sans doute les mots qui calment, en demeurant à côté de son fils. Elle veillait auprès de lui et le fit sa vie durant.

Désormais c’est de nous, dont elle prend soin et dont elle porte les prières auprès de son Fils.
Bernanos met dans la bouche du curé de Torcy : « Oui, pour bien prier la Vierge Marie, il faut sentir sur soi ce regard qui n’est pas tout à fait celui de l’indulgence … mais de la tendre compassion » (Georges Bernanos, Journal d’un curé de campagne). Nous dirions même de la consolation…

La Bonne Mère que nous aurions dû prier aujourd’hui en célébrant à Notre-Dame de la Garde à Marseille, Marie, notre Mère, demeure pour nous une présence rassurante et surtout elle se tient à nos côtés. Elle nous aide à demeurer des veilleurs, à rester éveillés même !

Alors redécouvrons le sens d’un geste simple. Au début de notre célébration nous avons allumé la première des bougies de notre couronne d’Avent. Peut-être l’avez-vous fait chez vous ou votre curé, pour vous, dans votre église paroissiale, peut-être allumerez-vous un cierge devant une statue ou une icône de Marie, un lumignon dans votre espace de prière personnel ou familial. Cette lumière aussi faible soit-elle, vient éclairer notre nuit.
Qu’elle manifeste donc notre vigilance dans la prière, notre désir de demeurer prêt, notre espérance que l’obscurité ne domine ni notre cœur, ni notre esprit, ni notre vie.
Que cette flamme apparemment fragile vienne raviver notre foi, qu’elle éclaire notre nuit et celle de nos frères et sœurs sur le chemin qui nous mène au Christ.

Veillons et prions comme Marie !




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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 16 Icon_minipostedMer 9 Déc - 9:03






Citation :
Évangile

« Rendez droits les sentiers du Seigneur » (Mc 1, 1-8)


Alléluia. Alléluia. Préparez le chemin du Seigneur,
rendez droits ses sentiers :
tout être vivant verra le salut de Dieu. Alléluia. (cf. Lc 3, 4.6)

Évangile de JESUS Christ selon saint Marc

Commencement de l’Évangile de JESUS,
Christ, Fils de Dieu.
Il est écrit dans Isaïe, le prophète :
Voici que j’envoie mon messager en avant de toi,
pour ouvrir ton chemin.
Voix de celui qui crie dans le désert :
Préparez le chemin du Seigneur,
rendez droits ses sentiers.
Alors Jean, celui qui baptisait,
parut dans le désert.
Il proclamait un baptême de conversion
pour le pardon des péchés.

Toute la Judée, tous les habitants de Jérusalem
se rendaient auprès de lui,
et ils étaient baptisés par lui dans le Jourdain,
en reconnaissant publiquement leurs péchés.
Jean était vêtu de poil de chameau,
avec une ceinture de cuir autour des reins ;
il se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage.
Il proclamait :
« Voici venir derrière moi
celui qui est plus fort que moi ;
je ne suis pas digne de m’abaisser
pour défaire la courroie de ses sandales.
Moi, je vous ai baptisés avec de l’eau ;
lui vous baptisera dans l’Esprit Saint. »

– Acclamons la Parole de Dieu.



VOICI VENIR DERRIÈRE MOI CELUI QUI EST PLUS FORT QUE MOI | HOMÉLIE DE LA MESSE DU 6 DÉCEMBRE 2020 À CHARLEROI

“Voici venir derrière moi celui qui est plus fort que moi”. Quelle humilité ! Connaissez-vous dans votre entourage beaucoup de personnes qui affirment aussi simplement ce que Jean Baptiste proclame ? Bien souvent, ne voulons-nous pas que ceux qui viennent après nous soient à notre hauteur, entrent dans notre vision des choses ? Certains parents ne souhaitent-ils pas que leurs enfants poursuivent ce qu’ils ont commencé ? Comme il est difficile de découvrir son seuil de compétences, ses limites, de passer la main, d’accepter que l’élève dépasse le Maître, d’écouter cette voix qui nous dit :  “Ne t’accroche pas !”, “Laisse faire” !

Accepter un commencement, voir un « ciel nouveau et une terre nouvelle » dans sa vie est un chemin parfois bien difficile à emprunter. Mais telle est la promesse que nous avons entendue aujourd’hui ! Et pour la recevoir, le prophète Isaïe nous rappelle un préalable : « Que tout ravin soit comblé, toute montagne abaissée ! ». Qu’est-ce à dire ?

Regardons la carte de notre cœur : ne faut-il pas abaisser en nous certaines prétentions, aplanir des différends ? Ne faut-il pas aussi relever ce qui peut renaître, élever un peu la voix de temps en temps ! Il s’agit d’être à la hauteur… de ce que nous sommes profondément… pour mettre les choses… à plat !

Dans le langage biblique, c’est l’expérience du désert : un lieu où on ne peut tricher. Prendre ainsi le chemin du désert, ce n’est pas déserter, fuir ses responsabilités ou être ascétique. Le désert est comme le vent de l’Esprit. Il n’est pas ce qui parle, mais ce qui nous fait parler et nous aide à donner de la voix, à être vrai, à mettre les choses à plat !

Traverser un temps de désert dans sa vie n’offre pas de réponses, mais suscite en nous des questions, car le désert est ce lieu par excellence où rien n’est tracé et où un nouveau commencement est résolument possible…

Le désert —qu’il soit pour nous solitude, lassitude, échec, maladie, déception ou séparation— nous ramène toujours à nous-mêmes, à celui ou celle que nous voulons être, mais aussi à celui ou celle dont nous ne voulons pas faire le deuil. Alors, quel que soit notre âge ou notre expérience, cherchons des routes dans nos déserts intérieurs : certains chemins nous ferons prendre de légitimes détours à cause de nos blessures. D’autres nous feront perdre du temps, vu nos maladresses ou nos peurs. D’autres chemins seront encore parsemés de tous les écueils de nos hésitations, de nos lenteurs. D’autres chemins nous sembleront par contre naturels, rassurant, familiers. Mais, avec patience, si par la parole nous mettons les choses à plat, tous ces chemins nous conduiront vers un nouveau commencement…

Pour découvrir cette extraordinaire promesse, Saint Paul nous rappelle la clé de la patience : « pour le Seigneur, un seul jour est comme mille ans, et mille ans sont comme un seul jour. Le Seigneur ne tarde pas à tenir sa promesse (…), il prend patience envers vous. ».

Prendre patience, croire en un nouveau commencement, c’est un peu redevenir comme un enfant… Non pas celui que nous avons été —comme s’il fallait revenir en arrière— mais celui qui est au fond de nous, toujours tourné vers un avenir. Car l’enfant rêve de cadeaux, de surprises, de nouveauté, de commencements. Il joue, pleure et s’émerveille face à l’immensité de la vie. Alors qu’être impatient revient à perdre son temps sans en offrir, être patient, par contre, consiste vraiment à donner de son temps… sans le perdre pour autant !

Finalement, seule la vraie patience permet d’investir en l’autre. Elle est la condition de possibilité d’un nouveau départ ! Être patient, n’est-ce pas manifester de l’empathie et de l’affection ? N’est-ce pas tracer une route pour quelqu’un, en lui laissant la liberté de la suivre ou non ?  N’est-ce pas finalement poser le regard de Dieu sur un être ? Car à tout âge les ravins du désespoir peuvent être comblés, les montagnes de nos petits égoïsmes peuvent être rabaissés.

Mais comment être patient, dans ce monde si impatient ?

En regardant vraiment le monde avec les yeux de Dieu. Avec un regard de consolation, toujours plus haut et plus profond que le nôtre.

Peut-être ne croyez-vous plus aujourd’hui en la capacité d’un proche, d’un membre de votre famille à avancer… La désespérance et l’impatience s’est peut-être installée. Posez sur lui le regard de Dieu, pour qui mille ans sont comme un jour. Il ne s’agit pas d’être naïf et d’ignorer les faces d’ombres de cette personne. Mais de regarder ses faces de lumière et lui parler « au cœur ». Soyez à la hauteur de ce qu’il est profondément et mettez les choses à plat. Vous y verrez un commencement !
Peut-être ne croyez-vous plus aujourd’hui en votre propre capacité ? Posez sur vous le regard de Celui pour qui mille ans sont comme un jour. Ne regardez pas le ravin qui doit encore être comblé, le chemin encore à faire, mais d’abord les Jean-Baptiste autour de vous. Sans que vous ne vous en rendiez compte, ces tuteurs vous préparent une route, un nouveau commencement.
Alors, soyons les uns pour les autres ces Jean-Baptiste, afin que tout homme, toute femme puisse être à la hauteur de ce qu’il est profondément, et ainsi accueillir la tendresse et la consolation de Dieu.

Amen




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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 16 Icon_minipostedSam 19 Déc - 9:24




Citation :
Évangile

« Au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas » (Jn 1, 6-8.19-28)


Alléluia. Alléluia.
L’Esprit du Seigneur est sur moi :
il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres.
Alléluia. (cf. Is 61, 1)

Évangile de JESUS Christ selon saint Jean

Il y eut un homme envoyé par Dieu ;
son nom était Jean.
Il est venu comme témoin,
pour rendre témoignage à la Lumière,
afin que tous croient par lui.
Cet homme n’était pas la Lumière,
mais il était là pour rendre témoignage à la Lumière.

Voici le témoignage de Jean,
quand les Juifs lui envoyèrent de Jérusalem
des prêtres et des lévites
pour lui demander :
« Qui es-tu ? »
Il ne refusa pas de répondre, il déclara ouvertement :
« Je ne suis pas le Christ. »
Ils lui demandèrent :
« Alors qu’en est-il ?
Es-tu le prophète Élie ? »
Il répondit :
« Je ne le suis pas.
– Es-tu le Prophète annoncé ? »
Il répondit :
« Non. »
Alors ils lui dirent :
« Qui es-tu ?
Il faut que nous donnions une réponse
à ceux qui nous ont envoyés.
Que dis-tu sur toi-même ? »
Il répondit :
« Je suis la voix de celui qui crie dans le désert :
Redressez le chemin du Seigneur,
comme a dit le prophète Isaïe. »
Or, ils avaient été envoyés de la part des pharisiens.
Ils lui posèrent encore cette question :
« Pourquoi donc baptises-tu,
si tu n’es ni le Christ, ni Élie, ni le Prophète ? »
Jean leur répondit :
« Moi, je baptise dans l’eau.
Mais au milieu de vous
se tient celui que vous ne connaissez pas ;
c’est lui qui vient derrière moi,
et je ne suis pas digne
de délier la courroie de sa sandale. »

Cela s’est passé à Béthanie, de l’autre côté du Jourdain,
à l’endroit où Jean baptisait.

– Acclamons la Parole de Dieu.


Suivre la lumière | Homélie de la messe du 13 Décembre 2020 à Lisieux


Savez-vous la joie que le Seigneur vient de me faire ? Il a bien voulu qu’il neige le jour de mon anniversaire. Bon, évidemment, je ne suis pas né en août. C’était il y a quelques jours. Ce n’était pas grand-chose, et le matin la neige a vite fondu, mais ça m’a rendu joyeux. Et pas que moi. Figurez-vous que vers minuit, un des frères de mon couvent, qui occupe la chambre à côté, m’a réveillé au téléphone pour me dire tout ingénument : « Tu as vu, il neige ! Bon anniversaire ! » A sa décharge, il vient des Philippines où il ne neige pas tous les jours non plus. Mais enfin, mon frère m’a bien fait comprendre qu’il faut savoir se réjouir de peu. Apprendre à voir ce qui éclaire, même en pleine nuit.

Ste Thérèse, elle, avait demandé de la neige le jour de sa prise d’habit au Carmel et elle l’a obtenue. Comme le disait Isaïe tout à l’heure, Thérèse pouvait ainsi tressaillir de joie dans le Seigneur, couverte du blanc manteau de la justice. La neige immaculée semblait envelopper par avance toute l’amertume de sa vie future. Thérèse, comme mon frère insomniaque, aurait pu ce jour-là ne pas voir la neige, ne pas y prêter attention. Ou pire, pester contre ces flocons à moitié fondus tout juste bon à vous faire glisser mais même pas assez compacts pour en faire un bonhomme. Mais au contraire, elle a mis en application le conseil de Paul tout à l’heure : « ce qui est bon, gardez-le ! » Pour elle, la neige, c’était un peu de douceur qui venait droit du ciel. Un cadeau à ne pas laisser tomber.

Jean-Baptiste aussi, lui, choisit de voir. Non pas la neige, mais la lumière. Toute sa vie il l’a guettée. Tellement, qu’il en devint lumineux lui-même. Tellement qu’on se pressait pour aller le voir de Jérusalem. Les prêtres, les lévites qui eux aussi cherchaient la même lumière. Mais voilà, Jean-Baptiste reflétait une lumière qui n’était pas encore là. Lorsque l’on se presse autour de lui pour l’interroger, Jean-Baptiste brille déjà de la lumière à venir. Il brille du Christ. La lumière qui vient, Jean-Baptiste la voit au milieu d’eux tous. Il la devine chez ceux qui accourent à lui, assoiffés de voir le Messie. Chez ceux qui viennent se faire baptiser, avides de conversion. Il voit la lumière de Dieu se refléter dans la beauté du désir des hommes et des femmes. Ceux qui veulent faire le bien et devenir meilleurs.


Ce matin, Jean-Baptiste nous regarde nous aussi, de son lumineux visage. Il voit en nous ceux qui viennent pour chercher la lumière et il nous redit : « Elle est au milieu de vous ! » Au milieu de nous, dans ce fatras de noires nouvelles qui nous accablent. Dans cet énième mois d’isolation et de pagailles. Dans ces célébrations de Noël avec ou sans neige, où on pourra faire la fête, mais pas trop, se réunir, mais qu’un peu… Il en faudra des Saintes Thérèse et des Saints Jean-Baptiste pour nous apprendre à voir.

Parce que le chrétien est justement celui qui n’éteint pas la lumière, qui n’éteint pas l’Esprit, comme le dit Paul. Mais qui la cherche. Le chrétien traque de ses yeux aiguisés où se cache la lumière. On le sait, la lumière ne se voit que si elle se reflète, ses rayons traversent l’air incognito si rien ne vient les arrêter. Ainsi la lumière du Christ éclaire secrètement la vie d’absolument tous les hommes, aussi sombre soit la nuit dans laquelle ils puissent être enfoncés. Elle nous précède tous cette lumière, surgissant de Bethléem, de ce passé lointain où JESUS est venu parmi les siens pour éclairer les Nations. Elle nous devance encore, cette lumière, qui vient du Christ dans sa gloire. Elle nous appelle. Ainsi chacun de nous est enveloppé dans ce manteau de Lumière qui nous borde de bout en bout.

Alors, à vous de jouer. Cette semaine, je vous propose d’aller trouver un ami, une connaissance qui semble plongée dans le noir. Et de lui dire, en quelques mots simples, la part de lumière que, sans savoir, il reflète, malgré tout. Et puis priez, pour qu’il voit un jour d’où lui vient cette lumière et qu’il entende alors celui qui, depuis son cœur ardent tout entouré de flammes, n’a de cesse de nous redire : « Viens, suis-moi, Je suis la Lumière. »



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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 16 Icon_minipostedMar 29 Déc - 9:16





Citation :
Évangile

« L’enfant grandissait et se fortifiait, rempli de sagesse » (Lc 2, 22-40)

Alléluia. Alléluia.

À bien des reprises, Dieu, dans le passé,
a parlé à nos pères par les prophètes ;
à la fin, en ces jours où nous sommes,
il nous a parlé par son Fils.
Alléluia. (cf. He 1, 1-2)

Évangile de JESUS Christ selon saint Luc

Quand fut accompli le temps prescrit par la loi de Moïse
pour la purification,
les parents de JESUS l’amenèrent à Jérusalem
pour le présenter au Seigneur,
selon ce qui est écrit dans la Loi :
Tout premier-né de sexe masculin
sera consacré au Seigneur.
Ils venaient aussi offrir
le sacrifice prescrit par la loi du Seigneur :
un couple de tourterelles
ou deux petites colombes.

Or, il y avait à Jérusalem un homme appelé Syméon.
C’était un homme juste et religieux,
qui attendait la Consolation d’Israël,
et l’Esprit Saint était sur lui.
Il avait reçu de l’Esprit Saint l’annonce
qu’il ne verrait pas la mort
avant d’avoir vu le Christ, le Messie du Seigneur.
Sous l’action de l’Esprit, Syméon vint au Temple.
Au moment où les parents présentaient l’enfant JESUS
pour se conformer au rite de la Loi qui le concernait,
Syméon reçut l’enfant dans ses bras, et il bénit Dieu en disant :
« Maintenant, ô Maître souverain,
tu peux laisser ton serviteur s’en aller
en paix, selon ta parole.
Car mes yeux ont vu le salut
que tu préparais à la face des peuples :
lumière qui se révèle aux nations
et donne gloire à ton peuple Israël. »
Le père et la mère de l’enfant
s’étonnaient de ce qui était dit de lui.
Syméon les bénit,
puis il dit à Marie sa mère :
« Voici que cet enfant
provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël.
Il sera un signe de contradiction
– et toi, ton âme sera traversée d’un glaive – :
ainsi seront dévoilées les pensées
qui viennent du cœur d’un grand nombre. »

Il y avait aussi une femme prophète,
Anne, fille de Phanuel, de la tribu d’Aser.
Elle était très avancée en âge ;
après sept ans de mariage,
demeurée veuve,
elle était arrivée à l’âge de quatre-vingt-quatre ans.
Elle ne s’éloignait pas du Temple,
servant Dieu jour et nuit dans le jeûne et la prière.
Survenant à cette heure même,
elle proclamait les louanges de Dieu
et parlait de l’enfant
à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem.

Lorsqu’ils eurent achevé tout ce que prescrivait la loi du Seigneur,
ils retournèrent en Galilée, dans leur ville de Nazareth.
L’enfant, lui, grandissait et se fortifiait,
rempli de sagesse,
et la grâce de Dieu était sur lui.

– Acclamons la Parole de Dieu.



Dimanche de la Sainte-Famille de JESUS, Marie et Joseph | Homélie du 27 décembre 2020 à Salies-de-Béarn (Pyrénées – Atlantiques)


« Loué soit le Seigneur qui fait naître »




Je me demande, frères et sœurs, si les témoins présents au Temple ce jour-là n’ont pas pris le prophète Syméon pour un vieux fou. Et la prophétesse Anne pour une vieille folle.

On dit qu’ils attendaient le Messie. Il y avait beaucoup de monde en Israël, à cette époque-là, qui attendait le Messie. On dit encore que Syméon était persuadé qu’il ne mourrait pas avant d’avoir vu le Messie. Il y avait beaucoup de monde qui croyait, en effet, que l’arrivée du Messie était imminente. Israël frémissait, aux alentours de l’an 0, d’une inquiétude ou d’un espoir de fin des temps.

Mais ce que ces gens attendaient relevait plutôt de la catastrophe finale et de la chute fracassante des rois de ce monde. En tout cas, ce n’était pas un bébé.

Encore moins le bébé d’une famille pauvre qui avait l’accent de Nazareth, c’est-à-dire d’une bourgade impossible quelque part dans les montagnes de la Galilée. Ils n’attendaient certainement pas ça. Le Messie, pardonnez l’expression, le Messie n’était pas supposé mesurer quarante centimètres de long et gazouiller dans les bras de sa mère.

Et puis il y avait ceux, nombreux, qui n’attendaient rien, et ceux encore qui attendaient le pire. Jérusalem occupée, l’horrible Hérode au pouvoir, tous les signes étaient sombres… Et voilà que Syméon éclate en louange et crie que ses yeux ont « vu le Salut » et « la lumière qui se révèle aux nations ! » La lumière en question a dû faire un gentil sourire…

De l’an 0 à notre époque, frères et sœurs, il est facile de faire le rapprochement. Nous n’avons pas grand-chose à célébrer, ces temps-ci.

Sauf, peut-être, ce qui naît.

Et particulièrement chaque enfant qui naît, chaque enfant qui grandit. Chacune de ses vies nouvelles que nous tenons dans nos bras parce qu’elles sont fragiles, mais qui frémit d’espoir. Nous, les adultes, sommes assez marqués par les épreuves, les échecs et les déceptions. Pas seulement, certes, mais enfin, nous connaissons l’amertume. Et voici que notre regard est attiré sur ce qui naît. Ce qui vivra bien au-delà de nous.



Si dure que soit notre époque, pour nous, pour notre pays, pour notre Église, des enfants naissent, des fiancés se marient, des œuvres se créent, des amitiés se nouent, des cœurs se convertissent, des livres s’écrivent, et déjà dans ce triste hiver les jours rallongent. Si je pouvais, je ferais comme Syméon : je prendrais un enfant dans mes bras et je dirai : regardez !

Regardez, un enfant nous est donné. Il vit, il rit, il gigote, il a envie de s’échapper de mes bras et de s’élancer vers demain. Regardez cette merveille que Dieu a fait naître.

Et louez le Seigneur avec moi ! Tout est possible :

il sera astronaute, il sera boulanger, il sera berger dans les collines du Béarn, il sera joyeux, il sera doux, il sera fort, il sera saint. Tout est possible à cet instant, à l’instant de chaque naissance, de chaque création, de chaque commencement.

J’ai le bonheur d’être aumônier de jeunes. Car c’est un bonheur. À chaque fois que je rencontre ces adolescents, fût-ce dans une réunion « virtuelle », je vois toute cette vie qui éclate comme un arbre au printemps, toutes ces promesses qui ont pris chair devant mes yeux. Et à la fin d’une journée avec eux, je suis comme la vieille Anne, je parle d’eux et je loue le Seigneur. La vie jaillit, sans cesse, partout autour de nous. À nous de la voir avec un regard neuf, avec le regard émerveillé d’Anne et de Syméon, et, sans craindre de passer pour des vieux fous, ou des jeunes fous, de proclamer la louange du Dieu dont le Salut, chaque jour, même au creux des temps les plus sombres, se révèle à la face des peuples.




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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 16 Icon_minipostedMer 6 Jan - 9:58




Citation :
Évangile

Nous sommes venus d’Orient adorer le roi (Mt 2, 1-12)


Alléluia. Alléluia.
Nous avons vu son étoile à l’orient,
et nous sommes venus adorer le Seigneur.
Alléluia. (cf. Mt 2, 2)

Évangile de JESUS Christ selon saint Matthieu

JESUS était né à Bethléem en Judée,
au temps du roi Hérode le Grand.
Or, voici que des mages venus d’Orient
arrivèrent à Jérusalem
et demandèrent :
« Où est le roi des Juifs qui vient de naître ?
Nous avons vu son étoile à l’orient
et nous sommes venus nous prosterner devant lui. »
En apprenant cela, le roi Hérode fut bouleversé,
et tout Jérusalem avec lui.
Il réunit tous les grands prêtres et les scribes du peuple,
pour leur demander où devait naître le Christ.
Ils lui répondirent :
« À Bethléem en Judée,
car voici ce qui est écrit par le prophète :
Et toi, Bethléem, terre de Juda,
tu n’es certes pas le dernier
parmi les chefs-lieux de Juda,
car de toi sortira un chef,
qui sera le berger de mon peuple Israël. »
Alors Hérode convoqua les mages en secret
pour leur faire préciser à quelle date l’étoile était apparue ;
puis il les envoya à Bethléem, en leur disant :
« Allez vous renseigner avec précision sur l’enfant.
Et quand vous l’aurez trouvé, venez me l’annoncer
pour que j’aille, moi aussi, me prosterner devant lui. »
Après avoir entendu le roi, ils partirent.

Et voici que l’étoile qu’ils avaient vue à l’orient
les précédait,
jusqu’à ce qu’elle vienne s’arrêter au-dessus de l’endroit
où se trouvait l’enfant.
Quand ils virent l’étoile,
ils se réjouirent d’une très grande joie.
Ils entrèrent dans la maison,
ils virent l’enfant avec Marie sa mère ;
et, tombant à ses pieds,
ils se prosternèrent devant lui.
Ils ouvrirent leurs coffrets,
et lui offrirent leurs présents :
de l’or, de l’encens et de la myrrhe.

Mais, avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode,
ils regagnèrent leur pays par un autre chemin.

– Acclamons la Parole de Dieu.



Déroutés par la joie – Fête de l’Épiphanie | Homélie de la messe du 3 Janvier 2021 à Lille


Il y a quelque chose de surprenant dans le texte que nous venons d’entendre. Sans doute l’avez-vous remarqué. Les mages sont remplis de joie à la fin de leur périple, lorsqu’ils voient… l’étoile et non l’enfant ! Comme pour nous rappeler que la vraie étoile du récit n’est autre que l’enfant de la crèche… et que ce qui procure une joie profonde, ce sont nos lieux d’enfantement, de fécondité.
Cela, les mages ne le découvrent qu’à la fin de leur trajet !

Dans nos vies, il y a tant de signes et de paroles dont nous ne comprenons pas de suite la signification. Les mages, eux, ne se sont pas découragés en chemin. A nous de les suivre, patiemment. A nous de prendre des risques. De déplier la carte de notre ciel intérieur —quitte à faire des détours ! Prendre leur chemin, c’est aller d’enfantement en enfantement… Regardons leur route : ils viennent de l’orient, là où la lumière se lève, et marchent vers une autre lumière, celle du Christ qui nous relève !

Pour suivre la route des mages, n’ayons pas peur de demander de l’aide et regardons les proches autour de nous ! Ce sont autant d’astres qui nous aident à mettre au monde les valeurs auxquelles nous tenons. Regardons ces étoiles —parfois mystérieuses— qui nous entourent. N’éclairent-elles pas nos zones d’ombres et nos faces cachées lorsque nous sommes déboussolés ? Il y a d’abord ces personnes apparues subitement dans nos vies et qui ont provoqué des bouleversements… Il y a aussi ces étoiles filantes qui nous ont fait faire des erreurs, et nous ont fait grandir. Toutes ces rencontres fugaces qui nous ont marqué par leur éclat ; ou ces étoiles du berger qui nous ont offert leur fidélité. Contemplons enfin ces personnes qui nous ont précédé, ces étoiles éteintes depuis longtemps… mais dont la lumière nous atteint encore et nous aide à garder le cap.
Nos vies sont ainsi faites d’une constellation de rencontres, d’étoiles lointaines parfois, et pourtant si proches de notre cœur.

Prendre la route des mages, c’est quitter le lieu des sages, des “sachants”, pour nous laisser guider par autre chose finalement que nos propres désirs. Par les étoiles de nos proches. Et par le seul vrai roi du récit : l’enfant de la crèche, qui nous révèle un Dieu fragile, un Dieu libre, qui se laisse découvrir dans un simple geste maternant, dans n’importe quel lieu d’enfantement et de promesse.

Tous, nous dit Saint Paul, nous sommes « associées au partage de cette promesse » ! Chacun de nous peut faire ce chemin : découvrir une fécondité joyeuse, au-delà de l’échec et de l’erreur. Pour cela, ne soyons pas comme les prêtres et les scribes, immobiles, bloqués par une vérité qui ne les met pas en mouvement ! Allons au-delà de Jérusalem, à la crèche de Bethléem, vers notre propre enfantement ! Ouvrons le coffret de notre cœur et offrons myrrhe, or et encens, notre passé, notre présent, notre futur !

Quel que soit notre passé, offrons de la myrrhe. La myrrhe est ce qui embaume les morts. Il s’agit de dépasser ses histoires douloureuses, faire dans sa vie un deuil fécond, tourner la page du passé. Déposons dans la prière nos histoires blessées devant l’enfant de la crèche, et prenons en ce début d’année une nouvelle route, déroutante, avec confiance.

Qui que nous soyons, nous avons tous l’or de notre présent, ce bien le plus précieux et qu’il ne tient qu’à nous de donner. Déposons l’or notre quotidien au pied de la crèche, et offrons à ceux qui en ont le plus besoin le don de notre écoute, de notre présence.

Enfin, quels que soient nos projets, offrons l’encens de notre futur, même s’il est sombre, mystérieux. Mettons un parfum divin à nos relations, un goût de joie, d’humour pour que se dissipe la tristesse, pour qu’il y ait à nouveau de l’espérance, là où tout semble fermé.

Oui, malgré nos peurs et nos hésitations, déposons au pied de la crèche notre chemin : passé, présent, à venir. Et prenons une autre route ! C’est ce que je nous souhaite au seuil de cette nouvelle année ! Comme le dit l’expression, « Si nous faisons comme nous avons toujours fait, nous obtiendrons ce que nous avons toujours obtenu ! ». Mais si nous retournons chez nous par un autre chemin, nous découvrirons alors —les yeux pleins d’étoiles— des lieux insoupçonnés d’enfantement et de promesse.

Amen.




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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 16 Icon_minipostedMar 12 Jan - 9:34




Citation :
Évangile

« Tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie » (Mc 1, 7-11)


Alléluia. Alléluia.
Voyant JESUS venir à lui, Jean déclara :
« Voici l’Agneau de Dieu,
qui enlève le péché du monde. »
Alléluia. (Jn 1, 29)

Évangile de JESUS Christ selon saint Marc

En ce temps-là,
Jean le Baptiste proclamait :
« Voici venir derrière moi
celui qui est plus fort que moi ;
je ne suis pas digne de m’abaisser
pour défaire la courroie de ses sandales.
Moi, je vous ai baptisés avec de l’eau ;
lui vous baptisera dans l’Esprit Saint. »

En ces jours-là,
JESUS vint de Nazareth, ville de Galilée,
et il fut baptisé par Jean dans le Jourdain.
Et aussitôt, en remontant de l’eau,
il vit les cieux se déchirer
et l’Esprit descendre sur lui comme une colombe.
Il y eut une voix venant des cieux :
« Tu es mon Fils bien-aimé ;
en toi, je trouve ma joie. »

– Acclamons la Parole de Dieu.


Baptême du Seigneur | Homélie de la messe du 10 Janvier 2021 à Wavre (Belgique)


Nous venons d’entendre l’évangile de Marc : JESUS quitte Nazareth pour rejoindre Jean le Baptiste et se laisser « baptiser ». Un mot d’origine grec – qui veut dire « plonger » « immerger ». De Nazareth au Jourdain… ! Un tel itinéraire, il faut réaliser ce que cela représente comme « plongée » ! Nazareth est perché à 400 mètres d’altitude. Mais pour rejoindre le Jourdain, du côté de Jéricho, il faut descendre jusqu’à 250 mètres en dessous du niveau de la mer ! JESUS entame là une fameuse descente !… Mais c’est peut-être normal : comme un poète l’a dit, n’est-il pas venu comme étant le Très-Bas ! Aussi descend-il rejoindre des gens que ne se prennent pas pour des parfaits, des disciples de Jean qui veulent changer de vie. S. Paul parlera un jour de ce Christ JESUS qui s’est abaissé. Les icônes aiment nous représenter JESUS descendant au plus bas des enfers pour y rejoindre l’humanité empêtrée dans la nuit, dans la mort. Se faisant proximité, il nous tend la main pour nous tirer du côté de la vraie vie…

Ce qui me frappe, c’est de voir que c’est dans cette plongée de JESUS vers le Jourdain, que c’est au moment où il descend rejoindre ces hommes et ces femmes au creux de leurs manques, de leurs faiblesses, de leur péché, c’est dans cet abaissement que les cieux se déchirent, que Dieu prend la Parole et révèle à JESUS – et nous révèle – qui il est : « Tu es mon Fis bien-aimé », une expression venant tout droit des Ecritures pour parler du Messie de Dieu. C’est donc au moment où JESUS se fait humblement le Très bas, au moment où il rejoint les obscurités parfois profondes qui nous habitent que le Père désigne ce JESUS comme son Envoyé, son Témoin et à nul autre pareil. Dans cet abaissement où il se fait frère des humbles, proche des pécheurs, c’est là qu’éclate sa divinité. C’est donc que notre Dieu est comme ça. C’est donc là qu’on peut voir son Esprit à l’œuvre. Un Dieu qui, comme à Noël, nous rejoint à ras de terre, à fleur d’humanité. Le baptême de JESUS c’est comme une autre épiphanie : Dieu qui se manifeste là où ne l’attendait pas : un Dieu qui est la non-indifférence même à nos solitudes, à nos limites.

Cette fête ne nous parle pas d’un ailleurs, d’autrefois… Elle nous parle de ce que Dieu continue de faire et de dire aujourd’hui. Ce que le Père a dit à JESUS, il nous le dit à nous aussi ce matin. A notre baptême, nous avons été plongés dans son amour qui nous révèle notre identité la plus profonde : nous aussi, nous avons cette incroyable dignité : nous sommes enfants de Dieu. Aussi, ce matin, il nous redit tout bas à chacun : « Toi, tu es mon fils, toi tu es ma fille bien aimée ». Et il ajoute même – mais osons-nous le croire ? – : « En toi je trouve ma joie ! ». Être un baptisé, être chrétien, oui, c’est d’abord oser croire cela : qui que nous soyons, et où que nous en soyons, nous sommes de toutes parts environnés par un amour qui nous dépasse totalement et qui nous dit : « En toi, je trouve ma joie ».

Comme vous, peut-être, j’entends parfois cette voix soupçonneuse en nous qui tente de nous dire qu’en fait ce n’est pas possible. Qu’il faudrait au moins le mériter. Que ce n’est donc pas pour nous. C’est bien pourquoi Isaïe dit haut et fort que tout cela n’est pas une question d’argent. Qu’il n’y a rien à payer. C’est gratuit ! Cela se reçoit sans que je doive être à la hauteur. C’est un don pas un dû ! C’est un don gratuit : une grâce ! C’est d’ailleurs à cause de cela que consentir à ce don, cela fait vivre ! Isaïe le dit : c’est une affaire d’alliance, d’amitié. Et comme tout vrai lien d’amour gratuit, cela a aussi le don de nous projeter avec force dans la vie, dans la réalité telle qu’elle est. Même quand la réalité, comme ces temps-ci, n’est pas vraiment facile à vivre.

Écoutons ce que Jean le Baptiste dit de JESUS : « Il est plus fort que moi ». Quelle est donc cette force qui habite le Christ ? La force qu’il pourrait nous nous donner ? En fait : la seule force qui vaille. La force que donnent ceux qui se savent aimés et qui aiment en retour !

Durant ces mois éprouvants, qu’est-ce qui a pu nous aider à tenir bon sinon tous ceux qui sont venus à nous, se faisant aimants, solidaires, déclinant l’affection de toutes les façons possibles… Ils nous parlent de cette victoire qu’évoque la lettre de Jean : celle que seule donne l’amour. Une victoire sans bruit, qui se gagne souvent au travers de choses ordinaires, dans des gestes simples, au creux du quotidien. N’est-ce pas Isaïe qui évoquait la force que donne ceux qui se donnent gratuitement ; la force que donne ceux qui savent nourrir de ce qui rassasie vraiment ; la force que donne ceux qui ont une parole qui fortifie, souvent parce qu’ils savent écouter ; le relèvement que donnent ceux qui sèment miséricorde et pardon. Ceux-là – et parfois sans le savoir – sont comme la pluie et la neige qui descendent des cieux, abreuvent la terre, et apaisent les cœurs ! C’est cela la force de l’Esprit-Saint : c’est là qu’il agit.

Et si, pour affronter les défis de cette année, nous retrouvions avec enthousiasme notre baptême ? Son enchantement, sa force, sa joyeuse mission : avec le Christ il nous fait fils et filles de Dieu – puisse-t-il en Christ, nous envoyer comme sœurs et frères des hommes.



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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 16 Icon_minipostedMer 20 Jan - 9:44




Citation :
Évangile

« Ils virent où il demeurait, et ils restèrent auprès de lui » (Jn 1, 35-42)


Alléluia. Alléluia. En JESUS Christ, nous avons reconnu le Messie :
par lui sont venues la grâce et la vérité. Alléluia. (cf. Jn 1, 41.17)

Évangile de JESUS Christ selon saint Jean

En ce temps-là,
Jean le Baptiste se trouvait avec deux de ses disciples.
Posant son regard sur JESUS qui allait et venait, il dit :
« Voici l’Agneau de Dieu. »
Les deux disciples entendirent ce qu’il disait,
et ils suivirent JESUS.
Se retournant, JESUS vit qu’ils le suivaient,
et leur dit :
« Que cherchez-vous ? »
Ils lui répondirent :
« Rabbi – ce qui veut dire : Maître –,
où demeures-tu ? »
Il leur dit :
« Venez, et vous verrez. »
Ils allèrent donc,
ils virent où il demeurait,
et ils restèrent auprès de lui ce jour-là.
C’était vers la dixième heure (environ quatre heures de l’après-midi).

André, le frère de Simon-Pierre, était l’un des deux disciples
qui avaient entendu la parole de Jean et qui avaient suivi JESUS.
Il trouve d’abord Simon, son propre frère, et lui dit :
« Nous avons trouvé le Messie » – ce qui veut dire : Christ.
André amena son frère à JESUS.
JESUS posa son regard sur lui et dit :
« Tu es Simon, fils de Jean ;
tu t’appelleras Kèphas » – ce qui veut dire : Pierre.

– Acclamons la Parole de Dieu.



Rencontrer le Christ, une expérience bouleversante | Homélie du 17 Janvier 2021 à Fayl-Billot


« Voici l’Agneau de Dieu. » Nous sommes tellement habitués à cette appellation que nous n’y prêtons plus attention. Mais demandez aux personnes qui vous entourent ce qu’elle signifie, et vous verrez le résultat… En fait, en désignant JESUS de cette façon, Jean-Baptiste fait référence à l’offrande de la croix ! C’est un peu comme dans les enquêtes de l’inspecteur Columbo, où le dénouement est connu d’avance. Alors que nous sommes au début de l’évangile, nous est indiqué le sens de la mission du Christ, qui ne se dévoile pourtant qu’à la fin, dans sa mort et sa résurrection. « L’Agneau de Dieu », cela fait référence à l’agneau que le peuple hébreu immolait durant la fête de la Pâque, pour rappeler la sortie d’Egypte, la fin de l’esclavage. En le désignant comme l’Agneau de Dieu, Jean indique à ses disciples que JESUS est celui qui arrache l’humanité à la dureté de son existence, à la fragilité et à la mort ; celui qui dit aussi à tout être humain que sa vie est précieuse aux yeux de Dieu, qui l’aime intensément.

La rencontre avec le Christ change tout. Nous en avons le signe dans le changement de nom pour Simon. Changer de nom, c’est changer d’identité, changer de vie. « Tu es Simon (ce nom signifie : celui qui écoute), tu t’appelleras Képhas » (ce qui veut dire Pierre), lui dit JESUS. Simon devient le roc sur lequel les autres vont pouvoir s’appuyer. C’est lui qui mènera le groupe des apôtres, c’est lui qui demeure le point de repère pour toute l’Eglise, notamment à travers son successeur, le pape. Cette solidité du roc, Simon ne l’acquiert pas par ses propres moyens, parce qu’il aurait eu une bonne formation ou un tempérament à toute épreuve, il la reçoit. Au fil des siècles, nombreux sont ceux qui ont vu leur vie changée par la rencontre du Christ. Saint Antoine est de ceux-là. Un jour, il entend à l’église ce passage de l’Evangile : « Si tu veux être parfait, va, vends tout ce que tu possèdes et suis-moi. » Et c’est ainsi qu’il se retire dans le désert, pour vivre ce que l’on appellerait aujourd’hui une sobriété heureuse, confiant dans l’amour que Dieu porte.

Des relais pour cette rencontre

Que ce soit dans l’appel de Samuel, entendu en première lecture, ou celui de Simon-Pierre, nous constatons qu’il y a des relais : le prêtre Eli pour l’un, son frère André pour l’autre. Nous-mêmes avons bénéficié de relais tout au long de notre vie, pour nous aider à entendre l’appel du Christ et à le suivre : notre famille, dans la plupart des cas (nos parents, nos grands-parents), la communauté paroissiale, une personne de notre entourage dont le témoignage de vie nous a marqués, un livre spirituel qui nous a fait comprendre le désir de Dieu ou le message du Christ. La rencontre de celui-ci n’est pas nécessairement fulgurante, elle est parfois le fruit d’un long cheminement. Mère Teresa disait qu’elle reconnaissait le Christ sur le visage de tous ceux qu’elle soignait. Cela nous surprend peut-être. Un visage sympathique et souriant fait penser plus facilement à la beauté de Dieu que celui d’une personne abimée par la vie ou dépréciée par ses semblables, et pourtant…

Pourtant, « tout homme est une histoire sacrée, l’homme est à l’image de Dieu. » Ce cantique, déjà ancien, nous rappelle une vérité fondamentale, que nous oublions souvent. Dieu n’est donc pas à chercher dans les nuages, hors de ce monde, Il est là au milieu de nous, comme nous l’avons célébré à Noël. De plus, si nous bénéficions de relais pour le reconnaître, nous-mêmes sommes des relais pour les autres. Comment ? Par exemple dans le travail bien fait. La valeur d’un travail n’est pas uniquement l’illustration d’un savoir-faire. Elle donne sa dignité à celui qui l’a réalisé et montre le respect pour celui qui va en bénéficier. Saint Antoine effectuait son travail de vannier comme une prière, voyant en ce respect que je viens d’évoquer une marque d’amour, dans le Christ. Nous aussi, nous pouvons faire de notre travail une prière, parce qu’il devient lieu de rencontre – de l’autre et du Christ.

Oui, rencontrer le Christ change une vie, jusque dans les humbles gestes du quotidien, en lui donnant son sens. « La vie simple, aux travaux ennuyeux et faciles, est une œuvre de choix qui veut beaucoup d’amour » disait Paul Verlaine. Soyons les témoins de cette présence du Christ, de son Amour.

Amen.


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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 16 Icon_minipostedMer 27 Jan - 9:03





L’eau sortira du rocher et le peuple boira | Homélie du 24 Janvier 2021 à Grenoble


Les Hébreux, libérés du joug des Egyptiens par le passage de la Mer Rouge, avancent dans le désert vers la Terre Promise encore lointaine et inconnue. Durant cette traversée aride, ils font la dure expérience de la faim et de la soif, et ils murmurent contre Moïse. Tandis que celui-ci se tourne humblement vers Dieu, le peuple devient menaçant. Il avait obtenu sa délivrance par son obéissance à la Parole de Dieu, mais l’épreuve de la soif montre la faiblesse de sa foi. Seul Moïse cherche à entrer dans les vues de Dieu, à écouter sa Parole, à mettre en pratique ce qu’Il dit ; c’est grâce à sa foi que le peuple pourra boire : en effet, sur la Parole de Dieu, il frappe le rocher d’où jaillit l’eau vitale pour le peuple. Saint Paul verra dans ce rocher une préfiguration du Christ (1 Cor. 10, 4).

Et en effet, de manière très solennelle, lors de la fête des Tentes qui rappelle la marche au désert, JESUS invite ceux qui ont soif à venir à Lui. Par cette invitation, Il proclame qu’il est le véritable Rocher d’où jaillissent des fleuves d’eau vive pour combler la soif de ceux qui croient en Lui. Cette eau purifie, vivifie, désaltère pour la vie éternelle ceux qui se plongent en elle et y boivent. Elle devient, dans le cœur des croyants une source pure et féconde. C’est dans cette eau que nous sommes devenus chrétiens par la foi, ne faisant plus qu’un avec le Christ et entre nous.

L’Eglise est le rassemblement de ceux qui ont écouté la Parole de Dieu, qui ont cru, et qui ont été plongés dans les eaux du salut par le baptême ; elle est le peuple de Dieu, enraciné dans le peuple de la Première Alliance. Elle est le Corps du Christ, pleinement associée à son œuvre de salut. Elle est chargée de puiser l’eau vive au Rocher et de l’offrir à tous ceux qui ont soif. L’Eglise a mission de dispenser la grâce du Christ.

L’Eglise n’est rien sans le Christ ; hors nous nous sommes parfois considérés comme les propriétaires de l’eau du salut, les propriétaires de la grâce. Dès que les chrétiens oublient qu’ils ne sont ni le Rocher, ni les propriétaires de l’eau vive, les divisions surviennent au point de donner aux yeux du monde l’impression qu’il y a plusieurs rochers, plusieurs sources d’eau vive. Nous avons mis Dieu à l’épreuve en nous cherchant querelle les uns envers les autres et nous avons limité l’accès à l’eau vive en voulant nous l’approprier. Nous sommes bien trop préoccupés de nous-mêmes, et pas assez de la volonté de Dieu et de la soif de nos contemporains. Il est temps d’adopter l’attitude de Moïse et de nous tourner vers Dieu dont nous sommes les serviteurs ; il est temps d’accueillir sa volonté.

L’unité des chrétiens ne se fera pas en cherchant à savoir qui a raison ou par une sorte d’accord de compromis entre les différentes Eglises chrétiennes ; l’unité ne se fera pas si nous en restons à nos vues humaines obscurcies par nos péchés. Elle ne peut être que le fruit d’une conversion de chaque baptisé et de chacune de nos Eglises. Elle sera l’œuvre de Dieu, puisqu’Il y a un seul Dieu, un seul Berger de son peuple, le Christ, un seul Esprit Saint qui jaillit du cœur du Christ comme des fleuves d’eau vive. L’unité des chrétiens se fera si tous les baptisés se tournent ensemble vers le Christ par la foi, s’ils se mettent à son école, en cherchant comme Lui, avec Lui et en Lui la volonté du Père.

L’unité ne signifie pas uniformité. S’il y a un seul Rocher, une seule Source, l’Evangile évoque des fleuves d’eau vive, qui nous rappellent la diversité des dons de l’Esprit. S’il y a un seul Corps, il y a de nombreux membres pourvus de dons différents. De la Source unique coulent de nombreuses grâces qui portent des fruits variés. Depuis les origines de l’Eglise, l’Evangile s’est inculturée dans des peuples divers, laissant apparaître une grande richesse liturgique comme expression d’une même foi, et donnant naissance à des manières différentes de prier, de vivre la fraternité et de servir. L’Unique Esprit Saint répand ses dons variés dans tous les membres du Corps ; la démarche œcuménique nous a appris à reconnaître ses fruits dans les différentes Eglises. C’est pourquoi, il est temps de nous faire confiance et de nous mettre ensemble au service de l’unique Source !

Même si le chemin vers l’unité semble long, les rencontres que nous vivons, ici à Grenoble, les engagements communs que nous prenons, si modestes soient-ils, sont, avec la conversion et la prière, un signe fort d’espérance, et déjà un témoignage d’unité « afin que le monde croie ».

Que Dieu nous fasse persévérer sur ce chemin !


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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 16 Icon_minipostedMer 3 Fév - 8:04



Citation :
Évangile

« Il enseignait en homme qui a autorité » (Mc 1, 21-28)


Alléluia. Alléluia.
Le peuple qui habitait dans les ténèbres
a vu une grande lumière.
Sur ceux qui habitaient dans le pays et l’ombre de la mort,
une lumière s’est levée.
Alléluia. (Mt 4, 16)

Évangile de JESUS Christ selon saint Marc

JESUS et ses disciples entrèrent à Capharnaüm.
Aussitôt, le jour du sabbat,
il se rendit à la synagogue, et là, il enseignait.
On était frappé par son enseignement,
car il enseignait en homme qui a autorité,
et non pas comme les scribes.
Or, il y avait dans leur synagogue
un homme tourmenté par un esprit impur,
qui se mit à crier :
« Que nous veux-tu, JESUS de Nazareth ?
Es-tu venu pour nous perdre ?
Je sais qui tu es :
tu es le Saint de Dieu. »
JESUS l’interpella vivement :
« Tais-toi ! Sors de cet homme. »
L’esprit impur le fit entrer en convulsions,
puis, poussant un grand cri, sortit de lui.
Ils furent tous frappés de stupeur
et se demandaient entre eux :
« Qu’est-ce que cela veut dire ?
Voilà un enseignement nouveau, donné avec autorité !
Il commande même aux esprits impurs,
et ils lui obéissent. »
Sa renommée se répandit aussitôt partout,
dans toute la région de la Galilée.

– Acclamons la Parole de Dieu.



Cri, parole, autorité | Homélie du 31 Janvier 2021 à Achères


« Tais-toi ! » Dans la langue de l’Évangile, le verbe employé par JESUS est plus familier, plus rude encore. Il pourrait se traduire par : « ferme-la ! » Quand JESUS s’adresse aux esprits impurs, aux démons, il n’est pas poli, il ne fait pas dans la dentelle et ne prend pas de gants. JESUS impose le silence, non pas à l’homme rencontré dans la synagogue de Capharnaüm, mais à l’esprit hostile et maléfique qui le tourmente et qui parle à sa place.

Car il parle, cet esprit, il parle même fort bien, en apparence du moins. C’est un savant, sûr de lui : « je sais qui tu es », et sa connaissance de « JESUS de Nazareth », comme il le nomme avec exactitude, pourrait sembler une authentique affirmation de foi : « tu es le Saint de Dieu. » Dans cette synagogue où tous sont frappés, comme bouche bée, par l’enseignement de JESUS et son autorité, l’esprit impur est le seul à prendre la parole. Mais s’agit-il vraiment d’une parole ? Non, c’est tout le contraire, car en réalité, l’esprit impur, le démon, ne parle pas : il crie. Tout son discours n’est qu’un cri qui se donne des airs de parole, qui fait semblant de poser des questions à JESUS et de dire la vérité sur ce qu’il est. Cependant il se trahit lui-même, ce cri déguisé en parole. Vous l’avez remarqué, l’esprit impur tantôt dit « nous », tantôt dit « je » : en fait, il ne sait pas s’il est un ou plusieurs, singulier ou pluriel. Il n’est donc pas un sujet et, sans sujet, il ne peut y avoir de parole. La toute première question qu’il pose à JESUS : « que nous veux-tu ? », littéralement : « quoi entre nous et toi ? », cette question n’en est pas une, puisque c’est un refus de toute relation, donc de tout dialogue ou conversation, de tout échange de paroles.

« Tais-toi ! Sors de cet homme. » D’un coup, sans ménagement, JESUS met fin à la fausse parole de l’esprit impur qui, d’ailleurs, n’est plus qu’un « grand cri » lorsqu’il sort de cet homme. Fini le beau discours qui prétendait savoir et dire qui est JESUS pour mieux le rejeter. Finie l’illusion d’une parole articulée qui n’était que division, confusion et haine. L’homme, dont nous ne connaissons pas le nom, peut-être parce qu’il est un peu chacun de nous, est rendu à lui-même : il peut désormais être le sujet de sa propre parole et de ses actes.

Et si c’était cela l’autorité ? Si c’était cela, l’enseignement « nouveau » qui a tellement frappé les auditeurs de JESUS jusqu’à les stupéfier ? JESUS est la Parole en personne, il est la Parole même de Dieu qui fait taire, qui expulse les fausses paroles, mais qui, ainsi, rend la parole, la vraie parole humaine, et donc la liberté, à ceux qui ne l’avait plus, liés, possédés qu’ils étaient par un autre ou par d’autres qu’eux-mêmes.

Or voici que les disciples de JESUS, d’abord sidérés et muets, se mettent à parler eux aussi. Certes, c’est une parole encore un peu timide, balbutiante, un étonnement, une interrogation : « qu’est-ce que cela ? » Mais cette question, pour le coup, en est bien une, elle est vraiment parole, car ils se la posent les uns aux autres dans un dialogue, une recherche commune tout orientée vers ce JESUS qu’ils se sont mis à suivre.

Qu’attendons-nous, frères et sœurs, pour rejoindre cette grande conversation des disciples du Christ qui se poursuit tout au long des âges, qu’attendons-nous pour nous réjouir de cette parole libre que JESUS nous donne et nous redonne, qu’attendons-nous pour nous étonner et nous émerveiller à notre tour : « un enseignement nouveau, donné avec autorité ! »



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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 16 Icon_minipostedMar 9 Fév - 10:23




Citation :
Évangile

« Il guérit beaucoup de gens atteints de toutes sortes de maladies » (Mc 1, 29-39)


Alléluia. Alléluia.
Le Christ a pris nos souffrances,
il a porté nos maladies.
Alléluia. (Mt 8, 17)

Évangile de JESUS Christ selon saint Marc

En ce temps-là,
aussitôt sortis de la synagogue de Capharnaüm,
JESUS et ses disciples allèrent, avec Jacques et Jean,
dans la maison de Simon et d’André.
Or, la belle-mère de Simon était au lit,
elle avait de la fièvre.
Aussitôt, on parla à JESUS de la malade.
JESUS s’approcha,
la saisit par la main
et la fit lever.
La fièvre la quitta,
et elle les servait.

Le soir venu, après le coucher du soleil,
on lui amenait tous ceux qui étaient atteints d’un mal
ou possédés par des démons.
La ville entière se pressait à la porte.
Il guérit beaucoup de gens atteints de toutes sortes de maladies,
et il expulsa beaucoup de démons ;
il empêchait les démons de parler,
parce qu’ils savaient, eux, qui il était.

Le lendemain, JESUS se leva, bien avant l’aube.
Il sortit et se rendit dans un endroit désert,
et là il priait.
Simon et ceux qui étaient avec lui partirent à sa recherche.
Ils le trouvent et lui disent :
« Tout le monde te cherche. »
JESUS leur dit :
« Allons ailleurs, dans les villages voisins,
afin que là aussi je proclame l’Évangile ;
car c’est pour cela que je suis sorti. »

Et il parcourut toute la Galilée,
proclamant l’Évangile dans leurs synagogues,
et expulsant les démons.

– Acclamons la Parole de Dieu.


Tout le monde te cherche ! | Homélie du 7 Février 2021 – Dimanche de la Santé


Vous avez entendu tous ces « Aussitôt » dans l’Evangile ? Et aussi cette précipitation : après le coucher du soleil, JESUS guérit, et le lendemain il se lève tôt pour prier… JESUS est dans l’urgence !

Il y a bien des analogies avec ce que notre monde vit depuis ces confinements qui n’en finissent pas et singulièrement avec ce que vous vivez à l’hôpital, avec ce que nous vivons dans nos familles, avec ce que le Covid nous oblige à vivre !

Il y a urgence dans l’hôpital : avec ces appels de détresse, ces pleurs et ces peurs de mourir tout seul, ces urgences qu’il faudrait toutes prendre en compte en même temps. Oui, beaucoup d’entre vous, vous vivez ce « aussitôt », cette bousculade qui ressemble à un basculement.

Face à ces détresses, JESUS avait des pouvoirs qu’on aimerait bien avoir : expulser le mal, chasser les démons, guérir de la fièvre et d’autres maux ; Mais si on n’est pas JESUS avec ses pouvoirs de guérison, on est ses disciples ; et à défaut d’empêcher les démons de parler, on doit pouvoir apporter une présence évangélique à ces personnes malades. Il y a même un service dans l’Eglise pour cela. Le Service Evangélique des Malades.

Nous nous sentons souvent démunis, pas vraiment à la hauteur de ceux et celles qui appellent de jour et de nuit l’infirmière, l’aide-soignante ou l’aumônerie. Les malades ou les résidents en Ehpad attendent des choses que vous ne pouvez pas donner : la guérison évidemment. Mais aussi l’autorisation de faire rentrer dans la chambre quelqu’un de la famille, ou juste la possibilité de caresser un visage. Oui, derrière notre crise virale, se cache une crise vitale : une véritable expérience de mort sociale. Il ne faudrait pas ajouter à cette tragédie, l’impression d’une mort ecclésiale ou pire encore : d’une mort spirituelle: C’est la mission de l’aumônerie, et aussi de tout chrétien d’accompagner ceux qui nous précèdent sur le chemin de la souffrance! Ces personnes malades nous mettent devant nos propres limites et nos faiblesses. Mais dans le fond, c’est peut-être pas si mal, car c’est assez évangélique si je relis St Paul : « Avec les faibles, j’ai été faible, pour gagner les faibles ». L’accompagnement à l’hôpital ou à domicile ce sont deux personnes, deux faiblesses qui partagent ensemble un même chemin. Et qui se parlent. Et qui se touchent, et qui se taisent ensemble !

Au milieu de ces « aussitôt » et de ces appels, nous voyons JESUS qui s’occupe d’une simple fièvre ! Il va prendre le temps de soigner cette petite fièvre ; de bien faire ce qu’il a à faire. Il sait que chaque personne a ses besoins, ses attentes et que donner de son temps, c’est donner de l’amour personnalisé. Oui, à coup sûr, visiter un malade, c’est lui enlever une partie de sa maladie. Que soient bénis tous ceux qui le font au nom de JESUS et en leur propre nom !

Dans votre travail à l’hôpital, à domicile ou à l’Ehpad, dans votre « job » d’aidant, de soignant, vous êtes aussi un peu Job. Comme lui, vous avez le droit de penser que « vraiment la vie de l’homme sur la terre est une corvée ». « Le soir n’en finit pas, je suis envahi de cauchemars jusqu’à l’aube ». Et Job se plaint à Dieu : « souviens-toi Seigneur, ma vie n’est qu’un souffle ». Non seulement Job ose parler à Dieu dans sa souffrance, ce qui est déjà un bien beau signe de confiance, mais il ose aussi lui parler de sa souffrance. Il ne comprend pas ce qui lui arrive : Il n’y a pas de rationalité, pas de logique, pas de justification. Vous savez comme moi que la prière et la souffrance ne font pas forcément bon ménage : l’une –la souffrance- chasse souvent l’autre car « si Dieu était Dieu, il ne permettrait pas etc… etc…. ». C’est aussi la réaction de Job qui ne comprend pas ce qui lui arrive. Quand ses 3 amis vont débarquer dans sa vie pour le consoler, il va se révolter contre leurs raisonnements et il a raison. Et Dieu aussi lui donnera raison à la fin de l’histoire. De la même manière, on entend dans l’Evangile : « on parla à JESUS de la malade ». Ce n’est pas d’abord : « on parla de JESUS à la malade ». C’est le contraire. On ne peut pas toujours parler de Dieu à celui qui souffre, mais on peut toujours parler à Dieu de celui qui souffre.

Quand nous prions (ou quand nous tentons de prier) dans la souffrance, c’est parce que nous avons en fait, besoin d’une autre présence que celle de notre corps. En priant, nous faisons de notre corps un lieu spirituel et non seulement un lieu charnel. Nous supplions Dieu pour ne pas séparer ce qu’il a uni : notre corps et notre âme. Le mal n’est pas un problème, c’est un drame qui peut m’enlever le désir de Dieu et la force de prier. Or JESUS, « Dieu-qui-s’est-fait-homme » va accepter d’entrer dans la souffrance et pas n’importe laquelle : le supplice d’une croix ! Par Lui, avec Lui et en Lui, notre chair, qu’elle soit en bonne santé ou malmenée est le lieu de la rencontre entre Dieu et l’homme. Tout ce que nous vivons dans notre chair est aussi spirituel. Car depuis l’incarnation, le charnel est spirituel !

Le matin, JESUS se lève tôt pour aller prier. Job, lui, n’aime pas la nuit car c’est le temps des cauchemars. Pourquoi JESUS se lève-t ’il la nuit ? Est-ce qu’il se peut que ce soit pour rejoindre ceux qui ne dorment pas la nuit ? Je le crois. Parce qu’Il est Lumière dans nos nuits. La foi chrétienne, c’est que Dieu n’est plus extérieur à la souffrance. Il est à l’intérieur de la souffrance. Il s’est fait souffrance. Et souffrance rédemptrice. Ça n’explique pas pourquoi nous souffrons autant, mais ce lien que nous entretenons avec JESUS nous dit qu’Il est avec nous.

La puissance de Dieu que nous découvrons dans cet Evangile, c’est que JESUS s’est fait faible. Avec les faibles, Pour eux ! Reconnaitre cette faiblesse en JESUS, c’est reconnaitre comment Dieu est puissant. Reconnaitre cette faiblesse en nous, c’est garder en nous cette force spirituelle pour ne pas désespérer. Oui, JESUS : « tout le monde te cherche ».


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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 16 Icon_minipostedMer 17 Fév - 8:41




Citation :
Évangile

« La lèpre le quitta et il fut purifié » (Mc 1, 40-45)


Alléluia. Alléluia.
Un grand prophète s’est levé parmi nous,
et Dieu a visité son peuple.
Alléluia. (Lc 7, 16)

Évangile de JESUS Christ selon saint Marc

En ce temps-là,
un lépreux vint auprès de JESUS ;
il le supplia et, tombant à ses genoux, lui dit :
« Si tu le veux, tu peux me purifier. »
Saisi de compassion, JESUS étendit la main,
le toucha et lui dit :
« Je le veux, sois purifié. »
À l’instant même, la lèpre le quitta
et il fut purifié.
Avec fermeté, JESUS le renvoya aussitôt
en lui disant :
« Attention, ne dis rien à personne,
mais va te montrer au prêtre,
et donne pour ta purification
ce que Moïse a prescrit dans la Loi :
cela sera pour les gens un témoignage. »
Une fois parti,
cet homme se mit à proclamer et à répandre la nouvelle,
de sorte que JESUS ne pouvait plus entrer ouvertement dans une ville,
mais restait à l’écart, dans des endroits déserts.
De partout cependant on venait à lui.

– Acclamons la Parole de Dieu.


Osez la rencontre | Homélie du 14 Février 2021 à Metz


La lèpre, au temps de JESUS, n’est pas qu’une maladie. Elle est synonyme d’impureté, et est un facteur d’exclusion sociale. Le lépreux est mis au ban de la société. Comme l’indique le livre des Lévites, il doit habiter à l’écart et doit signaler sa présence sur l’espace public à l’aide d’une clochette, ce qui permet à tous de s’éloigner. C’est un intouchable, qui suscite chez beaucoup un sentiment de répugnance…

12 siècles après, c’est un tel sentiment qui habitait Saint François d’Assise, à qui est dédiée cette église. Or, un jour, alors qu’il parcourait la campagne à cheval, il rencontre un lépreux. Se faisant violence, il descend de son cheval, lui donne une large aumône, et lui baise la main. Et il dira dans son testament que cet épisode a provoqué un changement décisif dans sa vie.

Mais revenons au récit de Marc. Voilà que, transgressant la loi, le lépreux s’approche de JESUS, pour le supplier de le guérir, et JESUS est saisi de compassion. Un autre Francois, celui de Sales, la définit comme « l’affection qui nous fait participer aux souffrances de celui que nous aimons. » Pour JESUS, vis-à-vis de ce lépreux, comme aujourd’hui pour les petites sœurs des pauvres si actives sur ce territoire, la compassion est le moteur de l’action. Pour JESUS, elle l’emporte sur le respect des règles de la vie sociale. Il touche le lépreux, en bravant l’interdit. C’est une véritable provocation. Il aurait pu, pour le guérir, se contenter seulement d’un regard, d’une parole, d’un geste effectué à distance dans le respect des règles sanitaires… Non, il le touche. Car guérir le lépreux, ce n’est pas seulement lui rendre la santé, mais c’est surtout lui rendre sa dignité.

Il ne s’agit pas pour JESUS de simplement le guérir, mais de lui permettre de reprendre une place pleine et entière dans la société des hommes. Voilà pourquoi, avec fermeté, il le renvoie vers le prêtre, l’homme de l’institution, de manière à ce que puisse se mettre en route le parcours d’inclusion sociale. Nous savons aujourd’hui que, pour travailler à l’inclusion d’une personne marginalisée, il s’agit non seulement de l’accompagner de manière personnelle, mais aussi d’interpeller l’institution pour qu’elle lui redonne toute sa place dans le groupe.



Voilà donc le lépreux guéri ! L’histoire aurait pu s’arrêter là ! Mais tel n’est pas le cas dans ce récit. L’histoire se poursuit par la désobéissance du lépreux à la consigne donnée par JESUS de garder le silence. Car celui-ci avait peut-être perçu une ambiguïté dans la démarche de cet homme. Sa demande, complètement centrée sur son propre désir de guérison, l’empêche de se mettre véritablement à l’écoute de JESUS.

Et voici que l’homme, contrairement à ce que lui ordonnait JESUS, se met à proclamer et à répandre partout la nouvelle de sa guérison. Les mots employés ici par Marc ne sont pas le fruit du hasard : ce sont ceux-là mêmes qu’il utilisait au début de son Évangile pour définir la mission du Christ. Comme si Marc voulait nous faire sentir que cet homme se mettait en fait à parler à la place de JESUS, au point que ce dernier est alors obligé de se taire, ne pouvant plus entrer ouvertement dans la ville et devant rester dans des endroits déserts. C’est le monde à l’envers : c’est maintenant JESUS qui est mis à l’écart !

On comprend alors le sens de la consigne du silence. Alors que le geste de guérison, posé par JESUS, aurait dû parler par lui-même – « ce sera pour les gens un témoignage » disait-il -, voici que les commentaires enflammés qu’en fait le lépreux guéri deviennent finalement un obstacle à la possibilité même de rencontrer JESUS.

Paul, dans son adresse aux Corinthiens, nous met en garde. « Ne soyez un obstacle pour personne. » Car il est parfois un type de discours tenu sur Christ, qui empêche en fait les gens de pouvoir véritablement s’approcher de lui, afin de le rencontrer de manière personnelle.

Car, ne l’oublions pas, comme nous le révèle ce récit de Marc, JESUS est rempli de compassion pour tous les enfants, les femmes, les hommes que nous sommes, quelles que soient nos conditions de vie, quelles que soient les raisons de notre mal-être. Et si nous acceptions d’oser la rencontre…, et si nous acceptions de nous laisser toucher par Lui ! Amen !




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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 16 Icon_minipostedMar 23 Fév - 9:17




Citation :
Évangile

« JESUS fut tenté par Satan, et les anges le servaient » (Mc 1, 12-15)


Ta Parole, Seigneur, est vérité,
et ta loi, délivrance.
L’homme ne vit pas seulement de pain,
mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu.
Ta Parole, Seigneur, est vérité,
et ta loi, délivrance. (Mt 4, 4b)

Évangile de JESUS Christ selon saint Marc

JESUS venait d’être baptisé.
Aussitôt l’Esprit le pousse au désert
et, dans le désert,
il resta quarante jours,
tenté par Satan.
Il vivait parmi les bêtes sauvages,
et les anges le servaient.

Après l’arrestation de Jean,
JESUS partit pour la Galilée
proclamer l’Évangile de Dieu ;
il disait :
« Les temps sont accomplis :
le règne de Dieu est tout proche.
Convertissez-vous
et croyez à l’Évangile. »

– Acclamons la Parole de Dieu.



Le Royaume de Dieu, à notre portée | Homélie du 21 février 2021, 1er dimanche de Carême à Saint-Etienne-du-Rouvray


Frères et Sœurs,

Nous n’imaginons pas à quel point ce que le Christ vient de nous dire – « Le Royaume de Dieu est proche » – est vrai. Le Royaume de Dieu, oui, il est là, tout proche, à portée de main, à portée de cœur.

Parce qu’il suffit que nous en fassions notre désir, notre engagement, pour qu’il soit là. Comme une semence, une graine, même encore toute petite, mais si nous la laissons pousser et croître, elle va devenir un grand arbre, où bien des oiseaux du ciel pourront venir faire leur nid.

Le « Royaume de Dieu » : un arbre pour accueillir les oiseaux du ciel, où chacun peut venir faire son nid, et où en même temps les autres sont tout proches, dans un joyeux voisinage plein de chansons. Un royaume dont le roi n’a rien à voir avec nos royaumes terrestres, car la seule règle, la seule forme de relation qui y règne, c’est : « Tu aimeras ton Dieu de tout ton cœur, et tu aimeras les autres comme toi-même ». Rien d’autre ! Voilà pourquoi ce Royaume de Dieu est si proche de nous : tout simplement parce que c’est à notre portée d’aimer, bien plus que nous ne pensons – oui, nous sommes capables d’écouter, de partager, de donner gratuitement.

Voilà donc l’objectif de ce Carême qui s’ouvre aujourd’hui : croire que cette capacité de bonté est vraiment à notre portée, et nous y donner, nous y convertir.

Souvent, bien sûr, cette capacité est affaiblie, blessée, ou enfouie si profondément que nous ne la voyons plus, chez nous ou chez les autres.

Mais alors le Christ va nous guérir, nous relever. Il vient pour cela : guérir le mal qui nous blesse, celui que nous faisons comme celui que les autres nous font, pour justement relever en nous cette capacité à aimer qui est la nôtre. Quelles que soient nos fautes, notre violence, il vient libérer en nous cette bonté native que Dieu a mise dans notre cœur dès le premier moment de notre existence. Il a confiance en nous, lui – parce qu’il sait de quelle bonté Dieu nous a pétris.

Evidemment, le Christ, en annonçant cette bonne nouvelle, était totalement conscient de la réalité humaine. Il n’est pas un doux idéaliste. Il voyait la dureté de l’occupation que les Romains faisaient peser sur son peuple, l’injustice des puissants qui écrasent les petits et les humbles. Il savait la dureté de la vie, comme il savait la jalousie, la cruauté dont nous sommes capables. Et aujourd’hui, il sait l’individualisme égoïste de notre société mondialisée, les enfants victimes des abus sexuels, le refus du dialogue. Il sait le fanatisme religieux, comme ici même à St Etienne du Rouvray où notre frère Jacques Hamel a été assassiné.

Alors, quand le Christ nous dit : « le Royaume de Dieu est tout proche, parce que toi, tu es capable d’aimer », non, il n’oublie rien de tout cela.

Au contraire. C’est là, et parce qu’il y aurait tellement de quoi désespérer, qu’il nous affirme cette nouvelle incroyable : ce mal, si profond, eh bien il y a quelque chose d’encore plus profond, d’encore plus fort que nous pouvons trouver en nous : une force divine et humaine de communion fraternelle, celle que nous nommons l’Esprit saint, l’Esprit d’amour. En nous. Comme nous en avons le signe ici même dans cette communauté où vous choisissez, et rechoisissez, jour après jour, de reconstruire la paix, le pardon et la vie. Comme nous aussi nous en avons la preuve si souvent dans nos existences.

Alors, oui, c’est vrai, c’est un combat de tous les jours. Un combat qui « commence dans l’intériorité de chacun, dans le désir difficile et souvent douloureux de faire émerger, en soi, de soi, mais pas seulement pour soi, des mots et des actes au goût de lumière » (Catherine Chalier). Voilà le combat de conversion dans lequel ce Carême nous demande de nous engager, parce que le Royaume de Dieu est là, tout proche, à notre portée.

Une image, une belle image pour conclure, celle de l’arc-en-ciel qui nous était rappelée dans la 1ère lecture : oui, là même où l’humanité s’était engloutie dans le mal, Dieu fait briller son arc-en-ciel.

L’arc-en-ciel : toute cette diversité de couleurs qui sans rien perdre chacune de ce qu’elles sont, se rejoignent et s’unissent dans l’harmonie.

L’arc-en-ciel : le symbole de la paix car ces couleurs différentes viennent toutes d’une seule et même lumière, du même soleil de Dieu.

Le soleil qui brille dans le Royaume de Dieu. Ce soleil qui, déjà, s’est levé dans nos cœurs pour y faire naître des paroles, des gestes « au goût de lumière ».





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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 16 Icon_minipostedJeu 4 Mar - 10:09




Citation :
Évangile

« Celui-ci est mon Fils bien-aimé » (Mc 9, 2-10)

Gloire au Christ,
Parole éternelle du Dieu vivant.
Gloire à toi, Seigneur.
De la nuée lumineuse,
la voix du Père a retenti :
« Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le ! »
Gloire au Christ,
Parole éternelle du Dieu vivant.
Gloire à toi, Seigneur. (cf. Mt 17, 5)


Évangile de JESUS Christ selon saint Marc

En ce temps-là,
JESUS prit avec lui Pierre, Jacques et Jean,
et les emmena, eux seuls, à l’écart sur une haute montagne.
Et il fut transfiguré devant eux.
Ses vêtements devinrent resplendissants,
d’une blancheur telle
que personne sur terre ne peut obtenir une blancheur pareille.
Élie leur apparut avec Moïse,
et tous deux s’entretenaient avec JESUS.
Pierre alors prend la parole
et dit à JESUS :
« Rabbi, il est bon que nous soyons ici !
Dressons donc trois tentes :
une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. »
De fait, Pierre ne savait que dire,
tant leur frayeur était grande.
Survint une nuée qui les couvrit de son ombre,
et de la nuée une voix se fit entendre :
« Celui-ci
est mon Fils bien-aimé :
écoutez-le ! »
Soudain, regardant tout autour,
ils ne virent plus que JESUS seul avec eux.

Ils descendirent de la montagne,
et JESUS leur ordonna de ne raconter à personne ce qu’ils avaient vu,
avant que le Fils de l’homme
soit ressuscité d’entre les morts.
Et ils restèrent fermement attachés à cette parole,
tout en se demandant entre eux ce que voulait dire :
« ressusciter d’entre les morts ».

– Acclamons la Parole de Dieu.


La transfiguration | Homélie du 28 février 2021, 2e dimanche de Carême à Woluwe-Saint-Pierre (Belgique


Après le désert des tentations (rappelez-vous l’évangile de dimanche dernier), voici la Montagne de la Transfiguration (Marc, 9, 2 à 10). C’est l’étape lumineuse sur la route qui conduit à Pâques. C’est aussi l’étape capable d’éclairer notre route au cœur des incertitudes et des inquiétudes suscitées par cette pandémie dont on ne voit toujours pas, avec certitude, le bout du tunnel.
Je crois que la crise sanitaire que nous vivons est aussi une crise existentielle. Nos repères sont bousculés et les restrictions imposées finissent par peser sur le moral et sur ce qu’on appelle la santé mentale qui n’est pas sans incidence sur la vie spirituelle et religieuse.
L’évangile de ce 2ième dimanche du Carême nous invite à vivre une expérience de “transfiguration”. Étymologiquement, nous sommes invités à voir au-delà des apparences pour y reconnaître la présence du Christ venue éclairer nos chemins d’humanité. Nous sommes invités à mettre nos pas dans ceux des Apôtres Pierre, Jacques et Jean.

Quelles sont ces étapes ?

1) Ce n’est pas pour rien que l’évangile nous dit que JESUS fut transfiguré sur une haute Montagne. Dans l’évangile – et plus largement dans la Bible – la montagne n’est pas seulement un lieu géographique. Elle est, symboliquement, un lieu de révélation. C’est une façon de nous dire : “quelque chose d’important va se passer”. Il nous fait prendre à la fois du recul (“à l’écart”) et de la hauteur (“sur une haute montagne”).
Le sens de ce que nous vivons ne peut pas se comprendre sans cette attitude intérieure qui nous permet de ne pas en rester au niveau du superficiel qui est souvent le lieu de nos médiocrités. Il s’agit plutôt de faire le chemin où, comme dit un psaume, “amour et vérité se rencontrent ; justice et paix s’embrassent”. Je nous invite à mettre nos vies au diapason de l’amour, de la Vérité, de la justice et de la paix. Ce sont 4 clés qui ouvrent les portes du vrai bonheur.

2) On nous dit (dans l’évangile) que “JESUS fut transfiguré devant eux”. Il apparaît “dans sa gloire”, dit un autre évangéliste. La gloire n’est pas ce que nous en avons fait dans le langage courant. Dans la Bible – et donc aussi dans l’évangile – la gloire “doxa” en grec, c’est ce qui paraît sur nos visages quand ce que nous donnons à voir reflète et traduit ce qui se vit à l’intérieur. C’est cela “la Transfiguration” : c’est voir au-delà des apparences quand il nous est donné de “voir l’invisible”. Rien de moins que cela !
N’en restons donc pas aux apparences car, dit l’Écriture, “Dieu ne juge pas selon les apparences”. Que ce piège nous soit épargné. Combien de souffrances n’ont-elles pas pour origine cette façon de vivre uniquement sur le mode de ce qui est superficiel, factice et sans relief. La Transfiguration nous invite à porter un regard neuf, sur le Christ certes et d’abord, mais aussi sur tous ceux avec qui nous vivons ainsi que sur les événements du monde et de l’Église.

3) C’est alors que Moïse et Elie apparaissent au côté de JESUS. Ce sont deux grandes figures bibliques qui ont marqué l’Histoire du Peuple de Dieu. Leur Histoire s’éclaire par la présence du Christ transfiguré mais c’est le Christ Lui-même qui vient éclairer le chemin qui fut le leur et que la Bible nous relate.
Comme chrétiens, ne faisons jamais l’économie de ce qu’on appelle l’Ancien (ou le Premier) Testament. Leur Histoire est notre Histoire et JESUS Lui-même ne se comprend que comme celui qui vient accomplir ce que tant de prophètes ont annoncé.
Notez que, plus tard, sur une autre montagne qui est celle du Golgotha sur les hauteurs de Jérusalem, JESUS sera crucifié entre deux brigands. C’est le même mystère de l’Amour porté à son accomplissement : la gloire et l’Amour jusqu’à souffrir d’aimer, deux visages inséparables pour révéler qui est le Christ.

4) Dans le récit de la Transfiguration, c’est l’Apôtre Pierre qui prend la parole (JESUS ne dit rien, c’est sa présence qui parle !). Et Pierre dit : “il est heureux que nous soyons ici”. C’est le bonheur à l’état pur au point qu’il ajoutera : “dressons trois tentes : une pour toi, une pour Moïse et une pour Elie”. Ce n’est évidemment pas du camping dont il s’agit. La tente, c’est celle de la présence que nous traduisons dans nos églises par “tabernacle”.
Rien n’est plus grand que le Mystère de la présence qui se révèle dans la Vérité et dans la communion de l’Amour. C’est ce qu’ont dû expérimenter les Apôtres avec une densité insoupçonnée. Mais ce bonheur n’est pas un privilège qui leur est réservé. Il nous est décrit parce qu’il nous est donné si nous prenons le même chemin qu’eux.

5) Survint alors la nuée avec la voix du Père qui se fait entendre : “Celui-ci est mon Fils bien aimé; écoutez-le”.
° La nuée est, bibliquement, un signe de la présence de Dieu. Il y a la lumière mais ce n’est pas sans un voile qui empêche la clarté totale car, dit l’Écriture, “voir Dieu, c’est mourir”. La nuée, c’est la vision qui permet de garder le cap de l’Espérance. L’horizon n’est pas bouché. On dirait aujourd’hui qu’il y a des perspectives… car demain est possible.
° La “voix” n’est évidemment pas celle que les micros et caméras installés dans cette église Sainte-Alix peuvent capter mais il s’agit de cette voix intérieure venue des profondeurs du cœur. C’est la voix qui s’exprime dans toutes les langues parce qu’elle dit ce que le cœur peut entendre et ce que la foi peut faire comprendre.
Être croyant, c’est être sur la bonne fréquence, la bonne “longueur d’onde” qui permet d’ajuster nos curseurs au diapason de ce que Dieu veut nous dire. Même et surtout en cette période de pandémie.

6) Et puis vient le temps de redescendre dans la plaine. Ce fut, sans doute pour ces Apôtres, une expérience de ce qu’est l’éternité. Non pas l’absence du temps mais la plénitude du temps. La consigne du silence n’a pas pour but de les faire taire. C’est une façon de nous dire que cette “expérience” fut tellement intense que seule la Résurrection du Christ permettra le dévoilement de ce qu’ils ont vraiment vécu… et dont nous sommes aujourd’hui les heureux bénéficiaires.

7) Dieu nous accompagne sur nos chemins de vie. C’est ce qu’Il a fait avec Abraham et son fils Isaac (Genèse, 22, 1-2, 9-13 et 15-18). Dieu dit qu’Il ne veut pas de sacrifices humains. Il n’est pas celui qui se réjouirait de la mort de l’homme. Au contraire “La gloire de Dieu, c’est l’homme vivant”, dira Saint Irénée.
Je voudrais terminer en vous invitant, comme ce fut dit dans le film d’introduction de cette messe télévisée, à poser notre regard vers ces vitraux de notre église Sainte-Alix dont nous célébrerons le 20ième anniversaire de leur inauguration et de leur bénédiction le 6 mai prochain. L’Évangile du Christ transfiguré nous invite à laisser sa lumière nous rejoindre et nous pénétrer.

Seigneur ; fais de nous des passeurs de lumière.
Comme ces vitraux laissent passer la lumière du soleil sans atténuer sa clarté, donne-nous de laisser Ta lumière envahir nos cœurs.
À chacun(e), tu confies une couleur. Et c’est leur diversité qui fait leur beauté.
À chacun(e), tu donnes un morceau du vitrail car personne ne peut faire l’Unité à lui seul.
Donne-nous de rayonner de cette lumière qui jamais ne s’éteint, car tu en es la source intarissable et belle.

Amen.


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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 16 Icon_minipostedMar 9 Mar - 8:05




Citation :
Évangile

« Détruisez ce sanctuaire, et en trois jours je le relèverai » (Jn 2, 13-25)

Gloire au Christ,
Sagesse éternelle du Dieu vivant.
Gloire à toi, Seigneur.

Dieu a tellement aimé le monde
qu’il a donné son Fils unique,
afin que ceux qui croient en lui aient la vie éternelle.
Gloire au Christ,
Sagesse éternelle du Dieu vivant.
Gloire à toi, Seigneur. (Jn 3, 16)

Évangile de JESUS Christ selon saint Jean

Comme la Pâque juive était proche,
JESUS monta à Jérusalem.
Dans le Temple, il trouva installés
les marchands de bœufs, de brebis et de colombes,
et les changeurs.
Il fit un fouet avec des cordes,
et les chassa tous du Temple,
ainsi que les brebis et les bœufs ;
il jeta par terre la monnaie des changeurs,
renversa leurs comptoirs,
et dit aux marchands de colombes :
« Enlevez cela d’ici.
Cessez de faire de la maison de mon Père
une maison de commerce. »
Ses disciples se rappelèrent qu’il est écrit :
L’amour de ta maison fera mon tourment.
Des Juifs l’interpellèrent :
« Quel signe peux-tu
nous donner
pour agir ainsi ? »
JESUS leur répondit :
« Détruisez ce sanctuaire,
et en trois jours je le relèverai. »
Les Juifs lui répliquèrent :
« Il a fallu quarante-six
ans pour bâtir ce sanctuaire,
et toi, en trois jours tu le relèverais ! »
Mais lui parlait du sanctuaire de son corps.

Aussi, quand il se réveilla d’entre les morts,
ses disciples se rappelèrent qu’il avait dit cela ;
ils crurent à l’Écriture
et à la parole que JESUS avait dite.
Pendant qu’il était à Jérusalem pour la fête de la Pâque,
beaucoup crurent en son nom,
à la vue des signes qu’il accomplissait.
JESUS, lui, ne se fiait pas à eux,
parce qu’il les connaissait tous
et n’avait besoin d’aucun témoignage sur l’homme ;
lui-même, en effet, connaissait ce qu’il y a dans l’homme.

– Acclamons la Parole de Dieu.


3e dimanche de Carême | Homélie du 7 mars 2021 à Antony


Le chapitre deux de saint Jean s’ouvre sur les Noces de Cana puis suit directement l’évangile que nous venons d’écouter. La célébration d’un mariage qui ne se termine jamais parce que le bon vin a été laissé jusqu’à la fin, comme pour nous dire : faites attention, si maintenant commence le bon vin, alors attendez-vous à quelque chose de meilleur encore. Puis voilà que JESUS, juste après, monte à Jérusalem, fait un fouet avec des cordes et chasse les marchands de bœufs, de brebis, de colombes et les changeurs. Un contraste étonnant et qui me pousse à me demander : Pourquoi ?

Vous savez comme moi, chers fidèles et téléspectateurs que JESUS a souvent discuté violemment avec les pharisiens, mais jamais il n’est passé à l’acte. Ici, au contraire. Il semble que rien ne l’arrête. Sa colère est à son comble. Seigneur, pourquoi ? les marchands du temple ont toujours existé, tes parents ont dû, eux aussi acheter, deux colombes lors de ta présentation. Alors Seigneur, pourquoi ?

Je crois qu’il y a bien une raison fondamentale. JESUS dit : “Cessez de faire de la maison de mon Père une maison de commerce”. Les rituels comme l’observance des commandements, les sacrifices, sont le signe d’une relation d’amour avec Dieu et non une façon d’acheter ses faveurs. Dieu n’a donné les commandements à Moïse et au peuple juif qu’après l’avoir fait sortir du pays où il était tenu en esclavage et ses commandements sont autant le signe de l’amour de Dieu pour son peuple que l’engagement de ce même peuple à aimer Dieu et son prochain comme il a été lui-même aimé de Dieu.

Faire de la maison de Dieu une maison de commerce, c’est faire violence à Dieu lui-même. Traiter Dieu en commerçant qui attend nos sacrifices et nos souffrances pour nous sauver et nous libérer, c’est lui faire violence. Réduire Dieu à une série de commandements, c’est lui faire violence. Croire que Dieu compte nos actions bonnes ou mauvaises pour nous ouvrir les portes du paradis ou sinon nous envoyer en enfer, c’est aussi lui faire violence.

JESUS dénonce les fausses images que nous nous faisons de Dieu son Père et donc de notre relation avec lui. La maison de Dieu est une maison de prière, d’accueil et de don réciproques. C’est là où les amants, Dieu et moi, Dieu et nous, nous rencontrons dans la tendresse de l’amour et la communion. En Dieu, tout est amour et communion. Il ne peut y avoir du commerce. Peut-être est-ce là la raison qui a poussé saint Jean à nous raconter cet épisode de la vie de JESUS juste après les noces de Cana.

Une autre raison pour la colère de JESUS est que la relation entre nous dépend fortement de notre regard sur Dieu. Si je pense que Dieu est un commerçant, j’agirais en commerçant avec les autres mais si je crois que Dieu est communion, alors je chercherais à vivre l’amour et la communion avec tous au-delà des frontières quelles qu’elles soient.

JESUS nous invite donc, en ce troisième dimanche de Carême, à purifier notre regard sur Dieu et à vivre nos relations avec les autres aux dimensions de l’amour de Dieu pour nous. Dimanche prochain, nous écouterons encore une fois saint Jean. Il nous dira : “Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique afin que quiconque croit en lui… obtienne la vie éternelle” (Jn 3, 16).

Chers amis, merci de m’accueillir et la communauté libanaise en pèlerins dans vos lieux de vie à travers vos postes de télévision. Le Liban vit dans la violence depuis beaucoup trop d’années. Dans sa lettre aux libanais à l’occasion de Noël, le pape François nous a écrit : “Comme le cèdre, puisez aux profondeurs de vos racines du vivre ensemble pour redevenir un peuple solidaire… puissiez-vous tirer profit des contingences du moment présent pour redécouvrir votre identité, celle qui consiste à porter au monde entier le parfum du respect, de la cohabitation et du pluralisme… ; l’identité d’un peuple qui n’abandonne pas le rêve de ceux qui ont cru en l’avenir d’un pays beau et prospère”.

Respect, vivre-ensemble, pluralisme, c’est l’identité et la vocation du Liban. Personne, ni aucun pays, ne peut survivre à la défiguration de son identité et donc de sa vérité.

Que ce temps de carême soit pour nous un temps de redécouverte de la vérité de Dieu et de la nôtre. Car, c’est de la rencontre de nos vérités que jaillira la résurrection.

Amen.


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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 16 Icon_minipostedMar 16 Mar - 8:20




Citation :
Évangile

« Dieu a envoyé son Fils pour que, par lui, le monde soit sauvé » (Jn 3, 14-21)


Gloire et louange à toi, Seigneur JESUS !
Dieu a tellement aimé le monde
qu’il a donné son Fils unique,
afin que ceux qui croient en lui aient la vie éternelle.
Gloire et louange à toi, Seigneur JESUS ! (Jn 3, 16)

Évangile de JESUS Christ selon saint Jean

En ce temps-là, JESUS disait à Nicodème :
« De même que le serpent de bronze
fut élevé par Moïse dans le désert,
ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé,
afin qu’en lui tout homme qui croit ait la vie éternelle.
Car Dieu a tellement aimé le monde
qu’il a donné son Fils unique,
afin que quiconque croit en lui ne se perde pas,
mais obtienne la vie éternelle.
Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde,
non pas pour juger le monde,
mais pour que, par lui, le monde soit sauvé.
Celui qui croit en lui échappe au Jugement,
celui qui ne croit pas est déjà jugé,
du fait qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu.
Et le Jugement, le voici :
la lumière est venue dans le monde,
et les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière,
parce que leurs œuvres étaient mauvaises.
Celui qui fait le mal déteste la lumière :
il ne vient pas à la lumière,
de peur que ses œuvres ne soient dénoncées ;
mais celui qui fait la vérité vient à la lumière,
pour qu’il soit manifeste
que ses œuvres ont été accomplies en union avec Dieu. »

– Acclamons la Parole de Dieu.


La confiance est la manière dont Dieu prend soin de nous | Homélie du 14 mars 2021, 4e dimanche de Carême à Calais


A l’heure qu’il est, les jardiniers les plus passionnés d’entre nous ont déjà bien commencé les premiers semis. Et pour faire des semis, mine de rien, il faut sacrément avoir confiance en l’avenir, il y a tellement de facteurs qui interviennent : le soleil, la pluie, les altises, le mildiou et j’en passe… Les agriculteurs aussi, ils sont en train de semer les orges et les betteraves. Avec le printemps et ses bourgeons vert tendre, la vie arrive : pied de nez à la Covid, à la crise écologique, à l’endettement du pays… la vie arrive.

Mais quel rapport entre la confiance des jardiniers et l’Évangile qu’on vient d’entendre ?

Il faut que le Fils de l’Homme soit élevé, afin que tout homme qui croit ait la vie éternelle.

Croire, ce n’est dire « je sais » ou « je connais » : il n’y a aucune certitude dans le fait de croire, aucune preuve possible, aucune assurance. Croire, étymologiquement – pisteuo en grec, c’est justement placer sa confiance en quelque chose ou en quelqu’un. On pourrait du coup tenter une autre traduction sans trahir le texte originel : « il faut que le Fils de l’Homme soit élevé, afin que tout homme qui lui fait confiance ait la vie éternelle ».

Excusez-moi du peu de la promesse : la vie éternelle, carrément, allons-y. L’attribut « éternel » chez Jean (aiônos en grec) qualifie Dieu et l’éternité bien sûr. Mais pas seulement ! Il désigne aussi tout ce à quoi il nous invite : la joie et la paix, pour toujours et à partir de maintenant. JESUS le dit même clairement un peu plus loin dans l’Évangile de Saint Jean : Je vous dis tout cela pour que ma joie soit en vous et que votre joie soit parfaite Jn 15, 11, et un peu loin encore La paix soit avec vous Jn 20, 19.

« Il faut que le Fils de l’Homme soit élevé, afin que tout homme qui lui fait confiance ait la joie et la paix ». Et là, Saint Jean parle bien de tout homme.

Peu importe d’avoir une histoire cabossée, peu importe d’être jeune et avoir des choix à faire ou d’être plus âgé et se demander si on a fait les bons choix. Peu importe d’être marié ou non, migrant ou non, noir ou blanc, peu importe nos tempéraments plus ou moins merdiques. Peu importe tout ça : « tout homme qui lui fait confiance a la joie et la paix ».

Parce qu’avec Dieu, ce n’est pas de l’ordre du mérite, ce n’est pas du donnant-donnant, ce n’est pas « si on lui fait confiance, alors on obtiendra la joie et la paix ». Dieu a tellement aimé le monde… qu’il a déjà tout donné, même son Fils. Dans l’Évangile d’ailleurs, cet amour-là déborde de partout, dans toutes les paraboles du Royaume : avec le père qui retrouve son fils prodigue, avec le roi qui prépare le mariage de son fils en allant chercher du monde sur toutes les routes possibles… jusqu’à la fameuse pêche, à foison, qui fait craquer les filets. Dieu a tout donné, il n’a plus rien sous le coude, plus rien sous la pédale. Tout est là, sous nos yeux.

Alors oui, « il faut ». Il faut que ce don, cette croix, soit élevée à hauteur d’Homme pour que nous puissions la voir. Pour les chrétiens, la croix n’est pas le symbole du supplice, c’est le symbole de cet amour débordant.

Dieu a tellement aimé le monde…

« Il faut que l’amour débordant de Dieu soit élevée devant notre regard afin que tout homme qui lui fait confiance ait la joie et la paix ».

Il le faut parce qu’il y a tellement d’évènements dans nos vies qui sollicitent notre confiance en l’avenir et en Dieu, juste pour trouver ou retrouver la joie et la paix.

Dieu a tellement aimé le monde…

Notre confiance, c’est la manière que Dieu a de prendre soin de nous. C’est sa manière de nous prendre la main, de nous garder debout. De nous relever. De nous ressusciter.

Mais si souvent, comment faire pour avoir confiance, en vrai ? Comment faire pour avoir confiance quand sur le chemin quelque chose ou quelqu’un nous a massacré, par tragédie ou par abus ? Comment faire ? Je ne sais pas. Je sais juste que nous sommes ensemble pour chercher, comme des frères et des sœurs.

Dieu a tellement aimé le monde…

Et nous sommes les relais de cet amour débordant de Dieu pour tout homme. Sans vouloir omettre toutes les questions qui doivent s’imposer à vous, vous êtes, vous les membres de la communauté de Calais, des témoins de cet amour qui redonne confiance à tant d’hommes et de femmes déracinés de chez eux. Vous êtes pour nous tous des témoins de cet amour qui permet à tant d’hommes et de femmes de rester debout. Merci à chacune, à chacun !

Dieu a tellement aimé le monde… qu’il fait encore de nous ce matin, ici ou devant la télé (semis d’orges), les graines de son amour débordant afin qu’avec nous, tout homme, toute femme, puisse lui faire confiance et qu’il ait ainsi la joie et la paix.

Pour la plus grande gloire de Dieu, c’est-à-dire notre plus grande joie, notre paix.



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