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 L'Homélie

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RAMOSI
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MessageSujet: L'Homélie   L'Homélie - Page 15 Icon_minipostedDim 12 Fév 2012, 9:26 pm

Rappel du premier message :



05/02/2012, 5e dimanche du Temps ordinaire (en provenance du Jour du Seigneur)

Texte de l'homélie

Fais-nous aimer notre condition d’homme !

Six siècles avant le Christ, un poète juif a adapté un conte très connu à l’époque pour lui donner une vraie profondeur religieuse. Et ce contenu religieux nous intéresse car il s’agit des épreuves qui nous tombent dessus. Des amis viennent dire à Job : « Toi qui étais riche, si tu as tout perdu, c’est que tu as péché. » Et Job refuse cette explication, il sent que ce n’est pas la vérité…

Ça me fait penser à une jeune femme d’origine juive, mais non croyante : Édith Stein, morte dans un camp de déportation pendant la guerre. Elle était professeur de philo. Un jour, elle se trouve chez une amie qui doit la laisser seule un soir. Édith Stein tire un livre de la bibliothèque. Elle tombe sur la vie de Thérèse d’Avila, la grande réformatrice du Carmel au 16e siècle. Elle va le lire d’un bout à l’autre toute la nuit, et en fermant le livre, elle se dit : « Là est la vérité. » Que c’est grand, que c’est beau la capacité que nous avons de chercher ce qui est vrai et de le sentir au fond de notre cœur.

Lorsqu’il nous arrive une grosse épreuve, nous cherchons « pourquoi ça m’arrive à moi ? » Et il ne nous faut pas grand-chose pour reprocher à Dieu nos malheurs, « alors quoi, Lui qui nous aime, il ne nous protège pas ? » Quelquefois même, certains pensent que la vie ne vaut plus la peine d’être vécue. D’autres se persuadent qu’on leur a jeté un sort, que des gens leur veulent du mal… Toutes sortes d’explications qu’on se donne, mais dans le fond de nous-mêmes, nous sentons bien que la vérité n’est pas là…

Job commence par demander des comptes à Dieu et Dieu lui dit : « Étais-tu là quand j’ai fait le ciel et la terre ? » Job reconnaît sa prétention à vouloir tout savoir : « Je ne te connaissais que par ouï-dire, mais maintenant c’est différent. » Job n’a toujours pas l’explication de son épreuve qu’il considère injuste, mais il comprend qu’accuser les autres, fut-ce Dieu, ne mène à rien !

Plus tard, et c’est une spécificité de la foi chrétienne, avec le Christ, nous découvrons, étonnés, surpris, que non seulement Dieu n’est pas responsable de nos épreuves, mais qu’il a porté les siennes, spécialement au moment de la croix où il a vécu un procès injuste, la trahison, le fouet, l’ignominie et la mort. À travers ses épreuves, il a fait triompher en lui la confiance en Dieu, son Père, et l’amour des autres, jusqu’à pardonner à ceux qui le faisaient mourir. Et il ne cesse de venir vers nous - il nous le signifie dans les sacrements - pour que triomphent aussi en nous la confiance en Dieu et l’amour des autres, de tous les autres. Mais Jésus est impuissant vis-à-vis de ceux qui se bardent de certitudes, qui croient tout savoir et ne cherchent pas ce qui est vrai. Nous l’avons chanté avec le psaume : « Dieu écoute les humbles… »

Lorsque des parents reçoivent une carte de leur garçon de 12 ans parti en camp scout ou en colo, ils lisent entre les lignes, parce qu’ils connaissent et aiment leur garçon. « Ça a l’air d’aller » se disent-ils. Il en va de même avec Jésus, il nous faut prendre le temps de le connaître, avec les autres, en Église, pour comprendre de l’intérieur cette belle prière : « Toi, le Fils de l’homme, fais nous aimer notre condition d’homme. » Il faut du temps pour sentir que là est la vérité. On ne connait pas tout. Notre condition humaine est limitée, mais peu à peu on comprend qu’au travers des épreuves, le Christ façonne ce qu’il y a de meilleur en nous : la confiance en Dieu et l’amour des autres, à commencer par l’amour pour ceux qui sont les plus éprouvés. C’est pourquoi nous pouvons rendre grâce pour cette œuvre vécue ici, à Nogent-le-Rotrou, auprès des sourds.

« Toi, le Fils de l’homme, fais nous aimer notre condition d’homme. » C’est là qu’il vient nous tendre la main pour nous rapprocher de son Père et les uns des autres. Amen.



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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 15 Icon_minipostedMar 07 Jan 2020, 3:59 pm

»Et toi, Bethléhem Ephrata, Petite entre les milliers de Juda, De toi sortira pour moi Celui qui dominera sur Israël, Et dont l'origine remonte aux temps anciens, Aux jours de l'éternité. (Michée 5:2 LSG)
Qui en fait était celui dont l’origine remonte aux temps anciens, aux jours de l’éternité
Quel est son nom ? que leur dirai-je ?
Et Dieu dit à Moïse : JE SUIS CELUI QUI SUIS.
Et il dit : Tu diras ainsi aux fils d'Israël : JE SUIS m'a envoyé vers vous. Exode 3. 13, 14
JESUS leur dit : En vérité, en vérité, je vous dis : Avant qu'Abraham ait existé, JE SUIS. Jean 8. 58
Le nom de Dieu : JE SUIS
À travers les âges, Dieu s'est fait connaître à l'homme par les différents noms qu'il porte. Lorsqu'il s'est révélé à Moïse, dans le désert du Sinaï, il s'est présenté comme celui qui s'appelle «JE SUIS».
Autrement dit, celui qui existe par lui-même, en dehors du temps, Celui qui est toujours présent, toujours vivant, toujours agissant.
Notre vie s'écoulant dans le temps, nous sommes obligés de penser en fonction du passé, du présent et de l'avenir.
Il nous est donc impossible de saisir vraiment ce qu'est l'éternité et cette dimension insaisissable de Celui qui s'appelle «JE SUIS».
Pour lui «un jour est... comme mille ans, et mille ans comme un jour» (2 Pierre 3. 8).

Ce nom de «Je Suis» caractérise aussi JESUS Christ.
Il a pu dire : «Avant qu'Abraham ait existé, Je suis» (Jean 8. 58).
Il n'a pas dit : «J'étais», car il est présent depuis toujours.
Ses interlocuteurs ont compris qu'en disant cela, JESUS déclarait qu'il était Dieu, et ils ont voulu le lapider. Sept autres fois, dans l'Évangile de Jean, JESUS a déclaré : «Je suis»...
Il est le pain de vie (6. 35, 48), ( Je Suis )
la lumière du monde (8. 12), ( Je Suis )
la porte (10. 7, 9) ( Je Suis )
le bon Berger (10. 11, 14), ( Je Suis )
la résurrection et la vie (11. 25), ( Je Suis )
le chemin, la vérité et la vie (14. 6),( Je Suis )
et enfin le vrai cep (15. 1). ( Je Suis )
Et aussi : Col 1:15 Il est l’image du Dieu invisible, le premier-né de toute la création. Heb 1:3 et qui, étant le reflet de sa gloire et l’empreinte de sa personne, et soutenant toutes choses par sa parole puissante, a fait la purification des péchés et s’est assis à la droite de la majesté divine dans les lieux très hauts,
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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 15 Icon_minipostedDim 12 Jan 2020, 10:08 pm




Citation :
Évangile

« Dès que JESUS fut baptisé, il vit l’Esprit de Dieu venir sur lui » (Mt 3, 13-17)


Alléluia. Alléluia.
Aujourd’hui, le ciel s’est ouvert,
l’Esprit descend sur JESUS,
et la voix du Père domine les eaux :
« Celui-ci est mon Fils bien-aimé ! »
Alléluia. (cf. Mt 3, 16-17, Ps 28, 3)

Évangile de JESUS Christ selon saint Matthieu

Alors paraît JESUS.
Il était venu de Galilée jusqu’au Jourdain
auprès de Jean,
pour être baptisé par lui.
Jean voulait l’en empêcher et disait :
« C’est moi qui ai besoin d’être baptisé par toi,
et c’est toi qui viens à moi ! »
Mais JESUS lui répondit :
« Laisse faire pour le moment,
car il convient
que nous accomplissions ainsi toute justice. »
Alors Jean le laisse faire.

Dès que JESUS fut baptisé,
il remonta de l’eau,
et voici que les cieux s’ouvrirent :
il vit l’Esprit de Dieu
descendre comme une colombe et venir sur lui.
Et des cieux, une voix disait :
« Celui-ci est mon Fils bien-aimé
en qui je trouve ma joie. »


Homélie de la messe du 12 janvier 2020 à à Steenkerque (Belgique)


Frères et soeurs,

Savez-vous que l’Église reconnaît depuis ses débuts trois différents baptêmes : le baptême de l’eau, le plus connu, le baptême du sang et le baptême de désir ? Le baptême du sang est celui du martyre : si quelqu’un meurt pour sa foi sans avoir été baptisé, l’Église reconnaît que sa mort l’assimile au baptême. Il en va de même pour celui qui a manifeste le désir d’être baptisé et qui, s’il vient à mourir avant d’avoir reçu le baptême, est, lui aussi, considéré comme mort baptisé.

En Occident, au fur et à mesure que toute la population est devenue chrétienne, le baptême du sang et celui du désir ont disparu, ce qui a fait du baptême de l’eau le seul baptême que nous connaissons. Et pourtant, je pense que le baptême n’a pas vraiment de sens s’il n’est pas, pour chacun, baptême d’eau, de sang et de désir. Or il faut bien avouer que le baptême est devenu un rite d’entrée dans l’Église, une « formalité » d’inscription que nos parents ont remplie à notre place. Mais le baptême n’est pas une formalité administrative ! Il n’est pas un rite sociologique, pas même religieux, mais un signe d’eau, de feu et de désir qui rend manifeste une manière nouvelle de vivre. C’est cette manière nouvelle de vivre qui compte, et non la cérémonie !

Et qu’est-ce qu’une vie nouvelle, une vie authentique, sinon une vie animée par le désir de vivre ? Certains vivent en dehors du désir de vivre, à la remorque de la nécessité ou comme si leur vie était une fatalité. Alors grande est la tentation de démissionner, de remettre à plus tard le désir de vivre, de s’enliser dans la morne répétition des choses à faire, de creuser l’ornière de la routine, de faire de sa vie une longue plainte… Comment sort-on de ce marasme, de cette lassitude de vivre ? On peut bien sûr chercher à se convaincre soi-même : que la vie est belle, qu’on est, sinon le meilleur, un battant, qu’on trouvera bien les forces nécessaires, que ça va aller… Bref, la méthode Coué ! Tant que ça marche, bien sûr ! Mais la méthode Coué est toujours vouée à l’échec. Pourquoi ? Parce que compter sur ses forces est déjà une force de moins, car ce n’est pas en faire usage. Un rien d’ailleurs les met hors d’usage : une difficulté plus grande que prévue, un échec plus cuisant que les précédents. Alors nos forces supposées tournent en impuissance. Cette impuissance que certains ressentent plus vivement, plus douloureusement et qui les plonge parfois dans une infinie détresse.

D’où le Christ tenait-il sa force, et la puissance de « faire le bien », comme l’écrit l’apôtre Pierre ? De lui-même ? Non. Il la tenait d’un Autre. Pour le dire ainsi, un jour, il s’est senti adopté. Il a entendu une parole qui le rejoignait dans la vérité de son désir de vivre. Ou, plutôt, il a entendu une parole qui devenait la vérité de son désir de vivre. Cette parole est : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui je trouve ma joie. » Cette voix qu’il ne connaissait pas et qu’il fut le seul à entendre, puisqu’elle lui était adressée singulièrement, lui révélait en un éclair qu’il était désiré, et qu’un Père trouvait en lui sa joie ! Comme un enfant qui se réjouit d’être aimé de ses parents uniquement pour ce qu’il est, JESUS reconnut ce jour-là que toute sa vie était le fruit d’un amour infiniment bienveillant, et la joie qu’il recevait de son Père devint en lui source de reconnaissance.

Vous penserez : c’est bien beau pour le Christ, n’est-il pas le Fils de Dieu, mais nous, pauvres humains ? Eh bien, la parole qu’il a entendue, elle est adressée à chacun de nous : c’est ce que l’apôtre Paul a redit avec force dans sa lettre aux Galates : « Fils, vous l’êtes bien : Dieu a envoyé dans nos coeurs l’Esprit de son Fils, qui crie : Abba, Père ! » (Ga 4, 6) Oui, fils et filles, nous le sommes bien ! En effet, nous avons été plongés, dès avant notre naissance, dans le bain de la tendresse inconditionnée de Dieu. Autrement dit, c’est dans le désir infiniment bon et joyeux de Dieu que nous sommes constamment plongés. Ce qui veut dire qu’aucune détresse, aussi infinie nous paraît-elle, ne pourra jamais être plus forte que l’infinie tendresse de Dieu.

Le jour de notre baptême, aucune voix nous est venue du ciel ; par contre, les paroles et les gestes du prêtre n’ont eu de sens qu’à dire à nos parents que la vie de leur enfant baigne dans une tendresse sans bornes, inépuisable. L’eau qui a été versée sur nos têtes est le signe de cette tendresse qui coule sur nous abondamment.

Et le baptême du sang ? N’est-il pas réservé aux martyres morts avant d’avoir reçu le baptême ? Non : le baptême du sang est le baptême du feu, le baptême de l’Esprit, sans lequel d’ailleurs, le baptême de l’eau resterait exsangue. Le coeur brûlant l’atteste ; et aussi un soulèvement intérieur, une jubilation qui nous transporte.

Quel est alors à la fois le fruit et le signe de ce triple baptême d’eau, de feu et de désir dans lequel nous sommes plongés ? La confiance, surtout. Une confiance comme celle dont parle le poète français d’origine belge, Henri Michaux : « Une confiance d’enfant, une confiance qui va au-devant, espérante, qui vous soulève, […], un débordement et une libération, […], une joie surabondante dont on ne sait si on la reçoit ou si on la donne […] ».





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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 15 Icon_minipostedMar 21 Jan 2020, 9:25 pm




Homélie de la messe du 19 janvier 2020 à Bordeaux


Ce qui vient d’être lu, nous unit autour de la personne de JESUS-Christ et c’est pourquoi, ce passage de la Bible nous rassemble, ce matin. JESUS emploie des exemples imagés que l’on peut certainement qualifier de « terre à terre » pour nous faire comprendre les grandes réalités spirituelles de Dieu. Cette illustration nous dit que JESUS désire nous amener à réaliser le sens profond de la relation qu’il veut avoir avec nous.

Les évènements qui suivront la vie de JESUS, sont, tous ce qui entoure la crucifixion, ce qui donne un relief particulier à ce passage. L’approche de la mort de JESUS nous ouvre en réalité les portes de la vie qu’il nous donne en abondance par sa résurrection ! L’image de la vigne nous interroge à bien des égards : JESUS déclare être le vrai cep et Dieu le vigneron. Ces 2 axes principaux nous conduisent sur le chemin de la foi qui nous mène à Dieu à travers la relation intime avec Christ. Avant nous pouvons lire dans le même évangile de Jean au ch 14 v 6 cette autre déclaration de JESUS « JE suis le chemin la vérité et la vie et nul ne vient au père que par moi. »

Quand JESUS dit « Je suis le vrai cep » , IL reprend le même type de déclaration que : « je suis la vérité » Le sarment n’est pas auto-suffisant, il ne donne pas la vie, mais il la puise dans le cep et la communique pour produire le fruit. Cette vérité incontournable nous amène à nous interroger :

A qui ou à quoi somme-nous attachés aujourd’hui ? Ce qui émane maintenant, de notre vie, et dans notre façon d’être, dans le rapport à l’autre, c’est certainement, la réponse à cette question … Les différentes étapes de la vie d’une vigne ne se ressemblent pas parce qu’il y a des cycles de croissance. Tous ce processus est rendu possible par la communication de la vie du cep vers le sarment, ce n’est pas le cep qui produit le fruit mais bien le sarment. La vigne reste la vigne quelques soient ses étapes tant que le sarment reste soudé au cep.

Il y a :
– Un temps où la vigne offre, peut-être pour certains, une vue peu attrayante
– Puis, le temps où elle change de couleur avec l’apparition progressive de son feuillage,
– Ensuite, le temps où apparait une autre couleur, celle du fruit
– Et enfin le temps de la jouissance de ce même fruit, que nous découvrirons plus loin.
– Dans ce processus de vie, auquel de ces 4 temps, pouvons-nous nous identifier aujourd’hui ?
– Quelle est notre couleur du moment ?
– Quelle est notre étape du moment ?

Cette image de la vigne et son processus de vie, nous aide à comprendre que nous ne pouvons pas en permanence produire du fruit. JESUS nous appelle à vivre le moment présent pour en apprécier sa valeur quelles qu’en soient les étapes.

Le travail du vigneron : C’est le temps de la vigne peu attrayante qui permet au vigneron de l’émondé. C’est un travail minutieux, car la qualité de la vigne à venir, dépend de la précision de coupe des sarments.

Dieu, le divin vigneron, désire travailler en chacune de nos vies pour couper de qui ferait obstacle à la production de nos fruits en tant que chrétiens. Il nous appartient, donc, alors de nous interroger :
– Sommes-nous assez confiants pour reconnaitre humblement ce qui fait obstacle à l’écoulement de la vie de Christ en nous ?
– Pouvons-nous dire comme l’apôtre Paul ? « Ce n’est plus moi qui vis mais Christ qui vit en moi ! »

Nos vies toutes entières sont comme un vignoble, dans lequel le divin vigneron aime sa vigne et en prend soin à chaque stade et sans brûler les étapes.

L’amour de Dieu pour nous, inclut nos propres défaillances. C’est pourquoi Il désire prendre soin de nous. Si cette vérité dépasse notre intelligence et notre entendement, alors prenons en simplement acte, pour l’accepter.

Si l’émondage est vécu comme une forme de souffrance, souvenons-nous que Dieu n’est pas notre accusateur mais bien l’artisan de nos vies. Il a pour seul finalité l’optimisation du passage de la sève qui produira en son temps les bons fruits.
C’est un vigneron qui à chaque saison taille et réduit sa vigne pour la faire grandir Et quels sont Les fruits que nous produirons : La Bible en parle dans GALATES 5 : 22 L’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la foi, la douceur, la maitrise de soi. Ces fruits ont pour finalités l’expression de la beauté et de la saveur du caractère de JESUS-Christ en nous.

Il n’y a rien d’utopique puisque JESUS dit au V5 que tant que nous demeurons en lui et lui en nous nous porterons beaucoup de fruits, car sans lui ne pouvons rien faire. Ces fruits là, tour à tour, produisent une vie personnelle épanouie et apaisée avec nous même pour que notre relation à notre prochain soit tout autant épanouie et apaisée. Quand il parle de l’importance de rester attaché à lui, puisqu’il est le vrai cep, c’est parce qu’il désire que sa vie puisse couler abondement en nous et sans obstacle. Cette générosité de vie, que JESUS nous propose, n’est pas seulement pour nous même mais elle est pour être partagé et vécue avec notre prochain, et donc notre pays aurait grandement besoin aujourd’hui !

Si, JESUS nous parle ainsi quelques temps avant d’être arrêté et crucifié à cause de nos péchés c’est pour nous faire comprendre que le pouvoir de sa mort et de sa résurrection nous libère d’une forme de vie passé qui souvent, est regrettée.

Ainsi les fruits amers d’une vie sans Christ ne sont plus…
– et L’amour remplace la haine,
– la joie remplace la tristesse,
– la paix, remplace l’angoisse et la violence
– la patience, remplace le stress, et l’inconstance
– la bonté, remplace l’ignorance et la médisance
– la bienveillance, remplace l’agressivité et la désobligeance
– la foi, remplace le défaitisme et le découragement,
– la douceur, remplace l’aigreur et l’amertume
– la maitrise de soi, remplace l’emportement et l’indécision

Il est très difficile pour nous, d’opérer durablement ces changements par nous-même et JESUS le sait bien, puisqu’il nous dit « Sans moi vous ne pouvez rien faire ». C’est justement, cela qui nous permet d’envisager un nouveau départ avec JESUS comme la référence essentielle de nos vies. C’est cet attachement à JESUS, le vrai cep, qui nous rend meilleur de jour en jour, lui en nous et non pas nous même avec nos propres forces.

JESUS nous laisse le temps, il ne nous brusque pas, il nous accompagne avec amour, tendresse et patience, A JESUS l’agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde, soit toute la gloire et la puissance aux siècles des siècles, car il est aussi le Dieu tout puissant AMEN !

Références bibliques : Is 5, 1-7 ; Ps 1 ; Ga 5, 16-22 ; Jn 15, 1-5





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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 15 Icon_minipostedDim 26 Jan 2020, 10:05 pm




Citation :
Évangile

Il vint habiter à Capharnaüm pour que soit accomplie la parole d’Isaïe (Mt 4, 12-23)


Alléluia. Alléluia.
JESUS proclamait l’Évangile du Royaume,
et guérissait toute maladie dans le peuple.
Alléluia. (cf. Mt 4, 23)

Évangile de JESUS Christ selon saint Matthieu

Quand JESUS apprit l’arrestation de Jean le Baptiste,
il se retira en Galilée.
Il quitta Nazareth
et vint habiter à Capharnaüm,
ville située au bord de la mer de Galilée,
dans les territoires de Zabulon et de Nephtali.
C’était pour que soit accomplie
la parole prononcée par le prophète Isaïe :
Pays de Zabulon et pays de Nephtali,
route de la mer et pays au-delà du Jourdain,
Galilée des nations !
Le peuple qui habitait dans les ténèbres
a vu une grande lumière.
Sur ceux qui habitaient dans le pays et l’ombre de la mort,
une lumière s’est levée.
À partir de ce moment, JESUS commença à proclamer :
« Convertissez-vous,
car le royaume des Cieux est tout proche. »

Comme il marchait le long de la mer de Galilée,
il vit deux frères,
Simon, appelé Pierre,
et son frère André,
qui jetaient leurs filets dans la mer ;
car c’étaient des pêcheurs.
JESUS leur dit :
« Venez à ma suite,
et je vous ferai pêcheurs d’hommes. »
Aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent.

De là, il avança et il vit deux autres frères,
Jacques, fils de Zébédée,
et son frère Jean,
qui étaient dans la barque avec leur père,
en train de réparer leurs filets.
Il les appela.
Aussitôt, laissant la barque et leur père,
ils le suivirent.

JESUS parcourait toute la Galilée ;
il enseignait dans leurs synagogues,
proclamait l’Évangile du Royaume,
guérissait toute maladie et toute infirmité dans le peuple.

– Acclamons la Parole de Dieu.



Homélie de la messe du 26 janvier 2020 à Valence


Frères et sœurs, cet SMS vient de m’arriver à l’instant-même sur mon téléphone portable :« Si tu veux partager avec moi la folie de l’amour évangélique et vivre des rencontres passionnantes avec l’humanité tape 1, mais sache que c’est du sérieux… » Il s’agit de l’appel lancé par JESUS au bord du lac de Galilée. Mais qu’est-ce qui a bien pu pousser JESUS à appeler autour de lui des hommes pour venir l’aider ?

JESUS vient d’apprendre l’emprisonnement de Jean-Baptiste, son cousin, qu’il aimait et admirait. Jean Baptiste est victime de son franc-parler, de son amour pour la justice, de son rejet de l’abus d’autorité. Mais comme le chante le poète : « il a dit la vérité, il sera exécuté ». Cela aurait pu être là une bonne raison pour JESUS de rester chez lui, bien tranquille et s’en tenir à son métier de charpentier. Mais bien au contraire, il prend la décision de quitter Nazareth, minuscule bourgade sans histoire, blottie dans les replis de ses collines, pour aller s’établir à Capharnaüm. C’est que JESUS veut être là où il y a du monde, là où ça bouge, là où il y a de la vie, à la « périphérie », comme dit le pape François. Capharnaüm, ville de carrefour, très active, où se croisent des personnes de diverses nations, races et cultures. JESUS veut pouvoir annoncer l’Evangile au tout venant, sans distinction. Il reprend, à son compte sans en changer un mot, la prédication de Jean-Baptiste : « Convertissez-vous, car le Royaume des cieux est tout proche ».

Mais pour annoncer de la Bonne Nouvelle, JESUS ne peut rien faire seul. Son premier acte n’est donc pas un miracle mais un appel. L’aventure de l’Eglise va commencer dans la situation banale de marins pêcheurs. Curieusement JESUS appelle Pierre, André, Jacques et Jean, non pas dans le cadre d’une fête religieuse, ni d’une retraite spirituelle, mais au cœur de leur vie quotidienne, en plein travail professionnel. Quelle audace !

JESUS engage à sa suite des pêcheurs, car pour lui il faut aller prendre les hommes, comme on pêche des poissons. Attraper des poissons permettait à Pierre, à André de nourrir leur famille. En devenant pêcheur d’hommes, ils prennent dans le filet de leur amour et de leur sollicitude, la grande famille de l’humanité. Quelle tâche exaltante !

Il ne manque pas aujourd’hui de poissons à taquiner, nombreux et variés. Chacun de nous, peut devenir le baladin pêcheur de la tendresse et de la miséricorde du Christ, auprès d’une humanité assoiffée d’amour et de bonheur. L’océan est immense et recouvre tous les champs apostoliques. JESUS nous en ouvre les perspectives dans la finale de l’Evangile de ce jour. Il est cet homme de cœur, qui se laisse émouvoir par toutes les souffrances physiques, ou spirituelles rencontrées sur son chemin.

Frères et sœurs et vous ? Quelle sera votre participation pour assurer une pêche exceptionnelle en vue du Royaume de Dieu ?

Ami, cher jeune, les apôtres n’ont pas cherché JESUS. C’est lui qui a pris l’initiative de les rencontrer et de les inviter. Leur réponse est tellement inconditionnelle et immédiate, qu’elle nous paraît presque invraisemblable. Mais JESUS avait prévenu dans son SMS : pas sérieux s’abstenir ! Réfléchis ! N’as-tu pas envie de devenir toi aussi ce pêcheur, capable d’étancher la formidable soif d’amour de tes frères et sœurs en humanité ? Tu sais, il manque des bras. Si le Christ t’appelait aujourd’hui à vivre une aventure merveilleuse à sa suite, quelle serait ta réponse ? Qu’attends-tu pour partager tes talents ? Tu n’as qu’une vie.

Un jour le Seigneur m’a séduit et comme Pierre, je me suis laissé séduire. Je n’ai rien regretté de mon engagement au service de l’homme et en cet instant même, je reconduis le contrat qui me lie à jamais au Christ. Il est pour moi un compagnon de route extraordinaire et il reste mon meilleur ami. Amen.

Références bibliques : Is 8, 23-9.3 ; Ps 26 ; 1 Co 1, 10-13.17 ; Mt 4, 12-




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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 15 Icon_minipostedMer 05 Fév 2020, 8:50 pm





Citation :
Évangile

« Mes yeux ont vu ton salut » (Lc 2, 22-40)


Alléluia. Alléluia.
Lumière qui se révèle aux nations
et donne gloire à ton peuple Israël.
Alléluia. (Lc 2, 32)

Évangile de JESUS Christ selon saint Luc

Quand fut accompli le temps prescrit par la loi de Moïse
pour la purification,
les parents de JESUS l’amenèrent à Jérusalem
pour le présenter au Seigneur,
selon ce qui est écrit dans la Loi :
Tout premier-né de sexe masculin
sera consacré au Seigneur.
Ils venaient aussi offrir
le sacrifice prescrit par la loi du Seigneur :
un couple de tourterelles
ou deux petites colombes.

Or, il y avait à Jérusalem un homme appelé Syméon.
C’était un homme juste et religieux,
qui attendait la Consolation d’Israël,
et l’Esprit Saint était sur lui.
Il avait reçu de l’Esprit Saint l’annonce
qu’il ne verrait pas la mort
avant d’avoir vu le Christ, le Messie du Seigneur.
Sous l’action de l’Esprit, Syméon vint au Temple.
Au moment où les parents présentaient l’enfant JESUS
pour se conformer au rite de la Loi qui le concernait,
Syméon reçut l’enfant dans ses bras,
et il bénit Dieu en disant :
« Maintenant, ô Maître souverain,
tu peux laisser ton serviteur s’en aller
en paix, selon ta parole.
Car mes yeux ont vu le salut
que tu préparais à la face des peuples :
lumière qui se révèle aux nations
et donne gloire à ton peuple Israël. »

Le père et la mère de l’enfant
s’étonnaient de ce qui était dit de lui.
Syméon les bénit,
puis il dit à Marie sa mère :
« Voici que cet enfant
provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël.
Il sera un signe de contradiction
– et toi, ton âme sera traversée d’un glaive – :
ainsi seront dévoilées
les pensées qui viennent du cœur d’un grand nombre. »

Il y avait aussi une femme prophète,
Anne, fille de Phanuel, de la tribu d’Aser.
Elle était très avancée en âge ;
après sept ans de mariage,
demeurée veuve,
elle était arrivée à l’âge de 84 ans.
Elle ne s’éloignait pas du Temple,
servant Dieu jour et nuit dans le jeûne et la prière.
Survenant à cette heure même,
elle proclamait les louanges de Dieu
et parlait de l’enfant
à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem.

Lorsqu’ils eurent achevé
tout ce que prescrivait la loi du Seigneur,
ils retournèrent en Galilée, dans leur ville de Nazareth.

L’enfant, lui, grandissait et se fortifiait,
rempli de sagesse,
et la grâce de Dieu était sur lui.

– Acclamons la Parole de Dieu.


Homélie de la messe du 2 février 2020 à Paris


Quarante jours après Noël, JESUS est présenté au Temple. Que signifie cette présentation ? Luc nous le dit : JESUS est présenté pour être consacré au Seigneur. C’est la raison pour laquelle nous fêtons aussi, aujourd’hui, la vie consacrée. Mais qu’est-ce que cette consécration ?

Revenons à la scène d’Évangile. Notre attention est attirée par les personnes qui sont là, dans le Temple, autour de JESUS : Joseph et Marie, Syméon et Anne, deux hommes, deux femmes, deux jeunes, deux plus âgés, à part égale. Et il y a aussi, en offrande, un couple de tourterelles et deux petites colombes : comme en échos au couple des parents de JESUS et aux deux anciens habités par l’Esprit. L’Esprit qui plane sur cette scène, comme au premier matin du monde.

Car à l’horizon se dessine déjà Pâques, où JESUS fera l’offrande de lui-même pour le salut du monde, où le Père, comme Syméon, le recevra dans ses bras et où l’Église, Temple de l’Esprit, comme Anne, « proclamera les louanges de Dieu et parlera de JESUS à tous ceux qui attendent la délivrance ».

La vie consacrée se reconnait en Syméon et Anne : l’homme juste et religieux et la femme prophétesse ; l’homme qui fait le geste infiniment doux et respectueux de prendre l’enfant dans ses bras et la femme qui prend la parole joyeusement au sujet de l’enfant ; Syméon qui vient au Temple et Anne qui vit au Temple, servant Dieu jour et nuit. Apostoliques et cloitrés, les religieux et religieuses, tous les consacrés, sont les Syméon et Anne d’aujourd’hui.

Ils ont été appelés, et ont répondu à l’appel du Seigneur, pour être tout entiers à cette unique mission : recevoir et annoncer JESUS Christ, qui vient en ce monde, aujourd’hui comme alors.

Recevoir et annoncer JESUS Christ qui vient, d’une manière à la fois prévisible et stupéfiante : prévisible parce qu’annoncée par toutes les Écritures. Tel le prophète Malachie qui dit : « soudain viendra dans son Temple, le Seigneur que vous cherchez ». Stupéfiante, car ce n’est pas dans la puissance d’un bras souverain qu’il vient, mais comme un nouveau-né, un tout petit, qui partage, comme dit la lettre aux Hébreux, ce que « les enfants des hommes ont en commun, le sang et la chair ».

Et cette mission est portée bien plus que par les consacrés : nous connaissons tous de ces personnes de grand âge dont les ans ont affiné le cœur, adouci les gestes, ajusté les paroles : elles vivent ainsi, consacrée au Seigneur, dans le secret. Elles sont, selon la belle expression du pape François, des consacrés « de la vie ordinaire ».

La lettre aux Hébreux ajoute encore : JESUS Christ, « parce qu’il a souffert jusqu’au bout l’épreuve de sa Passion, est capable de porter secours à ceux qui subissent une épreuve ». La consécration se colore d’une attention toute particulière à la présence consolatrice du Christ auprès des éprouvés.

Et aujourd’hui, ces éprouvés, ce sont les exilés, réfugiés, au milieu de qui marchent Marie et Joseph ; les enfants et les femmes abusés, auprès de qui se tient l’enfant, dans les bras de sa mère ; les personnes âgées négligées, près de qui s’asseyent Syméon et Anne ;

Prions ce matin, pour que le Seigneur continue d’appeler des femmes et des hommes à la vie consacrée, et au témoignage de la consolation. Et prions pour que l’Église que nous formons ensemble, continue son chemin de conversion, et deviennent ce lieu où se tiennent, comme Syméon et Anne, en égale dignité dans l’accueil et l’annonce du Sauveur : hommes et femmes, enfants et personnes âgés, sans oublier les tourterelles et les colombes, et toute la création, témoins de la Création nouvelle que le Seigneur est en train d’accomplir, un monde où toute chose est consacrée. Amen.

Références bibliques : Ml 3, 1-4 ; Ps 23 ; Hb 2, 14-18 ; Lc 2, 22-40





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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 15 Icon_minipostedMar 11 Fév 2020, 6:08 am

Homélie de la messe du 9 février 2020 à Marseille

« Partage ton pain avec celui qui a faim,
« accueille chez toi les pauvres sans abri,
« couvre celui que tu verras sans vêtement,
« ne te dérobe pas à ton semblable.
« Alors ta lumière jaillira comme l’aurore,
« devant toi marchera ta justice,
« et la gloire du Seigneur fermera la marche. »

Ce n’est pas sans émotion que je relis ces versets d’Isaïe. Ni sans étonnement. Ce n’est pas sans émotion parce qu’il semble qu’ils ont été écrits pour ici et aujourd’hui, pour ce dimanche et pour cette assemblée, à Saint-Barthélemy, avec vous, qui vivez dans cette maison, vous, frères de Saint-Jean-de-Dieu, vous, amis, visiteurs, famille, soignants. Et ce n’est pas sans étonnement parce que ces versets sont des versets de triomphe et de gloire.

Spontanément nous n’associons pas le service et la gloire, et lorsque nous changeons un malade ou poussons un chariot, nous ne voyons pas l’aurore du jour de Dieu précéder nos pas. Spontanément, nous associons le service avec l’humilité. Nous savons assez ce qu’il de discret, de répétitif et, souvent, d’ingrat. Vous le savez, frères et sœurs qui participez à cette messe par la télévision et qui avez souvent la charge d’un conjoint malade. — Nous associons le service avec l’humilité, avec le devoir, avec le sacrifice. Mais pas avec la gloire.

Or c’est bien de gloire que parle Isaïe. Et de la gloire véritable, qui n’est pas l’orgueil, mais la révélation du visage de Dieu et de notre propre vrai visage de fils et filles de Dieu.

La gloire de JESUS, ce ne sont pas les trompettes et les tambours. JESUS n’est pas orgueilleux. JESUS n’avait ni cortège ni habit doré. La gloire de JESUS, dit l’Évangile, c’est d’avoir servi et aimé jusqu’au bout. Et c’est dans le service qu’est apparu son visage véritable, c’est dans le lavement des pieds qu’il s’est révélé en vérité.

Et nous, nous nous révélons à nous-mêmes lorsque nous nous mettons au service d’autrui. Notre habit de gloire, c’est notre blouse blanche et nos gants en caoutchouc. C’est là que nous prenons notre visage véritable. Lorsque nous marchons à petits pas pour accompagner un ami à la promenade, lorsque nous nous asseyons à côté d’un lit pour écouter et consoler, lorsque nous préparons un repas pour notre famille.

Cette expérience, nous pouvons tous la faire. Le service d’autrui commence par un simple sourire gratuit, par quelques minutes d’écoute désintéressée. Et tous nous savons ce qu’elle procure. Bien plus que la conscience d’un devoir accompli, elle donne un sentiment un peu mystérieux — un sentiment d’accomplissement, celui d’être à notre place, celui d’être bien, bien dans nous-mêmes, bien dans notre vie, là où nous devons être.

Beaucoup de nos contemporains cherchent le sens de leur vie. Ils se demandent qui ils sont, et pourquoi ils vivent. Vous, frères et sœurs, vous êtes la réponse. La réponse est : le sens de la vie est de se donner soi-même, c’est-à-dire d’aimer. Les hommes et les femmes sont faits pour accueillir, pour partager, pour protéger. Lorsqu’ils le font, leur cœur s’allège. Si humble que soit le service, si discret que soit le geste fraternel, il nous rapproche toujours plus de notre vérité, de la vérité de notre cœur, qui est la vérité même de Dieu.

Toi qui est au service de ton frère, de ton époux, de ton épouse, de ton ami, de l’inconnu, de l’étranger, « ta lumière se lèvera dans les ténèbres, et ton obscurité sera lumière de midi ».





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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 15 Icon_minipostedMar 18 Fév 2020, 8:46 pm




Citation :
Évangile

« Il a été dit aux Anciens. Eh bien ! moi, je vous dis » (Mt 5, 17-37)


Alléluia. Alléluia.
Tu es béni, Père,
Seigneur du ciel et de la terre,
tu as révélé aux tout-petits
les mystères du Royaume !
Alléluia. (cf. Mt 11, 25)

Évangile de JESUS Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
JESUS disait à ses disciples :
« Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes :
je ne suis pas venu abolir, mais accomplir.
Amen, je vous le dis :
Avant que le ciel et la terre disparaissent,
pas un seul iota, pas un seul trait ne disparaîtra de la Loi
jusqu’à ce que tout se réalise.
Donc, celui qui rejettera
un seul de ces plus petits commandements,
et qui enseignera aux hommes à faire ainsi,
sera déclaré le plus petit dans le royaume des Cieux.
Mais celui qui les observera et les enseignera,
celui-là sera déclaré grand dans le royaume des Cieux.
Je vous le dis en effet :
Si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens,
vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux.

Vous avez appris qu’il a été dit aux anciens :
Tu ne commettras pas de meurtre,
et si quelqu’un commet un meurtre,
il devra passer en jugement.
Eh bien ! moi, je vous dis :
Tout homme qui se met en colère contre son frère
devra passer en jugement.
Si quelqu’un insulte son frère,
il devra passer devant le tribunal.
Si quelqu’un le traite de fou,
il sera passible de la géhenne de feu.
Donc, lorsque tu vas présenter ton offrande à l’autel,
si, là, tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi,
laisse ton offrande, là, devant l’autel,
va d’abord te réconcilier avec ton frère,
et ensuite viens présenter ton offrande.
Mets-toi vite d’accord avec ton adversaire
pendant que tu es en chemin avec lui,
pour éviter que ton adversaire ne te livre au juge,
le juge au garde,
et qu’on ne te jette en prison.
Amen, je te le dis :
tu n’en sortiras pas
avant d’avoir payé jusqu’au dernier sou.

Vous avez appris qu’il a été dit :
Tu ne commettras pas d’adultère.
Eh bien ! moi, je vous dis :
Tout homme qui regarde une femme avec convoitise
a déjà commis l’adultère avec elle dans son cœur.
Si ton œil droit entraîne ta chute,
arrache-le
et jette-le loin de toi,
car mieux vaut pour toi perdre un de tes membres
que d’avoir ton corps tout entier jeté dans la géhenne.
Et si ta main droite entraîne ta chute,
coupe-la
et jette-la loin de toi,
car mieux vaut pour toi perdre un de tes membres
que d’avoir ton corps tout entier qui s’en aille dans la géhenne.
Il a été dit également :
Si quelqu’un renvoie sa femme,
qu’il lui donne un acte de répudiation.
Eh bien ! moi, je vous dis :
Tout homme qui renvoie sa femme,
sauf en cas d’union illégitime,
la pousse à l’adultère ;
et si quelqu’un épouse une femme renvoyée,
il est adultère.

Vous avez encore appris qu’il a été dit aux anciens :
Tu ne manqueras pas à tes serments,
mais tu t’acquitteras de tes serments envers le Seigneur.
Eh bien ! moi, je vous dis de ne pas jurer du tout,
ni par le ciel, car c’est le trône de Dieu,
ni par la terre, car elle est son marchepied,
ni par Jérusalem, car elle est la Ville du grand Roi.
Et ne jure pas non plus sur ta tête,
parce que tu ne peux pas
rendre un seul de tes cheveux blanc ou noir.
Que votre parole soit ‘oui’, si c’est ‘oui’,
‘non’, si c’est ‘non’.
Ce qui est en plus
vient du Mauvais. »

– Acclamons la Parole de Dieu.


Homélie de la messe du 16 février 2020 à Neuf-Brisach


Il y a quelques années, mon supérieur m’a demandé de quitter la communauté où je me trouvais plutôt bien, pour aller dans un autre, pour une mission nouvelle, un peu inconnue. Mais il m’a dit : « Je ne te forcerai pas. J’attends ta réponse. »

Sa requête m’a beaucoup troublé. J’aurais préféré qu’il m’oblige, je n’aurais eu qu’à obéir, sans réfléchir, machinalement. Là, il fallait que je réfléchisse, peser le pour, le contre, tâcher de comprendre la logique derrière sa demande. Bref, j’étais perdu. Quand on est perdu, on a recours à des moyens extrêmes.

J’ai fait ce que je ne fais jamais. J’ai dit au Seigneur : envoie-moi un signe (en vérité cela voulait dire dans ma tête : choisis pour moi). J’ai ouvert ma Bible de poche : « Que votre oui soit oui, non soit non… tout le reste vient du mauvais ! » J’étais bien avancé ! Le Seigneur me jouait un sacré tour. « Tu veux que je fasse le boulot à ta place – non ! » J’étais remis face à ma responsabilité.

Pas étonnant. JESUS n’aime pas bien nous voir obéir comme des machines. Respecter la loi pour la loi, ce n’est pas son truc. Il n’est pas contre la loi ni l’obéissance, non. Vous l’avez entendu « Dieu n’a donné à personne permission de péché », c’est plutôt clair. Mais il veut que nous comprenions la loi. Il est bien plus exigeant d’obéir en acceptant les raisons derrière le commandement, que d’obéir sans comprendre. Celui qui obéit en comprenant n’aura sans doute plus jamais besoin d’un rappel à la loi.
Mais celui qui obéit sans réfléchir finira par désobéir à nouveau. Et je pense que Dieu a autre chose à faire que de nous rappeler la loi à tout bout de champ.
JESUS veut nous faire entrer dans l’esprit de la loi qui n’est rien d’autre que la sagesse, parce qu’il connaît le psaume : « Heureux les hommes intègres dans leurs voies qui marchent suivant la loi du Seigneur ! » La sagesse rend heureux…

Alors évidemment, tout le monde la cherche, la sagesse. C’est très à la mode ça, la sagesse. Promenez-vous dans le rayon « ésotérisme » ou « développement personnel » de votre librairie préférée. Vous aurez trente livres sur la sagesse, mais je parie un kouglof qu’aucun de ces livres ne parlera du Christ. Etrangement, on part la chercher ailleurs que dans le christianisme. C’est qu’elle est tenue cachée en Christ cette sagesse, et l’on risque toujours de s’égarer en route en la cherchant.

Pourtant, ceux qui crucifièrent JESUS se rendaient bien compte que ça se jouait autour de lui. Ils avaient compris que cet homme venait remettre un peu de sagesse dans toute leur folie religieuse ou politique. Alors ils voulurent le faire taire, définitivement.

Ils transpercèrent JESUS de leur lance, en pensant tuer la sagesse. Mais ils ne l’ont pas tuée, ils l’ont découverte. Tu veux savoir où est la sagesse ? Alors regarde la croix. Pas avec le regard des passants qui injurient la Christ ou haussent les épaules (un mort de plus qu’est-ce que cela pourra changer, il est mort, tout est fini), pas avec le regard de ceux qui l’ont tué (maintenant, on peut légiférer tranquille, sans tenir compte de la sagesse), mais avec le regard de l’Esprit, qui découvre sur la croix un Dieu qui nous laisse libre de nos actions, et qui nous montre l’exemple d’un amour total. Son oui fut un oui, jusqu’au bout.

Oui aux hommes, oui à Dieu. C’est ça la sagesse ! Moi, j’ai finalement dit « non » à mon supérieur. En toute conscience, après avoir pris conseil. Il tint sa parole et ne m’en fit pas le reproche. J’ai vécu là-bas d’autres années heureuses et bénies. Parce que, je crois, Dieu prend au sérieux un « oui » ou un « non » réfléchis, sagement. Quatre ans après, il me fit une même requête. J’étais prêt. Cette fois-là, pas de Bible ouverte, mais une simple prière, les yeux devant la croix de notre église. « Viens Esprit Saint, éclairer mon intelligence et purifier mon cœur. Je ferai le bon choix. » Ce fut « oui ». Que voulez-vous, la sagesse prend son temps. Alors un conseil, pour tous ceux qui doivent faire un choix. Invoquez la sagesse. Et si vous ne savez pas comment faire, prenez la feuille de messe. Elle contient une prière magnifique, le psaume du jour. Les uns pour les autres, et pour tous ceux qui nous regardent, redisons-le ensemble :

« Heureux ceux qui gardent ses exigences,

ils le cherchent de tout cœur !

Toi, Seigneur, tu promulgues des préceptes

à observer entièrement.

Puissent mes voies s’affermir

à observer tes commandements ! »



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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 15 Icon_minipostedLun 24 Fév 2020, 10:45 pm

Homélie de la messe du 23 février 2020 à Dourgne

Vous avez entendu ? JESUS nous pose une drôle de question aujourd’hui, à nous, les chrétiens du XXI° siècle en France : « que faites-vous d’extraordinaire ? » Ça, c’est très embêtant, c’est une très mauvaise question. Parce que, de fait, grosso modo, moines ou pas moines, nous ne faisons rien d’extraordinaire, ni hier ni aujourd’hui ; il y en a même en ce moment qui regardent la télé. Qu’est-ce que JESUS attend donc de nous, aujourd’hui ? Il n’y a pas de doute qu’il nous provoque, mais pourquoi ? Eh bien, pour nous provoquer. Comme disait une chanson : « comme un pétard qu’attend plus qu’une allumette »   De bout en bout, l’évangile est une bombe mais, faute d’allumette, à force de tourner autour, de remuer, de l’agiter, les homélies en font de la mousse à raser. 

Quelle est cette allumette que JESUS attend ? Cette allumette, c’est moi, c’est toi, c’est chacun de nous : à savoir une personne, mais une personne vraiment sensible, hypersensible et même inflammable. Si nous étions vraiment sensibles, l’évangile serait détonant. Or nous sommes anesthésiés. Il y a bien une petite goutte de phosphore en nous, mais elle a souvent été imperméabilisée par peur des mauvais traitements ou à force de mauvais traitements, comme si on avait plongé l’allumette dans de la mayonnaise industrielle ; alors on a beau gratter, gratter, ça ne marche plus, ça glisse…

Écoutons encore cette parole de JESUS : « Quelqu’un te donne une gifle ? Tu n’as qu’à lui tendre l’autre joue ! Quelqu’un te prend ton T-shirt ? Eh ben donne-lui ton pull ! Un service à rendre pour x ou pour y ? Fais-en deux pour lui, pour elle ! » C’est-à-dire pas seulement encaisser, céder, se laisser faire… mais en RAJOUTER. Céder, c’est de la faiblesse, mais en rajouter, c’est de la liberté. LA LIBERTÉ COMMENCE JUSTE APRÈS CE QUI RESSEMBLE LE PLUS À DE L’OBEISSANCE.

La liberté commence avec une douceur plus forte que la force. Dans toute l’histoire des hommes, aucun homme n’a manifesté une liberté aussi éclatante que JESUS de Nazareth. Il a obéi à la perfection à la plus dure des lois, la loi de la mort, et puis il en a rajouté : il a ressuscité. Plus librement qu’aucun autre, il a provoqué les défenseurs les plus tatillons de la Loi, les pharisiens, et aussi les détracteurs de la Loi, les impies qui somnolent en nous : rappelez-vous la semaine dernière, comme il parlait d’un simple regard de désir qui est déjà un « adultère », et aujourd’hui : « aimez vos ennemis, priez pour eux ! » JESUS dérange, il ne laisse personne tranquille. Ce qui nous dérange sans doute le plus, c’est que l’amour ne soit pas réciproque. Ni dans nos vies ordinaires, ni dans l’absolu. Non, Dieu ne sera jamais réciproque. Vous aurez beau lui faire toutes les misères du monde, vous allez être surpris : il est libre, Lui, vraiment libre. Il ne vous rendra pas coup pour coup. Il encaissera, et juste après, il vous surprendra. Alors, ce qu’il attend de nous, mais nous n’avons qu’une vie pour le faire, c’est aussi une surprise, un petit rien de liberté, celle liberté qui commence avec la douceur, et qui va plus loin, une surenchère qui traduit un véritable amour.


Non pas pour Lui, vis-à-vis de Lui. Et pas non plus pour ceux qui vous caressent dans le sens du poil, mais avec les autres, ceux qui vous hérissent, qui vous rabotent, qui vous grattent. Chacun a les siens. Cela s’appelle accepter les autres, accepter l’altération. Tout au long de notre vie, notre amour le plus libre réside dans notre capacité à nous laisser ALTÉRER par la vie, les rencontres, les adversités même. Si nous vivions un peu plus de cet amour-là, un amour qui consent à se laisser altérer, si on s’y mettait vraiment, ça ferait sans doute de multiples détonations simultanées, l’air de rien. Et l’air de rien, ce serait extraordinaire. Amen.

 
Références bibliques : Lv 19, 1-2. 17-18 ; Ps 122 ; 1 Co 3, 16-23 ; Mt 5, 38-48


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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 15 Icon_minipostedMar 03 Mar 2020, 4:50 am

Homélie de la messe du 1er dimanche de carême 2020 à Bains-sur-Oust

“Avec toi nous irons au désert” avons-nous chanté au début de cette messe ! C’est tout le peuple de Dieu qui est entré dans le carême ! Nous avons rarement de l’enthousiasme, mais plutôt des appréhensions, des résistances, de la paresse, parfois du dégoût à entrer dans ce temps de pénitence ! Alors vivons-le en communion avec les catéchumènes, aujourd’hui appelés par leurs évêques au baptême: leur joie est pour nous stimulante !

Nous entrons donc dans un désert… Si nous en croyons les brochures des agences de voyages, le désert est une destination enviable: les dunes à perte de vue, l’aventure, le risque, le silence, la solitude, le désir d’évasion… Nous avons bien des raisons d’être séduits par le désert ! Notre carême peut aussi être vu comme une occasion rêvée de simplifier notre vie un peu comme en un bivouac: en simplifiant nos repas, nos achats, nos obligations sociales… Ré-apprendre la relation à Dieu et au prochain dans la prière, le silence, un agenda allégé, une retraite spirituelle comme il s’en déroule souvent ici.
Oui, le carême est une véritable opportunité! Saisissons-là ! Les textes de notre liturgie dominicale nous aident à comprendre dans quel sens prendre notre carême. Ils nous renvoient à nous-mêmes, nos tentations, nos péchés. Chers frères et sœurs, chers téléspectateurs avec qui nous prions aujourd’hui ; voilà une réalité difficile de nos vies, que nous avons du mal à accepter : la tentation ! Le début de notre évangile nous révèle un paradoxe : “JESUS fut conduit au désert par l’Esprit pour être tenté par le diable”.
Étonnant objectif de ces 40 jours du Christ au désert! Pourquoi l’Esprit Saint, l’Esprit d’amour du Père et du Fils, veut-il que JESUS soit tenté ? Avec la première lecture, nous entrions dans un jardin. Nous avons entendu, le récit de la chute d’Adam et Eve… Ce drame où le serpent menteur  introduit entre l’homme et Dieu une méfiance dont nous avons hérité. Ce récit met finalement en scène notre égoïsme, qui l’emporte trop souvent sur notre vocation primordiale à l’amour. Oui, nous cédons parfois à la fièvre des tentations, à l’image d’Eve, pourtant placée dans ce jardin aux arbres et aux fruits innombrables et savoureux. Elle priorise son désir personnel sur l’interdit de son créateur et Père !
Au désert, JESUS est donc poussé par l’Esprit à ces tentations susurrées du père du Mensonge : “Si tu es Fils de Dieu…” Bien sûr qu’il avait faim au bout de quarante jours de jeûne, et qu’il aurait bien aimé manger du pain ! JESUS est tenté ! En cela aussi il est proche de nous : il est bien un “Adam”, pétri de la terre! Mais il est “Nouvel Adam”, selon l’expression de Saint Paul: l’amour est prioritaire sur sa satisfaction personnelle ! De même que le Christ a vraiment pris la condition humaine en se faisant homme, il a en tout vécu comme un homme jusqu’à expérimenter la tentation. Et cela continue après le désert! Après la fulgurante profession de foi de Pierre, celui-ci va tenter son maître en voulant lui éviter la Croix : “Non, cela ne t’arrivera pas!” JESUS l’appellera ‘Satan’! Bien sûr que la perspective de la souffrance était une difficulté pour le nouvel Adam! Pierre, dans son désir de protection, s’était fait -malgré lui- le porte parole du tentateur en invitant le Christ à se détourner de son projet d’amour pour les hommes. JESUS sera aussi tenté au jardin des Oliviers, peu de temps avant sa passion, car personne ne veut souffrir, pas même le Fils de Dieu! Mais, l’amour devait passer par là, préféré à la vie pour soi !
La tentation fondamentale c’est bien d’éviter la croix ! Or cette croix est précisément l’arbre de Vie, dont le fruit nous donne la vie éternelle. Ce fruit nous est donné en cette eucharistie : communion, sacrement de l’amour, qui nous unit à Dieu et les uns aux autres. Ce fruit, nous rend à nous-mêmes plus humains, plus saints. C’est le fruit de cet arbre que nous sommes invités à préférer à tout autre fruit, spécialement, celui qui nous donnerait l’illusion d’être “comme des dieux”, gonflant notre fierté personnelle et par là, notre esclavage. Alors, frères et sœurs, vous chers amis téléspectateurs, ce temps de désert, est loin d’un simple dépouillement de nos vies parfois encombrées! Le Carême est bien plus que cela: il est fait pour nous unir au chemin de Croix du Christ, chemin d’amour contre la tentation du recroquevillement.
C’est l’unique chemin vers la Vie.
 
Références bibliques : Gn 2, 7-9 ; 1-7a ; Ps 50 ; Rm 5, 12-19 ; Mt 4, 1-11
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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 15 Icon_minipostedMar 10 Mar 2020, 9:11 pm






Citation :
Évangile

« Son visage devint brillant comme le soleil » (Mt 17, 1-9)


Gloire au Christ,
Parole éternelle du Dieu vivant.
Gloire à toi, Seigneur.
De la nuée lumineuse,
la voix du Père a retenti :
« Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le ! »
Gloire au Christ,
Parole éternelle du Dieu vivant.
Gloire à toi, Seigneur. (cf. Mt 17, 5)

Évangile de JESUS Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
JESUS prit avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère,
et il les emmena à l’écart, sur une haute montagne.
Il fut transfiguré devant eux ;
son visage devint brillant comme le soleil,
et ses vêtements, blancs comme la lumière.
Voici que leur apparurent Moïse et Élie,
qui s’entretenaient avec lui.
Pierre alors prit la parole et dit à JESUS :
« Seigneur, il est bon que nous soyons ici !
Si tu le veux,
je vais dresser ici trois tentes,
une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. »
Il parlait encore,
lorsqu’une nuée lumineuse les couvrit de son ombre,
et voici que, de la nuée, une voix disait :
« Celui-ci est mon Fils bien-aimé,
en qui je trouve ma joie :
écoutez-le ! »
Quand ils entendirent cela, les disciples tombèrent face contre terre
et furent saisis d’une grande crainte.
JESUS s’approcha, les toucha et leur dit :
« Relevez-vous et soyez sans crainte ! »
Levant les yeux,
ils ne virent plus personne,
sinon lui, JESUS, seul.

En descendant de la montagne,
JESUS leur donna cet ordre :
« Ne parlez de cette vision à personne,
avant que le Fils de l’homme
soit ressuscité d’entre les morts. »

– Acclamons la Parole de Dieu.



Homélie de la messe du 2ème dimanche de carême du 08 mars 2020 à Nil-Saint-Vincent-Saint-Martin


Vous avez peut-être déjà lu par plaisir, par curiosité —ou sans doute à l’école par devoir— une célèbre nouvelle écrite il y a près de 100 ans, par un auteur praguois. C’est l’histoire d’un homme, Gregor Samsa, qui se réveille un matin et découvre qu’il est devenu un insecte monstrueux ! Alors qu’il tente de s’adapter à son nouveau corps, il se rend compte qu’il est en retard pour son travail. Sa mère, puis son père et sa sœur, viennent frapper à la porte de sa chambre, pour le faire sortir de son lit… Il réussit à ramper jusqu’à la porte de sa chambre, à ouvrir et à leur révéler sa nouvelle apparence. Sa mère s’effondre et son entourage s’enfuit…

Ce livre, c’est… la métamorphose de Kafka. Un court récit —très symbolique— de la chute existentielle et sociale d’un être ordinaire, qui découvre l’absurde, l’absence de signification dans sa vie et le changement du regard des autres sur sa propre personne…

D’une certaine manière, la métamorphose de Kafka est la dynamique strictement inverse du récit de la transfiguration sur la montagne que nous venons d’entendre. La transfiguration, c’est lorsque nos regards donnent du sens, prennent de la hauteur, voient loin, quittent l’absurde, la tristesse, et regardent l’autre au-delà des apparences ! Si je me permets la comparaison, c’est parce que dans l’évangile de ce jour, le terme grec pour exprimer ce que nous appelons la transfiguration est bien metamorphè, métamorphose ! Il s’agit bien de la métamorphose de JESUS sur la montagne. Ce récit, par contre, n’a rien de kafkaïen ! La métamorphose de JESUS n’est pas une fatalité, la descente d’un être dans l’infra-humain, mais bien la révélation de JESUS tel qu’il est, le dévoilement de sa destinée. Sur la montagne, c’est le regard des disciples qui change !

Pierre, Jacques et Jean, à l’écart, ne font pas la rencontre d’un « nouveau JESUS » fût-il resplendissant, tout-puissant, surhumain. Tout au contraire, ils posent sur lui, un regard neuf et lui donnent un nouveau visage…

Ces disciples posent véritablement un regard autre sur JESUS en fonction d’un seul aspect qui conditionne toute leur vision : la résurrection que —dans le récit de l’Évangile de Matthieu— JESUS vient tout juste d’annoncer. Après cette annonce publique, les disciples ne peuvent dès lors que transformer leur regard en fonction de cette clé décisive, celle de la résurrection, qui nous rappelle que dans nos vies, l’échec et le désespoir peuvent toujours être traversés, surmontés…

Dès lors, ce que nous avons peut-être à réapprendre, c’est à découvrir la puissance de notre regard, la force d’une lecture confiante de la vie. Bien sûr, il ne s’agit pas de se mentir à soi-même ou de voir naïvement tout en rose. Cependant, le regard que nous posons sur les personnes et sur nos histoires dit parfois plus que les mots. Notre regard constitue notre monde et la réalité qui nous entoure. Un regard aimant rend une personne aimée. Finalement, un visage n’a de sens et n’existe pleinement que pour les yeux et par les yeux du cœur qui le regardent. Bien sûr, il y a les regards de peur, de suspicion, qui dévisagent, qui défigurent. Mais il y a aussi tous ces regards qui transfigurent le monde, qui envisagent la vie autrement, avec lucidité, hauteur, intelligence et bienveillance.

Dès lors, le récit de la transfiguration nous invite peut-être à ne pas voir JESUS seulement comme un homme éclairé, mais peut-être à voir Dieu en lui, source de toute lumière ? Le voir non pas comme un prophète de Dieu, comme Elie, mais comme le Dieu des prophètes ; non pas comme un homme de la Loi comme Moïse, mais la loi de l’homme…

Et si Dieu a pour nous de multiples visages, c’est parce que nous avons de multiples manières de le regarder. Mais pour ne voir que Lui, comme les disciples, il faut se lancer sur un chemin inconnu. Il s’agit de partir, comme Abraham, quitter le pays de nos certitudes, nos convictions, laisser derrière nous nos représentations, nos cocons qui nous rassurent, quitter la famille habituelle de nos visages de Dieu, quitter —peut-être pour certains— cette religion qui sécurise…

Quitter ce qui nous sécurise, afin de rencontrer parmi les multiples visages de Dieu, celui qui donne réellement sens à nos vies, qui est source de bénédiction, qui ouvre toujours un chemin possible, une métamorphose, et dans lequel nous pouvons mettre notre confiance, tout simplement. Quant à nous, des moments de vraies métamorphoses, de transfiguration, nous pouvons aussi en vivre, quel que soit notre âge ou notre histoire. Là où nous parvenons à être —ne fût-ce qu’un instant— en harmonie avec nous-mêmes, là où nous nous sentons compris, acceptés, aimés peut-être, pour ce que nous sommes et pas pour ce que nous avons ou faisons. Et bien plus, chaque fois que nous poserons sur les autres un regard lucide, qui ne juge pas, c’est peut-être la transfiguration de notre monde qui est, elle aussi, en marche… Oui, un regard lucide —le mot le dit bien— est une lecture de la vie pleine de lumière, un regard d’éternité, qui ne plonge pas les autres dans l’infra-humain, mais y discerne la lumière divine en chaque être!

Alors, frères et sœurs, permettez-moi de vous inviter à être contagieux —oui, il y a de bonnes contagions !— de ces regards bienveillants et lucides que vous poserez sur vous-mêmes, et sur les autres ! Il s’agit de regarder le monde, avec les yeux de Dieu.
Chaque deuxième dimanche Carême, un récit de transfiguration nous est proposé. Peut-être parce que le Carême n’est pas un temps de préparation, de quarantaine, pour mériter Pâques ! Mais un temps de métamorphose, de vraie conversion, de transfiguration. Il s’agit de découvrir des moments de résurrection dans la banalité de notre quotidien. Même là où une situation semble kafkaïenne, un sens, une ouverture est toujours possible pour celui qui choisit la lucidité et la confiance. Alors, si nous parvenons à transformer notre regard, de la grisaille de notre quotidien pourra surgir un horizon nouveau, aux couleurs de l’éternité.

Amen.

Références bibliques : Gn 12, 1-4a ; Ps 32 (33), 4-5, 18-19, 20.22 ; 2 Tm 1, 8b-10 ; Mt 17, 1-9



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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 15 Icon_minipostedMar 17 Mar 2020, 7:38 pm




Citation :
Évangile

« Une source d’eau jaillissant pour la vie éternelle » (Jn 4, 5-42)


Gloire au Christ,
Sagesse éternelle du Dieu vivant.
Gloire à toi, Seigneur.
Tu es vraiment le Sauveur du monde, Seigneur !
Donne-moi de l’eau vive :
que je n’aie plus soif.
Gloire au Christ,
Sagesse éternelle du Dieu vivant.
Gloire à toi, Seigneur. (cf. Jn 4, 42.15)

Évangile de JESUS Christ selon saint Jean

En ce temps-là,
JESUS arriva à une ville de Samarie, appelée Sykar,
près du terrain que Jacob avait donné à son fils Joseph.
Là se trouvait le puits de Jacob.
JESUS, fatigué par la route, s’était donc assis près de la source.
C’était la sixième heure, environ midi.
Arrive une femme de Samarie, qui venait puiser de l’eau.
JESUS lui dit :
« Donne-moi à boire. »
– En effet, ses disciples étaient partis à la ville
pour acheter des provisions.
La Samaritaine lui dit :
« Comment ! Toi, un Juif, tu me demandes à boire,
à moi, une Samaritaine ? »
– En effet, les Juifs ne fréquentent pas les Samaritains.
JESUS lui répondit :
« Si tu savais le don de Dieu
et qui est celui qui te dit : ‘Donne-moi à boire’,
c’est toi qui lui aurais demandé,
et il t’aurait donné de l’eau vive. »
Elle lui dit :
« Seigneur, tu n’as rien pour puiser,
et le puits est profond.
D’où as-tu donc cette eau vive ?
Serais-tu plus grand que notre père Jacob
qui nous a donné ce puits,
et qui en a bu lui-même, avec ses fils et ses bêtes ? »
JESUS lui répondit :
« Quiconque boit de cette eau
aura de nouveau soif ;
mais celui qui boira de l’eau que moi je lui donnerai
n’aura plus jamais soif ;
et l’eau que je lui donnerai
deviendra en lui une source d’eau
jaillissant pour la vie éternelle. »
La femme lui dit :
« Seigneur, donne-moi de cette eau,
que je n’aie plus soif,
et que je n’aie plus à venir ici pour puiser. »
JESUS lui dit :
« Va, appelle ton mari, et reviens. »
La femme répliqua :
« Je n’ai pas de mari. »
JESUS reprit :
« Tu as raison de dire que tu n’as pas de mari :
des maris, tu en a eu cinq,
et celui que tu as maintenant n’est pas ton mari ;
là, tu dis vrai. »
La femme lui dit :
« Seigneur, je vois que tu es un prophète !...
Eh bien ! Nos pères ont adoré sur la montagne qui est là,
et vous, les Juifs, vous dites
que le lieu où il faut adorer est à Jérusalem. »
JESUS lui dit :
« Femme, crois-moi :
l’heure vient
où vous n’irez plus ni sur cette montagne ni à Jérusalem
pour adorer le Père.
Vous, vous adorez ce que vous ne connaissez pas ;
nous, nous adorons ce que nous connaissons,
car le salut vient des Juifs.
Mais l’heure vient – et c’est maintenant –
où les vrais adorateurs
adoreront le Père en esprit et vérité :
tels sont les adorateurs que recherche le Père.
Dieu est esprit,
et ceux qui l’adorent,
c’est en esprit et vérité qu’ils doivent l’adorer. »
La femme lui dit :
« Je sais qu’il vient, le Messie,
celui qu’on appelle Christ.
Quand il viendra,
c’est lui qui nous fera connaître toutes choses. »
JESUS lui dit :
« Je le suis,
moi qui te parle. »
À ce moment-là, ses disciples arrivèrent ;
ils étaient surpris de le voir parler avec une femme.
Pourtant, aucun ne lui dit : « Que cherches-tu ? »
ou bien : « Pourquoi parles-tu avec elle ? »

La femme, laissant là sa cruche,
revint à la ville et dit aux gens :
« Venez voir un homme
qui m’a dit tout ce que j’ai fait.
Ne serait-il pas le Christ ? »
Ils sortirent de la ville,
et ils se dirigeaient vers lui.

Entre-temps, les disciples l’appelaient :
« Rabbi, viens manger. »
Mais il répondit :
« Pour moi, j’ai de quoi manger :
c’est une nourriture que vous ne connaissez pas. »
Les disciples se disaient entre eux :
« Quelqu’un lui aurait-il apporté à manger ? »
JESUS leur dit :
« Ma nourriture,
c’est de faire la volonté de Celui qui m’a envoyé
et d’accomplir son œuvre.
Ne dites-vous pas :
‘Encore quatre mois et ce sera la moisson’ ?
Et moi, je vous dis :
Levez les yeux
et regardez les champs déjà dorés pour la moisson.
Dès maintenant, le moissonneur reçoit son salaire :
il récolte du fruit pour la vie éternelle,
si bien que le semeur se réjouit en même temps que le moissonneur.
Il est bien vrai, le dicton :
‘L’un sème, l’autre moissonne.’
Je vous ai envoyés moissonner
ce qui ne vous a coûté aucun effort ;
d’autres ont fait l’effort,
et vous en avez bénéficié. »

Beaucoup de Samaritains de cette ville crurent en JESUS,
à cause de la parole de la femme
qui rendait ce témoignage :
« Il m’a dit tout ce que j’ai fait. »
Lorsqu’ils arrivèrent auprès de lui,
ils l’invitèrent à demeurer chez eux.
Il y demeura deux jours.
Ils furent encore beaucoup plus nombreux à croire
à cause de sa parole à lui,
et ils disaient à la femme :
« Ce n’est plus à cause de ce que tu nous as dit
que nous croyons :
nous-mêmes, nous l’avons entendu,
et nous savons que c’est vraiment lui
le Sauveur du monde. »

– Acclamons la Parole de Dieu.



Homélie de la messe du 15 mars, 3ème dimanche de carême 2020


Cet Evangile de la Samaritaine, pour beaucoup d’entre nous, on l’a déjà entendu tellement de fois. Comme Robert qui regarde la télé ce matin à Courcelles, en Champagne. Comme Rennes sa voisine. Comme beaucoup d’entre nous qui ne peuvent aller à la messe ce matin dans ce contexte pandémique. Cet évangile, on le connait presque par cœur. Alors que peut-il encore nous apprendre ?

« Si tu savais le don de Dieu » dit JESUS.

C’est ce que Marin, du haut de ses 7 ans, a rétorqué à sa sœur Orlane de 5 ans : Orlane explique à son frère qu’elle s’ennuie à la messe. Et Marin lui répond tout étonné : « si tu saurais c’que c’est que la messe, tu pourrais pas dire ça ! ».

« Si tu savais le don de Dieu ». Il vient de si loin, depuis si longtemps…

Juste après la Création du monde, au tout début, la première parole que Dieu adresse à l’homme, après lui avoir donner la vie, après qu’il ait mangé la « fameuse pomme » comme on dit, la première parole que Dieu adresse à l’homme qui se cachait, c’est : « où es-tu ? ». Depuis le début, Dieu cherche l’homme pour continuer à lui donner la vie.

« Si tu savais le don de Dieu ».

Et comme l’homme continuait à se cacher de Dieu, Dieu a envoyé d’innombrables prophètes. Mais la plupart des humains ont envoyé balader la plupart de ces prophètes. Alors Dieu, fatigué – peut-être comme JESUS au bord du puit de la Samaritaine – Dieu est devenu un homme. Vous connaissez l’histoire : un soir de décembre, Dieu a achevé sa fabuleuse déclaration d’amour pour nous. Il a définitivement abandonné sa toute-puissance pour se lier à nous pour toujours en devenant l’un de nous. Oui, c’est Dieu qui vient à nous, depuis toujours. C’est JESUS qui s’approche du puit de notre quotidien et qui rejoint nos attentes d’être reconnu, d’être aimé… d’exister en plénitude.

« Si tu savais le don de Dieu ».

Y-a-t-il un rapport ce matin entre l’interpellation de JESUS « si tu savais le don de Dieu » et l’exclamation des samaritains « c’est vraiment lui le sauveur du monde » ?

Régulièrement le vendredi, au moins avant les mesures de confinement, à quelques frères prêtres chanceux de la Mission de France, nous célébrons la messe avec notre frère Noël dans sa chambre. Noël est fragilisé par une maladie qui est en train de l’emporter. La table de lit tient lieu d’autel. A chaque fois, peut-être un peu à son insu, Noël nous laisse comme une part de son testament spirituel. Un jour, il a commenté l’Evangile ainsi : « A l’heure de la mort, je n’ai pas peur du jugement dernier. Non pas que je sois un grand saint, mais l’amour et la tendresse de Dieu sont si grands qu’ils me prendront tout entier ».

Pour Noël, à une étape si importante de sa vie, le don de Dieu, c’est son amour et sa tendresse. Pour lui, être sauvé, c’est se laisser saisir dans ce mouvement de tendresse de Dieu vers les humains. L’Evangile, c’est vivre un inouï.

Comment faire alors pour découvrir ce don de Dieu qui nous sauve, cet amour et cette tendresse ? Revenons au geste créateur de Dieu, là où justement il a initié ce don : au début, dans la Genèse, il y a l’action pendant 6 jours et le repos le 7ème jour. L’action et le repos font partie du geste créateur de vie.

« Si tu savais le don de Dieu ».

Dans sa dernière exhortation apostolique – Chère Amazonie, le vieux François, de Rome, attire justement notre attention sur le repos contemplatif. Je cite : « l’être humain tend à réduire le repos contemplatif au domaine de l’improductif ou de l’inutile, en oubliant [qu’ainsi il retire à l’œuvre qu’il réalise] le plus important : son sens »

Pour notre bon Pape, dans la contemplation du monde, il y a le sens de toutes nos actions et de toute notre vie. Malgré les souffrances de nos proches ou de nous-mêmes. Malgré les séparations de tous ordres, malgré les corona-de-toutes-sortes… qui nous imposent si souvent de nouveaux quotidiens. Mine de rien, quel miracle cette vie !

« Si tu savais le don de Dieu ».

Pour découvrir ce don de Dieu, le repos contemplatif est précieux, une sorte de déconnexion de l’action : allez, 1 jour sur 7, 1 carême par an. Et si le carême justement, c’était le temps pour en faire moins, de manière plutôt forcée en ce temps d’épidémie. En faire moins, comme participer à la messe de chez soi grâce à la télé, comme rester à la maison pour garder les enfants cette semaine et après, comme limiter des rencontres associatives, familiales ou amicales… Et si le carême, c’était le temps pour en faire moins et contempler plus ? Et si le carême, comme un désert, c’était le jeûne de l’activité pour entendre cette parole de Dieu d’amour et de tendresse ?

Contempler est une manière privilégiée de découvrir le don de Dieu. Et découvrir le don de Dieu – son amour et sa tendresse – c’est être sauvé. C’est se laisser emmener tout entier dans la vie donnée de Dieu pour que nous soyons tous des vivants, libres et joyeux. Oui, « c’est vraiment lui le sauveur du monde ».

Et aujourd’hui, qui plus est après le passage au stade 3 cette nuit, c’est à nous de prendre soin les uns des autres. C’est à nous de prendre soin de la vie qui nous a été donnée comme un cadeau… depuis le début, depuis toujours. La vie est le bien le plus précieux que nous ayons, personnellement et collectivement.

Contempler, découvrir le don de Dieu et en vivre, c’est le chemin des catéchumènes qui auraient dû ces temps-ci célébrer des étapes importantes vers leur baptême, comme les 10 catéchumènes de Clichy, et tant d’autres ailleurs. Le chemin continue !

« Si tu savais le don de Dieu ». Nous sommes des vivants. Et mine de rien, quel miracle cette vie !


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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 15 Icon_minipostedDim 22 Mar 2020, 8:54 pm





Citation :
Évangile

« Il s’en alla et se lava ; quand il revint, il voyait » (Jn 9, 1-41)


Gloire et louange à toi
Seigneur JESUS. !
Moi, je suis la lumière du monde, dit le Seigneur.
Celui qui me suit aura la lumière de la vie.
Gloire et louange à toi
Seigneur JESUS ! (Jn 8, 12)

Évangile de JESUS Christ selon saint Jean

En ce temps-là,
en sortant du Temple,
JESUS vit sur son passage
un homme aveugle de naissance.
Ses disciples l’interrogèrent :
« Rabbi, qui a péché, lui ou ses parents,
pour qu’il soit né aveugle ? »
JESUS répondit :
« Ni lui, ni ses parents n’ont péché.
Mais c’était pour que les œuvres de Dieu
se manifestent en lui.
Il nous faut travailler aux œuvres de Celui qui m’a envoyé,
tant qu’il fait jour ;
la nuit vient où personne ne pourra plus y travailler.
Aussi longtemps que je suis dans le monde,
je suis la lumière du monde. »
Cela dit, il cracha à terre
et, avec la salive, il fit de la boue ;
puis il appliqua la boue sur les yeux de l’aveugle,
et lui dit :
« Va te laver à la piscine de Siloé »
– ce nom se traduit : Envoyé.
L’aveugle y alla donc, et il se lava ;
quand il revint, il voyait.

Ses voisins, et ceux qui l’avaient observé auparavant
– car il était mendiant –
dirent alors :
« N’est-ce pas celui qui se tenait là pour mendier ? »
Les uns disaient :
« C’est lui. »
Les autres disaient :
« Pas du tout, c’est quelqu’un qui lui ressemble. »
Mais lui disait :
« C’est bien moi. »
Et on lui demandait :
« Alors, comment tes yeux se sont-ils ouverts ? »
Il répondit :
« L’homme qu’on appelle JESUS a fait de la boue,
il me l’a appliquée sur les yeux et il m’a dit :
‘Va à Siloé et lave-toi.’
J’y suis donc allé et je me suis lavé ;
alors, j’ai vu. »
Ils lui dirent :
« Et lui, où est-il ? »
Il répondit :
« Je ne sais pas. »

On l’amène aux pharisiens, lui, l’ancien aveugle.
Or, c’était un jour de sabbat que JESUS avait fait de la boue
et lui avait ouvert les yeux.
À leur tour, les pharisiens lui demandaient comment il pouvait voir.
Il leur répondit :
« Il m’a mis de la boue sur les yeux, je me suis lavé,
et je vois. »
Parmi les pharisiens, certains disaient :
« Cet homme-là n’est pas de Dieu,
puisqu’il n’observe pas le repos du sabbat. »
D’autres disaient :
« Comment un homme pécheur
peut-il accomplir des signes pareils ? »
Ainsi donc ils étaient divisés.
Alors ils s’adressent de nouveau à l’aveugle :
« Et toi, que dis-tu de lui,
puisqu’il t’a ouvert les yeux ? »
Il dit :
« C’est un prophète. »
Or, les Juifs ne voulaient pas croire
que cet homme avait été aveugle
et que maintenant il pouvait voir.
C’est pourquoi ils convoquèrent ses parents
et leur demandèrent :
« Cet homme est bien votre fils,
et vous dites qu’il est né aveugle ?
Comment se fait-il qu’à présent il voie ? »
Les parents répondirent :
« Nous savons bien que c’est notre fils,
et qu’il est né aveugle.
Mais comment peut-il voir maintenant,
nous ne le savons pas ;
et qui lui a ouvert les yeux,
nous ne le savons pas non plus.
Interrogez-le,
il est assez grand pour s’expliquer. »
Ses parents parlaient ainsi
parce qu’ils avaient peur des Juifs.
En effet, ceux-ci s’étaient déjà mis d’accord
pour exclure de leurs assemblées
tous ceux qui déclareraient publiquement que JESUS est le Christ.
Voilà pourquoi les parents avaient dit :
« Il est assez grand, interrogez-le ! »

Pour la seconde fois,
les pharisiens convoquèrent l’homme qui avait été aveugle,
et ils lui dirent :
« Rends gloire à Dieu !
Nous savons, nous, que cet homme est un pécheur. »
Il répondit :
« Est-ce un pécheur ?
Je n’en sais rien.
Mais il y a une chose que je sais :
j’étais aveugle, et à présent je vois. »
Ils lui dirent alors :
« Comment a-t-il fait pour t’ouvrir les yeux ? »
Il leur répondit :
« Je vous l’ai déjà dit,
et vous n’avez pas écouté.
Pourquoi voulez-vous m’entendre encore une fois ?
Serait-ce que vous voulez, vous aussi, devenir ses disciples ? »
Ils se mirent à l’injurier :
« C’est toi qui es son disciple ;
nous, c’est de Moïse que nous sommes les disciples.
Nous savons que Dieu a parlé à Moïse ;
mais celui-là, nous ne savons pas d’où il est. »
L’homme leur répondit :
« Voilà bien ce qui est étonnant !
Vous ne savez pas d’où il est,
et pourtant il m’a ouvert les yeux.
Dieu, nous le savons, n’exauce pas les pécheurs,
mais si quelqu’un l’honore et fait sa volonté, il l’exauce.
Jamais encore on n’avait entendu dire
que quelqu’un ait ouvert les yeux à un aveugle de naissance.
Si lui n’était pas de Dieu,
il ne pourrait rien faire. »
Ils répliquèrent :
« Tu es tout entier dans le péché depuis ta naissance,
et tu nous fais la leçon ? »
Et ils le jetèrent dehors.

JESUS apprit qu’ils l’avaient jeté dehors.
Il le retrouva et lui dit :
« Crois-tu au Fils de l’homme ? »
Il répondit :
« Et qui est-il, Seigneur,
pour que je croie en lui ? »
JESUS lui dit :
« Tu le vois,
et c’est lui qui te parle. »
Il dit :
« Je crois, Seigneur ! »
Et il se prosterna devant lui.

JESUS dit alors :
« Je suis venu en ce monde pour rendre un jugement :
que ceux qui ne voient pas
puissent voir,
et que ceux qui voient
deviennent aveugles. »
Parmi les pharisiens, ceux qui étaient avec lui
entendirent ces paroles et lui dirent :
« Serions-nous aveugles, nous aussi ? »
JESUS leur répondit :
« Si vous étiez aveugles,
vous n’auriez pas de péché ;
mais du moment que vous dites : ‘Nous voyons !’,
votre péché demeure. »

– Acclamons la Parole de Dieu.



Homélie de la messe du 22 mars, 4ème dimanche de carême 2020


Il y a quelques jours, j’ai passé un long moment avec un garçon de mes connaissances. Il se nomme Grégoire. Nous aurions dû nous voir, mais quarantaine oblige, nous avons eu recours au téléphone. Je n’avais, pour connaître son émotion, ses élans ou ses doutes, que sa voix. Comme si j’avais été aveugle. J’étais forcé de le voir autrement, de l’écouter bien mieux, bien plus attentivement que si j’avais été avec lui. Étrange exercice.

Or c’était précisément de voir que me parlait ce garçon. Il se prépare à prendre un engagement scout que j’ai moi-même pris à son âge, un engagement d’aîné. Dans le cérémonial, on pose des questions. « As-tu compris » que tes actes t’engagent — oui, mon gars comprenait —, que tu dois rechercher la vérité — oui —, que la vie est à prendre au sérieux — oui —, « que » (je cite) « que tout homme est un être unique et que dans les plus humbles et les plus disgraciés luit une étincelle divine qui mérite ton amour ? » — Euh… Non. Non, il ne voyait pas cette étincelle divine. Il n’y arrivait pas.

Dans les rencontres qu’il faisait, il voyait des visages ouverts ou hostiles, mais rien qui suscitât son amour. Il voyait des apparences, un vêtement, un discours, une attitude. Il voyait des fonctions : le camarade d’école, le professeur, le commerçant, l’inconnu dans le métro. Il voyait l’enveloppe extérieure. Mais que ces personnes aient un cœur et que Dieu vive dans ce cœur, il ne le voyait pas. Il voulait bien le croire, intellectuellement, mais il ne le voyait pas.

Ne croyez pas ce jeune homme bouché ou indifférent. Il ne l’est pas du tout. Il a toujours été un excellent scout. Simplement, il est comme beaucoup d’hommes, comme presque tous les hommes : il a du mal à voir, à voir vraiment, à voir l’essentiel, à dépasser les apparences, les préjugés, les idées ; il a du mal à se laisser toucher au cœur.

Et je crois que nous sommes tous comme lui. En tout cas, je suis comme lui…

Je crois aussi comme nous sommes tous, au moins un peu, comme les pharisiens de l’Évangile. En regardant l’aveugle, ils ne voient ni sa foi ni son espoir : ils voient son handicap ; ils cherchent la faute, ils édifient une théorie, ils classent en bons et mauvais, ils passent complètement à côté. Arrive JESUS, et JESUS donne à cet homme la vue, la vue des yeux, et surtout la vue du cœur. JESUS a vu dans cet homme un cœur qui attendait Dieu et l’homme a vu dans JESUS non pas le guérisseur ou le rabbi, mais le Seigneur lui-même. L’un et l’autre se sont reconnus au cœur.

Ce n’est pas pour rien que cet Évangile arrive en carême. Le carême n’est pas que le temps où l’on se dépouille, un peu, des choses matérielles. C’est surtout le temps où l’on se défait de ce qui nous sépare du Seigneur et de ce qui fait obstacle entre nous et les autres. Des apparences, séduisantes ou hostiles, des réflexes superficiels, des habitudes, des préventions et de toutes ces écailles protectrices qui aveuglent notre regard. Au téléphone, je ne pouvais pas voir le visage de Grégoire. L’épidémie qui a figé notre pays me forçait à essayer de voir son cœur. Frères et sœurs, vous qui vous unissez à cette messe par la télévision, ce que vous voyez sur votre écran est une messe sans apparence, sans éclat, une pauvre messe célébrée dans un studio, une petite table en guise d’autel. Ce n’est plus que le cœur de la messe. Mais l’essentiel est bien là : le don d’amour du Christ, l’espoir, la fidélité. Et séparés de vous, ne voyant pas des visages, mais des projecteurs et des caméras, nous devinons tout ce qui vous anime dans ces jours d’épreuve partagée : le même espoir dans l’épreuve, la même fidélité, la confiance, le désir d’aimer — l’étincelle divine qui se trouve dans chacun de vos cœurs, la beauté qui brille cachée dans le secret de tout homme, la splendeur des enfants de Dieu.



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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 15 Icon_minipostedDim 29 Mar 2020, 8:57 pm




Citation :
Évangile

« Je suis la résurrection et la vie » (Jn 11, 3-7.17.20-27.33b-45)

Évangile de JESUS Christ selon saint Jean


En ce temps-là,
Marthe et Marie, les deux sœurs de Lazare,
envoyèrent dire à JESUS :
« Seigneur, celui que tu aimes est malade. »
En apprenant cela, JESUS dit :
« Cette maladie ne conduit pas à la mort,
elle est pour la gloire de Dieu,
afin que par elle le Fils de Dieu soit glorifié. »
JESUS aimait Marthe et sa sœur, ainsi que Lazare.
Quand il apprit que celui-ci était malade,
il demeura deux jours encore à l’endroit où il se trouvait.
Puis, après cela, il dit aux disciples :
« Revenons en Judée. »

À son arrivée,
JESUS trouva Lazare au tombeau depuis quatre jours déjà.
Lorsque Marthe apprit l’arrivée de JESUS,
elle partit à sa rencontre,
tandis que Marie restait assise à la maison.
Marthe dit à JESUS :
« Seigneur, si tu avais été ici,
mon frère ne serait pas mort.
Mais maintenant encore, je le sais,
tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te l’accordera. »
JESUS lui dit :
« Ton frère ressuscitera. »
Marthe reprit :
« Je sais qu’il ressuscitera à la résurrection,
au dernier jour. »
JESUS lui dit :
« Moi, je suis la résurrection et la vie.
Celui qui croit en moi,
même s’il meurt, vivra ;
quiconque vit et croit en moi
ne mourra jamais.
Crois-tu cela ? »
Elle répondit :
« Oui, Seigneur, je le crois :
tu es le Christ, le Fils de Dieu,
tu es celui qui vient dans le monde. »
JESUS, en son esprit, fut saisi d’émotion, il fut bouleversé,
et il demanda :
« Où l’avez-vous déposé ? »
Ils lui répondirent :
« Seigneur, viens, et vois. »
Alors JESUS se mit à pleurer.
Les Juifs disaient :
« Voyez comme il l’aimait ! »
Mais certains d’entre eux dirent :
« Lui qui a ouvert les yeux de l’aveugle,
ne pouvait-il pas empêcher Lazare de mourir ? »
JESUS, repris par l’émotion,
arriva au tombeau.
C’était une grotte fermée par une pierre.
JESUS dit :
« Enlevez la pierre. »
Marthe, la sœur du défunt, lui dit :
« Seigneur, il sent déjà ;
c’est le quatrième jour qu’il est là. »
Alors JESUS dit à Marthe :
« Ne te l’ai-je pas dit ?
Si tu crois, tu verras la gloire de Dieu. »
On enleva donc la pierre.
Alors JESUS leva les yeux au ciel et dit :
« Père, je te rends grâce
parce que tu m’as exaucé.
Je le savais bien, moi, que tu m’exauces toujours ;
mais je le dis à cause de la foule qui m’entoure,
afin qu’ils croient que c’est toi qui m’as envoyé. »
Après cela, il cria d’une voix forte :
« Lazare, viens dehors ! »
Et le mort sortit,
les pieds et les mains liés par des bandelettes,
le visage enveloppé d’un suaire.
JESUS leur dit :
« Déliez-le, et laissez-le aller. »
Beaucoup de Juifs, qui étaient venus auprès de Marie
et avaient donc vu ce que JESUS avait fait,
crurent en lui.

– Acclamons la Parole de Dieu.



Homélie de la messe du 5ème dimanche de carême, le 29 mars 2020


« Je me souviens du visage d’une belle et vieille dame, de plus de 90 ans, dont la vie pourtant fut éprouvée dès sa jeunesse. Un an après son mariage, elle donna naissance à son premier enfant, une fille, nommée, Marie-France. Tout à la joie de prendre soin du bébé, elle le vit tomber malade et mourir à 6 mois. La tristesse des nouveaux parents fut immense de porter en terre leur premier née. Ce n’était pas sa destinée. Peu de temps après les funérailles, la jeune mère décida de planter un rosier à côté du caveau de granit gris. Dans le cimetière, la froideur des pierres tombales s’atténuait parfois grâce à quelques bouquets déposés. Mais rarement, avant ce rosier-là, il y avait l’apparition de fleurs poussant entre les tombes.

Ici, par la volonté d’une mère endeuillée, peu à peu, le rosier pris racine, poussa et fleurit, tellement qu’il fallait le couper. A chaque saison et en abondance, il s’ornait de maintes roses dont la beauté et le parfum venaient embellir et embaumé le cimetière. Ce lieu de mort laissait poindre et jaillir une manifestation de la vie. La jeune maman dépassa l’épreuve du deuil, elle donna naissance à six autres enfants. Sa vie s’écoula non sans peine mais aussi avec beaucoup de joie. Comme sur le rosier, il y eut des épines et de magnifiques fleurs qui marquèrent son existence.

Sa foi au Christ était la sève de sa vie qui ne cessa jamais de croître jusqu’à son terme. Autant qu’elle put elle vint très régulièrement prendre soin du rosier qu’elle avait planté. Pourquoi donc vouloir entretenir cet arbuste fleuri dans un lieu de mort ? Et bien, cette vieille dame, au beau visage, qui fût ma mère, m’a fait comprendre son désir d’affirmer que la vie est plus forte que la mort. Elle ne souhaitait pas orner un tombeau, elle venait entretenir une relation d’amour avec son enfant. Par cette attitude elle exprimait une espérance. La courte vie de sa fille trop tôt disparue ou celle des autres défunts de la famille partis parfois prématurément ne s’achevaient pas dans la tombe mais se poursuivait en Dieu et dans le cœur de notre mère.

Sans être théologienne ni une grande érudite, elle avait compris ce que JESUS expliquait à ses disciples, à Marthe et Marie les sœurs de Lazare : « Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ; quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? ». Ma mère, chaque jour de sa vie, a répondu : « oui je crois… » non par de grand discours mais par le fait même de planter ce rosier et de l’entretenir sans cesse. Avec cœur et obstination. Avec foi et espérance.

Nous venons d’entendre cette question radicale. « Quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? ». Elle prendra tous son sens au Jour de Pâque. Mais quelle réponse y apportons-nous ? En proclamant notre foi chrétienne, tout à l’heure, nous dirons : « je crois à la résurrection des morts et à la vie du monde à venir ». La vie dépasse les limites de notre monde comme la constante beauté du rosier auprès de la tombe. Nous n’avons pas été créés, conçus et enfantés pour une durée limitée mais pour la vie éternelle. Si cette perspective nous effraie parfois, ne devrait-elle pas nous remplir de joie dès à présent ? Nous vivons pleinement notre existence terrestre et nous demeurerons vivants auprès de Dieu. Cet au-delà nous engage dans notre aujourd’hui.

Alors que nous sommes confinés chez nous, seul ou en famille, dans nos résidences et maisons de séjour, dans nos hôpitaux, alors que la maladie nous affecte, que le deuil nous touche et nous peine Alors que nous subissons la diffusion d’un virus, Comme Marthe et Marie, nous nous tournons vers JESUS pour demander la guérison et la protection de ceux qui nous sont chers.

Sainte Thérèse de Lisieux, elle, nous propose un chemin, ce qu’elle appelle sa « petite voie » : « JESUS, Je n’ai d’autre moyen de te prouver mon amour, que de jeter des fleurs, c’est-à-dire de ne laisser échapper aucun petit sacrifice, aucun regard, aucune parole, de profiter de toutes les plus petites choses et de les faire par amour… » Dans la proximité que nous vivons ou malgré l’éloignement imposé, revenant à l’essentiel par un geste simple, une prière continue, une parole de réconfort, nous pouvons dire au Christ notre foi en la résurrection, en la vie plus forte que la mort.

De la sorte, notre monde s’embellira continuellement de toutes les fleurs de l’amour en famille, de relations humaines apaisées, de considération envers les plus faibles. Oui, avec foi et charité osons planter autour de nous des rosiers d’espérance.




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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 15 Icon_minipostedDim 05 Avr 2020, 7:29 pm





Évangile

Passion de notre Seigneur JESUS Christ selon saint Matthieu (Mt 27, 11-54)



Spoiler:


Homélie de la messe du dimanche de Rameaux le 05 AVRIL 2020


« Nous prêchons un Messie crucifié, scandale pour les juifs et folie pour les païens, mais pour ceux qui sont appelés, c’est le Christ, puissance de Dieu et Sagesse de Dieu ».  Au début de notre célébration, la liturgie évoquait cette foule qui acclamait JESUS comme Messie dans son entrée triomphale à Jérusalem.  C’est de nouveau la foule qui crie à Pilate « crucifie-le » … La foule est apparemment versatile, et le Sauveur rejeté. Mais, n’est-ce pas le cœur de notre foi et de ce que nous vivons aujourd’hui ?

A travers le ravage de cette épidémie, nous voyons le Messie crucifié. Si le Père a envoyé son fils dans le monde, ce n’est pas pour nous donner des leçons de morale, mais bien pour nous rejoindre dans toutes nos blessures et pour les guérir. Et comment nous guérit-il ? En nous révélant le vrai visage de son Père, celui de la tendresse ; et c’est bien de tendresse dont nous avons tous besoin !  La Passion illustre l’hymne aux Philippiens que nous avons entendu précédemment : « Il se dépouille lui-même en prenant la condition de serviteur ».

Être disciple du Christ, c’est emprunter ce chemin d’humilité ; le serviteur est invité à entrer dans l’obéissance du Christ, obéissance de foi et d’amour. Comment ne pas penser à Mère Thérésa, qui malgré la nuit de la foi, s’est donnée sans compter aux plus démunis en devenant signe de la tendresse de Dieu et notre pape François, qui parle si souvent des « caresses » du Bon Dieu. Seule, l’humilité du serviteur manifeste la tendresse du Père.  Cette obéissance au Père est le signe de notre offrande ; obéissance à sa Parole, qui nous conduit à la croix, signe du don total : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime ».

Ce don transfigure, car il nous met dans la gloire : « c’est pourquoi Dieu a élevé le Christ au-dessus de tout ». Cette gloire est l’irradiation de l’amour. La Croix appelle la gloire, cette gloire qui jaillit du cœur transpercé du Christ.  Chaque année, l’Église nous invite à contempler le visage du Serviteur souffrant avant de découvrir le visage du Ressuscité. Il y a un an, brûlait Notre-Dame de Paris et ma pauvre prière se résumait à « Pourquoi Seigneur ?». Aujourd’hui, cette pandémie terrible et c’est la même supplication : « Pourquoi Seigneur ? ».

La réponse est le silence, celui qui habitait JESUS dans sa Passion. Mais au début de cette semaine sainte, ce silence de Dieu est espérance. L’espérance n’est pas un mystère d’héroïsme, mais la vertu de l’abandon et de la confiance. S’abandonner à Dieu ne consiste pas à souffrir avec courage, ni même à souffrir tout court, mais accepter d’avoir peur de souffrir. L’espérance ne consiste pas à franchir un obstacle, mais à être parfois écrasé par lui. L’espérance ne consiste pas à déployer de la vertu, mais à voir peut-être toute notre vertu mise en déroute, et à l’accepter avec amour. Et pour accepter avec amour d’être sans force, ce n’est pas de la force qu’il faut, c’est de l’amour et cet amour vient de Dieu. Car l’amour seul nous relève de nos chutes et de nos tombeaux. Oui, en cette célébration qui ouvre la Semaine Sainte, avec la Petite Thérèse de Lisieux, osons dire en nos cœurs : « notre folie à nous, c’est d’espérer ».




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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 15 Icon_minipostedLun 13 Avr 2020, 8:23 pm





Citation :

Évangile

« Il fallait que JESUS ressuscite d’entre les morts » (Jn 20, 1-9)


Alléluia. Alléluia.
Notre Pâque immolée, c’est le Christ !
Célébrons la Fête dans le Seigneur !
Alléluia. (cf. 1 Co 5, 7b-8a)

Évangile de JESUS Christ selon saint Jean

Le premier jour de la semaine,
Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin ;
c’était encore les ténèbres.
Elle s’aperçoit que la pierre a été enlevée du tombeau.
    Elle court donc trouver Simon-Pierre et l’autre disciple,
celui que JESUS aimait,
et elle leur dit :
« On a enlevé le Seigneur de son tombeau,
et nous ne savons pas où on l’a déposé. »
   Pierre partit donc avec l’autre disciple
pour se rendre au tombeau.
    Ils couraient tous les deux ensemble,
mais l’autre disciple courut plus vite que Pierre
et arriva le premier au tombeau.
    En se penchant, il s’aperçoit que les linges sont posés à plat ;
cependant il n’entre pas.
    Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour.
Il entre dans le tombeau ;
il aperçoit les linges, posés à plat,
    ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de JESUS,
non pas posé avec les linges,
mais roulé à part à sa place.
    C’est alors qu’entra l’autre disciple,
lui qui était arrivé le premier au tombeau.
Il vit, et il crut.
    Jusque-là, en effet, les disciples n’avaient pas compris
que, selon l’Écriture,
il fallait que JESUS ressuscite d’entre les morts.

   – Acclamons la Parole de Dieu.


Au lieu de cet Évangile, on peut lire celui qui a été lu à la Veillée pascale.
Pour la messe du soir de Pâques, on peut aussi lire l’évangile  ci-dessous :


Évangile

« Reste avec nous car le soir approche » (Lc 24, 13-35)

Évangile de JESUS Christ selon saint Luc


   Le même jour (c’est-à-dire le premier jour de la semaine),
deux disciples faisaient route
vers un village appelé Emmaüs,
à deux heures de marche de Jérusalem,
    et ils parlaient entre eux de tout ce qui s’était passé.

   Or, tandis qu’ils s’entretenaient et s’interrogeaient,
JESUS lui-même s’approcha,
et il marchait avec eux.
    Mais leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître.
    JESUS leur dit :
« De quoi discutez-vous en marchant ? »
Alors, ils s’arrêtèrent, tout tristes.
    L’un des deux, nommé Cléophas, lui répondit :
« Tu es bien le seul étranger résidant à Jérusalem
qui ignore les événements de ces jours-ci. »
   Il leur dit :
« Quels événements ? »
Ils lui répondirent :
« Ce qui est arrivé à JESUS de Nazareth,
cet homme qui était un prophète
puissant par ses actes et ses paroles
devant Dieu et devant tout le peuple :
    comment les grands prêtres et nos chefs l’ont livré,
ils l’ont fait condamner à mort et ils l’ont crucifié.
    Nous, nous espérions que c’était lui qui allait délivrer Israël.
Mais avec tout cela,
voici déjà le troisième jour qui passe depuis que c’est arrivé.
    À vrai dire, des femmes de notre groupe
nous ont remplis de stupeur.
Quand, dès l’aurore, elles sont allées au tombeau,
    elles n’ont pas trouvé son corps ;
elles sont venues nous dire
qu’elles avaient même eu une vision :
des anges, qui disaient qu’il est vivant.
    Quelques-uns de nos compagnons sont allés au tombeau,
et ils ont trouvé les choses comme les femmes l’avaient dit ;
mais lui, ils ne l’ont pas vu. »
   Il leur dit alors :
« Esprits sans intelligence ! Comme votre cœur est lent à croire
tout ce que les prophètes ont dit !
    Ne fallait-il pas que le Christ
souffrît cela pour entrer dans sa gloire ? »
   Et, partant de Moïse et de tous les Prophètes,
il leur interpréta, dans toute l’Écriture,
ce qui le concernait.

   Quand ils approchèrent du village où ils se rendaient,
JESUS fit semblant d’aller plus loin.
    Mais ils s’efforcèrent de le retenir :
« Reste avec nous,
car le soir approche et déjà le jour baisse. »
Il entra donc pour rester avec eux.

   Quand il fut à table avec eux,
ayant pris le pain,
il prononça la bénédiction
et, l’ayant rompu,
il le leur donna.
    Alors leurs yeux s’ouvrirent, et ils le reconnurent,
mais il disparut à leurs regards.
    Ils se dirent l’un à l’autre :
« Notre cœur n’était-il pas brûlant en nous,
tandis qu’il nous parlait sur la route
et nous ouvrait les Écritures ? »
   À l’instant même, ils se levèrent et retournèrent à Jérusalem.
Ils y trouvèrent réunis les onze Apôtres et leurs compagnons,
qui leur dirent :
    « Le Seigneur est réellement ressuscité :
il est apparu à Simon-Pierre. »
   À leur tour, ils racontaient ce qui s’était passé sur la route,
et comment le Seigneur s’était fait reconnaître par eux
à la fraction du pain.

   – Acclamons la Parole de Dieu.




Homélie de la messe du dimanche de Pâques 12 avril 2020 à Paris


Nous sommes, en ce moment, tous un peu sonnés, un peu décontenancés, et certains sont meurtris et douloureux, d’autres épuisés. Ce matin, frères et sœurs, Dieu lui-même vient nous consoler, il vient à nous avec tendresse. En célébrant la Résurrection, en fêtant le Ressuscité, nous ne marquons pas un anniversaire qui s’éloigne dans le temps ; nous nous livrons à l’action puissante et douce de Dieu, celle qui s’est manifestée en JESUS pour s’exercer désormais pour chacun de nous et en chacun de nous.

D’abord, goûtons, si vous le voulez bien, la délicatesse que relève le récit de saint Jean. Par la résurrection, celui qui paraissait vaincu, éliminé, dont on s’était débarrassé, celui qui était enfermé dans le tombeau – le confinement le plus total et irrémédiable – a été tiré vers la vie en plénitude. Mais voyez comme chacun y accède à son rythme : Pierre constate et rien ne se produit ; le disciple que JESUS aimait a pu regarder de l’extérieur puis, une deuxième fois, entré dans le tombeau, mieux voir et, d’un coup, voir pour de vrai : « Il vit et il crut ». Le cadavre n’est plus là, mais tout est en ordre et Pierre est là et lui aussi. D’un coup, la cohérence de l’histoire lui saute aux yeux : la résurrection n’est pas une violence, un coup de force, un vol, elle n’est pas un fait aberrant, le privilège d’un seul. La Résurrection de Celui-là, de JESUS qu’ils ont suivi et aimé, accomplit l’Écriture : elle ouvre pour tous les hommes le passage de la vie à la vie, de la vie qui conduit à la mort à la vie toujours plus vivante et vivifiante. En Pierre et l’autre disciple, nous le voyons : du temps nous est donné. Tel est éclairé en un instant ; tel autre aura besoin de signes nombreux. La pierre enlevée du tombeau est une porte ouverte qui ne se refermera pas. D’année en année, frères et sœurs, selon les événements de notre vie, les choix que nous faisons ou auxquels nous nous dérobons, laissons-nous conduire dans la vérité de la Résurrection, selon notre rythme et la manière que Dieu veut pour nous.

Ensuite, entendons saint Pierre. Quelques mois plus tard, il proclame à Césarée : « Là où il passait il faisait le bien ». Lui, Pierre, en a été témoin. Il est témoin aussi que JESUS est allé jusqu’à la mort pour nous faire le plus grand bien, celui de nous choisir devant le Père comme ses frères et ses sœurs, alors même que nous lui résistons ou que nous le rejetons ou que nous l’esquivons, et Pierre est témoin encore que le Père fait du bien à son Fils, avec toute sa tendresse, en le tirant de la mort et nous appelant à lui par-delà la mort et notre péché.

Enfin, saint Paul nous l’affirme : « Notre vie reste cachée avec le Christ en Dieu », jusqu’à ce qu’il paraisse dans la gloire. Notre vie reste cachée ; elle ne nous est pas dérobée. Au contraire. Lui, le Ressuscité, entré dans la gloire du Père, recueille tout ce qu’il y a à retenir de notre vie à chacun, pour que tout nous soit rendu dans sa plénitude, le moment venu. Beaucoup, en ce moment, souffrent de ne pouvoir accompagner les mourants et les défunts. Cette souffrance est redoutable mais elle est noble. Elle traduit une grandeur de notre condition humaine. Recevons ce matin cette promesse : ce que nous n’aurons pu mener à son terme sur cette terre, est recueilli par le Christ vivant, et porté par lui et en lui à son accomplissement pour devenir notre plénitude le moment venu.

Frères et sœurs, le jour de Pâques, nous sommes d’habitude les uns pour les autres des témoins du Ressuscité. Les catéchumènes, lorsqu’ils sont plongés dans la mort et la résurrection de JESUS, rajeunissent notre joie de vivre dans le Christ. Elle nous manque, ce matin, l’allégresse du rassemblement pascal ; l’eau baptismale n’a pas touché votre front, et vous n’avez pas reçu sacramentellement le corps vivifiant du Christ. Pourtant, nous sommes ce matin, réunis par les ondes, les « témoins choisis d’avance » dont parle saint Pierre. Nous sortirons du confinement et l’épidémie finira par disparaître. Dès aujourd’hui, soyons des témoins du Ressuscité. Soyons-le chacun pour lui-même, soyons-le pour ceux et celles avec qui nous sommes confinés, préparons-nous à l’être pour celles et ceux que nous retrouverons bientôt. « Il a passé en faisant le bien » ; il a fait ce bien jusqu’à l’extrême, il s’est remis à son Père, et il a reçu la puissance d’ouvrir pour tous les portes de la vie où tous seront vivants. Osons nous regarder les uns les autres comme des frères et des sœurs appelés à la vie pour toujours et soyons les uns à l’égard des autres pleins de délicatesse, de patience, d’espérance, à l’exemple de Dieu lui-même. N’ayons pas peur de perdre lorsque nous donnons, ne comptons pas ce qui nous est donné en retour. Mais aussi sachons puiser notre force en JESUS et être patients avec nous-mêmes. Car, vraiment, « quand paraîtra le Christ, votre vie, vous paraîtrez vous aussi dans la gloire »,

Amen




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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 15 Icon_minipostedLun 20 Avr 2020, 7:22 pm




Citation :
Évangile

« Huit jours plus tard, JESUS vient » (Jn 20, 19-31)


Alléluia. Alléluia.
Thomas, parce que tu m’as vu, tu crois,
dit le Seigneur.
Heureux ceux qui croient sans avoir vu !
Alléluia. (Jn 20, 29)

Évangile de JESUS Christ selon saint Jean

C’était après la mort de JESUS.
Le soir venu, en ce premier jour de la semaine,
alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples
étaient verrouillées par crainte des Juifs,
JESUS vint, et il était là au milieu d’eux.
Il leur dit :
« La paix soit avec vous ! »
Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté.
Les disciples furent remplis de joie
en voyant le Seigneur.
JESUS leur dit de nouveau :
« La paix soit avec vous !
De même que le Père m’a envoyé,
moi aussi, je vous envoie. »
Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux
et il leur dit :
« Recevez l’Esprit Saint.
À qui vous remettrez ses péchés,
ils seront remis ;
à qui vous maintiendrez ses péchés,
ils seront maintenus. »

Or, l’un des Douze, Thomas,
appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau),
n’était pas avec eux quand JESUS était venu.
Les autres disciples lui disaient :
« Nous avons vu le Seigneur ! »
Mais il leur déclara :
« Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous,
si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous,
si je ne mets pas la main dans son côté,
non, je ne croirai pas ! »

Huit jours plus tard,
les disciples se trouvaient de nouveau dans la maison,
et Thomas était avec eux.
JESUS vient,
alors que les portes étaient verrouillées,
et il était là au milieu d’eux.
Il dit :
« La paix soit avec vous ! »
Puis il dit à Thomas :
« Avance ton doigt ici, et vois mes mains ;
avance ta main, et mets-la dans mon côté :
cesse d’être incrédule,
sois croyant. »
Alors Thomas lui dit :
« Mon Seigneur et mon Dieu ! »
JESUS lui dit :
« Parce que tu m’as vu, tu crois.
Heureux ceux qui croient sans avoir vu. »

Il y a encore beaucoup d’autres signes
que JESUS a faits en présence des disciples
et qui ne sont pas écrits dans ce livre.
Mais ceux-là ont été écrits
pour que vous croyiez
que JESUS est le Christ, le Fils de Dieu,
et pour qu’en croyant, vous ayez la vie en son nom.

– Acclamons la Parole de Dieu.


Homélie de la messe du deuxième dimanche de Pâques 19 avril 2020 à Paris


Il y a un personnage dans l’évangile de Jean qui est vraiment notre frère. C’est notre ‘vrai jumeau’ à tous, au sens où il arrive un peu en retard… Non pas qu’il y ait des problèmes de ponctualité chez chacun de nous, mais parce qu’il est —comme nous tous— en retard sur l’événement qui surpasse tous les événements.
Il arrive, nous l’avons entendu, après l’annonce de la Résurrection…
Dans l’évangile de Jean, le Ressuscité se montre et envoie l’Esprit en un même moment ! Et cependant… il y en a un qui manque à l’appel : Thomas et avec lui toutes les générations suivantes de chrétiens. Il est donc notre jumeau, l’image de ceux qui cherchent des preuves, des raisons de croire…
Comme Thomas, nous voudrions voir, savoir, comprendre… toucher même. C’est d’ailleurs une des envies les plus humaines qui soit, en particulier en ce temps où, pour beaucoup, la distance est difficile à tenir, et la proximité à vivre : n’avons-nous pas parfois le sentiment d’exister quand nous touchons, quand nous prenons un être aimé dans nos bras. N’avons-nous pas ce sentiment de croire—en nous ou en l’autre— et d’être assuré quand une place est donnée au contact physique ? Ce temps de confinement et de distance sociale nous confronte à un tel besoin de proximité, réelle, concrète, attentive et non virtuelle…

Et pourtant… La parole du Christ nous rappelle une dimension constitutive de notre être : nous sommes certes des êtres de relations —ayant le désir profond de voir, de toucher— mais nous sommes aussi des êtres capables de grandir à travers leurs manques, qui peuvent avancer à travers l’expérience de séparations fécondes. C’est cela l’annonce de Pâques : le tombeau vide devient le lieu d’une annonce… L’humain est ainsi fait qu’il peut —en faisant des deuils féconds— découvrir une réelle proximité, malgré la distance, une présence intime, malgré les apparences. Si nous avons parfois, comme Thomas, l’envie de preuves et de ranger la foi dans le champ du savoir, le Christ Ressuscité nous laisse avec cette béatitude ultime. « Heureux ceux qui croient sans avoir vu ». Comme si l’écart, le doute, l’absence, la distance étaient constitutifs de notre être, étaient indispensable à notre croissance. Comme si le manque que nous traversons tous en ce temps —à des degrés divers— pouvait être paradoxalement le lieu d’une promesse, la naissance de quelque chose de neuf… Nous le savons, il n’y a pas de preuve décisive lorsqu’on aime. Il n’y a pas, non plus, de preuve, de raison lorsqu’on croit. La foi comme l’incroyance ne se prouvent pas, ne s’imposent pas. Ce n’est pas parce qu’on voit qu’on croit. Mais lorsqu’on croit, tout est vu autrement. Tout devient affaire de confiance, de cette « vivante espérance » dont nous parle la lecture des Actes des Apôtres. Une telle confiance consiste à s’en remettre à quelqu’un, non à une preuve. Thomas —en cherchant du côté de la raison— se dispense en fait d’entrer dans ce domaine de la confiance… Mais à l’invitation de JESUS, il découvre qu’il doit changer. « Cesse d’être incrédule. Sois croyant. » Voilà le chemin de tout vrai croyant. Quitter ses sécurités, sa recherche de signes, quitter ses croyances pour entrer dans la confiance.

Dans la vie, nous en faisons souvent l’expérience, il y a ceux qui croient savoir, qui pensent détenir des preuves et restent dans leurs croyances. Elles sont pour eux autant de lieu de certitudes…
Mais il y a aussi ceux qui savent croire… qui ne cherchent pas de preuves. Ils ont fait réellement l’expérience d’un tombeau vide, d’une absence féconde. Ils découvrent alors la vraie confiance, la vivante espérance. Celui qui fait ainsi confiance, en accueillant ses manques et ses doutes découvre finalement que la vie est don, qu’il est bon de la partager. Celui qui fait confiance trouve en lui un chemin intérieur de paix, malgré les incertitudes de la vie.
Cette confiance des croyants n’est en rien de la naïveté, de la crédulité dont on pourrait facilement se moquer. Une telle confiance permet de regarder les épreuves avec courage et lucidité, avec une joie profonde, malgré les difficultés que nous endurons. C’est ce que nous rappelle la seconde lecture. « Exultez de joie, même s’il faut que vous soyez affligés par toutes sortes d’épreuves ; elles vérifieront la valeur de votre foi » Seule une telle confiance permet dès lors de vérifier notre foi, de partager cette énergie, ce souffle de vie et de paix qui sommeille au fond de chacun de nous. Seule la confiance permet d’attester par des signes concrets la présence du Ressuscité.
C’est dès lors à nous d’avoir, comme Lui, des paroles qui créent de la paix. C’est à nous de mettre dans notre vie, même à distance, du souffle pour revigorer, revitaliser celles et ceux qui n’en peuvent plus. Ce sont désormais, pour tous les Thomas du monde, les seuls signes du Ressuscité : de paroles pacifiantes, ancrées dans le réel, et qui prennent soin, des gestes qui apaisent, de mots qui ont du souffle, de la profondeur, de l’Esprit, et qui mettent une réelle proximité malgré la distance physique. Alors, sur quoi repose notre foi ? Sur quoi repose-t-elle réellement ? Est-ce sur le témoignage de disciples ? L’évangile n’est pas crédible parce qu’il nous fournirait des preuves. L’évangile est digne de foi justement parce qu’il n’en donne pas, mais qu’il peut s’attester dans notre vie. Voilà la mission qui nous est confiée. Alors… « Heureux ceux qui font confiance, sans preuve ». Amen

Références bibliques : Ac 2, 42-47 ; Ps 117 (118), 2-4, 13-15b, 22-24 ; 1 P 1, 3-9 ; Jn 20, 19-31





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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 15 Icon_minipostedLun 27 Avr 2020, 8:00 pm




Citation :
Évangile

« Il se fit reconnaître par eux à la fraction du pain » (Lc 24, 13-35)


Alléluia. Alléluia.
Seigneur JESUS, ouvre-nous les Écritures !
Que notre cœur devienne brûlant
tandis que tu nous parles.
Alléluia. (cf. Lc 24, 32)

Évangile de JESUS Christ selon saint Luc

Le même jour (c’est-à-dire le premier jour de la semaine),
deux disciples faisaient route
vers un village appelé Emmaüs,
à deux heures de marche de Jérusalem,
et ils parlaient entre eux de tout ce qui s’était passé.

Or, tandis qu’ils s’entretenaient et s’interrogeaient,
JESUS lui-même s’approcha,
et il marchait avec eux.
Mais leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître.
JESUS leur dit :
« De quoi discutez-vous en marchant ? »
Alors, ils s’arrêtèrent, tout tristes.
L’un des deux, nommé Cléophas, lui répondit :
« Tu es bien le seul étranger résidant à Jérusalem
qui ignore les événements de ces jours-ci. »
Il leur dit :
« Quels événements ? »
Ils lui répondirent :
« Ce qui est arrivé à JESUS de Nazareth,
cet homme qui était un prophète
puissant par ses actes et ses paroles
devant Dieu et devant tout le peuple :
comment les grands prêtres et nos chefs l’ont livré,
ils l’ont fait condamner à mort et ils l’ont crucifié.
Nous, nous espérions que c’était lui qui allait délivrer Israël.
Mais avec tout cela,
voici déjà le troisième jour qui passe depuis que c’est arrivé.
À vrai dire, des femmes de notre groupe
nous ont remplis de stupeur.
Quand, dès l’aurore, elles sont allées au tombeau,
elles n’ont pas trouvé son corps ;
elles sont venues nous dire
qu’elles avaient même eu une vision :
des anges, qui disaient qu’il est vivant.
Quelques-uns de nos compagnons sont allés au tombeau,
et ils ont trouvé les choses comme les femmes l’avaient dit ;
mais lui, ils ne l’ont pas vu. »
Il leur dit alors :
« Esprits sans intelligence ! Comme votre cœur est lent à croire
tout ce que les prophètes ont dit !
Ne fallait-il pas que le Christ
souffrît cela pour entrer dans sa gloire ? »
Et, partant de Moïse et de tous les Prophètes,
il leur interpréta, dans toute l’Écriture,
ce qui le concernait.

Quand ils approchèrent du village où ils se rendaient,
JESUS fit semblant d’aller plus loin.
Mais ils s’efforcèrent de le retenir :
« Reste avec nous,
car le soir approche et déjà le jour baisse. »
Il entra donc pour rester avec eux.

Quand il fut à table avec eux,
ayant pris le pain,
il prononça la bénédiction
et, l’ayant rompu,
il le leur donna.
Alors leurs yeux s’ouvrirent, et ils le reconnurent,
mais il disparut à leurs regards.
Ils se dirent l’un à l’autre :
« Notre cœur n’était-il pas brûlant en nous,
tandis qu’il nous parlait sur la route
et nous ouvrait les Écritures ? »
À l’instant même, ils se levèrent et retournèrent à Jérusalem.
Ils y trouvèrent réunis les onze Apôtres et leurs compagnons,
qui leur dirent :
« Le Seigneur est réellement ressuscité :
il est apparu à Simon-Pierre. »
À leur tour, ils racontaient ce qui s’était passé sur la route,
et comment le Seigneur s’était fait reconnaître par eux
à la fraction du pain.

– Acclamons la Parole de Dieu.


Homélie du 3ème dimanche de Pâques 26 avril 2020 à Paris


D’où lui vient, à Pierre, cette assurance pour parler comme il le fait aux habitants de Jérusalem, ou pour écrire aux premières communautés en les invitant à mettre leur foi et leur espérance dans le Ressuscité ? Nous l’avions laissé craintif et lent à croire au matin de Pâques, pauvre en amour tandis qu’il dialoguait avec JESUS au bord du lac, après une nouvelle pêche miraculeuse. Et le voici, ferme, sûr de lui, le verbe haut. Lui qui savait lancer le filet et trier le poisson, le voici capable d’interpréter l’Ecriture devant une foule bigarrée et facilement houleuse…

Quittant Jérusalem, au petit matin, deux hommes avancent tristes et perdus. Ils attendaient tout, des heures qui viennent de s’écouler : que leur maître soit reconnu à sa juste place, roi peut-être ? Qu’en tout cas les yeux se dessillent et que les oreilles s’ouvrent. Que les imposteurs qui occupent le pouvoir soient démasqués et qu’ainsi la Vérité triomphât. Et tout s’est écroulé : les insultes, le déni de justice, la croix, les crachats, la mort, le tombeau. Le corps est devenu cadavre, l’espoir englouti sous les regrets. Ils attendaient tout de ces moments et constatent qu’ils n’ont plus rien, tout juste la force de repartir à pieds. Pour aller où ? Ailleurs en tout cas, car désormais qu’attendre de cette ville où l’on a tué JESUS ?

Ils sont nombreux aujourd’hui ceux qui s’éloignent tout tristes du lieu où ils espéraient trouver la vie : ce qui semblait solide est fragile, ce qui semblait immuable s’effrite. Tous ces artisans, ces commerçants, tous ces intérimaires, tous ceux qui depuis six semaines se retrouvent sans illusion. Il y a cette angoisse qui étreint le cœur : comment payer mon loyer, mon crédit, comment vais-je offrir à mes enfants les études qu’ils attendent, et même, comment vais-je me nourrir ? Il y a aussi l’inquiétude qui habite ceux dont un proche est malade, ceux qui sont isolés et reclus dans leur EHPAD et qui s’interrogent sur leur utilité, leur raison de vivre…

Il y a ceux aussi dont le cœur est plongé dans la révolte et la colère devant le sort inhumain que l’on réserve, en ces temps où la peur peut nous rendre fous, à nos morts, en niant presque la dignité inviolable de toute personne dans ses derniers instants et après qu’elle ait rendu son dernier soupir. Oui, ils sont nombreux à vouloir tourner le dos à ce monde violent et injuste, inquiétant et blessant. Mais pour aller où ?

Dans ce récit de l’Evangile, JESUS rejoint les deux compères. Il avance à leur rythme, sans les juger d’être partis, sans leur faire la morale ou la leçon. Il les écoute, entend leur colère et leur découragement, avec amour, patience, compréhension. Et il leur parle comme un ami. Et il marche avec eux, aussi loin que leurs forces les mènent. Jusqu’à la croisée des chemins et l’auberge qui y est établie. Et là, il accepte même de devenir leur invité : « Reste avec nous ! ». Il fait ainsi d’eux ses compagnons, et c’est ainsi qu’il leur donne d’ouvrir leur cœur et de comprendre au partage du pain. Frères et sœurs, si vous nous regardez en ce dimanche c’est que vous ne pouvez pas une fois encore partager le pain de vie donné en communion. Certains vivent cette absence, parfois de manière déchirante, depuis longtemps. Beaucoup en découvrent l’ascèse. Entendez-vous Celui qui se présente comme le Pain de Vie murmurer à votre cœur qu’il vous invite à chercher comment mettre d’une autre manière votre vie en communion avec la sienne ? A la table de l’auberge, le Christ rompit le pain et le leur donna. Nous ne savons pas si les compagnons ont même mangé le pain. Leurs yeux s’ouvrirent en le voyant, lui, JESUS, le partager pour eux.

Il en est de même pour vous aujourd’hui. Marqués par l’Esprit Saint, vous êtes rendus capables d’entendre et de comprendre la Parole que le Seigneur vous adresse, elle vous révèle que vous êtes les porteurs de cette joyeuse présence de Dieu. C’est cette joie qui met en route et rend capable d’oser prononcer des mots et poser des gestes qui dépassent toute convention humaine. Dieu vous a choisis pour aller à la rencontre de ceux qui pensent qu’il n’y a plus rien à attendre, les rejoindre, les écouter, et lui permettre à travers vos mots, vos gestes, vos vies, de toucher leurs cœurs et de leur rendre l’Espérance.

Le Ressuscité assure à tout homme que la mort ne sera jamais le dernier mot de son histoire. Il appelle ses disciples à sortir à la recherche des leurs frères et leur annoncer que l’Amour est bien le seul chemin sur lequel une société puisse s’édifier et la vie d’un homme s’épanouir. Il en fut ainsi pour Pierre. Qu’il en soit ainsi pour chacun de nous.

Références bibliques : Ac 2, 14.22b-33 ; Ps 15 ; 1 P 1, 17-21 ; Lc 24, 13-35




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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 15 Icon_minipostedLun 04 Mai 2020, 6:45 pm





Citation :
Évangile

« Je suis la porte des brebis » (Jn 10, 1-10)


Alléluia. Alléluia.
Je suis le bon Pasteur, dit le Seigneur ;
je connais mes brebis
et mes brebis me connaissent.
Alléluia. (Jn 10, 14)

Évangile de JESUS Christ selon saint Jean

En ce temps-là, JESUS déclara :
« Amen, amen, je vous le dis :
celui qui entre dans l’enclos des brebis
sans passer par la porte,
mais qui escalade par un autre endroit,
celui-là est un voleur et un bandit.
Celui qui entre par la porte,
c’est le pasteur, le berger des brebis.
Le portier lui ouvre,
et les brebis écoutent sa voix.
Ses brebis à lui, il les appelle chacune par son nom,
et il les fait sortir.
Quand il a poussé dehors toutes les siennes,
il marche à leur tête,
et les brebis le suivent,
car elles connaissent sa voix.
Jamais elles ne suivront un étranger,
mais elles s’enfuiront loin de lui,
car elles ne connaissent pas la voix des étrangers. »

JESUS employa cette image pour s’adresser aux pharisiens,
mais eux ne comprirent pas de quoi il leur parlait.
C’est pourquoi JESUS reprit la parole :
« Amen, amen, je vous le dis :
Moi, je suis la porte des brebis.
Tous ceux qui sont venus avant moi
sont des voleurs et des bandits ;
mais les brebis ne les ont pas écoutés.
Moi, je suis la porte.
Si quelqu’un entre en passant par moi,
il sera sauvé ;
il pourra entrer ; il pourra sortir et trouver un pâturage.
Le voleur ne vient que pour voler, égorger, faire périr.
Moi, je suis venu pour que les brebis aient la vie,
la vie en abondance. »

– Acclamons la Parole de Dieu.



Homélie de la messe du 4ème dimanche de Pâques 03 mai 2020


Drôle d’idée que de se comparer à une porte ! Quand on entend ce mot, ce sont plutôt des images négatives qui viennent à l’esprit. Portes de nos prisons, massives, verrouillées ; portes de nos maisons aussi, de nos appartements, de nos couvents, de nos églises, portes le plus souvent fermées en cette période et qui – pour notre santé à tous, certes – nous empêchent néanmoins de rejoindre ou de recevoir nos parents, nos proches, nos amis, ne nous permettent pas non plus de nous rassembler en chrétiens pour célébrer le Seigneur comme nous aimerions tant pouvoir le faire ! Portes plus lourdes encore de votre chambre d’hôpital, de maison de retraite, d’EHPAD qui, malgré tout le dévouement des soignants que nous applaudissons chaque soir, ne s’ouvrent que trop rarement et pour trop peu de temps, sans soulager vraiment votre solitude.

Or JESUS ne fait pas que se comparer à une porte, il va jusqu’à dire : « Moi, je suis la Porte » ! Mais écoutons la suite : « Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé ; il pourra entrer ; il pourra sortir et il trouvera un pâturage. » Vous le voyez, avec JESUS, tout change : ce qui semblait le symbole de notre enfermement devient en lui, par lui, la source et le moyen de notre liberté. Avec JESUS, la porte devient vraiment ce qu’elle est : un passage, ou plutôt le passage qui fait que nous pouvons entrer et que nous pouvons sortir. En passant par JESUS, nous entrons dans ce bercail accueillant, dans cette large communion qu’est, que doit être l’Église du Christ pour que jamais nous n’y soyons ou ne nous sentions comme étouffés, parqués, confinés. En passant par la porte JESUS, nous entrons aussi dans l’intimité d’un cœur à cœur avec Dieu, et nous découvrons que nous pouvons le rencontrer en nous-même, porte close, dans le secret de notre chambre intérieure ; nous découvrons qu’il y a en chacun de nous un espace intérieur, très vaste en réalité, et que Dieu agrandit encore, car c’est là qu’il veut faire sa demeure.

« Il pourra entrer, et il pourra sortir », ajoute JESUS, qui n’oppose pas, mais unifie profondément les deux mouvements, vers l’intérieur, vers l’extérieur. Ah, sortir, frères et sœurs ! non pour fuir, nous échapper ou nous perdre dans la recherche folle d’une liberté désorientée, sans but, mais pour trouver un pâturage, un lieu nourrissant, la vie enfin, la vie surabondante que JESUS est venu nous donner et qui s’appelle, dès à présent, la vie éternelle. Cette vie-là, qui est la vie de Dieu, nous ne la possédons pas par nous-mêmes et, de nous-mêmes, jamais nous ne pourrions y accéder. Il faut Quelqu’un pour nous y conduire, quelqu’un qui la possède en lui-même, et c’est pourquoi JESUS n’est pas seulement la porte qui ouvre l’accès à la vie, il est aussi le berger qui nous y entraîne ; c’est lui qui nous fait sortir et même qui nous « pousse dehors », comme dit vigoureusement l’Évangile, car nous sommes souvent comme des brebis apeurées n’osant franchir le pas vers la vie, la vraie liberté des enfants de Dieu. Mais voici maintenant qu’à la seule voix du berger, qui appelle chacun des siens par son nom, nous passons de la servitude, ou d’une semi-liberté, à la liberté pleine et entière, nous passons d’une vie réduite, rognée par l’habitude et le péché, d’une vie morte en quelque sorte, à la vie en abondance, la vie nouvelle, la vie éternelle.

C’est donc bien toujours un passage que nous fait accomplir JESUS, lui qui est à la fois notre porte et notre berger. Or, vous le savez, « passage », c’est ce que signifie le mot « Pâques » en hébreu. JESUS nous fait passer de la mort à la vie parce que, le premier, il a accompli ce passage, cette Pâque, en donnant sa vie pour ses brebis. Et c’est à nous désormais qu’il demande d’être la porte par laquelle, lui le Ressuscité, pourra passer pour partager avec nous sa vie en nourriture : « Voici que je me tiens à la porte, et je frappe, dit le Seigneur dans l’Apocalypse. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui ; je prendrai mon repas avec lui, et lui avec moi. »



Références bibliques : Ac 2, 14.36-41 – 1 P 2, 20b-25 – Jn 10, 1-10



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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 15 Icon_minipostedMar 05 Mai 2020, 3:09 am

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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 15 Icon_minipostedMar 12 Mai 2020, 7:58 pm





Citation :
Évangile

« Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie » (Jn 14, 1-12)


Alléluia. Alléluia.
Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie, dit le Seigneur.
Personne ne va vers le Père sans passer par moi.
Alléluia. (Jn 14, 6)

Évangile de JESUS Christ selon saint Jean

En ce temps-là,
JESUS disait à ses disciples :
« Que votre cœur ne soit pas bouleversé :
vous croyez en Dieu,
croyez aussi en moi.
Dans la maison de mon Père,
il y a de nombreuses demeures ;
sinon, vous aurais-je dit :
‘Je pars vous préparer une place’ ?
Quand je serai parti vous préparer une place,
je reviendrai et je vous emmènerai auprès de moi,
afin que là où je suis,
vous soyez, vous aussi.
Pour aller où je vais,
vous savez le chemin. »
Thomas lui dit :
« Seigneur, nous ne savons pas où tu vas.
Comment pourrions-nous savoir le chemin ? »
JESUS lui répond :
« Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ;
personne ne va vers le Père sans passer par moi.
Puisque vous me connaissez,
vous connaîtrez aussi mon Père.
Dès maintenant vous le connaissez,
et vous l’avez vu. »
Philippe lui dit :
« Seigneur, montre-nous le Père ;
cela nous suffit. »
JESUS lui répond :
« Il y a si longtemps que je suis avec vous,
et tu ne me connais pas, Philippe !
Celui qui m’a vu
a vu le Père.
Comment peux-tu dire : ‘Montre-nous le Père’ ?
Tu ne crois donc pas que je suis dans le Père
et que le Père est en moi !
Les paroles que je vous dis,
je ne les dis pas de moi-même ;
le Père qui demeure en moi
fait ses propres œuvres.
Croyez-moi :
je suis dans le Père,
et le Père est en moi ;
si vous ne me croyez pas,
croyez du moins à cause des œuvres elles-mêmes.
Amen, amen, je vous le dis :
celui qui croit en moi
fera les œuvres que je fais.
Il en fera même de plus grandes,
parce que je pars vers le Père »

– Acclamons la Parole de Dieu.


Homélie de la messe du 5ème dimanche de Pâques 10 mai 2020


C’est un moment décisif. Que vont devenir les disciples en l’absence de JESUS ? Après sa mort et plus encore après les rencontres lumineuses du temps pascal ? Les disciples sont déboussolés et les propos de JESUS ne les rassurent pas vraiment. Que veut-il dire ? « Je pars, je reviendrai, je vous emmènerai auprès de moi ». De quoi parle-t-il ? « Une place… une place parmi les nombreuses demeures de la maison du Père ? Une place au Ciel, c’est bien, mais qu’en est-il aujourd’hui, pour chacun de nous, de sa place sur cette terre ? La place que JESUS promet, c’est d’abord celle que lui-même vit intensément : une vie en communion avec le Père, une vie selon l’Esprit. C’est là le secret de sa liberté, ce qui le rend capable de choisir, au milieu de nous, la dernière place, celle du serviteur. Ne vient-il pas de le signifier en lavant les pieds de ses disciples ? Cette place, JESUS nous la propose. Par le baptême, nous vivons de sa vie. Nous sommes pierres vivantes, membres du corps du Christ, solidaires de toute l’Eglise et de « la création qui attend avec impatience la révélation des fils de Dieu » (Rm8,19).

Si JESUS insiste sur sa relation au Père : « Qui m’a vu a vu le Père… Je suis dans le Père et le Père est en moi », c’est pour que nous aussi, nous vivions en fils de Dieu, – c’est là notre place auprès de Lui – en ayant la même audace que lui pour aimer sans compter. Voilà pourquoi JESUS peut se présenter comme « le chemin, la vérité, la vie ». La vérité dont parle JESUS n’est pas un concept. JESUS est dans la posture juste du Fils qui se reçoit du Père, s’offre à lui et se donne en partage. JESUS rompt avec la logique mortifère qui consiste à croire que la vie est un bien qu’on possède et qu’on pourrait sauvegarder quoi qu’il en coûte. Il ouvre le chemin de la vie éternelle, que nous accueillons comme cadeau de Dieu, fruit de sa miséricorde infinie.

Cette vérité du Christ, je l’ai touchée de près en accompagnant des malades qui consentent à la faiblesse et s’émerveillent des bienfaits du soin. « Grâce à ce parcours médical, j’ai découvert l’humilité » me confiait l’un d’entre eux, apaisé après un long combat tandis qu’un autre me partageait : « l’essentiel…, c’est le don ». Nous l’avons éprouvé ces temps-ci : nous avons besoin les uns des autres. Ceux qui applaudissent chaque soir les soignants l’ont bien compris. Au-delà de l’encouragement de nos concitoyens qui sont au front, ils signifient combien l’attention à l’autre, le soin, la générosité sont primordiales, tout autant, voire plus, que la compétence et les performances techniques. D’ailleurs, n’est-ce pas à l’amour que nous avons les uns pour les autres que JESUS reconnaît ses disciples ? (Jn13,35)

L’instauration des diacres, rapportée dans la première lecture, des Actes des apôtres, illustre la vitalité de l’Eglise appelée à témoigner de la puissance de la miséricorde qui a ressuscité JESUS d’entre les morts. Si la Parole de Dieu est féconde, c’est bien parce qu’elle communique la force de Dieu, la vigueur d’un amour qui réussit à dépasser les différends entre frères. Elle manifeste la tendresse de Dieu, son attention à ceux qui sont dans le besoin. Telle est la mission des diacres, que l’Eglise appelle de nouveau depuis le Concile Vatican II à être signes du Christ serviteur notamment dans leurs lieux de travail ou des engagements caritatifs. De bien d’autres façons l’Esprit suscite jour après jour des réponses qui permettent aux hommes de « passer des ténèbres à l’admirable lumière de Dieu ». Les actes aujourd’hui parlent davantage que les mots.

Notre mission, c’est inscrire l’Evangile de la résurrection dans l’épaisseur de notre humanité, en particulier dans les lieux de souffrance et d’exclusion. Comme l’écrivait un prisonnier politique du Guatemala, il y a quelques années : « Chrétiens, nous ne sommes pas menacés de mort, nous sommes menacés de résurrection ». Quelle belle menace, alors que tant de choses semblent s’écrouler en ce moment ! Aussi, comprenons-nous l’impatience des catéchumènes qui aspirent à recevoir le baptême et trouver leur place dans la vie nouvelle des enfants de Dieu. Avec eux, accueillons l’Esprit du Ressuscité. Qu’il ait raison de nos angoisses et de nos découragements afin que beaucoup puissent chanter avec nous alléluia. Amen !

Références bibliques : Ac 6, 1-7 ; Ps 32 ; 1 P 2, 4-9



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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 15 Icon_minipostedLun 18 Mai 2020, 7:57 pm




Citation :
Évangile

« Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur » (Jn 14, 15-21)


Alléluia. Alléluia.
Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, dit le Seigneur ;
mon Père l’aimera, et nous viendrons vers lui.
Alléluia (Jn 14, 23)

Évangile de JESUS Christ selon saint Jean

En ce temps-là,
JESUS disait à ses disciples :
« Si vous m’aimez,
vous garderez mes commandements.
Moi, je prierai le Père,
et il vous donnera un autre Défenseur
qui sera pour toujours avec vous :
l’Esprit de vérité,
lui que le monde ne peut recevoir,
car il ne le voit pas et ne le connaît pas ;
vous, vous le connaissez,
car il demeure auprès de vous,
et il sera en vous.
Je ne vous laisserai pas orphelins,
je reviens vers vous.
D’ici peu de temps, le monde ne me verra plus,
mais vous, vous me verrez vivant,
et vous vivrez aussi.
En ce jour-là, vous reconnaîtrez
que je suis en mon Père,
que vous êtes en moi,
et moi en vous.
Celui qui reçoit mes commandements et les garde,
c’est celui-là qui m’aime ;
et celui qui m’aime
sera aimé de mon Père ;
moi aussi, je l’aimerai,
et je me manifesterai à lui. »

– Acclamons la Parole de Dieu.


Homélie de la messe du 6ème dimanche de Pâques 17 mai 2020


Frères et sœurs,
L’espérance n’est pas simplement l’optimisme !
Dans sa première lettre, l’Apôtre Pierre nous invite à rendre compte de l’Espérance qui est en nous, avec respect et douceur. Durant cette période d’épidémie, certains d’entre nous sont plus ou moins pessimistes ou plus ou moins optimistes selon l’analyse objective qu’ils croient faire ou, plus souvent, selon leur tempérament. L’Espérance chrétienne est autre chose ; elle est un don de Dieu ; elle est l’assurance que le christ a saisi nos existences ; il est en nous ; il nous donne sa vie ; il nous aime de l’amour même du Père. Optimistes ou pessimistes, la force du Christ qui se déploie dans notre faiblesse nous permet de témoigner que la vie est plus forte que la mort, la lumière plus forte que les ténèbres, le bien plus puissant que le mal, dans un combat qui demeure cependant actif. L’Espérance permet, dans la détresse, de voir le sourire de Dieu.

Pierre nous demande de rendre compte de notre Espérance avec respect. Parfois les anciens trouvent que les plus jeunes ont un peu oublié la politesse… Mais le respect est d’un autre ordre ; il invite au regard vers l’autre avec estime, découvrant la richesse du cœur de chacun. Pourquoi, lorsque nous avons des convictions somme-nous tentés de les défendre avec mépris et agressivité ? Ni le mépris, ni l’agressivité ne sont en christianisme des signes de la profondeur et de la force des convictions.

Pierre, comme Paul, (2Tm 2,25) nous demande encore de rendre compte de notre espérance avec douceur. Quel chemin pour Pierre, si prompt à tirer l’épée lors de l’arrestation du Christ (Jn.18,10) ! Quel chemin pour Paul, l’ancien persécuteur qui approuve le meurtre d’Etienne et qui veut enchaîner les chrétiens de Damas ! La douceur est aussi un don de Dieu ; elle est une béatitude : « heureux les doux ils obtiendront la terre promise » ; avons-nous connu le bonheur d’être doux face à la violence du mal ?

Et ne voyons-nous pas que la violence se nourrit du désespoir des hommes ?

La douceur est encore une imitation du Christ : venez à moi vous tous qui peinez, car je suis doux et humble de cœur. Et le Christ ajoute : « si vous peinez sous le poids du fardeau, prenez sur vous mon joug, il est facile à porter et mon fardeau est léger », (Mt. 11,30), ce dont, je vous l’avoue, je n’ai pas toujours l’expérience… mais il faut peut-être une vie pour l’accepter.

Frères et sœurs, en ce sixième dimanche de Pâques nous sommes invités à prier pour et avec les chrétiens d’Orient qui eux aussi prient pour notre pays. Vous connaissez leur situation, aggravée par le coronavirus et le confinement. La situation est catastrophique en Irak, au Liban et en Syrie où la guerre n’est pas finie. Ici ou là, le DAESH reconstitue ses moyens de violence. Une crise alimentaire sans précédent sévit dans ces pays. Plus de quarante pour cent des citoyens libanais sont tombés en-dessous du seuil de pauvreté. Pourtant ces chrétiens veulent être artisans de paix. Ils nous donnent un magnifique témoignage de respect et de douceur avec lesquels ils rendent compte de leur espérance. Dans leurs écoles et dans leurs hôpitaux ils servent toute la population, chrétiens ou musulmans, riches ou pauvres. Leurs patriarches s’efforcent de faire avancer la citoyenneté et les droits de l’homme dans leurs pays. Permettez-moi de les citer, pour les recommander à votre prière : Le Patriarche Louis Raphaël Sako à Bagdad. Les Patriarches Bechara Raï, Grégoire Ghabroyan, Joseph Younan, au Liban, le Patriarche Joseph Absi à Damas, et enfin le Patriarche Ibrahim Sidrak en Egypte.

Oui les chrétiens d’Orient vivent parfois la béatitude des persécutés, mais aussi celle des doux. Je n’ai jamais entendu chez eux d’appels à la vengeance ; ils n’aspirent qu’à être libres et en paix avec leurs voisins dans leurs propres pays.

Leur exemple pourrait nous inspirer dans notre vie sociale, mais aussi dans nos familles, nos voisinages, nos communautés chrétiennes, entre prêtres aussi, savons-nous être doux et respectueux ? Avons-nous cette force ?

En tout cas l’Eglise qui chemine au milieu des peuples doit demander à l’Esprit Saint cette force, cette douceur, ce respect. Elle témoigne de son espérance en regardant le Christ, ou plutôt en se laissant regardée par Lui, et, comme Lui, en se mettant au service des hommes.

Bientôt nous célébrerons la Pentecôte et déjà nous pouvons nous tourner vers l’Esprit en lui disant :

« Lave ce qui est souillé
Baigne ce qui est aride
Guéris ce qui est blessé
Assouplis ce qui est raide
Réchauffe ce qui est froid
Rends droit ce qui est faussé »

Références bibliques : Ac 8, 5-8.14-17 ; Ps 65 ; 1 P 3, 15-18 ; Jn 14, 15-21





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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 15 Icon_minipostedDim 24 Mai 2020, 7:10 pm




Citation :
Évangile

« Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre » (Mt 28, 16-20)


Alléluia. Alléluia.
Allez ! De toutes les nations faites des disciples,
dit le Seigneur.
Moi, je suis avec vous tous les jours
jusqu’à la fin du monde.
Alléluia. (Mt 28, 19a.20b)

Évangile de JESUS Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
les onze disciples s’en allèrent en Galilée,
à la montagne où JESUS leur avait ordonné de se rendre.
Quand ils le virent, ils se prosternèrent,
mais certains eurent des doutes.
JESUS s’approcha d’eux et leur adressa ces paroles :
« Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre.
Allez ! De toutes les nations faites des disciples :
baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit,
apprenez-leur à observer
tout ce que je vous ai commandé.
Et moi, je suis avec vous
tous les jours jusqu’à la fin du monde. »

– Acclamons la Parole de Dieu.


Homélie de la messe de l’Ascension le 21 mai 2020


Mes chers amis,
Dans l’Evangile que nous venons d’entendre, deux éléments sont juxtaposés, qui sont en eux-mêmes difficiles à maintenir ensemble, s’ils se réfèrent aux mêmes sujets. En effet, il est écrit : ” Quand ils le virent, ils se prosternèrent, mais certains eurent des doutes.”. Comment est-il possible que, dans les mêmes personnes, le doute et l’adoration, la reconnaissance effective de la souveraineté divine de JESUS, exprimée par la prosternation, et l’incertitude du cœur coexistent ?

C’est notre propre expérience en tant que croyants qui peut nous aider à comprendre. Combien de fois sommes-nous intellectuellement convaincus de certaines choses, et pourtant nous ne savons pas en tirer les conséquences pour notre vie ! Il n’est pas rare que nous soyons prêts à faire les déclarations les plus émouvantes et les plus sincères d’appartenance au Christ. Mais il est difficile de les mettre en pratique au quotidien. Nous pouvons donc être sûrs, mais aussi, en même temps, hésitants. À cet égard, la question que les Apôtres viennent aujourd’hui poser au Seigneur après les “nombreuses preuves… avec lesquelles il s’est montré vivant pour eux après sa passion… pendant quarante jours” est révélatrice. L’horizon inauguré par la résurrection de JESUS s’est ouvert devant eux. Pourtant, tout en eux reste ancré dans le vieil imaginaire de leurs attentes : “Est-ce maintenant le temps où tu vas rétablir le royaume pour Israël ? »

Comme s’il ne s’agissait que de voir un passé restauré, même pas aussi glorieux ! Comme si l’accomplissement de l’œuvre de Dieu consistait simplement en une juste compensation, pour les nombreux torts subis et les épreuves de l’histoire injustement endurées ! Mais nous, les humains, sommes comme ça. Invités à grandir, à mûrir, à atteindre notre pleine stature en Christ, nous nous accrochons à ce qui a été, à ce qui aurait dû être, à ce qui n’est pas encore là. Nous sommes incapables de nous ouvrir à ce que nous n’avons pas encore vécu et de faire confiance. Nous aimerions avoir immédiatement entre les mains la formule permettant de résoudre chaque difficulté. Nous exigeons certains délais, des programmes qui garantissent le maintien ou le rétablissement de nos habitudes. Nous avons du mal à croire que la plénitude de ce que nous vivons est en fait notre lieu d’atterrissage. Mais c’est précisément dans ce sens que s’inscrit la perspective que JESUS indique aux siens, avant son ascension au ciel : « Il ne vous appartient pas de connaître les temps et les moments que le Père a fixés de sa propre autorité. »

Mais vous allez recevoir une force quand le Saint-Esprit viendra sur vous ; vous serez alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre. » Nous pouvons imaginer les réactions intérieures des apôtres à ces paroles de JESUS : « Toujours en attente ? Toujours suspendue dans le vide sans terme précis ? Et puis toute cette immensité, cette mission universelle à laquelle il faut se préparer… ». Jamais ils n’auraient imaginé l’implication de leur petite vie dans une dynamique aussi vaste : « jusqu’aux extrémités de la terre. »

Nous pouvons imaginer les réactions intérieures des apôtres à ces paroles de JESUS : « Toujours en attente ? Toujours suspendue dans le vide, sans pouvoir compter sur un terme précis ? » Et puis toute cette immensité, cette mission universelle à laquelle il faut se préparer : même « jusqu’aux extrémités de la terre ! » Comment imaginer l’implication de leur petite vie dans un plan aussi vaste ? Comme nous, eux aussi se seraient probablement contentés de beaucoup moins : Une vie normale, avec ses rythmes religieux calmes et garantis, ses propres occupations, des objectifs limités et raisonnables que l’esprit humain est capable de se fixer.

Mais ce n’est pas ce que JESUS a en tête pour les siens, car il est sur le point d’être élevé très haut et d’être soustrait à leur regard dans une nuée. Ce n’est pas cela qu’il nous prépare à chaque instant, assis, avec son humanité glorifiée, à la droite du Père. Nous pouvons en être certains ! Sa prière incessante n’invoque pas seulement pour nous le rétablissement des coutumes que nous avons dû interrompre. La régularité de notre routine religieuse ne Lui suffit pas. Il intercède pour un renouvellement radical de notre façon de vivre notre relation avec Lui ! Notre relation avec Lui ne peut pas rester conditionnée par ce que nos sens corporels peuvent percevoir. Elle doit croître au point que nous ayons accès à la perception intime que nous ne pouvons jamais être séparés de la source vitale de Son amour.

Il est instructif d’être conscient de ce que nous vivons ces dernières semaines. Nous avons traversé une période sans précédent à bien des égards et aussi en raison de notre manière familière et appropriée de manifester publiquement notre foi. Les choses évoluent maintenant lentement. Cependant, nous ne pouvons pas nous contenter de revenir à la simple célébration comme nous le faisions auparavant, comme nous l’avons toujours fait. La souffrance de cette époque sans liturgies publiques ne doit pas être simplement oubliée et annulée dès que possible. Elle doit devenir une puissante incitation à s’ouvrir davantage au mystère que nous célébrons. C’est ce que l’apôtre Paul espère, et pas seulement pour les chrétiens d’Ephèse : que nous recevions un esprit de sagesse et de révélation pour une connaissance plus profonde du Seigneur.

Cela signifie que nos yeux du cœur ne peuvent pas rester fixés uniquement sur des objectifs limités pour être mieux assurés et garantis dans le temps. Ils doivent apprendre à viser l’invisible, à regarder aussi « la gloire sans prix de l’héritage que vous partagez avec les fidèles… la puissance incomparable qu’il déploie pour nous, les croyants : l’énergie, la force et la vigueur »

Ne laissons pas nos désirs s’assombrir sous l’effet de sentiments mesquins. Il ne s’agit pas simplement de reconstituer « le royaume d’Israël », de réaliser un vieux rêve de puissance mondiale. Une fois de plus, nous sommes appelés à nous ouvrir, avec patience et confiance, au don de l’Esprit, par lequel JESUS renouvelle à tout moment notre mission de hérauts de l’Évangile.

Depuis son ascension dans le ciel, JESUS n’est plus saisissable avec les sens de notre corps. L’Eucharistie ne nous est pas donnée pour retourner en arrière, pour Le posséder et Le faire nôtre comme n’importe quelle nourriture. C’est Lui qui nous fait siens pour nous envoyer. Ce n’est pas nous qui garantissons avec ce que nous faisons sa présence ineffable. C’est Lui qui, dans chaque cas et à chaque instant, trouve le moyen de nous la donner : ” Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. »

Que cette promesse extraordinaire nous soutienne, nous libère de toutes hésitations et de toutes mesquineries, qu’elle nous ouvre le cœur à l’incommensurable mesure de Son humanité, cette humanité élevée aux cieux, soustraite à nos yeux, mais à laquelle, désormais, nous participons de manière entière dans la gloire infinie et la dignité divine auxquelles nous sommes destinés en Lui.



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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 15 Icon_minipostedMar 02 Juin 2020, 8:01 pm





Citation :
Évangile

« Père, glorifie ton Fils » (Jn 17, 1b-11a)


Alléluia. Alléluia.
Je ne vous laisserai pas orphelins, dit le Seigneur ;
je reviens vers vous, et votre cœur se réjouira.
Alléluia. (cf. Jn 14, 18 ; 16, 22)

Évangile de JESUS Christ selon saint Jean

En ce temps-là,
JESUS leva les yeux au ciel et dit :
« Père, l’heure est venue.
Glorifie ton Fils
afin que le Fils te glorifie.
Ainsi, comme tu lui as donné pouvoir sur tout être de chair,
il donnera la vie éternelle
à tous ceux que tu lui as donnés.
Or, la vie éternelle,
c’est qu’ils te connaissent, toi le seul vrai Dieu,
et celui que tu as envoyé,
JESUS Christ.
Moi, je t’ai glorifié sur la terre
en accomplissant l’œuvre que tu m’avais donnée à faire.
Et maintenant, glorifie-moi auprès de toi, Père,
de la gloire que j’avais auprès de toi avant que le monde existe.
J’ai manifesté ton nom
aux hommes que tu as pris dans le monde pour me les donner.
Ils étaient à toi, tu me les as donnés,
et ils ont gardé ta parole.
Maintenant, ils ont reconnu
que tout ce que tu m’as donné vient de toi,
car je leur ai donné les paroles que tu m’avais données :
ils les ont reçues,
ils ont vraiment reconnu que je suis sorti de toi,
et ils ont cru que tu m’as envoyé.

Moi, je prie pour eux ;
ce n’est pas pour le monde que je prie,
mais pour ceux que tu m’as donnés,
car ils sont à toi.
Tout ce qui est à moi est à toi,
et ce qui est à toi est à moi ;
et je suis glorifié en eux.
Désormais, je ne suis plus dans le monde ;
eux, ils sont dans le monde,
et moi, je viens vers toi. »

– Acclamons la Parole de Dieu.


Homélie de la messe du 7ème dimanche de Pâques le 24 mai 2020


Avouons que ce passage est plutôt difficile à comprendre, pour des oreilles peu habituées au langage biblique ! Dans cet extrait d’évangile, JESUS se prépare à quitter ses disciples. Et un mot revêt une importance particulière puisqu’il revient près de 8 fois : c’est le mot gloire ! Si, dans le langage courant, la gloire est spontanément associée à la célébrité, il en va autrement dans le vocabulaire biblique. Le mot gloire est fréquemment utilisé, dans des sens d’ailleurs très différents, presque ambivalents. Glorifier signifie littéralement « donner du poids ». Glorifier quelqu’un, c’est le révéler tel qu’il est, donner du poids à ce qu’il est ! C’est faire en sorte qu’il s’épanouisse, qu’il resplendisse. La gloire de quelqu’un rayonne lorsque de la valeur est donnée à ses paroles, de l’épaisseur à sa vie !

Une première question qui nous est adressée aujourd’hui est dès lors très simple : à qui voulons-nous… donner du poids, du crédit, de la valeur ? Autrement dit, pour qui et comment voulons-nous mener les vrais combats ? Est-ce en considérant la vie avec légèreté ? Ou est-ce avec des attitudes qui donnent vraiment du poids à ceux qui n’en ont pas ?

JESUS, au moment de quitter ses disciples, prie pour eux. Il nous rappelle qu’une vie accomplie malgré l’échec est une vie qui pose son centre de gravité en dehors d’elle-même ! C’est cela la prière : mettre son assise en dehors de soi, pour déposer son cœur dans celui de Dieu. C’est cela aussi l’amour vrai : mettre son centre de gravité en l’autre, découvrir son équilibre dans le cœur de l’être aimé, sans nier pour autant ce que nous sommes. L’évangile nous questionne donc sur le poids que nous donnons… mais aussi, plus subtilement, sur ce que nous faisons peser aux autres !

En effet, tout être humain a son poids à porter : son histoire, ce qu’il a reçu de ses parents, ses responsabilités, ses blessures… Il y a bien sûr le poids que nous donnons aux êtres, mais il y a aussi tout ce que nous faisons peser —consciemment ou non— sur les autres, tout ce qui est finalement pesant dans notre vie et qui nous tire peut-être vers le bas. Parfois, nous nous en déchargeons sur les autres, par fragilité ou lâcheté. Pour s’en convaincre, pensons simplement à ces parents qui « pèsent sur leurs enfants et leur demandent d’accomplir leurs espoirs déçus, de combler leurs manques ». Comment les enfants peuvent-ils alors entendre l’invitation à honorer leurs parents ? N’est-ce pas justement en leur rendant le poids qui est le leur… et en ne portant pas ce qu’ils n’ont finalement pas à porter ?

Certes, nous sommes invités à donner du poids à l’autre, à ceux qui n’en ont pas… Mais d’un autre côté, nous ne pouvons pas tout porter ! L’être humain a ses responsabilités, mais aussi ses conditionnements, ses angoisses. Il y a ces valises de la vie que nous ne pouvons porter seuls : qu’elles soient humaines, affectives, transgénérationnelles… « Père, glorifie ton fils afin que ton fils te glorifie » C’est comme si cet évangile nous conviait à trouver un réel équilibre dans nos relations. Pour cela, il s’agit de mettre de la valeur là où elle doit être, mais aussi d’accepter que les autres doivent porter les enjeux qui sont les leurs… Car, comment s’épanouir si nous portons sans cesse des poids qui ne sont pas les nôtres ? N’est-il pas mieux, parfois, de donner du poids… que d’en prendre ?

Cette gloire tellement présente dans la prière de JESUS, nous confronte donc à toute l’ambiguïté humaine. A son difficile équilibre. Nous sommes mêlés de bons et de mauvais sentiments : l’histoire tortueuse qui nous précède influence notre chemin. Nos faiblesses éclairent nos forces, et nos meilleurs côtés font parfois de l’ombre à nos fragilités ! L’être humain est ainsi fait qu’il n’est jamais pleinement du bon ou du mauvais côté…

Dès lors, glorifier Dieu, n’est-ce pas avant tout trouver un point d’équilibre dans sa vie ? Pour cela, il s’agit peut-être de confier, de déposer en Dieu, ce que nous ne pouvons porter seul ! Pour nous y aider, l’Esprit est vraiment notre défenseur. « Heureux êtes-vous si on vous insulte, parce que l’Esprit de gloire, repose sur vous » nous dit d’ailleurs la seconde lecture ! Comme pour nous rappeler que —même dans les situations limites de souffrance et d’injustice— une vérité plus grande est inscrite en Dieu. Un tel esprit nous donne équilibre lorsque tout semble s’effondrer ! Cet « esprit de gloire » nous aide à mettre un peu légèreté
lorsque le poids de la vie semble trop lourd ! Cet « esprit de gloire » nous donne de ne pas faire peser sur les autres ce qui nous encombre, mais de le poser simplement en Dieu. Cet « esprit de gloire rend possible ce qui semble finalement impossible à vue humaine !
Alors, pour accueillir une telle sagesse, inscrivons toutes nos ambivalences, nos ambiguïtés, nos lourdeurs dans le cœur de Dieu et invoquons son Esprit ! Lui qui assouplit ce qui est raide et rend droit ce qui est faussé ;
qui allège ce qui est pesant, et donne du poids à ceux qui n’en ont pas ! Amen.

Références bibliques : Ac 1, 12-14 ; Ps 26 (27), 1, 4, 7-8 ; 1 P 4, 13-16 ; Jn 17, 1b-11a




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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 15 Icon_minipostedLun 08 Juin 2020, 6:10 pm




Citation :
Évangile

« De même que le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie : recevez l’Esprit Saint » (Jn 20, 19-23)


Alléluia. Alléluia.
Viens, Esprit Saint !
Emplis le cœur de tes fidèles !
Allume en eux le feu de ton amour !
Alléluia.

Évangile de JESUS Christ selon saint Jean

C’était après la mort de JESUS ;
le soir venu, en ce premier jour de la semaine,
alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples
étaient verrouillées par crainte des Juifs,
JESUS vint, et il était là au milieu d’eux.
Il leur dit :
« La paix soit avec vous ! »
Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté.
Les disciples furent remplis de joie
en voyant le Seigneur.
JESUS leur dit de nouveau :
« La paix soit avec vous !
De même que le Père m’a envoyé,
moi aussi, je vous envoie. »
Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux
et il leur dit :
« Recevez l’Esprit Saint.
À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ;
à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus. »

– Acclamons la Parole de Dieu.


Homélie de la messe de la Pentecôte le 31 mai 2020


Il n’y a pas que les petits enfants qui se réfugient dans leur chambre. Les Apôtres, eux aussi, ont fermé la porte à double tour et se sont enfermés, comme s’ils voulaient ne voir personne. Nous le savons, il y a des confinements nécessaires – aussi difficiles qu’indispensables – mais il y a toutes ces fois où nous nous enfermons intérieurement. Pas simplement pour fuir. Mais seulement pour ne pas affronter la réalité, par manque de courage ou de force…

L’Esprit de Pentecôte est ce qui vient faire éclater tous ces verrous que nous mettons pour nous protéger. Par l’effusion de l’Esprit, Dieu ouvre une brèche, il se partage, comme une langue de feu. Dieu n’a plus besoin d’intermédiaire puisque son souffle habite désormais en chacun de nous ! Dieu par son Esprit nous illumine au plus intime de nous : même dans nos zones d’ombres et nos lieux d’enfermements. Car l’Esprit est précisément cette respiration, cette sagesse qui inspire notre être profond pour que nos paroles ne soient pas du vent, pour que nos actions aient du souffle !

Comment découvrir un tel souffle dans notre propre vie ? Regardons simplement l’expérience des disciples dans l’évangile de ce jour.

Malgré leur enfermement, « JESUS était là, au milieu d’eux ». En effet, lorsque notre existence semble coincée, lorsque notre avenir est bouché et que nous ne voyons pas d’alternative, ne nous arrive-t-il pas parfois de chercher une issue ailleurs, à l’extérieur, dans un passé dépassé, un futur idéalisé, un projet irréaliste ? Nous nous plaignons. Nous nous considérons comme victimes et nous cherchons des coupables. Or, l’Esprit de sagesse ouvre justement une brèche à l’intérieur de notre être, dans notre chambre haute, dans ce qui semble coincé et verrouillé au fond de nous. Oui, le souffle de la Pentecôte nous bouscule et s’invite, sans bruit, en nous-mêmes, pour nous dire: il y a en toi —que tu le croies ou non— les ressources d’une paix intérieure, d’une libération. Celle-ci n’est pas à attendre seulement de l’extérieur. Une paix peut se révéler en toi, si tu portes un autre regard sur ton être, si tu y discernes la présence d’un Autre.

« De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. »

Accueillir l’Esprit de liberté en soi, c’est aussi délier nos langues, libérer la parole pour qu’elle prenne soin, qu’elle soit maternante, qu’elle donne vie. Vous le savez, il faut parfois une simple parole de tendresse ou d’humour pour assouplir ce qui est tendu, pour réconcilier ce qui semble divisé, et offrir à quelqu’un nouvel horizon. « Je crois en toi », « Je t’aime », « La paix soit avec toi ». La langue du soin, qui invite à la vie : voilà la langue maternelle et maternante de la pentecôte, à la portée de chacun, et qu’il nous faut cultiver chaque jour.

« Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté. »

Nos paroles pacifiantes et maternantes peuvent aussi s’accompagner de gestes de tendresse. Une libération ne se dessine-t-elle pas lorsqu’une personne nous ouvre son cœur, son côté, ses blessures ? Lorsqu’elle nous témoigne ainsi dans l’intimité d’une relation que l’échec peut être traversé ? Ce sera toujours par nos paroles et nos gestes ­—non pas paternalistes, mais bien maternants— que l’Esprit de Dieu de révélera dans notre monde.

Avec de telles paroles libres, qui libèrent, et des gestes qui prennent soin, nous rendons alors enfin à Dieu la liberté d’être ce qu’il est ! Loin de notre langage parfois trop religieux, cloisonnant le divin dans des pratiques ou des formules.

La Pentecôte est ce souffle qui fait ainsi éclater notre créativité, qui nous invite non pas à parler la difficile langue de Dieu ! Mais à le découvrir dans notre propre langue. Dans la banalité de notre quotidien. Pour découvrir cela, il nous faut quitter nos lieux trop communs, pour rencontrer le mystère de Dieu dans d’autres espaces que ceux où nous avons l’habitude de le chercher.

En nous insufflant son Esprit, Dieu s’est tout simplement retiré en chacun de nous. Il nous invite à prendre en mains notre vie ; à agir là où nous sommes, puisque l’Esprit passe désormais par nous sur cette terre. L’Esprit de Dieu ne changera pas le monde.
Mais il nous aide à le voir autrement, pour y découvrir la fécondité de Pâques et de l’échec traversé.

L’Esprit de Dieu réside désormais en chacun de nous. Voilà pourquoi l’Esprit n’est pas cet être qui nous parle de l’extérieur ; mais ce qui nous fait parler de l’intérieur. L’Esprit n’est pas ce qui se fait prier, mais cette énergie qui prie en nous. L’Esprit n’est pas ce qui agit dans ce monde, mais cette force qui nous donne d’agir. L’Esprit n’a rien à voir avec un jugement paternaliste, mais avec une langue maternante, qui assouplit ce qui est crispé et rend droit ce qui est faussé !

Alors demandons d’être soufflés par un tel Esprit qui réside au plus intime de nous. Pour que nous devenions ces êtres inspirés et inspirant dont le monde a tant besoin !

Amen



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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 15 Icon_minipostedLun 15 Juin 2020, 7:52 pm




Citation :
Évangile

« Ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson » (Jn 6, 51-58)


Alléluia. Alléluia.
Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel,
dit le Seigneur ;
si quelqu’un mange de ce pain,
il vivra éternellement.
Alléluia. (Jn 6, 51.58)

Évangile de JESUS Christ selon saint Jean

En ce temps-là,
JESUS disait aux foules des Juifs :
« Moi, je suis le pain vivant,
qui est descendu du ciel :
si quelqu’un mange de ce pain,
il vivra éternellement.
Le pain que je donnerai, c’est ma chair,
donnée pour la vie du monde. »
Les Juifs se querellaient entre eux :
« Comment celui-là
peut-il nous donner sa chair à manger ? »
JESUS leur dit alors :
« Amen, amen, je vous le dis :
si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme,
et si vous ne buvez pas son sang,
vous n’avez pas la vie en vous.
Celui qui mange ma chair et boit mon sang
a la vie éternelle ;
et moi, je le ressusciterai au dernier jour.
En effet, ma chair est la vraie nourriture,
et mon sang est la vraie boisson.
Celui qui mange ma chair et boit mon sang
demeure en moi,
et moi, je demeure en lui.
De même que le Père, qui est vivant, m’a envoyé,
et que moi je vis par le Père,
de même celui qui me mange,
lui aussi vivra par moi.
Tel est le pain qui est descendu du ciel :
il n’est pas comme celui que les pères ont mangé.
Eux, ils sont morts ;
celui qui mange ce pain
vivra éternellement. »

– Acclamons la Parole de Dieu.


Homélie de la messe du Saint sacrement le 14 juin 2020


Quelques jours avant Pâques, j’ai été l’heureux destinataire d’une carte très sympathique : elle accompagnait une jolie croix dessinée sur une planche avec quelques clous reliés entre eux par une ficelle. Cette croix est l’œuvre de Simon. Il a 10 ans et il aurait dû être baptisé dimanche dernier. En bas de la carte, il a écrit : « Gros bisous contagieux ». Merci Simon.

J’ai cru au début que Simon parlait du covid-19. Et puis en regardant la Croix, je me suis dit qu’il a bien raison Simon : il n’y a pas que les virus qui sont contagieux, l’amour et la vie le sont tout autant. Alors des bisous, parce qu’ils nous relient les uns aux autres, ils sont forcément contagieux eux aussi : ils propagent l’amour et la vie. Et c’est bien de ça dont il question ce matin dans l’Evangile qu’on vient d’entendre.

Le pain que je donnerai, c’est ma chair donnée pour la vie du monde Jn 6, 51 dit le Christ. Pour la vie du monde. Pas seulement la nôtre, mais celle du monde entier : les humains, les mésanges et les pangolins, les roses et les sapins… Il est question d’un pain donné pour la vie de toute la Création. C’est dire la responsabilité de ceux qui communient à ce pain-là : communier est un don que l’on reçoit et qui nous engage. C’est même en cela notre manière d’être citoyen, à nous les chrétiens.

Communier à ce pain-là engage en effet notre responsabilité envers les hommes et les femmes. Saint Paul le martèle dans toutes ses lettres : soyez plein de tendresse les uns pour les autres Rom 12, 10. Et quelques siècles après, des pères de l’Eglise ont pris le relai en parlant du « sacrement du frère ». C’est en fait l’une des premières questions de Dieu à l’Homme, celle qu’Il pose à Cain dans le récit mythologique de la Création juste après la mort d’Abel : Qu’as-tu fais de ton frère ? Gn 4, 10. Parce que nous sommes responsables de nos frères et de nos sœurs. Pour la vie du monde. Et il doit y avoir bien des déclinaisons pour vivre comme des frères et sœurs, comme par exemple le partage de la gamelle du chantier ou du bureau avec ce que ça suppose, un jour ou l’autre, de quasi-confidences de grande joie ou de grande peine. Il y a bien des manières de se tenir la main.

Communier à ce pain-là engage aussi notre responsabilité envers la Création. Toujours dans ce récit rapporté dans le livre de la Genèse, il régnait au tout début une « harmonie entre le Créateur, l’humanité et l’ensemble de la Création » Laudato Si’ 66. C’était le jardin d’Eden où la vie était unifiée, bonne et belle. Mais la Genèse n’est pas un livre historique, c’est bien plutôt une promesse : en fait, nous marchons vers le paisible Eden, vers cette harmonie originelle et originale. Et nous en sommes responsables. Pour la vie du monde. C’est d’ailleurs vers cette promesse de l’Eden que beaucoup de compagnons des scouts et guides de France marcheront cet été pendant leur camp. Nous pouvons leur emboiter le pas : il doit y avoir bien des déclinaisons pour trouver notre place dans ce monde, comme notre manière de consommer ou de gaspiller, de générer des déchets ou de nous déplacer.

Il y a donc un lien entre notre communion au pain partagé, fréquente ou très occasionnelle, et notre engagement au cœur du monde. Plus qu’un lien même, il y a un va-et-vient permanent entre l’autel et notre quotidien. Ils se nourrissent l’un l’autre pour que notre monde puisse vivre d’une vie au-delà de tout soupçon, pour qu’il puisse même « vivre l’inespéré »[1] comme aime le rappeler Ambroise – séminariste de la Mission de France. Sans ce mouvement, entre l’autel et notre quotidien, la vie risquerait fort d’être aseptisée. En communiant ainsi au corps du Christ, nous pouvons alors devenir unifiants et porteurs d’harmonies sur notre terre, ensemble. Individuellement et collectivement responsables. Pour notre propre vie et pour la vie du monde.

C’est aujourd’hui la « fête du Saint Sacrement » comme on dit. Cette fête est une hymne à la vie, une vie que nous connaissons déjà… alors même que nous ne faisons que la pressentir tellement la promesse est grande : le non-sens de la Croix, comme tous les non-sens de nos vies, sont traversables. Cette Eucharistie ce matin, comme toutes les Eucharisties, célèbre cette traversée des non-sens de nos vies ; elle est du coup un immense merci adressé à Dieu pour cette vie donnée que nous recevons encore chaque jour. Et que tant d’entre nous aimerait enfin recevoir tellement le chemin est dur.

Enracinée dans ce va-et-vient entre ce qui se passe à l’autel et notre engagement au cœur du monde, enracinée ainsi, cette vie-là sera aussi contagieuse que tous les bisous qui peuvent encore se faire entre confinés et qui peuvent toujours se faire de tellement de manières différentes. Pour la vie du monde… si inouïe !

[1] Expression de Jean Debruyne dans Je te souhaite de ne pas réussir ta vie.

Références bibliques : Dt 8, 2-3. 14b-16a ; Ps 147 ; 1Co 10, 16-17 ; Jn 6, 51-58




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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 15 Icon_minipostedMar 23 Juin 2020, 6:34 pm




Citation :
Évangile

« Ne craignez pas ceux qui tuent le corps » (Mt 10, 26-33)


Alléluia. Alléluia.
L’Esprit de vérité
rendra témoignage en ma faveur, dit le Seigneur.
Et vous aussi, vous allez rendre témoignage.
Alléluia. (cf. Jn 15, 26b-27a)

Évangile de JESUS Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
JESUS disait à ses Apôtres :
« Ne craignez pas les hommes ;
rien n’est voilé qui ne sera dévoilé,
rien n’est caché qui ne sera connu.
Ce que je vous dis dans les ténèbres,
dites-le en pleine lumière ;
ce que vous entendez au creux de l’oreille,
proclamez-le sur les toits.
Ne craignez pas ceux qui tuent le corps
sans pouvoir tuer l’âme ;
craignez plutôt celui qui peut faire périr dans la géhenne
l’âme aussi bien que le corps.
Deux moineaux ne sont-ils pas vendus pour un sou ?
Or, pas un seul ne tombe à terre
sans que votre Père le veuille.
Quant à vous, même les cheveux de votre tête sont tous comptés.
Soyez donc sans crainte :
vous valez bien plus qu’une multitude de moineaux.
Quiconque se déclarera pour moi devant les hommes,
moi aussi je me déclarerai pour lui
devant mon Père qui est aux cieux.
Mais celui qui me reniera devant les hommes,
moi aussi je le renierai
devant mon Père qui est aux cieux. »

– Acclamons la Parole de Dieu.


Homélie de la messe du 21 juin 2020 à Neuilly-sur-Seine


Frères et sœurs,
Oui, il y a quelque chose de trop souvent caché en nous que le Christ vient mettre en lumière. Pas du tout, comme nous pourrions le craindre, ce mal caché que nous faisons en secret : mentir, voler, pensées mauvaises, et pire encore parfois.
Tout au contraire, c’est la lumière, la petite flamme de lumière cachée au fond de nous que le Christ vient chercher pour la faire briller haut et fort. Le Christ est un homme de lumière : ce qui l’intéresse en nous, c’est notre lumière intérieure. Celle qui nous habite bien plus profondément que le mal. Celle que le mal cache à nos propres yeux et aux yeux des autres. Combien nous avons besoin, chacun de nous, quand les ténèbres, quand le mal nous dominent, de ce regard du Christ, pour retrouver ce que nous sommes au plus profond de nous.

Nous, nous ne savons si souvent voir des autres que leur visage, leur apparence extérieure. Dieu, lui, il voit le cœur : ce cœur que lui-même a façonné de ses mains paternelles pour qu’il soit à la ressemblance de son cœur à lui. Comme le dit le prophète Jérémie : « Dieu seul sonde les reins et les cœurs ». Et ce que Dieu sait y trouver, contrairement à notre crainte, ce n’est pas d’abord de quoi nous juger, mais de quoi être fier de nous, ses enfants. Plus profondément que le mal auquel nous nous laissons aller, lui, il sait que nous lui ressemblons. Comme le dit Maitre Eckhart, un mystique du Moyen Age : « L’image de Dieu est au fond de l’âme comme une source d’eau vive… Dès qu’on enlève la terre jetée dessus, elle apparaît à nouveau jaillissante… »

Voilà la mission du Christ : enlever la terre pour faire apparaître la source d’eau vive cachée en nous.

N’est-ce pas quelque chose comme cela qui se passe ces jours-ci ? Tous ces gestes de solidarité, toutes ces personnes dont la capacité d’engagement, de dévouement sont apparus en pleine lumière. Tous ceux et celles dont le rôle nous était resté invisible, alors qu’ils assurent des services de base indispensables pour le fonctionnement de notre société. Tous ceux et celles que beaucoup regardaient comme des pas grand-chose. La vraie valeur des personnes, non, elle ne se mesure pas à la réussite sociale, aux performances, au salaire…Cette épidémie l’a révélé, et il nous faut le proclamer à haute voix : la dignité de chacun, la valeur infinie, unique, de chaque être humain. Voilà ce qu’il nous faut aujourd’hui tous ensemble remettre absolument au centre de notre société.

Une histoire m’a beaucoup frappé : celle d’un garçon, Paolo, qui a eu une enfance dramatique. Alors il s’est enfoncé dans la délinquance. Et voilà que, dans sa prison, il a été rencontré par René, un animateur. Et René l’a fait entrer en correspondance avec une jeune femme qui, touchée par son histoire, s’est intéressée à lui. En quelques mois, Paolo a appris à lire, à écrire, et c’est une véritable histoire d’amour qui s’est nouée entre Paolo et cette jeune femme. Pour Paolo, une véritable transfiguration ! Tout un amour en jachère dans son cœur qui s’est mis à fleurir. Son cœur qui s’est mis à battre, à vivre, à chanter !

A chanter ! Frères et sœurs, c’est aujourd’hui la fête de la musique. Quand la musique vient du cœur, elle va aussi au cœur, elle éveille le meilleur en nous, entre nous : du partage, de la communion, c’est du vrai bonheur !

« Ce que vous entendez au creux de l’oreille, proclamez-le sur les toits ». Alors voilà ce que le Christ nous demande aujourd’hui : écouter notre musique intérieure, celle que le Souffle de Dieu, l’Esprit saint, chante en nous – et la partager avec nos frères et sœurs. Pour éveiller la musique qui est en eux. Pour le bonheur de Dieu de nous entendre chanter.

Références bibliques : Jn 20, 10-13 ; Ps 68 ; Rm 5, 12-15 ; Mt10, 26-33




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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 15 Icon_minipostedMar 30 Juin 2020, 7:23 pm




Citation :
Évangile

« Celui qui ne prend pas sa croix n’est pas digne de moi. Qui vous accueille m’accueille » (Mt 10, 37-42)


Alléluia. Alléluia.
Descendance choisie, sacerdoce royal, nation sainte,
annoncez les merveilles de Celui qui vous a appelés
des ténèbres à son admirable lumière.
Alléluia. (cf. 1 P 2, 9)

Évangile de JESUS Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
JESUS disait à ses Apôtres :
« Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi
n’est pas digne de moi ;
celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi
n’est pas digne de moi ;
celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas
n’est pas digne de moi.
Qui a trouvé sa vie
la perdra ;
qui a perdu sa vie à cause de moi
la gardera.
Qui vous accueille
m’accueille ;
et qui m’accueille
accueille Celui qui m’a envoyé.
Qui accueille un prophète en sa qualité de prophète
recevra une récompense de prophète ;
qui accueille un homme juste en sa qualité de juste
recevra une récompense de juste.
Et celui qui donnera à boire, même un simple verre d’eau fraîche,
à l’un de ces petits en sa qualité de disciple,
amen, je vous le dis : non, il ne perdra pas sa récompense. »

– Acclamons la Parole de Dieu.


Homélie de la messe du 28 juin 2020 à Paris


Pas très loin d’ici, Marie-Françoise doit regarder sa télévision, au dernier étage de sa résidence. Depuis sa terrasse, on voit les toits de Paris. Depuis près de quatre mois, une bonne bouteille m’attend dans son petit frigo. Jusqu’il y a peu, elle m’était malheureusement rigoureusement inaccessible. Marie-Françoise aurait beaucoup aimé que je lui rende visite, mais bien sûr, ce n’était pas possible. Comme pour nous tous, impossible de recevoir d’invité. Pourtant, c’était un geste gratuit, on n’attend rien en retour, pas de récompense. C’est simplement au fond de nous un instinct viscéral, vital et donc sacré que d’offrir l’hospitalité à quelqu’un. Le confinement nous aura appris cela : ce qui nous a manqué le plus pendant cette période, ce n’était peut être pas de sortir, dans la rue, dans la nature… mais bien plutôt de rentrer, ou plutôt de faire entrer chez soi, de partager chez soi.

D’ailleurs, je suis certain que l’on garde encore le souvenir de celui ou de celle qui a franchi le premier le seuil de notre appartement, de notre maison ou de notre chambre lorsqu’il a enfin été de nouveau possible de se recevoir. Le premier hôte post-covid. Peut-être que certains l’attendent toujours. Ou, en y réfléchissant un peu peut-être aussi que le confinement nous a fait prendre conscience de l’importance de ces hôtes discrets, presque hôtes malgré eux qui n’ont jamais cessé de nous rendre visite pour notre bien : infirmier, éboueur, facteur, livreur. Avons-nous appris à les regarder autrement ? N’étaient-ils pas les prophètes qu’il nous fallait en temps de crise : nous appelant à la vie, à l’espérance et à la fraternité ? Avons-nous compris cela : compris que le prophète n’est pas toujours celui que l’on croit…

Je crois que si notre désir d’exercer l’hospitalité est si intense, c’est parce que Dieu lui-même l’a planté dans notre cœur. Dieu nous appris l’hospitalité. Et cela a commencé dès notre baptême, lorsque JESUS lui-même nous a accueillis. Où cela ? Dans son tombeau, comme nous venons de l’entendre : « par le baptême, nous avons été mis au tombeau avec lui ». Un tombeau, quel drôle de lieu pour une première rencontre ! On aurait certainement préféré la terrasse tout juste meublée de la riche femme qui accueillit Elisée le prophète. Mais en vérité nous ne perdons pas au change. Parce qu’invités dans le tombeau avec le Christ, nous constatons pour nous même que ce lieu de mort est devenu lieu de vie. Bien sûr, ce fut à notre baptême, et nous n’avons pas compris de suite. Mais il faut y revenir. Invité par le Christ au cœur du tombeau, nous avons eu le privilège de visiter le lieu même où la résurrection a commencé.

Alors voilà, beaucoup me diront sans doute que le confinement, ça faisait plus tombeau que terrasse. Que l’on ressort aujourd’hui progressivement à la lumière et que cela peut nous éblouir. Qu’on aimerait oublier ces mois passés, les mettre entre parenthèse. Ce matin je vous dis : « surtout pas ! » Et je vous laisse avec deux conseils :

Si ces mois vous ont fait désirer plus que jamais l’hospitalité, exercez-là maintenant que vous en avez le loisir, avec une prime spéciale pour tous ces prophètes qui n’en ont pas l’air et qui pourtant nous ont permis de vivre ces derniers mois.

Et puis, retournez, en pensée, dans ce tombeau de mois de confinement dont nous sortons à peine, et demandez-vous si le Christ n’y était pas caché avec vous. Mais si d’aventure vous vous y trouvez encore, au cœur du désespoir et de la solitude, offrez à Dieu l’hospitalité de ce tombeau où vous vous trouvez, et demandez au Christ de venir y faire son travail. Surtout, n’hésitez pas, parce qu’il n’y a pas de réalité si obscure qu’il ne puisse visiter. Inviter le Christ dans ces lieux ténébreux en nous, là où nous n’oserions inviter ni même nos parents, nos enfants de peur d’être jugé, condamné par eux, cela s’appelle aimer JESUS plus que tous. C’est oser lui offrir l’hospitalité dans ce qu’il y a de moins hospitalier en nos vies, en nos histoires. Nulle nuit n’est plus noire que celle du tombeau de Pâques. S’il a éclaira celle là, il éclairera aussi les nôtres sans s’étonner des ténèbres que nous lui présentons. Ni s’émouvoir de ce que nous l’y invitons. Bien au contraire.

Je me résume : Invitez nos frères les hommes dans nos maisons, et inviter le Christ dans nos cœurs, sans nous soucier de l’état général de leur propreté. Je vous laisse, une bouteille m’attend au frais, depuis bien trop longtemps. Marie-Françoise, si vous me regardez, j’arrive !

Références bibliques : 2R 4, 8-11.14-16a ; Ps 88 ; Rm 6, 3-4.8-11 ; Mt 10, 37-42



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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 15 Icon_minipostedMer 08 Juil 2020, 7:13 pm




Citation :
Évangile

« Je suis doux et humble de cœur » (Mt 11, 25-30)


Alléluia. Alléluia.
Tu es béni, Père,
Seigneur du ciel et de la terre,
tu as révélé aux tout-petits
les mystères du Royaume !
Alléluia. (cf. Mt 11, 25)

Évangile de JESUS Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
JESUS prit la parole et dit :
« Père, Seigneur du ciel et de la terre,
je proclame ta louange :
ce que tu as caché aux sages et aux savants,
tu l’as révélé aux tout-petits.
Oui, Père, tu l’as voulu ainsi dans ta bienveillance.
Tout m’a été remis par mon Père ;
personne ne connaît le Fils, sinon le Père,
et personne ne connaît le Père, sinon le Fils,
et celui à qui le Fils veut le révéler.

Venez à moi,
vous tous qui peinez sous le poids du fardeau,
et moi, je vous procurerai le repos.
Prenez sur vous mon joug,
devenez mes disciples,
car je suis doux et humble de cœur,
et vous trouverez le repos pour votre âme.
Oui, mon joug est facile à porter,
et mon fardeau, léger. »

– Acclamons la Parole de Dieu.


Homélie de la messe du 5 juillet 2020 à Clichy


Nous avons tous le désir de devenir grand, toujours plus grand que nous ne sommes. Quand on passe de la petite à la moyenne section de maternelle, quand on réussit un examen ou même un concours d’une grande école, quand on obtient une promotion au travail ou on gagne une élection. Mais, nous tous, qui espérons-nous devenir vraiment ? Qui a la première place dans nos projets ?

JESUS met au centre de notre vie le Père, Seigneur du Ciel et de la terre dont on proclame les louanges. Etonnamment ce Dieu Père ne cherche pas d’abord la compagnie des détenteurs officiels de la sagesse et du savoir, on dirait aujourd’hui des membres des comités scientifiques et des cercles du pouvoir. Le Tout-Puissant préfère se révéler aux tout-petits.

En commentant cet évangile, St Augustin nous pose une question : « Veux-tu comprendre la grandeur de Dieu ? Essaie d’abord de saisir son humilité. Ose te faire humble, dans ton propre intérêt, puisque Dieu pour toi, oui pour toi, a voulu se faire humble ».

On ne craint plus Dieu pour ce qu’il pourrait faire contre nous. On découvre que Dieu a voulu de lui-même s’abaisser, se montrer humble, pour témoigner de son amour. L’humilité de Dieu n’est pas feinte, elle prouve son immense générosité.

Cette bonté du Seigneur ne cesse de nous être prodiguée, même quand nous avons du mal à la percevoir au temps de l’épreuve. Dieu vient alléger le poids du fardeau que nous portons. Fardeau de chaque jour, poids de la souffrance, de la maladie, de la séparation, de l’angoisse. Et ces derniers mois, pour beaucoup ce fardeau a été lourd.

Pour saisir la façon dont Dieu peut agir dans nos vies, regardons la figure lumineuse de saint Vincent de Paul, ce saint fort honoré qui a été un des prédécesseurs du P. Thomas, votre curé ici à Clichy.

Pour en parler, je vous dois une confidence. Dans mon enfance, mes parents avaient coutume de transmettre à mes frères et sœurs et à moi des bandes dessinées de vie de saints. Celle de Vincent de Paul, mon saint patron, suscita bien sûr mon intérêt. Et sur ces planches colorées mon regard d’enfant fut attiré par le parcours de cet apôtre de la charité.

Il était né fils de paysan et avait pour ambition de ne pas le rester. Sa vocation sacerdotale pouvait laisser entrevoir un désir d’ascension sociale. Etudiant brillant, pasteur dans l’âme, pédagogue reconnu, il avait quitté sa ferme natale et se trouvait près des grands de ce monde, les Prince de Gondi, si proches du roi et de la cour. Le parcours semblait prometteur et faisait rêver l’enfant que j’étais. Mais ce qui m’attira surtout, ce fut la conversion de St Vincent de Paul, sa rencontre renouvelée avec les pauvres en Picardie puis dans l’Ain. Il aurait pu se contenter de demeurer précepteur des enfants princiers, boire du bon vin et manger des mets capiteux dans les salons, mais le Seigneur l’a confronté à ce qu’il n’aurait jamais dû oublier. Sur sa modeste extraction paysanne, il porta un regard non plus de commisération mais de charité, d’amour parfait. L’ambitieux abbé qui voulait devenir grand s’est transformé en humble apôtre des plus pauvres. Cela ne l’a pas empêché d’être reçu par les puissants, les gouvernants, le roi lui-même mais St Vincent de Paul a désormais tourné son regard vers les humbles, les réprouvés, les nécessiteux.

Il a trouvé ainsi le plein épanouissement de sa vocation chrétienne. Sans plus chercher une grandeur personnelle et égoïste, il est allé comme le Christ auprès de ceux qui avaient besoin de son appui, de sa présence. Pour l’aider, Vincent de Paul a suscité des disciples : prêtres de la Mission (Lazaristes) et Filles de la Charité. Son influence spirituelle demeure si grande qu’au fil des siècles, Monsieur Vincent a inspiré Frédéric Ozanam et Emmanuel Bailly pour fonder les conférences St Vincent de Paul. Ils sont désormais des centaines de milliers à s’inspirer de lui. Lors de la crise récemment traversée, de nouveaux bénévoles ont rejoint les anciens pour aller au secours des sans-logis encore plus esseulés dans des rues désertées par le confinement. Ils ont été attentifs aux étudiants appauvris par la perte de leur emploi temporaire, aux familles fragilisées par l’arrêt d’activités économiques. Avec vous, j’ai admiré leur attitude désintéressée quand ils visitaient des personnes âgées, isolées ou en deuil. Loin des discours tonitruants, leur message a atteint l’éloquence de la charité. En nous comme en eux, a émergé le désir de servir et de porter secours au plus faibles et pauvres. Notre société a besoin de panser ses plaies et de veiller sur tous les blessés de la vie.

Nous ne sommes pas tous des saints, mais ici dans notre assemblée comme parmi les téléspectateurs, il y a ou il y aura bientôt de vrais apôtres, des fils et des filles de la charité, témoins du Christ.

En imitant l’humilité de Dieu, comme Vincent de Paul, nous ne renonçons pas à tout projet ambitieux, mais Dieu nous fait grandir et croître en humanité.

Références bibliques : Za 9, 9-10 ; Ps 144 (145), 1-2, 8-9, 10-11, 13cd-14; Rm 8, 9.11-13 ; Mt 11, 25-30


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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 15 Icon_minipostedJeu 16 Juil 2020, 6:46 pm




Citation :
Évangile

« Le semeur sortit pour semer » (Mt 13, 1-9)

Évangile de JESUS Christ selon saint Matthieu


Ce jour-là, JESUS était sorti de la maison,
et il était assis au bord de la mer.
Auprès de lui se rassemblèrent des foules si grandes
qu’il monta dans une barque où il s’assit ;
toute la foule se tenait sur le rivage.
Il leur dit beaucoup de choses en paraboles :
« Voici que le semeur sortit pour semer.
Comme il semait,
des grains sont tombés au bord du chemin,
et les oiseaux sont venus tout manger.
D’autres sont tombés sur le sol pierreux,
où ils n’avaient pas beaucoup de terre ;
ils ont levé aussitôt,
parce que la terre était peu profonde.
Le soleil s’étant levé, ils ont brûlé
et, faute de racines, ils ont séché.
D’autres sont tombés dans les ronces ;
les ronces ont poussé et les ont étouffés.
D’autres sont tombés dans la bonne terre,
et ils ont donné du fruit
à raison de cent, ou soixante, ou trente pour un.
Celui qui a des oreilles,
qu’il entende ! »

– Acclamons la Parole de Dieu.


Homélie de la messe du 12 juillet 2020 à Charlero


Avez-vous remarqué que —du point de vue de la rentabilité— il n’y a pas pire investisseur que le semeur de cet évangile ! Il ne fait aucune distinction entre les terrains ! Il sème à tous vents, sans prêter attention au résultat possible, sans penser à choisir le meilleur terrain, le plus rentable, le plus fertile ! Il jette du grain partout, sans peur de le gaspiller. N’est-ce pas l’attitude de Dieu envers nous ? Il donne, inconditionnellement, envers et contre tout, sans tenir compte de nos mérites, sans mettre les humains dans des catégories… Oui, JESUS, envoyé du Père, est venu dans le monde pour semer sa parole. Et il la sème partout car il veut que cette parole atteigne tous les cœurs.

Avouons que cette manière de faire du semeur est bien loin de la nôtre : quoi de plus humain, en effet, que de penser à la récolte avant les semailles. Sans pour autant être dans le calcul, n’est-ce pas compréhensible de faire davantage confiance à ceux qui nous soutiennent, d’aimer ceux qui nous aiment en retour, de prendre soin de ceux qui sont dans la gratitude envers nous ? Car nous voulons tous avoir part à la récolte : un peu d’affection, de reconnaissance ! Mais Dieu, lui, est semeur ! Il n’est que don ! Et c’est ce que nous avons à devenir à notre mesure, sans nier ce que nous sommes. Il s’agit de vivre à la démesure de ce semeur de la parabole !

Car être semeur, ce n’est pas être moissonneur ! Semer —tout comme s’aimer— c’est fondamentalement inscrire en l’autre, des graines d’amour et de confiance. Et espérer qu’elles fassent seules leur chemin. C’est être dans le don, sans attendre le contre-don. Il s’agit en définitive de faire descendre le Royaume en nous, d’évangéliser notre cœur.

Voilà pourquoi JESUS, en expliquant la parabole, décrit différents terrains : ce n’est pas pour nous mettre dans des catégories, fertiles ou non, les vertueux ou les mauvais ! Les différentes terres ne sont pas là pour nous diviser. Elles sont là pour faire écho à notre cœur divisé.

Regardons, alors, nos cœurs divisés ! Ce sont des terrains, avec leurs terres fertiles, avec leurs zones d’ombres. Même si nous aspirons à plus d’unité intérieure, nous avons toutes et tous ces différentes parcelles en nous, ces lopins fertiles et ces terres arides. Pour certains, ces dernières seront des deuils non-encore faits, des histoires blessées sur lesquelles il semble impossible de voir refleurir un projet.

Ces terres désolées sont peut-être aussi des histoires qui refont sans cesse surface : le passé que l’on ressasse. Pour d’autres, le jardin de leur cœur est rempli de sillons mal retournés, de nœuds et d’angoisses, de névroses et de pierres d’achoppement, des « j’aurais dû » sur lesquels les espoirs trébuchent. Certains ont peut-être en eux des terres en jachère, autrement dit des projets envolés, avant d’avoir pu grandir. Leur courage est miné par le souvenir de vies éteintes avant d’avoir pu éclore. Nous pouvons aussi trouver au fond de notre cœur des lopins qui ne résistent pas à la durée. Des terres trop exposées au soleil… L’enthousiasme d’un instant est incapable de traverser l’épreuve ! Avec les aléas de la vie, pour certains, leur terre personnelle a peut-être un peu perdu de sa richesse première, et de son enthousiasme. Les expériences de la vie font qu’ils sont devenus davantage prudents, méfiants. Dans certains endroits de leur cœur, les ronces ont poussé, comme pour les protéger. Chez d’autres enfin, le terrain est devenu plus sec, plus rocailleux,… où plus rien de bon ne peut pousser.

Toutefois —et c’est l’extraordinaire message de cette parabole— il y aura toujours, absolument toujours au fond de l’humain une « bonne terre » à ensemencer, quoiqu’en dise notre expérience. L’Évangile vient nous dire qu’il y a toujours, au fond chaque être humain —même celui qui traverse l’en-bas— un lieu où la terre a gardé sa fraîcheur originelle.
Il s’agit du champ de Dieu, inscrit au fond de nous. Si dans nos vies, la moisson peut donc sembler loin, nous pouvons réellement découvrir une fécondité nouvelle. Car Dieu se réserve toujours une petite servitude de passage… dans le champ de notre cœur, pour venir y semer de la confiance !

Celui qui découvre cette terre fertile en lui devient davantage humain, il devient humus, bonne terre. Alors, il porte du fruit à la démesure de ce Dieu créateur, qui accompagne sa création inachevée, dans ce que la seconde lecture appelle « les douleurs de l’enfantement ». Alors, à chacun de nous de partir à la recherche de cette terre, en nous-mêmes, —de passer en quelques sorte des vacances en soi— afin de découvrir en nous cette zone qui aspire à la moisson ! Si nous nous mettons à la suite du semeur un peu fou de l’évangile, alors vraiment :

S’aimer deviendra semer : il n’y pas d’obligation de résultat !
S’aimer sera comme semer : donner est plus important que recevoir !
Semer à tous vents nous donnera d’aimer davantage : car l’amour est un sentiment qui se multiplie en se donnant.
Amen.





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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 15 Icon_minipostedLun 20 Juil 2020, 7:34 pm





Citation :
Évangile

« Laissez-les pousser ensemble jusqu’à la moisson » (Mt 13, 24-30)

Évangile de JESUS Christ selon saint Matthieu


En ce temps-là,
JESUS proposa cette parabole à la foule :
« Le royaume des Cieux est comparable
à un homme qui a semé du bon grain dans son champ.
Or, pendant que les gens dormaient,
son ennemi survint ;
il sema de l’ivraie au milieu du blé
et s’en alla.
Quand la tige poussa et produisit l’épi,
alors l’ivraie apparut aussi.
Les serviteurs du maître vinrent lui dire :
‘Seigneur, n’est-ce pas du bon grain
que tu as semé dans ton champ ?
D’où vient donc qu’il y a de l’ivraie ?’
Il leur dit :
‘C’est un ennemi qui a fait cela.’
Les serviteurs lui disent :
‘Veux-tu donc que nous allions l’enlever ?’
Il répond :
‘Non, en enlevant l’ivraie,
vous risquez d’arracher le blé en même temps.
Laissez-les pousser ensemble jusqu’à la moisson ;
et, au temps de la moisson,
je dirai aux moissonneurs :
Enlevez d’abord l’ivraie,
liez-la en bottes pour la brûler ;
quant au blé, ramassez-le
pour le rentrer dans mon grenier.’ »

– Acclamons la Parole de Dieu.


Homélie de la messe du 19 juillet 2020 à Buglose


Le 19 juillet 1838, le bienheureux Père Louis-Edouard Cestac, fondateur des Servantes de Marie, est venu ici à Buglose, demander de l’argent pour son œuvre auprès des filles abandonnées de Bayonne. Il a obtenu cette réponse dans son cœur : « Ne me demande que mon esprit ». Le 19 juillet 1846 il vit ici une grande croix qui lui a été proposée. Le 19 juillet 2020, nous le savons tous, notre humanité est un mélange de bien et de mal, de grâce et de péché, de bon grain et d’ivraie, nous rappelle l’évangile qui vient d’être proclamé. Dans cette basilique, nous célébrons les 400 ans de la découverte de la statue de Notre-Dame de Buglose. Cachée dans les marais pour la protéger des guerres de religion, elle a donc été découverte dans la vase en 1620. Aujourd’hui, elle est dans la lumière de cette basilique qui brille de tous les projecteurs pour cette messe télévisée. C’est ainsi que des générations de pèlerins, comme Saint Vincent de Paul, sont venus ici pour obtenir une grâce de paix et de lumière. Ce sanctuaire constitue un havre d’espérance, d’unité, alors que notre monde semble si souvent divisé.

Les deux semeurs de la parabole de l’évangile ne sont pas à égalité : l’un a semé le bon grain en plein jour, son ennemi la nuit, lorsque les gens dormaient. JESUS ne nous suggère-t-il pas que le mal, celui qui est en moi, dans les autres, dans notre société, ce mal n’est pas notre vrai visage ? Il se glisse souvent à notre insu. Le mal sème la zizanie ! C’est d’ailleurs l’origine du nom, en grec, pour l’ivraie, une graine toxique qui a la réputation d’enivrer, de semer la discorde, la mésentente entre des personnes.

A la question des serviteurs : « Veux-tu donc que nous allions l’enlever ? », le maître répond : « Non, en enlevant l’ivraie, vous risquez d’arracher le blé en même temps ». C’est Dieu qui se réserve le jugement à la fin, au temps de la moisson. En attendant, il nous demande de ne pas juger. Il est plus patient que nous. Il supporte momentanément l’ivraie. Nous sommes tous bénéficiaires de cette patience de Dieu. JESUS sait que le bon grain ne périra pas, malgré les craintes légitimes que nous pouvons avoir. A tout être humain, à tout pêcheur, Dieu donne la chance d’un mûrissement possible. Déjà la première lecture, tirée du livre de la Sagesse, disait de Dieu qu’il juge avec indulgence, qu’il nous gouverne avec beaucoup de ménagement. Il nous permet, suivant le message de Notre-Dame de Buglose, de passer de la vase à la lumière.

Alors quelle est la meilleure manière d’éviter de faire le mal ? Il suffit de faire le bien. Tout agriculteur sait que là où le blé monte vite et bien, sa seule vitalité et densité élimine déjà la mauvaise herbe. La statue de Notre-Dame de Buglose a été cachée dans un lieu où on pensait qu’on ne la retrouverait sans doute jamais. Mais le Seigneur a ses desseins, qui nous échappent bien souvent. Lorsqu’elle a été retrouvée l’évêque de Dax voulait la récupérer et il a compris qu’il fallait que cette statue reste ici, dans ce lieu éloigné de tout à l’époque. Faire le bien, ce n’est donc pas uniquement vivre selon nos idées, mais c’est surtout suivre la volonté de Dieu.

Ainsi acceptons de quitter la vase qui est toujours à nos pieds pour aller vers la lumière. Mais pour quitter la vase, il faut que je trouve du sens à mon existence, que celle-ci soit attirée par le bien, par la lumière. Il faut aussi que je puisse durer pour rester dans la lumière, celle de l’Esprit-Saint qui vient au secours de notre faiblesse, nous rappelle la seconde lecture, la lettre de St Paul aux Romains. L’Esprit-Saint intercède pour nous, il ne nous adresse pas une lumière qui éblouit, mais qui indique le chemin de la sainteté. Ce n’est pas en semant la zizanie que je construis un monde de paix et d’amour. La sainteté se trouve dans l’accueil de Dieu, de son esprit. C’est aux moissonneurs d’arracher eux-mêmes l’ivraie, ce n’est pas à nous. Laissons à Dieu le soin de la croissance. Alors au temps du jugement nous savons que Dieu aura les bras ouverts comme ça et que de toutes façons, ce sera comme ça !

Références bibliques : Sg 12, 13.16-19 ; Ps 85 ; Rm 8, 26-27 ; Mt 13, 24-30



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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 15 Icon_minipostedMar 28 Juil 2020, 7:03 pm




Citation :
Évangile

« Il va vendre tout ce qu’il possède, et il achète ce champ » (Mt 13, 44-52)


Alléluia. Alléluia.
Tu es béni, Père,
Seigneur du ciel et de la terre,
tu as révélé aux tout-petits
les mystères du Royaume !
Alléluia. (cf. Mt 11, 25)

Évangile de JESUS Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
JESUS disait à la foule ces paraboles :
« Le royaume des Cieux est comparable
à un trésor caché dans un champ ;
l’homme qui l’a découvert le cache de nouveau.
Dans sa joie, il va vendre tout ce qu’il possède,
et il achète ce champ.

Ou encore :
Le royaume des Cieux est comparable
à un négociant qui recherche des perles fines.
Ayant trouvé une perle de grande valeur,
il va vendre tout ce qu’il possède,
et il achète la perle.

Le royaume des Cieux est encore comparable
à un filet que l’on jette dans la mer,
et qui ramène toutes sortes de poissons.
Quand il est plein, on le tire sur le rivage,
on s’assied,
on ramasse dans des paniers ce qui est bon,
et on rejette ce qui ne vaut rien.
Ainsi en sera-t-il à la fin du monde :
les anges sortiront pour séparer les méchants du milieu des justes
et les jetteront dans la fournaise :
là, il y aura des pleurs et des grincements de dents. »

« Avez-vous compris tout cela ? »
Ils lui répondent : « Oui ».
JESUS ajouta :
« C’est pourquoi tout scribe
devenu disciple du royaume des Cieux
est comparable à un maître de maison
qui tire de son trésor du neuf et de l’ancien. »

– Acclamons la Parole de Dieu.


Homélie de la messe du 26 juillet 2020 à Paris


« – Avez-vous compris tout cela ? – Oui. »


J’envie un peu les disciples de pouvoir répondre à la question de JESUS d’une manière aussi nette, affirmative et sans hésitation. Car moi, je ne suis pas sûr d’avoir compris toutes ces paraboles, ces images que JESUS utilise pour parler du royaume des Cieux, pas sûr d’avoir saisi ce que c’est au juste que ce « royaume des Cieux ». Est-ce un trésor caché dans un champ, est-ce une perle trouvée par un négociant, est-ce un filet lancé dans la mer puis ramené sur le rivage ? Quelle est donc la réalité mystérieuse qui se trouve derrière ces images ?

Si nous voulons « comprendre » à notre tour les paroles de JESUS, ne restons pas trop fixés sur l’image, celle du trésor, de la perle ou du filet, mais regardons plutôt ce qui se passe dans l’image. Car il s’y passe beaucoup de choses ! Ce ne sont pas des images immobiles, statiques, ce sont comme des dessins animés, de petites séquences de cinéma.

Il y a d’abord quelqu’un qui, un jour de sa vie ordinaire, fait une découverte extraordinaire. Travaillant ou passant dans un champ dont il n’est pas le propriétaire, il tombe sur un trésor qui était là depuis longtemps, mais bien caché, enfoui. Celui qui l’a trouvé, par un coup de chance en apparence, comprend aussitôt qu’en réalité ce trésor l’attendait, lui, qu’il est pour lui, qu’il est à lui. C’est le trésor de la foi, frères et sœurs, la foi au Christ, à son Évangile, à la Bonne Nouvelle. La foi, certains parmi nous l’ont reçue dès l’enfance, au baptême, mais ils l’ont enterrée si profondément qu’ils l’avaient oubliée ; d’autres, qui ont grandi hors de la foi, sont passés à côté d’elle pendant des années sans la voir, comme le trésor caché dans le champ. Mais quand les uns la retrouvent, quand les autres la découvrent, c’est pour chacun une joie si intense et si intime qu’elle doit être « achetée » au prix de tout le reste, quitte à la cacher de nouveau, le temps que cette foi grandisse et s’affermisse encore. Le temps du témoignage, de l’annonce de la foi, du partage de ce grand trésor viendra, mais plus tard.

Changement de scène. Le personnage n’est plus quelqu’un qui trouve sans avoir cherché, c’est quelqu’un qui cherche, qui cherche avec persévérance, application, et qui sait très bien au fond de lui ce qu’il recherche : non pas des perles qu’il pourra revendre ou échanger contre d’autres perles, et ainsi de suite à l’infini, mais la perle unique, plus précieuse que toutes les autres. Et voilà qu’il l’a trouvée, cette perle ! Alors, lui le négociant, il ne négocie plus rien : il vend tout ce qu’il a et il achète la perle. Quelle est cette perle dont la valeur ne se mesure à aucune autre ? Pour moi, frères et sœurs, c’est la perle de l’amour, l’amour de Dieu que JESUS est venu nous manifester et qui a été répandu en nos cœurs par l’Esprit Saint. Quand on découvre un jour que l’amour de Dieu, que ce grand amour nous a été donné dès notre premier jour, et que Dieu lui-même nous rend capables de répondre à son amour, on cesse enfin de négocier, on se repose en lui. Et nos amours, nos amitiés, nos affections humaines, ces perles fines, est-ce qu’elles perdent du même coup toute valeur ? Doivent-elles être abandonnées, mises au rebut ? Au contraire, c’est alors qu’elles trouvent leur vraie valeur, car elles sont désormais comme fixées, indexées sur la perle qui a valeur absolue, sur Dieu qui est Amour.

Voici cependant qu’une dernière séquence semble tout gâcher, tout assombrir. Elle commence par une scène de pêche, un grand filet que l’on plonge dans la mer et qui ramène toutes sortes de poissons, mais elle se termine sur la vision redoutable d’une fournaise où il y aura des pleurs et des grincements de dents. Je vais peut-être vous surprendre, frères et sœurs, mais cette image ne m’effraie pas ; je vois bien plutôt dans ce filet le filet de l’espérance. Car il ramasse de tout, du bon et du mauvais, jusqu’à ce qu’il soit rempli, à la fin des temps. Cela signifie que personne n’est d’emblée exclu du royaume des Cieux, qu’il n’y a pas d’un côté les justes et de l’autre les méchants, d’un côté le bien, de l’autre le mal ; les deux coexistent, y compris en nous-mêmes. Certes, un tri, un jugement, se fera entre ce qui est bon et ce qui ne vaut rien, mais ce jugement ne nous appartient pas. Ce qui nous appartient en revanche, c’est de laisser Dieu nous purifier, nous simplifier, nous rendre bons, tant que nous vivons dans le large filet de l’espérance. N’est-ce pas cela devenir « disciple du royaume des Cieux » ?

Références bibliques : 1R 3, 5.7-12 ; Ps 118 ; Rm 8, 28-30 ; Mt 13, 44-52






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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 15 Icon_minipostedLun 03 Aoû 2020, 7:10 pm




Citation :
Évangile

« Ils mangèrent tous et ils furent rassasiés » (Mt 14, 13-21)


Alléluia. Alléluia.
L’homme ne vit pas seulement de pain,
mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu.
Alléluia. (Mt 4, 4b)

Évangile de JESUS Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
quand JESUS apprit la mort de Jean le Baptiste,
il se retira et partit en barque
pour un endroit désert, à l’écart.
Les foules l’apprirent
et, quittant leurs villes, elles suivirent à pied.
En débarquant, il vit une grande foule de gens ;
il fut saisi de compassion envers eux et guérit leurs malades.

Le soir venu,
les disciples s’approchèrent et lui dirent :
« L’endroit est désert et l’heure est déjà avancée.
Renvoie donc la foule :
qu’ils aillent dans les villages s’acheter de la nourriture ! »
Mais JESUS leur dit :
« Ils n’ont pas besoin de s’en aller.
Donnez-leur vous-mêmes à manger. »
Alors ils lui disent :
« Nous n’avons là que cinq pains et deux poissons. »
JESUS dit :
« Apportez-les moi. »
Puis, ordonnant à la foule de s’asseoir sur l’herbe,
il prit les cinq pains et les deux poissons,
et, levant les yeux au ciel,
il prononça la bénédiction ;
il rompit les pains,
il les donna aux disciples,
et les disciples les donnèrent à la foule.
Ils mangèrent tous et ils furent rassasiés.
On ramassa les morceaux qui restaient :
cela faisait douze paniers pleins.
Ceux qui avaient mangé étaient environ cinq mille,
sans compter les femmes et les enfants.

– Acclamons la Parole de Dieu.


Homélie de la messe du 2 août 2020 à Molsheim


Comme aumônier d’hôpital au CHU de Strasbourg, je me trouvais il y a quelques mois, aux premières loges de la peur provoquée par l’épidémie du COVID19. Avec tous les soignants, j’ai fait l’expérience de la fragilité et de l’extrême vulnérabilité de l’homme. Mais j’ai aussi partagé la belle solidarité et l’engagement sans faille qui unissaient tous les acteurs au chevet des malades, depuis l’humble agent des services hospitaliers jusqu’au grand professeur.

A la suite de ce contexte tragique, à l’image de JESUS affecté par la mort de Jean-Baptiste, j’ai ressenti le besoin de prendre du recul, de faire le point, de revenir sur ce qui m’a touché et déstabilisé. Il y a eu le temps des remises en question, le temps du doute, jamais le temps de l’oubli. Frères et sœurs, durant toute cette période dramatique, vous êtes restés chers à mon cœur : vous les amis de Molsheim qui auriez aimé fêter plus solennellement encore les 1200 ans de la fondation de votre ville, vous avez dû vous adapter à la crise et vous aussi amis du « Jour du Seigneur », vous avez été marqués par cette pandémie, certains d’entre vous ont peut-être été contaminés et d’autres ont perdu un être cher, terrassé par le virus…

Sachez-le, ma pensée affectueuse était auprès de vous, car nul ne peut, parce qu’il a souffert, se recroqueviller sur lui-même et rester insensible aux souffrances qui frappent l’humanité. En tout cas, telle est l’attitude de JESUS dans l’Evangile de ce jour. Après avoir connu des épreuves, il avait besoin de se retrouver seul à seul en intimité avec son Père, mais c’était sans compter sur cette foule qui le suivait. Alors il fut saisi de pitié et guérit les infirmes. Pauvre cortège d’estropiés, de boiteux, qui se met en marche vers celui qui peut les guérir. Détresses aux mille visages, celui des paralysés de l’existence, des malades, des personnes âgées et impotentes, des relégués de toutes sortes… Tous accouraient voir JESUS dans l’espoir de trouver un peu de réconfort et de retrouver la santé. JESUS est bouleversé, saisi aux entrailles, c’est la parfaite expression de la tendresse de Dieu. Jamais il ne pourra se séparer de cette foule vers laquelle le Père l’a envoyé.

Mais voilà, le soir tombe. Cette foule au ventre creux est venue les mains vides, elle attendait tout de JESUS. Aucun n’avait emporté de nourriture pour la route. Les disciples restent pragmatiques. Il faut les renvoyer afin que chacun puisse acheter de quoi manger. Autrement dit, ils n’ont qu’à se débrouiller ! JESUS ne peut accepter une solution aussi peu généreuse. Plutôt que de renvoyer ces miséreux avec lesquels les disciples viennent de vivre une belle rencontre, il provoque leur propre responsabilité. Il les invite à leur donner eux-mêmes à manger. Les disciples avaient bien quelques réserves : cinq pains et deux poissons : réserves dérisoires. JESUS va agir à partir de ce petit rien partagé. Il va multiplier ces maigres victuailles. Et voici le divin fruit de l’amour universel. Nous pourrions nous arrêter à l’aspect miraculeux de ce texte, mais JESUS nous délivre une leçon plus profonde : il ne faut pas tout avoir pour commencer quelque chose, il nous faut donner le peu qu’on a et JESUS saura bien en faire quelque chose de grand.

Frères et sœur, comme nous ressemblons à ces disciples ! Face à toutes les faims qui torturent les foules humaines, notre première réaction est de dire : « qu’ils s’arrangent, qu’est-ce que vous voulez que j’y fasse ». Nous avons besoin d’être sérieusement secoués par le Christ. Il ne va pas faire des miracles pour nous dispenser de nous engager, alors que nous avons largement de quoi mettre la main à la pâte.

Frère, sœur, ami,
Quand la détresse aux multiples aspects t’assaille et que tu te sens impuissant, rappelle-toi : tu disposes au moins de cinq pains et de deux poissons. C’est peu, mais avec le Christ, ça peut faire toute la différence. Il te suffit de donner ce dont tu disposes : d’un peu de temps, d’argent, de sympathie, d’amitié, de sourires… Ce don que tu fais sera contagieux, il sera le « miracle des mains vides ». D’autres, à ton exemple donneront à leur tour. Et même si la portée de tes actes t’échappe, viendra le jour où tu découvriras que tu as été capable avec tes frères de nourrir la multitude. « Fais-le et ça se fera »

Amen



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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 15 Icon_minipostedMer 12 Aoû 2020, 7:31 pm




Citation :
Évangile

« Ordonne-moi de venir vers toi sur les eaux » (Mt 14, 22-33)


Alléluia. Alléluia.
J’espère le Seigneur,
et j’attends sa parole.
Alléluia. (cf. Ps 129, 5)

Évangile de JESUS Christ selon saint Matthieu

Aussitôt après avoir nourri la foule dans le désert,
JESUS obligea les disciples à monter dans la barque
et à le précéder sur l’autre rive,
pendant qu’il renverrait les foules.
Quand il les eut renvoyées,
il gravit la montagne, à l’écart, pour prier.
Le soir venu, il était là, seul.
La barque était déjà à une bonne distance de la terre,
elle était battue par les vagues,
car le vent était contraire.

Vers la fin de la nuit, JESUS vint vers eux
en marchant sur la mer.
En le voyant marcher sur la mer,
les disciples furent bouleversés.
Ils dirent :
« C’est un fantôme. »
Pris de peur, ils se mirent à crier.
Mais aussitôt JESUS leur parla :
« Confiance ! c’est moi ; n’ayez plus peur ! »
Pierre prit alors la parole :
« Seigneur, si c’est bien toi,
ordonne-moi de venir vers toi sur les eaux. »
JESUS lui dit :
« Viens ! »
Pierre descendit de la barque
et marcha sur les eaux pour aller vers JESUS.
Mais, voyant la force du vent, il eut peur
et, comme il commençait à enfoncer, il cria :
« Seigneur, sauve-moi ! »
Aussitôt, JESUS étendit la main, le saisit
et lui dit :
« Homme de peu de foi,
pourquoi as-tu douté ? »
Et quand ils furent montés dans la barque,
le vent tomba.
Alors ceux qui étaient dans la barque
se prosternèrent devant lui, et ils lui dirent :
« Vraiment, tu es le Fils de Dieu ! »

– Acclamons la Parole de Dieu.


Homélie de la messe du 9 août 2020 à Pontmain


Le souvenir que je garde, de mon enfance, quand je venais avec mes parents et ma sœur, ici, dans cette basilique, est la couleur bleue qui l’inonde. Une couleur, comme celle d’un matin d’été, rempli de promesses joyeuses. Une couleur bleue, vive et vivante, comme un petit bout de Ciel sur la terre. Et c’est toujours un peu ça, un lieu d’apparition de la Vierge Marie, de Lourdes à Pontmain ou de Banneux en Belgique à Fatima. Un petit bout de Ciel qui traverse la nuit sombre et les lourds nuages comme un signe pour espérer, au-delà des intempéries et des bourrasques, des épidémies et des conflits fratricides.

Dans la nuit froide il y a 150 ans de cette bourgade de Mayenne apeurée par la guerre qui approche, comme dans la nuit de notre page d’évangile où la barque est « battue par les vagues, car le vent était contraire. », comme dans la nuit de nos existences parfois écrasées par le désespoir, au cœur de toutes ces nuits, comment est-il possible de scruter le Ciel qui se révèle, et d’entendre la parole de JESUS « Confiance ! c’est moi ; n’ayez plus peur ! » ?

Des esprits étroits pourraient nous dire qu’une poignée d’enfants qui voient la Vierge ou deux hommes qui marchent sur l’eau, ce sont des histoires …, allez, à dormir debout ! Eh bien j’oserai vous dire, moi qui n’ai pourtant jamais vu la Vierge, que des femmes, des hommes qui marchent sur l’eau, on en rencontre souvent. J’oserai vous parler de tous ces êtres, humbles et fragiles, souvent enfoncées dans le tumulte de leur vie brisée, buvant la tasse plus qu’à leur tour, et capables pourtant chaque matin de remettre leur vie à JESUS en lui criant « sauve-moi ! ». On les voit, – souvent cachés -, ces saints du quotidien, accrochés à JESUS. On les voit rassembler leur courage pour se lever chaque matin, mettre un pied devant l’autre, tendre une main et puis l’autre pour servir leurs prochains. Cette réalité-là, est plus vraie que bien des observations froides sur une société qui s’enfonce. Cette réalité-là est l’application de la Bonne Nouvelle au quotidien, dans le silence de nos habitations, ou de nos lieux de vie. Cette réalité-là est la vraie vie car elle est celle du royaume des Cieux, déjà au milieu de nous.

Et nous, n’avons-nous pas été, à un moment particulier de notre vie, une fois, deux fois, trente fois, l’apôtre Pierre, qui ose crier : « sauve-moi! » ? Nous devons avouer que nous mesurons souvent très mal la réponse. On voudrait tant que celle-ci soit nette, précise, forte. On aimerait, comme Élie dans sa caverne à l’issue de la nuit – c’était notre première lecture de ce jour – , voir Dieu dans le surnaturel, avec la force sonore du tonnerre, la grandiloquence du tremblement de terre et la puissance fascinante du feu ? Dieu aurait pu y être, certes, mais il n’y fut pas. Il a préféré montrer sa présence dans le fin « murmure d’une brise légère ». Autant dire que l’on peut passer à côté de Lui sans rien voir ni entendre, si nous ne sommes pas attentifs à ce qui, en nous, bougent discrètement, délicatement, silencieusement.

Le message ici de la Vierge, à la robe bleue parsemée d’étoiles, – parce que c’est dans le silence de la nuit que l’on contemple les étoiles – peut nous guider : « mais, priez, mes enfants ». Parce que, dans le silence, invisiblement la prière est le plus puissant lien qui nous unit à tous. Elle nous soulève lentement au-dessus du tumulte des eaux, elle travaille secrètement notre cœur pour lui donner la paix et elle nous fait indiciblement relever la tête. Alors, dans un même mouvement, nos mains levées vers le Ciel seront aussi celles qui s’offriront à ceux qui les cherchent pour se relever. Notre cœur confiant en Dieu sera celui que redonnera confiance à celui qui s’enfonce et qui nous réclame notre présence.

Du studio du confinement où la statue de la Vierge d’ici chaque dimanche était présente à cette messe d’aujourd’hui, Marie, priée ici sous le vocable de Notre-Dame de l’espérance, nous laisse ces mots comme une brise légère : « Mais priez, mes enfants, mon Fils se laisse toucher »





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