Soudan du Sud : des enfants tués ou enlevés délibérément
2014-08-12 Radio Vatican
Au Soudan du Sud, la situation est loin de s’arranger. Les deux parties au conflit, d’un côté le président Salva Kiir et de l’autre l’ancien vice-président Riek Machar, ne respectent pas les accords conclus. Ils n’ont toujours pas créé un gouvernement provisoire d’unité nationale pour arrêter les violences. Pour accélérer ce processus, le Conseil de sécurité de l’ONU a menacé vendredi 8 août les deux dirigeants rivaux de « sanctions ciblées ». Et il y a urgence. La semaine dernière des experts de l’Union africaine, en mission au Soudan du Sud ont dénoncé « une guerre contre les enfants ». Des milliers ont été délibérément tués ou enlevés ces derniers mois dans le pays.
Un sujet préparé par Audrey Radondy
Il y a des enfants qui ont été attaqués et blessés. Dans la ville de Bor, à l’est du pays, les corps de 490 enfants ont été découverts dans des fosses communes après des combats. D’autres sont abandonnés à leur sort. 5000 enfants sont séparés de leur famille. « Ils vivent dans des conditions lamentables, horribles en ce moment. Ils sont blessés dans la guerre, ils ont perdu leurs parents, leurs amis et leurs communautés », explique Doune Porter porte-parole de l’Unicef au Soudan du Sud.
Ces enfants, des victimes dans tous les sens du terme, selon Doune Porter, sont aussi enlevés pour se battre. Et selon un récent rapport, il sont de plus en plus nombreux. « Un peu plus de 9 000 enfants ont été recrutés par des groupes militaires, c'est-à-dire l'armée et les groupes de l'opposition », précise Doune Porter.
Une génération sacrifiée
Cette tragédie inquiète aujourd’hui la porte-parole de l’Unicef, mais elle pense déjà aux conséquences pour l’avenir de ces enfants, « ils ont vu des choses que personne ne devrait voir, donc ça peut perpétuer la violence parce que les enfants n'ont pas aujourd'hui l'opportunité d'apprendre d'autres moyens de résoudre un conflit ».
Autre point alarmant : la famine. Cette année, 240 000 enfants souffriront de malnutrition et si rien n’est fait, 50 000 d’entre eux pourraient mourir.