L’État islamique menace gravement la présence chrétienne dans le Sahel
L’évêque de Fada'Ngourma, Mgr Pierre Claver Malgo, fait part de son inquiétude alors que les chrétiens du Burkina Faso et du Sahel traversent une période éprouvante. Il demande à ce que les fidèles et les pasteurs de la région soient soutenus. Un appel auquel répond la branche italienne de l’Aide à l’Église en Détresse.
«Mon diocèse est le plus grand du pays et se trouve dans l'une des zones les plus touchées par les attentats», explique d'abord Mgr Malgo. «La violence a provoqué un très grand nombre de personnes déplacées dont nous nous occupons. Pour le moment, nous les avons logés dans les salles de classe des écoles, même si cela signifie que nous ne pouvons pas commencer l'année scolaire», poursuit-il.
Des groupes qui étendent leur influence
Au sujet de la montée dramatique du fondamentalisme islamique observée ces dernières années au Burkina Faso, l'évêque ne peut expliquer «la raison d'une telle évolution. Nous avons l'impression qu'il s'agit de plusieurs groupes opérant dans la même région, avance-t-il. Mais il est clair que tous ont un plan: occuper l'intégralité de la région du Sahel». Mgr Malgo note que la violence n'a pas affecté uniquement la communauté chrétienne. Lorsque les fidèles sont attaqués, ajoute-t-il, «on leur demande toujours de se convertir à l'Islam et d'abandonner leur foi. Sans parler de la destruction et de la profanation des symboles religieux chrétiens».
Déplacement des fidèles et manque de prêtres
C'est le cas dans le nord du pays, par exemple dans les villages de Hitté et Rounga. Récemment attaqués par les fondamentalistes, les chrétiens y ont été forcés à se convertir ou à quitter leur maison. Près de 2000 personnes auraient ainsi pris la fuite. Les violences anti-chrétiennes visent aussi les prêtres et les pasteurs, enlevés et souvent tués. Mgr Malgo explique que le pays a «plus que jamais besoin des ministres de Dieu pour soutenir nos fidèles forcés à affronter ces épreuves difficiles. Mais malheureusement, il n'y en a pas assez, se désole-t-il. Dans mon diocèse, nous avons réussi à construire un presbytère pour ouvrir une nouvelle paroisse. Les chrétiens attendent, mais malheureusement je n'ai pas de prêtres à envoyer». «Dans cette situation de grande souffrance que vivent mes fidèles, votre soutien est plus important que jamais, surtout dans la formation de nouveaux pasteurs», explique-t-il à la branche italienne de l'Aide à l'Église en Détresse.
La présence chrétienne menacée
L'association soutient effectivement la présence chrétienne là où les djihadistes tentent de la supprimer. Elle a lancé une campagne pour la formation et le soutien des 16 étudiants du séminaire Fada'Ngourma. «De nouveaux prêtres sont indispensables pour que l'Église locale donne force et espoir aux courageuses communautés de fidèles menacées par l'avancée de l'extrémisme islamique, explique Alessandro Monteduro, directeur de l'AED Italie. Dans le silence général, ce qui s'est passé dans le nord de l'Irak en 2014 se produit dans certaines régions du Burkina Faso. Ceux qui pensent que le fondamentalisme a pris fin avec la défaite de l'État islamique en Irak et en Syrie ont tort. L'État islamique n'est pas mort», s'inquiète-t-il.
(Avec acs-italia.org)
https://www.vaticannews.va/fr/eglise/news/2019-09/eglise-burkina-faso-terrorisme-aide-eglise-detresse-chretiens.html