Migrants vénézuéliens : témoignage de l'évêque de Cúcuta
La Colombie, et la ville de Cúcuta en particulier, est confrontée à l’arrivée de milliers de Vénézuéliens qui quittent chaque jour leur pays pour tenter de trouver à manger. L’Église de Cúcuta les aide comme elle le peut.
Entretien réalisé par Antonella Palermo - Cité du Vatican
Si le Venezuela ne fait plus les gros titres de la presse, la situation sociale et économique demeure très préoccupante. L’exode de milliers de Vénézuéliens se poursuit chaque jour. Beaucoup se dirigent vers la Colombie dans l’espoir de pouvoir s’y approvisionner ou d’y trouver un travail. D’autres poursuivent leur route vers l’Équateur ou le Pérou notamment.
Ils entrent en Colombie en passant par la ville frontière de Cúcuta, le chef-lieu du département du Nord de Santander, une région parmi les plus pauvres du pays. Sur place, le diocèse offre une aide concrète à ces personnes, en leur procurant notamment des plats chauds et une aide spirituelle. L’évêque de Cúcuta, Mgr Victor Manuel Ochoa Cadavid, raconte que sa ville souffre et qu'il vit «la tragédie» de ses frères vénézuéliens.
«Chaque jour, il en arrive 45 à 50 mille pour chercher de la nourriture, des médicaments ou des soins, ou des choses qui peuvent servir, comme des pièces de rechange pour les voitures» raconte-t-il. «À Cúcuta, poursuit-il, il reste environ six mille personnes. Nombre d’entre elles marchent sur 1500 kilomètres jusqu’à la frontière avec l’Equateur, et arrivent ensuite à Quito ou à Lima. Elles font même jusqu’à trois mille kilomètres à pied».
Crise monétaire au Venezuela
Les Vénézuéliens qui traversent la frontière sont «des femmes, des enfants, des personnes âgées, des gens dans le besoin, des jeunes. C’est peut-être la plus grande migration que l’Amérique latine ait jamais connue» estime l’évêque. «C’est dû à la situation que vit le Venezuela. Ils vivent une crise monétaire épouvantable» explique Mgr Ochoa.
Pour vivre, «ils réussissent à gagner quatre sous en vendant une chaîne en or, une montre ou en travaillant à Cúcuta. Beaucoup restent ici et les autres retournent chez eux car ils ont des enfants, des femmes, de la famille au Venezuela et ils doivent y retourner.»
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