Gérard Collomb, un ministre attentif aux religionsBernard Gorce, le 18/05/2017 à 17h47
L’arrivée du nouveau ministre de l’intérieur, Gérard Collomb, chargé des relations avec les cultes, est bien accueillie par les responsables religieux.
Gérard Collomb, le nouveau ministre de l’intérieur. / PHILIPPE LOPEZ/AFPMercredi 17 mai, Place Beauvau, lors de la cérémonie de passation des pouvoirs, le nouveau ministre de l’intérieur a conclu son discours en évoquant la laïcité. « Je reprendrai la laïcité telle que défendue par Aristide Briand dans la loi de 1905 : il disait que cette loi est une loi de liberté. La liberté de croire ou de ne pas croire. (…) C’est ainsi que nous concevrons la liberté des cultes », a affirmé Gérard Collomb avant de définir sa « mission » comme celle de « rassembler la France ».
Un homme de dialogue à l’écoute des religions : c’est ainsi que se présente ce socialiste dont la nomination a été saluée jeudi 18 mai par les responsables des cultes, à commencer par ceux de sa ville, Lyon, où il s’est attaché à entretenir un climat de bienveillance.
Sollicité par Le Progrès, le cardinal Philippe Barbarin s’est réjoui de cette nomination. « Il a compris mieux que d’autres que la laïcité ne se construisait pas en opposition avec les cultes, ni même en leur absence, mais dans un dialogue franc et confiant avec les croyants. » Un avis partagé par Benaïssa Chana, président du conseil régional du culte musulman Rhône-Alpes. « C’est un humaniste, il a toujours œuvré pour le vivre-ensemble. Il est à l’écoute de tous, même de ces jeunes qui sont perdus avec leur identité. »
Depuis son élection en 2001, Gérard Collomb s’est imposé dans cette ville marquée par l’histoire religieuse. Chaque année, sans exception, cet agrégé de lettres classiques participe ainsi à la cérémonie du Vœu aux échevins, au cours de laquelle Lyon se place symboliquement sous la protection de la Vierge. Ce qui vaut à ce franc-maçon déclaré les critiques des réseaux militants laïques.
En visite au Vatican en novembre 2016
Mais au-delà de sa dimension patrimoniale, la question religieuse semble être pour lui digne d’intérêt. Fils d’un ouvrier et d’une femme de ménage, l’étudiant en khâgne au lycée du Parc a été très marqué par son professeur Jean Lacroix, philosophe catholique, fondateur avec Emmanuel Mounier de la revue Esprit.
En novembre 2016, Gérard Collomb avait pris part à la délégation de 260 élus de la région qui, en visite au Vatican, avait été reçue en audience privée par le pape François. De même, il convie une ou deux fois par an à sa table les représentants de tous les cultes.
Ces déjeuners ne sont pas des rendez-vous formels mais un vrai temps de convivialité et d’écoute, témoigne Pierre Durieux, directeur de cabinet du cardinal. « Gérard Collomb porte en grande estime le fait religieux et comprend ce que les croyants peuvent apporter à la cité. »
Au fil des ans, le maire et l’archevêque ont tissé des liens personnels. Une estime qui pousse Gérard Collomb à prendre sa défense, en mai 2016, quand il est accusé d’avoir couvert les actes pédophiles du Père Preynat. Alors que le premier ministre Manuel Valls évoque la démission du cardinal, le sénateur-maire dénonce à la radio ce « faux procès qui lui est fait ».
Bernard Gorce
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