Oman obtient la libération d'un prêtre indien enlevé au Yémen en 2016Capture d'écran diffusée le 12 septembre 2017 montrant Thomas Uzhunnalil, prêtre indien enlevé en 2016 au Yémen
AFP, publié le mardi 12 septembre 2017 à 17h03
Un prêtre indien enlevé en 2016 au Yémen lors d'une attaque contre un hospice attribuée à des jihadistes, a été libéré à la faveur d'une intervention du sultanat d'Oman, a annoncé mardi l'agence officielle ONA.
Le père catholique Thomas Uzhunnalil avait été enlevé lors de cette attaque à Aden (sud) qui avait fait 16 morts, dont quatre religieuses catholiques, et avait été condamnée à l'époque comme "insensée et diabolique" par le pape François.
Les autorités de Mascate ont réussi à "ramener mardi matin à Oman un employé du Vatican" après l'avoir localisé en "coordination avec des parties yéménites", a rapporté l'agence omanaise ONA.
A New Delhi, la ministre des Affaires étrangères Shma Swaraj s'est dite "heureuse d'annoncer que le père Uzhunnalil a été secouru", dans un tweet.
L'agence omanaise a indiqué que les opérations de recherche du prêtre indien avaient été lancées sur "instruction du sultan Qabous" d'Oman et à la demande du Vatican.
L'ONA a publié deux photos de l'ex-otage qui y apparaît en bonne forme. L'une le montre descendant d'un petit avion et l'autre posant habillé d'une tunique traditionnelle omanaise et portant une longue barbe blanche.
L'attaque en mars 20165 contre l'hospice d'Aden n'avait pas été revendiquée.
Un conflit armé oppose depuis 2014 au Yémen rebelles et pouvoir. Les groupes jihadistes rivaux Al-Qaïda et Etat islamique (EI) ont profité du chaos pour élargir leur influence dans ce pays et mener de nombreux attentats meurtriers.
Al-Qaïda a nié son implication dans l'attaque contre l'hospice, mais les autorités l'ont attribuée aux jihadistes.
Durant sa détention, le prêtre indien est apparu à deux reprises dans des vidéos appelant à l'aide pour être remis en liberté par ses ravisseurs.
Il s'est ainsi adressé en décembre 2016 au pape François, lui demandant d'intervenir pour obtenir sa libération et indiquant qu'il avait des problèmes de santé.
Le gouvernement indien avait assuré après la diffusion de cette vidéo qu'il "ne ménagerait aucun effort" pour obtenir sa libération.
Le père Uzhunnalil est apparu une deuxième fois en mai dernier pour lancer un appel similaire.
Oman, qui entretient des relations équilibrées avec toutes les parties en conflit au Yémen, a réussi ces dernières années à obtenir la libération de plusieurs ressortissants de différentes nationalités enlevés ou disparus au Yémen.
Le dernier otage détenu au Yémen et libéré en mai 2017 avait été l'Australien Craig McAllister qui avait été kidnappé en septembre 2016 à Sanaa, la capitale contrôlée depuis 2014 par les rebelles.
Le Yémen a connu de nombreux enlèvements d'étrangers ces dernières décennies. Véritable industrie dans ce pays à forte tradition tribale, les tribus se servaient souvent de l'enlèvement d'étrangers pour demander des faveurs au gouvernement ou de l'argent.
Mais certains enlèvements ont été le fait de groupes extrémistes comme Al-Qaïda.
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